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Messages - elric

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Iron Kingdoms - RPG / NE - Classes et sous-classes
« le: 31 mai 2023 à 19:17:47 »
MÉKANICIEN

Peu de nations comptent autant sur les talents de mékaniciens qualifiés que l’Empire du Cauchemar. Libéré de ce que d’autres royaumes appelleraient la « moralité » – et dans de nombreux cas, des limites de la chair – le Cryx a développé de nombreuses traditions mékaniques improbables et volatiles. Au sein du domaine de Toruk, tout est imprégné de siècles de corruption draconique et de magie noire, et il est souvent difficile de dire où finit le mysticisme et où débute la technologie. Les helljacks et les bonejack de l'Empire du Cauchemar brûlent de la nécrotite empoisonnée par la mort et toxique pour les vivants, tandis que les sinistres vaisseaux noires utilisent des secrets arrachés aux orgoth pour manipuler le temps.
Les marchands d'armes maintenant en état les vaisseaux noirs et les autres machines de guerre de Cryx aux nécrotechs notoirement instables qui les bâtissent,, les mékaniciens de l'Empire du Cauchemar sont entourés d'innombrables dangers mais ont appris à les accepter comme faisant partie de leur travail.

MARCHAND D’ARME

Originaire des ogrun scharde de l'Empire du Cauchemar, la tradition de marchand d’arme accorde autant d’importance à la force qu'à l'ingéniosité, et ses adeptes sont tout à fait disposés à patauger au cœur de la bataille si la situation l'exige. Les premiers marchands d’armes ont servi à bord des redoutables vaisseaux noirs de Cryx. Beaucoup de marchands d’armes le font encore, mais la tradition s'est étendue à d'autres navires et forces à travers le Cryx et même à des flottes de pirates non affiliés le long de la Côte Brisée.

Les marchands d'armes sont de redoutables guerriers et d’habiles mékaniciens, aussi doués pour démolir les 'jacks ennemis que pour maintenir le leurs en bon état. Leur force brute amène souvent les ennemis à sous-estimer leur ruse et leur ingéniosité − jusqu’au moment où leurs 'jacks, leurs véhicules et même leurs fortifications comment à s’effondrer autour d’eux. Ayant perfectionné leurs talents à bord des sinistres navires de la Flotte Noire, les marchands d’armes ont appris à invoquer la magie noire imprégnant l'ingénierie cryxienne, ce qui leur permet d’invoquer d’efficaces malédictions pouvant démanteler les warjacks ou rendre les armes mékaniques plus mortelles.

En fin de compte, les marchands d’armes sont aussi à l’aise sur le pont d'un navire ou dans le feu de l'action que lorsqu’ils sont plongés dans les rouages de leur dernière invention. Ils combinent une touche de magie noire avec le savoir-faire pragmatique d’un mékano de terrain, et on les retrouve souvent en train de se battre côte à côte avec les mêmes 'jacks qu’ils réparent et contrôlent.

NECROTECH

« Excentrique » est probablement la chose la plus amble qu’un nécrotech ait jamais été appelé. Ces créatures déformées sont chargées de construire non seulement les helljacks et les bonejacks de l'Empire du Cauchemar, mais aussi les nombreux guerriers morts-vivants augmentés au hasard composant les armées de Cryx. Malheureusement, un tel travail a tendance à avoir un impact négatif sur la stabilité du praticien. En effet, de nombreux nécrotechs sont dérangés au point de représenter un danger pour leurs confrères cryxiens – ce qui serait un gros problème si la plupart de leurs confrères n’étaient pas déjà morts et n’étaient donc pas en mesure de s'inquiéter outre mesure si quelqu’un emprunte un bras ou une jambe ici et là.

Malgré leur imprévisibilité, les nécrotechs sont absolument indispensables à la machine de guerre cryxienne et bénéficient donc d’une grande liberté pour mener leurs expériences comme ils l'entendent. Tout ce qui compte, c’est qu’ils continuent à produire des créations utiles aux plans du Père des Dragons. Bien que la plupart des nécrotechs soient heureux de scier un prisonnier encore vivant, ils ne considèrent pas leurs actions comme cruelles. Au lieu de cela, ils considèrent qu’ils améliorent ce qui existe déjà – et il est difficile de les traiter d’hypocrites, puisqu’ils sont aussi enclins à faire des expériences sur eux-mêmes que sur leurs victimes.

Au fil du temps, la plupart des nécrotechs apportent tellement de modifications idiosyncrasiques à leur propre physiologie qu’il devient difficile d’identifier leurs origines en tant que mortels normaux. Beaucoup sont des morts-vivants, ce qui rend ces augmentations moins douloureuses et plus simples à exécuter sur le plan logistique, mais même les nécrotechs vivants possèdent généralement des griffes mékanisées, des jambes trotte-menu et d’autres « améliorations » qu’ils ont eux-mêmes apportées.

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« le: 31 mai 2023 à 19:16:16 »
PISTOLERO

Même si l'Empire du Cauchemar n'a pas les mêmes traditions de duels au pistolet et d'entraînement militaire formel que sur le continent, il abrite toujours d'innombrables milliers de personnes vivant et mourant par le pistolet. Les spectres chasseurs  - des tireurs d'élites spectraux qui mélangent leur essence éternelle et leurs prouesses avec des armes à feu pour créer un hybride mortel d'éclaireur et d'assassin – sont uniques au domaine du Seigneur Toruk, mais dans les Îles Scharde, les vivants et les mortels ont appris à combiner ces pratiques en un seul et même mortel art.

SPECTRE CHASSEUR

Les spectres sont des pistoleros s'adonnant à la magie pour prendre l'avantage contre les utilisateurs de magie et les autres tireurs. Alors que les mages balisticiens sont doués et peuvent intrinsèquement canaliser la magie à travers les armes à feu, les spectres utilisent leur ruse pour glaner des connaissances sur les arcanes partout où ils peuvent les trouver, arrachant avec avidité toutes les informations qu'ils peuvent tirer de parchemins oubliés, de livres de sorts acquis et de leçons troquées. Parfois ils ont recours à des méthodes plus sombres pour augmenter leurs capacités: ils consomment des solutions alchimiques distillées à partir de la chair de créatures magiques ou d'arcanistes (ou même consomment la chair directement), gravent ou tatouent des runes sur eux-mêmes, ou conserver les parties du corps de mages vaincus. Bien que des spectres puissent être trouvés dans tous l'Immoren occidental, la tradition est née dans les Îles Scharde, où le désespoir et un manque relatif de technologie ont poussé ces personnes vivant par le pistolet à expérimenter les arts sombres pratiqués par les détenteurs du pouvoir.

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« le: 31 mai 2023 à 19:10:07 »
MAGE BALISTICIEN

La plupart des mages balisticiens de l'Empire du Cauchemar et des Îles Scharde sont des autodidactes s’étant sentis attirés par les armes à feu dès leur plus jeune age et ont finalement découvert leurs talents innés de sorcellerie. Les plus notoires d'entre eux sont les as de la gâchette arcanique satyxiennes. Mélangeant les traditions de la magie du sang et les armes à feu, ces guerrières servent généralement à bord des navires de la Flotte Noire et de nombreux vaisseaux de la Flotte Pirate. Une fois engagés dans le combat, elles déchaînent un barrage de balles renforcées avec une brutale efficacité.

ORDRE DE LA SORCIÈRE

L’art des mages balisticiens est considéré comme une tradition raffinée et galante par les personnes vivant au sein des Royaumes d'Acier, où les professeurs des écoles arcaniques enseignent aux élèves prometteurs comment manier leurs pistolets gravés de runes, ce qui permet à ces fringuant officiers d'affronter même les plus gros warjacks. Cette discipline martiale mystique est également cultivée et protégée par des maîtres solitaires transmettant leurs secrets à leurs protégés. Compte tenu la mesure dans laquelle l'art est gardé par les écoles militaires et les praticiens privés, il est à la fois surprenant et déconcertant que le Cryx semble avoir percé les secrets de cet arts. Les as de la gâchette armés de pistolet à sorcefeu jouent désormais un rôle essentiel dans l'Empire du Cauchemar, en particulier au sein de ses flottes, et dans les rangs des satyxiennes.

Les premiers mages balisticiens des Îles Scharde sont apparus par hasard. Les pillardes satyxiennes signaient généralement leurs tirs avec leur sang souvent enduit, souvent enduit de runes bénissant la boule de métal pour qu'elle frappe juste et déchire la chair. Mais pour ceux dont le Don de la Magie coulait dans les veines, cet acte fut une découverte fortuite et une fusion de deux arts – le tir runique et la magie du sang. Ces premières involontaires expériences se terminaient souvent par des résultats explosifs déchirant à la fois la victime et le pistolet ayant tiré, mais les marchands d'armes cryxiens finirent par façonner leur propre forme de pistolet cinémantique après avoir examiné les pistolets des mages balisticiens du continent et découvert les moyens par lesquels les métaux rares et à résonance magique étaient utilisés pour fabriquer de telles armes.

Après d'innombrables heures passées à marteler du métal rituellement trempé dans le sang et à améliorer leurs échecs précédents, les artisans ogrun ont finalement réussi à créer une version uniquement cryxienne de puissantes armes. Bien que ces armes à feu − connue sous le nom de pistolet à sorcefeu – dégagent une aura de mort, elles nécessitent que leur bouche soit chargée et ne sont pas aussi perfectionnées que leurs équivalents sur le continent. Elles sont souvent munies de baïonnettes et placées dans les mains de personnes pratiquant la magie du sang, faisant des ces as de la gâchette arcanique une menace à la fois à distance et en mêlée.
Chaque pistolet à sorcefeu est conçu pour un as de la gâchette particulier, ce qui lui permet de s’adapter à l'interprétation unique de cet art arcanique par son porteur. L'accent mis sur la nature singulière de l'arme et de son porteur n'est pas le fruit du hasard. Malgré leurs similitudes, les tireurs d'élite mystiques de Cryx gardent jalousement leurs sorts et leurs rituels et préfèrent s’entre-tuer plutôt que de révéler comment ils utilisent la magie du sang pour renforcer leurs munitions et leur poudre à canon.

Arme à Sorcefeu

Le profil d’une arme à sorcefeu est identique à celui d’un pistolet cinémantique, mais la première peut être dotée d’une baïonnette spéciale consacrée par le sang lors de rituels spéciaux pratiqués par les satyxiennes. De telles armes transforment les mages balisticiens de l’Empire du Cauchemar en de terrifiants derviches de la mort, à distance comme de près. La baïonnette d’un pistolet à sorcefeu possède la finesse et les propriétés sacrées.

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« le: 31 mai 2023 à 19:09:01 »
GUERRIER

Les guerriers des Royaumes d’Acier sont de toutes tailles et de toutes formes et viennent de tous horizons. Certains sont des soldats entraînés, armés et équipés par des chartes de mercenaires ou par les armées et les marines de leur royaume d’origine. D’autres sont des mercenaires heureux de travailler pour de l’argent, ou des pillards autodidactes ayant acquis les compétences nécessaires pour survivre dans un environnement hostile. Quels que soient leurs antécédents, ces individus viennent grossir les rangs des armées de l'Immoren occidental et sillonnent les ponts des navires pirates tout le long de la Côte Brisée.

FUSILIER MARIN

Le combat naval est présent dans l’Immoren occidental depuis des siècles. Au fil des ans, une race spéciale de soldats s’est développée: ceux qui sont aussi à l’aise sur le pont d’un navire que sur le champ de bataille. Qu’ils aient été formés au sein des académies navales de l'Ord ou du Cygnar ou qu'ils aient simplement perfectionnés leurs compétences à bord des navires pirates navigant sur le Meredius, ces fusiliers marins se spécialisent dans le combat de navire à navire et comprennent la valeur de la polyvalence et de la mobilité en mer. On les trouve dans pratiquement toutes les nations, même le Llael enclavé formes des équivalents gardant les bateaux fluviaux. Certains sont des soldats au service de la couronne et du pays, d'autres sont des mercenaires employés par des compagnies commerciales telles que la Ligue Mercarienne, et la plupart des autres ne sont rien de plus que des pirates qui emploient leurs compétences pour piller.

L’avènement des armes à feu a changé le visage de la guerre dans l'Immoren occidental, et cela n'a jamais été aussi vrai qu'en haute mer. Les combats entre navires sont souvent rapides, rapprochés et personnels, mais ils débutent généralement par un échange de tirs avant que les navires se rapprochent suffisamment pour un abordage. En conséquence, les fusiliers marins s’entraînent à l'emploi d'armes à feu de tous types afin de fournir des salves dévastatrices lorsque leur navire se rapproche de l'ennemi, et ils sont tout aussi habiles à s’engager dans une vicieuse escarmouche et rapprochée une fois que les actions d’abordages commencent. Ils apprennent également à se battre dans certaines des circonstances les plus pénibles, car les batailles navales se déroulent sur des ponts glissants de navire couvert d’embruns, souvent une grêle de tirs de canons et dans des conditions météorologiques peu favorables. Toutes ces compétences font de fusiliers marins des combattants mortels en mer ou sur terre et leur servent bien, qu’ils défendent un navire contre une attaque ou lancent une attaque eux-mêmes.

CHEVALIER DU LINCEUL

Enveloppé dans une voile de ténèbres vivantes, un chevalier du linceul est un spectacle terrifiant. Heureusement pour la plupart des vivants, ces créatures sont rares en dehors de l'Empire du Cauchemar, et même en Cryx, elles sont rares.

La plus grande concentration de chevaliers du linceul se trouve parmi les maudits, car ses sinistres guerriers puisent ans les mêmes sombres énergies animant les anciens morts. Qu’ils soient parmi les vivants ou les morts, les chevaliers du linceul comptent parmi les guerriers les plus sinistres et les plus mortels qui aient jamais hanté les champs de bataille et les lieux maudits de Caen. Parce qu’ils exercent des pouvoirs hostiles à la vie, ils sont rarement bien accueillis parmi les vivants. En conséquence, la plupart des chevaliers du linceul, vivants ou morts, font partie des forces de l’Empire du Cauchemar. Ils ne sont cependant pas les seuls. On pense que les soldats de l’antique Morrdh comptaient parmi eux des chevaliers du linceul, et certains thamarites contemporains, sur le continent, ont appris à maîtriser les ombres des tombes afin de maîtriser ce style martial inquiétant. Cependant, à mesure que les chevaliers du linceul gagnent en puissance, l'aura de ténèbres qui les entoure devient de plus en plus tangible et difficile, voire impossible de cacher la vérité sur leurs capacités à ceux qui les entourent. Même si les récents édits en faveur d'une plus grande acceptation des thamarites sur le continent ont facilité l'existence des chevaliers du linceul aux côtés des vivants, tôt ou tard, la plupart d'entre eux se réfugient parmi les morts.

Peu de gens connaissent l’existence de ces énergies, mais beaucoup croient que seuls les morts peuvent les manier, car le contact glacial de l'ombre d'un maudit suffit à ôter la chaleur et la vitalité de presque toutes les âmes vivantes. Pourtant, certains de ceux qui se tiennent encore de ce côté-ci du voile ont appris à aller au-delà de Caen et à exploiter la même énergie animant les maudits, en la retournant contre leurs ennemis et en l'employant pour renforcer leur propre résilience.

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« le: 31 mai 2023 à 18:58:50 »
PRÊTRE

Les Îles Scharde abritent de nombreuses religions, du culte des dieux du continent tels que Morrow et Thamar aux rituels primitifs des adorateurs du Dévoreur et dhunien. Mais au sein de l'Empire du Cauchemar, une seule foi peut être pratiquée ouvertement: celle du Seigneur Toruk, les Pères de tous les Dragons. Dotés de pouvoirs puissants grâce à l'influence corruptrice du Père des Dragons, les prêtres de Toruk guident l'hétéroclite population de l'Empire du Cauchemar dans la vénération de leur dieu dragon.

Autres domaines du Père des Dragons

Le plus grand cadeau du Seigneur Toruk à ses adorateurs est la puissance de son omniprésente corruption, mais en tant que dieu vivant, il incarne également de nombreux autres aspects. En plus du domaine de Corruption, tout domaine impliquant les ténèbres, la mort, le pouvoir ou l’ambition conviendrait aux prêtres du Père des Dragons.


DOMAINE DE LA CORRUPTION

La corruption est l'indicateur le plus puissant et le plus répandu de la présence du Seigneur Toruk. Ce mal draconique, qui pervertit et corrompt la chair, la flore, la faune et même ta terre, imprègne touts choses en Cryx et tourne en dérision la création. Une force aussi puissante est naturellement le principal objectif des prêtres de Toruk. En échange d'un fragment de ce pouvoir corrupteur, ils laissent leurs corps se déformer et muter, leurs n'étant habité que par le ténébreux chant que le Père des Dragons adresse à leurs âmes brisées et hurlantes.

Un nombre incalculable de prêtres de Toruk demeurent dans les couloirs de sa formidable chapelle-citadelle de Skell, se tenant aussi près qu’ils l’osent de son angoissante présence tout en chantant ses louanges, mais beaucoup s’aventurent dans le monde pour répandre sa corruption à la fois directe et subtile. Les prêtres du Père des Dragons sont rarement vus à découvert sue le continent parce que leur présence corruptrice les trahit rapidement, mais certains opèrent en secret, que ce soit en se déplaçant dans les tunnels des ruches de leurs alliés cephalyx ou en se faisant passer pour des fonctionnaires mineurs dans les villes humaines. La simple présence d’un puissant prêtre infesté par la corruption dans une ville est parfois suffisante pour perturber les récoltes et le commerce, dans le cadre d’un plan plus vaste que seul Toruk connaît. Les serviteurs du Père des Dragons lui sont entièrement dévoués et chacun de leurs actes vise à accroître son pouvoir sur le monde.

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« le: 31 mai 2023 à 18:57:14 »
BARDE

Peu de culture dans l'Immoren occidental ont développé des traditions de chronique des aventures ou des héros de leur peuple. En conséquence, les bardes sont rares dans les Royaumes d'Acier, mais il existe quelques poches où de telles pratiques sont apparues naturellement. Parmi les peuples marins, les traditions bardiques ont émergé spontanément des exigences du voyage sur l'eau. Ëtre Trouvère-Tempête est l'une de ces voies, et il est relativement courant parmi les marins des Îles Scharde.

TROUVÈRE-TEMPÊTE

Depuis que les navires sillonnent les mers, les hommes et les femmes chantent les récifs de leurs aventures en haute mer. Les chants de marin ont d'abord été un moyen pour les équipages de garder le rythme lorsqu’ils hissaient une voile ou ramaient à l'unisson, mais ils sont rapidement devenus un moyen d’enregistrer et de célébrer les joies et les terreurs de la haute mer. Au fil du temps, ces chants ont acquis le pouvoir d'invoquer les choses mêmes qu'ils décrivaient. Des traditions magiques autochtones ont rapidement émergé à la suite de cette capacité nouvellement découverte, et les marins ont rapidement appris à utiliser ce pouvoir pour faciliter leur propre navigation et gêner les navires ennemis.

Les ports et les routes à l'intérieur et autour des Îles Scharde historiquement étaient le siège principal de cette tradition. Lorsque la corruption de Toruk se sont enracinées, la puissance de sa corruption s'écoula naturellement dans ces canaux, faisant des Trouvères-Tempête de Cryx une force terrifiante capable d'appeler des vents favorables pour accélérer leurs navires dans la bataille ou des coups de vent suffisamment puissants pour anéantir l'adversaire le plus robuste. Mais la tradition des Trouvères-Tempêtes n'est pas intrinsèquement cryxienne, et l'on peut trouver des Trouvères-Tempête au sein des nations maritimes, et même dans certaines flottes civiles de commerce et de pêche.

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« le: 31 mai 2023 à 18:56:35 »
BARBARE

L'Empire du Cauchemar abrite des guerriers aguerris et disciplinés, vivants ou morts, mais une grande partie du royaume est également une étendue anarchique de piraterie et de chaos, où la survie du plus fort est la loi du pays. La vie et la mort dans les Îles Scharde sont indomptables, et ce chaudron de forces primitives est ragoût bouillonnant de vestige de tribus Molgur pratiquant d'anciens rites du Culte du Dévoreur, de guerrières satyxiennes tissant une puissante magie de sang et de pirates naviguant sous le drapeau du bon vieil individualisme.

Survivre est difficile dans l’Empire du Cauchemar, et même les plus forts, les plus rusés, et les plus impitoyables ont du mal à s’accrocher à la vie dans un pays dominé par les morts. Nombre de ces individus suivent la voie des barbares, même si, comme tous ceux qui vivent dans l'ombre du Père des Dragons, aussi immédiatement reconnaissables que leurs équivalents continentaux. Des tribus Molgur sur les îles dispersées aux gladiateurs dans les fosses de combat de Morteseaux aux marins sur les ponts des redoutés navires de la Flotte du Massacre, les barbares sont présents dans tous les horizons de la vie en Cryx, et ils atteignent souvent des niveaux remarquables au sein d'un empire qui privilégie la force et la cruauté par rapport à la plupart des autres vertus.

VOIE DU GORGESANG

Parmi les soldats de Toruk les plus redoutés, il y a les cannibales gorgesangs. Même si la tradition a débuté avec les kriels trollkin corrompus des Îles Scharde, d’autres parmi les sbires les plus sanguinaires du Père des Dragons ont pris le relais et ont appris à utiliser leur résistance corrompue comme une arme et armure dans le massacre de leurs ennemis.

La férocité et la cruauté dont font preuve les gorgesangs au combat suffiraient à la rendre largement méprisable, mais ce sont leurs habitudes alimentaires qui les rendent aussi détestables que les disciples infernaux. Non content de massacrer les personnes qui s'opposent à elles, ils se délectent prennent plaisir à se régaler des morts. Chaque bouchée de chair permet à ces vicieux barbares de guérir même des blessures les plus graves – et ils n'hésitent pas du tout à s'empiffrer tant que leurs ennemis sont encore en vie.

Quelle que soit leur origine, tous les gorgesangs sont touchés par la corruption du Père des Dragons. Ils doivent l’être pour survivre aux macabres festins auxquels ils participent. Pour beaucoup d’entre eux, cette corruption se manifeste par une chair cadavérique, des épines acérées et des cornes recourbées. Leurs dents s’aiguisent en de méchantes pointes et leur constitution déformée leur permet de se nourrir de la chair et du sang de leurs ennemis, ce qui est contre nature.

Cependant, la simple corruption n’est pas l’unique raison pour laquelle les gorgesangs font preuve d’une si terrible férocité. Ils ont combiné leur propre résilience contre nature avec les arts du sacrifice sanglant, issus des pratiques occultes des satyxiennes et des antiques rites des adorateurs du Dévoreur. L’inextinguible soif de combat des gorgesangs leur offre non seulement le pouvoir d'accomplir des actes macabres, mais elle plonge également leurs ennemis dans l'horreur lorsque les voraces barbares se déversent de leurs navires pour assouvir leur terrible appétit.

VOIE DU GLADIATEUR

Bien qu’elles soient parfois considérées comme cruelles et archaïques par les citoyens les plus progressistes, les fosses de combat restent monnaie courante ans les Royaumes d’Acier. De Corvis à Cinq-Doigts et de Skirov à Leryn, un combattant entreprenant peur presque toujours trouver un combat où il pourra gagner quelques pièces, au risque de perdre quelques dents, bien sût. Certains de ces combats sont arbitrés et régis par des règles, qu’il s’agisse de combattre à mains nues ou à coups de poing ou armés jusqu’au premier sang. D’autres sont de brutaux combats sans merci se terminant par la mort et opposent souvent des combattants mortels à des bêtes sauvages capturées dans les terres sauvages d’Immoren et affamées jusqu’à la frénésie.

Les combattants peuplant ces brutales arènes viennent de tout horizon et font appel à toutes les compétences imaginables, mais tous ceux qui s’épanouissent dans les fosses ont quelques points communs : ils sont durs, intrépides et capables de jouer avec la foule. Un bon gladiateur n'est pas seulement celui qui gagne. Un bon gladiateur fait parier les spectateurs, les excite et les fait applaudir l'inévitable écrasante victoire − ou défaite. On trouve de tels individus partout dans les Royaumes d’Acier, mais c’est dans le sombre port de Morteseaux qu’on les rencontre les plus souvent, ainsi que les fosses de combat de cette ville de pirate sont des plus vicieuses, et les vivants ont autant de chances de combattre les morts que d'autres gladiateurs ou d’étranges monstruosités ramenées des jungles de Cryx. Ceux qui survivent assez longtemps dans les fosses de Morteseaux deviennent des légendes et peuvent mener un style de vie étonnamment confortable, compte tenu de leur environnement peu ragoûtant.

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« le: 31 mai 2023 à 18:55:48 »
PILLARD

Vêtue de sa tenue d’abordage, une satyxienne fait tournoyer son lacérateur en un arc vicieux, employant ses lames dentelées pour trancher la viande et les os avec facilité. Alors que d'autres chiens de mer se déversent sur le pont du navire, elle tourbillonne dans un spectacle acrobatique, tailladant et déchirant ses ennemis dans une vague de mort et de destruction.

Un bandit trollkin, vêtu d’une armure de cuir et d’un pardessus, émerge d’un bosquet d'arbres et brandit ses pistolets alors qu’il bloque le carrosse d’un coursier à l'extérieur de Corvis, la Cité des Fantômes. Il esquive habilement un coup de grande épée caspienne d’un garde et envoie deux coups rapides comme l’éclair dans le sternum de l’humain. Après avoir éliminé le défenseur, le bandit ouvre le carrosse et s’empare du petit coffre s’y trouvant avant disparaître entre les arbres.

Un commandant ogrun pousse son unité plus profondément dans le territoire ennemi, sa solide carrure étant rendue encore plus imposante par l’importante usure de son armure bien utilisée. Chacune de ses paroles inspire son équipe alors qu’ils préparent leurs armes et se préparent au combat.

Tous ces individus sont des pillards, de rusés guerriers maîtrisant les tactiques d'harcèlement. Ces agiles combattant se révèlent être des experts du combat rapproché, utilisant leur vitesse et leur habilité pour se rapprocher de leurs ennemis et les éliminer rapidement.

DANSE DE LA MORT

Les pillards sont capables d’utiliser une grande variété d’armes et de tirer parti d’une myriade d’environnements au combat. Ce sont des combattants très réalistes, surtout lorsqu’il s’agit de faire ce qu’ils font le mieux : engager et éliminer rapidement leurs ennemis. Qu’ils naviguent en haute mer, tiennent une caravane ou commandent un équipage, les pillards ont des compétences qui sont toujours recherchées.

UN ENSEMBLE PARTICULIER DE COMPÉTENCES

Les pillards peuvent sembler n’être que de vulgaires voyous, mais leur apparence dissimule un ensemble de compétences acquises au cours de nombreuses échauffourées, escarmouches et sanglantes batailles. Certains ont des armes de prédilection, mais presque tout peut devenir une arme dans les mains d’un pillard. Ceux qui survivent assez longtemps deviennent de redoutables forces dans presque toutes les situations.

COMMANDANT

Après de longues et dures batailles, vous avez appris à coordonner les efforts de votre unité ou de votre équipage et à les inspirer au combat. Vos compétences et votre survie ont transformé votre détermination en acier, mais pour votre équipe, vous êtes plus qu’un simple équipier. Ils vous admirent, admirent vos capacités et considèrent votre présence au combat comme une force directrice. Sur un navire, vous pourriez être bosco ou maître de quart. Au sein de l'armée, vous pourriez être un lieutenant ou un sergent qui dirige une équipe ou une unité spécialisée. Peu importe votre poste ou votre emplacement; votre imposante présence peut faire la différence entre la victoire ou la défaite.

