Battle Group - Le forum
ROYAUMES D’ACIER => Background – Histoire des Royaumes d’Acier => Discussion démarrée par: Titi le 31 décembre 2019 à 18:09:47
-
L'Ermite de Henge Hold :
Ils me traitent de fou. Mais regardez les visions que j'ai vues et essayez de garder intacte votre raison. Je connais seul les secrets enveloppés du passé qui ont fait place à l'obscurité qui saisit ce monde. Et moi seul ai entrevu les futurs possibles…
… Dont peu incluent la survie de notre monde et aucun qui n'échappe au carnage et à la misère qui le marqueront à jamais. Je suis l'Ermite de Henge Hold, et dans ces parchemins je raconterai les derniers jours des Royaumes de Fer tels que nous les connaissons.
-
Ashlynn d'Elyse :
Ashlynn d’Elyse - désormais connue à travers le Llael libre sous le nom de la Lame de la Reine - s'est retirée dans l'intimité de ses chambres dans le palais de Merywyn, et elle a pleuré.
Son pays avait à peine commencé à ramasser les morceaux de la guerre exténuante et de l'occupation par le Khador avant que les infernaux ne frappent.
Le couronnement de la nouvelle reine du Llael, Kaetlyn de la Martyn - un jour pour lequel Ashlynn avait prié avant l'invasion de Khador - a été forcé d'être conduit dans la clandestinité tandis que les cris de ses compatriotes pouvaient être entendus à l'extérieur alors que leur âme était arrachée à leur corps.
Et elle avait été impuissante à agir. Seule la reine elle-même aurait pu garder son épée ce jour-là, mais c'était son souhait qu'Ashlynn soit assermentée et décrétée officiellement la plus haute autorité militaire du pays.
Depuis lors, elle n'a pu trouver aucun répit en dehors de la puanteur de ces cauchemars infernaux. Leur sang noir a trempé ses bottes et enduit sa lame alors qu'elle menait les armées de Merywyn dans l'effort continu de repousser les démons cherchant leur âme.
Mais pour chaque cauchemar qu'elle a vaincu, deux autres le remplaçaient. Et pour chaque âme qu'elle a sauvée, dix étaient dérobées malgré sa vigilance. Pour le moment, elle pleurait leur perte tout en luttant pour ne pas considérer leur sort au-delà de ce monde.
Et quand les démons reviendraient, à la lumière de Morrow, ils auraient la tête, le cœur et les entrailles libérés de leurs formes ignobles par la Lame de la Reine.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Bien que ce soient les âmes des humains que les infernaux appréciaient, ils ne laissaient rien les priver de ce qui leur était dû. Rhulfolk, Iosan, Trollblood, même Skorne - tous paieraient le prix du péché de Thamar à moins que d'anciens griefs ne puissent être enterrés.
-
Calandra Truthsayer :
L'Oracle Calandra Truthsayer a regardé des nuages noirs dériver vers sa maison. L'ermite fou les avait avertis des criquets à venir, de la dévastation qu'ils apporteraient. L'avertissement l'avait alors troublée. Maintenant, elle avait peur.
Au-dessus l'obscurité naissante soufflait des bûchers des villes humaines. Un nombre incalculable de morts, de grandes places : tout ce qui se trouvait sur le chemin de ces créatures a été transformé en cendres et en ruine. Dhunia elle-même se tordit sous leur toucher, blessée plus profondément encore que par les mâchoires du Ver..
Elle sentit la douleur de la mère dans sa chair. Une tristesse a pris racine dans son âme, nourrie par les visages de sinistres réfugiés humains et de kriels urbains fuyant l’avancée des criquets. Une fois, son peuple avait été déplacé pour chercher refuge. Sous ce régime d'obscurité, tout semblait chercher la sauvegarde.
« Beaucoup cherchent la force des Kriels Unifiés », a déclaré Calandra à sa fille mais vraiment à elle-même. « Ils étaient heureux de laisser leurs proches lutter. Ils récoltent leur propre récolte. »
Les autres membres du nœud de sa fille ont fait un bruit d’accord, louant sa perspicacité.
« Comment pousse l'arbre, ma fille ? », demanda Calandra. « Peut-il pousser sur des pierres nues ?
- Non, mère. »
« Qu'est-ce qui l'alimente ?
- Le sol, enrichi de plantes qui ont abandonné leur vie. La pluie qui désaltère. »
Calandra hocha la tête. « Et quand le vent souffle ? »
« Les branches de ses frères et sœurs le protègent ? », demanda la fille de Calandra avec suspicion.
« Un arbre isolé doit affronter la tempête avec ses propres racines. » Calandra tricota ses doigts devant son visage. « Mais ensemble, leurs racines s'embrassent pour saisir le sol, pour se tenir solidement. »
Les sœurs du nœud réfléchirent à ses paroles.
« La forêt des hommes est en flammes, ma fille », a déclaré Calandra. « Il s'amincit avec chaque jour.
- Que proposez-vous ? », a demandé sa fille.
« Saisissez les racines et tenez-vous contre la tempête », a déclaré l'Oracle.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Alors que les peuples de la nature ont appris l'importance de l'unité, les nations de l'humanité ont fait des efforts similaires. Mais leur chemin était encore masqué par des menaces voilées, des démonstrations de pouvoir d'arrogance humaine qui ralentissaient de tels travaux.
-
Kommandant Suprême Irusk :
Il avait fallu au Kommandant Suprême et à sa suite près de trois semaines pour retourner à Korsk. Le dirigeable avait à peine survolé le Thornwood avant qu’ils soient forcé de continuer à pied.
Poursuivis par les Rangers Cygnaréens et la Crucible Guard, leur survie avait été durement gagnée.
Irusk se souvenait avoir regardé les imposants murs noirs du Palais Stasikov où l'impératrice attendait son public et il ne souhaitait rien de plus que de pouvoir échanger des places avec le Kommander Strakhov à bord du Storm Breaker.
Maintenant, plusieurs mois plus tard, alors qu'il approchait de la ville en feu de Caspia, il se demandait si l'âme de Strakhov était plus sûre que la sienne, enfermée dans une prison cygnaréenne, ou si les infernaux qui avaient dévasté cette ville invincible l'avaient déjà revendiquée.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Tandis que les mortels recherchaient l'unité, les vrilles saisissantes de corruption infernale se répandaient à travers le pays comme un vent mauvais. Aucune ville ou village d'Immoren n'a échappé à leur touche gourmande.
-
Ashlynn d'Elyse :
Ashlynn ne leva pas les yeux lorsque le noble Moler entra dans la salle de réunion. Elle savait déjà ce qu'il allait dire et elle aurait préféré ne jamais l'entendre.
« Ils sont dans nos murs », a déclaré Moler.
« Comment pouvez-vous en être sûr ? », A-t-elle demandé.
« Les 122 corps dans les caves à vin. »
Malgré la récente promotion militaire d'Ashlynn, Moler n'a pas mâché ses mots avec elle. Lorsqu'il parlait, le rang ne signifiait rien entre eux.
« Ces choses ne peuvent pas être tuées », a déclaré Moler. « Ils ne peuvent pas être blessés. Ils ne peuvent pas être battus. Le Llael Libre a déjà fini d'être libre. »
Ashlynn se raidit. « Alors, que voudriez-vous que nous fassions face à cette nouvelle menace? »
Moler haussa les épaules. « Cherchez des alliés, fuyez les Royaumes de Fer ou mourez. Si nous hésitons, ces choses choisiront pour nous. »
« Ils ne le feront pas. La reine choisit. », Ashlynn toucha sa lame. « Je choisis. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Des mots tendus partagés sur des lames gainées peuvent aider à construire un terrain d'entente, mais seule l'humilité peut combler de si grands golfes. Le Nord et le Sud ont travaillé pour combiner leurs forces comme de jeunes rejetés rêvant de réunification.
-
Roi Julius Raelthorne :
Julius regarda vers le nord, imaginant le drapeau de Llael flottant sur chaque rempart. Il n'y a pas beaucoup de rois, pensait-il, qui pourraient prétendre perdre une reine et une partie importante de leurs royaumes en aussi peu de temps que lui.
« Midwinter paiera pour sa trahison », a déclaré le maître de guerre de Julius à ses côtés.
Le jeune roi se tourna pour lui faire face. « Pensez-vous que Kaetlyn soit en sécurité ? »
Le maître de guerre se renfrogna. « Ce que ce petit oiseau fait maintenant ne devrait pas vous inquiéter. Elle est autant une traîtresse que Midwinter. »
« Juste plus intelligente que nous ne l'avons créditée », a déclaré Julius. Comme Midwinter, Kaetlyn avait son propre agenda ; Julius avait construit le pont pour l'atteindre. « Et ce n'est pas le moment de refuser des amis. Nous avons besoin de tous les alliés que nous pouvons retenir. »
La pensée piquait. L'attaque infernale contre Caspia était toujours crue, sanglante. Cela avait laissé des cicatrices si profondes que Julius les découvrait encore.
« Que proposez-vous, majesté ?
- Unité. Survie », Julius baissa la voix. « Peu importe le coût. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
La guerre n'est pas étrangère aux Royaumes de Fer. Son nom est inscrit mille fois sur chaque pierre. Mais l'acier ne peut pas combattre l'ombre. Alors que les infernaux réclamaient leur dû, les villes s'effondraient et des milliers de lumières s'éteignaient.
Quelques âmes nobles brandissaient un flambeau d'espoir, offrant tout ce qu'elles avaient ou auraient à faire pour repousser les ténèbres. Ces champions étaient souvent confrontés à une opposition venant de coins inattendus, même ceux qu'ils chérissaient.
-
Iron Mother Directrix :
Le grand temple bourdonnait d'activité, une vaste ruche en acier brillant. Des Servitors et des prêtres ascensionnés logés dans des vaisseaux d'araignée rampaient sur une arche émergente recouverte de nœuds crépitants. Iron Mother Directrix les a observés, se prélassant dans leur unité.
Sa paix se brisa lorsque l'entrée au-dessus d'eux s'ouvrit en spirale. Aurora glissa dans l'énorme chambre sur des ailes métalliques fredonnantes pour atterrir gracieusement dans le dos d'Iron Mother. La fille était une note plate dans la symphonie, impossible à ignorer.
« Votre folie est-elle à sa fin? ». Elle ne se détourna pas de la fabrication de la porte céleste.
« A peine », lança Aurora. Son ton était vif, victorieux. « Je suis allé le chercher. En ce moment, il s'accroche à une vie qu'il a presque perdue en combattant les envahisseurs. Ses efforts sont... »
« Sentimentalité. Mais utile. La porte est presque terminée, et ses actions fournissent une distraction adéquate », a déclaré Iron Mother. « L'arrivée de Cyriss rendra les envahisseurs sans conséquence. »
Aurora a bougé pour bloquer le champ de vision de sa mère.
« Pendant que vous vous cachez ici, Mère, le monde au-delà du temple meurt. »
L’Iron Mother écarta sa fille. « Ce monde meurt donc la Demoiselle des Engrenages peut le refaire. Le temps est proche pour que tout ascende.
Le temps que nous n'avons plus. »
Iron Mother regarda Aurora, blessure et désespoir sur le visage d'Aurora. La friction entre eux était une paire d'engrenages qui ne pouvaient jamais complètement s'engrener.
Elle a cédé. « Votre nouveau châssis vous attend. Prends le. Trouve le. Peut-être qu'il écoutera… ». Elle pesa ses prochains mots. « ... sa fille. »
Mots calculés qui n'ont pas pu être rétractés. Sebastian Nemo avait refusé son offre de transcendance. En envoyant Aurora, elle espérait le faire reconsidérer - et se libérer elle-même d'une jeune femme gênante pendant que son grand travail atteignait son terme.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Beaucoup ont essayé de prendre compte des âmes qui avaient été revendiquées par les infernaux. Pourtant, le bilan était au-delà de toute capacité mortelle à compter.
Cependant, dans les horreurs qui tourmentent mon esprit, je peux vous dire qu’elles se comptaient par milliers avant que les anciennes rivalités ne soient mises de côté et que les tribus ne prennent les armes ensemble.
-
Kommandant Suprême Irusk :
Gurvaldt Irusk s'était longtemps agenouillé, semblait-il maintenant, devant son impératrice et son sorcier-consort. Les deux tenaient leurs visages comme des masques, bien que le Kommandant Suprême puisse sentir le mécontentement caché en dessous. C’était une paire de statues majestueuses revêtues des couleurs de Khador.
« Après votre dernière réprimande, je ne pensais pas qu'une autre serait nécessaire », avait enfin déclaré l'impératrice. Sa voix résonna à travers la chambre, les mots disparaissant parmi la foule rassemblée de spectateurs silencieux. Irusk se demanda s'ils étaient là pour assister à sa mort.
« Moi non plus, impératrice », dit Irusk. Il ne se souciait pas de fausses bravades ou d'humilité. Aucun des deux ne lui offrirait beaucoup.
« Encore une fois, vous êtes là, après avoir failli à votre impératrice et votre nation », a-t-elle déclaré.
Ses yeux se tournèrent vers la forme à sa main gauche. Elle se profilait dans l'ombre.
C'est là qu'il est parti, pensa Irusk.
Bien que des rumeurs aient circulé librement, aucun rapport n'a confirmé que le Boucher de Khardov s'était battu au Llael. Le Kommandant Suprême l'avait espéré mort. Pourtant, il se tenait là, haletant comme un chien qui tendait sa laisse. La lumière a attrapé le bord de la hache du grand homme.
Le corps du Boucher portait de nouvelles cicatrices, son armure dans un état ignoble. Il ressemblait à un homme qui avait nagé dans un océan de lames ennemies pour regarder Irusk aujourd'hui. Le chien fou furieux du Khador. Le boucher ensanglanté des hommes. Le peu de lumière qui était jadis dans ses yeux avait fui pour toujours.
« Je vous ai refusé une fois la mort », a déclaré l'impératrice, « en espérant que vous vous révéleriez encore utile à notre empire. Me suis-je trompée ? »
Irusk verrouilla ses yeux sur son meurtrier au lieu de l'impératrice. « Peut-être. »
Elle a continué. « La lame qui ne coupe pas une fois peut être affûtée. S'il échoue encore… »
La main de l'impératrice a tracé une ligne le long de la tête de hache du Boucher. « S'il échoue à nouveau, vous en cherchez un meilleur, plus net. »
« Mon Impératrice », dit Irusk, « Je vis à votre merci. Je meurs à votre commandement. »
Son doigt quitta la hache avec un anneau pointu qui résonna aussi clairement que sa voix.
L'impératrice Ayn Vanar se leva de son siège et se dirigea vers Irusk, le Boucher près d'elle.
« Lève-toi, Kommandant Suprême », a-t-elle dit. « Vous avez l'habitude de parler avec les sudistes. Vous irez vers eux et rencontrerez leur petit roi comme mon émissaire. Ne me déçois pas. »
Irusk s'inclina devant elle. « Bien sûr, mon Impératrice. »
Elle fit signe au Boucher. « Je me lasse d'affûter les lames, Irusk. Pourquoi devrais-je m'inquiéter, alors que j'en ai un si vif à ma disposition ? »
Le visage du Boucher se tordit, le grognement silencieux d’un chien enragé.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Les nouveaux ennemis ont besoin de vieilles inimitiés pour dormir, et ainsi la force est venue à l'ouest de ceux qui étaient autrefois abandonnés. Marchant à travers la terre foudroyée de leur nouvelle maison pour se battre pour leur ancienne, la force de Dhunia est arrivée.
La puissance d'un trollkin est indiscutable. La férocité d’un troll est incontestable. À leur arrivée, la peur s'est transformée en une faible lueur d'espoir. Mais même leur force serait-elle suffisante pour inverser la tendance ?
-
Capitaine Gunnbjorn :
La tension crépitait alors que le trollkin au visage sombre s'approchait du rassemblement. Salis par la suie et fatigués de la marche, ils ont traversé une cour remplie de Trenchers et de Winter Guard, qui les regardaient avec prudence.
Gunnbjorn a signalé l'arrêt. Dans un Cygnaréen impeccable, il a déclaré: « Je cherche une audience. »
Les soldats se sont séparés pour laisser un homme familier traverser la foule. Un prince, un roi, un conseiller et un traître. Leto. Gunnbjorn a dû résister à l'envie de saluer. Vieux instincts, difficiles à supprimer.
Si Leto l'a reconnu, cela ne s'est pas révélé. « Je suis Haut Chancelier ... »
« Oui », a déclaré Gunnbjorn. « Notre messager a dit que vous vous êtes préparé pour notre arrivée. »
« Le conseil de guerre se réunit déjà. » Leto a intégré la force trollkin, notamment les trolls de sang. Il avait l'air découragé.
« Le message de votre Oracle a suggéré qu'il y aurait plus », a déclaré Leto. « C'est, quoi, une centaine ? »
Gunnbjorn ne pouvait pas cacher son sourire sinistre. « Juste ceux que je laisse entrer dans le fort. »
À son signal, l'un de ses Fell Callers hurla, un son géant qui a explosé contre les murs du fort.
Au-delà du fort, un autre Fell Caller répondit. Et un autre. Bientôt, des voix de trollkin, des cris de pygs et le grondement de terribles trolls emplirent l'air, menaçant de fendre le ciel. Il savoura la surprise sur le visage de Leto.
« L'Armée des Kriels Unis est avec vous », a déclaré le Capitaine Gunnbjorn.
-
Sebastian Nemo :
Seuls des morceaux du monde ont percé le voile de son coma. Des voix étouffées, comme des murmures doux dans une pièce éloignée. Le toucher délicat de ses gardiens sur sa peau engourdie. Tout le reste était l'obscurité.
Sebastian Nemo s'attardait à cet endroit entre le réveil et la mort. Il rêvait, mais c'étaient des visions fracturées qui devenaient comme de la fumée quand il s'approcha pour les saisir. De vieux amis, de vieux amours, passés depuis longtemps.
Son esprit était son plus grand cadeau, plus grand que sa capacité de warcaster. Mais dans ce vide, cet endroit de nulle part, il pouvait sentir les murs des ténèbres se dessiner autour de lui. Son corps de chair était une ancre. Cela l’entraînait plus profond chaque jour.
Le temps ne voulait rien dire. Des jours ou des heures, tout à l’identique dans un tel endroit. La seule mesure qu'il avait était le lent glissement de cette ombre imperméable, alors que son esprit s'adoucissait et s'affaiblissait dans son état. C'était une prison qui se rétrécissait à chaque fois qu'il testait ses limites.
Dans sa prison exaspérante de viande immobile, Nemo sentit des voix étouffées. Il sentit un léger toucher sur sa peau. Un parfum familier s'envola dans les parties profondes de son esprit, des explosions de mémoire jaune-blanc qui montèrent dans la boue de son coma.
Un mouvement, distant et étrange, le berce dans sa prison. Des cycles de froid et de chaleur se déplaçant sur lui, où cet arôme familier est devenu cuivré et chaud lorsqu'il a rencontré la touche de… feu ? Le soleil ? C'était l'odeur des nuits de fin d'été passées sur de longs livres. L'odeur d'elle.
Impossible. Tout en elle, chaque mot charmant et familier, avait été jeté. Oublié. Laissé pourrir sans marque dans quelque endroit oublié. Pourtant, son odeur s'accrochait à lui, l'attirait, le suppliait d'ouvrir à nouveau ses yeux fermés.
Elle était dans ses rêves plus souvent, l'appelant au-delà des murs écrasants de son esprit contraint. Elle le supplia de se réveiller. Elle lui cria de sa voix lointaine que le temps s'épuisait. Elle a commencé à le blesser. Pas le chagrin d'avant, une douleur aiguë, mordante.
S'il avait une voix, il lui aurait dit d'arrêter. Ses mots parcouraient sa chair. Comme des scalpels, ils coupaient le coton qui étouffait sa peau engourdie, comme des pinces chirurgicales, ils arrachaient les tampons qui remplissaient ses oreilles sourdes.
Il ressentit de la douleur, entendit le cliquetis de la foudre, sentit l'odeur de la chair rôtie.
Avec un cri, les yeux de Nemo s'ouvrirent. Une voix cria: « Il est levé. Reculez ! »
Il leva les yeux sur un beau visage. Son visage, pas froid et fer, mais chair chaude. Des larmes montaient dans ses yeux.
« Impossible », réussit-il à dire, le corps toujours aiguisé à cause de l'électricité statique du courant qu'ils avaient du utiliser. Sa vision engloutie découvrit la forme d'Aurora, Numen of the Convergence.
Elle éclata d'un sourire soulagé.
« Bon retour ... père. »
-
Kommandant Suprême Irusk :
Irusk se demanda combien des soldats braqués sur lui avaient perdu des amis sur son ordre. Il n'a pas trouvé la question réconfortante.
Un Cygnaréen timide s'approcha, trébuchant dans le périmètre du camp qu'Irusk avait érigé.
« Mon roi m'a envoyé pour considérer votre reddition. »
Les yeux de l'homme dérivèrent vers l'épée d'Irusk, dégainée sur la table.
« L'Impératrice Ayn Vanar m'a ordonné de m'offrir entre les mains des Cygnaréens », a déclaré Irusk, remettant au flagorneur un colis scellé avec la chevalière impériale.
Les yeux de l'envoyé se sont gonflés. « Sous quelles conditions ? »
« L'impératrice craint pour la sécurité de notre patrie et souhaite s'entourer… », Irusk ravala l'amertume dans sa gorge, « ... avec ses soldats les plus capables. »
Le visage du Cygnaréen se plissa. « Ce qui signifie ? »
« Je reste ici », a déclaré Irusk, « pour faire face à la justice que votre roi juge digne. En retour, vous libérez le Kommander Strakhov pour rejoindre la patrie. »
La ligne des Cygnaréens au-delà de son modeste camp recula. Certains commencèrent à murmurer.
« L'un de vous, remettez cela au roi », a crié l'envoyé aux soldats, tenant en l'air la missive de l'impératrice. « Voyez s’il comprend tout de suite. »
« Qu'en est-il de lui ? », a demandé un soldat en pointant son fusil.
« Descendez le », cria un autre.
L'envoyé du Cygnar se lécha les dents, considérant les mots. « Non. Une balle ne ferait jamais l'affaire du Kommandant Suprême. »
Irusk garda son visage sans émotion tandis que le timide Cygnaréen, trouvant sa vigueur, atteignit la poignée de Endgame.
« Il est de tradition de mourir par la lame », a-t-il déclaré.
-
L'Ermite de Henge Hold :
La guerre est une chose injuste. Souvent, elle renvoie son angoisse à ceux qui ont déjà souffert de sa piqûre. Ainsi en était-il du Llael, qui goûtait à peine la douceur de la liberté avant que de nouveaux ennemis ne cherchent à l'asservir.
-
Aslynn d'Elyse :
Ashlynn était couverte de sang des infernaux : une grande partie était bleue et l'ensemble puait. Au fond du couloir, la peau foncée de Marie Aguillon était une nuance plus foncée de ce même bleu. Et même si Ashlynn n'était pas sûre de l'endroit où se trouvait Vayne di Brascio, elle soupçonnait que le gun mage avait la même apparence.
Ils reprenaient le palais de Merywyn des horreurs griffues qui étaient apparues le long de la Grand-Route de Fer pour attaquer les flèches de la ville. Des nobles comme Moler avaient déjà fui, avait entendu Ashlynn, mais aucune pensée de ce genre ne s'était même présentée à elle ou à ses plus proches compatriotes.
Des cauchemars aux veines pulsantes flottaient parmi de traitres infernalistes enfin assez courageux pour révéler leurs couleurs. Ashlynn les a nettoyés avec l'épée de son père, envoyant leurs âmes à leurs maîtres.
Deux explosions de tirs rapides et deux infernalistes morts ont signalé le retour de di Brascio des quartiers royaux.
« La reine, elle est en sécurité », a-t-il lancé.
« La reine est en sécurité », a répondu Marie Aguillon. « Parle la langue, Vayne.
- Tu as compris, oui ? Alors je parle assez bien. »
Ashlynn a vidé un infernaliste avec un cache-œil. « Nous devons la déplacer. »
Marie courba sa lèvre. « Vous ne voulez pas dire le Passage du Llael, n'est-ce pas ?
- Jamais. Sa place est au sein de Merywyn. Les déserteurs, ils ne sont plus Llaelais. Ils peuvent partir et ne jamais revenir. »
« Aha! » Vayne di Brascio a tiré une horreur hors des airs et a comblé l'écart dans leur triade. « Même la Lame de la Reine parle comme moi. »
Marie l'a ignoré. « Alors, où la cache-t-on? »
La réponse d'Ashlynn fut couverte par les élevées notes cuivrées des trompettes au-delà des murs.
Les yeux de Marie se gonflèrent ; Vayne leva son magelock et pencha la tête.
« Comment osent-ils ? », souffla-t-il. « Nos propres militaires ? »
Les trompettes sonnèrent à nouveau, plus tristes, découragées qu'auparavant.
« Ils ne peuvent pas », grogna Marie. Vayne fit un bruit guttural et furieux au fond de sa gorge.
Ashlynn tua trois infernalistes avec une telle ferveur que d'autres ont commencé à fuir hors de sa portée.
Elle grogna : « Cela ne sera pas. Pas tant que je respire. »
Les trompettes se turent brusquement.
« Ils battent en retraite », a déclaré Vayne, incrédule.
Marie a dit: « Ou se rendent. »
Ashlynn secoua la tête. « À moins qu’ils ne meurent, personne n’arrête de se battre pour le Llael à moins que je ne le commande. Et je ne le veux pas. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Les rouleaux me disent beaucoup. Tout n'a pas de sens. Certaines choses sont si improbables qu'elles semblent aller à contre-courant de l'histoire et du destin. Il en était ainsi du sang et de la chair, enfin unis, qui s'efforçaient de se séparer à jamais avec du métal froid.
-
Aurora et Sebastian Nemo :
Aurora a tenu la main fragile de son père. Son père. Le mot semblait toujours irréel. Pendant si longtemps, il avait été une figure nébuleuse dans son imagination; maintenant il était là, et il mourait.
« Où sommes-nous ? », demanda Nemo. Ses yeux vitreux dérivaient à l'intérieur du temple, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit.
« Quelque part en sécurité », dit Aurora, caressant le dos de sa main patinée.
C'était un temple abandonné après un changement de la toile géomantique. Vieux et vide.
« Tu lui ressembles tellement », chuchota Nemo, luttant pour toucher son visage. Sa main était maladroite, moite. Elle tomba sans force sur le côté.
Aurora toucha ses lèvres. « Calme toi maintenant. Nous n'avons pas beaucoup de temps.
- Pour quoi ? », demanda Nemo.
Aurora se mordit la lèvre d'incertitude. Elle savait que son père s'opposait à ce qu'elle avait prévu. Mais il n'y avait pas d'autre moyen.
« J'ai passé ma vie à me demander qui vous êtes », a déclaré Aurora, « et je refuse de vous perdre maintenant. Pas quand je peux y faire quelque chose. »
Nemo leva les yeux, les yeux fixés sur l'appareil qui les entourait. Son souffle faible siffla alors qu'il le tirait en lui avec stupeur.
Le dispositif de transfert de l'âme attendait.
« Non », souffla Nemo. « Je vous en prie, non. »
Aurora secoua la tête. « Il n'y a pas d'autre moyen. Votre corps mourra bientôt. »
Elle se détourna de lui, essayant de ne pas entendre ses appels. D'un geste, les optifex qu'elle avait amenés pour cette tâche ont commencé leur travail. Le vieux temple se réveilla avec le ronronnement profond d'une énorme bête satisfaite, sur le point de savourer un repas.
Alors que le transfert de l'âme commençait, Aurora se retourna vers le corps fragile qui se trouvait sous l'appareil. Son visage était un masque de trahison et de confusion. Il était clairement prêt à mourir, mais elle ne le laisserait pas faire.
Son vieux corps se tordit de douleur alors qu'il l'appelait.
« Pourquoi ? Je ne veux pas ça ! », cria-t-il. Des éclairs d'énergie traversèrent son corps, carbonisant sa chair. La machine a retiré tout ce qui était Nemo du corps qu'il habitait autrefois.
Alors que la machine s'éteignait, le bruit de crépitements de chair carbonisée a remplacé son ronronnement mécanique. Aurora arracha le cylindre brillant de son mécanisme, le berçant comme un oiseau dans ses mains.
« Parce que nous avons besoin de toi, Père. Maintenant et pour toujours. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Le temps est un vortex, tirant toutes choses à leur conclusion. Certains sont secoués par sa marée, pris dans une force à laquelle ils ne peuvent pas résister. D'autres opposent leur maigre force à l'inévitable et luttent pour durer.
Quelques-uns, marqués par le destin et la fortune, voient l'opportunité de chevaucher les courants du vortex. Portés sur le gouffre entre évasion et oubli, ils peuvent se catapulter libérés de leur destinée ou être entraînés dans ses profondeurs les plus noires.
-
Kommandant Suprême Irusk et Oleg Strakhov :
« Au moins, ils vous ont laissé garder votre épée », a déclaré Oleg Strakhov.
La chair brûlée du kommander avait tordu sa bouche déjà marquée dans un grognement plus profond d'un côté.
