Le Prix à Payer
Notes de l’auteur sur « Le Prix à Payer »
« Le Prix à Payer » est une histoire écrite pour découvrir le background manquant pour le personnage Eilish Garrity entre le moment où nous l’avons croisé dans le roman Black Crowns et son incarnation en tant que « Eilish l’Occultiste [Eilish the Occultist] » en tant que modèle jouable dans WARMACHINE. Maintenant, Oblivion se profile et Eilish est sur le point de prendre une tournure encore plus sombre. Cette histoire met en scène un des premiers pas sur une insidieuse voix, aidée par un camée mettant en scène l’un des premiers personnages les plus significatifs de notre cadre.
Pour les personnes ne le connaissant pas aussi bien, Eilish Garrity a vécu pas mal d’aventure avant de devenir un modèle WARMACHINE jouable. Il était un personnage inventé à l’origine pour des démos pour le jeu Iron Kingdoms Roleplaying et plus tard présenté avec ses amis au sein de la compagnie de mercenaires Irréguliers du Fleuve Noir [Black River Irregulars] pour la fiction dans Skull Island eXpeditions, ainsi que pour des jeux de société comme Undercity et Widower’s Wood. Il ont été repris par l’auteur Richard Lee Byers pour la nouvelle « Murder in Corvis », suivie des romans Black Dogs et Black Crowns.
Eilish a été un détective et un magicien improbable. Sa formation formelle en criminalistique et en techniques d’investigation l’a bien servie au fil des années, étant donné les étranges mystères auxquels son groupe est confronté. Mais sa curiosité pour le côté obscur de l’occultisme s’est accrue. Le savoir peut-être très dangereux et les pouvoir est dangereux. Prenez soin de mettre à nouveau à jour Eilish avec WARMACHINE : Oblivion.
Ils avaient été avertis que le bateau fluvial appelé la Fiancée du Joueur [Gambler’s Bride] avait un horaire irrégulier. Sur sa longue roture sur la Langue du Dragon [Dragon’s Tongue], Il s’arrête là et aussi longtemps que ses excentriques et fortunés passagers le demandaient. Eilish Garrity commençait à peine à se demander s’il ne l’avait pas raté lorsqu’ils aperçurent la distinctive proue du grand navire faisant son approche. Assis dans une taverne rustique au bord d’une rivière, dans le hameau de Briv, ils avaient obtenu une table avec une vue imprenable sur la rivière. Briv s’était révélé être un endroit sordide où vivaient quelques familles d’hostiles pêcheurs et agriculteurs, un endroit qu’Eilish avait hâte de quitter.
« Le voilà », dit-il. Il reposa le reste de sa bière et ramassa la sacoche posée entre ses pieds de manière protectrice, plaçant son bras entre les sangles de la poignée pour qu’il puisse solidement s’appuyer contre lui. Il se sentait nerveux, agité, mais il essayait de se contrôler. Au fil des ans, il avait appris que simuler la confiance revenait presque à être confiant. « Nous ferions mieux de nous tenir prêts sur la jetée, car autrement je doute qu’il s’arrête, je ne le ferais pas si j’étais le pilote.
Le pistolier [pistoleer] rhulique émit un gémissement. « Ach, je viens de payer celui-ci », dit-il en soulevant son verre presque plein avec une grimace. « C’est de la pisse, mais je déteste gaspiller ».
« Quel genre de nain n’est pas capable de descendre un verre en une gorgée ? »
« Nous ne sommes pas tous des pochetrons », grogna le nain.
« Finis-là et allons-y. »
Barl se redressa comme s’il avait été offensé et lentement se leva, ajustant sa veste en cuir et la cravate qu’il portait nouée au tour du cou. Il était un nain bien habillé, à la barbe et aux mains manucurée, plus élégant et plus nantis que la plupart des mercenaires. Il était fier de son apparence et parfois s’efforçait de tacher ses vêtements de sang ou de crasse, même si Eilish savait qu’il pouvait mettre de telles subtilités de côté lors d’un combat.
En ce qui concerne ce travail particulier, Eilish ne s’était pas montré disposé à dire à quiconque au sein des Irréguliers du Fleuve Noire [Black River Irregulars]- en particulier Colbie – ce qu’il faisait. Barl était le seul en qui il pouvait faire confiance pour la fermer, ce qui signifiait qu’il devait supporter les manies du nain.
Une courte marche jusqu’au quai grinçant et mal entretenu, juste à temps pour voir le bateau arriver. Le vapeur était illuminé le long de ses ponts supérieurs, et même de loin, ils pouvaient entendre de fortes voix, de la musique et des réjouissances. Cela contraste avec la ville endormie et ses maussades habitants. Il a été soulagé de voir le vaisseau commencer à ralentir et à s’approcher de la jetée.
