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Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Re : Roman - À Quel Prix
« Dernier message par elric le Aujourd'hui à 15:56:21 »
Bonne lecture  :)

Ce roman conclu les événements de Calbeck
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« Dernier message par elric le Aujourd'hui à 15:53:26 »
À PROPOS DE L’AUTEUR

Douglas Seacat

Douglas Seacat est le Responsable de l’Écriture et de la Continuité chez Privateer Press, où il supervise la fiction narrative et la continuité pour les Royaumes d’Acier. Il a commencé à écrire en freelance pour Privateer Press en 2001 après une improbable série d’événements qu’il vaut mieux oublier dans les brumes du passé (et qui sont maintenant couvert par un accord de non-divulgation détaillé). Doug passe la plupart de son travail et de son temps libre à vivre par procuration dans les Royaumes d’Acier à travers la fiction et les jeux. Son temps libre est occupé par la lecture de science-fiction, de fantastique et de fiction historique, à jouer à des jeux informatiques de JDR sur table. De temps en temps, le Signal Seacat est allumé par les personnes discutant du contenu des Royaumes d’Acier et il est appelé à faire la lumière sur des sujets aussi variés que l’existence du rhum au sein des Royaumes d’Acier et si les gobbers et les trollkin sont des mammifères.
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« Dernier message par elric le Aujourd'hui à 15:51:57 »
PARTIE ∞

Obscurité.

Quelque chose comme la conscience demeura. Pas la pensée, justement, mais la volonté et la conscience. Un sens proche de la vision revint, mais sans aucune autre sensation.
Sans effort, elle voletait au-dessus de son corps, capable de regarder sa forme de dessus tout en demeurant complètement détachée. Elle ne ressentait aucune émotion, mais uniquement la conscience de l’arrêt de la douleur, un soulagement aussi profond que le tintement d’une cloche sonnant une tonalité merveilleusement pur et interrompue.

Elle pouvait entendre et ressentit ce son, une résonance la traversant. C’était aussi de la lumière et de la chaleur. Elle ressentait ces choses, mais pas à travers les sens des mortels. Elle se sentait immergée dans un liquide, un baume apaisant se déplaçant, se précipitant, la traversant. Elle était à la fois le liquide et ce qui la contenait Son essence était fluide et intangible, amorphe. Cela répondait à sa volonté, et cela comprenait sa volonté. Le ton et la lumière s’intensifièrent, même si elle n’avait ni oreilles pour entendre ni yeux pour voir. Quelque chose ressemblant à la pensée lui demanda : Suis-je une âme ? Les paroles non exprimés se joignirent au ton chatoyant.

Une partie de sa conscience considéra son corps en dessous, et elle vit de mince fils de lumière s’écouler dans toutes les directions, se ramifiant à l’infini tel un arbre dont les feuilles forment une canopée et les racines un réseau enchevêtré, chacun d’entre eux étant d’une complexité infiniment croissante. Alors qu’elle considérait chaque éclat de lumière, une image lui venait à l’esprit, un souvenir ou une sensation du passé née de toutes ses décisions dans la vie. Les racines ramifiées s’étendaient dans le passé, depuis sa naissance jusqu’à la vie de ses parents, chacun d’eux étant le début d’un autre système ramifié à l’infini.

Sa conscience parcouraient ces racines à une vertigineuse vitesse, et elle cherchait à s’en éloigner, à prendre du recul. Un point lumineux attira son attention et elle s’élança vers lui. Elle se revit jeune fille, en colère contre le monde, remplie de feu et de défi, puisant dans l’énergie arcanique pour la première fois, laissant s’embraser la puissance brute.
Elle fut submergée par une multitude de fils de lumière colorés se croisant et s’entrecroisant, tourbillonnant avec plénitude. Puis elle plana à nouveau au-dessus de son corps, désorientée mais apaisée. Entre les lignes de lumière, elle vit des branche s’étendre et se diviser dans une même profusion. Ils les mirent mal à l’aise. En les regardant fixement, elle se sentit tomber dedans, tourbillonnant le long de ce qu’elle réalisé être des possibilités futures. Des aperçus d’un avenir déformé, d’époques qui n’existaient plus, passèrent devant elle. Ceux-ci se désintégrèrent et s’estompèrent alors même qu’elle observait, une réaction en chaîne la conduisant à la mort.

Un rayon de lumière sombre telle une ombre pulsante attira son regard et elle y chuta, ayant du mal à percevoir son environnement, le monde étant déformé. Sa vision se concentra sur elle-même, mais sur elle – sur quelque de plus âgé, dans une armure ressemblant à celle que Nemo avait fabriquée pour elle, mais différente à bien des égards. L’énergie brûlait dans les mains de cette étrange Haley qui ne serait jamais, tandis qu’elle combattait un ennemi obscur. La silhouette sembla la sentir, car elle s’arrêta et se retourna, remontant ses lunettes pour regarder, les yeux plissés, celle qui l’observait depuis le passé.

Surprise, elle se retira de cette image, et d’autres scènes ne s’étant jamais produites et certaines ne pouvant jamais se produire défilèrent. Sa mère souriante, mais manifestement plus âgée qu’elle ne l’avait jamais été, remettant un nouveau-né parfait et en pleurs à une Gloria épuisée, tandis qu’Haley essayait le front humide de sa sœur. Nemo, plus âgé et plus petit, marchant dans une rue ensoleillée vers elle aux côtés d’une femme d’âge moyen au regard sérieux dont les traits faisaient écho aux siens. Un cercueil sur lequel reposait deux Pistolets-Tempête. Son propre corps mécanique, debout devant un grand orbe de métal creux se déplaçait et tournait, serti de douzaines de cylindres remplis de lumière. Accablée et ne souhaitant pas en voir plus, elle s’enfuit vers son corps, qui était encore nimbé d’un feu bleu.

Quelque chose tirait sur l’ensemble liquide qu’était sa personne, doucement, comme un léger courant dans des eaux autrement calme. Il y avait une ouverture au-dessus d’elle qui la tirait, qui cherchait à la tirer vers le haut. Elle savait que l’attraction s’intensifierait et finirait par devenir indéniable et sentit une vaste bienveillance l’appelait, mais elle résista malgré tout. Elle était comme une bulle libérée au fond d’un bocal d’eau. Elle n’avait pas d’autre choix que de s’élever, ce qui provoqua un sentiment de panique soudaine. Elle ne voulait pas partir.

Stop ! C’était sa première véritable décision depuis qu’elle était entrée dans cet état : un refus, soutenu par une prodigieuse volonté. Le fluide de son essence bouillonna et se figea autour d’elle. Le temps cessa de s’écouler.

Au milieu des lignes lumineuses du passé, un nouveau phare brillait vers elle, la lumière la remplissant de nostalgie. Elle n’avait pas l’intention de s’y rendre, mais son esprit se tourna vers cette lumière, qui grandi et s’étendit pour révéler un moment de son passé, un moment représentant un tournant majeur. Les lignes de possibilités s’étendant jusqu’à ce moment pulsaient, denses et fortes. Pour l’atteindre, elle dépassa ses récents combats, la tentative d’assassinat à l’encontre Nemo et son duel avec Deneghra pour arriver à au moment juste avec ce brutale affrontement. Elle se vit telle qu’elle était lorsqu’elle était entière, avant qu’elle ne soit mutilée et que son pouvoir ne lui soit volé. Quand sa sœur était vivante, quoique corrompue. Sa nostalgie amena sa volonté à se rassembler tel un vivier, et avant qu’elle ne sache ce qui se passait, cette essence de pensée se déversa dans ce souvenir. Le moment devint plus vibrant que tout autre vision qu’elle avait vue jusqu’à présent. Sans une pensée consciente, tout son être se déversa dans cette image unificatrice, cet écho de son passé.