« Et toi ton aspect », répondit Irusk.
Strakhov n'a pas répondu à la légère. Depuis qu'il a quitté Cygnar, le kommandeur d'assaut était de bonne humeur, listant les indulgences à domicile qu'il avait prévues pour leur retour. Il était hors de propos que le tueur borgne soit de bonne humeur.
« Qu'a-t-il dit ? », demanda Strakhov tandis que le couple s'approchait des portes intérieures du palais Stasikov.
« Ma liberté est fondée sur la livraison d'un message à l'impératrice », a répondu Irusk, « un que je crains qu'elle ne prenne pas à la légère. »
Strakhov battit des mains bandées, grimaçant de douleur. « Un garçon de courses pour un garçon roi. Allez-vous faire une proclamation de guerre ? »
Alors que les portes de la salle du trône s'ouvraient pour révéler la cour, Irusk a déclaré: « Quelque chose de bien pire. »
Ils traversèrent la pièce et s'agenouillèrent devant l'impératrice. Elle sirota du vin, prenant son temps avec eux avant de parler.
« Je vous offrirais bien un verre, mais je ne me suis pas préparée pour autant d'invités », a-t-elle déclaré. « Irusk, mes commandements n'étaient-ils pas clairs? »
« Non, mon impératrice », a déclaré Irusk. Il a gardé la tête baissée comme le condamné à la décapitation, assez convenablement.
« Pourtant, vous gratifiez la cour de votre apparence. Les conditions de votre reddition n'ont-elles pas été acceptées ?
- Elles ne l'ont pas été. »
L'impératrice descendit de son estrade, touchant l'épaulière de Strakhov d'une main légère, mais elle parla à Irusk. « Eclairez-nous.
- Julius propose ceci: les Royaumes de Fer doivent rester unis alors qu'il existe encore quelque chose qui mérite d'être combattu. »
Elle attendit un instant, digérant les mots. Son air renfrogné grandit. Puis elle aboya de rire.
« Idiot. Sa nation saigne et il supplie les loups de lui donner la paix », a-t-elle dit.
« Je crois que l'espoir l'a motivé, impératrice, et non le désespoir. »
« Faites silence », dit-elle sèchement. « Vous avez déjà été prévenu, Irusk. L'échec n'est pas une qualité que j'admire. »
Il attendait son commandement auprès du boucher. Celui qui faisait osciller la hache du fou. Mais une autre voix s'est faite entendre, basse et résonnante, remplissant la salle.
« Ayn, attends. » Vladimir Tzepesci se leva de son siège et prit la main de l'impératrice. Alors qu'elle se tournait pour lui faire face, il parla, suffisamment doux pour qu'Irusk puisse à peine entendre.
« Un grand vent souffle, froid et cruel. Si nous n'y faisons pas face ensemble, nous le combattons seuls. »
Leurs yeux se verrouillèrent pendant un long moment. Levant les yeux vers le Grand Prince et le consort impérial, l'impératrice Vanar semblait réfléchir à ses paroles.
Sans regarder Irusk, l'impératrice a demandé : « Qu'est-ce que le garçon a dit d'autre ? »
-
L'Ermite de Henge Hold :
La destinée. Comme une grande machine qui cliquète nos derniers jours. Au fur et à mesure que l'obscurité grandit, certains se tirent l'un vers l'autre comme de la pierre angulaire et du fer. D'autres sont forcés de se séparer, les morceaux cassés ne pourront jamais se réunir.
Au cœur de tout cela, une âme rayonnante s'est liée à deux autres, les polarisant. Les séparant telle une force fondamentale. Qui aurait pu être leur pont au lieu de devenir une barrière.
-
Au sein de la Convergence :
Mother le savait depuis le début. Bien sûr qu'elle l'avait fait. Une part d'Aurora soupçonnait la Directrix d'avoir même guidé ses actions. Non pas que cela ait changé sa punition. Mother attendait son retour au complexe du temple avec une cellule en attente.
« Que fait-elle avec lui? », lui demanda Aurora.
Axis, le Harmonic Enforcer, haussa les épaules. Il se tenait entre la porte et Aurora en tant que gardien.
« Décider », a-t-il dit.
« Ce n’est pas sa décision à prendre. »
Axis pencha sa tête recouverte d'un heaume. « C'était la tienne ? »
Frustrée, Aurora l'ignora. Elle a écouté en quête de tout indice sur ce qui se passait dans le temple au-dessus. Bien que distantes, les voix modulées des vaisseaux horlogers bourdonnaient à travers les murs, le ton reconnaissable d'Iron Mother était le plus fort de tous.
La porte de la cellule s'irisa. La jeune femme Athanor Locke se tenait au-delà de l'ouverture.
« La Directrix exige votre présence », a-t-elle déclaré.
Axis a bougé pour escorter Aurora, mais Locke est intervenue. « Elle veut que vous rejoignez les obstructors qui gardent l'entrée. »
Sans un mot, le grand warcaster écarta Locke et se précipita dans les tunnels du temple.
Lorsque ses pas se sont estompés, Locke a expiré avec soulagement. « Merde, il l'a accepté. Dépêchez-vous, il n'y a pas beaucoup de temps.
- Qu'est-ce que vous faites ? »
« Je tends le cou pour toi », dit Locke, faisant entrer Aurora. « Ta mère et les autres décident quoi faire avec l'âme de Nemo. Ça, heu, ne va pas en sa faveur.
- Nous devons les arrêter !
- C'est le plan », a déclaré Locke. « Juste... sois toi-même. »
Quelques instants plus tard, la paire a fait irruption dans la chambre. Iron Mother, Forge Master Syntherion et Eminent Configurator Orion débattaient du vaisseau spirituel de Nemo. Lorsque le regard d'Iron Mother tomba sur Aurora, son manteau de lames fléchit et claqua avec une colère contenue.
L'Iron Mother a repoussé les autres de côté avec sa cape lamée. Leurs yeux tombèrent sur Aurora et Locke.
« Vous suivez la folie avec impudence », a déclaré l'Iron Mother , « et amenez avec vous une autre adoratrice prometteuse.
- Pourquoi êtes-vous ici ? », demanda Orion.
« Pour vous empêcher de faire une erreur critique », a déclaré Aurora.
« Un sujet dans lequel vous êtes versée, ma fille. »
Mère et fille se font face. Les autres dirigeants de la Convergence se sont rapprochés. Aurora se prépara pour un combat.
« Maintenant ! », cria Locke.
Il y eut un moment de confusion. Tout le monde se tourna vers la jeune femme.
La grande constellation de verre au-dessus des têtes s'est brisée alors qu'un ange horloger descendait au travers. La Prefect Hypatia est descendue jusqu'à l'âme oubliée de Nemo. Elle la saisit et retourna dans les airs.
Avant que quelqu'un d'autre ne puisse réagir, des runes tournèrent autour du poignet de Locke. Son sort a explosé comme une bombe parmi eux, les repoussant. Les oreilles d'Aurora sonnèrent, mais elle pouvait lire le cri de Locke sur ses lèvres.
« Il est temps de courir. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Peu de gens ont compris la nécessité de la guerre au-delà du désir évident de vivre. Pourtant, donner sa vie pour sa cause est noble ; le faire pour assurer la survie de son espèce est désespéré. L'espérance est souvent tout ce que l'on a quand quelqu'un comme moi ne peut offrir aucune autre émotion.
-
Jeremiah Kraye :
Ils ont poussé contre une ligne d'horreurs avec une tempête d'acier. Des assaillants cliquetants envoyèrent des lignes de feu sur le champ de bataille sur le flanc est. À l’ouest, les glaives de Stormblades crépitaient d’une lumière bleue brillante.
Jeremiah Kraye et ses warjacks ont tissé dans le chaos, opposant des coques de fer et des munitions contre des muscles et des tendons nés de cauchemars. Un obus a éclaté devant lui dans le feu et la fumée. Les sabots de Malagant griffaient l'air.
Kraye a tiré sur les rênes et a stabilisé sa carabine. À travers le champ de bataille - une fois une tache sur la carte en dehors de Caspia qui grouillait maintenant de cultistes - une créature hurlante s'est installée au sein des guerriers trollkins.
Kraye a tout mis dans son tir, guidant la balle et la poussant vers l'avant. Il a atteint la créature dans le cou et la majeure partie du mur du magasin derrière elle. Le trollkin se rua, dans la fumée.
Ses ordres : rencontrer un peloton de trenchers et fournir un soutien de warjacks. Les infernalistes ont construit un autre putain de portail ; il a été envoyé pour le détruire. Assez simple sur le papier. Avec une centaine de guerriers d'un kriel allié, ils ont dit que ce serait simple.
Ça ne l'était pas. Les sectateurs et les bêtes bouillonnaient dans les rues depuis chaque égout, à chaque coin de rue. L'artillerie alliée tomba comme de la grêle. Une magie fétide corrompait l'air et pourrissait la chair de ses alliés.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Nos sens sont souvent plus remplis de mort que de vie, bien que nous remarquions plus cette dernière à mesure que la première s'approche.
-
Dans une ville... :
Des nuages de poudre explosive et de suie provenant des cheminées étouffent les rues. Il fait sombre, le crépuscule artificiel d'un soleil obscurci. L'air brûle pour respirer, grattant la gorge et les poumons.
Dans cette obscurité, des éclats oranges de fusée éclairante et le craquement des fusils se mêlent aux cris de la bataille : défis lancés aux adversaires, hurlements de douleur, cri perçant de monstres invisibles dans le brouillard.
La couverture de fumée, le stress des combats, tout transforme la rue en four. Il n'y a pas d'air pour soulever une brise, juste la chaleur tassée de foules d'hommes et de femmes, la lueur cerise de charbons dans des fours grésillants.
Les bâtiments ont des formes vagues. Certains brillent des incendies intérieurs, des flammes rugissant à travers leurs fenêtres. Du bois brisé s'avance comme des os éclatés des toits et des murs creusés par des obus d'artillerie errants.
Au-delà des rues pavées, il y a ce qui était autrefois un parc. Les arbres brûlent comme des torches, les pelouses bien entretenues rongées par l'avance et la retraite des soldats, par les sabots de la cavalerie lourde et la marche des machines.
Les fontaines transformées en trous de tir temporaires sont tachées de rose des corps flottant dans leurs eaux peu profondes. Des statues de vieux héros et de rois emportés par des coups de feu en de vagues silhouettes de pierre gris-blanc.
Au centre du parc, une grande arche. Construite pour commémorer un événement historique oublié depuis longtemps, garnie de bronze vert patiné. De légères lignes de quelque chose d'organique gâchent le marbre blanc comme du lierre rampant.
Mais ce lierre devient épais et nerveux, des palpitations et des renflements, les veines vivantes de quelque chose d'un autre monde pousse dedans et entre les pierres.
Un alphabet de runes luit le long de ses colonnes, à travers son sommet, si horrible qu'elles sont presque vivantes. Elles se tortillent et se tordent sous l'œil, essayant d'échapper à l'emprise de l'examen. Les regarder trop longtemps fait pleurer les yeux, perce le crâne comme une gueule de bois.
Une lumière cramoisie profonde brille du centre de l'arche, illuminant les environs d'une lueur d'un autre monde. Elle ondule comme un mirage de chaleur sur le désert d'été. Elle remplit l'air d'un gémissement perçant qui fait vibrer les molaires et tourner l'estomac.
De cette lumière, des formes émergent dans le monde. Formes profanes et dégoûtantes de chair blanche caoutchouteuse, serres d'os de jais. Reflets moqueurs de corps humains, aussi malformés que les statues fracturées. Leurs hurlements sont le son des âmes torturées qui demandent la libération.
Les escadrons avancent sur le portail à travers l'herbe gorgée de sang, se mettant à couvert où ils le peuvent. Ils tirent sur la foule croissante de créatures, déchirant leur corps, mais les choses avancent toujours. Ils grandissent en nombre, se glissant dans le monde comme des naissances mal préparées.
Les Trollkin tirent leurs armes surdimensionnées, provoquant une tempête de balles lourdes à tir rapide, des pulvérisations titanesques de chevrotine qui pourraient percer des trous dans un cuirassé. Un troll terrible et hurlant jette un tonneau fumant qui vole momentanément le monde du son.
Encore plus de choses viennent. Ils rampent sur les corps mutilés de leurs morts, se précipitant dans la bataille avec les soldats et les trollkins avec une frénésie de serres et de lames de faux.
La bataille se retourne contre eux. Un warjack a son bras arraché et est jeté de côté pour aplatir un groupe de soldats. La cavalerie est embourbée par les dizaines, des chevaux et des cavaliers hurlent alors qu'ils sont déchirés en toute part.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Les parchemins révèlent beaucoup de choses sur qui combattra, qui fuira et qui restera dans la perplexité. Mais les parchemins ne le promettent pas comme état final de quiconque.
-
Dans une ville... :
Des cornes désespérées sonnent la retraite. Des soldats blessés et paniqués reculent de leurs positions, piétinant ceux qui ne peuvent pas s'écarter. Les voix craquantes et les cris de douleur étouffent heureusement le craquement des os cassés.
La foule nouvelle-née a du mal à fuir. Ils deviennent une proie facile pour les bêtes dans leur dos. Le poids presse les corps contre les murs, en fait sortir la vie. Une pluie de sang de ceux à l'arrière se pulvérise sur le reste dans d'épaisses couches de rouges.
Ensuite, quelque chose d'aérien. La lumière déjà faible s'approfondit davantage lorsqu'une grande ombre passe sur le parc. Les courants descendants tourbillonnent la fumée, déchirant un trou ouvert vers le ciel.
Une énorme forme d'armure et de canons se tient au-dessus des têtes, aussi long qu'un cuirassé, avec de grandes turbines agitant l'air. Un klaxon tourne en son sein. Puis, une vague de coups de feu s'allume sur son ventre.
Un chœur hurlant précède le barrage qui rampe sur le sol, cousant une ligne de feu orange à travers les créatures et dans le portail.
Les soldats ci-dessous ne peuvent pas entendre les ordres de leur chef. Ils n'en ont pas besoin. Alors que les canons du vaisseau volant au-dessus font cycler de nouveaux obus, de retour ils ne font qu'un. À travers un champ de terre barattée et de membres épars, ils avancent.
Le roi Julius Raelthorne regarda les vaisseaux khadoréens se déplacer lentement au-dessus de Caspia. Même à une grande distance, il pouvait sentir le coup de poing de leurs canons dans son intestin. Des colonnes de fumée s'élevaient des rues partout où elles volaient.
Il semblait que l'impératrice avait compris son message.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Qu'est-ce qui rend l'impossible possible ? La persévérance ? Le désespoir ? Une pure force de volonté ? Pendant que je vois l'impossible, je vois aussi le possible, et quand les deux se rejoignent, mes visions peuvent changer sans paradoxe ni disparité. Des jours plus étranges peuvent encore être probables.
-
Athanor Locke et Aurora :
« Quelle est cette chose ? », a demandé Aurora. La machine sphérique dominait le cœur du Temple de l'Axiome incomplet, haute comme une maison.
« Des pièces pour environ dix mille couronnes et quelques mois de travail », a répondu Locke.
« Pourquoi voudriez-vous construire cela ? Vous ne pouviez pas connaître Nemo ni ce que je ferais. Je ne savais même pas. »
Locke haussa les épaules. « Je suis mékanicienne. Je devais construire quelque chose.
- Ça semble...
- Cygnaréen. Je sais. J'avais un fournisseur à Corvis pour certains composants. »
« Si cela fonctionne, alors quoi ? », a demandé Aurora.
« Honnêtement, j'espérais que tu répondrais à cette question », a déclaré Locke.
Aurora berça le vaisseau spirituel de Nemo. « Un ancien Ioséen m'a dit que l'esprit de Nemo détenait une clé.
- Ooh, vague. C'est amusant.
- Il a dit que ce serait notre salut. »
« Alors j'espère qu'il avait raison. Nous pourrions utiliser le salut maintenant », a déclaré Locke.
« J'espère aussi.
- Peut-être que Nemo connaît un endroit sûr. Ou a une machine pour survoler le Meredius, loin des infernaux ? », demanda Locke.
Aurora ne répondit pas, leva les yeux vers la grande machine.
« Vouliez-vous, euh, faire les honneurs ? »
Aurora hésita. Elle avait arraché la vie mortelle de Nemo, lui avait refusé la paix. À son réveil, comment réagirait-il ?
Non. Le temps du doute était révolu. Il est mort sur une plaque de métal froide dans le dernier battement du cœur de Nemo.
Aurora plongea la chambre des âmes dans son port en attente.
La lumière a étincelé à travers la machine, faible mais passant au bleu brillant. Une charge statique naquit, étincelant l'armure d'Aurora.
Des éclairs jaillirent de la machine pour ramper le long de l'intérieur du temple sombre.
D'une voix comme la décharge d'une douzaine de chambres d'orage, Nemo parla.
« J'étais. Mort. Je suis revenu.
- Je suis désolée », a déclaré Aurora. « Il n'y avait pas d'autre moyen. »
L'œil mécanique de Nemo se fixa sur elle. « Nous. Devons nous dépêcher. Il y a beaucoup à faire. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Mais même les efforts les plus nobles peuvent échouer. L'étoffe tissée à partir des fils les plus résistants se rompt. Le patchwork de l'Immoren occidental a commencé à faiblir, donnant du sang, du corps et de l'âme dans leurs efforts de défi. Pourtant, la lumière a commencé à briller alors que la plus sombre des étoiles brûlait vivement pour offrir de l'espoir.
-
Asphyxious, Deneghra et Skarre :
« Nous avons récolté les fruits de la Récolte Maléfique. Nos légions grandissent », grinça Asphyxious. « Qu'est-ce qui vous trouble, Ravenmane? »
Skarre fit tourbillonner le sang chaud dans son vaisseau scrutateur. « Thamar ne peut plus cacher son péché. Et j'ai vu ce qui vient ensuite… »
« Que veut-elle dire, mon seigneur ?, a demandé Deneghra.
- Elle veut dire que notre troupeau est menacé.
- Oui, dit Skarre. Ils ne nous laisseront rien.
- Ce n'est sûrement pas une opposition pour Toruk, a déclaré Deneghra.
- Notre Père des Dragons prendra du temps à guérir, a déclaré la liche. Le temps que nous n'avons pas. »
Deneghra fit les cent pas. « Alors, qu'allons nous faire ? »
Asphyxious glissa devant Deneghra et lui caressa la joue avec une griffe de fer. « Ma chère, n'est-ce pas évident ? Nous sauverons les nations des hommes. »
-
Tyrant Xerxis :
Le craquement de ses armes fendant le crâne de la bête était satisfaisant. Il savoura la pulvérisation de son sang non naturel sur le sable ocre.
Ce fut une guerre sans fin. Xerxis l'a trouvée extrêmement gratifiante.
Malgré les récents revers des Western Reaches, le skorne avait trouvé des primes d'esclaves et des conflits. Beaucoup étaient devenus exaltés au combat.
Tous les ennemis n'étaient pas adaptés à l'esclavage à l'est. Dommage, mais l'un ne pouvait pas tout avoir, non ?
Une phalange de Cataphractes à sa droite a encerclé l'une des grandes bêtes de ce nouvel ennemi. Une créature de sang et d'os, ayant beaucoup de membres qui crachaient du sang noir de nombreuses blessures. Xerxis a déplacé sa monture pour les rejoindre, du sang ruisselant de Lamentor.
Son premier coup au sommet de Suruk a éclaté l'un des serres de la chose. La bête battit en retraite, mais il la poursuivit. Son coup suivant écrasa son visage comme un pot en terre. L’excuse de la bête pour sa force vitale s’est infiltrée dans la ruine de son crâne.
Un des extollers, un esprit, s'est approché de lui après la bataille.
« Tyrant, je vous prie de pouvoir parler », a déclaré l'extenseur. Xerxis lui ordonna de continuer avec un geste. « Mes tentatives pour revendiquer les âmes des braves tombés ont été bloquées.
- Comment ça ? », a demandé Xerxis.
« Leurs esprits ne s'attardent pas. C'est comme si ce nouvel ennemi les suçait. »
Un sourire traversa le visage de Xerxis. « Formidable. »
Enfin. Le skorne avait trouvé un autre moyen d'échapper aux tortures du Vide.
-
Ashlynn d'Elyse :
Ashlynn ne voulait pas croire ce qu'elle entendait. Mais le messager, un voyageur indéfinissable avec un accent Llaelais qui, elle a décidé, avait peu de raison de mentir dans une audience avec elle, semblait sincère et sérieux.
« Cygnar et Khador », a-t-il dit à nouveau, « se sont alliés. »
Elle ne pouvait pas se dire qu'elle était surprise. Furieuse, oui. Trahie, oui. Mais elle avait vu suffisamment d'inconstance et d'auto-préservation égoïste parmi les dirigeants des deux pays pour ne plus être décontenancée par tout ce qu'ils pouvaient faire. Surtout aux dépens du Llael.
« Comment avez-vous découvert ces informations ? », a-t-elle finalement demandé.
« Observation personnelle », a déclaré le messager, portant son chapeau comme si la conversation était terminée et qu'il était prêt à partir. « Ce n'était pas différent de voir un dragon à deux têtes. »
« Marchent-ils dans cette direction ?
- Je ne le crois pas. Pas pour le moment en tout cas. Je pense qu'ils sont submergés par l'ennemi commun qui semble descendre sur nous tous. Bien sûr, ils peuvent chercher à vous les faire rejoindre. »
Ashlynn pouvait difficilement imaginer la vulgarité qu’elle apporterait à rejeter une telle offre, mais ce n’était pas le moment d’imaginer sa rage si cela se produisait. Au lieu de cela, elle devait répondre à l'autre demande du messager : un passage protégé vers Leryn.
« Je peux concéder deux combattants pour vous y rendre en remerciement pour les informations », a-t-elle déclaré, même si cela restait coincé dans sa gorge comme deux de trop. « Après cela, vous êtes seul, M. Kyle. »
Le messager hocha la tête avec lassitude en ramassant ses bagages. « Je le suis souvent, madame. »
-
Nemo et Aurora :
Dans les jours qui ont suivi la transcendance mécanique de Nemo, il a appris ce qu'Aurora avait mis de côté pour préserver son existence. L'ensemble des membres de la Convergence avait démoli le milieu après son évasion.
Plus de la moitié sont restés fidèles à l'Iron Mother. Pour eux, Aurora était une traîtresse à leur cause et une traîtresse au Grand Œuvre. D'autres, principalement dans des cellules plus petites en dehors du cercle intérieur, ont cherché à joindre ses forces.
Némo lévita au-dessus d'un planétaire mécanique, un objet céleste de plus parmi tant d'autres. Ci-dessous, des lignes inscrites représentaient Immoren, avec des taches de lumière brillant à des concentrations de forces opposées.
« Elle se rassemble à Henge Hold », a-t-il déclaré.
« Oui. Mère avait des ingénieurs préparant une passerelle pour le transport là-bas. Ce site possède une résonance géomantique unique qui, selon elle, peut accélérer son plan.
- Qui est ?
- Pour amener Cyriss à Caen », a-t-elle dit.
L'esprit de Nemo tourbillonna. « C'est... », il fit une pause, cherchant le mot juste, « ambitieux.
- Les premiers tests étaient prometteurs. La porte fonctionne. Elle l'aura bien gardée pour le transport vers le Henge.
- Nous avons besoin de cet appareil. »
« Qu'est-ce que vous prévoyez ? », demanda Aurora, sceptique.
« L'acquisition de la porte, si elle fonctionne vraiment, représente la meilleure possibilité de survie.
- Pensez-vous que son plan fonctionnera ?
- Non. Pas comme elle l'envisage. Une inversion serait peut-être possible », a déclaré Nemo.
« Vous voulez faire passer les gens par la porte », a-t-elle déclaré.
Nemo pivota, étudiant le planétaire. « Au-delà. Mais pas seulement les gens. Le vide au-dessus est une mer inconnue, qu'ils ne peuvent traverser sans navire.
- Combien de personnes... »
Il la coupa. « Tous, si je le peux. Sinon, autant que possible. Toutes les ressources dont vous n'avez pas besoin pour capturer la porte doivent adapter vos machines. Préparez vos agents dans d'autres villes pour guider les réfugiés. Ceci est le nouveau Grand Labeur. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Le monde est devenu fini, mais les façons dont il change sont infinies. La prévisibilité a disparu, comme beaucoup l'ont prédit. Cependant, les attentes persistent, même dans l'imprévu.
-
Ashlynn d'Elyse :
« Je n'ai pas de noms », a expliqué Vayne di Brascio. Le mage et Marie Aguillon se tenaient derrière Ashlynn sur l'un des balcons du palais donnant sur les rues de Merywyn. Elle leur tourna le dos, comme si elle scrutait la ville en contrebas à la recherche des déserteurs.
Marie jeta un coup d'œil à Vayne, qui haussa simplement les épaules. Ashlynn semblait être devenue insensible à la mauvaise nouvelle ; elle leur avait peu parlé de l'alliance entre Khador et Cygnar. Pourtant, cette nouvelle - que l'armée organisait secrètement des vols depuis le Llael - la fit trembler de rage.
« Nous pourrions les arrêter », proposa Marie, mais Ashlynn leva une main pour la faire taire.
« Dis-moi le reste. » La Lame de la Reine mordit chaque mot en parlant.
Vayne s'éclaircit la gorge. « Le reste, ce n'est qu'une rumeur. Pourtant, beaucoup le croient. »
« Les soldats emmènent nos citoyens à Henge Hold », a coupé Marie.
« En Cygnar », a déclaré Vayne en assistance.
« Et à partir de là, l'histoire dit qu'ils quittent Immoren pour être sauvés de cette invasion. »
Vayne a déclaré : « Mais cela n'est pas confirmé, bien sûr. »
Ashlynn se tourna vers eux ; son visage était calme, mais ses yeux brûlaient. « C'est ce vieil homme. L'ermite. Il pense qu'il est un berger en quelque sorte, et il répand la peur pour convaincre les gens de le suivre. »
Vayne se lécha les lèvres et toucha son magelock. « Voulez-vous que je le trouve? »
-
Tristan Durant :
La ville était debout, mais la terre était en train de mourir. Chaque jour, des réfugiés venaient à Sul de villages oubliés du Protectorat. C'étaient les survivants. Beaucoup trop de gens étaient tombés.
Le souverain Tristan Durant a essayé de leur offrir de l'espoir, mais le sien a décliné. Chaque jour, des forces infernales frappaient Sul, testant les défenses de nouvelles façons. Elles ont attaqué les murs et ont émergé à l'intérieur, aidés par des cellules de sectateurs.
La terre puait les morts brûlants. Les masses fatiguées, affamées et non lavées ont reçu des lances et on leur a dit de se battre si elles pouvaient encore se tenir debout. Dehors, des colonnes de cavalerie flamboyantes parcouraient les hordes, mais moins revenaient chaque nuit.
Son masque était étouffant. Il l'a retiré pour faire face à la foule désespérée en-dessous.
« Soyez joyeux », a déclaré Tristan, « car ceux que nous voyons de l'autre côté ne sont pas morts de la faim de l'ennemi, mais de la leur. Leurs âmes sont intactes, prêtes à voyager vers la Cité de l'Homme. »
Des sanglots ont ravagé les mères, les orphelins et les veufs parmi la foule. Certains s'accrochaient aux mains des morts rassemblés qui bordaient la rue sous les marches du temple.
« Nous sommes abandonnés », a crié un homme. Une escouade d'Exemplars l'a tiré de la foule pour son hérésie.
« Nous ne le sommes pas ! », appela Tristan au-dessus des cris. « Menoth nous a fait de nombreux cadeaux. La Loi, le mur, la gerbe de blé et la flamme. Mais surtout, son plus grand cadeau pour nous est l'un l'autre. Aucune ombre ne peut surmonter une telle lumière. »
Il a étendu ses bras pour englober tous les rassemblés. « Beaucoup se sentent seuls, qui vivent dans des moments comme ceux-ci. Mais nous ne le sommes pas ! Accrochez-vous les uns aux autres, partagez la flamme de votre gentillesse et de votre force. Ensemble, nous sommes plus forts que quand nous sommes seuls. »
Tristan a prononcé une bénédiction pour les morts, les remerciant pour la vie qu'ils ont partagée avec ceux qui sont restés. Il a encouragé leurs esprits à passer dans le monde suivant et a terminé par des mots remerciant Menoth pour le don de vie qu'il a accordé.
Alors qu'ils transportaient les corps pour incinération, Tristan Durant a vu que ses paroles en avaient réconforté certains. Ils essuyèrent leurs larmes, avaient une lueur d'espoir.
Il souhaitait pouvoir dire la même chose de lui-même.
-
Asheth Magnus et Oleg Strakhov :
L’arrivée de Khador à Caspia leur a donné une chance. Quelques jours plus tard, des péniches remplies de mercenaires rhuliques font leur apparition sur la Rivière Noire. Trollkins, ogruns, nains et les armées de deux royaumes sont descendus dans les rues de la grande ville, luttant contre une marée sans fin.