BANDIT DE GRAND CHEMIN

Les bandits de grand chemin sont des voleurs et des égorgeurs qui excellent dans les tactiques d’harcèlement. Ils attaquent un point et partiront avant qu’une réponse significative puisse être apportée. Capables de piller des voyageurs bien armés, des avant-postes fortifiés et, à l’occasion, des transports militaires, ces bandits ne doivent pas être sous-estimés. Dotés d’une grande variété de compétences et d’astuces, les bandits de grand chemin sont très doués pour infliger la mort et la destruction à leurs cibles.

PIRATE

Pour les pirates, le pillage est un mode de vie. Leurs compétences sont essentielles pour aborder avec succès les navires ennemis et s’emparer d’un précieux butin. Les pirates sont une constante menace pour ceux qui naviguent sur les mers, les rivières et les affluents de l’Immoren occidental, et presque aucun endroit n’est l'abri de leur action.

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« le: 31 mai 2023 à 18:54:50 »
SORCIÈRE SANGUINAIRE

La satyxienne s’élance sur le pont d’un navire ennemi. Sa lame crochue tranche la gorge des marins qu’elle croise, le jet pourpre se transformant en une pluie de sang corrosif.
La sorcière enfonce sa lame sacrée dans les entrailles d’un soldat humain. Le corps de sa proie gonfle avant d’exploser dans une éruption tonitruante d’os et de sang fauchant ses plus proches alliés.

Mouvant sa longue lame dans les airs, la prêtresse s’apprête à entailler la chair d’un champion rival, prêtant la force du sang de son adversaire au capitaine auquel elle jure allégeance.
Quelle que soit la façon dont elles utilisent le sang qu’elles répandent, les sorcières de sang sont d’habiles guerrières qui transforment la douleur et la souffrance en pure puissance et fureur magique. Tueuses sauvages et sans pitié, ces sorcières combinent prouesses martiales et puissances arcaniques, et elles gardent leurs lames mouillées du sang de leurs ennemis.

ALIMENTÉE PAR LE SANG

Les sorcières sanguinaires pratiquent une antique magie leur permettant de manipuler les énergies de la vie et de la mort. Utilisant le pouvoir du sacrifice, elles transforment le sang d’une victime en une terrible arme qui débloque de puissants effets arcaniques. Leur magie du sang en fait de terrifiantes combattantes capable de terrasser des ennemis dont la taille et la force physique sont plusieurs fois supérieurs aux leurs. Les sorcières sanguinaires dirigent également leur peuple dans des rites de sacrifice sanglant et peuvent deviner l’avenir dans le sang et les entrailles de leurs victimes. Qu’elles utilisent le sang pour s’aider au combat ou pour prédire des événements à venir, les sorcières sanguinaires exercent leur magie à travers une lame sacrée façonnée par leurs propres mains et trempées dans le sang du sacrifié.

UNE PRATIQUE INOPPORTUNE

Pour les sorcières sanguinaires, la douleur et l’effusion de sang sont des tremplins vers le pouvoir occulte. L’essence vitale de chaque créature vivante – y compris la leur – est une ressource pouvant être exploitée, façonnée et utilisée contre leurs ennemis.

Il n’est pas surprenant que la pratique de la magie du sang soit crainte et honnie par la plupart des cultures. La plupart des personnes qui la pratiquent sont brutales et assoiffées de sang, comme les satyxiennes et les tharn. Quelques-unes, comme les skorne, ont simplement une relation avec la douleur et la mort très différente de cette de la plupart des cultures immoréennes occidentales. Presque toutes les autres considèrent la magie du sang comme une tradition cruelle et importune qu’aucun individu sensé ne pourrait même envisager, et encore moins pratiquer.

AUTRES PRACTICIENS DE LA MAGIE DU SANG

La plupart des pratiquants de la magie du sang dans les Îles Scharde sont des sorcières sanguinaires satyxiennes, mais des traditions similaires existent sur le continent. Les tisseuses de sang des tribus Tharn pratiquent leur propre forme de magie du sang, et les coureurs de sang skorne emploient des techniques occultes similaires pour transformer la douleur et l’effusion de sang en pouvoir magique.

PRÊTRESSE SANGUINAIRE

Les prêtresses sanguinaires préservent les antiques traditions de la magie du sang satyxienne et vénèrent l’acte même d’effusion du sang. Capables d’exploiter les arcanes de la vitalité déversée, ces prêtresses accomplissent des rituels sacrés d’une puissance primitive antérieure au règne de Toruk. Elles utilisent le sang de nouvelles victimes pour évoquer de puissants sorts et protéger la vie des personnes qu’elles jugent dignes, y compris des personnalités aussi éminentes que Skarre Ravenmane, l’autoproclamée « Reine de la Côte Brisée ».

SIBYLLE SANGUINAIRE

Une sibylle sanguinaire peut utiliser le sang et les viscères des ennemis tués pour prédire les fils de l’avenir et du destin. Cette divination sanglante guide les coups de la sibylle du sang et de ses alliés avec une infaillible précision et une mortelle puissance. Les rites sacrificiels renforcent l’arme sacrée de la sibylle sanguinaire, lui permettant de servir de conduit aux énergies de la vie et de la mort.

SORCIÈRE DE LA NUIT

Les sorcières de la nuit sont des championnes sanguinaires de leur espèce. Au combat, chacune est une d’entre elles est une marée de sang et de massacre qu’on ne peut arrêter. Enchaînant les meurtres sanglants, une seule sorcière de la nuit peut abattre une foule d’ennemis en l’espace de quelques instants.

85
LA HUITIÈME HARMONIQUE

Les fausses ombres de la conscience se moquent du divin.

Nemo

Les pieds chaussés d’acier des chevaliers-tempête de Nemo résonnaient sur les marches d’acier, faisant écho dans le couloir s’élevant.

« Où allons-nous ? » demanda Bronwyn. La druidesse avait fait preuve d’une remarquable patience jusqu’à présent. Bien qu’il ne ressente pas le besoin de s’excuser de lui avoir caché les détails de sa mission, Nemo estimait qu’elle méritait une réponse après lui avoir sauvé la vie.

« Nous devons trouver et détruire les contrôles de la tour », dit-il « Quoi que la Convergence fasse ici, il doit y avoir un moyen de désactiver les fonctions de cette tour ».

« Pourquoi ne pas simplement détruire la tour entière ? » répondit Bronwyn, l’air perplexe.

« Nous n’avons pas assez de puissance de feu là-bas. Et vous n’avez pas remarquer le champ d’énergie autour de cet endroit ? » dit sèchement Finch. « Il a stoppé les balles, les éclairs, tout ce que nous lui avons lancé. Il fallait entrer dans le champ pour faire de vrais dégâts ».

« ‘Champ d’énergie’ » déclara Bronwyn, notant apparemment ce terme pour plus tard.

Nemo se rappela qu’ils n’étaient que temporairement alliés avec cette cape noire. Même s’il était soulagé d’entendre qu’elle ne connaissait pas leur technologie, il ne souhaitait pas dissiper davantage son ignorance.

« Si nous arrêtons tout ce que fait cette tour », dit Nemo, « cette Aurora n’aura plus de raison de rester ».

Bronwyn acquiesça et continua à courir vers l’escalier automatique.

Malgré l’ivresse de monter si vite, propulsé autant par les marches en mouvement que par ses propres muscles, Nemo ressentait un pincement au cœur de ne pas mener la charge. Après le carnage à l’extérieur, il s’était attendu à ce que les chevaliers-tempête survivants s’autorisent un moment répit, qu’ils se montrent moins désireux de mourir en héros. Au lieu de cela, les troupes s’empressèrent de se placer entre l’ennemi et leurs chefs. Deux d’entre eux avaient même dépassé le Major Blackburn, que Nemo imaginait ressentir la même frustration.

La fierté de Nemo se hérissa à l’idée qu’il était le protégé plutôt que le protecteur. C’était prudent. C’était le règlement. Mais ce n’était jamais tout à fait juste.

De chaque côté de l’escalier, des plaques d’acier lisses bordaient l’escalier, qui s’élevait dans une élégante et gracieuse courbe en direction du centre de la tour. Des tubes flexibles suspendus comme des cordes à linge émettaient une constante luminescence. Les boulons exposés sur les panneaux suggéraient l’absence d’une couche extérieure prévue, peut-être ornementale. Malgré l’élégance de son architecture de base, l’entrée de la tour semblait incomplète. L’impatience de Nemo éclata lorsque l’escalier automatique cesse de bouger. Les chevaliers devant lui trébuchèrent, récupérèrent et continuèrent à courir. Caitlin Finch suivait de près, donnant un coup de coude à Bronwyn chaque fois que la druidesse essayait de la dépasser. Derrière les femmes, l’Aumônier Geary suivait avec son enseigne et d’autres chevaliers-tempête fermant la marche.

Avec un embrayage et un grincement soudain, les escaliers inversèrent leur course. Nemo et ses soldats se retrouvèrent dans la position d’un saumon nageant à contre-courant – seulement alourdi par l’armure.

« Dépêchez-vous ! » exhorta Nemo aux personnes devant lui.

« Oui, monsieur ! » s’écrièrent les chevaliers , au souffle coupé par l’effort.

Les lumières le long des murs s’éteignirent.

Ils continuèrent à courir. La lumière électrique de leurs bobines galvaniques et de leurs armes projetait leurs ombres fragmentées contre les murs d’acier.

« Attention devant », dit Nemo. Alors même qu’il prononçait ses mots, il réalisa qu’ils étaient inutiles. Bien sûr, les hommes seraient prudents, se précipitant dans la forteresse d’un ennemi qui venait de décimer leur armée.

Alors qu’il s’approchait du sommet de l’escalier, Nemo vit la lumière du soleil se refléter sur les murs d’acier. Une ombre se déplaçait de l’autre côté de l’ouverture.

« Prudent devant », Blackburn fit écho à l’avertissement de Nemo.

« Arrête ça », siffla Finch, repoussant une fois de plus la druidesse.

Avec un soupir d’impatience, Bronwyn sauta proprement sur la rampe de l’escalier. Sans armure, elle courait aussi qu’un écureuil devant Finch, Nemo, Blackburn et les soldats ouvrant la voie.

« À quoi joues-tu, cape noire ? » grogna Nemo.

Bronwyn ne se retourna même pas pour le regarder. Elle courut jusqu’en haut de l’escalier et bondit en avant, comme si elle s’envolait.

Une tête d’acier étincelante s’abattit derrière elle telle une guillotine. Son tranchant cisailla une bande de l’ourlet de sa cape noire. Bronwyn dégringola en avant pour disparaître au-dessus de la crête de l’escalier.

Deux sentinelles d’acier étincelant sortirent pour l’achever. Leurs silhouettes sculpturales ressemblaient à celles des anges mécaniques d’Aurora, mais elles étaient plus lourdement blindées. Au lieu d’épées, ils levèrent de lourdes hallebardes alors qu’ils s’avançaient vers Bronwyn.

« Allez ! Allez ! Allez ! » beugla Blackburn. « Aidez-la ! »

D’une manière ou d’une autre, les hommes trouvèrent un nouveau réservoir de force, et ils gravirent l’escalier d’acier si vite que leurs épaulières firent des étincelles contre les parois.

L’une de sentinelles, à l’apparence d’une femme, se tourna vers eux. Un chevalier-tempête baissa la tête, chargea et passa ses bras armurés autour de sa taille en acier. Il ne la repoussa que de trente ou soixante centimètres avant que ses pieds ne s’accrochent. Elle écrasa le manche de sa hache sur son dos.

« Tout ce qu’une druidesse peut faire », murmura Finch. Avec un cliquetis de grèves, elle sauta sur la balustrade et commença à courir devant les chevaliers. Son épaulière étincela contre les parois en acier alors que se penchait pour éviter de glisser sur les escaliers.

« Finch, ne fait pas l’idiote ! » hurla Nemo. Sans réfléchir, il leva un genou comme pour sauter après elle, mais ce fut inutile. Même sans la douleur lancinante lui rappelant que son apogée athlétique était révolu depuis cinquante ans, ses épaulières élargies par l’armure ne lui permettraient pas de se tenir sur l’étroite rampe. Blackburn lui prouva lorsqu’il essaya de sauter sur le rail, pour retomber sur Nemo. Nemo remit l’homme sur ses pieds et le poussa en avant.

Le chevalier en haut des marches passa sa cheville droite derrière celle de la sentinelle, mais la bousculer ne fit pas plus d’effet que de la pousser contre un mur. Lorsque l’homme derrière lui ajouta son poids à la lutte, le gardienne de métal recula d’un pas. Ensemble, les chevaliers la forcèrent à reculer et la poussèrent sur le côté. Ils levèrent leurs glaives.

Finch sauta devant eux, saisissant son bâton scintillant comme une lance. Comme Bronwyn, elle disparut par-dessus bord.

Nemo et Blackburn atteignirent le sommet. Juste devant eux, Finch et Bronwyn étaient appuyées contre le mur. L’Adepte éloigna son bâton de la druidesse, comme si elle m’avait repoussé juste à temps pour ne pas lui écraser le crâne.

La cape noire était accroupie dans une posture féroce, sa hache sur le sol, les mains tendues dans un geste de protection. Un anneau de runes vert émeraude entourait ses poignets.

Une sentinelle d’acier glissa sur le sol grillagé vers une étendue ouverte. Son arme glissait à côté d’elle, propulsée par la même invisible force avec laquelle Bronwyn avait frappé ses ennemis sur le champ de bataille. Les mains de la sentinelle mécanique cherchèrent une prise sur le sol mais n’en trouvèrent aucune. L’instant d’après, elle passait par-dessus le pont ouvert. La hallebarde vacilla un instant avant de plonger après elle.

De l’autre côté, deux chevaliers-tempête combattait l’autre sentinelle. L’un d’entre eux bloqua son glaive contre la hampe de la hallebarde, repoussant l’arme vers le haut pour permettre à son compagnon d’enfoncer la pointe de sa lame dans l’abdomen exposé de l’ennemi. Le tranchant de la lame grinça sur le métal et les engrenages mais égratigna à peine le châssis.

« Reculez ! » cria Finch.

Avec une dernière poussée, les chevaliers se jetèrent hors du chemin. Dès qu’ils eurent dégagés, Finch enfonça le bout de son bâton dans la gorge de la sentinelle. Le foudre s’abattit en cascade sur le corps en acier, le plongeant dans un paroxysme de choc.

« Maintenant ! » cria Finch. Accompagné de Blackburn, les deux hommes abattirent leurs lourdes lames, cisaillant le bras de la gardienne et creusant une profonde plaie dans sa poitrine d’acier. Le défenseur tomba au sol avec un triste et décroissant vrombissement qui se transforma en un soupir électrique avant de s’éteindre.

Nemo regarda au-delà du combat.

Devant eux s’étendait une grande plate-forme circulaire, son centre recouvert d’un rideau d’acier scintillant. De chaque côté la plate-forme surplombait le village de Calbeck et les champs de bataille environnants. Delà, réalisa Nemo, Aurora et ses officiers les avaient observés tout en restant cachés à ses sentinelles dans le camp. Pas étonnant qu’ils aient eu de si bons renseignements sur l’emplacement de l’atelier de leur mékaniciens.

Penser à Mags et à sa trahison renforça la résolution de Nemo. Il se tourna, les yeux cherchant un portail ou tout signe d’une salle de contrôle. Une autre des sentinelles d’acier sortit du passage ouest. Elle leva son arme d’hast et chargea, sans la moindre craindre de leur grand nombre.

Nemo pointa son bâton et fit jaillir la foudre. La gardienne continua à courir, même su des engrenages furent expulsés brûlants des articulations de ses épaules. À mi-chemin, elle chancela. Il libéra une autre vague, brisant son châssis et dispersant ses composants internes sur le pont.

Alors qu’il arrêtait le rayon galvanique, il entendit un autre crépitement derrière lui. Finch leva son propre bâton. En regardant derrière elle, il vit qu’elle avait démoli - avec l’aide de Blackburn et de ses chevaliers – un autre défenseur de la tour.

« Quelle direction ? » demanda l’Aumônier Geary.

Ce fut Bronwyn qui répondit. « Le monde vacille sous nous », déclara-t-elle. Son visage pâlit et elle pressa une main sur son ventre. Elle regarda vers le haut. « Quelque chose au-dessus de nous dirige le changement ».

Nemo désigna un portail incurvé sur le mur extérieur. Un des chevaliers de Blackburn examina un panneau sur le côté. Abaisser un levier en laiton déclencha un bruit de pression pneumatique et de tic-tac d’engrenages.

« C’est vide », dit l’Aumônier Geary. « C’est quoi, un placard de rangement ? »

Avant que Nemo ne puisse lui répondre, Finch exprima sa pensée. « C’est un ascenseur. Comme un monte-plats. Il peut nous emmener aux niveaux supérieurs ».

Tandis que Nemo s’avançait pour examiner un panneau sur le mur intérieur, les autres jetèrent un coup d’oeil à la recherche d’une quelconque signe d’autres défenseurs de la tour. Les portes commencèrent à se refermer, mais elles s’ouvrirent à nouveau en sifflant alors qu’elles s’approchaient du chevalier obstruant le seuil. « Nous ne pouvons pas tous renter là-dedans. Finch, Bronwyn et vous, venez avec moi », il désigna un chevalier-tempête. « Les autres, prenez l’un des autres ascenseurs ».

Nemo regarda Blackburn activer le portail nord-est et attendit de voir les portes s’ouvrir. Quand le groupe de Blackburn entra dans la chambre, il souleva le levier coulissant dans son propre ascenseur. Avec un léger choc, le cylindre commença à s’élever.

Nemo nota le contour d’une trappe sur le sol et une autre au plafond. Le cylindre ralentit et s’arrêta, puis les portes s’ouvrirent.

Ils émergèrent à l’angle de deux couloirs fermés. Des lignes lumineuses couraient le long de la base de chaque mur, éclairant les passages d’une lumière sinistre.

Au fond du couloir, un autre ascenseur s’ouvrit. Blackburn, Geary et les autres chevaliers sortirent. L’un des chevaliers pris une position de garde à l’angle tandis que les autres se dirigèrent vers Nemo.

Nemo laissa son chevalier-tempête au coin le plus proche et alla à la rencontre de Blackburn à côté d’un portail fermé sur le mur intérieur. Une chaleur rayonnait de la porte fermée. Nemo perçu le bourdonnement et le cliquetis des machines de l’autre côté. Il approcha son oreille de la porte et entendit des voix sourdes annoncer des valeurs numériques.

« Envoie deux hommes pour garder les autres coins », murmura Nemo à Blackburn. Le major transmit les ordres avec des gestes de la main et les chevaliers obéirent instantanément.

Nemo actionna le bouton à côté de la porte. Le panneau glissa sur le côté. De l’air humide avec de l’ozone et des odeurs corporelles flottaient dans le couloir.

À l’intérieur, la chambre brillait de la lumière provenant de panneaux bas et d’écrans hauts. Des personnages en armures, la plupart sans casque, se pressaient entre des appareils mécaniques et des conduits exposés passant par des évents descendant du plafond et plongeaient dans les parties inférieures de la tour. Quelques-unes des personnes de la pièce portaient de complexes optiques à travers lesquels ils regardaient de minuscules écrans mékaniques.

Un homme à lunettes se tourna vers la porte ouverte, ses yeux grossis s’élargirent lorsqu’il reconnut les intrus. Il ouvrit la bouche pour alerter les autres, mais  des runes arcaniques orbitaient déjà dans la main de Nemo. Des éclairs giclèrent telle de la graisse de lard brûlante de sa paume. Il projeta l’énergie dans la pièce, plissant les yeux alors qu’elle se propageait pour transpercer tous les occupants et remplir la pièce de lumière.

Les occupants de la pièce frissonnèrent et s’effondrèrent au sol. Des instruments jaillirent des panneaux et s’éparpillèrent sur le sol, entraînant des étincelles.

Blackburn se précipita avec ses chevaliers, vérifiant les coins pour voir s’il y avait des défenseurs invisibles avant de toucher le cou des victimes à la recherche de survivants. Il n’y en avait pas. Après que le major ait donné le feu vert Nemo entra avec Finch, Geary et Bronwyn juste derrière.

Après avoir effectué un premier pas dans la salle de contrôle, Nemo sentit la sueur perler sur son visage tandis que la chaleur enveloppait son corps. À travers le fouillis, il aperçut une autre porte sur chacun des trois autres murs de la chambre. Il tourna son attention vers les appareils entassés à l’intérieur.

La plupart des panneaux présentaient des rangées de leviers et des cadrans éclairés par la luminescence bleu-blanc qu’il avait fini par associer aux automates de la Convergence. À plusieurs endroits, le symbole de Cyriss apparaissait parmi les instruments, mais son emplacement semblait être le résultat de dispositifs préfabriqués plutôt qu’à dessein. À d’autres endroits, des consoles inachevées et des conduits exposés suggéraient une fois de plus que la tour avait été bâtie à la hâte.

Finch se dirigea vers un panneau mural dans lequel des cartes en laiton se retournaient pour indiquer une valeur linéaire croissante. « Il se passe vraiment quelque chose », dit-elle. « Quoi que ce soit, c’est proche de la fin ».

Nemo la rejoignit près panneau, mais un mouvement dans un coin relativement clair de la chambre attira son attention.

Un grand visage de Cyriss en chrome et en laiton orbitait autour d’une sphère éclairée. Alors que le globe tournait en opposition au mouvement du masque, des montagnes et des côtes gravées clignotaient à ses travers ses yeux. Le continent d’Immoren émergea lorsque le masque passa sur la face la plus proche de la sphère.

Le globe était une représentation planétaire de Caen, même si seules les terres de l’Immoren occidental apparaissaient en détail. Ailleurs dans le monde, des formes géométriques simples indiquaient des territoires inexplorés. Sur les terres et les mers détaillées, des filaments vitreux de lumière bleu-blanche indiquaient des canaux semblables à des rivières formant un réseau à travers le monde entier.

« La Convergence a de plans pour le monde entier ». Nemo se dirigea vers le globe et passa son doigt le long d’un des filaments allumés.

« Lignes de forces », déclara Bronwyn.

Nemo hocha la tête, impatient d’agir et portant attiré par l’étude plus approfondie de l’appareil. « La Convergence pourrait les appeler ‘canaux géomantiques’ ».

Bronwyn haussa les épaules. « Différents mots pour la même chose ».

Nemo observa de près la portion représentant le nord de Cygnar. Il trouva le Fleuve de la Langue du Dragon, représenté par une ligne bleu-noir. Là, à l’endroit où Calbeck, il vit un filament se déplacer. Pendant qu’il le regardait, il s’éloignait progressivement de son emplacement d’origine.

Bronwyn fut surprise. « Ils détournent les artères du monde ».

Nemo hocha al tête en reculant pour éviter le prochain tour du masque de Cyriss. Il était bien plus intéressé par les modèles des autres corps célestes suspendus au plafond de la chambre. Il reconnut le soleil,les lunes, et sur un mur éloigné, un globe marqué du visage de Cyriss. Sa lumière intérieure brillait en entente avec les lignes de force indiquées sur Caen.

Il en était de même pour les lignes courbes sur les murs. Nemo recula pour une perspective plus large sur la relation entre le planétaire implicite et les globes suspendus.

« Ils repositionnent ces lignes de force en entente avec le passage de Cyriss », déclara-t-il. « Mais pourquoi ? »

« Pour attirer l’énergie de leur déesse à Caen ? » suggéra Finch.

Bronwyn fronça le nez en direction de Finch, mais elle sembla considérée l’idée. « Peut-être ».

« Scandaleux », déclara l’Aumônier Geary. « Cela doit signifier qu’ils se préparent à une sorte de guerre sainte arcanique. Ils rassemblent de l’énergie pour leurs warcasters ».

« Non », répondit lentement Nemo. « Malgré l’accent mit sur les lignes de force, aucun autre courant d’énergie similaire n’est indiqué sur l’autre planète. Ces lignes semblent décrire des modèles gravitationnels ».

Alors que Nemo considérait les possibilités – divines, scientifiques et arcaniques – une peur glaciale se forma dans son estomac. Pesant ce qu’il avait vu et entendu d’Aurora, de ses tentatives de manipulations, de sa défense passionnée de son culte, et de l’importance qu’elle accordait à l’immortalité, il commença à formuler la plus effroyable des hypothèses.

« Qu’y a-t-il, monsieur ? » demanda Finch.

« Ils n’essaient pas d’invoquer le pouvoir de Cyriss », déclara-t-il. « Ils veulent amener la déesse en personne sur Caen ».

Finch cligna des yeux. « Ils peuvent faire ça ? Non, oublions ça. Pourquoi le feraient-ils ? »

« Pour régner sur son propre domaine », déclara Bronwyn, sa voix remplie d’admiration. « Les cyrissistes rejettent l’équilibre entre ce monde et l’autre. Ils souhaitent que leur déesse règne seule sur ce monde, tandis que les autres dieux résident à Urcaen.

« Et qu’en est-il de nous, qui vivons nos vies dans l’espoir de servir Morrow à Urcaen ? » dit Geary.

« Que comptent-ils faire des fidèles ? »

« Que font toutes les religions conquérantes avec les hérétiques ? » dit Blackburn.

Un cri provenant de l’extérieur attira l’attention de Nemo vers l’une des portes fermées. Blackburn se dirigea vers elle, mais elle s’ouvrit avant qu’il ne l’atteigne. Le garde posté à l’extérieur tomba à l’intérieur, la gorge tranchée. Derrière lui se tenait l’un des anges mécaniques d’Aurora, l’épée sanglante prête à frapper à nouveau.

L’instant d’après, les autres portes s’ouvrirent pour laisser entrer deux autres anges mécaniques, épées ensanglantées au côté. De la troisième porte, Aurora entra dans la pièce. Derrière elle, Nemo aperçut les ailes en laiton de plusieurs de ses gardes du corps.

« Tu arrives trop tard », dit Aurora. « J’ai déjà écrasé ton armé, mais je ne souhaite pas vous détruire. Rends-toi Sebastian Nemo. Abandonne-toi à la vérité de la Converge et rejoins-nous ».

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Iron Kingdoms - RPG / Re : NE - Races
« le: 20 mai 2023 à 22:00:39 »
Bon jeu :)

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Iron Kingdoms - RPG / NE - Races
« le: 20 mai 2023 à 22:00:24 »
TROLLKIN SCHARDE

Les trollkin sont connus dans tout l’Immoren occidental comme un peuple robuste et résilient capable d’endurer de grandes épreuves, mais les défis des terres sauvages auxquels sont confrontés ceux qui vient dans l’Immoren occidental ne sont rien en comparaison des épreuves auxquelles sont confrontés les kriels des Îles Scharde. L’ombre du père des dragons imprègne tous les aspects de leur vie, jusqu’à l’air qu’ils respirent. En conséquence, les kriels trollkin des Îles Scharde sont devenus plus brutaux et plus assoiffés de sang alors qu’ils succombent à la corruption qui les entoure et se battent pour attirer l’attention de leur seigneur draconique et de ses agents.

Des générations d’expériences ont appris au trollkin des kriels du continent à se méfier des étrangers. En revanche, les trollkin des Îles Scharde acceptent mieux ces intrus, ne serait-ce que parce qu’ils ne voient pas les autres races comme une menace pour leur mode de vie, leur culture ou leurs territoires. Tout ce qu’ils exécute est au fait au service du Seigneur Toruk, et quiconque ose suggérer le contraire est rapidement détrompé par une lourde lame et une mort brutale.

Les trollkin de Cryx sont généralement cruels et haineux, façonnés par leur environnement et par le fait qu’en dépit de leur force, leur existence peut prendre fin en un clin d’oeil mékanique d’un nécrotech fou. Ainsi, beaucoup s’efforcent de prouver leur valeur aux seigneurs liches de Cryx, soit en tant que marins à bord des navires des flottes cryxiennes – en particulier la Flotte du Massacre dirigée par Gerlak Slaughterborn – soit en tant que troupes de choc à envoyer sur les lignes de front. Cette existence sombre est partagée par de nombreux habitants de l’Empire du Cauchemar, mais les trollkin sont intimement familiers de la lutte. Cela dit, peu des personnes qui vivent en Cryx embrassent la vie sous la domination des seigneurs liche avec autant d’ardeur que les kriels qui croupissent dans l’ombre du Père des Dragons.