Le doux flux de son essence devint un rugissement, et elle se libéra de la marée. Elle tombait de plus en plus vite, voyant les fils du destins au-dessus, au-dessous et autour d’elle telle une toile scintillante et sans fin. Son corps défunt fut englouti par une flamme bleue vive et devint une colonne de cendre qui fut anéantie par une explosion d’énergie avant d’être remplacée par une vision de chair et de sang, la personne qu’elle avait été. Son âme prit place à l’intérieur, s’établissant au sein de ce vaisseau vivant avec une confortable familiarité.

Haley sursauta et prit une inspiration – sa première respiration – puis ouvrit grand les yeux sous le choc. Son coeur battait la chamade et son visage était rouge. Elle se retrouva presque douloureusement consciente des moindre aspects de son corps : l’herbe pliée sous elle, la fourmi rampant sur sa botte, le ciel gris acier, l’odeur du vent d’hiver. Les sensations l’envahissaient avec une telle intensité, bien qu’en l’espace d’une battement de son coeur, elle réalisa qu’elle ne souffrait pas. C’est à ce moment qu’elle baissa les yeux, serrant les mains, réalisant qu’elles étaient toutes deux vivantes. Son bras mékanique avait disparu.

Cela semblait irréel, onirique, même si elle se sentait réel. Elle s’attendait presque à ce que son bras droit se transforme en brume et s’estompe alors qu’elle serrait le poing et le regardait, mais ce ne fut pas le cas. Elle se pencha et ramassa une caillou, s’émerveillant de la sensation de sa surface froide et lisse contre sa peau.

Déjà, les pensées et les expériences de cet autre état s’estompaient dans un flou qu’elle n’arrivait pas à maîtriser. Elle se leva et regarda autour d’elle, incertaine, comme si elle doutait autant de la terre et du ciel que de sa propre chair et de son propre sang.

Déglutissant, elle ferma les yeux un instant et respira profondément. Puis elle se ressaisit, rassemblant son courage et attira à nouveau sa magie en elle, espérant que cette douloureuse mort dont elle se souvenait ne se reproduirait pas. Le pouvoir s’écoula en elle, répondant à sa volonté si rapidement et sans effort qu’elle rit de soulagement, les larmes coulant sur ses joues. Elle s’éleva de quelques centimètres dans les airs, poussant contre la terre, savourant le vent contre sa peau.

Elle était entière.

Le futur était restauré, avec toutes ses vertigineuses et terrifiantes possibilités. Alors qu’elle ouvrait les yeux, elle remarqua une image rémanente de fils brillants s’étendant devant elle, dorés et ramifiés tel la canopée d’un arbre s’étirant sans fin dans les cieux.
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KHYMAERA SHADOWFLAME SHARD / Re : Début de présentation de l'armée : Caster
« Dernier message par Merci le Hier à 18:09:06 »
Après quelques tests.

Alors Rassyk :
Un jeu intéressant qui va tourner autour de Warpath et de son Battle plan qui donne +2arm ou Précision Strike.
Le reste n'est pas tellement lié à Rassyk.
Son Feat n'est pas super fort et peut facilement être oublié.
Combo :
-Faire avancer les units collées aux beasts pour avoir le no-kd +2arm de série.
- Rassyk avec spell +2 arm et lui même collé à une beast pour arriver Arm22. Ça sécurise.


Shyryss
Plus furtif,  whitchmark qui permet de toucher des cibles de.coller un effet puis de toucher auto avec un spell ensuite.
Caster monstrueusement mobile avec Repo3 et son Leap
 Régulièrement j'ai des soucis avec des beasts qui sont hors zone de ctrl... donc Drakyon à réfléchir.

Shyryss est assez orienté beasts et apporte vraiment peu aux Solos et units.

Le classique Wyvern Stealth ça va calmer tout son monde en tir.


J'ai testé Kyrrax aussi et je l'ai trouvé très puissant.
Lui même très solide avec arm 18+2 bouclier et Alpha Hunter qui rend les beasts bien plus efficaces car pas de fury pour charger par exemple.

Ensuite si Kyrrax bute quelquechose (aux spells par exemple) les beasts ont +2 Mat et +2 speed.... c'est treeees fort.
Bulldoze en spell de base sur cette faction c'est également puissant.
Son Feat est également très puissant car il permet de bouger les warriors models de 2" et de taper en dehors de toute activation. Très très fort.
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Nouveau test de Laser (ouais, j'aime quand ça coupe!) :


Avec le Creality Falcon 2, 22 Watt

Pour ceux qui veulent l'offre du moment, suivez le lien : https://urlz.fr/qHNX

Déballage, montage et test complet commenté.

Bon visionnage!
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« Dernier message par elric le 12 mai 2024 à 12:31:03 »
PARTIE QUATRE

Se faufiler hors de la ville sans attirer l’attention s’avéra bien plus facile au milieu de la circulation matinale qu’au milieu de la nuit. Son esprit était rempli de pensées et d’idées contradictoires, une tempête oscillant entre certitude et doute. Elle ne s’attendait pas à ce que sa conversation Nemo ait un tel impact sur elle et se demandait si elle avait fait une erreur en allant le voir.

Elle se déplaçait à pied, malgré les courbatures et la fatigue de son corps. Elle avait besoin de repos fréquents, mais cela semblait une pénitence nécessaire. Elle marchait sans penser à son chemin, l’esprit entièrement absorbé, et fut surprise de réaliser où elle s’était retrouvée.

Plutôt que de marcher jusqu’au site où Dirextrix lui avait de se rendre, ses pieds l’avaient emmenée, apparemment de leur propre gré vers une clairière boisée presque oubliée. Son centre était dominé par une structure semblable à une tombe surmontée de plusieurs soldats agenouillés, un monument dédié aux cygnaréens tués lors de la Bataille de la Langue lors de la Première Guerre du Bois d’Épines. Il avait l’air considérablement différent à la lumière du jour, même un jour froid d’hiver, qu’il ne l’avait été pendant la nuit. La dernière fois qu’Haley était venue ici, c’était pour un prudent rendez-vous avec Deneghra, et c’est ici qu’avait eu lieu la conversation ayant déclenché les événements qui avaient conduit à son empoisonnement.

Elle sentit une humeur méditative s’installer en elle alors qu’elle regardait e Cygnus sculpté, puis les soldats immortalisés dans la pierre. Elle commença à faire un bilan intérieur, considérant les paroles de Nemo et ses propres réserves soudaines. Il ne lui fallu pas longtemps pour réaliser que les doutes avaient toujours été là, même lorsqu’elle s’était tenue devant Directrix et avait pris la décision d’accepter un nouveau corps. C’était ainsi qu’elle y avait pensé : un nouveau corps, une restauration de son pouvoir. Elle le voulait tellement.

Elle s’était concentrée sur la question de savoir si Directrix la manipulait, chercher à contrôler ou à subvertir son libre arbitre en lui offrant l’esclavage au lieu de la liberté. Ces craintes avaient dépassé le véritable coeur du problème, qui se cachait dans l’obscurité, là où elle ne voulait pas regarder. Un instinct lui avait hurler de ne pas accompagner Directrix. À l’époque, elle pensait que c’était une préoccupation pour Garner, et peut-être que c’était le cas, en partie. Mais c’était aussi le symptôme de pensée plus profondes. Haley se força à penser à sa sœur. Pas à Deneghra, l’ignoble créature cryxienne qui revêtait la peau sa sœur, mais Gloria née le même jour qu’elle. La partie d’elle-même qui manquait et qui causait une douleur plus profonde que même son bras tranché.