Nous aurions pu embarquer sur cette chose depuis Port Bourne [Point Bourne] », nota Barl. « Ça ne m’aurait pas dérangé de tenir quelques cartes en main. Pourquoi nous faire venir en premier ici ? »
« L’homme que je vais rencontrer est prudent. Pour une bonne raison. Étant donné que personne d’autre ne risque de monter sur le bateau, il peut immédiatement m’identifier et décider si je vaux le coup de discuter ».
Barl renifla. « Dis-moi si j’ai bien compris, Tu leur as permis de dicter l’heure et le lieu de la réunion, et nous n’avons aucune idée de qui ils sont ou de combien de personne il emmène ? »
Eilish gloussa et répondit : « C’est pourquoi je t’ai amené. S’ils essaient de nous assassiner, tir leur dessus. C’est assez facile. »
« Je le ferai. Bien sur, les sorciers sont assez rapides. Je t’ai vu tirer un projectile magique avant que je puisse cligner des yeux ».
« La personne que nous allons rencontrer est bien plus puissante et compétente que moi. Il pourrait couler le navire en entier d’une pensée ».
« Oh, c’est rassurant », dit le nain.
« Tout ira bien », exprima Eilish avec un geste de la main, feignant un manque d’inquiétude en opposition totale à ce qu’il ressentait vraiment. « Il n’y a aucune raison pour que quiconque se fasse poignarder, tirer ou autrement assassiner. C’est un lieu public, et l’homme que nous allons rencontrer est membre de l’Ordre Fraternel [Fraternal Order]. Il apprécie sa réputation. S’il décide de nous tuer, il enverra des hommes de main le faire à l’ancienne ».
« S’il se soucie de sa réputation, pourquoi est-ce qu’il te rencontre ? »
Eilish soupira. « Je lui ai envoyé une lettre pour le convaincre qu’il ne pouvait pas se permettre de ne pas me parler. Cela signifie également qu’il sera probablement nerveux. Personne n’aime être acculé. Restez calme, même s’il devient insistant ».
Je dompterai mes élans pour assurer ta défense », dit Barl avec un drôle de sourire.
« Je m’inquiète moins de ta fraternelle loyauté que du plaisir que tu éprouves à tirer sur des gens ».
« Bon point. Mais les balles ne sont pas gratuites. Je serais heureux de prendre ton argent pour ne rien faire ».
« C’est l’idée. Il aura ses gorilles, sans aucun doute, et tu es à moi. Une mutuelle dissuasion ». La voix d’Eilish ne trahit pas ses doutes. Avoir un seul garde du corps, aussi compétent soit-il, n’était pas suffisant. Il aurait dû venir seul, mais il détestait n’avoir personne à qui parler.
Quelques costauds locaux, travaillant pour la jetée, ont attaché les cordages depuis le bateau fluvial, et sa rampe a rapidement heurté la surface. Ils ont grimpé à la rencontre d’un matelot de pont revêche. Dès que Eilish et Barl sont-ils sur le pont principal qu’il donne l’ordre de rétracter la rampe et crie pour que le vaisseau soit détaché.
Quand Eilish essaya de passer, le matelot de pont se tint fermement sur son chemin, ma paume de main tendue.
« C’est un bateau de jeu, non ? » Dit Eilish. « Je ne pensais pas qu’il y avait des frais de passagers ».
« Adhésion obligatoire pour les tables », expliqua l’homme avec un déplaisant sourire. Il leva une paire de courts cordons tressés teints en or et noir. « Vous en aurez besoin pour vous asseoir à nos tables. Dix couronnes chacun. »
« Et si on est juste là pour boire un verre et manger un morceau ? »
« Vous achèterez les nœuds du joueur, de toute façon, si vous ne voulez pas passer par-dessus bord. La rivière est froide, je ne vous recommanderais donc pas d’y faire une brasse. » Le matelot de pont avait été rejoint pas deux autres membres de l’équipage, qui se tenaient les bras croisés, manifestement prêts à intervenir en cas de rebondissement.
« Paie l’homme », grogna Barl.
« Bien. » Eilish fouilla dans l’une de ses poches et en sortit l’argent nécessaire pour acheter les cordons.