TROLLKIN VOGUEUR

Les kriels vogueurs sont disséminés au sein des Îles Scahrde, et leur éloignement de Skell les protège des certains des effets mutagènes de la corruption de Toruk. Bien que ces trollkin reconnaissent Dhunia, ils reconnaissent avant tout la force et le pouvoir et vénèrent donc le Père des Dragons. Les trollkin vogueurs sont aussi résistants que leurs cousins continentaux, mais une vie passée à naviguer sur les hauts-fonds et les récifs mortels entourant leur île natale les a rendus plus agiles que leurs cousins. Ils sont capable de garder les pieds sur le pont de leur navire malgré les vagues déferlantes, et se faufiler à travers les gréement de la flotte est un jeu d’enfants pour eux.

TROLLKIN CORROMPU

Les kriels cryxiens plus proche de Skell ressentent la présence de Toruk de manière très tangible. La corruption du Père des Dragons imprègne leur esprit et leur corps, les déformant et les remodelant. La sensibilité s’est estompée, remplacée par un besoin primitif de conflit, de vaincre ses ennemis et de goûter à leur chair. Les muscles gonflent et la peau se rompt alors que des épines dorsales se dressent et que les pulsions cannibales l’emportent sur la pensée rationnelle, l’anticipation d’un carnage imminent l’emportant sur toute douleur. La vue d’un trollkin touché par la corruption fait frissonner les habitants de Cryx, qui y voient le présage d’une effusion de sang imminente.

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Iron Kingdoms - RPG / NE - Races
« le: 20 mai 2023 à 21:57:51 »
SPECTRE

La chair n’est rien d’autre qu’un obstacle. J’existe depuis des siècles, un nombre incalculables de corps de chair ont été perforés par les projectiles des mes pistolets spectraux. Pourtant, leurs propres coups ne m’ont pas touché. Leurs mures et leurs barrières ne sont pas un obstacle pour une créature éthérée comme moi. Ils ne servent qu’à enfermer mes proies pour qu’elles ne puissent pas m’échapper. Certains pensent que la perte de la chair est un triste résultat. Je pose la question : quelle est sa valeur ?

- Jerventis, spectre chasseur de l’Armée de Tartarus

Les morts en colère ne restent jamais longtemps silencieux sur Caen. Qu’ils soient maudits, consumés par le besoin de vengeance ou ramenés à un semblant de vie par un maître nécromancien, de nombreux esprits, fantômes et spectres hantent le royaumes des mortels, et nombre d’entre eux comptent parmi les agents les plus redoutables des légions de Cryx. La forme éthérée d’une ombre la rend difficile (mais pas impossible) à tuer, mais son existence en tant qu’esprit laisse son âme vulnérable à être piégée, mise en encensoir, exorcisée ou emprisonnée.

On trouve des esprits de toutes sortes dans l’ensemble de l’Immoren, notamment les spectres qui hantent les tombes orgoth, les esprits du Néant, les déchirés des elfes et les feralgeists hantant les os des bêtes sauvages. Mais pour les habitants des Royaumes d’Acier, les morts-vivants spectraux les plus courants qu’ils rencontreront sont les morts tourmentés se manifestant sous la forme de poltergeists agités et les esprits vengeurs hantant les routes secondaires où ils ont été brutalement assassinés ou les cimetières où ils ont été enterrés. Incapables de quitter le monde et liés à lui par un but ou malédiction éternelle, ces esprits deviennent pervers par leur existence torturée, apparaissant comme un simulacre de ce qu’ils ont été jadis. De tous les morts tourmentés hantant l’Immoren occidental, les plus dangereux sont les spectres chasseurs dont beaucoup se retrouvent dans les rangs de l’armée de l’Empire du Cauchemar.

FEU FOLLET

Quelle que soit leur origine, tous les esprits partagent de nombreux points commun. Comme tous les autres morts-vivants, ils ne vieillissent pas, n’ont pas besoin de manger ou de boire et ne subissent pas les ravages de la maladie et de la mauvaise santé. Malgré ces avantages apparents, la non-mort présente des inconvénient non négligeable. Bien que les fantômes n’aient pas besoin de manger ou de boire, ils sont incapables d’apprécier les sensations que procure la consommation d’aliments succulents et de délicieuses boisons. Ils peuvent être capable de toucher et de sentir des objets, mais la force de ces sensations est tellement diminuée qu’ils n’en retirent aucun plaisir.

Les spectres et les fantômes ont également d’autres entraves. Certains esprits ont des fléaux, qui peuvent soit être utilisés pour nuire activement à un entité mort-vivante, soit agir comme une protection contre elle. Plus l’esprit est puissant, plus ces fléaux peuvent devenir spécifiques et nuisibles. Un esprit peut aussi être lié à des objets qui ancrent son essence en Caen. L’essence de l’esprit peut se réfugier dans l’un de ces objets lorsqu’elle a été gravement blessée, mais la destruction d’un tel objet empêche le reconstitution de l’être de l’esprit et explose l’esprit au risque de se perdre dans le Néant.

NOMS DE SPECTRE

Le nom d’un spectre reflète presque toujours ses actions et son apparence, car le nom qu’ils reconnaissaient par le passé a depuis longtemps été oublié ou n’est plus prononcé qu’à voix basse.

   Noms : Le Forgeron en Colère, Le Boucher Aveugle, L’Homme qui Brûle, L’Orphelin de la Crypte, Père Cappus, Tom la Potence, L’Enfant Hurlant, Jack la Crécelle, L’Infirmière Sanglante, Timmy Deux Fois, Le Portier Vengeur, Le Marchand Malfaisant

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Iron Kingdoms - RPG / NE - Races
« le: 20 mai 2023 à 21:56:26 »
OGRUN SCHARDE

Le terme « ogrun noir » est un peu mal choisi parmi les communs des mortels des Royaumes d’Acier. Les ogrun noir ne sont gère différents des ogrun observés au sein des royaumes continentaux. Bien qu’on ne les voie qu’au service du Père des Dragons – plus particulièrement parmi la Flotte Noire, qui terrorise nos eaux et villages côtiers – il n’existe que de mineures différences entre eux et leurs cousins du continent. Par conséquence, la seule conclusion logique est qu’ils sont appelés ogrun noir simplement parce qu’ils naviguent sous les drapeaux et les voiles noirs des navires cryxien.

- Viktor Pendrake, s’exprimant à l’Université de Corvis à propos de son Traité sur les ogrun de l’Immoren occidental

Terrifiants, impitoyables et agressifs, les ogrun scharde dominent la plupart des autres races et possèdent une force qui impressionnent les autres races de l’Immoren occidental. Originaires des Îles Scharde, ces créatures mènent une vie dure qui récompense la force, la puissance et la férocité . Ils sont généralement employés comme ouvriers lourds, forgerons et combattants, et toute position qu’ils ont gagnée est le résultat de leur férocité et de leur ruse.

SANG ET BRUTALITÉ

Les ogrun scharde ( ou « ogrun noir) sont tout aussi grands et larges que les ogrun vivant au sein de Royaumes d’Acier. D’une taille d’au moins deux mètre dix de haut, ces masses de muscles et de forces sont l’épine dorsale de nombreuses entreprises de l’Empire du Cauchemar. Ces brutes ont la réputation méritée d’être de féroces combattants et d’habiles forgerons. La couleur de leur peau va des teintes les plus pâles au noir profond, en passant part toutes les nuances intermédiaires. La plupart des ogrun scharde n’ont pas de cheveux sur la tête, mais beaucoup portent une barbe ou une autre forme de pilosité faciale.

CHOSE ROBUSTE

Les ogrun scharde vivent parmi les personnes les personnes les plus brutales, les plus impitoyables et les plus durs de Caen. Il n’est donc pas surprenant que leur société soit plus austère que leurs frères des Royaumes d’Acier. Pour ces ogrun, la survie du plus fort est leur mantra les guidant. Ce mode de vie simpliste les conduit souvent  à servir de troupes de choc et de travailleurs lourds au sein de la Flotte Noire de Cryx. Bien que les ogrun scharde n’aient pas de hiérarchie rigide, ils suivront le chef le plus grand et le plus féroce jusqu’à ce qu’ils deviennent le leader ou trouvent un individu encore plus fort et plus vicieux à suivre.

CADAVRE ET BUTIN

Les Îles Scharde sont un endroit impitoyable, et la plupart des ogrun scharde s’y aventurent par nécessité. Appréciés pour leur force et leur caractère impitoyable, ils sont particulièrement utiles à l’Empire du Cauchemar, qu’ils soient morts ou vivants. La recherche de leur destin et de leur fortune conduit de nombreux ogrun scharde à s’enrôler sur l’un des nombreux navires accostant les Îles Scharde. Certains deviennent commerçants ou corsaires, mais la plupart rejoignent la Flotte Noire et naviguent au sein de la marine cryxienne. Ceux qui ne parviennent pas à quitter les îles rejoignent l’un des nombreux gangs sévissant dans les villes de Cryx. D’autres deviennent des combattants ou consacrent leur force brute à la forge d’outils et d’armes pour l’Empire du Cauchemar. Les ogrun scharde sont périodiquement affligés d’une soif d’aventures les poussant souvent à découvrir le vaste monde et leur donne l’occasion d’affiner leurs compétences.
NOMS D’OGRUN SCHARDE

Bien que les ogrun scharde suivent bon nombre des mêmes conventions de dénomination que leurs frères continentaux, beaucoup adoptent un nom de famille descriptif et l’utilisent souvent lorsqu’ils servent à bord des navires cryxiens.

   Noms de famille ogrun scharde : Bladesnapper, Bootscraper, Cutter, Headstomper, Seabreaker, Thrallripper

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« le: 20 mai 2023 à 21:54:56 »
SATYXIENNE

Le navire satyxien se rapprochait pour nous aborder, et Sigrit et moi étions au milieu du navire en train de recharger les canons du ponts. En un instant, elles se retrouvèrent en travers, écrasant leurs plats-bords contre les nôtres. J’ai perdu pied, mais depuis le pont, j’ai vu une des sorcière-pillarde tendre un grappin à Sigrit, qui l’a attaché à une poutre. Je n’en suis pas sûr, mais on aurait dit que Sigrit allait se faire un bisou quand l’un de ces fouets à lame lui a arraché la tête.

- Rafaldo Belcari, ancien membre de l’équipage de la Générosité de Doleth, durant sa convalescence au Foyer de Convalescence la Miséricorde de l’Ascendant Rowan à Ceryl

L’île sombre de Satyx se trouve quelque part parmi les innombrables Îles Scharde, son emplacement n’étant connu que de l’antique race de femme guerrières y demeurant. Ce que les étrangers savent de Satyx est une fresque soigneusement tissée de demi-vérités embellies par les marins superstitieux qui peuple les Îles Scharde. Les satyxiennes originelles auraient été engendrés lorsque le Père des Dragons a tué son enfant Shazkz, appelé le Dragon Blanc dans les cieux de Satyx. Le sang et la corruption s’étant abattus sur la terre ont tordu et déformé l’esprit et le corps des habitants de l’île. Selon l’histoire, les hommes dépérirent tandis que les femmes furent transformées en une nouvelle glorieuse lignée, devenant d’impitoyables de tueuses en haute mer au service du Père des Dragons.

Indépendamment des embellissements qui ont pu se glisser dans l’histoire de leur genèse, les guerrières satyxiennes comptent en effet parmi les plus féroces combattantes à naviguer sur le Meredius. Les histoires populaires concernant leur culture, leur société matriarcale et leurs habitudes de s’accoupler sont invérifiables, mais ces légendes portent les marques d’un récit soigneusement élaboré semant les graines de la peur, de la haine et du désir, émotions que les satyxiennes peuvent exploiter grâce à leurs dons magiques. Les satyxiennes pratiquent une puissante magie du sang et leurs capitaines sont connues pour suivre occasionnellement des signes et des présages entrant en conflit avec les ordres de leurs alliés de la Flotte Noire. Compte tenu de l’étonnante précision des sorcières et des haruspices satyxiennes, on leur accorde presque toujours une marge de manœuvre enviée.

BÉNIES PAR LA CORRUPTION

Les satyxiennes sont comparables en taille et en corpulence aux femmes humaines que l’on rencontre au sein des Royaumes d’Acier, les Îles Scharde, et la Côte Brisée. De même, la couleur de leur peau va de l’albâtre au brun foncé, et la couleur et la texture de leurs cheveux correspondent à l’éventail des variations humaines. Les membres de la Flotte Noire ont tendance à être élancées et athlétiques, mais cela reflète les exigence physiques de la piraterie ; dans l’ensemble, les satyxiennes présentent un large éventail de types de corps.

TABLE DES MARÉES

Les satyxiennes vivent plus longtemps que les humains, et elles mesurent leur vie en étapes de victoires et de retraites telle les vagues et les marées. Leur langue, le satyxi, est étroitement gardée et regorge de métaphores sur la mer. En dehors de Satyx, la grande majorité des satyxiennes que l’on peut rencontrer sont à un stade de « crête et de creux », appelée hlazeka, qui est marquée par l’agressivité et l’ambition. Pendant cette période, les satyxiennes effectuent leur service militaire obligatoire au sein de la Flotte Noire, se livrant à des pillages et des raids sous le drapeau noir. En revanche, l’étape « basse et retrait » appelée zolile ramène ces femmes guerrières chez elles pour qu’elles s’adonnent à des activités plus banales et axées sur la communauté, telle que l’artisanat, l’éducation des enfants, l’agriculture et la pêche. À tout moment, environ quatre fois plus de satyxiennes sont en zolile qu’en hlazeka. Comme les marées, qui vont et qui viennent dans un cercle perpétuel, la plupart des satyxiennes répètent ces cycles de vie jusqu’à ce qu’elles soient amenées à jouer un rôle de cheffe, qu’elles meurent ou qu’elles deviennent trop infirmes pour poursuivre.

La transition d’une étape de la vie à une autre est généralement marqué par une cérémonie organisée lors de la nouvelle lune de Calder, moment où de nombreuses satyxiennes prêtent des serments contraignants consacrés par le sang pouvant être considéré comme une étape importante, qu’il s’agisse d’une victoire dans une campagne militaire ou une bataille notable, d’une bonne récolte, de l’éducation d’une fille jusqu’à ce quelle devienne une femme, ou de l’assassinat d’un ennemi notable. En règle générale, toutes satyxiennes qui prête un tel serment aura demandé un conseil à une ancienne, à une cheffe ou à un capitaine de navire ; les déclarations surprises sont extrêmement rares.

Quelle que soit l’étape de la vie à laquelle une satyxienne a prêté serment, elle est dangereuse d’une manière que les continentaux ne peuvent pas comprendre. La société satyxienne est inextricablement liée à des rituels sanguinaires et des cycles de prédation, ce qui fait que cette race est presque universellement crainte et méprisée par la majorité des non-cryxiens. Depuis la Revendication, les satyxiennes sont moins susceptibles d’être tuées à vue dans la plupart des villes côtières du continent, mais la peur et la haine de ces femmes guerrières et de leur leur sorcellerie du sang sont profondes.

AVENTURIÈRES DES MERS

Les aventurières satyxiennes sont rares mais pas inconnues. La plupart d’entre elles ont été exilées de Satyx pour un crime (généralement pour une décennie) ou un reçu un présage leur disant de quitter l’île. Certaines s’enrôlent dans des équipages de pirates ou des bandes de mercenaires ; d’autres recherchent des secrets magiques ou suivent une voie qui leur a été révélée lors d’une divination sanglante. Quelle que soit la raison, les femmes de Satyx sont considérées comme mortelles et mystérieuses et sont souvent tenues à l’écart.

NOMS DE SATYXIENNE

Les satyxiennes ont une convention d’attribution de noms unique. Leurs noms incluent souvent des consonnes aiguës et des sons sifflants. Les satyxiennes n’emploient pas de noms de famille, préférant des noms descriptifs comme noms de famille. Les mâles satyxiens n’ont jamais été rencontrés par des étrangers, et leurs conventions de noms demeurent inconnues.

   Noms : Axiara, Azaam, Dracia, Elsevin, Jahenna, Jhureen, Kelvexis, Kryssa, Malyxia, Sarlixa, Selrex, Severa, Skarre, Teranex, Velmexria, Vexeen, Xysa

   Noms de famille : Blacktide, Darkreef, Dawnblood, Hecatha, Hemeshka, Hexheart, Ravenmane, Redtide, Riptide, Shoalbreaker, Squalltamer, Undertow, Wraithblade

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« le: 20 mai 2023 à 21:53:00 »
REVENANT

J’ai fait en sorte que des cimetières entiers abandonnent leurs morts et j’ai ordonné à ces cadavres de se relever et de marcher contre les familles les ayant enterrés. J’ai fait danser les corps brisés de soldats et d’indigents comme des marionnettes à mes caprices. Mais ceux-ci n’étaient guère mieux que des nécroserfs. Ils n’avaient pas d’étincelle d’intelligence parce que j’avais choisi de ne pas leur en donner.

Pourtant j’ai aussi été témoin de morts-vivants portant cette lueur de vie, le regard du désir – ou de la colère. Ces revenants sont plus que de simples nécroserfs. Leurs esprits sont aussi complexes et variés que ceux des vivants. Je n’ai aucune envie de créer des morts-vivants comme ceux-là. Lorsque je remets un cadavre sur pieds, j’ai besoin de savoir qu’il m’obéira.

- Darragh Wrathe, maître nécromancien

L’épines dorsale des armées de Cryx est une légion de morts-vivants ambulants connus sous le nom de nécroserfs. Grâce à un mélange de runes arcaniques, de nécromancie et d’ingénierie nécromantique, ces cadavres réanimés vacillent et gémissent, dotés d’une intelligence limitée, qui ne peut rien faire d’autre que de travailler sans réfléchir et de mettre en pièces les ennemis de Cryx.

La plupart des nécroserfs sont réanimés par des runes gravés dans sur leurs os et leur chair, de puissants sceaux nécromantiques qui insufflent de l’énergie arcanique à un corps mort et lient un cadavre à la volonté d’un nécromancien. Mais une autre race de morts-vivants existe dans l’Empire du Cauchemar : des êtres autonomes non liés aux ordres d’un nécromancien. Dotés d’une pensée et d’une capacité d’action indépendantes grâce à des runes de nécroserfs complexes, à l’emploi d’esprits volontaires issus du vide ou à d’autres pratiques occultes, ces réanimes morts-vivants s’élèvent bien au-dessus des sbires sans cervelles habituels. Ils comptent parmi les serviteurs morts-vivants les plus terrifiants de l’Empire du Cauchemar, non seulement en raison de leur ruse, mais aussi de leurs uniques et inhabituels talents.

ANATOMIE GROSSIÈRE

Les cryxiens ont recours à de nombreuses méthodes pour créer des mort-vivants corporels et sensibles, mais toutes commencent par le cadavre d’un humanoïde décédé. Les nécromanciens préparent le vaisseau d’un revenant avec des runes d’animation imprégnant la dépouille d’un simulacre de vie. Ces processus serait suffisant si l’on souhaitait obtenir un simple nécroserfs, mais la création d’un mort-vivant pensant nécessite un travail supplémentaire
MORTS VIVANTS

Les morts animés et pensants « vivent » le plus souvent sur l’île Cryx, où ils sont si communs qu’ils ne sont pas remarquables pour les autres peuples scharde, ou sur les îles voisines sous l’influence du Seigneur Toruk. Ils ne se déplacent pas ouvertement parmi les mortels du continent, à moins qu’ils ne participent à l’un des raids brutaux de Cryx. Sur les Îles Scharde, cependant, ces morts-vivants ne sont pas perçus avec la même terreur qu’ailleurs. Banals au sein de l’Empire du Cauchemar, ils sont souvent considérés comme un autre type de citoyens travaillant sous la bannière du Père des Dragons.

NOMS DE REVENANT

Les nombreux noms sous lesquels les revenants sont connus proviennent de toutes les cultures de l’Immoren occidental, mais consistent généralement en divers éléments évoquant la mort, les ténèbres, la décadence et la violence. Ces noms sont donnés à un nouveau mort-vivant lors de sa renaissance, car sa nouvelle existence est considérée comme distincte de son ancienne vie mortelle

   Noms : Asphyxian, Fecular, Husk, Kortesh, Krorius, Suneater

MAUDIT

Grâce aux puissantes runes qui lient votre esprit à votre corps et au séjour de votre esprit dans le néant, vous dégagez une aura de ténèbres qui déconcerte vos adversaires et sape leur vitalité.

ENTRAVÉ PAR LA MORT

Semblable à des cadavres pourrissants et desséchés avec des armes et des armures ternies et corrompues les revenants entravé par la mort sont des morts-vivants tenaces issus de personnes assassinées dans d’horribles souffrances, mais liées par des serments, des passions ou des objectifs puissants et inassouvis qui leur permettent d’ignorer l’emprise d’Urcaen sur leur âme. Ils sont ancrés à une personne, un lieu ou une chose spécifique, appelé locus, et leur essence est liée à l’intégrité du locus.

Les revenants les plus tristement célèbres sont les pirates de l’Atramentous. Transformés en morts-vivants par les flammes du Seigneur Toruk en personne, ils sont liés au navire carbonisé et n’ont cessé d’augmenter leur nombre en forçant les marins à un service éternel.

ACOLYTE

Que ce soit grâce à leurs propres compétences ou à celles d’un autre puissant sorcier telle une liche de fer ou un seigneur liche, les nécromanciens ont la chance d’être immortels. La mort elle-même ne peut pas arrêter un nécromancien ; les runes qui donnent à ces lanceurs de sorts leur pouvoir ne les ramènent pas seulement à la vie sous la forme d’un revenant, mais lient également leur cadavre à des sorts particuliers qui deviennent une partie innée de leur être. Ces morts-vivants sont connus sous le nom d’acolytes. Nombre d’entre eux sont créés pour servir les plus grands nécromanciens et les warcasters ; d’autres agissent en tant que capitaine d’unités de nécropantins et de Coeliaques.

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« le: 20 mai 2023 à 21:49:58 »
HUMAIN

Les humains vivant dans les Îles Scharde et mes villes mausolées de l’Empire du Cauchemar sont très divers. Leur culture est un patchwork de traditions issues des antiques tribus molgur s’étant réfugiées sur les îles il y a des milliers d’années et d’un affluxx de pirates, de mercenaires et de captifs exigés aux aux communautés côtières de l’Immoren occidental.

BOUCANIERS

Les boucaniers peuplant les Îles Scharde sont un mélange éclectique de pirates, de marchands et de coupe-jarrets, tous réunis sous les bannières de familles de pirates et de fraternités criminelles. Comme la plupart des autres enclaves humaines ayant élu domicile sur les îles, ils viennent de loi. Certains familles descendent des premiers pirates à attaquer la Côte Brisée ; d’autres ont été traquées avec tant d’acharnement au cours des siècles que seul le royaumes des morts les accepterait.

Les familles de boucaniers varient en taille et en influence. Certaines durent depuis des centaines d’années et ont des lignées respectées correspondant à l’histoire sordide de leurs navires ; d’autres à deux doigts de la crise, leurs noms presque oubliés alors que les rivaux et les arrivistes s’installent dans le vide de pouvoir qu’ils laissent derrière eux. Ces familles de pirates oeuvrent sur les quais, gèrent des entreprises et de petites usines, et forment le socle de la société de l’Empire du Cauchemar, en particulier au sein des villes portuaires comme Morteseaux et les bidonvilles dispersé dans les innombrables îles.

Dans le cadre d’une culture fondée sur la piraterie et le crime, les boucaniers respectent la ruse, la force et la sagesse dans une égale mesure. Si les membres des échelons inférieurs de la société ont l’air sinistre et effectuent des travaux pénibles sur les quais ou à bord des navires, les membres de l’échelon supérieur comptent parmi les personnes les plus impétueuses et les plus vêtues de façon criarde de tout l’Immoren. Tous ces boucaniers ne sont pas ficèles à la nation Cryx, mais tous doivent payer au Père des Dragons son dû s’ils souhaitent continuer à vivre dans son domaine.

LES ENFANTS DU DRAGON

Les descendants des pirates vivant sur l’île de Cryx se désignent parfois eux-même comme « les Enfants du Dragon », car leur proximité avec le nid de Toruk, à Skell, leur a valu d’être ravagé par la corruption du Père des Dragon. Outre les changements physiques provoqués par la corruption de Toruk – protubérances osseuses semblables à des cornes, plaques de peau devenant aussi dures que des écailles, yeux noirs – les siècles que ces familles ont passé dans l’ombre de Toruk ont altérés leur esprit et leur mental. Ils sont souvent cruels et prompts à la violence, et la sorcellerie corrompue est courante parmi eux.

Une impitoyable sélection naturelle a aidé ces mortels à supporter l’aura flétrissante de Toruk, mais même eux y succombent avec le temps. Ceux qui croient sincèrement au Père des Dragons et aux bienfaits de sa corruption espèrent être ressuscités un jour en tant qu’êtres immortels au service du Seigneur Toruk pour l’éternité.

SCHARDE MOLGUR

Les premiers colons humains des Îles Scharde vivaient parmi les tribus Molgur. Lorsque les prêtres-rois de Menoth entreprirent de coloniser et de « civiliser » l’Immoren occidental, ils menèrent d’incessantes campagnes de violences contre les Molgur. Le Molgur riposta en attaquant les menites partout où ils s’installaient. Ces échanges violents durèrent plusieurs siècles avant que les prêtres-rois ne finissent par triompher. Les tribus molgur furent chassées des Montagnes du Mur du Dragon près de 1200 ans avant l’arrivée de Toruk en Cryx, et de nombreux survivants s’enfuirent à travers le Golfe de la Berge-du-Milieu et s’installèrent sur les Îles Scharde. Au cours des siècles qui ont suivi, certains de ces molgur déplacés ont développé leur propre mode de vie en tant que pillards des mers, devenant finalement les rois pirates de Cryx et les membres de leurs flottes loyales.

Tous n’ont cependant pas abandonné leur ancienne foi. Les antiques voies persistent aux abords des Îles Scharde, loin de l’Église de Toruk. De nombreux humains, bogrin, gobbers, trollkin et ogrun pratiquent encore l’antique foi des tribus molgur et vénèrent le Ver Dévoreur en lui faisant des offrandres sur des autels au bord de la mer. Leurs tatouages et scarifications tribaux, associés à leur histoires orale, exprime les antiques légendes et l’histoires de leurs proches. Les scharde molgur se parent de runes de pouvoir gravées dans des dents de requin et des fanons de baleine, qu’ils entrelacent ensuite dans leurs cheveux ou transpercent leur peau en guise d’amulettes ornementales.

Au fil des siècles, depuis l’arrivée de Toruk, l’occupation par les orgoth, puis la rébellion et l’essor des Royaumes d’Acier, le nombre de molgur sur les îles a diminué, ne laissant que quelques colonies de taille significative sur des îles éloignées les unes des autres. Ceux qui sont le plus imprégnés de leur histoire et de leurs traditions entretiennent d’antiques grottes des îles, où des peintures rupestres et des runes décrivent les légendes des anciennes batailles entre le Molgur et les premiers adorateurs de Menoth, aboutissant à leur grand exode du continent vers les îles brumeuses au-delà de la Côte Brisée.
LES DÉSENCHAÎNES

Les anciens esclaves et leurs descendants constituent un autre groupe démographique humain important au sein des Îles Scharde et en Cryx. Comme ces personnes viennent de tout l’Immoren occidental, leur langue est un mélange de khadoréen, de cygnaréen, d’ordique et de molgur.