Elle avait pleuré sa jumelle plus d’une fois. Pendant son enfance, on lui avait laissé croire que sa sœur était morte à l’âge de cinq ans, lors du massacre de leur petit village de pêcheurs, Ingrane. Personne n’imaginait qu’un enfant puisse survivre à un enlèvement par le Cryx. Les nonnes l’ayant élevée l’avaient encouragée à faire le deuil de sa sœur et de ses parents assassinés.

Des années plus tard, après avoir découvert que Deneghra et réalisé l’identité de la sorcière de guerre, elle fit son lot de cauchemars. Il était impossible que ne pas imaginer les choses terribles que Gloria avait dû vivre entre-temps. Elle avait été élevée dans l’Empire du Cauchemar, encadrée par une liche de fer, transformée en une personne aimant la mort et la souffrance.

Les atrocités commises par Deneghra rendaient difficile de la considérer comme une victime, même si elle l’était clairement à un certain niveau. A fougueuse et aventureuse Gloria avait été éteinte, mais cela n’avait pas pu se faire rapidement ni sans douleur. Haley fit à nouveau son deuil après avoir combattu et tué Deneghra lors du même affrontement au cours duquel la cryxienne lui avait sectionné le bras droit. Une fois de plus, elle pensait que sa sœur était enterrée jusqu’à ce qu’elle l’affronte sous la forme d’une morte-vivante. L’âme immortelle de Gloria n’avait pas été autorisée à passer à Urcaen, mais à la place avait été emprisonnée de façon pas naturelle, liée à un cadavre ambulant.

Tant de souffrance et de douleur. Telle était la vie. Il n’était pas difficile de comprendre pourquoi la Convergence méprisait la chair.

Les paroles de Nemo ne la quitteraient plus. Le brouillard dans son esprit se dissipa, balayée par les souvenirs et les vieux chagrins. Il avait raison. Si elle devenait une mécanique, elle serait comme Deneghra, son âme emprisonnée dans l’acier et n’aurait plus rien d’humaine. Les souvenirs des personnes qu’elle connaissait et aimait seraient corrompus par la connaissance de ce qu’elle avait choisi de devenir.

Il était naturel de craindre la mort, de chercher à l’éviter. Mais cette transformation serait un acte de lâcheté  et d’abandon. Elle se sentit à nouveau calme, centrée. Il n’y avait pas de remède à son état. S’il y en avait un, le Pair Vigilant Carrick Dolan et son équipe l’auraient déjà trouvé. Le temps était presque écoulé. Son corps était saturé. Bientôt, elle ne serait plus capable de marcher, ni même de répondre à ses besoins les plus élémentaires. La douleur finirait par l’envahir et lui voler ses mots et même ses pensées. Mieux valait prendre son destin en main et choisir sa fin. La mort pouvait être une libération.

Plus que tout, elle souhaitait ressentir à nouveau sa magie, la bouffée d’énergie qui la traversait lorsque la réalité obéissait à sa volonté. La première fois qu’elle s’était sentie autre chose qu’impuissante c’était la première fois qu’elle avait manifesté sa magie, alors qu’elle sortait à peine de l’enfance. Sinon, sa vie avait été régie par une liste apparemment interminable de règles et de régimes à l’abbaye de Morrow. La magie s’était manifestée au cours d’une crise de colère et avait évité de justesse des conséquences tragiques, mais elle se souvenait surtout de la façon dont cette capacité avait ouvert et changé son monde, lui redonnant son destin en main. Elle lui avait permis de devenir une warcaster, un soldat, un officier. De faire la différence.

Elle s’assit en tailleur devant le monument aux morts Fermant les yeux, elle étendit ses bras de chaque côté et leva son visage vers le ciel. Sans autre pensée que de vivre cette joie une dernière fois, elle convoqua son pouvoir, puisant dans cette source qu’elle avait eu peur de toucher.

Le contrecoup fut instantané et atroce. La magie coula en elle, répondant à son appel, entourant sa forme d’une énergie bleue et blanche. Au sein de son corps, le poison déferla violemment, se nourrissant de l’énergie de la magie et libérant une cascade de toxines nécrotiques inondant tout son corps. Les tissus se déchirèrent, les organes se rompirent. Ses poumons expulsèrent son dernier souffle. Son coeur s’emballa, se mit à convulser, puis s’immobilisa. Le sang circulant dans ses artères et ses veines ralentit et se stoppa.

Alors qu’elle mourait, elle fut enveloppée d’un bûcher flamboyant d’énergie arcanique bleu vif qui éclipsa un instant le soleil.
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« Dernier message par elric le 12 mai 2024 à 12:30:48 »
Le paysage sembla s’assombrit un instant, comme si les lunes dans les cieux s’éclipsaient. Puis une lumière blanche traversa ses yeux et sa peau picota tandis que les poils de ses bras et de son cou se dressaient. Elle entendit des explosions étouffées et le déchirement du métal alors que les machines humaines devant elle étaient consumées par un faisceau cohérent de quelque chose qui ressemblait à un éclair solide. Il perça un trou brûlant dans les corps chromés, et ils s’effondrèrent bruyamment au sol.

Elle regarda au-delà d’eux jusqu’à la source de lumière et vit une machine flottante très différente, celle-ci considérablement plus grande que toutes celles qu’elle avait vue jusqu’à présent. Cela lui rappelait un warjack lourd en taille et en proportions, avec des bras s’achevant par une sorte  d’armes voltaïques, chacune brillant d’un bleu arcanique. Il n’avait pas de jambes mais flottait à plusieurs dizaines de centimètre au-dessus du sol. Au-dessous de sa taille se trouvait un cône inversé et l’air sous lui scintillait comme des vagues de chaleur au-dessus d’un poêle.

Elle sentit un picotement aigu à l’arrière de la tête, et elle sut qu’un warcaster était plus proche qu’il n’aurait été possible sans qu’elle ne le sente jusqu’à présent. Ajoutant à la confusion sensorielle, son esprit ne pouvait rien détecter ressemblant à un cortex à l’intérieur de la machine semblable à un warjack venant de faire fondre les adversaires sur le point de la tuer, elle et Garner.

Garner marmonna quelque chose d’incohérent et ses yeux se révulsèrent. Il s’affaissa, la perte de sang ayant raison de lui. Incapable de supporter son poids, elle ne pouvait qu’essayer de guider sa chute pour éviter qu’il n’atterisse sur le projectile planté dans sa cuisse. Ignorant qu’elle était entourée d’étranges machines dont elle ne comprenait pas les intentions et d’un warcaster qu’elle n’avait pas identifiée, elle se pencha pour arracher des bandes de tissus de sa chemise et referma sa plaie pour ralentir l’hémorragie.

Elle avait l’impression que le monde était devenu anormalement calme. Elle leva enfin les yeux pour voir d’autres machines flottantes s’approcher de plus en plus près du lieu de la réunion. Le plus proche avait des bras se terminant par des grandes plaques festonnées en forme de bouclier avec des protubérance en forme de lames. Elle chercha du regard les hommes de métal qui avaient neutralisé Marque, mais ne vit rien d’autre que des morceaux de chrome éparpillés et des engrenages cisaillés. Le warjack lui-même avait basculé sur la pente, de la fumée et de la vapeur s’élevant de sa forme inerte.

Aussi étranges et étonnants que soient les warjacjs sans cortex en vol stationnaire, l’arrivée suivante captiva totalement son attention. Il s’agissait d’une figure plus petite mais royale se tenant entre ses protecteurs flottants, qui la suivaient et la flanquaient. Il ne faisait aucun doute qu’elle était responsable.

Haley reconnut qu’il s’agissait d’une autre machine, mais le mot lui parut inadéquat. Avec ses larges hanches et sa poitrine galbée, il ne faisait aucun doute que la nouvelle venue était une femme, même si son corps était de chrome réfléchissant.