Depuis le haut, les vaisseaux cygnaréens et khadoréens ont réduit des blocs entiers en cendres. Les machines volantes étaient de puissants outils, mais elles ne pouvaient pas être partout. Au moment où un soutien aérien apparaissait, il était souvent trop tard pour faire la différence.
Pour chaque force qu'ils écrasaient, cependant, une nouvelle se levait pour prendre sa place. Magnus avait affronté plusieurs fois les mêmes chefs, les maîtres. Peu importe à quel point ses blessures étaient dévastatrices, le foutu maître réapparaissait.
Ses forces, un mélange de mercenaires, de cygnaréens et de trollkins avaient fusionné avec les Assault Kommandos de Strakhov. Ils se sont frayés un chemin jusqu'au Château Raelthorne rue par rue, abattant les infernaux tout le long du chemin. Leurs pertes étaient importantes ; à chaque mur, Magnus tenait un décompte des morts.
Quand ils sont arrivés aux portes du château, Strakhov l'a tiré de côté.
« Mes Maraudeurs peuvent franchir la porte. Après cela », il a étendu ses mains, « plus de charbon.
- Faites-nous entrer. Julius ne voudrait pas qu'ils éraflent ses sols, de toute façon. »
Le Khadoréen sourit et ferma les yeux, instruisant ses warjacks. Magnus avait déployé ses soldats pour les protéger. Ce ne serait pas calme.
« Prêt », a déclaré Strakhov.
« Préparez-vous à une attaque », a déclaré Magnus. « Un gallon de vyatka pour le plus de morts. »
Ils n'ont pas eu à attendre longtemps. Le grondement des béliers des Marauders sur la porte a attiré les infernaux comme des mouches vers un cadavre. Des pâles Grievers ont envahi le parvis, des orifices en forme de bouche battant avidement l'air.
« Volée de tirs », cria Magnus. Il a tiré dans l'essaim qui s'approchait, soufflant un Griever telle une viande sanglante.
Des fusils ont craché et des grenades ont volé sur les infernaux. Ils sont revenus en vomissant des flots de bile corrosive et brûlante. Les soldats de Magnus sont morts en hurlant.
Lorsque la fumée s'est dissipée, des dizaines de créatures infernales reposaient mortes. Le reste fila en retraite.
« Presque terminé », a crié Strakhov.
Il était temps, Magnus avait envie de crier. Mais ce qu'il a vu a figé les mots dans sa gorge.
Les Grievers étaient l'avant-garde d'une force massive composée de hurleurs humanoïdes, de personnages en robe et d'énormes bêtes qui défiaient la raison.
Il y en avait trop pour les compter.
-
Asheth Magnus et Oleg Strakhov :
« Dans le palais », cria Magnus. Il s'est appelé une carte mentale des lieux, essayant de se souvenir des itinéraires les plus rapides vers la salle du trône. « Prenez la cage d'escalier est après la barbacane ! »
Les survivants se sont précipités à l'intérieur. Comme ultime barrière, Strakhov a écrasé ses Marauders épaule contre épaule dans la porte.
Ils traversèrent l'intérieur du château étrangement silencieux, des bottes claquant contre les sols immaculés. Un groupe de cauchemars hurlants leur sauta à la gorge.
Tout le monde n'était pas assez rapide pour les devancer. Des soldats sont tombés sous le hurlement des hurleurs. Des trollkins se tournèrent pour faire face à la foule, achetant le temps du repos avec leurs morts héroïques. Quand Magnus est finalement entré dans la salle du trône et a barré la porte, ils étaient descendus en nombre au niveau du peloton.
La porte frissonna sous un choc massif. Magnus recula, nivelant son pistolet à dispersion. Il pouvait entendre le grattage des serres de l'autre côté.
« Cela ne tiendra pas », a déclaré Strakhov, en amorçant sa carabine.
Le cri aigu de machines sauvages retentit au-delà de la porte. Il s'est mélangé aux cris des infernaux dans un chœur infernal, entraîné par le battement du métal et de la chair. L'air a commencé à puer le sang répandu, le métal chaud et les fumées étouffantes.
Magnus attendit que les sons se soient estompés avant de regarder dans le couloir. Des cadavres infernaux jonchaient le sol, leur sang souillé tachant les tapisseries royales. Ils avaient été déchirés de part en part.
« Gardez cette pièce », dit Magnus. Le lieutenant Harcourt se déplaça pour obéir. Magnus et Strakhov se dirigèrent, armes prêtes, vers la fenêtre la plus proche.
Dans la ville en contrebas, des lumières vertes brillaient. Des dizaines de bonejacks et de helljacks, accompagnés de foules puantes d'esclaves, coulaient dans les rues.
Incroyablement, les Cryxiens semblaient inverser la tendance. Les morts-vivants ont repoussé la vaste horde infernale, la coupant dans des rues sans issue. Bien que les Cryxiens aient subi d'immenses pertes, il semblait qu'ils gagnaient la bataille de l'usure.
« Les âmes », chuchota Magnus.
« Les morts les affament », a déclaré Strakhov. « Ils ne peuvent pas consommer quelque chose qui n'est pas là. »
Deux formes plongèrent en vue. Un roi noir, accompagné de sa princesse noire, chevauchant des ailes d'ombre et un léviathan pourri de chair et de métal.
Asphyxious et Deneghra, depuis le haut, déversèrent de la magie sur leurs cibles infernales.
Strakhov sourit. « Nous devons informer Irusk et Grundback. Cryx nous a donné une chance de conduire ces choses hors de Caspia. Ne la perdons pas. »
-
Asphyxious, Asheth Magnus et Gurvaldt Irusk :
Asphyxious descendit, un ange gardien noir, vers la foule mortelle émerveillée. S'il avait eu la chair pour sourire, il n'aurait pas pu cacher son plaisir. D'un coup de lame, il fit un geste à travers une mer de soldats vêtus de rouge et de bleu.
« N'ayez pas peur », a déclaré Asphyxious, sa voix tonitruant sur la place Caspienne, « car je suis miséricordieux. »
Plusieurs warcasters hagards se sont approchés. Asphyxious reconnus d'anciens rivaux qu'il avait affronté maintes et maintes fois. Irusk était là. Le vieux Asheth Magnus. Ils étaient méfiants. Le poids des Cryxiens derrière lui, sa foule de thralls et de 'jacks sifflants, était difficile à ignorer.
« Pourquoi ? », était le seul mot d'Irusk.
Asphyxious le regardait d'un œil néfaste. « Êtes-vous perdu? Votre impératrice doit être inquiète. »
« Pourquoi ? », répéta le warcaster avec plus de force.
Magnus alluma une allumette et la porta à un cigare. « C’est un stratagème. Doit être. »
« Non, ni un stratagème ni un complot. Un acte de pitié. Un gage aux mortels grouillants », a déclaré Asphyxious, « que toutes les créatures infernales périront à notre commandement sans âme. L'humanité a aujourd'hui un nouveau sauveur. »
Magnus s'avança alors, son œil valide creusant dans celui d'Asphyxious. Des nuages de fumée de cigare bleu s'échappaient de sa bouche.
« Tu as oublié quelqu'un », grogna-t-il. Le mercenaire ne montra aucune hésitation ni aucune crainte alors qu'il fit face au seigneur-liche.
« Qu'est-ce que vous signifiez ?
- Vous n'êtes pas tous sans âme. » Magnus tapota le cadre en fer noir d'Asphyxious avec sa propre main de mécanicien. « Ce n'est peut-être pas ici. Mais c'est quelque part. Peut-être un endroit difficile à trouver. Mais après aujourd'hui, ils chercheront. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Les jours se sont transformés en semaines, les semaines en mois, et les marées de bataille ont reflué et ont traversé les Royaumes de Fer. Comme la rébellion qui a façonné cette terre, des alliances entre des parties improbables étaient nécessaires pour maintenir l'étincelle d'espoir.
Les vivants et les morts se sont battus ensemble contre les infernaux. Les Blackclads avaient du mal à garder leurs terres sauvages. Mon peuple a conclu de bonnes affaires avec nos rivaux amers. Pendant un certain temps, au moins, il semblait qu'il pourrait y avoir une chance de retenir l'obscurité.
-
Ashlynn d'Elyse :
Ses alliés les plus proches étaient partis et Ashlynn était seule.
Elle avait envoyé Marie Aguillon et Vayne di Brascio faire un travail auquel elle ne pensait plus pouvoir faire confiance, même à ses officiers les plus hauts gradés : mettre fin au soutien militaire visant à transformer les citoyens du Llael en réfugiés.
À part cela, ils ont reçu l'ordre de mettre chaque âme Llaelaise en sécurité.
Y compris eux-mêmes.
Il était tentant de permettre à Vayne de rechercher ce soi-disant ermite qui était la voix du destin et de l’obscurité dans tout l’immoren occidental, puis de mettre un terme sanglant aux visions du vieil homme.
Je parie que vous ne verriez pas celui-là venir, pensa-t-elle.
Mais finalement, elle savait que ce serait tuer un prophète d'avoir osé prophétiser. Ce ne sont pas les mots de l'ermite qui poussaient même les fanatiques les plus patriotiques à fuir leur patrie ; c'était les monstruosités bavardes et asservissantes descendant sur eux qui en faisaient cela.
Le palais était maintenant douloureusement silencieux alors qu'elle se dirigeait vers la salle du trône de la reine. L'agitation normale des domestiques et des gardes royaux s'était réduite à un silence tremblant de soldats isolés, trop dévoués ou trop effrayés pour quitter leur poste.
Alors qu'elle montait la cage d'escalier, elle entendit un bruit provenant des portes : le grondement d'horreurs affamées qui pouvaient sentir les âmes à l'intérieur. Elles étaient sans peur, sans prudence, et chaque fois qu'elles franchissaient les murs, elles étaient détruites - mais pas avant d'emmener avec elles des âmes de soldats.
Lorsqu'elle entra dans la salle du trône, elle sut instantanément que Kaetlyn de la Martyn pouvait également entendre ces cauchemars infernaux: les larmes sur les joues de la jeune reine témoignaient de son fatalisme.
« Ma Reine », dit doucement Ashlynn, « J'ai bien peur qu'il soit temps. »
« Ce que vous voulez dire, c'est 'il y a du temps' », a répondu Kaetlyn. « Nous n'avons nulle part ailleurs où être. »
Ashlynn secoua la tête. « Nous… vous l'avez. Un endroit sûr. L'armée conduit notre peuple à Henge Hold. De là, ils voyagent hors de la portée des monstres. »
« J'ai déjà entendu ce vol de fantaisie. C'est probablement un complot du protectorat ou une astuce de Skorne.
- Si...
- Je ne quitterai pas notre terre. » Kaetlyn resserra sa prise sur les bras de son trône comme si Ashlynn voulait la détacher du siège. « J'ai confiance en votre âme et en la mienne. »
« Où va la reine, va donc la Lame de la Reine", a déclaré Ashlynn. Elle a presque souri ; elle imaginait qu'elle ressemblait à Vayne. « Au moins, ce serait mon hypothèse. Je suis aussi nouvelle dans ce domaine que vous.
- Alors nous sommes ensemble ? »
Ashlynn hocha la tête. « Bien sûr, ma Reine. Jusqu'à la fin. »
La reine soupira. « Pourquoi tout doit-il toujours être la vie ou la mort ?
- Parce que », répondit Ashlynn, « c'est tout ce qu'il y a jamais.
- Est-ce vraiment ce que vous croyez ? » Les yeux de la reine s'emplirent davantage. « À quand remonte la dernière fois que vous avez ressenti le bonheur, ma Lame ? Ou honnêtement apprécié la vie ? »
Ashlynn a sorti son estoc - l'épée à deux mains que son père avait appelée Almace qu'elle avait renommée Revanche - et l'a brandie pour l'inspecter. Les hurlements de monstres et d'hommes transformés en monstres résonnaient depuis les portes du palais. Elle regarda sa reine.
« Juste maintenant », dit-elle.
-
Supreme Archdomina Makéda et Incissar Vyros :
La fière armée des Étendues Occidentales s'est rassemblée à la frontière d'Ios. Les rangs se trouvaient dans une position parfaite, des blocs encadrés de cataphractes et de prétoriens. Les bêtes de guerre restaient immobiles, attelées sous la volonté de leurs maîtres.
C'était un rassemblement suffisant pour faire trembler les Ioséens dans leur forteresse blanche. Des milliers de personnes seraient fières de mourir au commandement de Makeda, de se jeter contre les Ioséens dans une vague de chair et de lames.
Mais la Supreme Archdomina se tenait sous une bannière de paix.
Un hôte Ioséen est sorti de la forteresse à cheval.
« C'est l'Incissar Vyros », a déclaré l'esclave Ioséen qui se tenait à côté d'elle. Il était un prix arraché à la guerre avortée de Makeda avec les Ioséns qui était maintenant son traducteur. « Le dirigeant de la Dawnguard. »
Les guerriers de Makeda ont fait place aux Ioséens. Ils restaient méfiants, les mains sur leurs grandes épées, alors qu'ils approchaient.
L'esclave a parlé. Makeda comprenait la langue, mais voulait que son homologue entende ses mots dans sa propre langue.
« La suprême Archdomina Makeda de l'Empire Skorne vous offre la sécurité pour ce conseil », a déclaré l'esclave.
« N'a-t-elle pas perdu assez de soldats en nous combattant ? », Lui demanda sèchement Vyros. « Ou vient-elle chercher notre miséricorde ? »
L'Incissar la regarda de son œil survivant.
« Dites-lui que l'Empire Skorne est venu avec une proposition », a-t-elle déclaré. Pendant que son esclave traduisait, elle étudiait Vyros, le jugeant à sa posture. Un combattant qualifié, sans aucun doute, mais il s'ennuyait avec une lassitude qui trahissait de longues journées à lutter contre leur nouvel ennemi mutuel.
« Ici pour demander la libération des prisonniers skornes ? Dites-lui qu'elle venue est trop tard. Ils sont morts depuis longtemps. »
Elle choisit soigneusement ses prochains mots. Ils devaient guider l'Ioséen vers la fin souhaitée mais ne pas révéler ses véritables objectifs. Le traducteur a lentement transmis son message.
L'esclave a commencé. « Les esprits du vide parcourent le monde sans discrimination dans leur faim. Ils se trouvent dans nos exploitations occidentales et, nous supposons, parmi les vôtres. Nous avons versé beaucoup de sang les uns des autres, mais c'était le sang des vivants. Pas la crasse de ces bêtes. »
« Demande-t-elle à s'abriter à Ios ? Jamais », a déclaré Vyros.
« Makeda demande ceci : permettez à l'armée des Étendues Occidentales de se battre avec votre peuple. Laissez-la unir ses forces aux vôtres, afin qu'il y ait suffisamment de survivants des deux côtés pour reprendre un jour notre honorable conflit. »
Vyros se renfrogna. « Une absurdité totale », a-t-il dit.
Makeda a instruit son esclave. Ses mots ont choqué l'Ioséen, l'ont fait balbutier.
« Makeda, euh, offre ce gage en signe de sa digne intention », a-t-il déclaré.
Elle fit un geste et les files de prétoriens se séparèrent.
Les Taskmasters ont mené des chaînes d'Ioséens captifs à travers les brèches. Ils regardaient la forteresse éloignée avec envie.
« Tous les butins de notre guerre sont revenus sous votre contrôle », a expliqué son traducteur. Bien qu'il n'ait rien dit, l'orateur asservi regarda Vyros avec désespoir.
Vyros se frotta le menton. « Et si je refuse? »
Makeda répondit. La gorge du traducteur se mit à trembler en déglutissant.
« Elle dit qu'à la lumière de ce nouvel ennemi, s'occuper de tant d'esclaves est impossible et qu'elle devrait en disposer. »
Makeda se pencha en arrière et écarta les mains. Dans la langue Ioséenne, elle a parlé pour elle-même.
« Avons-nous un accord ? »
-
Asphyxious :
Asphyxious prenait un grand plaisir au moment de la disparition de son ennemi. Grâce à son lien avec ses helljacks, il pouvait sentir la chair pulvérisée des infernaux et des sectateurs céder sous leurs serres. Il pouvait voir les esprits fracturés souffler des corps comme de la fumée.
De l'ouest de Caspia à Ord, le seigneur-liche était un ange qui frappait contre les infernaux. Les vivants ne pouvaient que suivre sa trace comme des chiens charognards, témoins de son nombre croissant de victoires.
Deneghra a fait descendre sa bête nécrotique pour le rejoindre.
« Quelles nouvelles, sorcière ? »
Elle a fait un geste vers l'ouest. « C'étaient des éclaireurs pour un plus grand groupe à l'extérieur de Tarna.
- Comment va Skarre ?
- Ravenmane a des navires sur la Langue de Dragon. Ils sont prêts à fournir un appui-feu et des renforts. »
« Ne gardons pas nos ennemis en suspens », a déclaré Asphyxious. À son skarlock Vociferon, il a donné l'ordre pour ses esclaves de nettoyer les traînards, et il a amené ses helljacks à ses côtés.
Une autre victoire l'attendait.
Il a marché sur Tarna à travers une terre anéantie. Les corps des victimes des infernaux jonchaient la campagne, fruits trop mûrs d’une moisson oubliée. Les coquilles des villes sur la route étaient vides. Des épaves inertes de warjacks Ordiques et du Creuset, leurs contrôleurs morts depuis longtemps.
Quels imbéciles ces mortels, pensa-t-il. Les vivants n'avaient aucun espoir de victoire contre un tel ennemi. Seul un aussi parfait que lui pouvait rêver de triomphe.
Alors qu'il approchait de la ville, toute l'ampleur de la force infernale se déploya devant lui.
Leur présence a assombri le monde, diminuant sa couleur et sa lumière à un gris terne. Ils ont griffé et se sont précipités sur les murs de Tarna. Au-dessus, un prêtre a exhorté les gardes de la ville à continuer de se battre, tandis que deux avatars incandescents de Morrow ont cogné les bêtes comme des papillons rendus ivres de lanternes.
Asphyxious a repéré sa cible au cœur des infernaux. Une tour vivante de chair couronnée de fumée. Un de leurs maîtres, un personnage surgissant vêtu de fer noir. Dans son geste silencieux, toute l'armée des infernaux a déferlé contre les défenses de Tarna.
Là était son prix. Laissez les infernaux affronter la puissance d'un dieu non vivant.
Asphyxious et ses helljacks ont chargé dans les infernaux. Ses machines ont piétiné pour lui ouvrir un chemin sanglant. Toutes les créatures qui ont survécu à l'assaut ont trouvé leur fin au fil de Daimonion.
Il n’a pas attendu les canons de Ravenmane ni Deneghra et leur armée d’esclaves. Il saisirait cette victoire avec ses propres griffes de fer.
La charge tête baissée l'a réuni, lui et le maître.
« Tourne-toi et fais face à ta destruction », cria-t-il, « car tu affrontes un seigneur-liche du Père des Dragons ! »
Un de ses fléaux surdimensionnés a fouetté, éclatant son champ de puissance et écrasant Asphyxious en arrière.
Deneghra a volé à Tarna, bien au-dessus du champ de bataille. Elle regarda avec une horreur muette en-dessous un énorme infernal lancer un assaut contre Asphyxious. Le seigneur-liche a riposté avec un assaut de magie noire, ses helljacks et sa lame, mais l'infernal n'a cédé aucun terrain.
Elle a plongé pour apporter de l'aide alors que le fléau de l'infernal rattrapait le corps bosselé d'Asphyxious. Des morceaux ont brisé son corps. Une autre frappe et son crâne blanchi a été arraché. Un dernier coup, et l'infernal a pulvérisé le corps du seigneur-liche pour le mettre au rebut.
Les helljacks d'Asphyxious sont devenus inertes.
-
Tristan Durant :
Tristan Durant passa une main dans ses cheveux alors qu'il étudiait le grand livre devant lui. Le parchemin détaille les décès récents nécessitant des rites finaux.
C'était beaucoup trop long.
Des noms de villes entières ont été écrits, avec peu d’art ou de soins, un autre décompte de victimes pour croiser son chemin.
« Qu'est-ce qui vous dérange ? », A demandé Nadira Ad-Bukhari. La moine idrienne de l'Ordre du Poing avait pris la charge de son garde personnel, surveillant Tristan de jour comme de nuit.
Il la regarda, chassant ses pensées troubles. « Rien. Un peu de comptabilité. »
Elle l'étudia, épluchant un clou avec un couteau court. « Des livres gênants, Sovereign ? Vous jurez sous votre souffle lorsque vous les lisez. »
Tristan enroula le rouleau et le repoussa dans son étui. « On pourrait appeler ça un ... montant déséquilibré. »
Quelques jours plus tard, ils ont de nouveau marché parmi les gens. Les survivants de l'extérieur, les réfugiés qui ont fui la menace infernale envahissante, ont atteint l'ourlet de sa robe. Ils ont pleuré et supplié pour son aide.
L'escorte de Tristan écarta une autre main. « Il y en a plus que d'habitude. »
« Beaucoup », dit Tristan, la voix étouffée par son masque. « Les infernaux ont atteint les Collines d'Erud.
- Kreoss et Feora défendent la ville, a déclaré Nadira.
- Mais pas les gens. »
Le couple a atteint les marches du temple où il devait effectuer un autre rite funéraire.
Tristan baissa les yeux sur la congrégation. Âmes sales, sanglantes et désespérées, tous leurs yeux brillants se tournèrent vers lui pour espérer. Peu importe la profondeur qu'il atteignait, il ne pouvait rien trouver à leur offrir.
Il était silencieux, pensif, puis il a parlé.
« Soyez joyeux », commença Tristan avec des mots familiers, « car ceux que nous voyons de l'autre côté ne sont pas morts... »
Sa voix vacilla. La cérémonie ne suffisait plus.
Tristan s'éclaircit la gorge et recommença.
« Votre famille et vos amis ne sont pas morts en vain. Ils se sont donnés pour vous montrer, nous montrer, que notre salut ne repose pas derrière des murs de pierre ou dans de vieux mots. Ils se sont sacrifiés pour que nous puissions tous vivre encore. »
Les Exemplars dans la foule s'agitaient.
« J'ai entendu parler, comme nous tous, de ceux des villes qui cherchent des réfugiés. Bien que leur dieu ne soit pas le nôtre, ils offrent espoir et miséricorde là où il n'y en a pas. Ils nous exhortent tous à les rejoindre ! » Le volume de Tristan a augmenté jusqu'à ce qu'il criait à la foule.
« J'ai vu trop de veuves et d'orphelins », a-t-il crié, « trop d'âmes abandonnées ! Je vous en prie tous, s'il y a de l'espoir, vous devez le saisir. S'il y a de la survie, vous devez la poursuivre ! Ne laissez pas ce moment vous échapper ! »
Nadira le saisit par le coude.
« Voulez-vous mourir ? », siffla l'Idrienne à son oreille. Déjà, les Exemplars se frayaient un chemin à travers la foule vers lui.
Tristan se tourna vers elle. Son masque était trop lourd. Cela a toujours été le cas.
« Non », dit-il. « Je veux qu'ils vivent. »
-
Aurora :
Pendant des semaines, Aurora était en état d'alerte élevé alors que sa mère envoyait des attaquants contre ses rangs croissants. Afin que les ingénieurs et les prêtres puissent continuer leur travail désespéré, elle a patrouillé le ciel dans une veille constante. Mais maintenant, elle avait froid et était épuisée par tant de jours passés en l'air.
C'était près du crépuscule, et Aurora s'était préparée à retourner au temple quand une forme irrégulière apparut à l'horizon. C'était comme un serpent ailé, volant de façon erratique sur des ailes à moitié brisées. Il est descendu brusquement et s'est écrasé au sud du temple parmi les arbres.
Elle a demandé à ses cohortes de Clockwork Angels de garder leurs distances et a volé jusqu'à l'endroit où la chose était tombée. Des branches cassées s'accrochaient à un corps de viande en décomposition et de métal terni. Son visage ressemblant à un crâne mâchonna faiblement l'air.
La silhouette d'une femme était affaissée sur le dos, serrant quelque chose contre sa poitrine.
« Qui êtes-vous ? », demanda Aurora.
La femme leva les yeux, son cadavre était blanc. « Je cherche Ghil Lucant. Mortenebra a dit qu'il pourrait être ici. »
Le nom évoque des histoires de la jeunesse d’Aurora. Les fables sombres d'Axis lui parleraient des premiers jours de la Convergence.
« Vous ne le trouverez pas ici », a-t-elle répondu, en gardant sa lance thermo-conductrice au niveau du cœur de la femme.
« S'il vous plaît. Il a besoin d'aide », a supplié la femme.
Aurora regarda la monture de l'étrangère. « Quelle que soit cette chose, vous ne trouverez pas d'aide ici. »
« Non », dit la femme. Elle a révélé sa cargaison: un crâne blanc blanchi avec un oculaire boulonné sur une douille. Elle tenait également un petit bijou, comme du verre volcanique encadré de fer noir.
La façon dont elle tenait les objets rappelait à Aurora le vaisseau de l'âme de Nemo.
La femme dit : « Je vous amène le Lich Lord Asphyxious et je vous prie de m'aider à le restaurer. »
-
Tristan Durant :
Une foule sale et calleuse s'est traînée jusqu'à la porte ouest de Sul. La poussière des marches et la fumée des bûchers souillaient leur peau. Quelque chose de beaucoup plus profond tachait leur esprit.
Les pertes. Tellement empilées si haut qu'elles ont courbé le dos des plus forts d'entre eux.
Tristan marchait au cœur de ce troupeau. Beaucoup d'yeux le regardaient, luisants et impatients. Ces yeux des sauvés regardant le sauveur.
Ils se sont approchés du mur extérieur, où un cadre d'Exemplars et de Flameguards a attendu. À califourchon sur son cheval, Feora était couronnée de feu et de gloire. L'intercesseur Kreoss manquait de son ostentation mais l'a compensé par sa présence d'acier.
Feora a parlé avant que Kreoss ne le puisse. « Vos compagnons ont l'air fatigués, Durant », dit-elle. « Peut-être devraient-ils retourner chez eux et se reposer. »
« Nous partons, Feora », a-t-il dit, se dirigeant doucement vers l'avant. « Tu sais pourquoi. »
« Histoires de bouches d'hérétiques ? Nous attendions mieux de vous. »
Tristan saisit Veritas. Le poids des gens derrière lui était écrasant. « Et nous de vous, ma dame. »
Feora a stimulé sa monture, invoquant des flammes de son harnais. Une couronne de feu s'anima sur sa crinière et sa queue.
La prêtresse et protectrice de la Flamme est montée à sa rencontre. La puissance de la poigne de fer des scrutateurs attendait derrière. C'était une union impossible, forgée par ses propres actions.
« Tu ne conduiras pas mon peuple à la mort », gronda-t-elle.
« Toute vie appartient à Menoth », dit une autre voix, lourde comme la pierre, qui résonnait des murs mêmes de Sul.
Le haut paladin Dartan Vilmon a émergé de la foule aux côtés de Tristan, son épée brillant dans ses mains.
Des dizaines d'autres paladins se sont avancés, se déplaçant parmi la foule.
Les yeux de Vilmon se fixèrent sur ceux de Feora. « Vous ne faites de mal à personne aujourd'hui, prêtresse. »
Le warcaster Durst s'est avancé sur l'autre flanc de Tristan, le regard dur comme du silex. De lourds warjacks se pressèrent sur leurs côtés, créant un mur de fer.
Feora regarda silencieusement le haut paladin pendant un moment. Tristan pouvait la sentir évaluer et calculer leurs deux forces.
À voix basse, elle a demandé: « Est-ce ce que vous voulez ? »
Le visage de Dartan Vilmon se fendit avec un sourire.
-
L'Ermite de Henge Hold :
La triste vérité du monde est la suivante; aucun héros ne vit pour voir la fin de son histoire. Certains doivent disparaître dans le monde au-delà, ne sachant pas si leurs actions ont ajouté plus de bonté ou de misère au décompte final.
Pire encore, d'autres survivent à leur moment, ce moment où ils ont eu la chance de sauver le monde. Ils doivent supporter les fantômes de tous ceux qu'ils auraient pu sauver, et ne l'ont pas fait, les appelant dans leur sommeil.
-
Ashlynn d’Elyse :
Ashlynn d’Elyse avait depuis longtemps décidé que ses derniers instants ne se passeraient pas dans la peur. Pourtant, alors que les horreurs cauchemardesques avec des bouches baveuses et remplies de crocs envahissaient les couloirs du palais de la reine, elle devait se rappeler avec force cette décision.
Tant de sang. Bleu profond des monstres infernaux, rouge vif des soldats Llaelais. Tout cela s'est renversé pour les raisons les plus brutales. Pas pour la terre, pas pour le patriotisme, pas pour le pouvoir, pas pour la vengeance. Tout cela s'est répandu pour la soif de sang. Un empressement à tuer.
Les infernaux envahisseurs fendirent les hommes ouverts comme s'ils avaient des coutures. Ils ont dévoré des hommes comme de la viande sur un bâton jusqu'à ce que ces hommes se crient à mort, regardant des membres avec de vieilles cicatrices familières de leur enfance mâchées en pulpe.