Les Désenchaînés constituent le groupe le plus important. Issus de marins captifs et de ceux qui eu la malchance d’être capturés lors de raids côtiers, mais ayant eu la chance d’éviter la boucheries des nécrotechs, les désenchaînés sont souvent touchés par la corruption du dragon, qui se manifeste par des dents et des ongles pointus, des yeux noirs et des veines sombres.

Les ancêtres de ce peuple ayant été dispersés dans tout l’Immoren occidental, leur langue est un mélange de khadoréen, de cygnaréen, d’ordique et de molgur. Comme les scharde molgur, les désenchaînés se couvrent le corps de tatouages, de piercings et de complexes scarifications qui évoquent Toruk et témoignent de leur héritage en tant que désenchaînés ou marquent les exploits accomplis au nom du Père des Dragons. Tout comme leurs ancêtres avaient une marque de propriété, leurs propres corps les identifient comme appartenant au Père des Dragon. Chaque tatouage et cicatrice rituelle sur le corps d’un désenchaîné est une marque visible de renommée et symbolise la valeur de l’individu envers Toruk.

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« le: 20 mai 2023 à 21:48:30 »
RACES

Depuis des milliers d’années, les Îles Scharde abritent un large éventail de cultures et d’ascendances différentes. En plus des peuples natifs de ces terres, les îles à l’ouest de l’Immoren sont le port d’attache de toutes sortes de contrebandiers, de marins et d’aventuriers marins.
Les races dans cette section sont parmi les plus courantes dans les Îles Scharde. Cette section fournit des traits raciaux pour les nouvelles races et certaines sous-races spécifiques aux Îles Scharde ou à l’Empire du Cauchemar.

BOGRIN ET GOBBERS

Selon leur propre mythologie, les gobbers – et leurs cousins plus grands et plus brutaux, les bogrin – furent la première race née de Dhunia et du Ver du Dévoreur. Petits, adroits et intelligents, leurs ancêtres se sont répandus dans l’Immoren occidental, trouvant refuge dans les forêts et les marais. Ces tribus ont connu un grand succès en raison de leur ruse naturelle et de leur remarquable habilité à construire des abris.

Parce que leur petite taille faisait des gobbers et des bogrin des proies relativement faciles pour les prédateurs naturels laissant une grande place aux autres races tribales, ils ont développé une société robuste basée sur le bien commun. Alors qu’un individu ferait une proie facile pour un loup crépusculaire, une tribu entière se regroupant pour se soutenir mutuellement pourrait repousser même des créatures aussi redoutable. En conséquence de cette vie sociale communautaire, les gobbers et les bogrin ont peu développé le concept de bien personnel ; au contraire, ils empruntent librement des outils, des vêtements et d’autres matériaux à leurs proches sans considérer cela comme du vol. Même au milieu de cette structure sociale permissive, ils reconnaissent une distinction entre l’emprunt par nécessité et le fait de nuire à un autre membre de la tribu en s’emparant de biens vitaux. Un gobber surpris à sa famille par cupidité ou malveillance risque l’exil ou même la mort.

La direction de ces villages est souvent assurée de manière informelle, bien que les plus grande tribus se tournent vers un chef pour donner des directives et déterminer les punitions. Le chef est généralement un membre considéré comme intelligent et sage et souvent l’un des plus âgés parmi ceux encore considéré comme virils et en bonne forme physique. Certains villages demandent également conseils et leadership à leurs chamans les plus âgés – ceux qui ont consacré leur vie à rendre d’abord hommage à Dhunia tout en apaisant le Ver Dévoreur afin qu’il ne s’en prenne pas à eux.

Les gobbers et les bogrin faisaient partie de l’antique alliance Molgur qui s’était formée au sein des régions sauvages et montagneuses méridionales avant de l’apparition de la civilisation menite. Contrairement aux humains sauvages, aux trollkin, aux ogrun et même aux bogrin, les tribus de gobbers n’étaient pas censées fournir des guerriers ; au lieu de cela, elles servaient l’alliance d’une autre manière, troquant souvent de biens et des services en échange de leur sécurité. Les gobbers participaient également à des raids furtifs sur les villes menites, se faufilant entre les murs et les défenses pour voler de la nourriture et d’autres fournitures sous le couvert d’attaques menées par leurs plus puissants alliés.

Lorsque les menites humains ont repoussé le Molgur, de nombreux membres de l’alliance, dont de nombreuses familles et des bogrin ont fui le continent et se sont installés sur les Îles Scharde. Les denses marais et jungles ont semblé être un foyer naturel pour les grands clans du petit peuple, qui sont devenus l’un des groupes les plus prolifiques et les plus courant, en dehors des humains, à peupler les Îles Scharde.

Comme leur homologue du continent, les gobbers et les bogrin des Îles Scharde sont intelligents et capables de s’adapter. Beaucoup s’en tiennent au culte traditionnel de Dhunia, en particulier ceux qui vivent sur des îles éloignées de Toruk et de ses sbires. Ils vénèrent  la Grande Mère et implorent le Ver Dévoreur tout comme les gobbers et les bogrin du continent. On retrouve un grand nombre de ces créatures au sein des villes portuaires et les havres de paix des pirates disséminés sur les îles, trouvant une niche pour eux-même dans les agglomérations urbaines des territoires contrôlés par les cryxiens.

La corruption draconique a touché toutes les créatures vivant dans l’ombre de Toruk, et les gobbers et les bogrins des Îles Scharde ne font pas exception. Comparé à leurs cousins du continent, leurs peau tend vers des tons plus profonds, leurs canines sont plus prononcées et ils possèdent une nature plus malveillante et violente. Nombre de ces individus marqués par la corruption sont employés par les gangs malfaisants de Morteseaux, qui apprécient particulièrement l’habilité de ces petites créatures à poignarder des ennemis plus grands et à se cacher dans l’ombre. D’autres deviennent des rats de gréement sur les navires de la Flotte Pirate, se balançant au coeur d’une action d’abordage pour se précipiter entre les adversaires, trancher les ischio-jambiers et ouvrir les ventre au fur et à mesure. Les bogrin sont particulièrement les bienvenus sur l’île de Cryx. Les bogrin de Morteseaux forment plusieurs gangs et rivalisent avec des groupes d’enfants sauvages pour le peu de travail qu’ils peuvent trouver en nettoyant les conduits et les étroites canalisations d’égouts.

Une sorte de terrain d’entente existe entre les tribus plutôt pacifiques des îles les plus éloignées de Cryx et les violents gobbers et bogrin touché par la corruption de Toruk.

Des familles nomades de gobbers et de bogrin parcourent les mers autour des Îles Scharde sur des barges bricolées fonctionnant comme des villes flottantes en miniature, dérivant d’île en île et échangeant toutes les épaves qu’elles trouvent flottant sur les flots. Ces pilleurs récupèrent ce qu’ils peuvent sur les navires échoués sur des récifs déchiquetés ou échoués sue des îles désertes, et beaucoup d’entre eux dont des plongeurs expérimentés qui sont prêt à braver les eaux sombres des Îles Scharde pour ramener des trésors. Ces familles errantes se déplacent partout ou les marées les emmènent, amassant de vastes trésors couverts de bernacles qu’elles échangent chaque fois que l’occasion se présente.

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Aurora

Aurora concentra ses galvaniseurs restants sur la réparation des dommages causés à l’Axiome Prime. Si elle ne l’avait pas distrait, Nemo aurait pu les détruire tous en même que les optifex. Heureusement, entre les frappes chirurgicales de ses anges et les dégâts qu’elle avait causé à son Patrouilleur-Tempête le plus proche, Nemo n’avait pas réussi à éliminer les unités de réparation.

C’était une erreur critique. Entre les galvaniseurs et les directives optifex, la machine la plus puissante d’Aurora resterait dans la bataille.

Elle jeta un coup d’oeil à l’est et à l’ouest pour surveiller les attaques des flancs. À tout moment, elle s’attendait à ce que d’autres forges-tempête émergent de l’orée du bois, mais aucun n’apparut. Leur absence la troublait malgré la proximité de son vecteur Modulateur.
Bien qu’elle fût tentée de surprendre Nemo avec le seul vecteur immunisé contre ses attaques de foudre préférées, elle savait qu’il restait vulnérable aux lames des soldats qui l’entouraient. Elle le garderait pour le moment opportun, quand Nemo sentirait qu’il avait l’avantage de la tempête, et elle pourrait lui montrer à quel point il se trompait.

Derrière elle, à Calbeck, l’infanterie cygnaréenne se retirait de sa mission de sauvetage, apparemment inconsciente du fait qu’Aurora n’avait engagé qu’une force symbolique pour s’opposer à eux. Comme elle l’avait ordonné, Pollux avait assigné quelques perforateurs pour faire semblant de tirer sur les villageois en fuite et leurs sauveteurs, bien qu’ils aient pour instructions de viser non pas les prisonniers non armés mais uniquement les soldats. Plus Aurora présenterait d’inutiles objectifs aux cygnaréens, moins ils consacreraient d’attention à la seule chose qui comptait vraiment : le nœud de réalignement.

L’assaut rapide de Sebastian Nemo avait fait payer un lourd tribut à l’infanterie mécanique. Aurora baissa les yeux pour voir des réducteurs et des perforateurs établir une fenêtre de tir de couverture pour tenir les chevaliers-tempête à distance tandis que le Recenseur Prime Septimus dirigeait ses fonderies d’énigmes à travers le terrain.

Les fonderies ressemblaient à Septimus, à l’exception de quelques caractéristiques essentielles : leurs membres supplémentaires ressemblaient aux sondes de réparation des Galvaniseurs, et sur leurs massives épaules reposaient des batteries de récepteurs pour les chambres d’essence récupérées.

Chacune d’entre elles portaient également un vaisseau de secours vide, prêt à recevoir l’âme du optifex humain ou – si l’impensable devait se produire – d’Aurora en personne. Des tels transferts sur le champ de bataille étaient loin d’être idéaux. Contrairement à la Procédure Anima Corpus, ils pouvaient échouer ou endommager l’esprit du sujet – c’est ainsi les prêtres mettaient en garde ceux qui risquaient de perdre leur vie au combat pour obtenir la vie éternelle au sein d’un vaisseau mécanique.

Dans un moment d’intense frustration, Aurora avait considéré la perspective de la mort comme un moyen de contourner l’autorisation de la directive fluxion, mais elle avait immédiatement rejeté cette idée. Non seulement elle aurait dû accepter la honte de la défaite, mais aussi l’idée même de se laisser délibérément mourir restait odieuse. Si jamais elle tombait au combat, ce ne serait pas parce qu’elle l’aurait permis.

Partout où les prêtres mécaniques se rendaient, ils s’arrêtaient pour récupérer les chambres d’essence des corps détruits des obstructeurs, éradicateurs et réciprocateurs tombés. Avec l’aide de leurs serviteurs d’accumulation en vol stationnaire, ils récupéraient ce qu’ils pouvaient de l’infanterie mécanique endommagée. Avec une rapidité et une économie à faire rougir les plus grands mékaniciens de terrains d’Immoren, ils rendaient les chambres d’essence aux combattants remis à neuf et les renvoyaient au combat.

Ailleurs, les directives optifex – des trios de prêtres – concentraient leurs efforts sur la réparation des troupes blessées. Deux directives restaient près des Projecteurs d’Émergence Transfinie, bien que les cygnaréens n’aient pas réussi à causer de significatifs dommages à l’un des engins de combat, les serviteurs de permutation en orbite autour des engins de combat se mirent en position pour optimiser le ciblage de l’arme à impulsion du Projecteur. Pourtant, au moment où ils détectèrent un tir entrant, ils se précipitèrent aussi rapidement de que serviteurs réflexes pour intercepter l’attaque. Quelques instant après chaque sacrifice, des serviteurs de remplacement émergeaient de l’usine d’assemblage logée au plus profonde de l’engin de combat.

Les serviteurs connectés pulvérisaient du lumichen survolaient l’infanterie cygnaréenne arrivant en sens inverse. La boue alchimique brillante mettait en évidence les positions des soldats alors même qu’elle s’épaississait pour obstruer les articulations de leur armure et inhiber leur mouvement.

Après que les serviteurs se soient éloignés, Pollux ordonna aux réducteurs et aux perforateurs d’attaquer pour de bon. Avec les taches lumineuses pour guider leur visée, les réducteurs parsemèrent l’ennemi de leurs projecteurs d’essaim. Les minuscules projectiles fleurissaient alors qu’ils volaient vers leurs cibles, leurs scies à ressort mâchouillant les armures et mutilant les corps en dessous.

Les perforateurs levèrent les bras et tirèrent des javelots protéiformes perforants sur les premiers rangs. L’infanterie de Cygnar tomba sous la grêle mortelle, leurs armures n’étant pas plus utiles que des tuniques en coton.

Aurora regarda Nemo détourner son attention de l’attaque vouée à l’échec de son Patrouilleur-Tempête sur son Axiome prime pour lancer une autre tempête arcanique à travers un Lancier. De nombreux éclairs traversèrent les réducteurs et les perforateurs, mutilant leurs corps mécaniques et laissant derrière eux des épaves brûlées et fumantes, trop peu pour que les optifex et leurs serviteurs puissent les réparer.

Aurora canalisa ses pensées à travers le corollaire en forme de toupie planant juste au-dessous d’elle. C’était le premier des vecteurs légers à bénéficier du champ de déplacement arcanique propulsant les serviteurs et accordant le vol véritable aux anges mécaniques. Le répétiteur arcanique profondément enfoui au sein de châssis globulaire magnifiait ses pensées, envoyant son contrôle mental plus loin sur le terrain. Ses bobines externes scintillaient avec des surtensions d’énergies arcaniques à partir du moment lorsqu’il avait absorbé une fraction de sa puissance résiduelle, la stockant pour une utilisation ultérieure. Elle fit appel à ce réservoir maintenant, récupérant cette partie de sa force mentale stockée et la déversant dans le Diffuseur.

Le vecteur léger tirait coup sur coup. À chaque fois qu’une pique déchiqueteuse émergeait du canon de son lanceur haute tension, des ailettes surgissaient à sa base. Guidées par les pensées d’Aurora, elles se courbaient pour guider les missiles au-dessus et autour des chevalier-tempête, les amenant infailliblement vers leur cible. Quatre piques déchiqueteuses s’enfoncèrent profondément dans la carapace en acier du Lancier, mais seulement la moitié du travail fut faite.

Chaque pointe incrustée envoyait de silencieux signaux aux vecteurs de la Convergence, aux vaisseaux mécaniques et aux prêtres les plus proches. Sentant leur cible désignée, le préfet des perforateurs fit avancer ses troupes et lancer une volée de javelots protéiformes vers le Lancier. Les missiles perforant mirent le warjack en lambeaux, coupant la portée de Nemo du côté ouest de la bataille.

Aurora envoya un Assimilateur planer vers l’est, vers le Lancier restant. Contrairement au Corollaire en forme de globe, le châssis supérieur du vecteur lourd ressemblait à des épaules humaines avec des bras asymétriques À son approche, les Chevaliers-Tempête et l’infanterie cygnaréens s’avancèrent pour lui bloquer la route. Le vecteur en vol stationnaire tira avec son canon à trois fûts sur les troupes ennemies. Alors que ses javelots segmentés s’arquaient juste au-dessus des soldats, Aurora déclencha leurs charges pour arroser les troupes en contrebas d’une horde de minuscules projectiles, chacun bourdonnant d’une paire de lames-scies tranchantes comme des rasoirs. Les micro-essaims disséminés laissèrent un nuage de sang et de limaille d’acier au-dessus des corps tombés, ouvrant la voie vers le Lancier.

Une fois la voie dégagée, Aurora envoya son Modulateur chargé de foudre passer devant l’Assimilateur et s’envoler.

« Numen ! » cria Sabina, volant après elle avec cinq autres anges tout près. « Ne devrions-nous pas rester près du Conservateur ? »

Aurora l’ignora. Alors que les lames d’ablation et les boucliers des vecteurs lourds fournissaient une autre couche de sécurité personnelle, Aurora voulait une meilleure vue. Elle voulait voir comment Nemo réagissait à sa contre-attaque. Si cela avait fonctionné, elle espérait avoir attiré l’attention des Patrouilleurs-Tempête et Lucioles demeurant loin de l’Axiome Prime.

Le Patrouilleur se déplaça vers l’est, loin du colosse. Puis les Patrouilleurs-Tempête et les Lucioles redirigèrent leurs attaques non pas vers ses vecteurs d’attaques mais vers les Galvaniseurs et les prêtres réparant l’Axiome Prime. Un filet blanc de destruction voltaïque dansait aux pieds de l’Axiome Prime. Les engrenages et les lames s’envolèrent des Galvaniseurs, tandis que l’optifex trembla dans une brève mortelle danse avant de tomber au sol.

Entouré des runes révélatrices d’un warcaster, Nemo canalisa un autre sort, ajoutant son propre éclair à la tempête. Des éclairs d’électricité traversèrent le Lancier survivant et noircirent les jambes de l’Axiome alors qu’il achevait les unités de réparation en dessous de lui.

Aurora se maudit dans son souffle. Elle avait été imprudente en plaçant autant de ses unités de réparation critiques dans une si petite zone. En quelques éclairs, Nemo avait presque anéanti sa capacité à réparer ses unités les plus puissantes.

Des lumières stroboscopiques l’alerta d’une nouvelle menace venant de l’est.

Tant bien que mal, les forges-tempête s’étaient approchés du front des lignes cygnaréennes, leurs tours-tempête invoquant des nuages sombres au-dessus des forces de la Convergence. Alors que le vent artificiel balayait une bâche, Aurora réalisa qu’ils avaient avancé sous le couvert de l’infanterie cygnaréenne, ne révélant leurs armes qu’une fois leurs positions atteintes.

Et ils étaient deux fois plus nombreux sur le flanc est qu’elle ne l’avait prévu. « Qu’il soit maudit », grogna Aurora. Une fois de plus, Nemo avait dissimulé les véritables mouvements de ses troupes. Elle s’était attendue à voir les forges-tempête de chaque côté, mais au lieu de cela, ils étaient concentrés sur un seul flanc. Leurs éclairs s’abattaient parmi les troupes de la Convergence alors que les Patrouilleurs-Tempête se rapprochait pour les soutenir.

Une fois les soldats balayés du champ, les troupes cygnaréennes portèrent leur attention sur le Projecteur d’Émergence Transfinie. La fumée des fusiliers projeta un nuage sombre dans le ciel, et d’aveuglants doigts blancs jaillirent du canon du Patrouilleur.

L’un deux frappa un serviteur de permutation, le faisant exploser en une projection de métal en fusion sur le châssis de l’engin de combat. Il sauta sur un deuxième serviteur avant de dessiner des plaies noires sur le projecteur lui-même. Le géant à dix pattes chancela tandis que trois de ses pattes fondaient en même temps. Puis il chuta. Lorsqu’il toucha le sol, il projeta un mur de poussière et de détritus bloquant la vue d’Aurora sur le front est.

La rapidité de la dévastation coupa le souffle d’Aurora. Là où quelques instants auparavant sa ligne se tenait, il ne restait qu’une casse fumante.

La rage l’étouffa. Elle ne pouvait plus se contenter de défendre sa position. Elle devait frapper au coeur de l’ennemi.

« Suivez-moi ! » Aurora leva son bâton et plongea vers le commandant cygnaréen.

« Tout le monde ! » cria Sabina à tous les anges mécaniques à portées.

Ils formèrent leur propre tempête d’acier et de laiton. Leur éclair était le flash des lames binomiales, leur tonnerre le cri du bâton d’Aurora alors que son rayon polynomial déchiquetait les chevaliers entourant Sebastian Nemo.

Les chevaliers levèrent leurs lames, des éclairs jaillirent pour caresser les guerrières ailées. De nombreux doigts blancs ratèrent leur cible. D’autres encore enveloppèrent les gardes du corps qui plongèrent devant Aurora pour protéger leur chef.

L’un d’entre eux brûla le bout des ailes d’Aurora, un halo soudainement coruscant se reflétât sur les lames d’acier formant leurs plumes. Son champ d’énergie crépita et brilla, s’affaiblissant jusqu’à ce qu’elle sente les poils de son cou se soulever dans le champ statique. Pourtant, ses boucliers tenaient, et les éclairs réchauffait sa peau sans la brûler.

Les anges survivants tailladèrent les gardes du corps de Nemo. Les chevaliers n’eurent qu’un instant pour frapper avant que leurs assassins ailés ne s’envolent, mais plusieurs atteignirent leurs cibles lorsqu’un officier vêtu de banc cria : »Frappez, soldats, pour le Général Nemo, le Cygnar et Morrow ».

Ainsi enhardis, les chevaliers jetèrent tout leur courage dans leurs frappes, leurs glaives-tempête s’enfonçant dans les anges mécaniques. Aurora serra les dents au son du métal hurlant se détachant de ses gardes du corps alors même qu’elle s’élevait au-dessus des chevaliers, à la recherche de Nemo.

« Attention, monsieur ! » cria Caitlin Finch. Elle leva son bâton. Son aveuglante décharge bondit mais ne s’approcha pas d’Aurora.

C’est alors qu’Aurora aperçut Nemo, une boule de foudre dans une main, sa lance tremblant d’énergie dans l’autre.

Pendant un instant, elle eut peur de s’approcher de lui.

Aurora aperçut à peine la silhouette en robe noire avant qu’une immense force ne la frappe d’en bas. Il la fit dévier de sa trajectoire, la faisant culbuter par-dessus la ligne bleue des soldats cygnaréens. Quelques soldats eurent la présence d’esprit de braquer leurs armes sur elle. Des éclairs grésillants illuminèrent son champ d’énergie et l’étouffèrent dans un linceul d’énergie.

Hurlant, Aurora roula, enroulant ses ailes autour de son corps tout en poussant son champ de propulsion goémantique à la limite. En un instant, son désir de tuer se transforma en un besoin de s’échapper, de fuir ces imprévisibles ennemis. Derrière elle, d’autres anges mécaniques crièrent et tombèrent sous la foudre cygnaréenne. Un ombre la couvrait, mais avant qu’elle ait pu lever son bâton pour la frapper, elle sentit les mains de Sabina sur ses bras. La préfète abrita Aurora avec son corps et ajouta la force de son propre déplacement arcanique au sien. « Numen, vous êtes blessée ! »

Aurora haussa les épaules. « Je vais bien », lança-t-elle. L’instant d’après, elle cligna des yeux alors qu’un filet de sang coulait dans son œil. Touchant son front, elle sentit l’acier chaud de son heaume, à moitié fondu sous le contact d’un rayon galvanique. Avec son champ d’énergie affaibli, il avait rempli son rôle. La chair d’Aurora était brûlée et elle saignait, mais pas sérieusement. Elle jeta son casque endommagé. Ses cheveux se détachèrent et fouettèrent ses yeux.

Deux autres anges mécaniques les rejoignirent alors qu’elles battaient en retraite devant la force de Nemo. « Où sont les autres ? » demanda Aurora.

« Elles t’ont défendue jusqu’au bout, Numen », dit Sabina. Sa boîte vocale mékanique cliqueta, étouffant toute autre émotion.

Aurora se retourna pour remarquer quelques ailes mutilées parmi les chevaliers-tempête, ceux-ci les tailladant furieusement. Un bras argenté se tendit pour parer le coup d’un glaive crépitant, mais la lame s’affala. L’instant suivant, le bras faisait de même.

Aurora avait déjà croisé la mort, mais il n’était jamais facile de voir l’une de ses troupes tomber, surtout ses anges. Elle abandonna le dernier de son plan simplement pour défendre le site.

Nous balayerons le champ de ces seigneurs-tempête, jura-t-elle, et nos fonderies d’énigmes récupéreront l’essence de l’âme de nos morts dans le cimetière de nos ennemis.

Une fois qu’elle fut revenue en sécurité derrière ses propres lignes, Aurora scruta à nouveau le terrain. Même sans bénéficier de toute son attention, l’Axiome Prime capturé avait réduit le Patrouilleur-Tempête à l’état de ferraille. Des rubans d’acier tombaient à travers les triples forets de ses bras. Un autre harpon s’élança, manquant de peu une Luciole mais coupant en deux un fusilier s’avançant.

Le Modulateur arriva finalement à portée de la Luciole. Aurora fit appel à son esprit, projetant ses pensées à travers son nœud d’interface et de là dans une action mékanique. Alors que la puissance de son générateur de nimbus voltaïque augmentait, elle fit en sorte que le vecteur lève ses deux émetteurs d’arc galvanique pour projeter des faisceaux d’électricité pure, non pas sur le warjack, mais sur les forces cygnaréennes les plus proches.

La vague émise par le Modulateur transperça deux lignes de soldats cygnaréens. Ni les armures ni les corps humains ne pouvaient arrêter les rayons, qui traversèrent chaque victime pour se diriger vers la suivante et la suivante derrière elle. Sous les impitoyables rayons, les soldats touchés tressautèrent, tremblèrent un instant, puis retombèrent flasque.

Avec un sourire féroce de triomphe, Aurora se retourna pour voir ce que pensait Sebastian Nemo de son propre vecteur projecteur de tempêtes.

Il avait quitté sa précédente position. En fait, Aurora put voir aucun signe de lui jusqu’à ce qu’elle aperçoive les chevaliers-tempête et l’ensemble de l’unité de commandement de l’armée cygnaréenne courant à toute vitesse à travers poussière arrivant de l’est.

Là, dans la brume où les forges-tempête et le Patrouilleur avaient dégagé le champ des défenseurs de la Convergence et renversé le Projecteur d’Émergence Transfinie, le noyau du groupe de bataille de Nemo se précipita sans opposition dans le village. Le souffle d’Aurora se coinça dans sa gorge lorsqu’elle vit leur objectif. Ils chargeaient le nœud de réalignement.

« Ordonnez à Pollux de retirer toutes les unités ! » s’écria Aurore. Alors même qu’elle criait, elle retournait ses vecteurs et l’Axiome Prime pour revenir à la tour.

« Mais Numen », répondit Sabina. « Ceux du flanc ouest sont pleinement engagés sous de lourdes attaques- »

« Retire-les ! »

« Oui, Numen ». Sabina envoya l’un des anges pour relayer l’ordre. Au moment même où elle le faisait, l’Axiome Prime subissait le feu nourri de deux emplacements de canons auparavant silencieux. L’infanterie qui n’avait pas accompagné Nemo se jetait sur le Colosse.

Durant un cours laps de temps, Aurora envisagea de faire demi-tour avec l’Axiome pour les détruire. Aussi satisfaisant que cela aurait pu être, ce n’était pas la mission, et elle se souvint de la directive la plus sainte de son ordre : Rien ne doit entraver la Grande Œuvre.

Dirigeant tous ses vecteurs, elle se dirigea vers le nœud de réalignement.

En bas, elle vit Pollux coordonner la retraite vers la tour. Derrière lui, les réducteurs et les perforateurs tiraient sur le groupe de bataille de Nemo. En réponse, quelques perforateurs furent détruits par une langue de foudre d’une Luciole. Ils tombèrent avec leurs bras encore levés pour lancer leurs javelots. Les autres reculèrent en titubant face à une brutale volée de tirs de fusils en provenance de la rivière.

Les forces de Cygnar avaient enveloppé le village – et la tour !

Alors qu’elle voyait ses soldats se replier, Aurora ne remarqua ni énumérateurs ni fonderies d’énigmes parmi eux. Ils demeuraient au sol jusqu’à ce qu’Aurora puisse retourner le cours la bataille contre l’ennemi.

Bogdan et Septimus étaient-ils tombés ? Cela semblait inconcevable, pourtant, elle ne vit aucun des prêtres sur le terrain.

Aurora comprit que tout dépendait de la préservation de la sécurité de la tour encore un moment. La mort de quelques centaines de soldats était un petit prix à payer pour le succès de sa mission. La Grande Œuvre en dépendant, tout comme son propre avenir.

Les cygnaréens atteignirent le pied sud-est de la tour. Les éradicateurs qu’elle avait postés en tant que gardes tenaient bon, tenant les deux boucliers devant eux pour dévier les tirs de fusils et absorber les éclairs des warcaster et de leur Luciole.