Une fois le payement effectué, le matelot de pont et ses collaborateurs se sont détendus ; leur ton devint plus civil. Le matelot de pont fit un signe pour indiquer le reste du navire et dit : » Profitez de votre séjour à bord de là la Fiancée du Joueur [Gambler’s Bride]. »
« Tu vas continuer à te faire arnaquer », nota Barl en se dirigeant vers les escaliers menant au pont en contrebas. « C’est comme ça que ces endroits font leur beurre. »
« Le jeu n’est pas un de mes vices », répondit Eilish, « et le prix de cette réunion pourrait être bien plus que quelques pièces. »
« On devrait probablement jouer quelques mains, juste pour s’intégrer », suggéra Barl avec une lueur d’avarice dans ses yeux. « En plus, on a acheté ces nœuds. Ce serait dommage de ne pas les utiliser. »
«
Nous n’avons rien acheté », le corrigea l’arcaniste. « Et nous ne sommes pas venus pour cela. »
Le bruit augmenta de façon exponentielle à mesure qu’ils descendaient vers le second pont, où se déroulaient tous les jeux de hasard et les divertissements. Il était rempli de table de jeux et de dizaines de clients, ainsi que de membres d’équipages aux vêtements éclatants, distribuant des cartes, ramassant des dés et gérant autrement les jeux. Les boisons coulaient à flots, livrées par les serveurs de deux bars bien approvisionnés. Le son de la musique s’élevait parfois au-dessus du brouhaha général. En regardant à travers le nuage de fumée de cigare, à l’autre bout du navire, Eilish aperçu ce qui semblait être une scène où des artistes étaient à l’œuvre. La scène était partiellement obscurcie par un aquarium de grande taille emplit de divers poissons de grandes tailles aux airs dangereux et aux dents acérées.
Tout l’endroit était accablant, car Eilish essayait de tout capter à la fois. C’était exactement le genre d’endroit animé qui était parfait pour les pickpockets, les espions et les assassins. Il remarqua parmi les clients et l’équipage un couple de trollkin et de gobbers ainsi que quelques nains, bien que la plupart des autres soient des êtres humains. Un rapide balayage ne releva aucune personne portant les couleurs de l’Ordre Fraternal des Magiciens [Fraternal Order of Wizardry].
Eilish s’arrêta à l’aquarium – c’était le meilleur endroit pour être remarqué par les personnes qui le recherchaient. Il prit un moment pour admirer le poisson-dragon. Il en avait déjà mangé un par le passé et l’avait trouvé assez savoureux. En voir un dans l’assiette, cependant, c’était bien différent d’en voir un vivant le dévisageant avec ses mâchoires ouvertes et ses dents acérées comme des lames de rasoir. Il tressaillit lorsque le plus proche percuta la vitre et claqua sa mâchoire.
Alors qu’il reculait, un homme d’une table voisine se leva et s’approcha. C’était un individu musclé aux cheveux foncés et aux traits épais – il n’avait pas l’air d’un magicien, même si c’était parfois difficile à dire. En examinant les mains rugueuses de l’homme, les cicatrices le long de son avant-bras et la façon dont il se comportait, il était facile de le classer comme garde du corps ou mercenaire.
« Maître Garrity, je présume ? » Demanda poliment l’homme, obligé d’élever la voix pour se faire entendre par-dessus le vacarme qui l’entourait. À l’assentiment d’Eilish, il dit : « Je suis Voral. Je travaille pour le magus. Si vous pouviez me suivre, nous avons réservé une suite où la conversation sera plus aisée. »
Bien qu’Eilish soit heureux de ne pas être obligé d’essayer de parler en code au sein d’une salle de jeu bondée, il se dit également que si quelque chose n’allait pas, il serait plus facile pour leur hôte de les faire éliminer une fois à l’intérieur de sa suite privée. Il était trop tard pour s’inquiéter d’une telle chose maintenant, il s’était embarqué dans cette expédition en sachant qu’il prendrait des risques. Barl se rangea derrière lui alors qu’ils suivaient Voral.
Le vacarme général s’est étouffé après avoir descendu un autre escalier jusqu’au pont suivant, réservé aux chambres d’invités. Ils passèrent devant un certain nombre de cabines plus étroites pour une personne pour rejoindre celles destinées aux clients les plus riches. Voral en ouvrit une et leur fit signe d’entrer.
La chambre était spacieuse et luxueuse, notamment pas à sa place sur un navire. Ils peuvent avoir été transportés dans une coûteuse auberge de Caspia. Les murs étaient ornés de tableaux, le hublot dissimulé avec goût derrière un somptueux rideau et un long canapé moelleux, un table épaisse en chêne et de multiples fauteuils confortables semblaient éparpillés dans la chambre. Cela aurait pu être le salon ou une salle de lecture dans un riche établissement, bien qu’il ne disposait pas des étagères surchargées nécessaires.
Plusieurs hommes en civil étaient positionnés à la périphérie de la pièce, chacun alerte et prêt d’une manière qui suggérait de gardes embauchés. Mais au plus près de l’entrée se trouvait un homme d’un certain âge, aux cheveux argentés et clairsemés, vêtus de la distincte robe de l’Ordre Fraternel des Magiciens. Il avait autour du coup une chaîne portant le symbole de cette organisation – un œil flamboyant au-dessus d’un livre. La tenue vestimentaire était peu pratique et semblait inconfortable, mais créait une impression.
“Magus Conleth Norweth ?” Demanda Eilish.
Il aurait probablement fait un pas en avant pour serrer la main de l’homme, sauf que le magus dans ce-cas était immobile et semblait mécontent, avec ses mains derrière son dos. Il inclina la tête austèrement.