Des dizaines d’engrenages complexes cliquetaient et tournaient autour de l’étroite taille de la silhouette. Un cercle d’acier ceignait sa tête, tandis que derrière elle flottait quelque chose qui, à première vue, semblait être une sorte de coiffe ou de capuchon, mais qui en regardant de plus près, semblait être une machine bien plus complexe. Ce qui semblait être une cape flottante derrière cette figure abritait deux des sphères flottantes, et sous celle-ci se trouvaient des douzaines de bras métalliques segmentés, chacun se terminant par une larme incurvée. Alors que les bras chirurgicaux que les cephalyx portait sur leur dos étaient effrayant et horribles, ceux-ci étaient en quelque sorte gracieux et agréables à l’oeil, leur mouvements ressemblant o une dans fluide de l’acier. En plus des warjacks plus imposants, elle était escortée par une paire de sphères flottantes qui ressemblaient à des yeux métalliques. Ils fixaient Haley, qui se sentait coincée sous leur regard.

Il ne faisait aucun doute que cette personne était dangereuse, d’autant plus avec Haley dans son état actuel. Elle n’était même pas certaine de pouvoir à nouveau manier son bâton. Pourtant, remarquablement, elle découvrit qu’elle ne ressentait pas de la peur, mais de l’émerveillement et de la crainte. L’espace d’un instant, elle eut l’improbable pensée qu’elle contemplait la déesse Cyriss devenue tangible.

Elle écarta rapidement cette pensée et reprit ses esprits. La silhouette s’approcha, à moins de trois mètres et s’arrêta. Les lames de son dos s’entrecroisaient telle des ciseaux pliants. « Qui êtes-vous ? » demanda Haley, heureuse d’entendre que sa voix ne tremblait pas.

La voix qui sortit de la machine fut aussi clair et féminine qu’inhumaine. « Salutations, Major Victoria Haley. Je suis Directrix, Mère de Fer de la Convergence de Cyriss. Je m’excuse pour le retard de mon arrivée. J’avais espéré intervenir avant que le mal ne soit fait, afin de prévenir l’erreur de mes subordonnés. Les responsables de cette agression seront punis.

Au milieu de cet étrange champ de bataille, après avoir enduré une embuscade l’ayant pratiquement tuée, Haley ne s’attendait pas à des excuses. Elle cligna des yeux, puis jeta un coup d’oeil à Garner et dit : « Mon chef d’équipe est gravement blessé. Il a besoin d’attention ».

Directrix demeura silencieuse un moment et Haley sentit quelque chose, bien que fugace : quelque chose comme l’écho d’une commande mentale entre un warcaster et un warjack. Puis la personne dit : « J’ai envoyé chercher de l’aide. Elle sera là bientôt ».

« Vous être une figure d’autorité au sein de votre . . . hiérarchie ? » Il avait du mal à trouver le mot juste.

Directrix inclina la tête. « Je suis l’autorité ».

Haley cligna des yeux et décida qu’il valait mieux pas demander de clarification, si cela signifiait que Directrix était responsable d’une branche locale du culte, d’un culte régional entier, ou de quelque chose d’autre. De toute évidence, elle possédait une puissance de feu et des machines formidables, et Haley n’ignorait pas que les forces auxquelles elle avait fait face ressemblaient à celle du Général Artificier Nemo avait décrites en train de combattre à Calbeck. Elle n’avait du tout l’intention d’approcher la Convergence, mais il était clair qu’ils étaient plus connectés aux autres cyrissistes qu’elle ne le pensait.

« Pourquoi vos subordonnés m’ont-ils tendu une embuscade ? Je cherchais une rencontre pacifique. Comme vous pouvez le voir, je suis venue presque sans armes ». Une légère mais justifié exagération.

« Les décisions ont été prises par ceux qui auraient dû demander la permission », déclara Directrix. « Une incompréhension. Récemment, il y a eu de malheurs conflits avec votre armée. Certains membres du clergé vous ont qualifié d’ennemi potentiellement dangereux et ont estimé qu’il valait mieux organiser votre élimination. Une erreur de jugement ».

Toute la situation avait une aura d’irréalité. Haley ne pouvait pas ignorer la possibilité que tout cet arrangement ait été mis en scène, y compris son « sauvetage ». En même temps, elle ne voyait pas de raison à de telles complexités, étant qu’elle avait déjà indiqué sa volonté d’entrer en contact. Elle demanda : « Mais contrairement à vos subordonnés, vous ne me voyez pas comme une ennemie ? »

« Pas pour le moment, non. Je vous classerais comme une ennemi potentiel : une importante distinction. Certains préfèrent éliminer toute personne de cette catégorie, par opportunisme à courte vue. Je pense qu’un ennemi potentiel est aussi un ami potentiel. Il est essentiel que nous établissions des relations utiles au-delà de nos halls. Il y a beaucoup à apprendre ».

Haley réfléchit et se souvint d’une autre partie de l’histoire de Nemo. « Est-ce pour cela que vos gens ont essayé de recruter le Général Sebastian Nemo ? »

Directrix croisa ses bras métalliques et dit : « Sebastian Nemo est un grand esprit, un savant nescient. Nous serions extrêmement enrichis s’il se joignait à nous. Mais je suis pas venue ici pour parler de lui. Posez les questions qui vous poussé à prendre de tels risques. Vous aussi, vous cherchez à apprendre ».

Haley sentit qu’elle était enfin sur un terrain un peu plus solide. Étant donné ce que Nemo avait vécu, Directrix essaierait probablement de la recruter elle aussi. Cela expliquait la volonté de la femme de métal de parler ; dans toute négociation, chaque partie avait des objectifs. « Je souhaitais en savoir plus sur les corps mécaniques », déclara-t-elle, se sentant un peu stupide d’aborder le sujet avec ce qui était clairement une personne mékanique. « J’ai entendu dire que vous utilisiez, même si je ne m’attendais pas à voir des preuves aussi irréfutables ».

Directrix émit un son rythmique qui aurait peu être un rire. Puis elle dit : « Oh, oui, nous sommes capables de transcender la chair. C’est le plus grand don de la déesse. C’est ainsi que nous éveillons ».

« L’Optifex Quintus était vivant », dit Haley. « Pas mécanique ».

« L’état d’éveillé doit être mérité. Il n’est pas prêt. Il ne sera peut-être jamais prêt ».

Haley sentit ses mains trembler et se força à rester calme, pour dissimuler l’impatience qu’elle ressentait. Elle ajouta : « Et quand vous devenez un mécanique, qu’arrive-t-il à votre esprit ? À votre âme ? »

« L’essence est préservée au sein d’une capsule protégée et scellée qui reste avec nous : notre noyau, notre être. Rien ne se perd. En fait, on y gagne beaucoup. Débarrassé de la chair, l’esprit devient pur, sans entraves. La pensée est plus facile, l’imagination est libérée. Toutes les distractions liées aux imperfections de la biologie disparaissent. C’est extrêmement libérateur. Même si j’admets qu’il y des des aspects de la chair qui son perdus, et certains d’entre eux nous manquent ». Il y eut une pause et Haley se demanda si c’était le résultat d’une émotion liée à cette dernière phrase. Directrix déclara : « Dans l’ensemble, les gains dépassent de loin ce qui est perdu ».

« Et votre pouvoir, si vous en aviez avant ? Le pouvoir mystique, je veux dire ». Haley réalisé qu’elle avait brisé son impassibilité et détourna les yeux.

« Il est également conservé et même augmenté. Ce que tu perçois comme mystique est simplement la capacité d’exploiter les formules et les lois sous-jacentes de la réalité, qui répondent à la volonté d’une âme dotée de pouvoirs. Chaque âme est elle-même une formule, un fragment du divin. L’âme aspire à se libérer de la chair, un état qui n’est généralement atteint que dans la mort. La nôtre est une autre voie.