Lorsque les chevaliers-tempête se furent rapprochés, les éradicateurs  transformèrent leurs boucliers protéiformes, libérant les lourdes lames triangulaires avec lesquelles ils pouvaient sectionner de lourdes poutres en acier. En combat rapproché, aucun glaive-tempête ne pouvait réaliser avec eux en termes de puissance.

Mais alors tendit sa main âgée, et la tempête répondit. Dansant parmi les chevaliers en armure, la foudre sauta de combattant en combattant. Elle couronna brièvement les chevaliers cygnaréens, dont l’armure reçut et transmit la charge. Mais quand elle toucha les éradicateurs, elle les mit en pièces. Sans hésiter, les attaquants cygnaréens braquèrent leurs armes sur la lourde porte d’entrée de la tour, la hachant et la réduisant en cendres.

Alors qu’elle plongeait vers eux, Aurora vit qu’il était trop tard. Nemo, Finch et une demi-douzaine d’autres couraient à travers le portail détruit et dans l’entrée de la base. Deux douzaines d’autres se retournèrent et se placèrent pour couvrir leur siège, alors que des renforts arrivaient de l’est – infanterie, fusilier et forges-tempête.

« Numen, nous ne l’arrêterons jamais de cette façon », déclara Sabina. Aurora savait qu’elle avait raison.

« À l’aire ? » dit Sabina.

« Non », répondit Aurora. Les gardes qu’elle avait postés aux ascenseurs les ralentiraient, mais la plate-forme d’observation n’était pas importante. Son pavillon personnel non plus. Il lui restait un avantage et elle l’utiliserait. « On les prend par le haut ».

95
LA SEPTIÈME HARMONIQUE

Les âmes humaines sont l’équation divine de la conscience rendue manifeste.

Nemo

Nemo éleva l’accumulateur-tempête au-dessus de sa tête, et son armée se mit en mouvement. Tous ses officiers savaient ce qu’il voulait : une frappe rapide et désorientant au centre, suivie d’un virage tactique directement vers la tour de la Convergence. Nemo était certain que cette étrange structure était le clé de tout ce que les forces ennemies voulaient à Calbeck. S’il pouvait la faire tomber, ils n’auraient plus aucune raison de rester.

Du moins, c’est ce qu’il avait parié. Il courait vers l’avant, ignorant les plaintes de son dos douloureux.

À sa droite courait Caitlin Finch. Sa jovialité d’autrefois avait disparu, remplacée par la sombre détermination que Nemo avait si souvent remarqué sur le champ de bataille. Des éclairs scintillaient le long de son arme. Dès qu’il souhaiterait qu’elle amplifie son contrôle sur les warjacks, elle serait prête.

À sa gauche courait la druidesse Bronwyn. Il ne pouvait plus discerner son expression. Au moment où ils s’étaient préparés pour avancer, elle avait relevé sa capuche et couvert son visage de son écharpe noire. Elle traînait l’arme derrière elle, lame vers le haut. Nemo pouvait à peine l’imaginer la maniant dans la mêlée, mais il avait aussi remarqué la puissance de ses sorts.

De chaque côté, ils étaient escortés par des Chevaliers-Tempête. Le Major Blackburn menait la Garde-Tempête sur la droite, laissant la gauche à son capitaine Lame-Tempête et aux artilleurs-tempête. La masse haute, l’Aumônier Geary courait avec le capitaine. Derrière lui, son enseigne tenait haut la bannière du chevalier Précurseur afin que tous sachent où trouver l’aumônier.

Nemo accrus ses pensées, faisant courir le Cuirassé-Tempête sauvegardé et les Lucioles, résistant à la tentation de laisser les warjacks légers dépasser le lourd. Il garda les Lanciers aussi loin que possible de chaque côté, lui donnant la plus grande portée possible pour canaliser ses sorts à travers le terrain.

Au-delà des Lanciers, les forges-tempête poussèrent les Patrouilleurs juste assez près pour soutenir les warjacks avec leurs cannons foudroyant, mais assez loin de chaque côté pour qu’ils puissent s’élancer rapidement vers le flanc est ou ouest. Contre des chances aussi inégales, Nemo devait être capable de changer rapidement de tactique.

Alors qu’ils couraient à travers le terrain, les soldats de la Convergence formèrent les rangs pour les stopper. Les plus en avant brandissaient d’étranges boucliers festonnés. Nemo vit le but derrière leur conception : Avec un clic audible même à travers le terrain, chaque bouclier en forme de croissant de lune se verrouilla avec le suivant. Le résultat fut un mur continu d’acier tenu devant les soldats, dont chacun brandissait également des longues masses et d’inhabituelles hallebardes.

Lorsque les hallebardiers levèrent leurs armes, Nemo eut une nouvelle révélation : Les lames de hache glissèrent, permettant au fer de lance de saillir.

Au-delà du mur d’infanterie mécanique, Nemo vit les anges s’envoler. Il repéra Aurora parmi l’un des trois groupes. Tandis que les deux autres groupes se dispersaient sur les flancs, la Numen de l’Aérogenèse et ses gardes volaient vers Nemo. Elle restèrent hors de portée, mais il savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne doive l’affronter, warcaster contre warcaster.

Et bien qu’elle connaisse sa réputation, Nemo estima qu’Aurora pourrait être surprise par la portée de ses éclairs.

Un éclair blanchit le champ de bataille depuis l’ouest. Un instant plus tard, un autre frappa de l’est. Des éclairs jaillirent des canons-tempête des Patrouilleurs. Leurs extrémités dansaient parmi les soldats les plus éloignés du mur de boucliers. Des membres d’acier, des fragments de laiton, des masses et des hallebardes brisées jaillirent des endroits touchés.

Le reste de la ligne avança jusqu’à arriver à portée du groupe de combat de Nemo.

Avec le plus léger des coups de pouce mental, Nemo activa les blasters-tempête des Lucioles. Des éclairs galvaniques jaillirent pour frapper le centre du mur de bouclier. Les éclairs brisèrent leurs cibles avant de bondir vers le camarade le plus proche de la victime. Une autre explosion, et ils commencèrent à percer des trous dans le mur de bouclier.

Alors que les fusils firent feu depuis l’est et l’ouest, Nemo envoya le Cuirassé-Tempête directement au milieu des défenseurs mécaniques. Percevant ses ennemis à travers les capteurs de son warjack, il se sentit tel un géant pataugeant dans la bataille. Avant d’être au contact, le Cuirassé-Tempête leva son glaive générateur. La foudre s’enroula autour de l’épée et s’élança vers l’avant, déchirant un soldat armé d’une hallebarde avant de bondir pour en anéantir un autre derrière lui.

Plus de tirs résonnèrent de l’est. Un instant plus tard, les bois à l’ouest firent écho au bruit, et un vacarme croissant de cris indiqua que l’infanterie chargeait de chaque côté. Les soldats passèrent devant les engins de combat de la Convergence alors que des rayons bleus et blancs éclatèrent pour déchirer les hommes. De brefs éclairs au-dessus du sol montraient où les serviteurs en orbite interceptaient les tirs avant de tomber, détruits, sur le sol.

Nemo s’arrêta un instant, considérant les dégâts causés à la ligne de front des soldats mécaniques. Ils avaient un eu plus souffert à l’ouest.

Fermant à moitié les yeux, Nemo se concentra sur le Lancier sur son flanc droit. Puisant dans les canaux arcaniques qu’il avait développés au fil des années d’études, il invoqua un cercle de runes flamboyantes autour de son corps. À force de volonté, il déversa des éclairs à travers l’arc nodale à l’intérieur du Lancier. La tempête s’abattit sur les soldats mécaniques, sautant d’un corps d’acier à l’autre jusqu’à ce que plusieurs gisent brûlés et mutilés sur le sol.

Loin derrière les troupes mécanique, trois explosions retentirent, l’une après l’autre. Ces bruits indiquèrent à Nemo que ses rangers avant commencés à ouvrir les prisons. D’est en ouest, l’infanterie se dirigeait vers l’intérieur pour les rejoindre, s’emparant des rues extérieures pour contrôler l’exode des captifs avant que les combats n’atteignent le centre du village. Avec leur attention concentrée sur son assaut rapide, les forces de la Convergence devraient maintenant choisir entre défendre leur position et récupérer le prisonnier en fuite.

Les restes du mur de bouclier de la Convergence se séparèrent pour permettre à une équipe d’assaut de passer. Des troupes mécaniques lourdes portant des boucliers sur les deux bras se précipitèrent en avant. Alors qu’elles chargeaient, des lourdes lames triangulaires jaillirent de leurs boucliers.

Les artilleurs-tempêtes envoyèrent quelques-uns des attaquants au sol avant qu’ils ne s’approchent. Les autres s’écrasèrent contre les chevaliers. Les lames de leurs boucliers protéiformes transpercèrent l’armure cygnaréenne, laissant des corps mutilés au sol.
Les Lames-Tempête ripostèrent, mais la plupart de leurs glaives se heurtèrent aux impénétrables boucliers. Ceux qui passèrent à travers tranchèrent des membres d’acier et laissèrent des viscères de laiton éparpillés dans leur sillage.

Nemo reporta son attention sur le Cuirassé-Tempête. Avec le lourd glaive, il trancha en deux un soldat armé d’une masse. Il tendit la main ouverte du warjack pour écraser la tête d’un autre.

Et puis le colosse s’avança.

Il rugit telle une armée d’engins de combat, la terre tremblant sous la force du champ de déplacement sous chacune de ses titanesques jambes. Les soldats mécanique se dépêchèrent pour éviter d’être piétiné. Trois forets coniques géants, chacun plus grand qu’un warjack léger, jaillissaient des extrémités de ses bras. Il avança en haussant les épaules tel un boxeur, les forets tournant en hurlant.

De l’une des unités lourdes montées sur ses épaules, un projectile tiré avec bruit pneumatique aigu. Un monstrueux harpon traversa le châssis du Cuirassé-Tempête de Nemo. L’instant d’après, son lourd câble de remorquage propulsa l’énorme warjack vers l’avant, le traînant à travers le champ de bataille vers le colosse de la Convergence.

Alors que Nemo dirigeait la main ouverte du Cuirassé-Tempête pour s’emparer du câble, le warjack percuta le colosse. Nemo eut à peine le temps de lever le glaive générateur dans un futile geste de défi avant qu’un des trois forets ne s’abatte sur lui., broyant la lame et le bras en dessous en limaille d’acier. Le bruit du métal cisaillé traversa le champ de bataille. Amis et ennemis se retournèrent pour voir le warjack se débattre alors que le second bras de forage tombait sur son dos.

Alors que le Cuirassé-Tempête était détruit, un autre harpon fut lancé vers l’ouest. La pointe de l’arme n’atteignit pas l’orbe crépitant du canon foudroyant, mais il ne demeurait qu’une brume de sang à l’endroit où se tenait le forge-tempête. Alors que le colosse ramenait son harpon, le forgeron survivant tira sur la manette du conducteur pour éloigner l’engin de combat du mortel ennemi.

Nemo entendit un autre bruit pneumatique, cette fois-ci provenant du corps principal du colosse. Un deuxième et un troisième suivirent en succession rapide. À sa gauche, les corps de trois chevaliers-tempête volèrent en arrière, chacun empalé par une longue pointe d’acier. Le colosse cracha à nouveau et quatre hommes moururent sur la droite.

« Disperser-vous ! » cria Blackburn en reconnaissant le danger des projectiles groupés. Un instant plus tard, les hommes situés de part et d’autre de lui bondirent en arrière, le corps fiché au sol. Alors que Blackburn se retournait pour crier un ordre, Nemo vit le lieutenant adjoint empalé par la bouche, le corps arqué dans un impossible angle alors que la pointe le pliait en arrière.
Blackburn s’émut, tandis la main vers l’homme, puis s’arrêta. À la place, il cria son ordre à l’officier suivant dans la chaîne. Puis, il se retourna vers l’ennemi pour poursuivre le combat.

Même Sebastian Nemo, vétéran d’une centaine de terribles batailles, avait rarement vu une aussi dévastatrice puissance se déchaîner contre de cibles aussi vulnérables. La puissance destructrice de la machine de guerre de la Convergence lui coupa le souffle, le distrayant assez longtemps pour qu’il soit surpris d’entendre Finch crier : « Attention, monsieur ! »

Instinctivement, il s’accroupit et souleva l’accumulateur-tempête pour protéger sa tête. L’acier résonna contre l’acier tandis qu’il se jetait au sol. Tombant, il leva les yeux pour voir l’un des anges mécaniques se relever, sa tranchante épée comme un rasoir crépitant toujours de l’aura statique qu’elle avait captée de son bâton.

Maudissant sa propre inattention, Nemo roula sur ses pied, grimaçant lorsqu’il sentit une douleur aiguë dans sa hanche. Il n’était pas blessé, réalisa-t-il. Il était simplement en train de vieillir.

Et il était déterminer à continuer à vieillir ce qui signifiait en premier de rester en vie.

Ses yeux cherchèrent le prochain agresseur. Elle vint vers lui depuis l’ouest, la lame sur le côté, prête à lui trancher le cou. Il se prépara à parer le coup, mais une soudaine explosion de force invisible fit dévier l’assassin ailé de sa trajectoire. Il la retourna, redirigeant son champ de propulsion invisible pour la projeter au sol. Avant qu’elle ne puisse se relever, les trois Gardes-Tempête les plus proches lui tombèrent dessus. Leurs hallebardes voltaïques éventrèrent son corps d’acier et de laiton tandis que la foudre dansait parmi ses engrenages. Elle gisait immobile au sol.

Nemo se retourna pour voir la druidesse Bronwyn se relever de sa position accroupie d’où elle avait lancé son sort. Elle se détourna sans même un signe de tête pour reconnaître qu’elle lui avait sauvé la vie, la hache levée pour frapper un autre soldat mécanique menaçant un chevalier-tempête avec ses boucliers-lames.

Au-dessus de Bronwyn, un troisième ange mécanique plongea vers Nemo. Il leva son bâton, prêt à déclencher un éclair, mais il se retint car Bronwyn restait dangereusement proche. Contrairement à Finch et aux chevaliers-tempête, la druidesse ne portait as d’armure-tempête et n’était donc pas protégée de ses éclairs.

Au lieu de risquer de frapper Bronwyn, Nemo attendit que l’ange se rapproche de lui. Il poussa la tête du bâton vers elle, essayant de dévier sa course avant qu’elle ne puisse le décapiter. Son bâton perça son champ d’énergie scintillant pour frapper son épaule d’acier, mais pas assez fort pour la renverser. Nemo baissa la tête alors que sa lame pénétrait son champ d’énergie et vint frapper les bobines galvaniques sur son dos.

Elles crépitèrent et crachotèrent. Le générateur gémit et surchargea, mais elles ne tombèrent pas en panne.

Pas encore.

Alors que l’ange mécanique s’envolait à nouveau dans le ciel, Nemo attendit qu’elle soit au-dessus de la mêlée pour lancer la foudre sur elle. Les arcs blancs brûlèrent ses ailes et un bras. Pendant un instant, son champ de déplacement continua à fonctionner, portant son corps inerte à travers le champ avant de la déposer parmi les soldats cygnaréens.

Une autre vague d’infanterie mécanique se précipita pour soutenir la première. D’un coup d’oeil, Nemo remarqua que l’infiltration ne les avait pas détournés de son attaque. Ignorant les captifs en fuite, les forces de la Convergence concentraient tout leur attention sur le fait de repousser l’armée cygnaréenne hors du village, en particulier loin de la tour.

Nemo avait espérer partager leur attention, mais protéger la tour était leur priorité. D’une manière ou d’une autre, il avait besoin d’inciter Aurora à porter son attention ailleurs. Il connaissait un moyen, mais cela ne se ferait pas sans grands frais.

« Finch, amène le Patrouilleur-Tempête vers le colosse », il pointa vers l’est. Il cria un ordre similaire vers l’autre Patrouilleur à l’ouest, ou les officiers le relayèrent, cri après cri. Il vit le seul Patrouilleur-Tempête restant sur la plateforme de l’engin de combat recevoir l’ordre. L’homme se retourna vers Nemo, ses lunettes lui lançant un regard surpris. L’homme n’hésita pas. Au lieu de cela, il hocha la tête avec insistance pour accuser réception de l’ordre.

Nemo récita une prière silencieuse pour l’homme. Il espérait que la portée des Patrouilleurs était suffisamment grande pour frapper la colosse avec leurs canons-tempête tout en gardant le forge-tempête hors de portée du harpon.

Les chevaliers-tempête se battaient au corps à corps avec les soldas mécaniques. Les Lames-Tempête et les artilleurs-tempête tiraient dans la mêlée, sans se soucier de leurs camarades, dont l’armure les protégeaient de la foudre.

Alors que les Patrouilleurs-Tempête se mettaient en position, Nemo nota brièvement le placement de ses warjacks légers Lancier avant de concentrer toute son attention sur les Lucioles. Il les déplaça juste à portée du colosse et déclencha leurs blasters-tempête. La foudre bondit et dansa le long du bras droit du colosse, marquant le bas du châssis d’irrégulières lignes noires.

Le Patrouilleur-Tempête à l’ouest fit feu de son canon, suivant l’exemple de Nemo, et creusa de profondes plaies le long du flanc du colosse. L’un des trois forets de la machine s’envola en tournoyant, mais les deux autres poursuivaient la destruction du Cuirassé-Tempête pris dans son étreinte.

Aux pieds du colosse, trois vecteurs légers se précipitèrent pour tendre leurs sondes vers les lésions du colosse. Des hommes en armure – mécaniques ou humains – s’avancèrent pour grimper sur ses massives jambes, des torches de soudure et des clés à molettes se balançant à leurs ceintures.

Essayant de ne pas penser à Mags Jernigan, Nemo s’en prit à eux. Une autre volée d’énergie électrique des lucioles fit fondre les membres d’un vecteur de réparation.

Les fusils continuaient à aboyer à l’est et l’ouest, leurs volées en cascade se brisant en tirs sporadiques alors que les soldats choisissaient d’opportunes cibles. De plus en plus de tirs se déplacèrent des troupes au sol vers la tour dominant Calbeck. Nemo vit des brefs éclairs d’énergie alors qu’un invisible bouclier déviaient les tirs. D’après ce qu’il pu remarquer, pas une seule balle ne pénétra le champ d’énergie.

Des serviteurs sphériques volèrent de la tour vers les fusiliers. Certains pulvérisèrent  un liquide vert luminescent sur les soldats, soulignant leurs positions. D’autres explosèrent, projetant des éclats d’obus et des corps inertes dans toutes les directions.

Aurora réapparut, planant vers le colosse avec ses gardes du corps de chaque côté. Sous eux, une escouade de vecteurs disparates les suivait au sol. Il n’y en avait pas deux pareils, mais ils se déplaçaient à l’unisson, obéissant à l’ordre silencieux de leur warcaster.

Le colosse de la Convergence se tourna vers le Patrouilleur-Tempête occidental ratissant continuellement son corps avec des griffes d’éclairs. Il planait vers son ennemi, la terre sous son ombre agitée par le puissant champ de déplacement.

Le forge-tempête tira le manche du Patrouilleur vers l’arrière, essayant désespérément de conserver l’avantage de la portée tout en regardant avec admiration le colosse se profilant. Ce que le pilote n’avait pas vu, c’est l’engin de combat de la Convergence l’interceptant depuis l’ouest.

Nemo cria un avertissement, alors même qu’il réalisait qu’il n’y avait aucun moyen que sa voix puisse être perçue à une telle distance. Les chevaliers relayèrent son message à travers la ligne, mais il était trop tard.

Alors que l’engin de combat de la Convergence en forme de tour se rapprochait, deux de ses serviteurs en orbite se mirent en position de chaque côté. Ils clignotèrent d’une lueur bleu-blanche, fixant l’arme du Patrouilleur-Tempête avec des faisceaux de lumière apparemment inoffensifs. Puis la lentille cyclopéenne de l’engin de combat s’ouvrit et flamboya.

Un rayon contant de lumière bleu-blanche se dirigea vers le bas, frappant l’orbe crépitant du canon foudroyant du Patrouilleur. Le globe argenté s’agita et noirci, tremblant dans sa cage. Trois de ses nodules foudroyants s’éteignirent tandis qu’un autre éclatait, l’énergie galvanique se répandant pour bondir sur la passerelle.

Le Patrouilleur riposta, détournant ses éclairs du colosse vers l’engin de combat. L’un des serviteurs en orbite se glissa dans la trajectoire de la foudre, explosant dans une pluie d’acier fondu, mais épargnant son engin de combat de la foudre.

L’engin de la Convergence suivit le Patrouilleur battant en retraite, essayant de le ramener à portée du colosse. Nemo put remarquer dans les frénétiques gestes de l’homme que le pilote avait perçu le danger. Mais sans copilote pour l’aider, le colosse se rapprochait de plus en plus.

Avec un autre bruit pneumatique aigu, la gargantuesque machine de la Convergence tira son harpon. Il perça le canon foudroyant et traversa l’armature en acier. L’instant suivant, le câble de remorquage se tendit. Le Patrouilleur-Tempête chancela et s’appuya sur ses quatre pattes en forme de crabe. Sa masse était trop importante pour qu’il puisse reculer vers le colosse, mais il resta accroché.

Pendant quelques instants, le forge-tempête lutta avec le levier de commande. Il regardait les jauges quand les ombres d’une demi-douzaine d’anges mécaniques lui tombèrent dessus.

Depuis le sol, les Lames-Tempête tentèrent d’éloigner les assassins ailés avec des tirs d’éclairs, mais il était trop tard, les anges et leurs lames s’abattirent, l’un après l’autre, avec une peine une pause. Ils passèrent plus rapides que des oiseaux de proie, déjà hors de portée lorsque les éclairs convergèrent vers l’endroit où ils trouvaient l’instant d’avant.

Un autre éclat de lumière bleu-blanche attira son attention, et Nemo se retourna pour voir un cercle de lumière runique s’estomper autour d’Aurora. Il en déduisit qu’elle avait jeté un sort pour donner à ses assassins volants leur incroyable vitesse.

Tout ce qui restait du forge-tempête était de morceaux de tissu, d’acier et de chair sanglants suspendus à la passerelle du Patrouilleur-Tempête. Le véhicule sans surveillance trembla et tira contre le câble de remorquage du colosse, inutile sans conducteur.

À cet instant, Nemo vit l’inévitable issue de la bataille. Non seulement il ne parviendrait pas à atteindre la tour de la Convergence, mais il mourrait au combat, comme tous les soldats qui le suivraient.

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Iron Kingdoms - RPG / Re : Les Royaumes d'Acier - Requiem
« le: 25 avril 2023 à 19:14:57 »
Direction les contrées sauvages  8)
J'ai participé à l'early bird

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Aurora

Sous le nexus astrométrique, d’énormes engrenages se mirent en branle alors qu’Aurora et Sabina revenaient de leur inspection de Calbeck. Contrairement à la clameur animale qu’Aurora avait entendue à son arrivée à Calbeck, ce bruit ne semblait que chaotique. Alors qu’elle écoutait attentivement, Aurora perçut la précision mathématiques des centaines de clics et de gémissements différents. À sa manière, l’apparente cacophonie était aussi belle que n’importe symphonie, aussi sainte que n’importe quelle équation.

« Numen ! » cria Sabina. Alors que son visage chromé ne trahissait aucune émotion, Aurore perçut l’exaltation dans la voix mékanique de son lieutenant. « Le réalignement à commencé ! »

Contrairement à son lieutenant, Aurora pouvait encore sourire. Alors même qu’elle se le permettait, elle pensa avec regret à la manière dont Sebastian Nemo avait retourné ses paroles contre elle. Son sourire se figea sur son visage, aussi froid et réfléchi que celui de ses anges mécaniques.

Aurora se demanda si elle était vraiment aussi transparente que le suggérait les piques de Nemo. Verbalement, elle avait toujours été capable de déjouer les autres avec une grande facilité. Pourtant, la plupart des personnes l’entourant, comprenait-elle, était des esprits enchâssés dans des corps mékaniques dépourvus des fragiles sens humains confondant et blessant leurs émotions. Au-delà d’eux, elle n’était entourée que de machines insensibles, belles dans leurs fonctionnelle perfection, mais incapables de proposer de défis.

Même si elle reconnaissait son mépris pour les autres continuant d’attendre l’honneur du transfert, comme le Recenseur Bogdan, Aurora ne comprenait pas pourquoi elle devait partager leur sort. Plus que quiconque, elle s’était montrée digne d’un vaisseau physique parfait.

Pourtant, il y avait quelque chose chez Nemo lui permettant de toucher son coeur – ou, plus exactement, au coeur même de ses pensées.

Possédait-il un aperçu particulier de sa psyché en raison de sa grande intelligence et de ses réalisations ? Après tout, lui et elle n’étaient pas si différents à cet égard. Le titre d’Aurora, Numen de l’Aérogénèse, était la preuve son plus grand accomplissement : le vol. N’était-ce pas tout aussi digne que n’importe quelle avancée technologique que Nemo avait faite pour les forces de Cygnar ?

« Numen ! » cria Sabina.

La tour se dressait devant elle. Aurora s’inclina, virant de bord avant de pouvoir toucher le coin sud-est.

Elle secoua la tête pour chasser les récriminations inutiles envahissant son esprit. Se concentrant une fois de plus sur le son des engrenages géants – le son de la progression vers du Grand Oeuvre – Aurora exécuta un tonneau parfait et plongea sous les arches pour filer à l’abri de son aire.

Ses officiers attendaient son arrivée. De chaque côté, ses anges mécaniques intervinrent pour la flanquer. Sabina prit position deux pas derrière l’épaule droite d’Aurora.

Le Recenseur Prime Pollux se tenait au côtés des autres premiers préfets de chaque type de vaisseau mécanique : l’obstructeur à bouclier verrouillable, l’éradicateur à boucliers protéiformes sur les deux bras, le réducteur brandissant un projecteur d’essaim sur un bras et une lame rétractable sur l’autre, le perforateur lanceur de javelots, et le mortel réciprocateur avec son énorme bras protéiforme. Les soldats mécaniques saluèrent son arrivée avec un salut parfaitement séquencé. Le pont d’observation trembla lorsqu’ils bougèrent leurs pieds à l’unisson.

Le Recenseur Prime Septimus s’avança. « Toutes les troupes sont prêtes pour la bataille, Numen ».

Aurora n’avait pas informé les autres de son plan visant à contraindre la mékancienne cygnaréenne à saboter les warjacks de Nemo, et l’inattendue explosion dans le camp ennemi les avait mis en état d’alerte.

Jernigan avait agi encore plus tôt qu’Aurora ne l’avait prévu. Cela montrait une erreur de calcul de sa part, peut-être, mais aucun de ses conseillers n’avait besoin de le savoir. Quoi qu’il en soir, la ferveur avec laquelle Pollux menait ses troupes dans une révérence formelle suggérait qu’elle continuerait à récolter les bénéfices du détournement par Septimus du crédit pour le sauvetage des réducteurs capturés.

« Bien joué, Recenseur Prime », dit-elle. « Les cygnaréens pourraient attaquer prochainement, mais si c’est le cas, ils le feront sans l’aide de leurs plus puissants warjacks ».

Septimus répondit : « Avec ou sans ses machines, il vaut mieux être préparé. Ce Sebastian Nemo s’est montré très agressif ».

« En effet », dit Aurora. « Mais nous sommes maintenant bien préparés à une telle réponse ».

Le Recenseur Prime inclina son gracieux cou. « Votre stratagème est des plus astucieux », dit-il. « La Mère d’Acier approuve ».

Sa formulation alarma Aurora. « Vous avez communiqué avec elle pendant que j’étais en pourparler ? »

« Bien sûr, Numen. La Mère d’Acier m’avait donné d’explicites instructions pour la tenir au courant de tous les contacts avec l’ennemi ».