Eilish se souvint de son ancien mentor et ressentit un certain nombre d’émotions contradictoires, dont l’envie, le dédain, l’indignation et même une petite touche de chagrin. La vérité était qu’il n’avait pas été particulièrement proche de cet homme, mais il avait toujours eu l’impression que toute possibilité de réaliser son potentiel avait été perdue avec la vie du magus. Essayer d’apprendre par lui-même s’était avéré difficile, parfois impossible. Eilish avait conscience qu’un homme comme Norweth faisait partie d’une peu nombreuse élite, suffisamment avertie et assez puissante pour impressionner l’Ordre Fraternel, une organisation aux normes notoirement élevées. Normes, Eilish était peiné à le reconnaître, qu’il ne satisferait jamais.
« Ah, oui. » Eilish s’éclaircit la gorge. « Permettez-moi de me présenter. Eilish Garrity de Corvis. C’est Barl Blackheel. »
Le magus répondit : « Le nom ne signifie rien pour moi. Devrait-il en être autrement ? Votre lettre suggérait que vous êtes familier avec des sujets peu connus. J’aimerais savoir comment vous en êtes arrivé à acquérir ce savoir. Qu’espérez-vous gagner en exigeant cette rencontre ? »
« Exigence ? Cela semble moins sympathique que je ne le pensais, « déclara Eilish
« Compte tenu de l’extorsion de fonds, cela semble approprié », rétorqua Norweth.
Eilish secoua la tête. « Non, ce n’est pas ce que je voulais. J’estimais qu’il était important que vous compreniez que je ne suis pas ignorant de certaines choses, pour nous permettre d’éviter certaines fuites. Je ne suis pas une menace. Je suis très désavantagé comme vous le comprenez, j’en suis sûr. »
Norweth ne céda pas. « Tout en vous est suspect, et le fait que vous parliez de choses que vous ne devriez pas ne contribue en rien à améliorer la situation. Je ne sais pas ce que vous attendiez de moi en venant ici, ni qui vous servez vraiment, mais vous ne m’amènerez pas si facilement à me confesser. »
« J’espérais éviter ça », dit Eilish. « Je suis ici pour des informations. Informations que je ne trouverai qu’en parlant à un progénésiste. »
Le magus cligna des yeux à ce mot, comme si cela le troublait de l’entendre dire à haute voix.
Eilish continua. « J’ai décidé d’être franc sur mes objectifs dans le but de nous faire gagner du temps. Je sais de source sûre que vous appartenez à cette cabale ou du moins que vous l’avez été. Cela ne sert à rien de le nier. »
« Je le nie ! Tu marches sur un sol dangereux, en prononçant ce nom avec désinvolture. »
Eilish pouvait sentir un changement dans l’air – des picotements dans les cheveux et le cou et une odeur d’ozone, de tempête. Il lui sembla que les yeux de Norweth devinrent vifs et emplis de feu ; il ne faisait aucun doute qu’il ait son pouvoir arcanique à portée de main. C’était peut-être de la panique, mais vu sa réaction, Eilish fut contraint de penser que le magus pourrait être prêt à tuer pour préserver sa réputation, si besoin est. Jetant un coup d’œil à Barl, Eilish remarqua que le pistolier rhulique semblait calme et ne tendait pas la main vers son arme, ce qui était probablement bon. D’un autre côté, cependant, Eilish se demanda si le pistolier était attentif.
Il leva rapidement la main. « Whoa, whoa ! Écoutez, je ne suis pas ici pour lancer des accusations. Je compte sur votre aide. Je recherche des informations difficiles à trouver et j’ai besoin d’un expert. Toute l’affaire restera entre nous. J’ai plusieurs tomes rares, je sais que vous seriez intéressé à posséder. Je recherche un échange mutuellement bénéfique.
Il tapota la sacoche qu’il avait apportée, considérant que le magus et ses gorilles pourraient bien décider de l’assassiner et de voler les livres de toutes façons. Il y avait la possibilité très réelle, bien qu’il ait gardé quelques-uns des pus précieux en réserve, dans le cas où il aurait besoin d’embellir l’accord.
« Cela me fascinerait si je m’impliquais dans ce groupe extrêmement peu recommandable », déclara Norweth avec arrogance. En dépit de ses paroles, l’offre d’Eilish sembla avoir eu un impact, la violente tension s’est largement dissipée.
Le magus enchaîna. « Quelles que soient les rumeurs étranges ou les mensonges que vous avez entendus, je n’appartiens pas à cette société. En effet, je ne sais même s’ils existent vraiment. Ils ont peut-être été inventés par les Gardiens de la Porte [Keepers of the Gate] pour exposer les imprudents. J’ai toujours coopéré avec les Gardiens. Si vous êtes à leur service, cette mission est vaine. Toutefois, Études Esotero Editio [Esotero Editio Studies] pourraient être intéressé par les volumes dont vous avez fait mention. Je vous dédommagerais si vous les confiez.