Ils étaient complètement dépassés, Ashlynn le savait déjà. Et pour toutes les fois où elle avait reconnu que la mort était inévitable pour tout le monde et qu'elle y ferait face avec un état d'esprit spécifique, elle ne pouvait pas le trouver maintenant. La spéculation était enfin devenue réalité.
Elle était sur le point de mourir.
La reine a pleuré quand Ashlynn a barré la porte de la salle du trône. Cela ne retiendrait pas les tentacules et les griffes et les bouches comme des abîmes bordés de crocs, mais cela leur donnerait une autre minute pour prier pour la moindre douleur en abandonnant leur vie pour Llael.
« Vous savez, ma Reine », dit-elle à Kaetlyn de la Martyn, « vos larmes vont juste rendre ma mort pire. »
La reine s'étouffa mais hocha la tête, tremblante en séchant ses yeux avec le dos d'une main. Ashlynn a été surprise de voir une mince dague dans cette main.
« Est-ce pour eux », a-t-elle demandé, « ou pour nous ? »
« Pour moi », a admis Kaetlyn. Elle essaya de sourire. « Je sais que c'est une manière lâche et en-dessous de toi, ma Lame. Mais je suis terrifiée. »
Ashlynn ne pouvait pas discuter comme une forte clameur de tueurs qui approchaient se levait de l'autre côté des grandes portes.
« Ils sont là. »
Kaetlyn grogna, la tête en arrière, les yeux fermés. « Je souhaiterais que je sois allé à Henge Hold. »
Ashlynn s'est mordue la langue ; humilier sa reine pour de tels mots dans ces derniers instants ne soulagerait pas la terreur de la jeune femme. Elle ne pouvait offrir qu'un réconfort différent.
« Je vous dirai quand. »
« Merci, Ashlynn », chuchota Kaetlyn. Ashlynn ne se souvenait pas d'avoir entendu la reine prononcer son nom depuis son accession au trône.
« Vous êtes la bienvenue, Kaetlyn », répondit-elle.
Quelque chose a explosé contre les portes.
« Préparez votre lame », a déclaré Ashlynn. Elle leva son estoc et prit une position de combat pour faire face à tout ce qui passerait. Derrière elle, la reine murmura une prière. Quand Ashlynn a jeté un coup d'œil en arrière, elle a vu Kaetlyn appuyer le bord de son poignard contre sa propre gorge.
Les portes étaient ébranlées dans leurs cadres alors que quelque chose d'énorme et de lourd s'y écrasait.
« Au revoir, ma Reine », a déclaré Ashlynn.
Kaetlyn a dit: « Au revoir, ma Lame. »
Et puis la peur a malmené leurs deux âmes alors que les portes s'ouvraient pour laisser entrer leurs meurtriers infernaux...
-
Morghoul :
Comme les ancêtres l'avaient promis, les dieux blessés de la progéniture des Lyossans se sont avérés être l'appât parfait.
Un océan pâle de bêtes roulait à la frontière de leur royaume. Ils ont piétiné les forêts à plat, cassé les arbres, remué la terre comme la tempête qui a divisé le monde.
Morghoul attendit.
Les désirs de la Supreme Archdomina étaient clairs. Seuls les dignes feraient face aux crocs de ces bêtes.
Les guerriers attendaient dans des blocs, des statues ancestrales devant eux et une vague de bêtes asservies derrière. Alors que la vague d'arbres tremblants se rapprochait, les tyrans exhortaient leurs soldats vers la gloire, vers l'exultation.
Morghoul attendit.
Une vague de chair grondante a émergé des forêts d'Ios pour frapper les défenseurs avec le bruit d'un météore qui tombait. Les volées des Venators gémirent. Les catapultes résonnèrent. Des traînées de lumière stellaire ont surgi des forces Ioséennes derrière elles pour tomber sur la foule.
Des Ioséens sans âme sont sortis de l'ombre. Les bêtes du vide semblaient aveugles à ces assassins, qui cueillaient les serviteurs mortels comme des fruits mazakh mûrs.
Morghoul attendait toujours.
Ses escortes ont aiguisé son épée, Mercy, et resserré ses bottes. Des milliers de guerriers sont tombés sur les créatures du vide, leurs âmes arrachées et dévorées. Les titans ont pataugé à travers le carnage, dispersant les corps pour disparaître parmi les arbres.
À l'arrière de l'armée née du vide, une silhouette élancée émergea des arbres. Emmailloté dans l'ombre, il regarda sans passion la bataille se dérouler.
Morghoul a jeté son manteau. C'était un vêtement de dominar. Ce soir, c'était un assassin. Il saisit son épée et fit ses adieux à l'escorte avec un signe de tête silencieux.
S'appuyant sur un champ de bataille de douleur, il se projeta dans des ombres mystiques. Le monde s'éloigna alors qu'il sautait d'une obscurité à l'autre, une tempête d'âmes disparaissant bouillonnant autour de lui.
Les élus mourraient. C'était leur privilège. Mais Makeda était une skorne de parole. Leur mort préserverait le sort de Lyoss. La porte des brumes resterait. L'engagement de Morghoul le garantirait.
Il fit un pas entre les ombres jusqu'à ce que la forme du maître infernal apparaisse large. Avec les instincts aiguisés d'une vie de meurtre, Morghoul est sorti de l'obscurité. Son épée fonçait vers la créature, entraînée par chaque once de son esprit.
Il l'intercepta, la paume claquant dans sa gorge, comme s'il savait que l'attaque allait arriver. La créature du vide laissa Morghoul trembler dans son étreinte et lui chuchota: « Tad kar m’wrii ».
De vieux mots dans une vieille langue. Souviens toi que tu vas mourir.
Morghoul lâcha son épée. Il n'en aurait pas besoin.
Les membres mourants de la caste guerrière avaient ouvert la porte. En tant que paingiver, il avait franchi la porte. La dernière pièce est tombée sur Zaal et les Extollers.
Il tenait une pierre sacrée fissurée jusqu'au visage de l'infernal.
Le dominar des paingivers écrasa la pierre dans son poing. Il a explosé comme une cuve de venohar, projetant son corps en arrière. L'esprit à l'intérieur hurlait, un ancien kovaas du vieux Halaak, fou et affamé par le poids des générations.
Morghoul regarda la créature alors qu'elle apprenait la véritable horreur du vide.
-
Asphyxious :
Asphyxious apprit que la transcendance a transformé les personnes qui l'ont subi. Nemo, par exemple, prétendait ressentir les marées du temps et de l'espace en se déplaçant autour de lui. Que sa nouvelle forme lui offrait une compréhension au-delà de celle de sa vie mortelle.
Bien sûr, c'était la première fois que Nemo mourait ; Asphyxious avait connu un tel changement il y a très longtemps. Il n’a pas ressenti une élévation transcendante de la prison de la chair mortelle. Sa perspective s'était simplement aiguisée.
Les combats en dessous de lui étaient magnifiques à leur manière. Deux armées comme des serpents argentés s'enroulaient l'une autour de l'autre, avalant la queue de l'autre. Des corps sans chair transformés en morceaux cassés gisaient sur le sol. L'éclat de la lame sur la lame, brillant dans la lumière peu profonde.
Alors que les serpents se resserraient plus bas, Asphyxious s'envola au-dessus de la bataille. Les anges qui l'accompagnaient ont tracé un chemin d'anéantissement qu'il a parcouru, s'arrêtant momentanément pour percer un vaisseau d'âme laissé sans surveillance. Pour son plaisir, il pouvait encore récolter l'esprit intérieur.
« La bataille est de mauvais augure », a-t-il dit à ses compagnons. Mauvais pour toi, ajouta-t-il silencieusement. Les armées clockwork se briseraient en morceaux, mais l'asphyxie l'emporterait, quel que soit le résultat.
"L'Archnumen appelle à l'aide", a appelé celle nommée Hypatia.
Alors elle l'a fait. La femme se fraya un chemin vers la tête du serpent. Le sang de sa chair vivante se détachait sur son armure d'acier. Elle était implacable, se pressant vers l'endroit où sa mère se tenait comme une déesse machine dans le cœur de Henge Hold.
Il envisageait de laisser l'Archnumen à son sort.
« Mouvement vers le nord », a déclaré l'un des autres anges.
« À l'est ! » S'écria un autre.
Ami ou ennemi, se demanda Asphyxious. Si c'était le premier, il vaudrait mieux être vu du côté d'Aurora.
Si c'était le dernier, il soupçonnait que cela n'aurait pas d'importance bientôt.
-
Aurora et Iron Mother Directrix :
Aurora gravit les marches de pierre menant au cœur de Henge Hold. La porte que sa mère avait construite emplissait l'air d'un mince gémissement et déformait la lumière comme une lentille.
« Abandonne, Mère ! » Cria-t-elle.
L'Iron Mother était flanquée d'une foule de prêtres mécaniques. Lucant était parmi eux, tout comme Orion. Une armée de vecteurs a maintenu leurs armes sur Aurora.
« J'ai toléré ta puérilité pendant trop longtemps », a déclaré l'Iron Mother. « Tu ne nous voleras pas ce moment. »
« Tu ne nous priveras pas d'avenir », cria Aurora.
« Il suffit. Axis, occupez vous d'elle », a déclaré sa mère. Il s'avança, des marteaux prêts à l'abattre.
Les prêtres horlogers se retournèrent vers la porte, la préparant à appeler Cyriss. Son son est passé d'un gémissement à un rugissement.
« En garde. Surveillez votre adversaire, pas son arme », gronda Axis, la traitant toujours comme sa charge.
Aurora a préparé sa lance. « Tais-toi, vieil homme. »
-
Asphyxious, Aurora et Iron Mother Directrix :
Asphyxious et les anges sont descendus comme des étoiles filantes.
D'abord, sur les prêtres mécaniques qui tombaient comme de l'herbe sous la faux. Trop concentrés sur l’exécution des ordres de leur maîtresse pour surveiller le ciel.
Ensuite, sur les warcasters. Des troupeaux d'anges se précipitèrent autour d'eux, des impulsions d'énergie brûlantes et des lames scintillantes.
Asphyxious était beaucoup plus sélectif.
Ses annihilation servitors ont frappé Iron Mother en succession rapide, un instant avant qu'il ne plonge sa lance dans son corps. Une blessure mortelle contre une cible mortelle, mais Iron Mother était tout sauf cela. Elle riposta, le tailladant avec son manteau de lames.
Il vacilla derrière elle avant de pouvoir atterrir, se déchaînant pour déclencher un feu d'enfer. Les flammes ont fait de la scorie des lames de l'Iron Mother, la laissant ouverte à une percée sur son vaisseau spirituel.
Aurora regarda Asphyxious sur le point de détruire l'Iron Mother.
« Stop ! » Cria-t-elle. Axis tourna son attention vers l'Iron Mother endommagée.
« Regarde-toi au-delà du champ de bataille », a déclaré Asphyxious. « D'autres s'approchent. Nous devons être rapides. »
Iron Mother jeta ses yeux sur Aurora. « Fais le. Nous savons tous les deux que c'est ce que vous voulez. »
Avant qu'Aurora ne puisse répondre, des voix ont crié. Les combats ont ralenti lorsque les deux forces ont vu ce qui approchait.
Des machines glissaient en avant, d'étranges masses de machines de la Convergence portant des structures construites de façon irrégulière, semblables à des navires à vapeur. Devant eux était un tourbillon de couleurs. Bleu Cygnaréen et rouge Khadoréen à l'ouest. Le jaune d'Ord au nord. Une procession terne de citoyens parmi eux.
Des milliers se sont déplacés vers la porte. Réfugiés fatigués et sales attirés par leur courage et une faible lueur d'espoir.
Aurora et les autres se turent un moment, regardant les masses se rassembler. Il y avait plus de monde qu'elle n'aurait pu l'imaginer ; il y en avait moins qu'elle ne le souhaitait.
Aurora se tourna vers sa mère blessée. D'une voix juste au-dessus d'un murmure, elle a dit: « Ça, Mère. C'est ce que je veux. »
-
Ghyrrshyld et Hexeris :
Dans les entrailles d'Ios oublié, deux personnages attendaient leur captif. Les outils qui avaient autrefois retenu prisonnier la pierre d'âme d'un dragon étaient prêts. La paire improbable, Lord Arbiter Hexeris et Lord Ghyrrshyld, possédaient tous deux une expérience unique adaptée à la tâche à venir.
La porte de la chambre s'ouvrit.
L'Ioséen cagoulé dans la porte a parlé: « Morghoul a réussi. Il amène le prisonnier maintenant. »
Ghyrrshyld est resté sans émotion. Hexeris ne pouvait pas en dire autant.
« Voyons ce que cette créature peut nous dire sur l'âme », a-t-il dit.
Son compagnon Ioséen tourna ses yeux vides vers le Lord Arbiter.
« N'oubliez pas notre accord. Les dieux viennent en premier. Vous pouvez avoir ce qui reste. »
-
Ashlynn d'Elyse :
Ashlynn s'attendait aux crocs et aux tentacules. Elle était prête à affronter les cauchemars les plus horribles possibles, ceux qui sont encore plus terrifiants quand on les voit que quand on les imagine. Elle supposait que ses tueurs seraient une agonie à regarder quand ils s'abattraient sur elle.
Ce fut pire.
Derrière la porte de la salle du trône, trempée de sang infernal, se tenaient des hommes en armure. Armure rouge. Des hommes en armure Khadoréenne dirigés par un maniaque homicide souriant qui avait dévasté Llael il y a des années avec sa brutale invasion militaire. A côté de lui, un homme chauve massif, couvert de sang, en armure bleue.
« Non », siffla-t-elle. « Pas vous. Jamais vous. »
« Je suppose que cela signifie que vous me connaissez », a déclaré le Supreme Kommandant Gurvaldt Irusk, en retirant son casque. Il désigna l'homme chauve. « Avez-vous rencontré le major Brisbane du Cygnar ?
- Nous », grogna Brisbane, « sommes familiers. »
Derrière Ashlynn, la reine a soudainement crié: « Pour le Llael ! »
Ashlynn se retourna pour lui faire face tandis que Kaetlyn de la Martyn passait son poignard dans sa propre gorge. « Je n'ai pas donné le mot, ma Reine ! »
-
Ashlynn d'Elyse, Marcus Brisbane et Gurvaldt Irusk :
Le rouge jaillit sur les deux côtés d'elle - une ligne brillante s'est formée à travers la gorge de la reine, s'étendant rapidement, alors qu'une ruée de soldats a passé Ashlynn et s'est dirigée vers Kaetlyn alors qu'elle tombait. Ashlynn bougea alors, bloquant Irusk avec son estoc.
« Je connais cette lame », a déclaré Irusk.
Elle l'a pointé sur son cœur. « Tu devrais… c'était celle de mon père. Tu es celui qui l'a tué. J'ai donc l'intention de le mettre dans ta poitrine. »
Le sourire exaspérant d'Irusk ne s'estompa pas. « Peut-être après avoir sauvé ta reine et ton peuple. »
Tout ce qui l’empêchait d’éviscérer le Khadoran était la présence de Brisbane, qui regardait stoïquement les soldats d’Irusk soigner la blessure auto-infligée de la reine. Pourtant, Ashlynn sentit sa lèvre se courber de dégoût.
« Quand êtes-vous devenu membre de l'Empire Khadoréen ? », A-t-elle demandé.
« Il n'y a plus de Khador », marmonna Siege. « Plus de Cygnar. Plus de Llael. Il y a les infernaux, et puis il y a nous. Vous feriez mieux de vous embarquer avec ça si vous voulez revoir votre peuple. »
Ashlynn regarda sa reine blessée, qui ne rencontrerait pas son regard.
Elle se dirigea vers la fenêtre, son cœur plus lourd qu'il ne l'avait été quand elle s'attendait à mourir quelques instants auparavant. Les rues en contrebas étaient un mélange d'anciens ennemis tuant de nouveaux ennemis - des soldats khadoréens combattant des infernaux. Des éclairs ont éclaté là où les troupes Cygnaréennes ont affronté les horreurs à leur façon.
« Il s'agit de survie maintenant », a déclaré Siege. « C’est tout.
- Alors ce n'est pas le monde dans lequel je veux vivre », a-t-elle répliqué.
Se détournant de la reine blessée, Irusk essuya le sang infernal de sa mâchoire mal rasée. « Je dirais que ce n'est ni meilleur ni pire que le dernier, d'Elyse. »
Ashlynn l'a défié avec son regard noir, mais Irusk l'a écartée. « Votre regard maussade ne change rien. Pas la façon dont le monde est maintenant ni la façon dont nous devons le voir. Nous mourons tous. Nous tombons comme des gouttes de pluie, par centaines de milliers. »
Siege a dit: « J'ai entendu dire que Caine... »
« Je m'en fiche ». Ashlynn ferma les yeux. « Et que propose votre alliance mutante maintenant ? Mourir en alliés plutôt qu'en ennemis ? »
Comme un, Siege et Irusk ont dit: « Henge Hold ».
D'une voix pleine de sang, la reine, le dos contre son trône, haleta. « Henge... Hold. »
Ashlynn a pensé aux années qu'elle avait données pour défendre et libérer Llael. Elle pensa à son père, dont la vie avait été sacrifiée pour protéger leur terre. Elle pensait à ceux qui avaient déjà fui, leur patriotisme commençant et finissant par leur propre vie.
« Henge Hold », dit-elle finalement. « Bon sang. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
C'est ainsi que la fin commence. Du large balayage du monde, les figures du destin se rapprochent du champ du calcul, du champ de l'oubli. Les destins et les fortunes reposent tous sur leurs épaules mortelles.
Incertains de ce que demain réserve, ces rares personnes ressentent le poids du destin sur eux. Ils se trouvent au gouffre entre l'espoir et le désespoir. Le fossé qui sépare l'avenir du passé.
Ils sont unis. Pour l'instant.
-
Aurora et Drake McBain :
Le costaud warcaster s'approcha de Henge Hold, rongeant un gros cigare. Sa posture était décontractée. La présence de Nemo et Asphyxious dans leurs nouveaux corps ne semblait pas du tout le déconcerter.
« Le roi Julius envoie ses salutations », a déclaré Drake McBain.
« Mais pas son armée », a observé Aurora.
McBain cracha le cigare, lissant sa moustache avec une main maillée. « Non. Ils nettoient les rues de Caspia et Steelwater. Je doute qu'ils arrivent aussi loin à l'ouest. »
Aurora regarda les réfugiés Cygnarans - et les mercenaires qui les escortaient. « Qu'avez-vous apporté ? »
« Environ trois chapitres de Steelheads, un nain fou de Searforge et trop de maudits civils », a déclaré McBain. « Si Julius n'était pas d'accord avec mes honoraires substantiels, je ne serais pas là. »
Aurora regarda vers le nord, vers une autre foule de réfugiés. « Et eux?"
McBain haussa les épaules. « Damiano, je suppose. Vous pouvez repérer l'éclat de son armure à une lieue. Certains garçons et filles Crucible aussi. » Il lança un regard significatif à Aurora. « Ils ne faisaient pas partie de mon contrat. Vous non plus. »
« Je garderai ça à l'esprit. »
« Bien. Nous nous comprenons. »
L'attitude désinvolte du mercenaire la dérangeait.
« Pourquoi êtes-vous ici ? », A-t-elle demandé.
Il haussa de nouveau les épaules. « Je suis payé pour être ici. La rumeur veut que vous planifiez quelque chose. Vous éloignerez peut-être certaines personnes de tout cela. »
Il fit un geste, comme pour englober le monde entier.
« Et si nous le pouvons ? » Demanda Aurora.
« Ces gens là-bas parient leur vie dessus », a-t-il dit. « Julius le pensait aussi. L'a ouvert les coffres du Cygnar pour les voir protégés. Alors, je suis là. »
Aurora regarda la foule de Cygnaréens désespérés et leurs homologues de Khador et d'Ord. Des dizaines de familles ont regardé la porte en désespoir de cause.
« Rapprochez les gens du Henge. Préparez une ligne défensive à l'est. Soyez prêt à tout », a-t-elle déclaré.
« Je le suis toujours », a déclaré McBain avec un sourire.
-
Vladimir Tzepesci :
Vlad se réveilla au son du croassement d'un corbeau.
Son épée était dans sa main avant que ses yeux ne s'éclaircissent. Il pointa son extrémité vers la silhouette perchée au pied de son lit.
« N'aie pas peur, petit prince », grinça la voix.
Le clair de lune à travers la fenêtre bordait un visage ancien, scintillant de serres de fer.
« Pourquoi êtes-vous ici ? », A-t-il demandé.
La vieille sorcière de Khador fit un geste par la fenêtre. « Le temps. F'ous pouf'ez ralentir sa marche, mais f'ous ne pouf'ez pas l'arrêter. J'ai retenu les aiguilles de l'horloge aussi longtemps que je le pouf'ais. »
Il n'avait jamais entendu sa voix comme ça - elle avait l'air fatiguée.
« F'ous avez besoin de quelque chose », a-t-il dit.
« Oui. Je pars f'ers le sud. Avec moi f'ont tous les mauvais rêves. F'ous allez à Umbrey. Ce soir. »
Alors qu’elle parlait, les mots de la vieille sorcière sonnaient dans l’air frais. Ils avaient une gravité irrésistible.
Vlad ne pouvait pas lui refuser, mais il avait besoin d'en savoir plus.
« Pourquoi ?
- F'otre sang sait pourquoi », a-t-elle dit. « Il brûle avec le sang des rois. Il bat au rythme des sabots. Il s'accélère au parfum de la bataille. »
Les chevaux des écuries du palais Stasikov ont commencé à hennir.
« Que dois-je faire ? », a demandé Vlad.
La Vieille Sorcière se leva, passant doucement une griffe sur sa mâchoire. « Oh, petit prince. Ce pour quoi f'ous êtes né. Menez les seigneurs des chef'aux à leur mort. »
-
Wurmwood, Mohsar et le Cercle Orboros :
Le Gardien du Serment est apparu au cœur du rassemblement.
Ce fut une réunion de bon augure, à laquelle ont assisté les tout-puissants du Cercle Orboros et des représentants de chacun des trois territoires. Ils se tenaient, sentinelles silencieuses, observant et attendant.
« Wurmwood parle ainsi », commença Cassius. « Les créatures nous ont offert un accord pour assurer la survie de notre ordre dans les jours à venir. Si nous nous tenons à l'écart et leur permettons de réclamer leur dû, ils acceptent de laisser intacts tous ceux d'entre nous qui ne s'y opposent pas. »
Le conclave des plus grands pouvoirs du Cercle murmura à ses paroles. Des regards furtifs à travers la foule parlaient d'alliances forgées à la hâte et tout aussi rapidement abandonnées. L'aveugle Marcheur du Désert a appelé au silence.
« Quelle promesse avons-nous de cette offre ? », a demandé Mohsar.
« Le Tisserand des Ombres nous a donné un accord des plus contraignants », a déclaré Cassius, « et l'a scellé avec des rituels de nature indestructible. »
Les druides ont commencé à bavarder, débattant de la proposition. Des voix fortes ont plaidé pour le pacte. D'autres ont proposé comment reconstruire à la suite de cette affirmation, leurs opinions gagnant du terrain parmi la foule.
Une voix sévère traversa le bavardage. « Idiots. »
Une silhouette élancée s'avança, une capuche cachant son visage. « Quand un gorax goûte un peu de viande, pensez-vous pouvoir en débattre pour arrêter son festin ? Ou faire un accord avec un troll vorace, peut-être ? »
Le conclave se tut lorsque l'homme se dirigea vers le centre du cercle.
« Que savez-vous de ces choses ? », A demandé Mohsar.
Krueger le Stormwrath retira sa capuche. « A propos d'accords avec des bêtes affamées ? Bien plus que n'importe lequel d'entre vous. »
Cassius sentit Wurmwood se tordre en présence de Krueger. Un mélange de colère et d'anticipation l'envahit.
« La Bête de Toutes les Formes a faim », a déclaré Krueger. « Toujours à la recherche de dévorer. Ces choses dépouilleraient Caen de sa vie et ne laisseraient rien derrière. N'ayant rien d'autre à consommer, combien de temps pensez-vous que nous survivrions ? Je dis : agissons maintenant. »
Mohsar répliqua: « Que proposez-vous ? »
Krueger a fait un geste au-delà du conclave à l'est, au-delà des arbres et des collines qui les entourent.
« Il y a plus de choses affamées dans le monde que le Ver ou les infernaux. Je propose de les inviter à la fête. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Aucune aube ne se leva. Une obscurité engloutissante prit sa place alors que les maîtres infernaux dévoraient la lumière du soleil.
De cette ombre est venu le gémissement de mille milliers d'âmes.
Les infernaux étaient arrivés.
-
Alain Runewood et Valin Hauke :
Alain Runewood avait été autrefois quelqu'un de noble. Un archiduc. Un seigneur parmi les seigneurs. Un patriote. Un commandant conduisant de vaillants soldats au combat.
Maintenant, il était un seigneur de cendres conduisant les démons les plus mauvais jamais vus dans l'ouest d'Immoren pour anéantir ses anciens alliés.
Il était assis au sommet de sa monture, son heaume baissé, fixant en bas d'une colline les réfugiés se précipitant en une foule rassemblée sur la côte. Ils sont venus à Henge Hold pour trouver une sorte de salut. Mais Runewood savait le contraire - ils se rassemblaient pour accélérer leur propre massacre.
Valin Hauke est monté à côté de lui, la monture du chevalier déchu aussi tordue et contre nature que son cavalier. Parfois, Runewood considérait Hauke comme une statue ; il regarda des enfants massacrés avec un visage taillé et impassible. Runewood détestait son chaperon, mais il enviait également le vide de Hauke.
« Arrête ça », dit soudain Hauke.
Surpris, Runewood regarda derrière eux. Les horreurs accablantes, glissantes, rampantes, bondissantes, boiteuses qu'elles menaient étaient amassées, mais elles attendaient docilement. Il se retourna vers Hauke.
« A qui vous... ? »
Hauke dit: « Vous. Arrêtez de les plaindre. Maintenant. »
Une silhouette enveloppée s'approcha à pied, semblant boiter et flotter en même temps. Ces misérables étaient dispersés parmi leurs forces, et Runewood se demanda si celui-ci l'avait connu à une autre époque - cela l'évitait chaque fois qu'ils étaient proches l'un de l'autre. Cela l'a jugé.
Il siffla quelque chose en secret à Hauke, qui semblait traduire de façon conservatrice pour Runewood.
« La Tisserande des Ombres arrive bientôt. Elle apporte plus de forces pour démolir leur porte », a-t-il dit. « On nous ordonne de réclamer ceux qui sont venus l’utiliser. »
Runewood scanna instinctivement l'étendue ci-dessous pour trouver cette soi-disant porte, mais son attention fut rapidement captée par une force militaire se rassemblant pour s'approcher. Des marteaux s'élevèrent dans le ciel.
« Des Nains », dit Runewood, les scannant. « Je crois que Durgen Madhammer est à leur tête. »
« Coupez la tête », a déclaré Hauke, « pour tuer la bête. »
« Sur mon ordre, nous... », commença Runewood, mais Hauke était déjà parti, chargeant en bas de la colline, beuglant. Les cultistes et les monstres ruisselaient autour de Runewood des deux côtés comme s'il n'était qu'un rocher dans une rivière.
Au moment où il a rejoint la charge, les premiers nains étaient déjà morts.
-
Durgen Madhammer :
Une horde de créatures prédatrices venues d'au-delà des limites de l'existence met vraiment les choses en perspective.
« Je t'aime tellement », a déclaré Madhammer alors que la foule d'infernaux en charge se rapprochait.
Alors que les cultistes et les bêtes arrivaient à portée, le warcaster Rhulic caressa l'anneau sur son doigt une dernière fois et lança l'explosif maintenant amorcé de toutes ses forces.
Il a explosé parmi la foule avec un rugissement rauque, envoyant de la chair et du sol voler en morceaux humides.
« Venez à moi, les fils sans père ! », Madhammer rugit. Il renversa la visière de son armure et tira son canon, Buster, envoyant un autre explosif dans les rangs ennemis alors qu'il invoquait un sort à faire exploser dans leur arrière-garde.
Des pères, mais il aimait son travail.
Des cultistes masqués et des bêtes armées de lames ont frappé la ligne de front des nains. Des créatures sautèrent au-dessus de la ligne de front pour tomber sur ceux qui étaient derrière. Une confusion de carabines et d'acier se heurtant emplit l'air.
« A terre ! », beugla Madhammer. Les nains qui l'ont entendu ont frappé la poussière.
Les Grundback Blasters qu'il contrôlait ont tous explosé et ont tiré leurs canons Hail Shot. Des pulvérisations de grenaille de fonte ont fauché les rangs avant des infernaux - et le peuple de Rhul trop lent pour suivre les ordres.
Le barrage des Blasters a ouvert suffisamment d’espace pour que Madhammer risque une autre charge.
« Je t'aime tellement », murmura-t-il à l'explosif avant de l'envoyer sur son chemin.
-
Victoria Haley :
Le temps n'était pas une bête qui pouvait être brisée en selle.
Une fois, ce fut une rivière qui la porta du moment de la naissance au moment de la mort comme une feuille pourrie dans les rapides. Il avait depuis perdu sa linéarité tenace.