Même si elle avait peu d’intérêt à explorer ou à comprendre leurs croyances cosmologiques, Haley devait admettre qu’il y avait quelque chose d’attrayant dans ces paroles. Elle était parfaitement consciente d’elle-même pour comprendre à quel point elle voulait que tout ce que Directrix disait soit vrai ? « Vous dîtes qu’un corps mécanique devrait être mérité. Et les étranges ? Est-ce possible pour eux ? »

« C’est transformation sacrée. Même toutes les personnes qui sont dévouées à notre cause ne sont pas prêts ou digne de l’être ».

« Je vois » ? Haey sentit son coeur se serrer dans sa poitrine.

Elle se tendit lorsqu’un trio de silhouettes s’approcha de derrière Directrix, leurs armures et casques presque identiques à ceux que l’Optifex Quintus avait portés. Ils se déplaçaient avec détermination et portaient diverses outils et armes. Elle resserra sa prise sur son bâton d’acier. Directrix dit : « Ceux-ci s’occuperont de votre compagnon ».

Haley fut soulagée de voir que la promesse d’assistance n’était pas vaine. Lyle Garner était aussi à l’aise que possible, mais sa respiration était devenue inégale. Elle l’aida à ajuster sa position pour les cyrissistes nouvellement arrivés et les observa avec méfiance. Ils avaient apporté des fournitures médicales et des instruments chirurgicaux et semblaient savoir ce qu’ils faisaient.

L’un d’eux sortit ce qui semblait être une paire de tiges pliables. Cela s’avéra être une civière portable, avec un tissu blanc entre les deux tiges une fois dépliées et des poteaux de soutien se terminant par de robustes roues. Il soulevèrent Garner sur ce brancard et s’occupèrent de sa blessure. L’un deux employa une pince et une  pince coupante pour sectionner la tête du projectile empalé dans jambe. Le projectile fut rapidement extrait, puis la plaie soigneusement nettoyée et refermée. Ils effectuèrent toute la procédure avec la même efficacité que celle qu’elle imaginait qu’ils affichaient lorsqu’ils s’occupaient d’une de leurs machines au lieu d’une personne vivante.

Directrix se contenta d’attendre, bien qu’il y ait toujours des éléments de son armature en léger mouvement, comme s’il s’agissait d’une sorte d’horloge élaborée. Haley prononça brusquement : « Je suis en train de mourir. Je ne pense pas qu’il me reste beaucoup de temps. Mon corps est parcouru par un poison cryxien que nous ne pouvons pas éradiquer ».

« Je suis conscient de cela », déclara Directrix. Sa certitude fit sursauter Haley. La Convergence les avait-elle espionnée d’une manière ou d’une autre ? Il était déconcertant d’imaginer cette secte radicale inconnue jusqu’alors si familière avec ses vulnérabilités.

« Il m’est venu à l’esprit que peut-être, avec tout ce que vous avez accompli, avec la technologie à votre disparition, vous pourriez peut-être résoudre mon problème ». Elle inclina la tête vers Garner. « De toute évidence, vous avez des médecins et des chirurgiens compétents ».

Directrix répondit : « Le corps biologique est semblable à une machine, bien que très chaotique et très imparfaite. Pour les membres de notre foi qui ne sont pas éveillés, nous savons comme soigner leurs blessures, réparer les os, arrêter les saignements et accélérer la guérison. Nous ne savons rien qui puisse éradiquer les toxines qui menacent votre vie ».

Haley sentit son espoir s’envoler. « Et si l’un des vôtres était atteint comme moi ? Pourriez-vous effectuer une sorte de remplacement partiel ? » Elle bredouilla un peu les mots, incertaine de ce qu’elle demandait exactement. « Comme mon bras, mais en plus extrême ».

« Nous ne croyons pas au remplacement partiel. Ce qui a été fait avec votre bras ne serait pas fait par nous. On est soit vivant, soit machine, pas les deux ». Ces paroles surprirent Haley. Directrix poursuivit, le ton pensif. « J’ai une fille vivante d’à peu près votre âge. Si elle était atteinte de votre maladie, je serais peut-être obligée de lui accorder la transformation. Ce serait l’unique solution : devenir mécanique ».

Haley répondit : « Mais cette voie ne m’est pas accessible. Je ne suis pas l’une des vôtres. Même si vous m’autorisiez à vous rejoindre, je n’aurais pas le temps de faire mes preuves ».

Directrix inclina légèrement la tête. Elle prononça lentement : « Des exceptions peuvent êtres faites ».

Un tremblement traversa Haley, la ramenant à sa pleine vigilance. « Que voulez-vous dire ? »

« Certains circonstances permettent un éveil accéléré. Parmi les nôtres, ceux qui sont gravement blessés au combat sont souvent autorisé à devenir des mécaniques pour préserver leur esprit, même si autrement ils pourraient être considérés comme non prêts.

« Et les étrangers ? »

« Les étrangers sont une autre affaire. Normalement, ce ne serait pas possible. Pas sans nous avoir rejoints et avoir prouvé votre dévouement ».

Haley envisagea de mentir, d’exprimer un engagement ferme envers leur cause. Cependant, elle ne pensait pas pouvoir tromper cette « mère de fer » un instant, et elle ne voulait pas risquer d’être forcée de se retourner contre son peuple. « Je ne me joindrai pas à vous. Je ne briserai pas mes vœux envers le Cygnar ni vous aiderez à faire du mal à mes compatriotes.

Directrix leva un seul doigt métallique et dit : « Nous n’avons pas de visée sur le Cygnar. Pas directement ».

« À Calbeck- »

« Il était nécessaire pour nous d’y ériger une structure, pour une courte période. Ses habitants n’auraient pas coopéré et nous ne pouvions pas nous permettre d’interférences, alors il y a eu une bataille. C’est malheureux, mais la portée a été limitée ».

« Parce que vous avez été vaincus », répondit Haley, ressentant une certaine indignation au nom de Nemo. « Vous avez été chassé de la ville ».

Directrix ne sembla pas s’en émouvoir. « Nous avons atteint notre objectif à Calbeck. Nous nous sommes battus aussi longtemps que nécessaire, puis nous nous sommes retirés. Nous avons des objectifs précis, et la conquête n’en fait pas partie. Si nous sommes en désaccord avec votre gouvernement, il s’agit de trouver un moyen rapide d’éliminer les obstacles. La violence est un outil parmi d’autres. Ce n’est pas toujours le meilleur outil ».

Haley devint plus méfiante. « je le pensais quand j’ai dit que je vous rejoindrais pas. Je n’adore pas votre déesse et je ne me convertirai pas ».

La prêtresse mécanique écarta les deux bras dans un geste de conciliation. « Écoutez-moi attentivement. Ordinairement, nous n’envisagerions jamais d’apporter la forme divine à une étrangère. Vous n’êtes pas ordinaire. Nous vous connaissons, Victoria Haley. Vous êtes également une savante nesciente, bien que d’un genre différent. Votre potentiel est illimité. Cela nous est précieux. Grande valeur ».

« Qu’est-ce que vous voulez dire, ‘savante nesciente’ ? Vous avez utilisé ce terme à propos du Général Nemo », déclara Haley.

« Les savants nescients sont ceux dont l’esprit est touché par notre déesse sans le savoir. Ils façonnent une nouvelle réalité grâce au savoir et à une compréhension intuitive des lois sous-jacentes qui régissent toutes les choses. Ils sont extrêmement rares. Les esprits inférieurs affluent vers eux ou s’éparpillent devant eux. Notre foi n’existe que depuis quatre siècles, mais la déesse guide l’humanité depuis bien avant l’écriture. Très peu de tels esprits ont été collectés, préservés ».

Haley déglutit et dit : « Je n’aime pas l’idée d’être collectionnée. Et je vénère Morrow, pas Cyriss ».