Eilish réfléchit au propos de l’homme, essayant de ne pas trahir qu’il n’avait jamais même entendu parler des autres organisations. Grâce à son mentor, aujourd’hui décédé, il savait que l’Ordre Fraternel était truffé de conjurations secrètes, plus que quiconque ne pouvait surveiller. Chaque fois que trois magiciens se réunissaient pour le dîner, une nouvelle cabale naissait.
Honnêtement, il ne savait pas grand chose sur les progénésistes, c’était seulement des érudits qui rassemblaient des connaissances interdites. Les œuvres qu’ils collectionnaient étaient classées magie noire. Quels que soient leurs objectifs réels, leurs actions étaient considérées comme sinistres et étaient également illégales. Les paroles et la posture de Norweth suggèrent qu’il présumait qu’Eilish travaillait pour un agent de l’Ordre Fraternel, les soi-disant « Gardiens de la Porte [Keepers of the Gate] ». Bien que cela puisse rendre l’homme moins susceptible d’assassiner Eilish, cela n’a pas aidé à le convaincre d’être plus franc.
« Votre mise en garde est compréhensible. Permettez-moi de vous rassurer, je ne suis pas associé ou employé par quiconque au sein de votre ordre. Ils ne me parleraient jamais, je suis un novice autodidacte. » Il n’avait pas besoin de feindre le dégoût quand il utilisait ce terme. « Quant à savoir comment je sais ce que je sais, j’ai été le dernier apprenti de Magus Gilmartin Reed. C’est moi qui ai confirmé qu’il avait été tué par les Seigneurs Gris [Greylords]. »
Norweth fronça les sourcils. « La mort de Reed a été une perte importante. C’était un homme de vision. Je ne savais rien d’un apprenti. »
Le Lieutenant des IFN [BRI] soupira et se gratta derrière l’oreille. « Je ne valais pas la peine d’en parler. Je suis presque certain d’avoir été une déception. Trop arrogant et trop bête pour mon propre bien, comme il l’a dit. »
Cet aveu a provoqué une atténuation de l’expression de l’autre homme, associé avec de l’intérêt. « J’ai essayé de régler les affaires de Reed après sa mort, et je suis allé chercher ses notes, mais je ne les ai jamais trouvées. »
Eilish dit : « Je les ai prises. En enquêtant sur sa mort, j’ai retrouvé ses lettres, ses archives privées. C’est comme ça que j’ai eu connaissance de votre identité. Il a bien sûr utilisé un code, mais j’ai finalement réussi à le casser. Je sais que Magus Reed et vous étiez proches. Je n’en ai parlé à personne, moi non plus. Si cela vous dérange de m’entendre parler des progénésistes, je n’en parlerai plus. Mais les lettres suggèrent que vous et mon mentor partagiez de profondes croyances sur l’acquisition sans entrave de connaissances mystiques. C’est quelque chose qui j’apprécie aussi. La vie et celle de mes amis peuvent en dépendre. »
Eilish attrapa la sacoche à son côté, ce qui incita immédiatement ceux qui se trouvaient à la périphérie à se tendre et à s’emparer de leurs armes. Il leva la main pour les prévenir et se déplaça lentement pour qu’ils puissent voir clairement ce qu’il faisait. Il retira plusieurs vieux parchemins pliés et les tendit au magus.
Il dit : « Une de vos lettres, pour que vous voyiez que je dis la vérité. Reed les cachait bien. Si je vous voulais du mal, j’aurais pu apporter cette information à votre quartier général à Ceryl. Je n’aurais certainement pas accepté de vous rencontrer ici à vos conditions. Seul. »
« Je suis juste là, tu sais », murmura Barl, mais Eilish l’ignora.