Mais le temps est resté obstiné. C'était comme essayer de plier une toile d'araignée. Un moment, elle était une fille sur la plage, jouant avec sa sœur. Un autre moment, un soldat en première ligne. Puis, une vieille femme, frêle et faible dans une chambre froide.
Tous confondus, tout se passe en même temps, à moins qu'elle ne concentre son attention. Pour son péché de briser son joug, il l'a punie avec un mélange de maintenant, alors, et à venir, avec une mesure de était-presque pour la garder sur ses orteils.
Victoria Haley s'est battue pour rester concentrée sur le moment présent, l'ennemi actuel. Une foule de formes imposantes, grotesquement humaines, avec des bras comme des faux. Elle pouvait voir les morceaux de temps et de mémoire liés à leurs formes. Des fragments d'esprits reflétant son moi fragmenté.
Elle les a traversés, regardant une série infinie d'attaques possibles vaciller, se voyant mourir d'innombrables fois, traçant un fil d'actions qui a mené à sa victoire.
Haley a plongé sa lance dans le dernier crâne infernal hurlant quand le temps s'est arrêté.
Pendant un instant, la tapisserie des futurs potentiels ondula dans son esprit. Des dizaines de fils d'or se sont étendus d'elle, chacun se séparant et se séparant à nouveau, représentant des voies potentielles vers l'avant. Pourtant, tous semblent attirés vers un seul point dans le temps et dans l'espace.
Ouest. Vers le Meredius, loin de la bataille actuelle. Quelque chose s'écroulait sur tous ses futurs possibles. Le vieux temps obstiné l'a tirée une fois de plus, insistant sur son trajet.
Elle tordit sa lance, la dégagea du cadavre infernal. « Thorn, viens avec moi. »
Son warjack se rapprocha et laissa échapper un sifflement curieux de vapeur.
« Je ne suis pas sûre », a-t-elle dit. Il semblait surréaliste d'être incertain de ce que l'avenir nous réservait. « Mais nous devons aller là-bas, maintenant. »
Victoria Haley a regardé le ciel s'assombrissant à l'ouest.
« Je crains que nous n’ayons pas beaucoup de temps », a-t-elle déclaré.
-
Aurora et Sebastian Nemo :
Les mercenaires du flanc ouest luttaient contre les assaillants infernaux grouillants. Déjà le champ était brumeux avec la fumée des fusils, des warjacks et de l'artillerie.
Aurora a activé l'énorme porte. Le long de sa surface, des accumulateurs géomantiques grondaient de vie dans une aura de lumière bleue.
Des éclairs d'énergie arcanique se sont écoulés au centre de la porte, s'enfonçant à l'intérieur comme un tourbillon. L'air rugit dans le vortex, fouettant la poussière le long de son courant.
Un bruit est venu de l'autre côté de la porte, une voix douce comme des carillons d'argent, attirante et séduisante.
L'Iron Mother se débattit, ses yeux de machine regardant dans le vortex avec quelque chose comme de la révérence.
« Appelle-la, ma fille », murmura-t-elle.
Avant qu'Aurora ne puisse répondre, le vortex gonfla, pulsa. Un éclair de lumière jaillit de son cœur.
Là où la lumière a touché, le monde s'est tordu et a changé. De fins filigranes de métal rampaient comme des vignes sur la surface du henge. Des plaques d'herbe sur le flanc de la colline prenaient la couleur brillante de l'acier, hérissées comme de minuscules couteaux.
La vue de l'énergie de la porte transfigurant un prêtre vivant à proximité fascina Aurora. Il cria, le bruit se transformant en un bruit d'engrenages mal maillés grinçant. Sans son champ d'énergie, elle aurait pu subir une transformation similaire.
« Nemo », cria Aurora dans le vent. « Nous ne pouvons pas simplement envoyer des innocents à travers ça! »
Il flotta vers le bas, étudiant la porte avec un œil mécanique. « Je suis d'accord. L'énergie de la déesse est puissante. Je vais faire une reconnaissance. »
« Je devrais partir ! », elle a crié. « Je suis toujours humaine. Nous saurons si un champ peut nous protéger de l'autre côté. »
Asphyxious a interrompu le débat. « Nos alliés tombent en grand nombre », a déclaré l'ancienne liche. « Vos querelles seront sans objet si ils se rapprochent."
« Restez en dehors de ça, riposta Aurora.
- L'avertissement de Cyriss peut être plus clair de l'autre côté », a déclaré Nemo.
Une voix douce parla de derrière Aurora, où l'instant précédent personne ne s'était tenu. C'était une voix de femme, teintée d'un doux accent.
« Pas un avertissement, vieil ami », a-t-elle dit. « Une invitation. »
Aurora se tourna pour faire face au Major Victoria Haley. La Cygnaréenne leva les yeux vers le nouveau corps de Nemo avec des yeux doux et tristes.
« Où avez-vous... ? »
Haley a parlé. « Elle vous invite à la rejoindre, Sebastian. »
« J'accepte », a déclaré Nemo.
Il flotta à travers le vortex avant qu'Aurora ne puisse dire un autre mot.
-
Drake MacBain :
N'eut été la probabilité d'une défaite stupéfiante et d'une mort brutale et insensée, Drake MacBain aurait dit que c'était l'un des diablement meilleurs jours de toute sa vie.
Les Steelheads ont taillé des morceaux sanglants dans la masse infernale à sa gauche; ses Nomads fonçaient sur les cultistes à sa droite. Le champ de bataille était un terrain de jeu chaotique de milliers de morts, grands et petits, et MacBain pensait que cela ne pourrait être mieux que s'il était mieux payé.
Son cigare avait le goût de feuilles amères et sa lame, Undertaker, vrombissait comme un chant funèbre. Ses lunettes étaient tellement couvertes de sang qu'il ne pouvait plus voir au travers - il les avait reléguées dans sa coiffure. Dans l'ensemble, il se sentait comme un vainqueur même au milieu de leur chute.
Il n'était plus sûr de l'endroit où se trouvait le portail qu'ils venaient protéger - il ne voyait pas mieux via ses warjacks que grâce à ses lunettes - mais il pouvait assurément sentir sa présence. C'était un vent frais sur une chaude journée d'été qui est devenu un sauvage gel glacial hivernal.
Il a tranché et des morceaux corporels ont volé. Les cultistes étaient les plus amusants - il pouvait dire quand les traîtres salauds étaient blessés par leurs gémissements et leurs entrailles. Il était plus difficile de dire quand les ondulantes horreurs à crocs qui ressemblaient à des insectes cauchemardesques souffraient. Il devait deviner.
Les Steelheads qu'il avait amenés étaient en train de trancher un chemin pour rejoindre les forces de Searforge, infligeant un coup dur aux sectateurs qui descendaient en chargeant sur une colline voisine. Bien sûr, cet équilibre devrait changer bientôt - MacBain était presque sûr qu'il avait vu leur warcaster Rhulic subir un vilain coup.
« A bientôt, Madhammer », grogna-t-il autour de dents pleines de cigare. « Probablement plus tôt que prévu. »
Il a entendu le vent hurler comme s'il était d'accord… et s'est rendu compte que ce n'était pas le vent. C'était le halètement collectif de tous les mercenaires et alliés autour de lui.
Il s'est tourné.
« Euh-euh », s'entendit-il marmonner ; ça ne lui ressemblait même pas. « Ce n'est pas le cas. »
Il regarda une chose imposante avec un corps de femme aux proportions inadéquates et une tête comme un fer à cheval grotesque. Enfer, c'était peut-être un chapeau ; cela n'avait pas d'importance. La chose le terrifia dans ses entrailles.
Il n'avait aucune idée d'où cela venait ni pourquoi il y avait soudain des atrocités avec des griffes de homard et des crocs inclinés comme du poisson mangeur de viande autour. Ils étaient juste là - venus d'où que vos cauchemars soient allés quand vous vous êtes réveillé, supposait-il.
Il s'éclaircit la gorge.
« Mais je ne dors pas, salope », a-t-il crié. Sa voix était forte avec un ton que ses hommes diraient ne susciter aucune dissension.
De même, la femme blanche comme l'os - Zaateroth, il apprendrait son nom avant la fin - faisait dissidence en se tournant vers lui.
Ils se déplaçaient comme des cerfs-volants dans les tempêtes, imprévisibles, erratiques, mais terriblement concentrés dans la faim. Il y en avait tellement, ils bloquaient l'horizon puis le ciel au-dessus. Les cris de ceux qui mouraient autour de lui étaient distants et dénués de sens - c'était leur dernier combat, après tout.
Son âme même tremblait et menaçait de fuir, comme s'il y avait quelque part où aller.
« Reste ici jusqu'à ce que ce soit fini, espèce de poulette », lui dit-il alors que les horreurs se rapprochaient, et il leva Undertaker.
-
Sebastian Nemo :
Nemo a émergé dans un vide à la fois merveilleux et terrifiant.
Il était suspendu dans un royaume de minuit, écrasant par son vide. Depuis sa tendre enfance, il avait levé les yeux vers le ciel nocturne et s'était interrogé sur les étoiles lointaines. Maintenant, il dérivait dans leur domaine.
Il n'y avait aucun mot qu'il connaissait pour décrire l'étendue silencieuse. Devant lui, pas une déesse ou un monde, mais un tourbillon de lumière brillante. Cela formait un tourbillon gelé de luminescence étincelante, un nuage dense de brillance aveuglante.
Cyriss n'était pas parmi les cieux, pas un corps sur le dôme de velours de la nuit.
Elle était plus. Tellement plus.
L'aura de Cyriss l'envahit, le berçant dans ses bras incorporels. À son contact, il comprit que le fléau de la machine qui émergeait de la porte n'était qu'une erreur de calcul de son pouvoir, recalibré maintenant pour les êtres délicats qu'elle invitait.
L'œil non vivant de Nemo buvait dans les champs d'étoiles rayonnantes et le filigrane délicat des nébuleuses. Des endroits sombres qui dévoraient la lumière, plus noir que le noir du vide. Il imaginait des mondes parmi cette rivière laiteuse d'étoiles, suspendus comme des grains de poussière dans un rayon de soleil.
Cyriss lui parla alors, non pas avec des mots mais à travers un langage parfait, mathématique et musical en joyeux contrepoint. L'âme de Nemo désespérait. Son âme a chanté. S'il avait encore eu des yeux vivants, il aurait pleuré.
Venez, supplia la déesse. Soyez avec moi. Soyez parmi moi.
Faites de moi votre maison.
-
Roget d'Vyaros :
Roget d'Vyaros se sentit à nouveau jeune.
Il savait qu'il avait la Maîtresse Infernale Zaateroth, la Tisserande des Ombres, à remercier pour ce sentiment d'exultation.
Mais elle n'a rien fait pour le gagner, pensa-t-il. C'est tout à moi.
Dès qu'elle l'a amené sur le champ de bataille final, Roget a éloigné ses membres de culte d'elle, les conduisant dans les réfugiés et ceux qui pensaient les protéger. Les Steelheads tombèrent devant lui, et Roget but de leur décimation comme un vampire.
Un de ses adorateurs lui a crié qu'Orin Midwinter était également en train de conquérir le terrain. Roget se hérissa un instant - il n'y avait pas assez de récolte pour les nourrir tous, et il devrait probablement envisager la chute de Midwinter avant que ce ne soit fini.
Les Steelheads grognèrent et moururent. Les soldats rhuliques ont haleté leurs prières finales. Les sangs Trollkin et humain furent déversés par gallons. Il a même aperçu un commandant d'opérations de la Crucible Guard, si les insignes parlaient honnêtement, alors que l'homme était déchiré en morceaux.
C'était, décida Roget, une bonne journée pour vivre.
Il enfonça son poignard dans le visage d'une mercenaire, ravi de la façon dont elle se débattit des deux mains pour le retirer à nouveau, mais elle chut en s'éloignant de lui, emportant son arme avec elle. Alors qu'il se penchait pour la dégager de son crâne, il eut encore un moment de surprise et de plaisir.
Il puait la mort et avait le goût d’un cadavre, mais alors que Roget d’Vyaros se relevait et serrait entre ses dents le cigare imbibé de sang qu’il avait découvert dans la boue, il pensa encore :
C'est tout à moi.
-
Zaateroth :
On leur avait donné des âmes et ils avaient choisi de les dépenser comme ça ? Avec un potentiel gaspillé noyé par de petites ambitions et un désir de satisfaire des maîtres imparfaits ?
Zaateroth les aurait pris en pitié si cela en valait la peine.
Leurs esprits ont jeté des prisons vivantes et dansé comme des braises prises dans le courant ascendant d'un feu de joie.
Le Tyran des Impies ne les a pas laissés se perdre comme les mortels.
Elle a attrapé ces esprits capricieux, les divisant et les moulant dans de nouvelles formes. Puis elle les a dirigés dans la mêlée, une vague après l'autre, épuisant leurs adversaires.
Ces âmes étaient des choses ternies et faibles, mais Zaateroth était un maître sculpteur. Elle pourrait transformer un seul en plusieurs êtres inférieurs et, à partir des fragments joints, amener d'autres entités plus puissantes à exister.
Au sud, les âmes marquées s'enfoncent plus profondément dans les défenses ennemies. Elle s'avança vers le nord, attirée par la lumière de quelques âmes remarquables dispersées parmi elles. Elle pouvait goûter le doute et la peur, des points où elle pouvait exercer une pression pour les plier à sa volonté.
Une partie de son intelligence infinie dérivait à travers les mouvements de la bataille, guidant ses horreurs et chuchotant des ordres dans l'esprit de ses lieutenants. Le reste était consacré à choisir ceux qui étaient vulnérables à ses manipulations.
Sur le champ de bataille, elle a négocié des termes avec des dizaines à la fois, concluant des accords et des contre-accords plus rapidement que la pensée humaine. Moins d'accord qu'elle n'aurait pu l'espérer, mais cela suffirait.
-
Amador Damiano :
Au moins, il ne mourrait pas vieux et endolori dans un lit. Cette pensée a donné au Capitaine Amador Damiano un petit réconfort alors qu'il criait pour l'ordre parmi ses lignes de Steelheads en ruine.
« Demandez la gloire, et le destin vous donnera l'occasion de la saisir ! », cria-t-il, même si personne ne semblait écouter. Les hallebardiers et les tirailleurs ont commencé à céder du terrain, leurs régiments autrefois majestueux se transformant en déroutes dégoûtantes.
Damiano plongea son épée vers la chose horrible qui était apparue à l'est, gracieuse, étrangère et odieuse. « À mes côtés, frères et sœurs ! »
Il continua, guidant Glory à travers les muscles et les tendons. Bien que les attaques aient affaibli son champ de puissance, battu son armure étincelante, il a traversé l'ennemi. Derrière lui, Rocinante fouilla la horde.
Il s'est rapproché du maître infernal. Comme un seul, lui et Rocinante levèrent les bras, Damiano tenant un pistolet, le warjack visant avec son canon. Leurs coups de feu étaient un battement de cœur à part.
Lorsque la fumée s'est dissipée, il a vu qu'il avait échoué. Le maître se tenait haut, lui fit signe d'un mouvement de poignet dédaigneux. Beaucoup de choses horribles convergeaient autour de lui et de son fidèle Rocinante.
« J'aurais dû amener un cheval », a-t-il dit. « Les meilleures histoires ont toujours un héros qui rencontre sa fin depuis la selle. »
Les horreurs se sont abattues sur Damiano.
Cela ne fut ni glorieux ni rapide.
-
Zaateroth :
L'imbécile vêtu d'or expédié, Zaateroth a finalisé son pacte.
Sur le champ de bataille, les quelques dizaines de personnes qui ont vu la futilité de se battre contre elle se sont retournées contre leurs alliés. Ce n'était pas leur force d'armes qu'elle désirait, cependant. C'était la marque maintenant sur leurs âmes.
Omodamos arriverait bientôt. Il souhaiterait plus d'horreurs à commander.
-
Vladimir Tzepesci :
Un nuage de corbeaux annonça leur apparition au combat.
L'hôte de guerre d'Umbrey est apparu à l'horizon oriental au rire crépitant des oiseaux. La vieille sorcière avait raccourci leur chemin.
Le Grand Prince Vladimir Tzepesci chevauchait à la tête de leur ligne de bataille, son fidèle compagnon Drago à ses côtés. Devant eux, la terre s'inclinait en contrebas dans un champ enchevêtré de corps et de boues en terre sanglante. Les infernaux harcelaient les défenseurs dans des nuages comme des frelons en colère.
Vlad se tourna pour faire face à sa cavalerie, tous braves hommes et femmes d'Umbrey. Le rouge khadoréen et le blanc du protectorat se confondaient. Bien que l'héraldique de différentes nations les orne, ils ne font qu'un.
« Autrefois le monde a tremblé à l'approche des seigneurs de chevaux », leur a dit Vlad. « Dans la steppe et la vallée, tous savaient craindre notre fureur. »
Il a pointé la bataille qui faisait rage avec sa lance.
« Cet ennemi n'est pas de notre monde ! Il n'a pas connu la puissance du coursier Karpathien ou de la résolution Umbréenne. Apprenons-leur ce que tous les Royaumes de Fer savent ! ». Vsada hennit et laboura l'air. « Que nos sabots soient le tambour de la guerre ! Que leurs cris moribonds soient notre cri de bataille ! »
Les guerriers du vieil Umbrey levèrent leurs armes, beuglant en réponse.
« Aujourd'hui est un jour noir », a-t-il crié, « un jour que nous ferons devenir rouge ! Par votre sang et le mien, nous sortirons victorieux ou mourrons dans la gloire ! »
Vlad se retourna vers les masses infernales. Il a couché sa lance de seigneur du cheval et a mené la charge.
-
Orin Midwinter :
« Attendez... »
Le bâton d'Orin Midwinter a touché le crâne de l'homme, coupant court à son plaidoyer. Sa main palpitait, les doigts engourdis par la secousse aiguë.
Le combat autour de lui était moins une bataille qu'une bagarre sanglante. Les corps se sont écrasés ensemble, sont tombés dans le sol baratté. C'était une foule qui éructait, crachait, saignait et mourait. Ses robes étaient trempées de sueur et de sang, pesant lourdement et collant à sa chair.
Orin hurla pour être entendu au-dessus des combats, appelant les congrégations qu'il dirigeait. « Que leurs blessés tombent ! En avant ! »
Les cultistes qui l'entendaient grimpaient sur des corps brisés et chancelaient sur leurs pieds, rendus comme des ivrognes par le sol glissant et leurs propres blessures.
Ils se rapprochèrent progressivement de Henge Hold. Mais à mesure que le nombre de leurs ennemis diminuait, alors qu'ils resserraient le nœud coulant autour d'eux, ceux qui restaient ripostaient avec plus de ferveur. Irrité, Midwinter a lancé des flammes néfastes sur quelqu'un… ami ou ennemi ? C'était impossible à dire.
Les âmes qu'il arrachait étaient revigorantes, mais pas suffisantes pour atténuer ses nombreux maux. Une balle Steelhead a heurté une côte où elle est restée dans sa chair. Ses doigts palpitaient de saisir son bâton. Le froncement de sourcils de Midwinter s'approfondit.
La bataille était en leur faveur, mais l'incertitude le rongeait.
Ce fut presque un soulagement lorsque le tonnerre de sabots retentit de l'arrière. Ses soupçons affreux ont été confirmés alors que des centaines de chevaux lourds portant des cavaliers armurés les ont abattus.
Aux cultistes les plus proches de lui, Orin a donné l'ordre. « Revenez auprès des maîtres, regroupez-vous. Regroupez-vous ! »
-
Baldwin Gearhart et Mr. Clogg :
« Pour l'amour de Dieu, je pense qu'ils sont de notre côté », marmonna le maréchal Gearhart. Il a agité sa main dans la direction générale de l'endroit où il s'attendait à ce que M. Clogg se trouve, laissant son aide mettre une nouvelle arme dans sa main.
« Monsieur ? » Clogg renifla. S'il a demandé autre chose, il a été noyé par le bruit du tir de l'arme du warcaster.
« Les cavaliers à l'est. Pensiez-vous que je parlais de ces saletés d'infernalistes ? », dit Gearhart, alignant un tir sur la grande silhouette commandant les ennemis.
Gearhart a tiré.
C'était un coup mortel.
L'horrible bougre n'est pas mort.
« Bon sang, Clogg. Donnez-moi le gros flingue ! »
Clogg a répondu avec un autre reniflement. « C'était le "gros flingue", monsieur. »
Gearhart se renfrogna face à l'arme dans ses mains. Donc c'était ça.
« Bien », dit Gearhart. « Apportez des bombes à notre meilleur rocketman. Celui qui a fait tomber un Conquest au Llael. Capitaine Evie quelque chose.
- C'était un Victor, monsieur. »
Gearhart alluma son porteur. « Je m'en fous si c'était deux trolls dans un pardessus ! Dépêchez-vous et faites-le avant que les choses n'empirent ! »
Clogg se déplaça pour répondre à sa demande alors que le ciel du nord s'assombrissait. Une noirceur rampante roula, un sombre brouillard d'encre. Un autre immense maître s'avança sur Henge Hold, accompagné d'une petite foule de sectateurs.
« Les choses ont empiré », a marmonné Clogg, puis a ajouté à la hâte, « monsieur. »
-
Vladimir Tzepesci :
Un véritable élan a fait avancer les Umbréens sur les corps des blessés. Les sabots glissaient sur la terre sanglante et barattée. Les cavaliers sont tombés sous le poids des horreurs mourantes ou ont été bloqués par les bancs d'ennemis morts qui se sont massés devant eux.
Le Grand Prince et Vsada étaient rapides et habiles, se faufilant à travers la foule de corps et sur le sol accidenté. Les deux bougèrent comme un seul, le cheval abattant des créatures que le prince embrocha avec sa lance.
Drago a eu du mal à suivre, chargeant en avant avec les afflux d'un train déraillé. Le vénérable warjack a dispersé des corps comme de la paille dans sa frénésie de rester à côté de Vlad, tranchant un couloir à travers les ennemis avec ses haches.
Il a jailli à travers les corps, chevauchant la rivière du carnage jusqu'à sa destination. Après de faibles traîtres à l'humanité et de figures cauchemardesques de chair cireuse, une flèche de muscles et d'os se tenait haute. Elle a orchestré les infernaux et a tissé la mort avec une magie fétide.
Vlad a stimulé Vsada, sa lance guidée vers son cœur.
Traversant la première ligne de ses cultistes et traversant la seconde, le Grand Prince d'Umbrey plongea sa lance dans la colonne vertébrale de l'infernal. L'ichor s'est pulvérisé de la rupture de l'autre côté, grésillant là où il a touché le sol.
Elle poussa un cri de douleur misérable alors que de la fumée sortait de sa blessure. L'infernal se tordit pour faire face à Vlad, claquant le manche de sa lance, tourna son visage sans traits sur lui, le frappa avec ses doigts traînants.
Sa chair s'est flétrie sous l'âge d'innombrables années en un instant.
L'infernal parla, sa voix bourdonnante se fondant dans le discours d'Umbrey. « Tu as raté ton but, mortel. » Sa blessure était déjà scellée. « Cela te coûtera ton âme. »
Vlad glissa de sa selle, renvoyant Vsada tandis qu'il sortait son épée.
« Mon âme est demandée », a-t-il dit.
Alors que le sombre champion d'Umbrey frappait le maître infernal, un vieux et furieux warjack criait avec le bruit de la vapeur et des engrenages.
Drago a rejoint le combat.
-
Aurora et Victoria Haley :
Aurora ne pouvait plus attendre le retour de Nemo ; en ce qui la concernait, passer par la porte était aussi stupide que de descendre d'un rebord sombre avec la promesse que c'était une courte chute. Une promesse de quelqu'un en qui vous avez à peine confiance. Ou, comme il s'est avéré, que même vous connaissez à peine.
« Il est parti », dit-elle à personne en particulier, même si elle savait que le major Haley écoutait. Un afflux de réfugiés - certains arrivant sur de minuscules navires en vol stationnaire comme s'ils naviguaient sur un radeau dans un maelström - s'était refermé autour d'eux. « Il ne reviendra pas. »
« Il reste un avenir de l'autre côté », souffla Haley, près d'elle maintenant. « C'est maintenant. »
« Vous êtes pire que cet ermite », a déclaré Aurora.
Haley n'a pas été découragée. « Confiance. Ayez foi.
- En quoi ? En lui ? Vous ? Eux ? »
La supplication autour d'eux avait atteint un crescendo. Des mains qui n'avaient jamais touché une épée la suppliaient.
« Je suppose », murmura-t-elle, « il vaut mieux mourir avec un mince espoir qu'avec aucun. »
Haley hocha la tête comme pour lire les Écritures.
« Je ne suis pas d'accord », a déclaré Aurora. « Ça me fait me sentir pire. »
Elle dirigea le navire le plus proche, tenu par un jeune homme aux yeux écarquillés et aux yeux désespérément vieux, vers la porte, l’assurant encore et encore alors qu’il atteignait derrière lui la main de sa femme encore plus jeune. Leur vaisseau a disparu et quand aucun des deux n'a crié, d'autres ont bondi pour les rejoindre.
Les vaisseaux s'approchèrent et glissèrent sans grâce vers la porte, les champs de protection autour d'eux miroitant comme hésitants. Aurora n'avait pas grand-chose à dire d'autre - ils ont fui les champs de la mort pour l'inconnu comme des âmes faisant signe à une lumière. Personne n'a même demandé s'ils vivraient.
C'était aussi bien qu'ils ne l'aient pas fait. Aurora n'aimait pas mentir, et Haley ne le ferait probablement pas.
-
Sur le champ de bataille :
Ils fuient. Ils s'échappent. Ils vivent.
Pas de mots, mais ce message s'est répandu parmi les infernaux et leurs maîtres, provoquant une crise effrénée en vague. Les horreurs hurlaient alors que les âmes passaient par la porte hors de portée, et ces âmes encore près payaient cher ceux qui étaient partis.
Ils ont écrasé, brisé et déchiqueté ceux qu'ils pouvaient, mais d'autres encore ont rampé par la porte. Les infernaux hurlaient et rugissaient, grinçant des dents et claquant des griffes. Une terreur pure en retenait certains. Mais trop peu. Même ceux qui n'avaient plus rien à vivre essayaient de le faire.
Puis l'air a ondulé de chaleur, et des incendies ont incinéré les hautes herbes qui avaient été écrasées par les premiers réfugiés puis ensanglantées par les suivants. Les corps trop proches quand il est passé ont été déchiquetés alors qu'une forme sombre descendait du nord.
Ceux qui se sont agenouillés devant sa forme imposante se sont effondrés et sont morts. Ceux qui ont résisté sont morts. Omodamos, appelé par certains la Porte Noire, par d'autres le Porteur de la Douleur, n'a apporté ce jour que la mort au portail.
Avec un œil néfaste, il a pris la totalité du champ de bataille, et un autre œil a rencontré le sien à travers les morts et les mourants. Il ne s'est pas ensanglanté aveuglément pour éviter son regard. Il tint bon et Omodamos entendit son maître chuchoter même de loin.
« Viens pour moi », siffla Asphyxious.
-
Sorscha Kratikoff :
L'impulsion de leurs moteurs agrippa le ciel alors qu'ils traversaient les montagnes à l'est de Ramarck. Elle pouvait sentir le bourdonnement d'énergie arcanique hurler à travers les plaques de pont.
"Message du Cloudpiercer, ma'ame", a déclaré l'officier des transmissions.
« Que veulent les vieux cyclopes maintenant ? », demanda le Kommandant Kratikoff. Elle regrettait presque le système de drapeaux de signalisation qu'Irusk avait conçu.
« Message court, madame. 'N'avais-tu pas l'habitude d'être rapide ? Stop'. »
L'expression austère de Sorscha se durcit. « Attiser les feux. Dites-lui que le Marteau de Vygor le rencontrera à Henge Hold. »
-
Vladimir Tzepesci et Zaateroth :
Vlad s'éloigna d'un ruisseau bilieux qu'une des bêtes infernales lui vomit. Il appuya son attaque, ouvrant des blessures sur la chair du maître comme des bouches aux lèvres noires. Les haches de Drago ont jailli et ont coupé un de ses bras.
L'expression du maître était passée de l'arrogance, à la colère, au désespoir alors qu'ils se battaient. Elle s'attendait clairement à ce que sa force échoue.
Lui aussi.
Le flanc oriental vacilla sous le poids de sa charge de cavalerie et se rassembla au pied du henge. La porte à l'intérieur a clignoté lorsque les réfugiés ont échappé à la portée des infernaux.
Le maître beugla. Le crâne de Vlad s'est séparé du bruit. Comme une avalanche, elle roula sur lui, le mettant à genoux.
Mais cela l'a également poussée vers le bas.
Pas le maître.
Le rugissement provenait de deux navires, grands comme des tours de guet. Un éclair couronné ; l'autre était construit comme une enclume cloutée.
-
Sorscha Kratikoff :
« Déposez notre passager », ordonna Sorscha. En dessous d'elle, le mécanisme de la soute à bombes s'ouvrit.
Karchev le Terrible est tombé à terre, un marteau de forgeron atterrissant sur un tenace morceau de fer.