« Bien sûr », répéta Aurora, son ressentiment grandissant.

« Maintenant que le réalignement à débuté », déclara Septimus, « nous n’avons plus qu’à rester un peu plus longtemps avant de nous retirer de ce site. Nul doute que vous rentrerez chez vous pour recevoir les honneurs de la Constellation ».

« Tout comme vous, Recenseur Prime. Sans aucun doute ».

Septimus inclina la tête et recula de quelques pas. Ce faisant, le Recenseur Bogdan s’avança. « À l’exception des victimes de ce matin, tous les vecteurs et serviteurs sont prêts pour le combat, Numen. Ils sont disposés selon vos instructions, dans tous le village. L’Axiome prime monte la garde devant les lignes centrales cygnaréenne avec un Projecteurs d’Émergence Transfinie sur chaque flanc. Où que tu voles, des vecteurs attendent tes ordres. Trois directives optifex, chacune avec trois serviteurs d’accumulation, sont prêtes à soutenir les vecteurs. La quatrième reste avec le nexus astrométrique pour surveiller le réalignement depuis la salle de contrôle ».

« Très minutieux, Recenseur ».

« Numen », dit Sabina. « Les anges mécaniques se tiennent prêts  à vous défendre au combat ».

« J’en veux quatre trios avec moi et quatre sur chaque flanc, Première Préfète », dit Aurora. « Placez un trio sur le toit de la tour, et demandez à vos deux trios les plus compétent de me faire rapport sue le pinacle pour les ordres spéciaux ».

Un faible clic de sa boîte vocale indiqua la surprise de Sabina, mais elle répondit : « À vos ordres, Numen ».

« Recenseur Prime, où sont les protecteurs d’âmes en acier ? »

« Ils montent la garde dans tout le nœud de réalignement, Numen. Dois-je les envoyer sur le terrain ? »

« Prenez-en un pour soutenir les lignes de front », déclara Aurora. « Placez les autres ici, un par ascenceur ».

« Ce sera fait, Numen ».

« Retournez à vos postes », dit Aurora. « Pas vous, Recenseur Bogdan ? Vous m’accompagnerez jusqu’à la chambre de contrôle. Je souhaite observer le processus de réalignement ».
« À vos ordres, Numen ».

Bogdan ouvrit la voie vers les tubes ascenseur. Après avoir chuchoté un ordre à l’un de ses subordonnés, Sabina suivit Aurora, deux autres de ses gardes du corps suivant à une discrète distance. Trois autres trios se rendirent au ascenseurs restants pour les rejoindre dans la tour au-dessus.

L’ascenseur les amena au niveau de contrôle. Aurora replia ses ailes pour se frayer un chemin dans les étroits passages. Bogdan se précipita devant elle, ouvrant la porte de la salle de contrôle avant de reculer pour lui permettre d’entrer.

Les optifex des différentes tations avaient troqués leur casque de combat contre des lunettes aux verres teintés qui protégeaient leurs yeux de la constante lueur des panneaux de contrôle. Quelques-uns avaient revêtu des lunettes  multi-specifications élaborées, leurs lentilles transférables formant de brillantes pétales autour de leurs yeux.

Bogdan ouvrit la voie, écartant les optifex étant si absorbés par leur travail qu’ils n’avaient pas remarqué l’arrivée de leur cheffe. Ils s’inclinaient et s’éloignaient ou, si nécessaire, se pressaient dans de peu profondes niches entre les machines pour permettre à Aurora de passer.

Un coin relativement spacieux de la chambre était consacré à une grande sphère représentant Caen. Un visage chromé de Cyriss tournaient autour du globe.

À la fois moniteur et sanctuaire, la sphère représente les mers de la planète en acier brossé ? Les continents connus étaient gravés dans le laiton, tandis que les zones insondables du globes demeuraient vierges. Les lignes sombres représentaient les rivières et les lacs, tandis que les filaments de verre formaient un réseau bleu-vert à travers le globe.

C’était la clé de la Grande Oeuvre : les voies connues parmi les sauvages druides sous le nom de « lignes de force », mais les ingénieurs de la Convergence comprenaient comme le réseau de puissance géomantique. Lorsque les adorateurs de Cyriss les aligneraient correctement, ils transporteraient la déesse à Caen même, où elle établirait un ordre parfait et permanent.

« Ici, Numen ». Bogdan se détourna du globe et indiqua un tableau mékanique avec son bâton. La majeure partie de sa surface était remplie de jauges et de cadrans indiquant la profondeur des sondes géomantiques, la contrainte thermique sous l’axe principal, le rapport de couple actuel et d’autres valeurs critiques.

Bogdan indiqua une rainure verticale sur un côté du panneau, une fine feuille de laiton s’élevant lentement de bas en haut. Au fur et à mesure que les sondes de la tour s’enfonçaient dans la terre, croisant le flux d’énergies géomantiques, le Nexus les poussait vers un nouvel alignement. Alors qu’Aurora regardait, une autre carte vient se chevaucher. D’un coup d’oeil, elle calcula sa progression.

« Douze pour cent ? » demanda-t-elle.

Bogdan leva les yeux vers le panneau, loucha une seconde et hocha la tête. « Précisément, Numen. Vous avez l’oeil vif ».

« Combien de temps avant que le réalignement soit stable ? »
« Environ septante-neuf minutes, Numen ».

« Un chiffre de bon augure ». Comme tous les vrais adorateurs de la Patronne des Mécanisme, Aurora voyait la main de Cyriss dans chaque prime.

Ils quittèrent la salle de contrôle et retournèrent à l’ascenseur, auquel Aurora ordonna de revenir au pont d’observation.

« Alors qu’ils descendaient au-delà du niveau contenant la chambre de méditation du recenseur prime, Aurora se tourna vers le recenseur : « Dites-moi, Bogdan, êtes vous présent lorsque le Recenseur Prime Septimus communique avec la Mère d’Acier ? »

« Non, Numen. Je l’attends dans le couloir ».

« Et puis il se confie à vous, n’est-ce pas ? »

Bogdan grimaça. « S’il vous plaît, comprenez, Numen, tout ce que le recenseur prime partage avec moi… En tant que mon supérieur, il attend de moi la plus grande distinction ».

« Comme il se doit », répondit Aurora. « Il récompensera sans doute la loyauté la prochaine fois que tu demanderas un transfert ».

Bogdan se détendit et hocha la tête.

« Depuis combien de temps êtes-vous au service du recenseur prime ? »

« Et bien, cela fait presque sept ans... » Aurora remarqua sans son hésitation qu’il comprenait ce qu’elle voulait dire. Septimus ne ferait rien pour élever son sbire à un niveau égal au sien.

Bogdan jeta un regard à Sabina avant de reporter son regard sur le sol de l’ascenseur. Sans les regarder, il dit : »Bien sûr, si jamais j’entends quelque chose que la Numen de l’Aérogenèse devrait savoir... »

Aurora sourit. Il n’y avait rien d’autre à dire.

Ils sortirent sur le pont d’observation Bogdan salua Aurora et prit congé, descendant l’escalier automatique pour rejoindre ses directives optifex en bas.

« Numen », prononça Sabina. Elle s’approcha et inclina la tête vers Aurora. Ce geste commençait à agacer Aurora, car la taille de sa première préfète la faisait ressembler à une mère se penchant pour parler à un enfant. « Il est de mon devoir de vous protéger de tous les dangers, pas uniquement au combat ».

« Tu me dis de ne pas faire confiance à Bogdan ».

« Non, Numen. Je sais que tu ne lui fais pas confiance. Je suggérerais que vous soyez plus prudente lorsque vous cherchez à dresser contre le recenseur prime. S’il répète à Septimus ce que tu as dit, le recenseur prime en informera sûrement la mère d’acier ».

« Tu crois que je le crains ? »

« Non, Numen. Si vous le craigniez, je n’aurai pas besoin de vous mettre en garde ».

« Ne t’inquiète pas trop pour les prêtres », répondit-elle. « Il n’y a pas de source plus concentré de commérages et d’intrigues dans toute la Convergence. C’est précisément à cause de la position de faiblesse de Bogdan que personne ne le prendra au sérieux s’il parle de mon enquête. Il a plus à perdre et beaucoup moins à gagner en me dénonçant qu’en se confiant à moi ».

« Si vous le dîtes, Numen. Tes calcul sont bien plus précis que les miens ».

« Numen ! » appela un garde du corps. « Il y a du mouvement parmi les forces de Cygnar ».

Aurora se dirigea vers le bord sud du pont d’observation. Une autre unité d’infanterie s’élançait pour occuper la tranchée la plus proche. Il était difficile de discerner un mouvement à une telle distance, mais à la façon dont ils descendirent prudemment, Aurora eut l’impression que la tranchée était déjà pleine de soldat.

De chaque côté des tranchées, les Patrouilleurs-Tempête avançaient comme des crabes. Entre eux, Nemo et son assistante guidaient leurs warjacks légers, et à la surprise d’Aurora, l’un des warjacks lourds qu’elle avait cru détruits dans l’explosion. Le Cuirassé-Tempête se déplaçait avec un léger contretemps, mais il semblait intact malgré la décoloration de son bras armé. Aurora se demanda si Magaret Jernigan en personne avait réparé la machine. Si c’était le cas, Nemo pourrait avoir une autre surprise bientôt.

Derrière les warjacks, le reste de la cavalerie Lance-Tempête galopait vers l’est en direction des bois. Les soldats s’y étant dissimulés étaient déjà en mouvement, avançant régulièrement à travers les arbres.

En regardant vers l’ouest, Aurora remarqua une activité similaire. Il n’y avait aucun signe des forges-tempête. Il était possible que Nemo veuille les garder en réserve, mais Aurora n’aimait pas ça.

« Ça pourrait être une feinte, Numen », dit Sabina.

Aurora savait que le sabotage ou un autre événement avait incité Nemo à frapper avant la fin de sa mission Elle avait gardé Margaret Jernigan loin du nœud de réalignement. Il n’y avait aucun moyen pour qu’elle puisse connaître le calendrier d’Aurora. À moins que Septimus le lui ait révélé.

« Ce n’est pas une feinte », répondit Aurora. « Il a l’intention de nous chasser du village ».

« Mains nous sommes plus nombreux que ses forces. Est-il fou ? »

« Cela dépend de ce que tu entends par ‘fou’ ».

« S’il est en colère, il fera des erreurs ».

« Espérons-le », répondit Aurora.

Que Septimus l’ait trahie ou non, elle avait fait assez d’erreurs pour la journée. Il était maintenant temps de faire ses preuves au-delà de tout doute que le recenseur prime pourrait distiller dans l’esprit de sa mère. S’il ne lui permettait pas de le retarder assez longtemps pour achever le réalignement, alors elle avait une inébranlable ligne de conduite vers un total triomphe.

Elle se rendrait sur le terrain et tuerait Sebastian Nemo.

98
LA SIXIÈME HARMONIQUE

La machine est corrompue par les déficiences de la chair.

Nemo

De retour au camp, Nemo envoya Finch ramener le Patrouilleur-Tempête et ordonna au Jimmies d’effectuer une dernière inspection des deux engins de combat. Il voulait qu’ils soient prêts à l’action à tout moment. Malgré les résultats indéterminés du pourparler, ils ne pouvait se défaire du sentiment qu’une autre attaque pouvait survenir à tout moment.

Il frissonna en pensant à ce qu’il avait appris de cette Convergence. Malgré les protestations contraires d’Aurora, il partageait l’inquiétude de l’Aumônier Geary : le confinement d’âmes dans des corps mécaniques équivalait à de la nécromancie. Il eut la chair de poule quand il pensa à ces équivalents technologiques des liches de fer.

Alors que Finch manœuvrait délicatement le Patrouilleur-Tempête à travers le campement grandissant, le Major Blackburn s’approcha de Nemo.

« Nos troupes ont complément encerclé Calbeck et creusé des tranchées à l’est et à l’ouest. Les faux transports ont rempli leur mission et rien n’indique que l’ennemi ait détecté la ruse. Les éclaireurs de l’autre côté du fleuve ne signalent aucun signe de Cryx ou d’un quelconque emplacement de la Convergence en dehors de la centrale électrique déjà sécurisée. Un petits groupes de rangers reste là et fait un rapport visuel toute les demi-heures ».

« Et le camp ? »

« L’atelier et d’autres tentes clés ont été éloignés des lignes de front. Nous avons placé les réfugiés dans des tentes juste au sud du camp principal », répondit-il. « L’Aumônier Geary était impatient de s’entretenir avec vous après le pourparler, mais je l’ai chargé du bien-être physique et spirituel des villageois ».

« Bien joué ». Bien que Nemo appréciait les conseils de l’aumônier en privé, il souhaitait une autre conférence avec la druidesse sans la présence de Geary ne vienne perturber le cours de son enquête. Blackburn était un officier aussi perspicace qu’il était courageux. « Et Mags ? Sergent Jernigan ».

« Elle aura un coquard de la taille d’un œuf d’oie, mais Geary l’a guérie en premier. Dès qu’il a eu fini de prier, elle a insisté pour reprendre le travail ».

« Et vous l’avez laissée partir ? »

« J’ai laissé cette décision à Geary. D’après ce que j’ai entendu en m’éloignant de leur dispute, il perdait ».

Nemo réprima un petit rire. Considérant la façon dont Mags traitait son général, il imagina que le chevalier Précurseur n’avait eu aucune chance. « Très bien. Retrouvez-moi à la tente des cartes dans une heure ».

« Oui, monsieur ». Blackburn salua, mais ses yeux s’attardèrent sur le visage de Nemo.

« Qu’y a-t-il ? »

« Si je peux me permettre, monsieur, quand avez-vous mangé pour la dernière fois ? »

Nemo voulu demander à Blackbunr s’il était un chevalier-tempête ou une matrone d’une pension de famille. Ce n’était pas la première fois que Finch où l’un des autres officiers de Nemo devait lui rappeler de manger.

Pour eux, c’était une question d’auto-préservation, estima-t-il. Lorsqu’il passait trop de temps entre les repas, il était plus susceptible de dégrader un officier.

« Ce sera tout, major ».

Blackburn effectua un autre salut avant de se retirer.

Jugeant préférable de calmer sa faim avant d’interroger la druidesse, Nemo s’arrêta à la tente mess. À son apparition, les fantassins déjà attablé se mirent au garde-à-vous.

« Repos », prononça Nemo. Il salua le soldat qui se leva d’un bond pour débarrasser une table pour son service personnel et désigna la marmite à soupe. Alors que le soldat commençait  à assembler un plateau, Nemo secoua à nouveau la tête. « Juste le bol, une cuillère et un morceau de pain noir. Non, un plus petit morceau. À quoi je ressemble pour toi ? À un titan skorne ? »

Derrière lui, un jeune soldat ricana avant de se taire.

Nemo se retourna pour jeter un regard noir sur la table. Les convives devinrent très silencieux. Pendant un moment, le seul bruit était le claquement des cuillères sur les bols et l’aspiration prudente de la soupe. Avec un dernier lent regard de l’assemblée, Nemo prit sa soupe et quitta la tente, répriment son propre sourire sous l’effet de sa désapprobation. On aurait pu penser qu’il avait pointé un canon-tempête sur les troupes, vu la façon dont elles s’étaient recroquevillées sous son regard.

Il trempa son pain et le mâcha en marchant vers la tente où il avait laissé Bronwyn. Alors qu’il s’approchait, il remarqua deux soldats debout à l’extérieur de la tente, l’un tenant le bâton noueux de l’arme de la druidesse, semblable à une hache.

Bien qu’il était impatient de l’interroger, Nemo ne voulait pas débuter l’interrogatoire avec un bol dans les mains. Il engloutit le reste du pain et de la soupe et jeta le bol vide dans les bras d’un soldat passant par-là.

Nemo entra dans la tente et trouva la druidesse assise, non pas sur le tabouret qu’ils lui avaient fourni, mais sur le sol nu. La tête baissée, sa capuche noire dissimulait son visage. Elle avait les doigts entrelacés dans l’herbe brune de l’automne, non pas fermement comme si elle s’accrochait à la terre, mais doucement comme si elle message subtil de la terre.

Nemo prit le tabouret pour elle. Alors qu’il s’asseyait, la druidesse leva les yeux vers lui.

« Que faisais-tu ? Demanda-t-il, « Tu communique avec quelqu’un ? »

Bronwyn secoua la tête. « Je médite simplement. Je suis heureuse de voir que vous êtes revenu vivant. Peu de membres du Cercle reviennent de leurs affrontement avec ces cyrissistes ».

« Que peux-tu me dire d’autre à leur sujet ? »

Bronwyn secoua la tête à nouveau. « On en sait peu. Parfois, nous découvrons un de leurs temples souterrains. Nous les chassons, sinon ils tuent tous ceux qui tentent de le faire. Lorsque certains s’échappent pour avertir d’autres membres du Cercle, nous revenons en force pour  les trouver partis, leurs repaires abandonnés.

L’expérience de Nemo avait été similaire, mais sans les conflits militaires. « Qu’avez-vous appris des machines que vous avez capturées ? »

« Nous les détruisons », cracha Bronwyn. « Ce sont des abominations ».

« Mais vous pourriez apprendre tellement de chose en les étudiant... » Nemo réalisa que les druide n’appréciaient pas la technologie comme lui et la Convergence. « Avez-vous trouvez des preuves de nécromancies dans les temples de Cyriss ».

La druidesse fronça les sourcils et considéra la question. « Non », pour finalement répondre. « Mais leurs soldats mécaniques, avant ils étaient des êtres humains, n’est-ce pas ? »

Nemo hésita à partager ce qu’il avait appris sur la Convergence avec un autre ennemi, même si la druidesse avait été utile jusqu’à présent. « Oui, ils l’étaient ».

Browyn secoua la tête. « C’est mal d’interrompre le cycle de la nature de cette manière. Il n’y a pas de vie sans mort, pas de renouveau sans décadence ».

« Vous vénérez le changement ».

« C’est une façon de voir les choses ».

« Tout comme cette warcaster de la Convergence », dit Nemo. « Ou du moins, c’est ce qu’elle dit ».

Bronwyn plissa le nez comme si elle détectait une puanteur. « Le changement n’est bénéfique que lorsqu’il renouvelle le monde ».

« Eh bien, je suis d’accord avec cela », dit Nemo. Il n’avait jamais souscrit à la notion de changement pour le plaisir. Même les progrès de la connaissance humaine n’étaient bonnes que tant qu’elles restaient sous la garde des personnes qui les appliquaient au profit des autres. C’était la principale différence entre Morrow et sa sœur. Les thamarites s’efforçaient d’obtenir l’avancement personnel et non partagé. Après son entretien avec Aurora, il soupçonnait qu’elle avait plus de points communs avec la sombre jumelle.

« Comment vos gens géraient les vecteurs auparavant ? » demanda Nemo. « Tu dois sûrement avoir de l’expérience pour... »

Un formidable boom retentit du côté du camp sud. Nemo sortit de la tente pour voir un panache de fumée s’élever près du nouvel emplacement de l’atelier des mékaniciens.

« Surveillez-là », dit-il aux gardes en se déplaçant pour avoir une meilleure vue. Il aperçut d’abord la massive silhouette d’un Cuirassé-Tempête s’éloignant en titubant de la source de l’explosion. Son bras droit avait disparu, ainsi que sa lance de combat. Une toile d’énergie voltaïque cascada sur son châssis avant de disparaître. Au moins quelqu’un sur les lieux avait eu le bon sens d’éloigner les warjacks de l’explosion, pensa Nemo.

La fumée pâle se dissipa suffisamment pour révéler le châssis en lambeaux du Foudroyant. À ses pied gisait le corps du second Cuirassé-Tempête. Nem baissa ses lunette de protection pour épargner ses yeux des fumées.

Un autre boom assourdissant secoua le camp. L’explosion souffla sur Nemo un vent chaud et nocif. Nemo reconnut le bruit comme étant une explosion de foyer. Le Cuirassé-Tempête marchant tomba en avant, propulsé par l’explosion de son propre réservoir de carburant. Des charbons ardents arrosèrent les tentes les plus proches, les enflammant. Une fumée noire s’éleva d’un point proche de la détonation originale.

La clameur autour du camp s’amplifia. Avant qu’elle ne puisse se transformer en chaos, la voix du Major Blackburn ordonnait le sauvetage, le contrôle des flammes et le renforcement de la sécurité du périmètre. Ses officiers les plus proches le reprirent, relayant les ordres à leurs lieutenant, puis à tous les soldats du camp. Les autres cris étaient des cris de coordination, pas de panique.
« Un blessé ici ! » cria un homme.

« Plus de seaux ici ! » cria un autre.

Traçant un chemin à travers la fumée, Nemo suivit le son de la voix de Blackburn jusqu’à ce qu’il trouve l’homme.

« Une autre attaque ? » demanda Nemo.

« Non, monsieur. Pas pour autant que nous puissions l’affirmer. Les premiers rapports suggèrent un dysfonctionnement du Foudroyant ». Il tourna la tête pour tousser. « Soit ça, soit... »

« Sabotage », grogna Finch, se matérialisant à côté de Nemo.

Blackburn hocha la tête.

« Victimes ? »

« Nous avons tiré deux mékaniciens des flammes, mais la deuxième explosion nous a obligé à reculer. Dès que le contrôle du feu aura… Là, ils en ont une autre ». Deux soldats sortaient Mags Jernigan. Ses bras noircis traînaient sur l’herbe. Là où sa jambe mékanique rejoignait son genou, il ne restait qu’un moignon rouge criard.

Une main glacée se crispa sur le vente de Nemo.

Blackburn claqua des doigts : « Portez-la à l’Aumônier Geary sur le champ ! »

« Monsieur », cria un autre homme au Major Blackburn. Il portait une autre personne sur son épaule. Les robes roussies pendant à son armure bleue l’identifiaient comme le compagnon warcaster Benedict. « Celui-ci est en vie, mais à peine ».

« Emmenez-le aussi à Geary », dit Blackburn.

« Priorité ? »

« Cet homme d’abord », dit Blackburn. Il jeta un coup d’oeil à Nemo pour confirmer. En tant que commandant faisant face à la probable perspective d’une bataille, il devait placer la vie d’un warcaster avant celle d’une mékanicienne, peu importe ses sentiments personnels. Bien que cela lui fasse mal, Nemo hocha la tête en soutient de la décision de Blackburn. Il sortit un tissu de sa poche de ceinture pour couvrir son nez et sa bouche.

Tandis que les soldats lançaient quelques derniers seaux d’eau sur les carcasses fumantes des Cuirassés-Tempête, Nemo évalua leur état.

Le Foudroyant semblait être la source de l’explosion initiale. Ses bobines galvaniques étaient noircies et à moitié fondues. Un bras pendait sur le côté tandis que l’autre gisait sur le sol à dix verges de là. De profondes entailles dans le châssis faisaient craindre à Nemo que les dommages n’aient atteint le cortex, auquel cas le warjack serait une épave totale.

Nemo déplorait les dégâts autant que les blessures qu’il avait remarqués sur Mags. Chaque warjack avec lequel il se connectait ressemblait plus à une créature vivante qu’à une machine, celui-ci plus que la plupart. Il avait pratiquement reconstruit le Foudroyant de fond en comble après la bataille du Temple de Garrodh. Bien que cette expérience lui ait donné confiance dans sa capacité à la faire à nouveau, il lui faudrait plusieurs jours, et non des heures, pour que le warjacks soit prêt pour le combat.

La question de savoir comment il avait explosé le troublait profondément.

Il y a quatre ans, lorsqu’il débutait le développement du warjack alimenté par la foudre, Nemo avait détruit deux fois un prototype en surchargeant ses bobines galvaniques. Pourtant, il avait résolu ce défaut de conception, ainsi que le problème de protection du cortex du warjack. Pour faire exploser ce modèle récent, il fallait bien plus qu’une erreur de mékanicien. Finch avait eu raison lors de sa réaction initiale.

Ça ne pouvait être qu’un sabotage.

Malgré les dommages subis par sa boîte à feu, le Cuirassé-Tempête ayant échappé à la seconde explosion semblait pouvoir être sauvé. Celui au sol, cependant, était complètement perdu. Heureusement, son bras armé demeurait intact. Cela demanderait beaucoup d’effort, mais le mékaniciens pourrait la fixer sur l’autre Cuirassé-Tempête.

Pour que l’explosion du Foudroyant ait causé autant de dégâts aux trois warjacks, il fallait qu’ils se trouvent très près les uns des autres, bien plus près que ne le permettraient les protocoles de sécurité. La personne ayant fait cela le savait et les avait disposés en conséquence. Il devenait de plus en plus clair que le saboteur faisait partie des propres troupes de Nemo, faisant de l’acte non seulement un sabotage mais une trahison.

« Apporte les rapports à la tente des cartes », dit Nemo avant de quitter Blackburn. Finch le suivi en silence.

Ils avaient parcouru la moitié du chemin jusqu’à la tente des cartes quand une silhouette sombre se précipitait vers eux., la cape ramenée en arrière telle une paire d’ailes noires. Finch leva son arme pour le défendre, mais Nemo contenta de se renfrogner lorsque la druidesse s’arrêta devant lui. Derrière elle venaient deux gardes, les yeux écarquillés et le souffle coupé. « Monsieur attention ! »

« Je suis venu offrir mon aide », déclara Bonwyn. Elle se tenait à l’aise, les yeux mi-clos, respirant aussi facilement que si elle ne venait pas de s’éloigner en courant de deux soldats armés.

Nemo lança un regard noir au gardes n’était pas parvenu à la garder enfermée. L’un d’entre eux portait la bourse de la druidesse et la dague à sa taille. L’autre tenait sa hache noueuse. « Depuis combien n’est-elle plus sous votre garde directe ? »

« Pas plus de deux minutes, monsieur ! » répondit le premier homme.

« Je serai venue plus tôt mais ils se sont montré plus vigilants et plus rapides que je ne le pensais. Il a fallu un certain temps pour leur échapper ».

« Tu dis que tu veux nous aider », répondit Nemo. « Qu’elle aide peux-tu nous offrir ? »

« J’ai entendu les cris des blessés. Si tu me rends ma bourse. Je peux aider à les soigner ».

Nemo ne faisait clairement pas confiance à la cape noire. En toute autre circonstance, il aurait aimé voir avec quelle facilité elle pourrait échapper à la détention après l’avoir mise aux fers. Pourtant, il savait que les druides possédaient de puissants pouvoirs de guérison, tant naturels que mystiques. Alors que l’Aumônier Geary consacrait ses prière au Lieutenant Benedict, peut-être que les soins de Bronwyn amélioreraient les chance de survie de Mags.

« Rendez-lui sa bourse », dit Nemo. « Emmenez-la à la tente des blessés. Et essayez de ne pas la perdre cette fois ».

« Monsieur ! »

Nemo et Finch retournèrent à tente des cartes, où Blackburn les rejoignit pour signaler un total de six victimes dont trois grave. Tous sauf le compagnon warcaster étaient des mékaniciens, et tous, sauf Mags, étaient des mékanciens de terrain nouvellement arrivés.

Finch pinça les lèvres au froncement de sourcils de Nemo. « Pensez-vous qu’ils ont ciblé les mékaniciens ».

« Je pense qu’ils ont ciblé le Foudroyant et le Lieutenant Benedict », dit-il. « Mais oui, il es possible que nos mékaniciens aient été une cible secondaire. Si c’est le cas, cela pourrait signifier qu’ils espèrent une guerre d’usure, réduisant à la fois notre capacité à déployer des warjacks et notre capacité à les réparer.