« J’ai trouvé ces lettres il y a des années, mais je n’en avais pas besoin à l’époque. Vous le saviez peut-être pas, mais je garde vos secrets depuis tout ce temps. Vous pouvez me faire confiance pour être discret. »
Norweth fonça les sourcils et après une pause, répondit : « J’accepte votre affirmation selon laquelle vous avez été formé par Reed. Expliquez-moi pourquoi vous êtes ici. Que cherchez-vous ? »
Eilish prit une respiration, réfléchissant depuis longtemps à la façon dont il aborderait ce moment. Il avait beaucoup à dire, à demander, mais il était conscient qu’il devait en venir rapidement au fait. « J’ai atteint les limites de ce que je peux faire moi-même, autodidacte. J’ai cherché d’autres connaissances utiles, en essayant d’élargir mon savoir, ma maîtrise. Cela a été difficile, comme vous pouvez l’imaginer. Mais je n’ai pas laissé cela me décourager. J’ai localisé des textes et des connaissances anciennes difficiles à trouver. J’ai visité des bibliothèques où des secrets furent dissimulés. J’ai fait de grand progrès après être allé à Elsinberg. Là, j’ai eu accès au troisième volume du
Libro Aeterna Noctem. »
Norweth réagit au nom comme Eilish l’avait espéré. « Un volume extrêmement rare. »
« J’ai besoin de lires les autres de cette série. Je pense qu’ils pourraient m’aider à franchir le pas vers à un nouveau seuil de potentiel. Votre correspondance m’a permis de comprendre que vous êtes un collectionneur de cette série et que vous avez peut-être un ou plusieurs de ces volumes ? J’échangerais les tomes que j’ai nommés dans la lettre que je vous ai adressée contre le droit d’accès à ces livres. Je ne m’attendrais pas à ce que vous vous en sépariez pas. »
« Ce que vous proposez est un échange raisonnable, très en ma faveur. Je pourrais normalement suspecte que quelque chose ne va pas, car vous n’êtes clairement pas un imbécile. »
Eilish répondit : « Seules les connaissances comptent pour moi. Je n’ai aucun intérêt à essayer de rassembler une collection privée. Je n’aurais nulle part où garder de telles choses en sécurité, mais j’ai une mémoire extrêmement bonne. Je retiens ce que j’ai lu. »
« Une compétence utile », permit Norweth. « Puis-je voir ce que vous offrez, pour vérifier sil est authentique ? »
Il tendit tune main dans l’expectative.
Eilish défit la sacoche qu’il portait, et retira de l’intérieur un tome relié en cuir, hésitant légèrement avait de lui remettre. Sa surface était tachée de foncée, presque noire, et sur sa reliure figuraient plusieurs formes runiques inhabituelles en argent. Eilish dit : » j’en ai plusieurs autres que vous apprécieriez. Je ne les ai pas tous apportés avec moi, juste au cas où, mais ils seraient aussi à vous si nous parvenions à un arrangement.
Le mage s’empara du volume avec respect, presque avec révérence, et lui donna un coup d’œil rapide mais expert. Il l’inspecta sous tous les angles, puis l’ouvrit avec précaution et feuilleta plusieurs pages.
« C’est l’authentique objet. J’aimerais beaucoup l’ajouter à ma collection, mais il y a une complication. »
Intérieurement, Eilish gémit. Bien sûr, une complication. Il se racla la gorge. « Et c’est ? »
« La triste réalité, c’est que j’ai récemment été victime d’un cambriolage. Heureusement, sa portée a été limitée. J’ai fait restauré plusieurs tomes plus anciens par un expert de confiance, et ils ont disparu pendant le transport. Je n’ai encore aucune piste. Donc, pour le moment, je ne peux pas satisfaire votre demande. »
Le Lieutenant des IFN [BRI] a foncé les sourcils. Il avait entrepris un travail si minutieux pour mettre cela en branle, pour entraîner ce mage dans une conversation potentiellement compromettante. Il ne s’était jamais imaginé que Norweth n’aurait peut-être pas accès aux livres qu’il cherchait.
« Volé ? Une coïncidence malheureuse qu’ils disparaissent au moment où je les recherche. » Il se sentait de plus en plus paranoïaque depuis les mésaventures qu’ils ont vécues en Llael, bien qu’il ait compris que le monde n’était pas vraiment contre lui. Dernièrement, c’est comme si c’était le cas.
Norweth écarta ses mains. « Telle est la vie en tant qu’explorateur des plus grands mystères. Les coïncidences étranges abondent. »
Son ton était pour le moins condescendant lorsqu’il ajouta : « En vérité, il y a eu plusieurs vols récents d’importantes œuvres dans des bibliothèques privées de la région. Je dois admettre qu’en acceptant de vous rencontrer, j’ai pensé que vous étiez peut-être impliqué. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai accepté votre invitation à discuter. »
Eilish acquiesça. « Une suspicion compréhensible. Je me suis donné beaucoup de mal pour trouver de telles connaissances cachées, mais jamais au point de faire des raids dans des bibliothèques privées. Je vous assure que je suis meilleur pour résoudre les crimes que pour les perpétuer. En fait, je peux peut-être vous aider à cet égard. J’ai étudié la médecine légale à l’Université de Corvis. Si je devais aller au fond des choses et restaurer vos œuvres volées, m’en voudriez-vous de les lire avant qu’elles ne soient rendues ? »
« Je ne vois pas comment je pourrais vous en empêcher », dit Norweth, « même si j’apprécierais indubitablement le retour de ces livres. Ils sont inestimables. »
« Avez-vous des informations sur ces récents autres vols ? S’ils sont dans la même zone, il semble probable que le même coupable soit impliqué. »
Norweth réfléchit, les sourcils froncés. « Je n’ai rien entendu qui suggère des points communs. Il s’agissait de volumes très différents dans différentes collections. Vous donner des détails peut mettre en danger certaines parties, des individus qui ont de bonnes raisons de demeurer discret. »
« Alors, il y a peut-être un point commun que vous avez négligé ? Je suis formé et compétent dans ces domaines. Je peux m’efforcer de garder les secrets nécessaires, ce faisant. Je n’aurais peut-être pas besoin de ces détails pour résoudre le problème. »
Norveth fut finalement persuadé de répondre aux questions d’Eilish. Il n’a pas fallu longtemps à Eilish pour déterminer la probabilité que tous les livres volés soient des livres récemment acquis par leurs propriétaires, les circonstances laissant penser qu’ils pourraient résulter de la même vente – une vente aux enchères de la bibliothèque privée d’un collègue récemment décédé. Alors que les tomes n’étaient pas liés les uns aux autres, ils faisaient autrefois partie de la même collection. Cela suggérait que le voleur avait accès à des documents retraçant la vente de cette collection. Norweth a, dans un premier temps, hésité à nommer ses paires ayant participé à la vente aux enchères, ceux n’ayant pas encore été cambriolés, à sa connaissance.