-
Kharchev le Terrible :
De vieilles odeurs familières de sang, de charbon et de poudre explosive emplissaient ses narines. Karchev s'est levé du cratère de son impact pour regarder le champ de soldats en difficulté. Leurs yeux se levèrent pour rencontrer les siens, remontant l'armure de son cadre colossal.
« Il est bon de tuer à nouveau », a déclaré Kharchev en se jetant sur l'ennemi avec sa hache surdimensionnée.
-
Asheth Magnus :
« Rapprochez-vous de la porte », a déclaré Magnus. Les pilotes de la cellule ont obéi, ce qui a fait dériver le navire au-dessus de la bataille ci-dessous. « Si vous avez un champ de tir clair, dites aux Stormsmiths de les frapper avec tout ce qu'ils ont. »
L'équipage du pont a répondu par l'affirmative.
Regardant par la fenêtre de devant, Magnus a vu une foule de réfugiés autour de la porte de Henge Hold. Il y avait des dizaines de navires autour de lui. Beaucoup trop peu pour ceux rassemblés.
« Amenez-nous, rapidement et bas, à la porte », a-t-il ordonné.
« Monsieur, cela nous amène directement au-dessus de l'ennemi », a déclaré un jeune pilote.
« Bien. Rendez les chambres de tempête chaudes et faites frire quoi que ce soit là-bas de plus laid que moi. »
-
Asheth Magnus et Tristan Durant :
Ce fut un soulagement inattendu mais bienvenu. Sur une marée de foudre, le vaisseau céleste Cygnaréen a volé à la porte, dégorgeant trollkins et Trenchers pour aider la défense. Un Magnus entravé et marqué a émergé et a crié aux réfugiés, leur ordonnant de monter à bord.
Il ne pouvait pas tous les contenir, mais Tristan Durant a vu Nadira et des dizaines de fidèles menites à bord du navire.
Il sourit, sachant qu'ils seraient en sécurité.
-
Sur le champ de bataille :
L'arrivée des navires ne fit qu'agiter les infernaux grouillant le henge comme une maladie. Ils sont montés les uns sur les autres, s'efforçant d'atteindre la coque du navire Cygnaran en descendant vers le portail.
Une fois que la première horreur a trouvé son emprise, le reste a facilement suivi.
Ils ont percé la coque et escaladé les plat-bords, déchirant l’acier et pénétrant l'agencement interne du navire. Des Lamenters se sont dispersées parmi les ponts, perçant les victimes avec leurs sauvages pattes avant et les jetant dans les airs.
L'acide d'en bas et les sorts chantant à travers les hurleurs d'en haut ont dévasté l'engin et son équipage. Le navire bascula alors que les horreurs se frayaient un chemin dans les moteurs, la consommation des âmes remplacée par un massacre en gros.
Sous la décimation, un soldat a couru comme pour rejoindre le carnage, son armure ensanglantée par ceux qu'il avait autrefois appelés ses compatriotes. Leurs corps sont tombés tout autour de lui en morceaux du navire au-dessus alors qu'il se positionnait en dessous, saluant sa descente.
Lorsque le navire est tombé dans une explosion de feu, Omodamos a renvoyé le ruban de son attention qu'il avait concentré sur le portail lui-même et l'ennemi qui l'attendait. Des âmes pourraient être perdues du navire mais pas du portail.
Zaateroth a combattu un adversaire mortel mais a épargné une partie de son esprit pour communiquer.
Runewood nous échappe, lui a-t-elle transmis.
Une deuxième explosion du vaisseau Cygnaran détruit a ponctué sa déclaration, comme si Runewood se moquait d'elle sous sa finalité écrasante.
Le portail, Omodamos a transmis et s'est encore déplacé vers Asphyxious.
-
Victoria Haley :
Cela lui aurait coûté personnellement, peut-être plus que ce qu'elle avait imaginé payer, mais pour Haley, cela aurait coûté plus cher de ne pas essayer.
Elle regarda le navire Cygnaréen Cloudpiercer s'effondrer du ciel, sa surface se déplaçant avec des infernaux comme des asticots sur un cadavre.
Pourtant, les fils étaient là, comme ils l'ont toujours été. Elle avait appris à éviter certaines phrases qui avaient fait partie de sa langue vernaculaire, mais une lui est venue maintenant tout de même : il est encore temps.
Il y a TOUJOURS du temps, a-t-elle amendé.
Tirer le fil fermement pourrait le casser, mais elle pourrait le tordre suffisamment pour revenir en arrière et redresser le Cloudpiercer et ralentir sa descente, en l'ajustant pour l'empêcher de basculer latéralement sur la colline du henge s'il ne devait pas s'arrêter à temps.
Il est resté sous assaut, mais il pouvait encore bouger - et il l'a fait, effleurant la surface de la terre alors qu'il se redirigeait vers la porte.
Elle ferma les yeux, ce qui ne fit que renforcer les lumières qu'elle pouvait voir, et chercha les échos qu'elle savait être là.
Elle connaissait leurs noms sinon leurs visages. Il a été facile d'accueillir Amador Damiano - il a été si récemment abattu qu'il a même reconnu ce champ de bataille. Plus difficile était Hiérarque Severius et son prédécesseur, Voyle, dont les visages étaient cachés derrière des masques. Pourtant, ils sont venus.
Le plus difficile a été parmi les derniers centaines dont elle a trouvé les échos. C'était un visage qu'elle connaissait intimement - les poils noirs du visage.
Le cache-œil.
Le ricanement.
Un écho hors du temps, Vinter Raelthorne a rejoint les autres qui avaient fait des Royaumes de Fer ce qu'ils étaient comme s'il s'était attendu à assumer ce rôle tout au long. Dans des circonstances moins graves, Haley aurait permis à son ressentiment de déborder.
Au lieu de cela, elle l'a accueilli sur le champ de bataille.
Il semblait scanner les combattants, comme s'il cherchait peut-être Asheth Magnus pour délivrer le remboursement de la mort de Vinter, mais il rejoignit la myriade d'autres échos qu'elle avait recherchés et trouvés pour la bataille finale.
Alors qu'elle se tournait pour diriger cette nouvelle force contre les infernaux tout autour de la porte, elle espérait secrètement que l'âme de l'ancien roi serait l'un des nobles sacrifices à venir.
Du sud est venue une nouvelle force, une force qu'elle a été légèrement surprise de voir. L'énorme gatorman à sa tête, flanqué de deux sorcières Nyss à la peau pâle bien connue d'elle, était un spectacle étrange, tout comme les troupes blindées vertes et or et les constructions en pierre surréalistes avec elles.
Toutes les forces deviennent égales dans la peur et la mort, pensa-t-elle, puis, si nous vivons tous, ce sera un jour historique, en effet.
Peut-être même la fin des guerres au lieu des jours.
Des morts plus nombreuses ont suivi cette pensée finale.
-
Alain Runewood :
Sous le navire Cygnaréen, un soldat a couru vers lui, son armure ensanglantée par ceux qu’il avait autrefois appelés ses compatriotes. Il pouvait sentir sa fuite du tourment à portée de main alors qu'il se positionnait en dessous, saluant sa descente.
Il ferma les yeux pour saluer la fin, sa lèvre enroulée de défi et son esprit empli de haine pour ses maîtres infernaux. Les erreurs qu'il avait commises étaient sur le point d'être rectifiées, il le savait.
Je gagne, pensa Runewood, espérant qu'ils écoutaient.
La turbulence de l'air l'a secoué et a menacé de le faire tomber de ses pieds. Il ouvrit les yeux et fixa le dessous du navire alors qu'il passait au-dessus de lui. Il se stabilisa, son inclinaison de tête dirigée vers la porte embrasée.
Il regarda son salut s'éloigner.
« Fils de… » pleura-t-il à haute voix.
Et puis il sentit Zaateroth l'appeler.
La tête haute, ses émotions contenues, il n'avait d'autre choix que d'obéir.
-
Kommander Harkevich :
« Est-ce le consort royal ? », demanda le Kommander Harkevich.
L’équipage au pont de Vygor’s Hammer est resté silencieux. Sorscha saisit une longue-vue et regarda où il pointait.
« Il a battu l'un des maîtres », a-t-elle déclaré.
« Equipage d'artillerie, mettez une charge complète autour de lui. Assurez-vous que rien ne lui parvienne », aboya Harkevich. Ils ont relayé ses ordres à travers des cornes en laiton dans les profondeurs du navire.
-
Vladimir Tzepesci :
Le maître humble s'est éloigné, tenant sa main lacérée en défense.
Vlad se dirigea vers l'avant alors que l'ondulation des canons Khadoran transformait le monde en feu autour d'eux.
« Retenez votre main », siffla-t-elle, « et je peux vous offrir tout ce que vous désirez. Pouvoir, fortune… »
Il pouvait sentir son regard sur lui comme un film d'huile granuleuse. Elle a sondé son cœur, son esprit.
« … amour. »
Vlad leva son épée. « Vous offrez de l'eau à un noyé. »
Zaateroth sourit, une vilaine entaille révélant des dents répugnantes et faisant des gestes vers le ciel. « Elle est là, tu le sais. Nous regardant. Regardant le père de son enfant. »
Le pas du grand prince vacilla. « Vous avez besoin de meilleurs mensonges », a-t-il dit.
Le maître gloussa. « Alors, l'ancienne ne te l'a jamais dit. Emmené et caché l'enfant, pillé la voûte de vos souvenirs. Je peux vous aider à le récupérer. »
Incertitude. Il pouvait le sentir le ronger, ouvrant une faille que les vrilles noires du maître exploraient pour élargir la fracture. Elle a convoqué des images de lui, de l'enfant et de sa mère. La bataille s'estompa dans ses yeux, complètement remplacée par la vision.
Vlad le remarqua à peine tandis que Zaateroth enroulait une main sèche autour de sa gorge.
-
Sorscha Kratikoff :
Le cœur de Sorscha se transforma en glace lorsque le grand prince tomba.
Elle ne pouvait invoquer aucun mot. Le froid irradiait d'elle jusqu'à ce que le souffle de l'équipage fume, jusqu'à ce que du givre pende du bout de leurs cheveux.
Quand elle parla enfin, sa voix était celle d'une déesse de la glace. Il portait le poids imparable d'un glacier.
« Détruisez cette chose. »
-
Zaateroth :
Un essaim de corbeaux tournoya au-dessus de Zaateroth. Leurs mille voix l'appelaient avec des croassements moqueurs. Plus sont venus, incroyablement plus, pour noircir le ciel.
Comme un seul ils ont plongé vers elle, une tornade d'ailes noires. Ils ont frappé et se sont répandus sur le champ de bataille, frappant les horreurs et les sectateurs à leur passage.
À leur place, une armée hétéroclite de cauchemars se tenait, une vieille femme caquetante au sommet d'une machine cliquetante en son cœur.
Zaateroth se prépara à rencontrer ce nouvel ennemi, siphonnant des âmes pour refermer ses blessures, quand une nouvelle aube se leva vers le nord. Une légion de guerriers aux ailes de feu est descendue sur l'armée de la Porte Noire, dirigée par une femme rayonnante avec une âme aveuglante, l'ombre silencieuse d'un homme à ses côtés.
Les accompagnant chantaient des hordes de mortels fidèles, chantant des louanges à leur dieu créateur.
Zaateroth sentit quelque chose de peu familier.
Elle avait peur.
-
Zevanna Agha :
« Pauvre enfant », dit Zevanna, en regardant vers le bas où son troupeau se rassembla sur le corps de Vlad. « Tu savais que ce jour viendrait. Sois heureux. Ta lignée coule toujours. »
Sur ce, elle leva les yeux vers la porte et un bateau de réfugiés s'y glissa. Quelque part au milieu de ses passagers, un jeune passager clandestin, inconnu de tous, a voyagé hors de portée des infernaux.
-
Omodamos et Asphyxious :
Omodamos sentit la réalité onduler, bouger. C'étaient des tactiques attendues. Son plus grand intérêt était celui qui a maintenant fui à travers le champ de bataille. Celui qui mourrait une deuxième fois.
« Vous ne pouvez pas vous échapper », souffla-t-il à l'ancien seigneur-liche. La distance entre eux se ferma rapidement.
Asphyxious se retourna soudainement et prit position. Il jeta un coup d'œil à la porte, puis revint au maître infernal appelé la Porte Noire. « Vous vous méprenez. Ce n'est pas moi qui voudrais m'échapper.
- Pourtant, vous fuyez », a déclaré Omodamos, frappant des mortels gênants hors de son chemin.
La Porte Noire a permis à leurs esprits mourants de le nourrir. Il fit tourner ses fléaux à des vitesses qui fendirent l'air.
En criant pour être entendu, Asphyxious a appelé: « J'attends simplement mon renfort ! »
Omodamos se lança pour attaquer la liche lorsque les ombres se tournèrent contre lui, le tenant fermement.
La sorcière Deneghra s'est révélée et a rejoint Asphyxious. Ensemble, ils ont chargé.
-
Aurora :
Aurora se surprit à rire alors qu'une pensée ridicule lui traversa l'esprit.
Je suis maintenant l'enfant de deux machines.
Sous la lueur changeante de la porte, elle s'en est pris à un trio d'horreurs horribles flottantes avec des tentacules qui sont morts facilement.
Leurs choix étaient-ils mon avenir ?
Elle sentit son regard se diriger vers la porte, l'évasion, la promesse. L'avenir.
Il était beaucoup, beaucoup trop tard pour envisager une autre action.
-
Axis :
Axis, le Harmonic Enforcer, a déplacé ses coups d'un marteau à l'autre, d'Action à Réaction, mais la quantité substantielle de sang qui les couvrait tous les deux ne pouvait pas le distraire de sa conviction qu'un énorme moment de présage était sur eux.
Action. Réaction. Cause et effet. La déesse l'a amené ici, en ce moment, pour voir sa volonté évoquée sur Caen. Il ne faiblirait pas, ne pourrait pas tomber, à moins qu'elle ne le juge nécessaire.
Axis a repéré le chef des sectateurs couvert de sang, Midwinter. Il a commencé à tracer un chemin sanglant vers l'homme à travers les corps.
-
Karchev le Terrible :
Sunder sentait plus légère que Karchev ne pouvait jamais se souvenir de ce sentiment auparavant. La hache massive ressemblait plus à un couperet de cuisine dans sa poigne, comme elle le faisait inévitablement lorsque sa dépendance à la bataille prenait le dessus. Il se retourna, une pulpe infernale giclant de lui, alors qu'un cavalier humain s'approchait.
Il portait des emblèmes souillés le marquant Illuminé. Karchev ne le connaissait pas personnellement, mais il pouvait toujours le tuer impersonnellement.
Karchev attisa sa chaudière et piétina, pulvérisant des combattants sur son passage. Des balles ont sonné de sa coque alors qu'il pataugeait dans la tempête.
« Vous vous tenez sur le chemin du destin », cria le cavalier.
Karchev leva sa hache haut. « Vous vous tenez sur un terrain accidenté. »
Il abattit l'arme de toutes ses forces, frappant la terre assez fort pour la fendre comme une bûche pourrie. Le cheval et le cavalier ont dégringolé dans la brèche.
-
The Harbinger of Menoth :
Elle se déplaçait entre les éclaboussures de sang des deux infernaux et ceux qui leur résistaient, et aucun ne tachait sa tenue blanche. Le sang trempa le sol mais laissa la Harbinger impeccable.
Elle sentit la bénédiction de Menoth tout autour d'elle. Et elle a apporté sa foi à cet endroit où les dieux changeaient le monde.
Le rayonnement chaleureux de ses compagnons archons se sentait comme le soleil sur ses joues. Comme l'aube du matin bannissant le froid et l'obscurité, ils se frayèrent un chemin à travers l'enchevêtrement des corps.
Elle se dirigea vers la porte avec des intentions mitigées mais la conviction d'un dieu défiant toute pertinence.
-
Baldwin Gearhart et Mr. Clogg :
Le maréchal général Baldwin Gearhart aurait préféré attaquer les Khadorans autour de lui que les monstruosités enragées déchirant le monde.
Mais aujourd'hui, ils avaient déchiré plus que cela.
Il s'agenouilla dans le sang de son serviteur Clogg et étouffa le halètement dans sa poitrine.
« Voyez ici, Clogg », dit-il d'une voix rauque, « si vous me défiez dans cette affaire mourante, je crains de devoir vous virer. »
Le vieil homme, les yeux vacillant, tendit la main vers Gearhart. « Je dois peut-être remettre ma démission, monsieur.
- Fou de Cédric », murmura Gearhart.
-
Barnabas, Saeryn et Rhyas :
Barnabas a arraché un appendice de faux à l'horreur la plus proche, l'a utilisé pour percer son propriétaire déséquilibré, puis a passé sa langue sur le bord du membre.
« A le goût des pygs ! », beugla-t-il, le portail oublié. Tout ce qu'il pouvait vouloir était juste ici.
Saeryn se retourna au cri du gator. Le seigneur du sang et ses fidèles les plus dévots n'avaient besoin que de peu d'encouragement pour déchirer leurs ennemis. Les quelques rejetons qu'elle et Rhyas contrôlaient nécessitaient un aiguillage supplémentaire.
Pourtant, l'ennemi infernal semblait favoriser les portiers, comme s'il détestait quelque chose à propos des rejetons.
Comme c'est intéressant.
Elle ne pouvait pas justifier pourquoi elle aimait cette idée.
Mais elle l'a fait.
-
Ashlynn d’Elyse :
Ashlynn n'a pas pu s'empêcher de détailler les réfugiés pour trouver Marie Aguillon et Vayne di Brascio alors qu'ils se dirigeaient vers la porte. Elle ne s’attendait pas vraiment à les voir. Elle a été accusée de protéger la reine ; ils ont été accusés de protéger le peuple. Les chances la favorisaient.
« Nous y sommes presque, ma Reine », murmura-t-elle à Kaetlyn. Les lumières pulsantes qui les attendaient leur faisaient signe d'un nouveau monde au-delà de cette vie.
« Je ne suis plus que Kaetlyn maintenant, a pleuré la reine.
- Vous serez toujours une reine de l'autre côté », a promis Ashlynn. Elle se dit qu'elle y croyait.
-
Drake MacBain :
Les cadavres d'horreurs étaient empilés et suspendus comme du poisson jeté d'un filet géant. Le sol était glissant de leur sang bleu; certains des corps vibraient encore de décoloration. Leur puanteur s'est portée jusqu'aux combattants les plus éloignés, et tous l'ont évitée s'ils le pouvaient.
Une pile a bougé.
Son corps était ruiné, sa peau écorchée partout où elle était exposée. Il leva les mains avec des doigts tordus et cassés pour explorer son visage. Une joue était pelée sur un muscle brut, mais il passa ses doigts sur le trou avec indifférence. Il les pressa contre ses lèvres en lambeaux.
« Bon sang », grogna Drake MacBain. « Où diable est mon cigare ? »
-
Omodamos :
La prise d'Omodamos sur ses fléaux se resserra. L'horrible chose vêtue d'argent qui l'assaillait, lui et sa compagne sorcière, étaient des mouches ennuyeuses qui mordaient et laissaient des piqûres persistantes.
Il se prépara à susciter une nouvelle horreur de l'une des âmes que Zaateroth avait marquées. Qu'il mette fin à cette bataille.
Pourtant, la Porte Noire a découvert qu'il ne pouvait pas.
Quelque chose ceignait les âmes éparses sur le champ de bataille. Il ne pouvait pas leur arracher leur essence. Avec un fléau, il a repoussé ses adversaires et a cherché la source.
Une jeune femme, son âme aussi délicieuse qu'un bon repas, accompagnée d'un hôte ailé. Ce fut la source de sa frustration.
Ah, fabriquer à partir de cette âme serait un plaisir.
Omodamos se détourna de l'ennemi irritant pour poursuivre sa nouvelle proie. Des serviteurs mortels et des horreurs envahirent le vide de son passage.
La Porte Noire n'avait pas voyagé loin lorsqu'une voix forte a crié.
« Nous n’en avons pas fini avec vous », poussa Karchev le Terrible. Du sang recouvrait chaque centimètre de lui, dégoulinant de sa hache en plaques.
Le maître infernal bougea pour intercepter l'homme, puisant dans sa propre essence pour se renforcer.
Il apprécierait cet apéritif avant sa fête.
-
Sebastian Nemo :
Les premiers navires sont apparus à Nemo comme des étoiles filantes.
Émergeant de la porte, leurs champs de protection brillaient d'un bleu brillant contre le vide. Chacun est apparu avec une couronne de brume chromatique qui les a traînés comme des câbles.
D'autres vinrent, chacun passant devant lui. Il était dans l'œil d'une tempête, des lignes de couleur et de lumière décrivant des arcs infinis à Cyriss.
Souhaitant aux voyageurs éloignés un passage sûr, Nemo a fléchi sa force mécanique pour retourner à Caen.
Il y avait encore beaucoup à faire.
Il est revenu sur une scène de chaos. L'anneau de Henge Hold se serra contre les réfugiés. À quelques mètres au-delà de la foule rassemblée, les infernaux et les habitants d'Immoren se sont battus dans une bataille désespérée.
Il était suffisamment proche pour que le sang éclabousse sa coque.
« J'espère que tu es de notre côté », grommela une voix familière.
Nemo se tourna pour faire face à un sombre soldat. Magnus. Il portait un uniforme Cygnaréen, ses lignes épurées formaient une paire étrange pour son visage altéré.
« Tu as l'air différent, Asheth », a-t-il dit.
Magnus a tiré avec son pistolet à dispersion contre le mur des horreurs. « Par la balançoire de Morrow... Nemo ? Alors, diable, vous.
- Il est temps pour vous de vous échapper », a déclaré Nemo, « si vous y allez maintenant. »
Le warcaster lui fit un sourire sardonique.
« J'ai passé toute ma vie à lutter pour le Cygnar », a déclaré Magnus. « Je ne suis pas sur le point de partir avant la tombée de rideau. »
-
Victoria Haley :
Haley s'estompait.
Ses renforts avaient attiré l'attention des infernaux, mais ils étaient toujours en train de se rapprocher.
Déjà faible d'appeler autant d'échos, elle s'est appuyée sur le peu de force qui restait. Son corps bégaya, à peine capable de rester.
Le temps était têtu, c'est vrai, mais elle aussi. Haley a enveloppé ses poings dans le tissu de celui-ci, déchirant les morceaux. Autour d'elle, des bateaux de réfugiés bégayaient, se dédoublaient. Comme des morceaux d'un miroir brisé, ils se reflétaient.
Alors qu'elle vacillait entre le moment présent et d'autres possibilités infinies, elle a vu que ses actions avaient des conséquences. Les réflexions de Caen, de multiples réflexions, lui ont montré de nombreux futurs.
Elle n'était pas en eux.
« Gardez-les en arrière », dit-elle aux autres lanceurs de guerre, sa voix passant sur le champ de bataille. Axis, Aurora, Asphyxious, chacun a combattu.
Trois noms en A, pensa-t-elle, alors qu'elle se sentait s'enfoncer dans le cours du temps. Tellement bizarre.
Des réfugiés ont piétiné les navires incolores qu'elle a convoqués. Garder ces réflexions dans le moment présent, c'était comme brandir un warjack. Son corps et son esprit ont fléchi sous l'effort.
Elle avait gagné la colère du temps. Elle avait attiré l'attention des maîtres.
Bien que cela ait dû leur coûter cher, les deux maîtres se sont laissés abattre. Des hordes d'horreurs se sont effondrées. Les âmes des sectateurs ont brûlé.
Ils se manifestèrent à nouveau, plus près cette fois.
Au prix de tant d'âmes, ils sont morts et sont réapparus.
Plus près encore. Les maîtres infernaux venaient la chercher.
Haley a placé sa confiance dans ses compagnons.
Elle s'estompa plus profondément dans l'attraction du temps.
-
Sur le champ de bataille :
Les cieux ont grondé comme si une tempête menaçait. Même les infernalistes prenant le champ de bataille se sont arrêtés après leur tuerie pour lever les yeux de surprise.
Une lance de lumière jaillit des nuages qui se rassemblaient, comme un éclair, comme une épée qui tombe. Les soldats, les sectateurs et les horreurs ont protégé leurs yeux contre son éclat.
Parmi eux, seuls quelques-uns savaient ce qu'étaient les archontes avant leur arrivée.
Ils sont venus comme des géants sur des ailes d'argent et de pourpre royal, en armure rayonnant de leur credo. Les Thamarites dans la bataille ci-dessous n'ont pas été surpris de voir leurs sauveurs angéliques aux côtés de ceux du frère de leur déesse, mais les Morrowéens ont repris leur souffle avec incrédulité.
Certains ont applaudi, certains ont prié. Certains s'attendaient à un salut instantané tandis que d'autres reconnaissaient la force renouvelée qu'ils pouvaient ressentir dans leurs membres car l'espoir était enfin arrivé.
Certains, cependant, n'en croyaient pas leurs yeux.
Irusk avait l'impression d'être arrivé en retard à un buffet - il semblait que bon nombre des meilleures victimes avaient déjà été prises, et celles qui restaient étaient trop loin ou autrement engagées pour qu'il puisse les poursuivre.
Puis, une fois qu'Ashlynn et sa reine se sont dirigées vers la porte et que Brisbane avait poursuivi ses propres cibles, Irusk avait dû décider comment procéder.
En fin de compte, il s'était contenté de la quantité plutôt que de la qualité.
Maintenant, il dégageait une jambe, puis la suivante, de la pile de cultistes morts qui montaient aussi haut que ses hanches. Il regarda les archontes tomber du ciel, sa lèvre recourbée quand il reconnut celui qui était devant.
« Pourquoi », ricana-t-il avec dégoût, « ne sommes-nous jamais vraiment débarrassés de vous ? »
Asheth Magnus était si près de la porte qu'il n'était pas sûr au début de ce qu'il voyait. Puis il éclata d'un sourire en ouvrant le feu sur les horreurs griffues les plus proches.
« Bienvenue à la maison, mon vieux », grogna-t-il alors que les archontes rejoignaient la bataille.
Les infernaux tombèrent rapidement sur l'archonte qui portait le visage de Coleman Stryker.
Ils sont morts tout aussi rapidement.
-
Sorscha Kratikoff :
« Kommander Harkevich », dit-elle d'une voix mesurée, « vous contrôlez le Marteau de Vygor. Informez les mécaniciens pour attiser la chaudière de Beast. Emmenez-moi aux combats avant que vous ne geliez tous à mort. »
Le Kommandant Sorscha a quitté le pont de commandement. Sa marche a laissé une traînée de froid si profonde que le bordé épais de la coque a crépité.
Le kommander la regarda partir, la peur grandissant, sentant qu'un grand destin avait été déchaîné sur le monde.
-
Alexia Ciannor :
Il avait été difficile de sarcler, la route de Caspia à Henge Hold. Son épée lui a donné plus que suffisamment de puissance pour faire face aux horreurs qu'elle a rencontrées en cours de route, étant donné qu'elle avait abattu une porte avec elle, mais elle avait toujours du mal à le faire.
Peut-être qu'elle ne voulait plus partir. Peut-être que la futilité de tout cela se posait finalement sur elle. Peut-être que l’interrogation incessante de sa mère sur ses motivations était épuisante.
Ou peut-être qu'elle était simplement fatiguée de la Witchfire.
Elle a également été surprise de constater qu'Harlan Versh lui manquait et encore plus surprise de constater qu'elle regrettait de l'avoir laissé à son sort à Caspia. Elle aurait aimé ne pas l'avoir fait, mais cela ne pouvait pas être annulé maintenant.
Et en plus… cela en valait la peine.
Lexaria, la voix de sa mère, chuchota de l'épée. As-tu l'intention de détruire les maîtres infernaux et leurs frères… ou le portail que tout le monde utilise pour s'échapper?
Silence, répondit Alexia. Elle a pris le bain de sang tentaculaire du chaos répandu devant elle.
Elle réfléchissait toujours à la bonne réponse alors qu'elle se déplaçait pour rejoindre la bataille.
Dans tous les cas, dit-elle à sa mère, vous êtes sur le point de recevoir des invités.
Elle a ignoré la réponse de sa mère lorsqu'elle a atteint les premiers combattants.
-
Zaateroth :
Ce n'était pas ce qu'on lui avait promis.
Zaateroth a lutté pour rester sur ses pieds et a regardé la mer de violence. Les murs des cadavres étaient une couverture impromptue pour les poches d'artilleurs mortels. Du sang et de la sueur étaient projetés dans les airs.
Les défenseurs sont apparus à chaque bord du champ entourant le henge, une bande hétéroclite de cultures et d'ascendances différentes mélangée au combat. Des demi-dieux, quelques-uns, ont tenté de bloquer son approche et celle d'Omodamos face à la sorcière du temps.
La vieille à qui elle a offert sa clémence a ordonné à son cheval-machine de donner un coup de pied dans une horreur de Zaateroth, projetée comme un boulet de canon. La vieille sorcière riait.
Riant d'elle.
Assez, Zaateroth a transmis à l'autre maître.
Omodamos a été enfermé au combat avec un trio d'avatars ailés, mais a épargné une partie de son esprit pour répondre.
Êtes-vous certaine ?