Blackburn hocha la tête. « Il n’y a eu aucun signe d’infiltration, à l’exception de cette druidesse ».
« Elle vient de s’échapper de sa tente », déclara Finch. « Qui peut dire qu’elle ne s’est pas éclipsée plus tôt et n’est pas revenue pour se donner un alibi ? »

Nemo admira le raisonnement de la jeune chasseuse de tempête, mais il avait déjà envisagé cette possibilité. « J’étais avec elle juste avant l’explosion. Même si elle aurait put faire son travail pendant que toi et moi étions absents, il semble peu probable qu’elle soit restée au camp après avoir organisé l’explosion. De plus, je doute qu’un druide ait l’expertise mékanique pour provoquer une telle surcharge. Quoi qu’il en soit, Blackburn, demande à nos hommes d’examiner la tente où elle était retenue. Vois s’il y a des signes qu’elle se soit échappée et soit revenue avant l’explosion. Et remplace les hommes qui la surveillent dans la tente des blessés ».

« La tente des blessés ? » Blackburn haussa les sourcils. Nemo décrit brièvement l’offre de la druidesse.

Blackburn acquiesça, mais son visage trahissait son incrédulité à l’idée que Nemo puisse laisser une telle liberté à l’étrangère.

« Exprime-toi. »

« Ce n’est rien, monsieur », dit Blackburn, qui s’empressa de revoir son expression.

Nemo s’efforça de contenir sa colère. Il réalisa qu’il n’était pas en colère contre Blackburn. Il était en colère contre lui-même, effrayé par les soupçons prenant forme dans son imagination.

« Qu’est-ce que Benedict faisait avec le Foudroyant, de toute façon ? » demanda-t-il.

« Il venait juste de revenir après avoir conduit les Lucioles dans les bois à l’est avec le chariot leurre. Peu de temps avant votre retour, lui et le Sergent Jernigans repositionnaient les Cuirassés-Tempête. Les mékaniciens que nous avons interrogés ne peuvent pas expliquer pourquoi ».

« Mags a ordonné qu’ils soient déplacés ? » demanda Nemo.

« je n’en suis pas certain ».

« Donc ça pourrait être Benedict qui a ordonné les déplacement des warjacks ? »

Blackburn secoua la tête. « Ce n’est pas clair, monsieur ».

Nemo soupira mais pas de soulagement. L’incertitude s’enroulait entre ses poumons tel un vieux ressort.

« Les éclaireurs ? »

« Tous présents, bien qu’ils y ait eu quelques rencontres rapprochées avec les gardes mécaniques. L’ennemi compte près de mille hommes, y compris ces vecteurs et ces serviteurs. Il semble qu’il y en ait encore plus à l’intérieur. Nous avons repéré des entrées à chacun des quatre pieds entourant la tour. Les anges et leur chef s’envolent également d’un pont partiellement dissimulé juste au-dessus des arches. En dessous se trouve la foreuse – sonde, moteur ou quoi que ce soit – qu’ils ont enfoncée dans le sol. On ne sait pas combien d’espace il leur reste sous la surface. Nous avons vu des sentinelles au sommet, aussi, juste en dessous de cette orbe ».

« Et les prisonniers libérés ? »

« Tous confinés dans des abris à l’arrière du camp », répondit Blacburn/ « Nous avons envoyé des cavaliers dans les villages les plus proches pour réquisitionner des fournitures supplémentaires. En attendant, les officiers du mess ont reçu l’ordre de réduire les portions d’un quart ».

« Sécurité du camp ? »

« Une autre inspection est en cours. Les rapports initiaux suggèrent qu’il n’y a pas eu de violation, mais je vais remplacer la garde sur la druidesse et inspecter personnellement la tente où elle a été confinée ».

« Très bien. Rompez ».

Blackburn salua et quitta la tente.

« Tu es craints que Mags ait saboté les warjacks, n’est-ce pas ? » demanda Finch.

Nemo fronça les sourcils, mais il était indéniable qu’elle avait deviné son inquiétude.

« Il y a encore une chance que ce soit Benedict, mais le timing pointe vers Mags. Le problème est que nous avons besoin de Benedict ainsi que de tous les mékaniciens que nous pouvons déployer. Jusqu’à ce que je sache à qui de ces deux-là je peux faire confiance, je ne peux pas compter sur eux ».

« Peut-être que ce n’est aucun des deux », déclara Finch. « Peut-être que c’était réellement un accident ».

« Impossible. Il n’y qu’un nombre limités de personnes dans ce camp ayant les compétences pour provoquer cette explosion ».

« Je me porte garante pour toi si tu te porte garant pour moi », répondit Finch.

La pauvre plaisanterie de Finch ne fit rien pour apaiser ses inquiétudes. Il vit sur son visage qu’elle ne croyait pas non plus que l’explosion ait pu être un accident.

« Prions pour qu’ils se remettent tous les deux », dit-elle. « Si l’un d’eux meurt, nous ne saurons peut-être jamais la vérité ».

« Tiens ta langue... » commença Nemo. La remarque de Finch lui avait donné une idée. Il prit une plume et un parchemin sur la table et griffonna une note à la hâte. Il tamponna l’encre humide et plia le papier. Il le tendit à Finch. « Apporte-le en premier à l’Aumônier Geary - Non, ne l‘ouvre pas. Ensuite, assure toi de tes forges-tempête. Après avoir reçu leurs rapports, rejoints moi dans la tente des blessés ».

« Oui, monsieur ». Malgré son vif salut, Finch lui lança un regard inquiet avant de quitter la tente.

Quand elle fut partie, Nemo s’assit et ferma les yeux. Il laissa le poids des années et de la mémoire le retenir tandis qu’il comptait les secondes. Après cinq minutes, il se leva et ouvrit le rabat de la tente avec la pointe de son bâton. Il sortit dans la lumière du soleil de l’après-midi, portant l’arme plutôt que de s’appuyer dessus.

Des soldats le saluèrent sur son passage. Il les ignora jusqu’à la tente des blessés.

À l’intérieur, le tente était divisée en trois, avec de lourdes bâches en guide de murs. Dans la partie centrale, quatre mékaniciens étaient allongés sur des lits de camps, les bras et le visage bandés. Deux essayèrent de se mettre au garde-à-vous à l’entrée de Nemo, mais il leur fit signe de se recoucher. « Repos ».

De la bâche de droite, Nemo entendit l’Aumônier Geary entonner des prières à Morrow. Un infirmier traversa la barrière de toile en tenant un plateau en fer blanc de bandages souillés.. Nemo grimaça en remarquant cela. Il ajouta sa propre prière silencieuse pour que Benedict survive.

Il se dirigea vers la cloison de gauche. Avant même de la toucher, il sentit les nauséabondes vapeurs s’accumuler derrière la bâche. En l’ouvrant, il vit Bronwyn accroupie à côté du lits de Mags Jernigan.

La druidesse avant enlevé les bandages et déposé des lignes d’herbes humides écrasées le long des horribles brûlures de Mags. Sous le regard de Nemo, Bronwyn prit une autre boulette de feuilles mâchées dans sa bouche et la déposa sur le dos de la main brûlée de Mags. Peu importe la puissance de l’art de la druidesse, Nemo craignit que Mags ait bientôt besoin plus qu’une jambe mékanique.

La druidesse avait allumé un petit feu sur le sol. Au-dessus mijotait une casserole d’eau infusée de Morrow-savait-quoi. Bronwyn jeta une autre poignée d’herbes sur la surface bouillonnante et utilisa une aile d’oiseau pour ventiler la vapeur vers Mags.

La mékanicienne était à moitié inconsciente. Ses lèvres remuèrent et elle gémit un mot à peine articulé que Nemo ne put comprendre.

Il s’était arrêté à l’entrée. Bronwyn se tourna pour le regarder. « Fermez le rabat. Nous ne devons pas laisser s’échapper les vapeurs curatives.

Nemo fit un pas à l’intérieur. « Comment va-t-elle ? »

« Très mal », répondit Bronwyn.

« Quelle est cette infâme concoction ? » Il préférait ses potions et teintures préparées dans un laboratoire, pas dans le chaudron d’une druidesse.

« Cela l’aidera à dormir ».

« J’ai besoin de parler avec elle ».

Bronwyn soupira et posa l’aile sur le rebord de la marmite mijotant. « Ses brûlures sont très profondes », déclara-t-elle. « Je pourrais faire plus si près d’une ligne de force, mais cette tour mécanique interfère avec le flux naturel des énergies ».

« Nous chasserons ces envahisseurs ».

« D’ici là, il sera peut-être trop tard », déclara Bronwyn. « Même si elle survit, le nœud est peut-être endommagé ».

« Comment ? » dit Nemo. « Comment peuvent-ils faire ça ? »

« Même nos puissants les plus érudits ne le savent pas avec certitude », déclara Bonwyn.
« Partout où nous avons combattu ces cyrissistes, ils ont laissé le monde blessé. Nous pouvons sentir la faiblesse de la terre ».

Nemo se soucia peut de l’effet que la Convergence avait sur les capes noires, et cela devait se remarquer sur son visage.

« Les blessures sur la face de Caen nuisent à tous ceux qui y vivent, qu’ils sachant ou non puiser la puissance de la terre. Et n’oubliez pas que les forces de la Convergence emploie cette puissance pour faire fonctionner leurs machines. N’es-tu pas préoccupé par ce qu’ils espèrent accomplir avec le mal qu’ils causent au monde ? »

Nemo était en effet inquiet.

« Cette femme ailée », dit Bronwyn, « comment s’appelle-telle ? »

« Aurora... » murmura Mags.

« Mags, m’entends-tu ? » Nemo lui prit la main, vit le peu de peu qu’il restait, et changea d’avis. Le moindre contact ne lui apporterait probablement qu’une agonie.

« Bastian ».

« As-tu parlé à Aurora à Calbeck ? » demanda-t-il.

« Oui », dit-elle lentement. Nemo ne put dire si c’était la réticence ou la blessure qui lui avait arraché la syllabe.

« Que t’a-t-elle dit ? »

« Elle a dit qu’elle aillait libérer les femmes et les enfants », répondit Mags. « Et que je pouvais aller avec eux ».

« Ce n’est pas tout ce qu’elle a dit ? Que t-a-telle promis ? »

« Rien – Elle ne m’a rien promis du tout ».

« Mags, tu n’es pas l’unique blessée dans l’explosion. Quatre des mékaniciens sont gravement blessés. Benedict plus gravement que toi ».

« Benedict ? Ce n’est encore qu’un gamin ». Sa voix se brisa.

« Pourquoi as-tu rapproché les warjacks ? »

« Après avoir vu toutes ces machines à Calbeck, je voulais être sûr que nous étions prêts... »

Le mensonge suintait à chacun de ses mots, Nemo le percevais de plus en plus. « Je sais que c’est toi Mags. Ce que je ne sais pas, c’est pourquoi. Que t’ont-ils promis ? »

La bâche s’ouvrit et l’Aumônier Geary pénétra dans la pièce. Ses yeux se rétrécirent quand il regarda Bronwy, et sa potion mijoté. Ils se rétrécirent encore quand il remarqua que Mags Jernigan était réveillée.

« Comment va le Lieutenant Benedict ? » demanda Nemo.

Geary secoua la tête. « Je suis désolé, Général. Ses blessures étaient trop importantes pour que même le pouvoir divin de Morrow puisse le soigner ».

« Pardonnez-moi », gémit Mags.

« Nemo se tourna vers elle. « Qu’est-ce qu’ils t’ont promis ? »

Mags leva son bras esquinté d’environ un centimètre ou avant que sa force ne s’épuise.
Nemo eut sa réponse.

« Un nouveau corps », dit-il. « C’est ça, n’est-ce pas ? »

Des larmes stria son visage brûlé.

D’un coup, il comprit. Comme lui, Mags avait longtemps souffert des infirmités de la vieillesse. Elle avait donné sa jambe pour le Cygnar et ses seins sans autre raison que l’indifférente cruauté du cancer. La vie militaire lui était toujours resté e travers de la gorge. Combien lui en voulait-elle de ne pas avoir accélérer sa demande d’une meilleure jambe.

L’ultime pitié qu’il ressentait pour ses blessures s’évanouit, remplacée par de la rage. Personne ne pouvait compatir davantage aux affronts de l’âge, des blessures et de la maladie, sans parler de la perpétuelle lassitude de celui qui avait consacré une vie entière à l’armée. Mais une chose que Nemo ne pourrait jamais pardonner était la traîtrise.

Il tourna le dos à Mags et se fraya un chemin à travers la cloison en toile. Bronwyn le suivit. « Que veux-tu faire d’elle ? Tout ce que tu voudras, je le ferai ».

Nemo regarda la druidesse. Était-elle en train de demander s’il voulait qu’elle tue Mags. Ou était-ce une noire fantaisie née sa de propre pulsion de vengeance ? « Laisse-la dormir. Je veux qu’elle soit complètement rétablie et apte à faire face à une cour martiale ».

Bronwyn retourna dans la chambre de Mags.

Nemo sorti de la tente des blessés, l’Aumônier Geary à ses côtés. Aux gardes à l’extérieur, il dit : Placez le Sergent Jernigan sous bonne garde. Personne d’autre que la druidesse ou le chirurgien ne doit lui parler sans ma permission expresse ».

« Oui, Monsieur ».

Alors qu’ils s’éloignaient Nemo se souvint qu’il avait demandé à Finch de le rejoindre à la tente des blessés. Pourtant, il détesta l’idée de demeurer un instant de plus auprès de la traîtresse – il ne pouvait plus la considérer comme son amie.

L’idée que Mags – le Sergent Jernigan – ait été retournée contre son pays natal par ce culte de la mort – la trahison facilitait l’adoption du point de vue de Geary sur la Convergence – était trop difficile à accepter.

La colère fragmenta ses pensées. Il sentit une veine palpiter sur sa tempe. Tel un warjack en surchauffe, il avait besoin de se défouler avant que sa fureur ne lui fasse du mal. Mais il n’avait pas le temps de se retirer, ni même de boire une apaisante tasse de thé. Au lieu de cela, il tourna son attention vers l’autre sujet.

« Comment va Benedict ? » demanda-t-il au Précurseur.

« Il se rétablit, mais il lui faudra des jours avant qu’il ne soit apte au service ». L’Aumônier Geary se racla la gorge. « Général, bien que je sois heureux d’avoir été utile à votre interrogatoire, je dois vous dire que je n’aime pas perpétrer des tromperies aussi cruelles à notre propre peuple ».

« Moi non plus, quand on peut les éviter ». Il observa à travers le camp, vers le nord, où la grande tour de la Convergence s’élevait au-dessus du village de Calbeck. « Vous serez heureux d’apprendre que le temps de la tromperie est terminée, Aumônier ».

Geary hocha la tête, sa main se portant sur la masse à sa hanche. Conseiller en temps de paix, il est combattant en temps de guerre. Il se battrait aux côté des Chevaliers-Tempête, tuant tour à tour les ennemis et soignant les alliés.

Le prêtre toussa lorsque Bronwyn émergea de la tente blessés. La druidesse l’ignora et s’adressa à Nemo. « Elle va dormir maintenant ».

« J’apprécie ton avertissement, Bronwyn. Tu dois retourner à ta tente maintenant. Les gardes te garderont en sécurité pendant la bataille qui nous attend ».

« Je ne te serai d’aucune utilité dans ma tente », répondit-elle.

« Tu veux dire que tu préfère que nous te libérions ? »

« Mon peuple ne peut pas combattre à vos côtés dans cette bataille contre la Convergence », déclara-t-elle. « Mais si tue le permets, je le ferai ».

Nemo fixa son regard sur elle, se demandant quels secrets se cachaient derrière ses brillants yeux verts. Il pris sa décision.

« Finch, prépare tes forges-tempête. Je veux la patrouilleurs de chaque côté de la ligne de front, et envoie un message aux deux équipes flanquant. Aumônier Geary, présentez-vous au Major Blackburn. Vous combattrez avec les Chevaliers-Tempête. Je veux que toutes les unités soient prêtes à bouger dans une demi-heure.

« Et moi ? » demanda Bronwyn.
Nemo fit un signe au garde tenant la longue hache de la druidesse. Il la prit à l’homme et la tendit à Bonwyn.

« Tu vas venir avec moi », dit-il. Aide-nous à porter la tempête à Calbeck.

99
Aurora

Les yeux de Nemo s’élargirent lorsqu’Aurora leva son bâton polynomial pour signaler la libération des prisonniers. Sa main burinée relâcha sa prise sur sa propre arme alors qu’il les voyait commençait à s’éloigner de ses soldats.

Aux tendons détendus de ses doigts, Aurora vit que Nemo était sur le pont de canaliser jusqu’à la dernière once de puissance dans une tempête de représailles sir elle avait ordonné l’exécution des prisonniers plutôt que leur libération. Elle n’avait jamais eu l’intention de commettre une telle atrocité, mais elle devait s’avouer qu’elle avait mis en scène la libération de manière délibérément provocante. En pensant aux vestiges calcinés de ses troupes, elle décida qu’elle était allée aussi loin qu’elle l’avait osé dans son effort pour déséquilibrer son adversaire.

Elle avait réussi à la mettre en colère, à l’apaiser, à l’intriguer et à l’effrayer en un laps de temps bien plus court qu’elle ne l’avait espéré, même si elle regrettait son argument sans grâce de  « protection religieuse ». Elle ne pensait pas qu’il l’accepterait tel quel, mais elle avait sous-estimé son impatience face aux concessions de la diplomatie.

Il était temps de modifier sa tactique, au moins pour une courte période. Nemo semblait intrigué par le peu qu’elle avait révélé sur la Convergence, mais elle avait espéré une réaction plus forte. Il y avait bien plus qu’elle pouvait lui dire en toute sécurité. Il était temps, cependant, de le laisser demander avant qu’elle n’en révèle davantage. Jusqu’à ce qu’il reprenne le contrôle de leur conversation Aurora décida qu’elle prolongerait la discussion. Chaque minute qu’elle gagnait était une minute de plus vers le succès de sa mission.

« J’aime vos Patrouilleurs-Tempête », dit-elle. « Les éléments mékaniques sont peut-être un peu grossier, mais pour la puissance brute, j’en ai rarement vu de semblables. Est-ce une autre de vos contributions à l’arsenal de Cygnar ? »

L’attention de Nemo demeura fixée sur la ligne de femmes et d’enfants se déplaçant à travers le champ. Les petits enfants tenaient les mains de leurs mères ou s’accrochaient à leurs jupes tandis qu’elles se frayaient un chemin sur le terrain piétiné.

Ils atteignirent bientôt la zone où les tempêtes arcaniques de Nemo avait réduit ses troupes et ses vecteurs à l’état de ferraille et retourné la terre sous eux. Un petit garçon trébucha sur le rebord d’un cratère laissé par l’obus d’un Encodeur. Il tomba, glissa et se remit sur ses pieds avec un bref sourire avant que sa mère ne le rappelle à ses côtés et ne lui serre la main. Les autres ramassèrent les plus jeunes et les portèrent à travers les sillons de la terre alors qu’elle s’approchaient des engins de combat.

Aurora vit le regard de Sebastian Nemo rencontrer celui de Margaret Jernigan. La costaude mékanicienne grimaça et offrit une grimace d’excuse en levant les yeux vers le général. Dans cet échange, Aurora perçut quelque chose de différent de la relation entre un commandant et une subordonnée.

C’était prometteur.

Nemo mit ses mains en porte-voix et cria : « Dites à Blackburn d’envoyer un cavalier avec le paquet ».

Pendant que Nemo regardait les captifs marcher vers le camp de Cygnar, Aurora inspectât son assistante.

Remarquant qu’elle était examinée, Caitlin Finch leva ses lunettes sur son front et la fixa. Ses narines se dilatèrent de défi, mais elle gâcha l’effet en soufflant sur une mèche rebelle de cheveux blond sable. Malgré le comportement juvénile de la femme, Aurora révisa légèrement à la hausse son estimation de l’âge de l’adepte. La chasseuse de tempête ne semblait si jeune que lorsqu’elle se tenait aux côtés de son général âgé. Elle n’avait que quelques années de plus qu’Aurora ce qui rendait son poste élevé dans l’armée cygnaréenne – plus connue pour ses vieillards que ses jeunes femme – d’autant plus impressionnante.

Aurora se souvint d’une rumeur qu’elle avait entendue un jour d’un optifex chargé d’analyser les rapports de renseignement. Apparemment, Sebastian Nemo accordait une faveur particulière à certaines femmes officiers sous son commandement. Il y avait eu des spéculations selon lesquelles le warcaster vieillissant nourrissait un faible pour les jeunes beautés, une faible qui pourrait être exploité par un agent provocateur de la Convergence. Après avoir été témoin de l’interaction entre le général et son assistante, cependant, Aurora décidé qu’il y avait peu de chances qu’une romance naisse entre eux. Leur langage corporel ressemblait plus à celui d’une fille précoce et son père critique.

D’un autre côté, le regard las que Nemo avait jeté sur Margaret Jernigan était plein de possibilités. Étaient-ils d’anciens amants ? Même s’ils n’étaient que des compagnons d’armes, les plans d’Aurora pour la mékanicienne étaient doublement dangereux, mais potentiellement deux fois plus gratifiants.

Aurora avait peu d’expérience personnelle avec les relations familiales ou amoureuses. Tout ce qu’elle savait sur la manipulation des autres, elle l’avait appris en tant qu’étoile brillante au centre d’un petit système conçu pour l’élever comme l’enfant parfait de le mère d’acier.

Aurora n’avait jamais connu son père. À l’âge de trois ans, se mère avait mérité d’être transférée dans le vaisseau mécanique le plus avancé jamais conçu. Des années plus tard, Aurora reconnaîtrait ce fait comme une fière réalisation, mais elle ne se souvenait pas d’avoir reçu un câlin de la femme s’appelant autrefois Viana et qui avait pris le nom de Directrix après avoir été transférée dans son premier vaisseau mécanique. Elle ne se souvenait même pas de la couleur des yeux ou des cheveux de sa mère, seulement du masque de chrome sans émotion qu’elle avait adopté comme visage. Aurora se souvenait à peine de l’odeur de la peau de sa mère, une peu qui avait depuis longtemps été réduite en cendres.

Au lieu de cela, les souvenirs d’Aurora étaient remplis d’une série sans fin de questions, d’exigence, de tests et d’exhortations à faire plus d’efforts, à obtenir plus et à exceller dans tout ce qu’elle entreprenait. Ses tuteurs optifex l’avaient formée aux mathématiques, à l’astronomie et à l’ingénierie mékanique et mécanique.

Son éducation précoce avait inspiré à Aurora le désir d’accroître les connaissances de son peuple, de laisser sa marque dans les réalisations technologiques qu’elle pourrait ensuite démontrerait sur le champ de bataille Au moment où sa mère avait décidé qu’elle devrait plutôt rejoindre la prêtrise, il était trop tard. Aurora avait déjà décidé de son propre avenir.

« Un bon premier pas », dit Nemo, reportant son attention sur Aurora tandis que les villageoises et Margaret Jernigan poursuivaient leur passage vers le camp cygnaréenne. « Cependant, Sa Majesté ne sera pas satisfaite tant que vous n’aurez pas complètement retiré vos forces du territoire cygnaréen.

« Territoire », dit Aurora, heureuse de revenir aux questions actuelles des souvenirs passés. « Les frontières. Ne somme-nous pas tous des enfants de Caen ? » Je ne veux pas dire au sens religieux, bien sûr. Métaphoriquement, ne sommes-nous pas tous des résidents du même monde, pas seulement de cette planète, mais de l’univers entier ? »

« Je suis conscient de l’intérêt des cyrissistes pour les principes géomantiques et astronomiques », déclara Nemo. « Mais cela ressemble plus à de la philosophie qu’à de la science ».

Aurora entendit le murmure des ailes en laiton. Elle regarda Nemo et Finch lever les yeux pour voir Sabina revenir planer à ses côtés.

« Peut-être vous demandez-vous pourquoi nous qui vénérons la Patronne des Mécanisme vénérons aussi les savants nescients n’ayant pas embrassé notre foi ».

« Je présume que c’est parce que vous appréciez toute avancée dans les études scientifiques ». Nemo n’essaya pas de masquer son agacement.

« Oui ! Pardonnez-moi, général. Je ne voulais pas vous rabaisser. Il est rare que j’ai l’occasion  d’expliquer nos méthodes à des étrangers ».

Le visage de Nemo se figea une seconde. Aurora se demanda si elle avait confirmé ou contredit une hypothèse qu’il avait sur la Convergence. Ou sur elle.

« Pour nous », continua-t-elle, « il n’y a pas de différence entre la science et la dévotion spirituelle. Nos prêtres sont des astronomes, des ingénieurs, des mékaniciens et des mathématiciens. Nous nous efforçons de découvrir les secrets de l’univers, et non de les dissimuler avec des paraboles et de sermons destinés à préserver l’establishment en décomposition ».

« Vous voulez du changement », dit Nemo. « Mais qu’est-ce que vous voulez changer ? »

« Tout ! » répondit Aurora. « Tout ce qui peut être améliorer. Plus nous comprenons les systèmes du monde, mieux nous pouvons améliorer la vie de chacun ».

« Tout le monde ? Ou tous ceux qui vous rejoignent ? »

Il avait posé la bonne question. « Personne n’a besoin de nous rejoindre pour bénéficier des avancées que nous réalisons. Vous êtes vous-même la preuve de ce principe. Combien de vos conceptions militaires se sont avérées avoir des applications bénéficiant à la société dans son ensemble ? Et combien de vos propres réalisations technologiques sont fondées sur les connaissances que vous avez glanées dans les temples cyrissistes ? »

« Personne n’a partagé ces réalisations avec mon peuple. Nous ne les avons découvertes qu’en enquêtant sur des comportements criminels – y compris des signes de nécromancie ».

Aurora hocha la tête, conservant une expression d’admission réticente. « Toutes les personnes qui acquièrent des connaissances ne sont pas aptes à les utiliser. La Convergence rejette la sorcellerie noire des cryxiens ».

« Alors pourquoi quelqu’un chercherait-il dans vos temples cachés des secrets permettant de tromper la mort ? »

Aurora hésita, sachant que ses prochaines paroles choqueraient la mère d’acier et tous les membres du directoire de la Convergence s’ils apprenaient qu’elle les avait dis à un étranger. « Par le passé – le passé lointain – certains membres égarés de notre ordre ont étudié la technologie cryxienne. Quiconque poursuit de tels sujets n’est pas guidé par la Patronne mais par sa propre compréhension imparfaite de ses codes ».

Une fois de plus, le visage de Sebastian Nemo se figea. Aurora savait qu’elle l’avait surpris par sa franchise.

« Viser la perfection n’est pas une garantie de succès », dit Aurora. « Vous avez dû connaître vos propres échecs. N’en avez-vous pas appris autant, sinon plus, que vous avez appris de vos triomphes ? »

« Admettez-vous que votre capacité à stocker une âme humaine à l’intérieur d’un soldat mécanique est basée sur la nécromancie cryxienne ? »

« Non », répondit Aurora. « La nécromancie est l’antithèse de la philosophie cyrissiste. Nous nous consacrons à la préservation du noumène non corrompu, ce que vous pourriez considérer comme « l’esprit et l’âme ». Mais oui, une maître de forge véreuse a osé étudié les helljacks et les liches cryxiennes. Lorsque sa transgression a été découverte, elle a été chassée comme une hérétique. Notre procédé, la Procédure Anima Corpus n’est en aucun cas lié à la nécromancie. Il a été perfectionné.

« La Procédure Anima Corpus », dit Nemo. « Cela ressemble exactement à un terme pour ressusciter les mort. Je connais plus d’un prêtre qui s’écrirait « Nécromancie ! » en l’entendant ».

« La différence est que nos méthodes ne détruisent pas les âmes mais les soutiennent pour les transférer dans un vaisseau mécanique. Ainsi, nous préservons l’esprit de nos plus grands érudits et philosophes afin que les générations futures ne soient pas privée de leur sagesse ». Aurora fit un signe de tête en passant devant Nemo et Finch, vers un cavalier s’approchant des lignes de Cygnar. « Comme vous l’avez appris de vos captifs, ce ne sont pas de simples automates mais des esprits vivants au sein de corps mécanique.