« Si on apprenait que je vous ai confié ces informations, ma vie serait en danger. » Malgré ses paroles, Norweth ne semblait pas effrayé. Eilish soupçonna le magicien d’être assez puissant pour se prendre en charge et était plus préoccupé par sa propre réputation que par sa vie.
« J’ai mes propres raison de na pas parler », déclara Eilish. « Je promets que personne ne saura que vous avez participé. »
« Alors, il y a peut-être un point commun que vous avez négligé ? Je suis formé et compétent dans ces domaines. Je peux m’efforcer de garder les secrets nécessaires, ce faisant. Je n’aurais peut-être pas besoin de ces détails pour résoudre le problème. »
Norweth baissa la voix. « Sachez que, si vous ne respectez pas votre parole, je dirigerai les ressources de l’ordre à votre douloureuse destruction. »
Une terrible menace, en effet. Eilish ressentit que le magicien obéissait à son sens du décorum et à ses obligations envers les autres membres de sa fraternité. On s’attendait, de la part de quelqu’un dans sa position, à un certain degré d’hostilité de la part d’une personne dans sa position ? Mais il désirait ardemment les livres qu’Eilish avait agités devant lui.
« Soyons clair », dit Barl de manière inattendue, s’adressant au magus pour la première fois. « Je ne suis qu’un mercenaire. Je n’ai rien à voir avec personne. »
« Ma colère éclatera et prendra fin avec Eilish Garrity, tant que vous ne vous mettez pas en travers de mon chemin », déclara Norweth pour rassurer le nain, qui hocha la tête avec contentement.
« Merci », marmonna Eilish.
« Ce que je sais », dit finalement Norweth. « J’ai un collègue qui vit au sein d’un domaine, dans les collines par-delà Carre Dova. Il s’appelle Upton Waller et il est un collectionneur de manuscrits rares, un homme d’une grande expertise dans les connaissances occultes. Il a effectué plusieurs coûteux achats lors de la vente aux enchères en question. Je n’ai entendu parler d’aucun événement fâcheux qui lui serait arrivé, ni à lui, ni à sa demeure. Il est probablement le prochain. »
« Il y a une chance qu’il soit probablement celui qui se cache derrière ces vols ?
« Je ne peux pas exclure la possibilité », déclara Norweth avec un froncement de sourcils, « bien que je la trouve peu probable. Waller est un vieil homme inoffensif et malade, et il compte beaucoup sur la bonne volonté de notre ordre. Je ne pense pas qu’il se livrerait à une telle imprudence. »
« D’accord, je vais vérifier. Y aurait-il un meilleur endroit pour vous joindre après ? Ou dois-je retrouver ce bateau ? »
« Je serai à Cinq-Doigts [Five Fingers]. » Norweth se dirigea vers le petit bureau voisin et griffonna quelque chose sur un bout de papier. Il le plia et le tendit à Eilish. « Allez à la Taverne Velvet Coach [Velvet Coach Tavern] sur l’Île du Taureau [Bull’s Island] et donnez ça à n’importe quel barman. »
Davantage de magouilles, se dit Eilish. Il accepta le papier plié et le rangea. Le voyage a Carre Dova prendrait beaucoup de temps, un temps qu’il ne voulait pas perdre. Il avait espéré revenir à Corvis avant que son absence ne soit constatée, mais il semblait toujours y avoir des complications. Il ne savait pas combien de temps il pourrait garder les autres dans l’ignorance de ce qu’il faisait. Mais il s’était résigné à de telles nécessités, étant donné le tournant que ses recherches arcaniques avaient pris. C’était une voie sombre et perfide, et il semblait trop tard pour faire demi-tour maintenant.