Elle laissa le souvenir d'un grand prêtre conduire son poignard de frappe à travers son corps. Elle perdit sa forme comme un serpent qui perdait sa peau, apparaissant derrière l'apparition, quelques longueurs plus près de sa cible.
Je me lasse de leurs héroïsmes, a-t-elle communiqué.
Zaateroth permit à la plus grande partie de son esprit de s'éloigner du royaume mortel, sentant Omodamos faire de même. Les deux ont continué la bataille par pur instinct, laissant leur intellect toucher un endroit beaucoup plus sombre.
Pourquoi êtes-vous ici?
Le Magnat Tritorium n'avait pas l'habitude d'être dérangé.
Leur regard était comme une myriade de lames épluchant chaque couche de son être. Ils n'ont pas attendu qu'elle réponde à la question, préférant extraire les informations à leur manière. Une manière douloureuse.
Vous êtes affaiblis. Vous venez chercher notre aide.
Zaateroth n'a pas répondu. Les chefs de son ordre infernal tireraient leurs propres conclusions.
Elle échoue, pensa le primus.
Elle a échoué, pensa le secundus.
Elle désire notre intervention, pensa le tertius, amusé de façon malsaine par la perspective.
Le Magnat se réunit un instant. En l'espace de ce moment, Zaateroth savait qu'ils envisageaient et rejetaient des punitions et des dettes infinies pour elle, chacune adaptée à l'humilier et à la débiliter complètement.
Elle et Omodamos attendaient leur sort.
Nous avons décidé, ont-ils déclaré comme un.
Nous vous aiderons mais nous vous demanderons un avantage en retour. Ce portail. Cela nous intrigue. Cela pourrait rendre notre traversée entre les mondes… aisée.
Voyez que nous l'acquérions, pensaient-ils, brûlant l'acte dans son esprit avec un contrat incassable. En retour, ils ont investi en elle une mesure de la réserve des âmes préparée pour un tel besoin.
Avec lui, ils lui ont donné les rênes de leur protecteur choisi. Le grand niveleur. Le consommateur de toutes choses.
Le gardien du Puits des Âmes.
Je ne vous décevrai pas, jura-t-elle.
Mais vous l'avez déjà fait, ils ont répondu avant de la bannir de leur présence.
Son attention est revenue sur la bataille. Elle a été revigorée et plus furieuse que jamais.
-
Valin Hauke :
Il souleva le poids de son cheval estropié. Dans la chute, ses deux pattes avant s'étaient cassées comme de vieux balais.
Valin Hauke leva les yeux de la fissure. Des cadavres suspendus au-dessus du bord ont coulé du sang sur son visage. Il grogna, remontant les murs de terre déchiquetés.
Ce faisant, un bruit bas émana des ombres sous lui, noyant les cris stridents de sa monture.
Hauke regarda en arrière et vit une noirceur liquide remplir lentement la fosse.
Cela se déplaçait comme un être vivant, étendant de minces vrilles qui cherchaient le cheval, l'enchevêtraient et le traînaient dans l'obscurité qui l'attendait.
La créature a cessé de hurler, au moins.
Son corps était sur le point de céder au moment où il atteignit le sommet de la crevasse où il avait été renversé par le warcaster Khadoréen. Il s'est étonné que l'homme ne soit nulle part en vue.
La prochaine fois, assurez-vous de terminer ce que vous avez commencé, pensa-t-il en scrutant le champ de bataille.
L'homme-machine rugissait, se frayant un chemin jusqu'à l'endroit où se trouvait Omodamos. Hauke pouvait à peine distinguer son cri.
« Vous ne vous échapperez pas si facilement ! »
Au loin, il reconnut Orin Midwinter, préparé pour la bataille. Et même s'il ne reconnaissait pas la chose métallique qui piétinait son chemin devant lui vers Midwinter, il le reconnaissait comme un adepte de Cyriss.
Ses marteaux ne lui servaient à rien alors qu'il ne savait pas que Valin Hauke était directement derrière lui.
Alors qu'il le poignardait dans le dos, son épée a éclaté de l'autre côté, et il a imaginé l'âme de la chose métallique suspendue à sa pointe.
Midwinter leva son bâton en hommage.
Idiot, pensa Hauke.
Il a avancé sur le warcaster Khadoréen.
-
Hexeris et Ghyrrshyld :
Alors qu'à mi-chemin à travers le continent, infernaux et réfugiés se rassemblaient à Henge Hold, Lord Arbiter Hexeris a pris un moment pour apprécier son environnement.
La plupart des skornes gardaient leurs émotions en laisse courte, mais Hexeris a trouvé que ses compagnons actuels maîtrisaient bien mieux la compétence.
Malgré toute la passion qu'ils ont manifestée, les Ioséens sans âme pouvaient aussi bien avoir été des gardiens ancestraux.
Le seigneur, Ghyrrshyld, était une toute autre affaire.
« Ce sont des lits d'accouchement. »
La voix plate le fit sursauter. Hexeris étudiait des meubles hauts construits en rangées le long du mur.
« Tu étais… une sage-femme ? » demanda-t-il, luttant pour trouver le mot.
« Quelque chose comme ca. Votre Shyr s'améliore. »
Le seigneur arbitre a changé de sujet. La pensée de cet elfe supervisant les naissances le troubla même. « Comment se porte le maître du vide ?
- Patiemment. Suivez-moi. »
Ils ont voyagé dans les entrailles du bâtiment. Cela semblait funèbre, comme les tunnels d'un vaste mausolée. En chemin, Hexeris a noté ce qui ne pouvait être que des enclos, comme ceux pour les esclaves capturés. Il remarqua les égratignures des ongles à l'extérieur des portes avec un vif intérêt.
Leur voyage s'est terminé dans la plus grande voûte souterraine, que Ghyrrshyld a décrite comme son «ancien atelier».
Cela lui fit penser à un paingiver et un extoller partageant un espace. Il ne pouvait que goûter la douleur et la peur imprégnées dans les pierres.
Un cercle d'Ioséens sans âme montait la garde dans cette chambre, entourant une cage élaborée avec douze visages imbriqués. Trop court pour que le maître se tienne debout, trop étroit pour qu'il s'étale, la chose avait choisi de les attendre avec les jambes repliées sous elle.
« Affranchissez-nous », ordonna Ghyrrshyld. Celui qui s'appelait Nayl prit la parole.
« Il a demandé à parler avec vous », a déclaré Nayl.
-
Agathon :
Agathon a dépassé le temps en révisant leurs contrats. Ils avaient fait appel à un certain nombre d'entre eux pour appeler une force sur ces terres, mais beaucoup restaient encore. Ils ont donné la priorité aux individus à rechercher une fois qu'ils étaient libres.
Ils n'avaient fait aucun gain avec les chiens de garde actuels. Ces créatures étaient des vases vides, sans valeur pour eux. Il était même difficile de les voir sans concentration intense. L'absence d'une âme les faisait disparaître à l'arrière-plan, plus ternes qu'un insecte rampant à travers le mur.
Mais ces deux-là, c'était autre chose. Agathon a étudié la forme et l'histoire de leurs âmes inhabituelles. Il y avait sur eux de nombreux actes, bien plus sombres que ceux auxquels le maître s'était habitué.
L'une pulsait de l'intérieur, une essence qui repoussait les limites de son contenant. L'autre… l'autre avait des esprits calcifiés accrochés à elle. Des mouches coincées dans du miel, portées comme des bijoux sur la gorge d'une reine.
Agathon a épargné une partie d'eux-mêmes pour communiquer, consacrant le reste de son esprit à sonder la prison des arcanes.
« La douleur ne fonctionne pas sur nous », ont-ils dit, cherchant une réaction.
« Nous n'avons pas l'intention de l'utiliser », a répondu Ghyrrshyld.
« Je peux vous offrir...
- Vous allez m'offrir le silence », coupa l'elfe dans la déclaration d'Agathon.
Le maître regarda attentivement cet elfe ramasser un objet et le donner à l'un des sans âme.
« Commencez au réglage le plus bas », a indiqué Ghyrrshyld, « et augmentez progressivement jusqu'à ce que je dise le contraire. »
Celui qui s'appelait Nayl s'approcha de la cage.
« Qu'est-ce que c'est censé faire ? » demanda celui qui portait des bijoux.
« Tester la vulnérabilité à la force arcantrike », a déclaré Ghyrrshyld.
« Et si ça ne marche pas ?
- Alors, Lord Arbiter, nous allons essayer les choses à votre façon », Ghyrrshyld s'installe sur un banc et prépare un instrument d'écriture. « Vous pouvez commencer. »
-
Impératrice Ayn Vanar :
L'impératrice Ayn Vanar était assise seule dans sa cour, sans escorte, sans surveillance.
Vulnérable.
Les mains sur les genoux, la tête baissée, elle semblait perdue dans ses pensées.
C'est du moins ce que pensait le seul assassin couvert de sang qui était parvenu jusqu'ici.
-
Impératrice Ayn Vanar :
Lorsque le palais Stasikov était calme, comme c'était souvent le cas au milieu de la nuit, Ayn Vanar s'imaginait qu'elle pouvait entendre les combats contre les infernaux envahisseurs dans le sud lointain où tant de personnes s'étaient enfuies.
Maintenant que les frontières Khadoréennes étaient fermées, elle l'imaginait moins souvent.
Le dernier rapport de Greylord de Henge Hold était incomplet et distrayant - elle ne pouvait plus dire où étaient ses gens, même si elle savait que Vlad les garderait en ligne. La désertion resterait inouïe dans l'armée Khadoréenne ; l'exécution serait la réponse en cours.
Elle était lasse, mais son esprit ne la laissait pas se reposer. Une pensée, à la fois joyeuse et farfelue au point de paraître ridicule, la harcelait comme une faim.
Lorsque cette invasion sera stoppée, l'Immoren occidental ne sera plus qu'un royaume : Khador.
Avec moi, son impératrice, à sa tête.
Pourtant, avant que cela ne soit possible, il y avait encore des défis à l'intérieur de ses frontières qui devaient être traités. Elle avait juste besoin d'un nom, puis la purge pouvait commencer.
Elle leva les yeux alors qu'une forme jaillissait des ombres chuchotantes.
Elle a pensé, maintenant je vais ...
-
Au sein du palais Stasikov :
Ils sont venus comme une petite force, juste douze de la Pale Guard, avec l'ancien kovnik Kess aux commandes. Il était plus âgé que les autres, les cheveux gris par l'expérience, alors quand ils ont finalement pénétré dans le palais sous le couvert de la nuit, il leur a permis de s'amuser à tuer les gardes.
Ils n'ont fait aucune victime. La grande princesse Regna Gravnoy serait ravie.
Kess, cependant, ne ressentait aucun plaisir. Tuer leurs propres compatriotes était inévitable pour assurer la domination de la Reine Blanche une fois que les infernaux auraient pris leur tribut d'âmes et quitté la terre pour récupérer.
Mais il a juré que cela n'aboutirait pas à une guerre civile. Il pouvait contrôler ce résultat en étant celui qui a assassiné personnellement l'impératrice, tandis que son champion Tzepesci était trop loin de la demeure pour la sauver et diviser la nation.
Elle était seule.
Mais Kess avait tort.
On leur avait donné des détails sur ce à quoi s’attendre une fois dans les murs du palais - des rotations de gardes, des couloirs très fréquentés, des portes régulièrement verrouillées - mais personne ne les avait avertis de ce qu’ils avaient finalement rencontré en route vers l’impératrice.
Il n'aurait même pas dû être vivant.
Les rumeurs terrifiantes et cauchemardesques étaient bien loin de la réalité en chair et en os qui tombait sur eux dans un couloir faiblement éclairé - les rumeurs étaient insipides en comparaison.
Le Boucher s'était déchaîné sur eux.
Kess avait admiré la légende de loin, mais en personne, il ne ressentait guère plus que de la terreur. Deux de ses hommes étaient morts avant même que Kess ne sache qu'ils étaient attaqués.
Le visage du boucher était un gâchis mutilé, une mousse rouge et enragée sur ses lèvres.
Et il grogna comme un animal sauvage.
Alors que le boucher levait sa hache, Kess aperçut une demi-tête - coupée à la bouche - être projetée. À côté de lui, un assassin décapité a fait deux pas, les mains levées jusqu'à l'endroit où sa langue se tortillait comme le haut de sa tête.
Quelqu'un a crié. Kess pensait que c'était peut-être lui-même.
Le boucher fit tourner sa hache en un demi-cercle lisse et Kess put voir un arc de sang dans l'air comme s'il s'agissait d'une surface solide. Deux autres troupes sont tombées, leurs cadavres s'affalant comme s'ils étaient empilés.
Les autres répondaient, mais aucun aussi vite que Kess. Le kovnik savait qu'ils mourraient tous dans cette bataille, un à la fois, et le seul moyen d'atteindre l'impératrice était de laisser la chair à canon donner une pause au boucher.
C'est ce que Kess s'est dit en échappant au massacre.
Il était couvert du sang de ses compatriotes. Alors que les sons de la bataille se dissipaient, il se réorienta, reconnaissant à quel point il était proche, et laissa la mort devant lui éclipser les morts derrière lui. Lorsqu'il se glissa dans l'ombre de la pièce, l'impératrice était seule.
Un coup de sa lame, et ce serait fini.
« La trahison devient patriotisme », siffla-t-il.
Il ne fit aucun autre bruit alors qu'il sautait de l'ombre et tomba sur l'impératrice, son épée levée, une arme de meurtre vers un trésor historique.
-
Impératrice Ayn Vanar :
Elle a pensé, maintenant je le saurai.
Lorsque les ombres murmuraient « trahison », elle savait ce qui allait se passer.
Levant le pistolet caché sur ses genoux, elle abattit l'assassin au visage à bout portant.
Elle appréciait son air de surprise alors que ses traits explosaient dans la mort.
Au moment où Orsus est arrivé, peu après avoir tué les compatriotes de l'assassin, elle avait déjà repris son calme.
« C'est cette nouvelle qui s'appelle une reine », a-t-elle dit au boucher, indiquant le ruban blanc sur la ceinture de l'assassin mort. « Son petit cultiste ici. »
Lorsque le Boucher la regarda comme s'il était encore dans la bataille ailleurs, elle dit doucement: « La grande princesse Regna Gravnoy. Je veux que vous trouviez tout son peuple qui pourrait se cacher dans le palais. »
Elle baissa les yeux sur l'assassin mort. « Je veux lui envoyer un message clair. »
-
Au sein du palais Stasikov :
Il avait une pensée en mourant : kovnik à infernal.
Et son âme a fui le palais.
Il avait une dette à rembourser.
-
Feora :
Elle se frotta les mains avec la brosse dure, faisant pénétrer les poils de sanglier dans sa peau jusqu'à ce qu'elle soit à vif. Puis à nouveau dans un bassin d'eau bouillante.
Feora leva ses doigts ruisselants vers ses yeux.
Une fine croûte de sang restait sous ses ongles.
Plus de récurage, plus de rinçage. L'eau chaude lui piquait les mains, les faisait rougir.
« Traîtres », dit-elle dans la pièce vide. « Chacun d'entre eux. Que devais-je faire ? Lui permettre de les conduire à mourir dans les régions sauvages ? Idiot. Traitre! »
Feora a giflé le bassin, pulvérisant de l'eau à travers sa chambre. Kreoss aussi. L’homme avait accepté de l’aider mais n’a pas empêché la fuite des réfugiés. Retenue contre le traître Ordre du Mur, forçant sa main.
Sa main. Feora a repris sa tâche avec une colère renouvelée. Frotter avec la brosse. Baptisant ses mains dans le peu d'eau restante.
La warcaster a de nouveau étudié ses mains.
Ce ne serait pas la dernière fois.
-
Kreoss :
L'Intercessor Kreoss a étudié les dommages collatéraux. Personne n'avait pris la peine de déplacer les corps des paladins hors de la rue, et des charognes volaient au-dessus d'eux.
Des équipes de citoyens ont eu du mal à éteindre les restes fumants des bâtiments voisins. Des guerriers dévots, les armes et les boucliers déverrouillés de leurs poings, traînaient lentement les débris de la rue.
« Un signe de Durst ? », Kreoss a demandé à un Exemplar senior. L'officier s'est figé. Son casque fermé ne pouvait cacher sa peur.
« Non, Intercessor. Nous cherchons toujours.
- Cela ne devrait pas être un défi. L'homme serait difficile à manquer. Et Vilmon ? »
L'Exemplar n'a pas croisé ses yeux.
Ils n'ont échangé aucun autre mot. L'homme rappela à Kreoss un cerf effrayé, figé sur place et ne sachant pas réagir avant que le lion ait frappé. Quand il a congédié l'homme d'un geste, il a presque sprinté.
Kreoss tourna son attention vers les flèches du Temple de la Flamme.
« Que faites-vous là-dedans, Feora ? », songea-t-il. Il imaginait la prêtresse rassemblant ses fidèles lieutenants. Sinon, pourquoi aurait-elle abandonné les Temple Flameguards après la bataille ?
Oui. Ce doit être son stratagème. Elle s'apprêtait sans aucun doute à creuser ses serres plus profondément dans les couloirs du pouvoir.
Kreoss tapota une jointure postée sur sa plaque frontale. Peut-être, pensait-il, qu'il devrait commencer son propre plan pour l'empêcher.
-
Gunnbjorn :
Ce n'était pas la première fois que les kriels venaient en aide à Cygnar, mais Gunnbjorn pensait que ce serait la dernière.
Les Kriels Unis n'étaient que cela : unis. Mais il n'était pas sûr que les commandos Cygnaréen sous son commandement appréciaient cette unité dans le nettoyage de Caspia des infernaux.
Il a dirigé les forces trollkin et Cygnaran de rue en rue, pourchassant ou étant pourchassé par des choses dégoûtantes animées par des cauchemars. La destruction était généralisée; le nombre de cadavres sans âme sans doute était choquant.
Ce nombre ne comprend aucun trollkin, a-t-il noté.
Il avait fait une seule offre : tous les trollkins qui rejoindraient le dirigeable pour la sécurité présumée de Henge Hold étaient libres de partir. Il a même vérifié son ton pour qu'il ne contienne aucun jugement. Qui pourrait dire ? La survie de leur espèce pourrait dépendre de ce vol. Pourtant, aucun ne s'est enfui.
Il n'aurait jamais dit à haute voix qu'il y avait ceux qu'il aurait pu préférer voir partir.
Une explosion a secoué le sol et un grand mur de pierre bleue s'est effondré, emportant avec lui la cheminée d'une usine assez importante. Ses forces se faufilèrent pour se mettre à l'abri, alors même que Gunnbjorn leur beuglait.
« Assez ! » il cria. « Vous attendez mon commandement avant de lancer encore une attaque ! »
Du haut du Dozer troll grondant, le pyg Smigg fit semblant de ramper. « Yeh, vous commandez, yerp. »
Gunnbjorn savait que Smigg devait être ici sous son commandement - à Henge Hold, le pyg aurait probablement fait exploser les réfugiés aux côtés des infernaux. Mais l'idée de faire de lui et de Dozer le problème de quelqu'un d'autre était intéressante.
Les drapeaux Trollkin ont été levés vers le ciel une fois de plus, son groupe a repris sa formation. Le drapeau Cygnaran flottait parmi eux, bien qu'il y en ait un en particulier qui le prit au dépourvu.
« Par Dhunia », souffla-t-il. « Les Hellslingers sont là. »
-
Weird Wendell :
Il les avait bien gardés tous les deux à la suite du nettoyage de Caspia par les Kriels Unis, surveillant leurs bannières pour savoir quand ils étaient engagés. Derrière les trollkins, parmi les cadavres des infernaux, le gremlin de circonstance rampait pour gambader.
Il fit une pause, jeta un coup d'œil à son partenaire Kushin et attaqua. Le gremlin ne l'a pas vu venir, et en quelques instants, il a eu la chose glabre attachée dans un sac épais, ses griffes attachées, son visage muselé.
Il leva le sac pour que Kushin puisse l'admirer, son troisième aujourd'hui, mais elle ne fit que soupirer.
« Tu es tellement bizarre, Wendell », dit-elle.
-
Hexeris et Ghyrrshyld :
"Derniers développements convaincants mais pas fructueux."
Lord Gyrrshyld termina d'écrire les mots et regarda en arrière ses pages de notes copieuses.
« Vous semblez perturbé », a déclaré Hexeris, brisant le long silence.
« Pas du tout », a déclaré Gyrrshyld. « Nous pouvons conclure que l'armement le plus avancé de l'arsenal de la Maison Vyre peut lui infliger des dégâts incroyables.
- Mais ne le détruit pas. »
Gyrrshyld soupira. « Non. »
Le Ioséen et le skorne se tournèrent vers le maître. Gyrrshyld jura avoir vu un murmure de sourire dans sa bouche sans lèvres.
« Lord Arbiter, j'ai passé de nombreuses années en tant que telle créature. Se maintenir sur l'essence vitale des autres. Ce n'est pas exagéré de dire que je méprise cette chose. »
Le skorne se pencha, un sourire révélant des dents alignées avec un tranchant élégant. « Permettez-moi de suggérer une autre approche. »
-
Hexeris :
Rassembler ses outils a pris du temps. Hexeris était sélectif.
Sans âme transporté dans un éventail d'instruments bien utilisés, polis jusqu'à ce que leurs bords barbelés brillent dans la faible lumière.
« Est-ce la limite de votre imagination ? », la créature du vide siffla.
Hexeris leva un doigt vers ses lèvres.
« Amenez-les », a-t-il ordonné. Alors qu'ils arrivaient, il tourna toute son attention vers le prisonnier. Dans sa langue, il a dit: « Ces choses sans castes se sont portées volontaires pour notre expérience. Leurs familles ne subiront pas le fardeau de leur existence. »
Le maître se tortilla.
« Oui, vous devez mourir de faim », a poursuivi Hexeris. « Mais leurs esprits sont trop maigres pour servir de repas, j'en ai peur. Trop de temps passé sous le fouet, je le crains. Mais vous pouvez toujours les goûter, non ? »
Les yeux du maître se plissent de suspicion. « Vous cherchez à m'empoisonner avec une essence faible ? »
« Rien de la sorte. Ces esprits ne valent rien pour vous. Moi, en revanche, je les trouve assez… nourrissants. » Hexeris posa une lame sur la chair d'un skorne en attente. « Vous avez goûté à la science Ioséenne. Voyons comment vous appréciez mon art. »
-
Hexeris et Ghyrrshyld :
La mortitheurgie était, aux yeux de Gyrrshyld, quelque chose à voir.
Hexeris a arraché chaque goutte de pouvoir du mal qu'il a infligé aux volontaires. Gyrrshyld était soulagé de n'avoir qu'un présent sans âme pour en être témoin. Il doutait qu'un autre aurait enduré la vue.
Des éclats d'âmes sont devenus le carburant de la magie noire. Les secousses de leur prisonnier ont augmenté en fréquence et en intensité. Gyrrshyld s'est rappelé des souvenirs désagréables de ses jours passés et encore pires des jours précédents.
Hexeris a travaillé sans repos, s'arrêtant seulement pour que les gardes récupèrent un récipient vide et lui en apportent un nouveau. Le nombre de volontaires que le seigneur arbitre a traversés a augmenté. Tous ont rencontré leur destin avec stoïcisme, avec quelque chose comme de la fierté.
Le maître s'en sortit bien pire.
Deux jours plus tard, alors qu'Hexeris aiguisait une lame à l'extérieur de la cage, le maître a finalement cédé.
« S'il vous plaît », dit-il.
Les yeux d'Hexeris rencontrèrent ceux de Gyrrshyld. « Ah, enfin. Maintenant, nous pouvons vraiment commencer.
- Dois-je préparer mes notes ? », demanda Gyrrshyld.
-
Impératrice Ayn Vanar :
Comme si les malheurs du monde n'étaient pas suffisants, Khador était maintenant dangereusement proche de la guerre civile, l'impératrice Ayn Vanar le savait.
Dans d'autres circonstances, elle assumerait la victoire et laisserait éclater la guerre. Mais les choses étaient radicalement différentes maintenant. Elle devait être sage.
L'invasion infernale avait nécessité la fermeture des frontières et le nettoyage du royaume de l'infestation. Cygnar a été confronté à un problème similaire. Rhul et Ios s'étaient tus, de sorte que même les rumeurs s'étaient taries. Les contes sortant de Cryx étaient tout simplement incroyables.
Elle imaginait que les dirigeants des terres du protectorat voyaient cela comme une fin des temps, et pour tout ce qu'elle savait, ils pouvaient avoir raison.
Et enfin, il y avait la question du rassemblement à Henge Hold et ce que cela pourrait signifier pour l'avenir de l'Immoren occidental.
Mais maintenant… Maintenant, il y avait la Grande Princesse Regna Gravnoy, qui a servi les infernaux et leur invasion.
L'assassinat était préférable à la guerre, mais l'impératrice commençait à penser que la manipulation était encore plus préférable.
Si elle pouvait contrôler Regna, elle pourrait accéder à ses maîtres infernaux. Et si elle pouvait saper leurs plans ou guider leurs actions, elle pourrait changer l'issue apparemment inévitable de cette invasion.
Elle fixa la douzaine d'agents de Regna qu'Orsus avait découverts.
Depuis des jours, il chassait, absent comme protecteur. Et quand il revint avec les agents en tant que prisonniers, elle pensa qu'Orsus était enfin trop retombé pour être sauvé. Elle se demanda s'il aurait besoin d'être enchaîné pour contrôler la fureur aux yeux sauvages contre laquelle il semblait perdre la bataille.
Il avait été dur avec eux, comme en témoignaient leurs blessures, mais ils étaient vivants. Elle était heureuse - les Khadoraées avaient une réputation imméritée en dehors du royaume d'être aveugles quand il s'agissait de tuer les leurs. Mais non. Et pas ici.
« Vous vivez », a-t-elle dit, en regardant les gardes autour d'eux prendre du recul pour qu'il soit clair à qui elle parlait, « parce que mon doux géant était miséricordieux. »
Derrière eux, Orsus grogna quelque chose qui semblait distinctement violent.
Les agents, dont une adolescente, se sont regroupés.
« Je sais que vous servez la 'Reine' blanche, et elle sert des maîtres noirs au-delà de Caen », a-t-elle déclaré. « Mais voici le secret qu'aucun de vous ne sait : ces maîtres noirs me servent."
Le bluff a eu l'effet qu'elle voulait - ils avaient l'air frappés, surpris, confus. La fille pleura.
« Et c'est pourquoi je vous enverrai tous chez vous vivants », a-t-elle déclaré.
Plus de surprise. L'adolescente, qu'Orsus avait amenée hors des murs de la ville et qui était inconnue de l'impératrice, s'essuya les yeux. Elle baissa la tête et parut le rôle de l'espion capturé.
Elle les servirait bien, avait dit Orsus. Elle ferait tout ce qu'ils demandaient, même si cela se terminait par un assassinat après tout.
L'impératrice le croyait parce que le boucher ne se portait garant de personne.
-
Feora et Pyrrhus :
Pyrrhus s'approcha de la Prêtresse de la Flamme seule. La rare violation du protocole n'a pas été faite pour le protéger, mais plutôt pour protéger ses semblables. Ils ne l'avaient pas vue comme… ça.
Le visage du masque de Feora se releva en s'approchant. Il était sans expression, mais pas les yeux derrière le masque.
« Crache le, siffla-t-elle.
- Des exemplaires se rassemblent en grand nombre. L'Intercesseur a rappelé le High Exemplar Cyrenia sur le terrain. Le Wrath of Ages les rejoint. »
La prêtresse laissa échapper un long sifflement, le son d'un laborjack saignant un excès de vapeur.
« L’Intercessor doit faire preuve de prudence. Faites venir la Flame of Sorrow. »
Le fait qu'elle ait appelé un assassin était troublant. Qu'elle ait appelé Thyra l'était davantage.
« Maîtresse. » Pyrrhus s'éclaircit la gorge. « Elle poursuit le traître Durant et ses partisans. Sur vos ordres. »
Feora serra un poing ganté, laissant glisser un gémissement douloureux. « Nicia. Faites venir Nicia, alors. »
Pyrrhus n'a pas répondu au début. Des rumeurs sur la nouvelle loyauté de la Tear of Vengeance l’avaient même atteint.
« Tel que vous le commandez », a-t-il dit. Feora l'a congédié avec un geste saccadé, frottant la main qui la troublait. Des mèches de cheveux étaient libres et pendaient devant son masque.
Alors que le héros de la Flameguard fermait doucement la porte derrière lui, il regarda par-dessus les protecteurs du temple qui attendaient à l'extérieur. Personne n'a osé parler.
« Ne laissez entrer que moi ou The Burning Truth », a-t-il ordonné.
Une femme parmi eux a élevé la voix. « Que ferez-vous ? »
Pyrrhus regarda la porte derrière lui. Imaginant la femme derrière, il a dit: « Mon devoir. »
-
Gunnbjorn, Ryan et Watts :
Gunnbjorn pensait que c'était une arrogance extrême de faire voler une bannière - les Hellslingers étaient au mieux une force de frappe et étaient censés être des agents secrets au moins. Ce n'était pas une armée.
En fait, ils n'étaient que deux.