« Dans ce cas, cela n’as pas d’importance. Vous n’avez pas besoin de vous convertir. Peu de personnes en dehors de nos fidèles savent que Morrow était lui-même un savant nescient. Son esprit avait été touché par notre déesse, et ses enseignements l’ont bien servi. Ce qu’il a accompli a servi à faire progresser l’avènement de notre foi, notre capacité à trouver et reconnaître la Patronne des Mécanismes ». Haley plissa les yeux. Directrix poursuivit : « Les enseignements de Morrow ont fait plus pour faire avancer la science que tout ce qui a été accompli par quiconque de son époque. Tous les mathématiciens et ingénieurs qui ont suivi l’éveil de Morrow n’ont fait que progresser vers la découverte de notre déesse. Plusieurs des ses ascendants ont accompli des travaux similaires ».

Haley secoua la tête. « Je ne suis pas intéressé par vos croyances ».

Directrix répondit : « Comme vous voulez. Le fait est que votre foi ou votre absence de foi n’est pas un obstacle. Je peux faire en sorte que vous perduriez, transformée. C’est de mon ressort ».

« Que voulez-vous en retour ? » demanda Haley, sentant qu’elle était arrivée au coeur du problème. Elle devait savoir ce que Directrix avait caché, la limite qu’on lui demanderait de franchir.

« Rien », répondit Directrix. « Je ne vous demande rien d’autre que la discretion et l’ouverture d’esprit. Le processus ne peut se dérouler qua dans les salles de nos plus grands temples. Il faudrait que je vous y emmène. Je vous montrerais les merveilles qui s’y trouvent et vous demanderais de ne pas employer ce savoir comme une arme contre nous. Les connaissance que vous y acquériez pourraient vous permettre de m’aider à trouver de meilleurs solutions aux obstacles entre votre nation et notre foi à l’avenir. Vous pourriez servir d’ambassadeur, d’agent de liaison ».

« Il n’y aura pas d’autres obligations ? Aucune exigence ? Vous me laisseriez partir comme cela ? »

« Je le ferais », répondit Directrix. « Bien qu’il me faille dire que votre vie ne serais plus jamais la même. Ils se pourrait que vos anciens amis ne vous accueille plus, alors que votre peau est d’acier ». Haley pensa à la forte aversion de Nemo pour ce processus, ainsi qu’à ce quelle avait elle-même ressenti lorsqu’elle avait remplacé son bras pour la première fois. « Vous pourriez vous retrouver en exil, ou devoir rester notre invité. Cela ne vous serait pas imposé, mais nos salles vous seront ouvertes. Bous souhaiterez probablement rester avec nous, au moins pour un temps, jusqu’à ce que vous maîtrisiez votre nouvelle forme. Mais vous n’y seriez pas contrait. Nous voulons que vous existiez ».

Ces paroles mirent les choses en perspective plus qu’Haley ne se l’était permis. Elle avait pensé à ce que pourrait être l’existence après avoir investi un corps mécanique, mais cela lui avait semblé une possibilité farfelue mais improbable. Était-elle prête à se séparer de l’humanité ? Elle devait admettre que cette pensée ne l’effrayait pas autant qu’elle aurait pu l’être autrefois. Elle ne serait plus vivante, mais elle existerait toujours. Son pouvoir serait restauré. Elle pourrait se battre pour le Cygnar – si ce n’était pas aux côtés de l’armée, peut-être dans l’ombre. Pourrait-elle empêcher des centaines de milliers de morts en servant de liaison avec la Convergence pour sa nation.

C’était tentant, plus que tentant.

Son esprit lui appartiendrait-il ? Directrix avait facilement acquiescé à ses questions, n’avait fait aucun effort pour la convertir. Leur conversation avait pris des tournures surprenantes. Nemo se serait-il laissé convaincre, s’il avait été à sa place ?

« Victoria Haley, approchez-vous. Je voudrais vous montrer quelques choses ». Directrix ouvrit les bras.

Haley s’avança prudemment, constatant que la mère de fer était plus grande qu’elle ne l’avait imaginé. Elle dégageait une fragance d’huile neuve, et une odeur d’air après la tempête. Elle était parfaitement consciente que sa vie était entre les mains de cette créature. Une seule de ces extensions de lame sur son dos pouvait la tuer. Mais c’était le cas depuis l’arrivée de la warcaster. Qu’elle soit à trois mètres ou à cent verges, Haley était à la merci de la mère de fer.

« Touchez mon vaisseau », prononça la prêtresse, «  et projetez vos sens en moi, comme vous le feriez avec l’un de vos warjacks ».

Maintenant, trouvez ma chambre à essence, ici ». Haley ouvrit les yeux pour voir Directrix toucher sa poitrine avec l’une de ses mains métalliques, au-dessus de l’emplacement où se trouverait un coeur chez un être vivant. Un anneau circulaire lumineux était situé sur sa forme extérieure, et Haley vit que c’était le sommet de quelque chose de plus grand, un cylindre s’étendant jusqu’au centre de son torse. C’était la source de la puissance de la mère de fer, le coeur de son esprit. Haley ne pouvait pas s’y interfacer comme avec un cortex – elle était tenue à distance – mais elle pouvait ressentir les complexes schémas de pensée et d’énergie. Directrix reprit la parole : « Il n’y a aucune influence extérieur qui m’affecte. Je ne suis pas contrôlée. Je suis moi-même, entière. Il en serait de même pour vous ».

Il était presque impossible de le confirmer, mais Haley ne ressentait aucune influence extérieure sur le coeur du vaisseau mécanique. Tous les flux d’énergie qui traversaient son corps éteint régulés à l’intérieur de ce cylindre de lumière flamboyante. Haley était suffisamment cynique et méfiante pour savoir que cela ne prouvait rien. Que Directrix soit libre et sans entrave ne garantissait pas qu’elle jouirait d’elle-même de la même liberté. Pourtant, elle voulait désespérément croire que Directrix était franche.

Elle retira sa main et, après une longue pause, dit : « Très bien. Je crois que c’est la voie que je dois suivre ».

Directrix inclina la tête et baissa les bras le long du corps. « Je suis ravie. Vous devriez m’accompagner à mon temple. Nous pourrons commencer la procédure immédiatement ».

Haley regarda Garner, attaché sur la civière et toujours inconscient. Son visage était si pâle que sa tache de naissance ressortait telle une tache sombre sur in tissu blanc. « Non », dit-elle. « Je dois veiller à ce que mon chef revienne sain et sauf en ville. Et il y a d’autres choses dont je dois m’occuper. Comme vous l’avez dit, ce ne sera peut-être pas facile de revenir en arrière une fois que j’aurai changé ».

Directrix fit une pause avant de prendre la parole, puis dit : « Je crois fermement que vous devriez venir avec nous maintenant. Nous prenons un risque chaque fois que nous nous déplaçons en surface à proximité des villes. Mes subordonnés veilleront à ce que votre ami soit ramené sain et sauf. Je peux envoyer des optifex vivants déguisés en cygnaréens pour s’occuper de cette tâche. Venez avec moi ». Son ton était insistant.

Haley resta ferme, secouant la tête. « Vous avez dit que je serais libre, qu’il n’y avait pas d’obligations. Si c’est vrai, vous devez me permettre de faire mon devoir. Cet homme est sous ma responsabilité ».

Il eut une pause beaucoup plus longue. Haley se demanda si elle pourrait être emmenée de force, bien que le cours de leur conversation l’ait amenée à croire que Directrix jugeait important qu’elle prenne la décision volontairement. Elle se demandait si le processus risquait d’échouer s’il était infligé à une personne ne le désirant pas. Dans le cas d’un transfert d’âme, cela semblait possible.