« Qu’en est-il de vos vecteurs et serviteurs ? » demanda Nemo.

« Nul doute que vous les avez déjà désassemblés et trouvé leurs nœuds d’interface et leurs moteurs de calcul », déclara Aurora. « Contrairement aux vaisseaux réservés aux noumènes humains, les vecteurs et les serviteurs sont de pures machines ».

« Que vous pouvez contrôler exactement comme je contrôle mes warjacks, oui ? »

« Pas exactement », déclara Aurora. « Mon contrôle sur mes vecteurs est bien supérieur à votre connexion avec vos warjacks. Mes machines sont également exemptes des bizarreries sans aucun doute charmantes pour lesquelles les vôtres sont célèbres. Elles fonctionnent exactement comme je le veux. Elles sont parfaites ».

Il y a, bien sûr, quelques différences entre le cortex d’un warjack et le nœud d’interface d’un vecteur. Et Aurora était parfaitement consciente des limites de ses vecteurs et des warjacks cygnaréens dont les fluxions de la Convergence avaient déclaré abominations les semblants de pensée humaine. Une fois la Grande Oeuvre terminée, ils seraient éradiqués.

Malgré sa détermination à partager autant de vérité que possible avec Sebastian Nemo, Aurora jugea prudent de ne pas le faire volontairement.

Au lieu de cela, elle regarda sa moustache blanche se contracter presque imperceptiblement alors qu’il traitait l’information. Elle imagina des centaines de pensées se disputant la première place dans son esprit. Il est certain qu’un cerveau aussi abondant que le sien était sûrement sa propre forme de constellation, un assemblage contenant une multitude de spécialisations.

Nemo n’était pas seulement l’un des principaux warcasters de Cygnar. Il était aussi un maître tacticien, ingénieur et mékanicien capable de superviser et de corriger les efforts des plus grands spécialistes de son pays. C’était un polyglotte des sciences : cinétique, électrique, hydraulique et arcanique. Quel trésor serait son esprit, si seulement il pouvait l’inciter à rejoindre la Convergence. Peut-être que là où d’autres ont échoué dans leurs démarches auprès du célèbre Sebastian Nemo, Aurora pourrait réussir.

« Un moment, s’il vous plaît », dit Nemo. Il fit un geste à Finch, qui abaissa le Patrouilleur-Tempête en position accroupi alors que la cavalier s’approchait. Non armé mais vêtu d’une armure-tempête bleue de la tête au pied, l’homme se tenait sur ses étriers et levait une sacoche en cuir au-dessus de sa tête. Finch s’en empara. Le cavalier salua et fit tourner son cheval pour retourner au camp.

Finch passa a sacoche à Nemo, qui ouvrit les fermoirs et regarda à l’intérieur. Il souleva une chambre à essence dans une main, la pesant. « C’est l’esprit intact d’un homme ? »

« Elle contient ses pensées et ses émotions naturelles. Son âme, si vous voulez. Son noumène ».

Nemo remit la chambre dans la sacoche et en ferma les fermoirs.

« Pensez-y », déclara Aurora. « Vous n’avez entrevu qu’une fraction de notre technologie, mis vous devez voir qu’elle est bien supérieure à la votre. Ce n’est pas une critique à votre égard, général. C’est la différence entre un esprit brillant enfermé dans une prison de – quoi ? s- septante ans – et une centaine d’esprits brillants travaillant de concert pendant des siècles ».

Nemo passa la sacoche à Aurora, mais Sabina l’intercepta. Elle se détourna, protégeant  Aurora avec son corps en cas de piège. Sabina ouvrit la sacoche et examina son contenu avant de se retourner pour saluer son commandant.

Les yeux d’Aurora étaient fixés sur Nemo. Après avoir relâché la sacoche, il fit tourner ses articulations avec une grimace.

« Sentez-vous le poids des années sur vos épaules, général ? Imaginez maintenant ce poids levé. Imaginez votre esprit en sécurité dans un corps ne ressentant aucune douleur, pouvant être remplacé ou améliorer à tout moment. Sachant ce que vous êtes capable de créer maintenant, pensez à ce que vous pourriez faire dans cent ans ».

« Quel âge avez-vous ? »

« Quoi ? »

« Vous n’avez pas l’air plus vieux que mon assistante. Quel âge as-tu, Finch ?

« Vingt-sept, monsieur ».

« Vous avez plus de vingt-sept ans ? » demanda Nemo.

« Je… » La question prit Aurora par surprise . « Non. J’ai vingt-cinq ans, mais j’ai déjà plus d’accomplissement... »

« Pourquoi hésitez-vous à abandonner votre corps humain ?

« Je n’hésite pas. Je suis impatiente d’accomplir le transfert ».

« Quel âge doit-on atteindre avant de voir son noumène transféré dans un vaisseau mécanique ? Est-ce un honneur réservé aux personnes âgées ? »

« Le Directoire Fluxion croit, dans sa sagesse, que toutes les âmes devraient mûrir dans leur corps de naissance avant de faire la transition ».

« Vous ne partagez pas leur avis, n’est-ce pas ?’

« La sélection n’est pas sans imperfections », répondit Aurora. « Même si le Directoire Fluxion peut être influencé par les sentiments, et il y a un élément politique... »

Sabina se pencha près de son oreille et parler dans un murmure mékanique. « Numen, nous devrions peut-être retourner au nœud de réalignement ».

Sabina venait de lui permettre de faire toutes les excuses qu’elle souhaitait pour se soustraire à la tournure malvenue de la conversation.

« Dois-je poursuivre cette discussion avec quelqu’un d’autre ? » dit Nemo. « Peut-être devriez-vous vous entretenir avec un supérieur ? »

« Je parle au nom de la Convergence », déclara Aurora. Sa mâchoire se contracta si fort qu’elle siffla presque les mots. « Mais nous en avons assez dit pour le moment. Vous pouvez retourner à votre camp ».

Le regard de Nemo se fixa sur ses yeux, la pesant et la jugeant.

« Assez ! » dit Aurora. Elle s’envola vers le haut. D’un coup d’aile superflu, elle projeta un vent sur Nemo et son assistante avant de repartir vers Calbeck.

Sabina la rattrapa quelques secondes plus tard, la sacoche serrée dans un main, l’acier nu de son épée brillant dans l’autre. Lorsqu’elles se furent retirés hors de portée d’écoute, elle prononça : »Numen, pourquoi avez-vous libéré tant de prisonniers. Cela affaiblit notre position ».

« Cela met également à rude épreuve les ressources limitées du camp cygnaréen. Et il y a d’autres raisons que je n’ai pas besoin d’expliquer ».

Aurora jeta un coup d’oeil en arrière pour voir le patrouilleur de Nemo le ramener lui et son assistante, à leur camp. Le général jeta un coup d’oeil à Aurora. Il avait une fois de plus baissé ses lunettes sur ses yeux. Avec ses cheveux blancs flottant dans le champ galvanique de son armure, les lentilles rondes lui donnaient un aspect de hibou.

Le Projecteur d’Émergence Transfinie suivit Aurora et Sabina jusqu’à Calbeck. L’engin de combat n’avait besoin que de la moindre commande gestuelle pour obéir à ses souhaits. Elle souhaitait que toutes ses forces soient aussi obéissantes.

« Mes excuses, Numen. Je souhaite seulement vous protéger. Plus je comprendrai vos plans, mieux je vous pourrai vous servir ».

« Alors monte la garde sur le pinacle de la tour », dit Aurora. « Garde les yeux sur le camp cygnaréen. Bien assez tôt, tu verras le reste de mon plan se dérouler ».

100
LA CINQUIÈME HARMONIQUE

La déesse de la perfection occupera son vaisseau.

Nemo

Finch guidait le Patrouilleur-Tempête au-dessus des tranchées centrales tandis que Nemo observait le champ de bataille. La warcaster ennemie et son unique gardien s’approchaient de la ligne de démarcation, mais pas à bord d’un véhicule. Les guerrières ailées glissaient vers l’avant, leur progression impatiente confirmant l’hypothèse de Nemo selon laquelle leurs ailes étaient superflues pour leur capacité à voler.

Elles n’étaient pas venues seules.

La machine de la Convergence ne ressemblait à rien d’autre qu’à une tour de guet bâtie sur la carapace d’un titanesque crabe. Composé du même alliage que les warjacks ennemis – ou plutôt des « vecteurs », se rappela Nemo – l’engin de bataille avançait en rampant sur deux deux rangées parallèles de pattes articulées. Elles se déplaçaient de manière synchronisée tel un mille-pattes, donnant l’impression de glisser sur le champ de bataille.

Il trouvait curieux que la commandante de la Convergence ait accepté sa scandaleuse demanda de le rencontrer au sommet de son Patrouilleur-Tempête, mais peut-être que le spectacle l’amusait. Il avait posé cette condition en s’attendant à ce qu’elle réponde par une contre-offre, mais elle l’avait simplement acceptée. Peut-être avait-elle eu la même pensée que lui : si les négociations échouaient, avoir le Patrouilleur-Tempête sous la main rendrait la destruction de son ennemi d’autant plus facile.

Nemo s’était félicité de l’opportunité de voir l’automate de la Convergence de plus près.

Le Patrouilleur-Tempête fit une légère embardée lorsque Finch s’approcha  pour traverser un cratère laissé par l’un des vecteurs d’artillerie.

« Désolé, monsieur ».

« Continue comme ça, Finch. Tu n’as rien à craindre ». Bien qu’elle n’en ait jamais piloté auparavant, Finch avait pris les commandes du Patrouilleur-Tempête avec une impressionnante alacrité. Bien qu’il n’ait pas l’habitude de le montrer, Nemo était perpétuellement impressionné par sa Chasseuse de Tempête.

« Vous avez raison, monsieur. Nous deux seuls face à cette warcaster et son lieutenant et une machine de guerre aux capacités inconnues. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner pour nous ? »

« Essaie d’être moins amusante lorsque nous entamerons les négociations ».

« Ou, monsieur. Caitlin H. Finch. Le « H » est pour « Sans Humour ».

Finch était devenue plus encline à la fantaisie depuis les récents affrontements entre les forces khadoréennes et cryxiennes. Il avait déjà remarqué un tel humour potache auparavant, et il devait admettre qu’un peu de légèreté valait parfois mieux que le fatalisme qui affligeait certains officiers vétérans. Malgré tout, il craignait que l’apparition des « Jimmies » n’ait suscité chez son adjudant une une tendance plus profonde à l’idiosyncrasie. « Le silence sera ta contribution la plus bien venue à l’échange ».

« Puis-je au moins faire une grimace intimidante ? »

« Finch... »

« Entendu, monsieur ».

À l’approche de la machine de la Convergence, les dernières traces de caprice disparurent du visage de Finch.

Alors que leurs ennemis ailés planaient près de l’automate, Nemo nota une fois de plus à quel point la warcaster ennemie et son garde du corps différaient. En plus d’être plus grande de trente centimètres, le gardien était évidemment une automate. Les yeux de son visage trop parfait brillaient du même éclat projeté par les vecteurs et autres soldats mécaniques. Sa nature mécanique était évidente à chaque articulation, en particulier l’abdomen, où un complexe axe central rejoignait l’unité pelvienne. Nemo soupçonna que cette jonction permettait une plus grande amplitude de mouvement qu’un corps humain, et certainement une plus grande puissance.

Les lames aiguisées comme des rasoirs sur ses avant-bras, de forme similaire aux ailes en laiton entre ses omoplates étaient plus inquiétantes. Peut-être étaient-elle décoratives. Au mieux, elle pouvaient fournie un léger avantage en matière de guidage, mais il s’agissait plus probablement d’armes ou d’une extension peu orthodoxe de son armure.

Malgré le design confondant de l’ange mécanique, c’est sa maîtresse dont l’apparition retint l’attention de Nemo.

Avant même qu’elles ne se rapprochent, Nemo sentit l’extension des pensées de la warcaster sur le champ de bataille. Il s’imagina une paire d’ailes de grande taille invisibles s’étendant derrière ses ailes mécaniques, de longues plumes plongeant pour toucher chacun des vecteurs dans les rues de Calbeck derrière elle. Pendant un instant fugace, la femme rappela à Nemo Victoria Haley, peut-être à cause de son allure fière, mais au-delà de cela, il ne put expliquer pourquoi. Il ressentait une ineffable familiarité avec sa présence.

Il sentit que le lien du chef de la Convergence aux vecteurs différait de celles des autres warcasters qu’il avait rencontrés. Son toucher semblait à la fois plus léger et plus pur. Il se demanda si c’était à cause de la nature des vecteurs ou à causes de la warcaster. Peut-être, comme Haley, comme Haley, était-elle un prodige – ou une anomalie.

Alors qu’elle paraissait petite comparée à ses imposants gardes du corps, la femme mesurait bien un mètre quatre-vingt. L’armure argentée ne laissait apparaître que son visage et ses épaules. Son casque blanc platine dissimulait ses cheveux, mais ses yeux étaient brillants et bleus comme la flamme d’un soudeur. Elle tenait un bâton particulier dans un gantelet de cuivre. L’arme présentait des similitudes superficielles avec l’accumulateur tempête de Nemo, mais son design était plus élégant. Il ne crépitait pas de force galvanique comme son arme lorsqu’elle était activée. Au lieu de cela, il voyait dans ses modules de puissances la lueur bleue-blanche constante des énigmatiques énergies de la Convergence.

Nemo ressentit une certaine admiration pour une si belle œuvre. Néanmoins, il était certain que sa propre arme, qu’il avait conçue et construite personnellement, était plus que comparable à la sienne.

Les caractéristiques les plus impressionnantes de la warcaster étaient, bien sûr, ses ailes. Les engrenages partiellement exposés au niveau de l’articulation principale révélaient leur élaboration mécanique, mais une autre propulsion invisible devait être responsable de leur vol. Nemo remarqua l’éclat révélateur d’un champ d’énergie personnel autour du corps de la warcaster et de ses ailes. Il savait qu’elle devait avoir détecté les mêmes défenses autour de lui et de Finch.

Aussi redoutables que paraissait ces personnages de la Convergence. Nemo se demanda s’il aurait dû retarder plus longtemps le pourparler, se donner le temps de consulter Bronwyn. Ce que la druidesse lui avait déjà dit était trop plein d’aléas et de vraisemblances. Ce qu’il voulait, c’était plus  de faits, des faits qu’il ne pourrait acquérir que par une rencontre rapprochée, que ce soit en négociant ou en combattant.

Finch tira sur les commandes du Patrouilleur-Tempête, tournant l’engin de bataille à quarante-cinq degrés vers l’ouest comme ils l’avaient convenu. L’engin de combat ennemi s’arrêta à moins de trois mètres, tournant également à quarante-cinq degrés vers l’ouest. Nemo remarqua avec un certain chagrin que leurs adversaires restaient en vol stationnaire un bon mètre plus haut que lui et Finch. La chasseuses d’orages anticipa son désir et souleva la plate-forme pour les mettre sur un pied d’égalité.

La warcaster de la Convergence sourit de leur redressement, pas assez pour leur adresser une insulte.

« Général Artificier Nemo », dit-elle. « J’admire votre travail depuis longtemps. Je suis Aurora, Numen de l’Aérogenèse. Voici mon llieutenant, Sabina, Première Préfète de mes anges mécaniques.

« Mon adjudant, Chasseuse de Tempêtes Caitlin Finch », déclara Nemo. « Vous avez fait intrusion sur le territoire de Cygnar et capturé des sujets captifs de Sa Majesté Royale le Roi Leto. Pourquoi ? »

Le sourire d’Aurora s’élargit. « Allons droit au but. Je n’aurais pas dû m’attendre à moins de la part du savant nescient le plus éminent de notre époque ».

« Nescient ? » dit Finch.

« Cela signifie ‘ignorant’ », dit Nemo.

Finch plissa les yeux mais demeura silencieuse.

« Je vous assure que ce terme n’est pas péjoratif » déclara Aurora, souriant toujours comme si elle savait parfaitement que cela offenserait. « Nous l’utilisons en référence aux personnes qui font progresser la compréhension humaine de la science sans avoir conscience de la main directrice de Patronne derrière leurs actions. C’est le plus grand compliment que nous puissions faire à ceux qui sont en dehors de la Convergence, parce que pour arriver à la vérité, il faut d’abord échapper aux sombre étendues de la superstition, du mysticisme et de la trahison des petits bureaucrates qui voient tout progrès comme une menace à l’ordre établi ».

Une fois de plus, Nemo fut content d’avoir refusé la supplication de l’Aumônier Geary d’assister à ce sommet. Pourtant, il savait quand il était intentionnellement distrait.

« Je demande à nouveau : Pourquoi avez-vous capturé le village cygnaréen de Calbeck ? »

« Vous me surprenez, général. Je pensais que vous étiez venu pour discuter d’un échange de prisonniers ».

Nemo n’avait pas oublié. Pourtant, il ne s’attendait pas à ce que  mène leurs discussions. « Très bien, discutions-en. Vous avez trois de mes mékaniciens ».

« Vous avez un de mes soldats », rétorqua Aurora.

« Et combien de citoyens de Calbeck retenez-vous prisonniers ? »

« Aucun », répondit Aurora. « Nous ne sommes pas leurs geôliers mais leurs libérateurs. Comme vos éclaireurs l’ont sans doute déjà rapporté, nous somme venus pour les libérer de la persécution religieuse ».

« Maintenant vous insultez à la fois min intelligence et les rapports de mes éclaireurs ayant localisé les prisons disséminées dans le village ».

Est-il étrange que le peuple cherche le refuge à l’approche d’une force hostile ? »

Nemo soupira, déçu.

Pour atteindre leurs véritables objectifs, les politiciens ouvraient souvent les négociations par des demandes hyperboliques, mais ils les trouvait aussi fastidieuses que – eh bien, aussi bien fastidieuse que la politique. Depuis qu’il avait entrevu la conception avancée des vecteurs de la Convergence, Nemo avait osé espéré qu’il avait affaire à quelqu’un ressemblant plus à un ingénieur qu’à un politicien. « Je veux la preuve que les mékaniciens capturés sont sains et saufs ».

Aurora acquiesça, mais un V inquiétant se forma entre ses sourcils sombres.

« Ils sont indemnes, n’est-ce pas ? »

« À part une ou deux blessures mineures, oui. Et mon soldat ? »

« Nous avons sa chambre d’essence.

Aurora ne cligna même pas des yeux, mais Nemo remarqua ses pensées enregistrer son utilisation du terme correct pour désigner le réceptacle de l’esprit et de la personnalité du soldat. « Un n’est pas égal à trois », dit-elle. « Lequel des mékaniciens préfériez-vous voir revenir ? »

Nemo se hérissa face à l’implicite menace. « Vos soldats ont été vaincu au combat. Mes mékaniciens ont été enlevés de leur atelier pendant votre attaque non provoquée ».

« Votre seule présence ici est une provocation », répondit Aurora. « Néanmoins, je ne souhaite pas d’inutile conflit ». Elle se retourna et chuchota à son garde du corps.

Nemo ne put entendre se paroles par-dessus le gémissement électrique du Patrouilleur-Tempête. En comparaison, la pulsation profonde émanant de la machine de guerre de la Convergence semblait relativement silencieuse.

« Ma première préfète va maintenant retourner à Calbeck », déclara Aurora. « « Vous n’allez pas prendre cela comme un signe que nous rompons la trêve ? »

« Pourquoi retourne-t-elle ? »

« Pour relayer mes ordres dans un geste de bonne volonté ».

« Si c’est une ruse... » Nemo envisagea la possibilité que cette Aurora ne soit pas a véritable chef de la Convergence ; peut-être était-elle le lieutenant, et elle attaquerait au moment où son supérieur s’échapperait de la portée de l’arme du Patrouilleur-Tempête.

D’un geste subtil, Nemo fit signe à Finch d’activer le canon foudroyant. L’énorme sphère commença à tourner, le foudre se déplaçant de nodule en nodule. Les yeux de Nemo restaient fixé sur Aurora tandis qu’il sentait la foudre commencer sa danse dans son dos et sur les jambes du Patrouilleur sous lui.

« Numen ! » La première préfète s’avança devant Aurora, déployant ses ailes pour protéger son corps. Simultanément, une ouverture sur le côté de leur engin de combat s’ouvrit, libérant un objet sphérique avec un fwoop pneumatique !  De la taille d’un boulet de canon, le globe s’envola pour planer entre le canon foudroyant et Aurora.

Malgré sa source artificielle, la voix de Sabina exprima une inquiétude si sincère pour la sécurité que Nemo mit de côté son doute passager sur leur identité. Il fit signe à Finch d’éteindre le canon.

« S’il vous plaît, Numen, ne m’ordonnez pas de vous laisser ici ».

« Avec votre permission… ? » Aurora regarda Nemo.

« Monsieur », murmura Finch, « je n’aime pas cette idée. Peut-être devrions-nous... »

« Patience, Finch ». Il lui fit un signe de tête à Aurora. « Envoyez-là ».

« Allez », dit Aurora à Sabina. « Dites au Préfet Pollux qu’il est temps ».

« Numen, s’ils te font du mal... »

« Tu les tueras tous d’une main ». répondit Aurora. « Je sais ».

L’ange mécanique s’éloigna d’un bond, les ailes tournant mais ne battant pas alors qu’elle volait en spirale autour de l’engin de combat et s’envolait vers Calbeck. Nemo chercha le moindre signe de l’appareil qui lui permettait de voler, mais il ne put en repérer un. Ça doit être interne, pensa-t-il.

« Qu’attendez-vous en retour de ce geste de bonne volonté ? » demanda Nemo.

« Seulement votre attention pendant une demi-heure, ou plus si ce que je dis vous intéresse », déclara Aurora. « Il ne fait aucun doute que vos conseillers morrowéens vous on déjà truffé la tête de mensonges sur le culte de Cyriss. Je souhaite vous offrir la vérité. En tant qu’homme de science aussi bien que de mékanique, tu es particulièrement qualifié pour vous faire votre propre opinion sur la question.

« Vous me pardonnerez si je considère votre opinion avec un esprit sceptique. Vous m’avez déjà offert une « vérité » sur la persécution religieuse ».

« Pardonnez-moi ce maladroit préambule », dit Aurora. « La diplomatie ne me convient pas. Comme vous, je le soupçonne, je suis plus enclin à la science qu’à l’éloquence. Heureusement, la véritable adoration de Cyriss ne vient que par la pensée critique et un esprit curieux. Cyriss n’est qu’une énigme que dans la mesure où le monde est un. Ceux qui cherchent à comprendre le monde tel qu’il existe, plutôt que tel qu’ils souhaitent qu’il soit, sont ses disciples les plus purs ».

« Maintenant, vous parlez moins comme une diplomate et plus comme une druidesse ».

Aurora toussa. « Si vous pensez cela, vous connaissez mal le Cercle. Au mieux, ce sont des mystiques et de sauvages. Au pore ils servent le Ver Dévoreur et vénèrent donc la mort et l’entropie. Nous sommes leurs opposés, nous efforçant de comprendre les mystères de l’univers plutôt que de nous asservir à des rituels incompréhensibles ».

« Maintenant, vous vous exprimez comme une prêtresse ».

Le sourire d’Aurora se transforma en un petit rire sans émotion. Quelque chose dans la facilité de son rire rappela à Nemo ces quelques connaissances ayant échappé à son attitude bourrue et s’étaient de leur peur de lui. Il avait rencontré l’effet le plus souvent avec ces jeunes collègues lui rappelant la fille qu’il avait à peine connue. Cela s’était produit plus récemment sous la forme de Caitlin Finch.

« Si parfois je récite les paroles de nos prêtres, c’est parce que j’ai été élevée dès ma naissance au sein de la Convergence », déclara Aurora. « La plupart de nos membres nous rejoignent plus tard dans la vie, lorsqu’ils se retrouvent frustrés par les réponses offertes par les prêtres et les rois Quand ils sont prêts à arrêter de chercher un sens fabriqué et qu’il débutent plutôt à chercher la vérité naturelle ».

« ‘La Convergence’ », dit Nemo. « Quelle est la signification de ce nom ? »

« D’autres sectes vénèrent aussi la Patronne des Mécanismes, mais la Convergence est dédié au culte le plus pur de la déesse. Un jour, nous nous unirons à Cyriss et vivrons sous sa sage protection. Jusqu’à ce jour, nos prêtre étudient les équations secrètes du monde à la recherche des indices qu’elle nous a laissés ».

« De quels indices s’agit-il ? » demanda Nemo. « Je suppose que vous voulez dire quelque chose de plus scientifique que les runes des druides et les écrits de l’Enkheiridion ».

Aurora haussa un sourcil, reconnaissant apparemment l’appât qu’il lui avait tendu que ce qu’il était. « Alors mon premier recenseur – vos prêtres morrowéens l’appelleraient « vicaire, je crois – tient le temple redédié à Cyriss, il s’est efforcé de préserver l’Enkheiridion. Bien que nous ne partagions pas votre dévotion envers Morrow et Thamar, nous reconnaissons par certains chiffres et diagrammes dans leurs écrits qu’ils parmi les savants nescients les plus influent d’Immoren. Tout comme certains de vos ascendants et légataires. L’ascendant Corben, par exemple ».

Nemo s’endurcit contre une autre vague de flatterie avec l’implication que la Convergence le considérait dans la catégorie avec les dieux et leur serviteurs les plus vénérés. Pourtant, il remarqua également la direction de l’argument d’Aurora.

« Êtes-vous en train de suggérer que Cyriss est la divinité du progrès humain ? »

« C’est une description étroite mais recevable », déclara-t-elle. « Considérant que vous voyez la Patronne des Mécanisme à travers un voile de désinformation et de demi-vérité, c’est fait plutôt astucieux ».

Pour la première fois depuis des décennies, Nemo se sentit traité avec condescendance. Ses mains lui faisaient mal quand il réalisa qu’il tenait son bâton et la rambarde du Patrouilleur-Tempête assez fort pour blanchir ses jointures. Il lâcha la rambarde et fit un effort pour tenir son bâton plus librement.

« Pas mal pour un savant ignorant », chuchota  Finch à côté de lui.

Il se tourna vers Finch, en colère d’être moqué des deux côtés jusqu’à ce qu’il voie son visage. Elle levait le menton en signe soutient. Finch ne le dénigrait pas mais le défendait.

Nemo fit une pause pour calmer son irritation. Aurora avait dit qu’elle avait été élevée au sein de la Convergence. Si elle avait démontré très tôt les talents d’un warcaster, sans aucun doute les prêtres de son ordre l’avaient élevé eux-même – et peut-être protégée du reste de leur société. La Convergence dans son ensemble est apparemment restée isolée du monde. À quel point Aurora était-elle plus isolée ? Peut-être n’avait-elle pas voulu l’offenser. Plus probablement, elle manquait simplement de qualités sociales habituelles, comme une version moins clownesque de l’un des Jimmies de Finch.

Alors que l’irritation de Nemo lutta contre une pitié soudaine pour la warcaster de la Convergence, le regard de Finch tomba sur quelque chose au-delà de l’engin de combat ennemi. Elle fit un signe de tête dans sa direction. « Monsieur ».

Se retournant, Nemo vit que les soldats de la Convergence avaient formé une ligne de prisonniers devant leurs propres rangs. Des soldats mécaniques portant des boucliers, des hallebardes, des masses, des lames courbes et des armes étrangères se tenaient derrière une rangée de femmes et d’enfants. Plissant les yeux, Nemo chercha un signe de Mags Jernigan parmi eux. Là, elle se tenait proche du centre.

« Que faites-vous ? » dit Nemo, ses soupçons une fois de plus exacerbés. Il se prépara à décharger toute la puissance de sa vengeance sur cette warcaster ailée si ses soldats exécutaient les prisonniers.

« Qu’est-ce que vous pensez que je fais ? » rétorqua Aurora. Elle leva son bâton. « Je vous offre mon geste de bonne volonté ».

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