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Puisqu’ils devaient se rendre à Cinq-Doigts [Five Fingers], Eilish satisfit à Barl et le laisser gaspiller de l’argent aux tables de cartes pendant qu’ils descendaient le fleuve. Il n’avait jamais vu le nain aussi joyeux que lorsqu’il jouait, et il se révéla être un assez bon requin aux cartes. Eilish vit plusieurs occasions d’exploiter la situation pour gagner un avantage en aidant subtilement le nain à table, mais il résista à la situation. Il décida qu’il valait mieux qu’il ne fasse rien pour attirer la colère des vigilants chefs de fosse rodant à proximité. Il estimait qu’il valait mieux éviter de leur offrir une excuse pour les balancer au fleuve. De plus, Barl se débrouillait assez bien sans tricher.
C’est entre les parties, en prenant une pause au bar, que Barl devint plus sociable. Il posa la question à Eilish : « Pourquoi ces livres t’intéressent-ils tant ? Cela semble fastidieux ? »
« Ça l’est. Mais c’est le seul moyen devenir plus fort. »
« Tu veux dire plus puissant ? Tu sembles bien te débrouiller. Tu ne me vois pas courir après des pistolets de plus en plus gros. Travaille avec ce que tu as, je te dis. »
Eilish lui adressa un sourire sardonique. « Je me souviens que tu avais des pistolets mono coup. Nous avons dépensé un beau paquet d’argent pour ces doubles canons personnalisés. Tu cherchais mieux. Un moyen d’améliorer ton jeu. Tu as maintenant un coup de plus dans chacun avant de recharger, ce qui te permet de différer le rechargement de quelques secondes de plus. Ce genre d’avantage pourrait te sauver la vie. C’est probablement le cas. »
« Ce n’est pas la même chose », répondit Barl en agitant la main avec mépris.
« Je pense que ce l’est. Tu comptes sur tes pistolets pour gagner ta vie. Tu as le meilleur que tu pouvais trouver, tu as les moyens de les entretenir et conserver une longueur d’avance. La magie que j’ai pratiquée toute ma vie, c’est surtout des tours de salon. Un magus comme Norweth me balaierait comme un fétu de paille. Il s’agit de ce que je connais. Et pour le moment, pas assez. »
Après avoir réfléchi à cela, Barl a dit : « Je comprends ce que tu veux, mais mes meilleurs pistolets ne demandaient que de dépenser un peu plus d’argent chez un armurier. Tu essayes de trouver un raccourci et de prendre des risques supplémentaires. Il y a une raison pour laquelle tu ne voulais pas que Colbie ou les autres sachent ce que tu faisais et pourquoi je suis ici. Tous ces gars à qui tu as parlé sont louches et veulent te rencontrer dans des endroits étranges. Il est clair que nous cherchons quelque chose de dangereux. »
Eilish ressentit un pincement au cœur quand les mots de Barl touchèrent un corde sensible. « Tu n’as pas tort. C’est un raccourci et il y a du danger. Mais c’est la seule façon pour moi d’y arriver. J’ai du retard à rattraper. Je suis ne suis pas membre d’un groupe exclusif comme l’Ordre Fraternel. Je suis trop vieux pour le faire lentement et en toute sécurité. Cette porte s’est formée à la seconde ou les Seigneurs Gris ont assassiné mon ancien professeur. »
« Mon pouvoir m’a permis de me débrouiller, mais je ne peux pas compter dessus. Tu n’étais pas avec nous en Llael. Tu ne sais pas ce à quoi nous devions faire face. Les cryxiens ne déconnent pas. Si je dois faire ma part pour garder les autres en sécurité – Colbie, Milo, Gardek, Candice, Pog, même Gardek – Je dois améliorer mon jeu. Je ne peux pas m’en sortir avec des tours de salon. C’est un risque, mais je dois le prendre. Salir mes mains. »
Après avoir écouté ce long monologue, Barl retrouva le sourire. « Je peux comprendre que tu aies besoin de te salir les mains. Ce ne sont pas mes affaires, de toute façon. Je me demandais juste, puisque toi et Colbie avez toujours semblé proches. Une bonne équipe. Je suis surpris que tu lui caches des trucs aussi gros.
« Il y a de choses qu’elle n’a pas besoin de savoir », dit Eilish, réalisant que Barl n’était pas le seul qu’il essayait de convaincre. Il voulait le pouvoir de sauver ses amis, mais ce n’était pas l’entière vérité. Il avait perdu son avantage, ce qu’il avait que personne d’autre n’avait. Après ce qui c’était passé au Llael, il se sentait vide, comme un imposteur. Il y avait brièvement touché le vrai pouvoir. Cela lui avait fait comprendre à quel point il était petit, à quel point il savait peu de choses. Il ne voulait plus jamais ressentir ça. Sans un avantage, il pourrait tout aussi bien être oublié à jamais.
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