« Très bien » finit par répondre Directrix. « Je comprends vos raisons. Le temps presse. N’oubliez pas votre maladie. Elle se tourna sur le côté, et l’une des sphères qui l’accompagnaient s’approcha. Elle tendit la main, détacha quelque chose de petit, puis se retourna vers Haley et tendit la main. Dans sa paume métallique se trouvait un disque argenté parfaitement circulaire avec un bord fileté et ce qui ressemblait à un motif astronomique sur sa surface. « Lorsque vous aurez vu votre subordonné et que vous serez prête, revenez seule à cet endroit et apportez ceci. Mes subordonnés détecteront sa présence et vous escorteront pour le reste du voyage ».

Haley accepta le disque, le serrant dans sa main vivante de façon à ce qu’il soit pressé contre sa paume. « Merci », dit-elle. Elle revint près de Garner et prit l’un des extrémités du brancard dans ses mains.

Directrix fit un mouvement gracieux ressemblant à un demi-salut. « Jusqu’à ce que nous nous rencontrions à nouveau. Portez-vous bien et sachez qu’une place vous attends dans nos salles ». Sur ce, elle se retourna et s’éloigna, ses warjacks flottants à ses côtés. Haley tendit  son esprit vers eux, mais une fois de plus, elle ne sentit aucun cortexes. Tout ce qu’elle put ressentir, ce fut Directrix elle-même, liée à eux par des fils de pensée.

Haley jeta un regard attristé sur l’épave de Marque, la Sentinelle. Elle eut un pincement au coeur en pensant au travail que Garner avait effectué sur la machine en ruine. Au moins, il était encore en vie. C’était ce qui comptait. Elle se retourna et débuta le laborieux processus consistant à pousser son chef d’équipe inconscient sur la pente jusqu’à chariot, essayant de ne pas s’évanouir à cause de l’effort.

* * *

Le bruit sourd de la porte se refermant la réveilla en sursaut, désorientée et confuse. Il ne lui fallut qu’un instant pour se rappeler où elle se trouvait. Elle était assise sur un étroit canapé à l’intérieur du salon exigu mais chaleureux d’un appartement au sein de l’Académie de Stratégie Militaire de Port Bourne, qui faisait partie d’un dortoir réservé aux professeurs et aux invités spéciaux de l’académie militaire. L’homme qu’elle était venue chercher, Sebastian Nemo, fermant la porte devant elle et se retourna pour la voir pour la première fois. Ses yeux s’écarquillèrent, puis son expression passa rapidement de la perplexité à la colère, ses sourcils broussailleux se rétrécissant. Elle put presque entendre le grondement du tonnerre.

Haley n’avait pas eu l’intention de s’endormir dans sa chambre, mais les événements de la nuit l’avaient poussée à ses limites. Elle avait réussi à ramener Garner en ville et à être assistée par un chirurgien de l’armée quelques heures avant l’aube. Cela l’avait forcée à convaincre ceux qu’elle avait enrôlé pour l’aider qu’elle avait été impliquée dans une mission prioritaire, une mission nécessitant le secret. Elle savait que cela ne tiendrait pas longtemps, mais elle n’avait pas besoin de beaucoup de temps.

Pénétrer dans l’Académie de Stratégie Militaire sans être confrontée à ses interlocuteurs avait été plus facile qu’elle ne le pensait. Cela lui avait fait réaliser à quel point l’endroit pouvait facilement être compromis par quelqu’un malintentionné. Elle s’était rendue directement dans les quartiers préférés de Nemo, ceux se trouvant juste en face d’un laboratoire et d’un atelier privés qu’il entretenait dans le bâtiment depuis des décennies. Elle avait eu l’impression qu’il était bien plus susceptible de rester ici que dans sa résidence officielle près de la garnison de l’armée de l’autre côté du quartier militaire. À son arrivée, elle l’avait découvert inopinément absent et s’était installée dans son salon parsemé de livres, face à la porte, avec l’intention de veiller jusqu’à ce qu’il revienne. Manifestement, le calme et la tranquillité avaient eu raison d’elle.

Alors même que Nemo ouvrait la bouche pour s’exprimer, elle lui dit : « Vous deviez fermer votre porte à clé ».

Une myriade d’émotions traversa son visage, du soulagement à l’incrédulité, mais la colère dominait toujours. Il bafouilla : « J’étais seulement de l’autre côté du couloir, en train de travailler ».

« Toute la nuit ? » Ses cheveux étaient ébouriffés et il y avait de gros cernes sous ses yeux. « Vous n’avez pas dormi ».

Il s’insurgea. « L’épée de Morrow, Victoria. As-tu une idée de ce que tu as fait subir à tout le monde ?! Dolan est devenu fou, et toute la ville est à ta recherche ! Où étais-tu à Urcaen ? »

« Ce n’est pas important », déclara Haley. Dans d’autres circonstances, elle aurait pu se mettre sur la défensive, sentir son indignation monter en réponse à la sienne, mais au lieu de cela, elle se sentait calme. Au contraire, elle trouva son emportement attachant, lui rappelant qu’il y avait des personnes qui se soucient d’elle. Elle était heureuse d’être venue. Il n’aurait pas été juste de partir sans revoir Nemo.

« Bien sûr que non ! » Il fronça les sourcils et fit un pas en avant, puis s’arrêta et ferma les yeux un instant. Elle le vit se retenir de se lancer dans une conférence, et elle se sentit presque déçue. « C’est à propos de Caspia ? » demanda-t-il. « Vous n’êtes pas une prisonnière, major. Si vous ne vouliez pas vous y rendre à ce point, vous auriez du le dire. Le Pair Vigilant Dolan veut juste votre bien. Nous le voulons tous ».

« Je n’irai toujours pas à Caspia », répondit avec fermeté Haley.

« Alors qu’elle est ton plan ? Te cacher quelque part jusqu’à ce que tu meures, seul ? En quoi cela aurait-il aidé quoi que ce soit ? » Il s’arrêta et elle se rendit compte qu’il s’étouffait. Elle ne l’avait jamais vu comme ça.

Elle dit : « Je devais faire autre chose que simplement m’asseoir et attendre qu’une réponse tombe à l’improviste. Quoi qu’il en soit, je suis revenu et je suis ici maintenant ». Elle ressentit une douleur dans sa poitrine.

L’aube pointait et une lumière orangée filtrait à travers l’une des fenêtres, glissant sur le visage d’Haley. Nemo l’observa, puis se pencha et tendit une main vers sa joue. « Tu t’es battue ? »

« C’est une longue histoire », répondit-elle évasivement. Elle n’était pas tout à fait sûre de la façon dont elle voulait gérer cette situation. Elle se ressaisit et dit : « Je suis revenue par que je pensais qu’il était important de dire au revoir ».

« Au revoir ? » La moustache de Nemo tressaillit et il fronça sévèrement les sourcils. « Tu ne peux pas abandonner, Victoria. Je sais que les choses semblent mauvaises et que tu as été découragée, mais tu dois continuer à ta battre. Tu est jeune et forte. Nous avons les meilleurs personnes du royaumes sur ce dossier ». Il y avait dans ses yeux une expression de désespoir qui l’émut plus que tout. Puis son regard se porta sur le tapis à ses pieds et son froncement de sourcils s’accentua.

Haley suivit son regard et se figea, le sang refluant de son visage. Sur le tapis, brillant dans la lumière du matin, gisait le morceau de métal en forme de pièce de monnaie que Directrix lui avait remis. Elle réalisa qu’elle l’avait sorti après s’être assise pour l’attendre ; elle l’avait tenu dans sa main alors qu’elle contemplait son avenir en tant qu’être mécanique. Elle avait dû le laisser tomber en s’endormant. Elle se baissa et le ramassa, gardant une expression neutre tout en le rangeant dans une pochette à sa taille.

« C’est quoi ce truc ? » demanda-t-il brusquement.

« Rien d’important », mentit-elle. Elle se sentit ni coupable ni honteuse, juste idiote d’avoir laissé tombé le disque. La certitude d’avoir découvert un moyen de se rétablir, aussi extrême soit-il, lui avait offert une sérénité qu’elle n’avait pas ressentie depuis son empoisonnement. Elle avait dissipé son ancienne anxiété, la laissant désinvolte.

Nemo passa ses doigts dans sa moustache et la considéra. Elle pouvait presque voir les pièces d’un puzzle s’assembler dans son esprit. Elle se prépara à être accusée et interrogée.

« Je voudrais vous montrer quelque chose que lequel j’ai travaillé », dit-il, la surprenant. Il lui fit signe d’approcher en ajoutant : « Vennez. C’est dans mon atelier, ça ne prendra qu’une minute ».

Elle se leva et le suivit tandis qu’il sortait dans le long couloir sombre, puis sortit un petite trousseau de clés et déverrouilla la porte d’en face. Elle sourit en pensant qu’il était plus soucieux de la sécurité de son atelier que de celle de son appartement. C’était tout à fait approprié.

Il ouvrit la porte et la fit entrer, les yeux pétillants. Haley regarda autour de lui, un contraste frappant avec le garage de Garner, maculé de graisse et d’huile. Celui-ci était tout aussi encombré d’outils et d’appareils, mais ils étaient d’un tout autre calibre. Elle y vit des bobines voltaïques, des conduits, des sphères de verre dans lesquelles dansaient des étincelles d’électricité, des glaives-tempête démontés et d’autres appareils perfectionnés. Elle pouvait presque retracer l’histoire de la technologie tempête cygnaréenne en observant les nombreuses étagères et surfaces de travail. Ses yeux se posèrent sur un support dont Nemo s’approchait.

« Est-ce que c’est- » débuta-t-elle en s’approchant.

« Oui ! », répondit-il avec enthousiasme. « Une nouvelle armure de warcaster pour vous. Alimentée galvaniquement cette fois-ci, bien sûr. Plus de charbon, plus de fumée ».

Elle passa sa main sur les surfaces brillante de l’armure et apprécia immédiatement sa qualité de fabrication. Elle était clairement basée sur son ancienne armure en termes d’équilibre entre le poids et la facilité de mouvement, mais cette combinaison employait la technologie tempête de Nemo au lieu d’une turbine arcanique alimentée par le charbon. Des bobines étincelants s’étendaient de l’arrière à la place des cheminées. Jusqu’à présent, seuls Nemo et Stryker avaient adopté cette nouvelle source d’énergie, et Haley savait que la fabrication d’une telle armure posait de considérables défis techniques. Cela représentait un investissement considérable, surtout en termes de temps. « Finch vous a aidé ? » demanda-t-elle. Caitlin Finch, la subordonnée immédiate  la plus compétente du général, était elle-même une prodigieuse innovatrice.

Son sourire en guise de réponse semblait suffisant. « Non, pas du tout. C’est mon œuvre. J’avais l’intention de l’envoyer à Caspia comme surprise après votre arrivée. Pour vous rappeler que je m’attend à vous revoir sur le champ de bataille. Je sais que vous aurez l’occasion de la porter dès que vous serez guéri. Est-ce que je consacrerais autant de temps à quelque chose comme ça s’il y avait le moindre doute ? »

« C’est du beau travail », admit Haley. C’était le cas, et elle se sentit très touchée. Une partie de son esprit ne pouvait s’empêcher de comparer sa relative simplicité avec l’extraordinaire complexité du vaisseau mécanique de Directrix. Elles semblaient deux monde à part, et pourtant chacune d’elles était une sorte de chef-d’oeuvre technique et artistique.

« Vous avez été en contact avec eux », dit Nemo après une longue pause, la faisant sursauter. Son ton avait changé – mesuré, certain. « Les cyrissistes. Était-ce quelqu’un de la Convergence. Qu’est-ce qu’ils sont dit ? Vous ne pouvez pas leur faire confiance, Victoria. Ils se trompent et sont dangereux ». Haley se retourna pour lui faire confiance. La question l’avait prise au dépourvu, comme il l’avait sûrement voulu. Il l’observa attentivement. C’était le disque qu’il avait remarqué, combiné avec tout le reste. Ses yeux étaient encore vif, tout comme son esprit. Elle répondit : « Je ne sais pas de quoi vous parlez ».

Ses yeux se rétrécirent. Il ne la croyait manifestement pas, mais il ne le dit pas directement. « Écoutez-moi bien. Je veux que vous réfléchissiez attentivement à ce que vous ferez dans les jours à venir. Je veux que vous considériez votre humanité et à quel point elle est précieuse. Il peut être facile de l’oublier dans l’état où vous vous trouvez, mais c’est peu-être le meilleur moment pour y penser. À qui vous êtes vraiment, au plus profond de vous-même ».

Il marqua une pause et lui donna l’occasion d’intervenir, mais elle resta silencieuse. Il soupira et continua : « Quand j’étais à Calbeck, j’ai eu l’occasion de réfléchir à ses choses. Vous m’avez déjà demandé si j’avais été tenté lorsqu’ils ont essayé de me recruter. Je n’ai pas répondu franchement. À mon âge, l’idée de rester quelques décennies voire quelques siècles de plus, qui n’en voudrait pas ? Mais cela semble trop beau pour être vrai, ce qui signifie que c’est probablement le cas. Au fil des ans, j’ai appris à faire confiance à mon scepticisme. Je reste convaincu, d’après tout ce que j’ai vu et tout ce que je sais, que transformer les gens en rouages n’est pas différent d’animer les morts, tout comme le Cryx.

« Les gens meurent, Victoria. Parfois avant qu’ils ne le devraient ». Il s’éclaircit la gorge et elle entendit son émotion mise à nu dans sa voix. « Cette maladie, elle pourrait te tuer Je veux que tu la combatte, mais tu pourrais perdre. Je préférerai toujours que tu te battes. La Convergence veut que tu abandonnes. Ce qu’ils offrent, ce n’est pas vivre ».

Ses paroles la marquèrent profondément dans son esprit et son coeur. Sa sérénité était brisée. Elle chassa ses larmes en clignant des yeux et prit une profonde inspiration. « J’apprécie vos conseils. C’est vrai ». Elle reporta son regard sur l’armure. « Et votre foi en moi ».

« Nous devrions vous ramener à l’hôpital ».

« Non », répondit-elle, « Pas encore. Je veux d’abord me reposer, avant d’être interrogé par Dolan ».

Nemo sourit et parut soulagé. Il fit remarquer : « Il est membre de l’Ordre de l’Illumination. Ils sont bien entraînés ».

Haley lui rendit son sourire. « Laissez-moi m’allonger un peu sur le canapé. Justes quelques heures. Ensuite, nous verrons avec lui. Vous devriez aussi vous reposer. Il est encore très tôt ».

Après un regard mesuré, il hocha la tête à contrecoeur. « Très bien. Ensuite, vous retournez à l’hôpital. Nous reparlerons de Caspia plus tard ».

« Bien », répondit-elle. Elle se rendit compte qu’elle avait beaucoup de personne dans son camp, et celui lui faisait du bien. Mais cela rendait aussi les choses confuses et compliquées.

Elle le suivit jusqu’à sa suite, tout en se disant que si elle devait partir, elle devait le faire maintenant. Elle pourrait s’éclipser une fois qu’il se serait endormi. Elle n’irait pas à l’hôpital, ni à Caspia, mais quelque part qui aurait aussi bien pu être un autre monde. Cette pensée ne l’emplissait pas de la même tranquillité qu’elle avait moins d’une heure auparavant.
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