Ryan a fait tout le discours. Watts vint de s'asseoir sur un rocher à proximité, jouant avec son fusil magelock et l'air mal à l'aise. Ils avaient tous les deux l'air de la mort réchauffée.
« Alors », dit Gunnbjorn, « où est-il ? »
Quand ils ont hésité, il a soupesé l'idée de mettre son bazooka en face. Ils avaient arboré une bannière pour attirer son attention, et maintenant qu'ils l'avaient, ils ne voulaient plus parler. Il ne pouvait penser qu'à une seule raison.
« Est-il mort ? »
Ryan secoua la tête. Watts leva les yeux avec un éclat qui impliquait que Gunnbjorn avait dit quelque chose de sacrilège. Et quand Ryan a finalement parlé, Gunnbjorn a commencé à assembler les morceaux.
« La dernière fois que nous l'avons vu, c'était à Blackwater. Il a levé une armée pour sauver sa fille », a-t-elle dit en toute hâte. « Elle lui a été volée et emmenée aux îles Scharde.
- Il est là. Vous êtes ici », a déclaré Gunnbjorn.
« Deneghra est la seule personne qui sait où elle est », grommela Watts. « Elle est partie à Henge Hold pour se battre. Il nous a envoyés chercher quelque chose qu'il avait rangé à Caspia.
- Nous sommes censés le rencontrer au henge », a ajouté Ryan.
« Nous n'avons rien qui lui appartienne », a déclaré Gunnbjorn.
« Nous sommes ici pour son vieux warjack », a déclaré Ryan. Elle fit une pause et l'étudia. « Ça, et vous. »
Gunnbjorn lui lança un regard suspect.
« Eh bien, des gens comme vous », a-t-elle précisé. « Il a dit que nous devrions attraper toute personne capable dans un combat qui voudrait voir le monde survivre un autre jour. Des gens qui vont mettre une botte dans les fesses des infernaux pour qu'il puisse sauver sa fille. Il veut que des gens comme vous aident. N'est-ce pas ? »
Elle s'arrêta pour reprendre son souffle, et Watts attendit dans l'expectative, comme si la réponse était une fatalité. Gunnbjorn a donc posé la question la plus évidente.
« Qui à Caen serait suffisamment désespéré pour avoir un enfant avec Allister Caine ? »
-
Ghyrrshyld et Hexeris :
« Est-ce toujours aussi vide ? », demanda Hexeris.
Ils ont parcouru la large autoroute menant au cœur d'Ios, le Fane de Scyrah. A part les sentinelles sans âme vigilantes comme des marqueurs de mile le long du chemin, c'était dépourvu de vie.
« Non, mais presque », a déclaré Ghyrrshyld.
Il regarda leur captif. Une paire de myrmidons agissait comme des bêtes de somme, tirant le chariot qui transportait sa prison arcanique. Après les soins d'Hexeris, la créature leur avait dit beaucoup de choses - suffisamment pour justifier le risque qu'elles présentaient désormais.
L'incertitude rongeait Ghyrrshyld. Une sensation de grattement s'installa dans son esprit, grandissant à mesure qu'ils se rapprochaient du fou. Il réalisa que son compagnon skorne le regardait dans l'expectative.
« Je m'excuse. Mon esprit était ailleurs », a-t-il dit. « Avez-vous demandé quelque chose ? »
« Croyez-vous ses paroles ? », répéta Hexeris. « Je pouvais trancher des parties de son esprit, en vider ce qu'il y avait stocké, mais les skorne qui endurent la même chose mentent souvent pour que cela s'arrête.
- Bien sûr que non », a répondu Ghyrrshyld. « Mais je manque d'autres options. »
-
Agathon :
Les prisonniers d'Agathon les ont conduits dans un bâtiment ostentatoire flanqué de forêts vert argenté. Ils étaient faibles, pas aussi faibles qu'ils le faisaient croire à leurs ravisseurs, mais encore faibles.
Ils avaient discerné le but de leur traitement par des enquêtes dans les dernières heures de leur abus.
On cherchait comment l'essence infernale pouvait être réutilisée pour revitaliser les dieux persistants du Veld. L'autre connaissance souhaitée de la dissolution d'une âme - et la méthode d'utilisation d'Agathon.
Le premier avait gagné, pour l'instant. Agathon devait attiser l'esprit affaibli du dieu qui attendait à l'intérieur.
Ils pouvaient sentir son esprit, teinté des saveurs d'une nouvelle vie et d'une renaissance. Mais sourd, affaibli. Frêle.
Agathon pouvait sentir autre chose dans le bâtiment. Quelque chose qui a enflammé leur esprit. Quelque chose qui les faisait sourire.
-
Ghyrrshyld et Hexeris :
« Nos instructions étaient claires », grogna Ghyrrshyld.
« Des instructions auxquelles je ne me souviens pas avoir donné l'accord », a déclaré Lyesse Uithuyr. Le prêtre considérait leur procession avec dédain. « Tu ne souilleras pas la présence de la déesse avec ... cette chose. »
Si Hexeris était offensé, cela ne s'est pas révélé.
« Vous savez qui je suis », a déclaré Ghyrrshyld, « et ce que je suis. Vous mettez en danger une œuvre monumentale. »
« Oui, je sais qui vous êtes et ce que vous avez fait. Je ne remets pas en cause la sagesse des dieux. Je ne prends pas non plus leur sécurité à la légère. »
Le prêtre frotta l'air près de sa tête comme s'il tapait sur une mouche gênante.
« Tous ne sont pas prêts à se jeter pour vous glorifier », a poursuivi le prêtre. « Certains d'entre nous n'ont pas oublié la guerre que vous avez déclenchée. »
-
Agathon :
Oui, pensa Agathon. Pas une offre, pas un commandement, mais un chuchotement dans l'esprit de celui-ci.
Oui, ils ont réfléchi à nouveau. Ceci est votre maison. Vous avez des guerriers. Défendez-la.
-
Ghyrrshyld et Hexeris :
« Si vous refusez de vous retirer, nous prendrons des mesures », a averti Ghyrrshyld. Sa main se dirigea vers la poignée de Voass et des doigts de glace remontèrent son gant.
Uithuyr a tenu bon. « Vous êtes entré ici importun une fois, Goreshade. Vous ne le ferez plus. »
Derrière le prêtre, l'entrée du volet se remplit de gardiens.
-
Agathon :
Agathon a travaillé avec une vitesse alimentée par le désespoir.
Tu es un grand protecteur, chuchotèrent-ils. Je peux te rendre plus grand.
Tu es un sage prêtre, murmurèrent-ils. Personne ne vous remettra jamais en question.
Ils ont résisté. Bien sûr qu'ils l'ont fait. Mais plus ces mortels poussaient contre eux, plus l'offre d'Agathon était grande.
Petit à petit, le Whisperer in Darkness discerna les fissures de leur esprit et les ouvrit.
-
Ghyrrshyld et Hexeris :
« Lord Arbiter, préparez-vous », a déclaré Ghyrrshyld. Il dégaina Voass, plongeant la région dans un froid glacial.
Hexeris agrippa sa gulgata. « Je n'ai pas de bêtes.
- Alors nous nous débrouillerons. »
-
Agathon :
Agathon a regardé avec une joie grandissante les tuteurs du Fane surgir. Ils avaient peu de chances contre les ravisseurs du maître, mais ce n'était pas leur prouesse qu'Agathon requérait.
Une lance errante, touchée par la bénédiction de la déesse, a touché la cage.
Ce n'était pas grand-chose, une simple entaille dans le métal arcanique, mais ça ferait l'affaire. La déesse ne pouvait pas protéger les âmes qu'Agathon avait marquées. Comme les guerriers Ioséens et skornes les abattent, Agathon se nourrit.
Le Murmure dans les ténèbres jaillit de la prison affaiblie gorgée d'âmes. Ils ont tissé de l'essence pour forger des infernaux inférieurs, des guerriers de l'ombre qui ont distrait Ghyrrshyld et Hexeris.
Agathon n'a pas attendu de voir le résultat.
Ils ont fui vers l'ouest. Vers Zaateroth.
Vers Henge Hold.
-
Ghyrrshyld et Hexeris :
Ghyrrshyld était furieux. Ce fut une rare rupture de son calme.
« Attendez », a déclaré Hexeris, dans un effort pour restaurer la paix d’Iosan. « Tout n'est pas perdu.
- Si vous savez quelque chose... »
Hexeris offrit un léger sourire. « Il a fui, mais il ne peut pas s'échapper. »
Le skorne a produit un éclat de pierre rougeoyante, l'offrant à Ghyrrshyld. « Un basilic blessé retourne dans son nid. J'ai un morceau de son… sang.
- Vous en avez gardé un morceau », murmura le Ioséen. « Quand vous travailliez, vous avez coupé un morceau de son essence ? »
Hexeris hocha la tête.
« Et nous pouvons trouver où cela va. Nous pouvons le suivre.
- Retour à son nid, a déclaré Ghyrrshyld.
- Retour aux autres.
- Récupérez vos bêtes », a déclaré Ghyrshylld, « et assemblez vos guerriers. Nous n'avons pas de temps à perdre. »
-
En présence de Regna Gravnoy :
Elle ne pouvait pas parler le khadoréen, même si elle pouvait le comprendre. En fait, elle ne pouvait pas du tout parler. Elle était muette depuis la mort de sa mère il y a des années. Sous la "garde" de la propriétaire du domaine où elle a ensuite été asservie, elle avait encore moins de raisons de parler.
Et quand le Butcher les a massacrés, elle était seule au monde sans personne à qui parler de toute façon.
Pourtant, il avait continué d'apparaître dans sa vie - d'abord avec de la nourriture et des pièces de monnaie, puis avec une femme qui la traitait gentiment. Une femme qui lui a donné refuge. Une femme qui était avec le kayazy.
Elle l'a vu moins au fil des ans, mais chaque fois qu'elle l'a vu, elle a pensé qu'il deviendrait plus sauvage. La dernière fois, il avait eu du mal à expliquer ce qu'il voulait qu'elle fasse. Pour lui. Pour Khador. C'était comme s'il avait oublié qu'elle était Ordic.
Elle le ferait de toute façon. Parce qu'elle l'aimait.
Maintenant, elle était escortée, aux côtés d'une douzaine d'autres, en présence de la Grande Princesse Regna Gravnoy. Les autres étaient des espions, envoyés par Regna pour jeter les bases de la conquête dans la cour de l'impératrice Vanar. Ce n'était cependant pas son rôle. Elle était là pour influencer Regna. Ou la tuer.
Regna marcha sur la ligne, se confiant à voix basse avec chacun d'eux, jusqu'à ce qu'elle atteigne la fille.
« Vous n'êtes pas l'une des miens », a déclaré Regna. Elle n'avait pas l'air surprise. « Qui êtes vous ? »
La jeune fille tendit à la grande princesse la première note qu'elle avait préparée.
JE SUIS BRATYA.
Regna sourit. « Je suppose qu'il y a plus ? »
La deuxième note : JE SUIS LA FILLE D'ORSUS ZOKTAVIR.
Et la troisième : IL FAIT MAINTENANT UN AVEC LES MAÎTRES INFERNAUX.
Et la dernière : SAUVEZ-NOUS.
-
Impératrice Ayn Vanar :
Ayn Vanar sentit le contrôle lui échapper.
Ses plans pour attirer Regna vers le sud, attirés par la conviction que ses maîtres infernaux étaient actifs au palais Stasikov, n'avaient plus d'importance. Les histoires de réfugiés et de portes et d'alliances insondables n'avaient plus d'importance non plus.
Au moment où Orsus a répondu à son ordre de la rejoindre à la cour, elle s'était essuyée les yeux et avait laissé la rage brûlante enflammer sa poitrine. Elle pleurerait à nouveau plus tard ; pour l'instant, ses larmes se sont évaporées dans la chaleur de sa fureur.
« Les mots sont venus », a-t-elle dit. « Vlad est mort. »
Elle ne s'attendait pas à une réaction d'Orsus - ses émotions étaient celles d'un chien enragé sur une chaîne affaiblie. Pourtant, elle a été surprise quand il a parlé.
« Dommage. Et maintenant ? »
« Maintenant... », dit-elle mais s'arrêta. Qu'est-ce que c'était "maintenant" ? "Maintenant" était un espace vide qu'elle ne pouvait plus remplir. Vlad avait été le seul à pouvoir l'aider à le faire.
« Maintenant », continua-t-elle finalement, « je veux que ceux qui l'ont tué souffrent. Je veux aller au Henge Hold. »
Elle s'attendait à ce qu'il résiste - elle n'était pas destinée au champ de bataille - alors il la surprit encore une fois.
« Bien », dit-il. « Regna ? »
Un lent sentiment de résolution s'éleva en elle. Elle se leva, étourdie mais à nouveau en contrôle.
« Quand elle arrivera », a-t-elle dit, « nous la ferons emprisonner. »
Le Butcher se renfrogna. « Tuée. »
L'impératrice Ayn Vanar a simulé un sourire. « Une étape à la fois, Orsus. Compte tenu de son choix d'alliés, elle pourrait bien être morte avant même d'arriver ici. »
-
Kreoss :
« Intercessor, est-ce la meilleure voie ? », demanda la High Exemplar Cyrenia.
Kreoss gardait les yeux sur le Temple de la Flamme. « Vous n'étiez pas là. Elle était impitoyable avec les paladins et la vie de ses Flameguards.
- J'en ai entendu un peu. D'autres disent que le Synode discute de son sort. »
Kreoss n'était pas impressionné. « Encore. La prêtresse semble immunisée contre les conséquences de ses actes. »
Leurs Exemplars et leurs warjacks ont avancé. Le cliquetis de leur bande blindée se reflétait dans les murs de Sul. Une avant-garde d'errants a nettoyé les rues des réfugiés civils.
Il ne laisserait pas Feora répéter cette erreur.
« Et si le Synode statue en sa faveur, que ferons-nous ? », demanda Cyrène.
« Si cela se produit, je respecterai leur décision et j'en subirai les conséquences. Comme le ferait tout vrai Menite », a répondu Kreoss.
Ils ont convergé avec Reznik et ses soldats devant le Temple de la Flamme. Les Flameguards se tenaient devant les portes d'airain comme une haie de lance et de bouclier.
Kreoss poussa sa monture à rencontrer celui qui était à leur tête, Malekus.
« Par ordre du Hiérarque, je suis Intercessor. Il est de mon devoir et de mon droit de poursuivre les forces militaires de Sul. Je viens pour la prêtresse de la flamme. »
Le souffle de la vérité brûlante siffla de son masque. « Elle est occupée. »
« Votre loyauté envers elle est notée, Malekus. Mais je n'hésiterai pas à vous trancher si vous êtes sur mon chemin. »
The Burning Truth gloussa, un son dur et laid. « Continue. Accélère mon chemin vers la Cité de l'Homme. »
Le warjack préféré du warcaster, Eye of Truth, s'est déplacé pour protéger son pupille.
« Contrairement à elle, je n'apprécierai pas cela », a déclaré Kreoss.
Il prépara sa lance Conviction et invoqua Fire of Salvation à ses côtés.
Avant que Kreoss ne puisse frapper, les portes du temple s'ouvrirent.
Feora sortit couronnée de flammes. Laissant une traînée de feu vivant dans son sillage, elle sépara les gardiens du temple et chargea l'Intercessor. Hand of Judgement était avec elle, pulvérisant la fureur de Menoth sur Kreoss.
Les Exemplars et les Flameguards n'attendirent pas d'ordre. Ils se sont rués ensemble à l'ombre du temple.
Une fois de plus, il y avait du sang dans les rues de Sul.
-
Pyrrhus :
Pyrrhus regarda sa prêtresse et maître se jeter sur ses camarades Sul-Menites. Sa voix était un cri rauque.
Tout s'était passé trop vite. Trop rapide pour qu'il l'empêche. Mais il pourrait peut-être encore l'arrêter.
Feora avait perdu son chemin. Les réfugiés évadés ont érodé son contrôle, l'ont forcée à assassiner brutalement de nombreuses personnes. Il espérait qu'elle irait paisiblement avec les Exemplars.
Elle avait eu d'autres idées.
Pyrrhus connaissait son devoir.
Deux vies pour l'âme du peuple semblaient être un marché équitable.
Pyrrhus leva sa lance et pataugea dans la tempête d'épées et de flammes. Les armes des Exemplars l'ont trouvé à maintes reprises, déchirant son armure et sa chair.
Sanglant, il repoussa les frappes ennemies avec son lourd bouclier. Quand quelqu'un bloquait son chemin, il les contournait ou les frappait de côté avec la tête de sa lance à flamme.
Au moment où il atteignit Feora, elle taillait vers Kreoss, les engloutissant tous les deux dans le feu.
Le héros de la Flameguard pencha le bras en arrière, posa les yeux sur sa cible et laissa voler.
Deux vies. La sienne et la mienne.
Sa force le quitta avant qu'il ne puisse voir si la lance avait frappé sa cible.
-
Gunnbjorn :
Ils marchaient, marchaient jusqu'à Henge Hold, marchaient vers la bataille là-bas. C'était une armée de taille, plus que capable de faire face à la guerre.
Mais Gunnbjorn ne savait toujours pas ce qu'il ferait à leur arrivée.
Le portail n'était pas l'idée de Gunnbjorn d'une résolution finale - elle lui semblait être une fuite, pas une victoire. Mais beaucoup d'autres étaient convaincus de sa nécessité.
C'est ainsi que nous nous dissolvons en tant que nation, pensa-t-il amèrement.
Un Long Rider, servant d'éclaireur, s'approcha de lui et mit pied à terre.
« Blackclads », a déclaré le cavalier. « Juste devant. Leur chef veut vous parler. »
Gunnbjorn a résisté au grondement. « Pas un allié de plus. Nous ne sommes pas ici pour protéger tout le monde. »
Pourtant, il est sorti pour les rencontrer.
Il pouvait voir de loin qu'il y en avait en fait un bon nombre, répartis de manière à intimider. Mais Gunnbjorn ne se sentait guère menacé par les mangeurs de feuilles.
Une femme s'est détachée de la ligne pour le rencontrer à califourchon sur un loup plus grand que tout ce qu'il se souvenait avoir vu auparavant.
« Je suis Kaya, a-t-elle dit.
- Je ne suis pas intéressé, a déclaré Gunnbjorn. Vous êtes sur mon chemin. »
Elle haussa les épaules, rejetant cela. « Vous allez sur la place de la porte. Nous sommes là pour vous accompagner. »
« Avec ton chien et ton bâton pointu ? Retournez dans votre jardin et laissez le combat aux soldats. »
Kaya sourit et désigna la limite des arbres. Un Warpwolf sauvage est apparu, la chair se déplaçant pour produire de longues épines. « J'ai d'autres armes, non ? »
Avant qu'il ne puisse répondre, elle lui fit signe. « Les royaumes de fer ne sont plus. Les envahisseurs ont veillé à cela. Que nous le souhaitions, nous sommes maintenant un seul peuple. Et autant que vous, nous avons toutes les raisons de vivre, que ce soit ici ou ailleurs. »
Son loup grogna comme s'il avait compris.
« Nous ne demandons pas votre protection, et nous n'offrons pas la nôtre », a-t-elle déclaré. « Mais si le moment vient où cela est nécessaire, je ne doute pas que ce sera donné. Donc, si vous ne souhaitez pas vous coordonner avec nous, nous devrons discuter de nos plans de bataille pendant leur attaque sur le terrain. »
Gunnbjorn grogna, murmura vers elle dans son souffle et se détourna. Il a refusé de regarder en arrière, bien qu'il puisse sentir les yeux de Kaya et de son peuple creuser dans ses omoplates.
Les mangeurs de feuilles, pensa-t-il encore.
Peu de temps après, il a rejoint son armée, où Ryan des Hellslingers l'a accueilli. Les soldats se sont rassemblés autour d’eux pour entendre les ordres de leur capitaine.
« Alors ? », elle a demandé. « Qui sont-ils ? »
Gunnbjorn haussa les épaules. « De nouveaux alliés. Qui parlent trop. »
-
Orin Midwinter :
Midwinter pouvait sentir sa présence-même se développer avec chaque âme qu'il revendiquait, une sensation comme un verre de vin qui en a finalement fait basculer un dans l'ivresse. Donc, il ne pouvait pas sonder la fureur personnelle de Hauke avec le warcaster Khadoréen qui avait essayé de le tuer dans une crevasse.
Pourtant, son empathie est revenue dans une ruée furieuse lorsque Midwinter a vu Asheth Magnus aux côtés de ce qui semblait être un chien de gloire aberrant : Coleman Stryker.
« Qu'il en soit ainsi », marmonna Midwinter et il commença à se frayer un chemin vers eux.
-
Asheth Magnus :
« Je lui ai appris ça ! », cria Magnus à quiconque à portée de voix. Il sourit tandis que l'archon Stryker décimait plusieurs infernaux à cornes en deux coups rapides. « C'est mon gars ! »
Au-dessus de lui, le Cloudpiercer jeta une longue ombre alors qu'il atteignait la porte et commença à disparaître à travers elle.
« Sois prudent », dit-il, se détournant de son départ, son sourire s'effaçant. C'était comme la fin d'une histoire, les réfugiés sauvés, l'histoire se terminant.
Puis il a vu Midwinter se frayer un chemin à travers le champ de bataille vers lui.
« Viens me chercher », murmura-t-il, « mon épilogue ».
-
Baldwin Gearhart :
Je ne pleurerai pas. Je ne pleurerai pas. Je ne pleurerai pas.
Chaque fois que le maréchal général Baldwin Gearhart abattait un autre sectateur ou hurleur, lui ouvrant un chemin devant lui, il répétait cet avertissement mental.
Je ne pleurerai pas. Je ne ...
M. Clogg était lourd sur son dos. Il savait que la chose intelligente à faire était de laisser son corps derrière, mais ce n'était pas la bonne chose à faire.
... pleurerai pas. Je ne pleurerai pas. Je ...
Alors qu'il s'approchait du portail, il ne pouvait pas entendre le gatorman monter derrière lui ni sentir les larmes sur son propre visage.
-
Barnabas :
Quelque chose arrivait. Quelque chose de grand, de méchant. Puissant. Barnabas pouvait presque le sentir. Quelque chose monte parmi les envahisseurs.
Quelque chose qu'il pourrait tuer.
Plus important, quelque chose qu'il pourrait appeler l'apothéose.
Un chemin entre les victimes s'est dégagé devant lui, et il l'a chargé.
Partout où il pouvait atteindre le long du chemin, il a trouvé une autre victime. Ils ont craqué, éclaté, cassé. Il pouvait sentir sa force augmenter.
Il pensait simplement que la porte devant lui était encore d'une manière ou d'une autre importante quand une fille en blanc flottait à sa portée. Alors, il l'a atteinte.
-
Zaateroth :
Elle pouvait sentir les chuchotements du Gardien naissant dans le monde, rampant hors de chaque ombre, suintant des fissures du monde.
Déjà, son pouvoir augmentait. Il a enflé pour englober la sienne, son essence comme une étoile morte pour éclipser le monde.
Attaché à son esprit, chaque lame et chaque sort, chaque balle qui a trouvé sa forme, pourrait être détournée dans l'étendue infinie du Gardien.
Zaateroth se permit de devenir insignifiante, de franchir la dernière ligne de défenseurs entourant la porte.
Son prix était à portée de main.
-
Roget d’Vyaros :
Un gigantesque warjack avec le logo Black Anchor a commencé à bourdonner avec une puissance renouvelée, surprenant Roget d’Vyaros par surprise. Il devait admettre qu'il ne connaissait pas grand-chose aux warjacks, mais il savait qu'un warcaster était à proximité.
Il se tourna pour scanner juste au moment où le Blockader le tapait comme un insecte.
Il ne se pouvait pas se souvenir d'une telle douleur auparavant. Il atterrit à l'agonie, se recroquevillant pour contenir un cri, alors que le Blockader s'élevait de sa pleine hauteur et s'avança vers lui. Une ombre rejoint le warjack, gloussant.
« Alors, où as-tu trouvé ça ? », demanda une voix.
Roget leva les yeux vers un visage marqué par la bataille avec une épaisse moustache brune. L’homme sourit presque maniaque en ramassant le cigare ayant giclé des lèvres de Roget.
« Eh bien, sacrément bon cadeau », a déclaré Drake MacBain, « il est toujours allumé. Mais j'aime l'allumer moi-même, tu sais. »
Il le repoussa sur le front exposé de Roget.
-
Sorscha Kratikoff :
Sa présence étouffait le son de la bataille comme le bruit des chutes de neige.
Sorscha a traversé une galerie de statues gelées. Une aura de froid meurtrier se dégageait d'elle, changeant tout en une forme de glace fragile.
Elle a abattu avec la colère de l'hiver ceux qui tentaient de fuir, laissant leurs cadavres brisés tomber dans des fragments de glace étincelants.
Beast-09 suivait la piste derrière elle, pulvérisant des corps gelés sous sa bande de roulement. Ensemble, la paire a avancé sur la cible de Sorscha. La seule chose sur le champ de bataille dont elle se souciait. La svelte créature infernale qui avait gagné sa colère.
-
The Harbinger of Menoth :
Nos ennemis sont doubles, pria la Harbinger en approchant du portail. Menoth, donnez-moi le pouvoir de faire ce qui doit être fait au premier et la force de vos soldats pour vaincre le second.
Menoth était avec elle, elle le savait. Le portail tomberait et les âmes sur le point d'être perdues seraient sauvées.
Mais elle n'a pas réagi assez rapidement à la volonté et à l'avertissement du Créateur. Son être même tremblait de recevoir la gloire de Menoth, mais elle ne put tenir compte de l'avertissement à temps.
Une griffe lui trancha le visage et son bandeau tomba.
-
Omodamos :
La porte est à nous, Omodamos a transmis aux autres maîtres. Le gardien se lève. La fin est à nos portes.
Et pourtant, les âmes le défiaient toujours. Un homme en armure, une petite âme dans une énorme machine. Un sorcier de guerre plus mort que vivant. Et celui qui était déjà mort deux fois.
Et quelque part se trouvait encore cette sorcière du temps. Mais d'abord, ces trois.
Il se libéra des ombres qu'ils avaient dressées contre lui, ravi de leur surprise, et frappa la sorcière de guerre et la liche pour enfin prendre leur âme.
Il n'était pas prêt à être surpris lui-même.
-
Karchev le Terrible :
Il a attisé la chaudière de son armure jusqu'à ce que sa peau se boursoufle. Marchant à travers une boue de boue, de sang et de cadavres, Karchev claqua de tout son poids dans le Portail Noir.
L'impact les a envoyés voler dans des infernaux inférieurs et des soldats, leurs corps combinés s'aplatissant en masse.
Saisissant l'infernal avec son poing à vapeur, Karchev a haché sa tête masquée. Sunder se leva et tomba, dégoulinant de son sang corrompu.
Karchev n'arrêtait pas de couper.
Il a versé chaque once de sa rage dans les attaques jusqu'à ce que sa hache s'enfonce profondément dans le sol.
Haletant, Karchev se remit sur ses pieds et recula.
La tête cassée et saignante de l'infernal a commencé à fusionner.
Pouvoir construit au sein du warcaster, gonflant de sa rage. Une éruption de puissance arcanique explosa avec son cri frustré.
« Pourquoi ne restes-tu pas mort ? »
-
Asphyxious :
Karchev est terminé, se moqua Asphyxious. Ne comptez pas sur Khador pour faire ce que Cryx fait mieux.
Mais comme le maître infernal devant lui a rendu la terre noire et l'air sombre, pensa Asphyxious, je n'ai pas gagné cette nouvelle forme pour la livrer à des gens comme toi.
Au-delà de la porte, il le savait, attendait les mortels qui avaient besoin de son règne. Laissez les autres rester de ce côté, combattant une chaîne sans fin d'infernalistes et de maîtres infernaux. En fait, si la porte pouvait être détruite d'au-delà…
Il se tourna, et là se tenait Deneghra.
« Si vous voulez être un dieu pour gouverner les hommes », siffla-t-elle, « faites-le ici. Fuyez, et vous laissez le soin à Menoth, Morrow, Cyriss ou à ça.
Elle a indiqué le maître infernal.
« Tous vous obéiront et tous vous détesteront. Sauf moi. Trahirais-tu ma loyauté en laissant Caen derrière toi ? »
Que sais-tu des dieux ? Asphyxious pensa amèrement, mais il retourna à la bataille contre le maître infernal.
-
Aurora :
Aurora se tenait entre les marées ondulantes de la porte et l'infernal impérieux. Sa lance était faible et inefficace contre cette… cette chose. Mais elle mourrait pour le garder encore un instant.
La Weaver of Shadows tendit la main vers elle, des runes immondes se formant alors qu'elle évoquait un sort d'obscurité.
Un trio de coups de foudre a éclaté, secouant le dos infernal alors qu'ils frappaient.
Des Exponent Servitors ont pullulé vers elle, brûlant sa chair avec leurs rayons d'ouverture.
De chaque côté d'Aurora, sa mère et son père l'ont rejoint. Leurs deux corps étaient cabossés, mais ils ont attaqué sans hésitation.
-
Krueger :
Krueger a dirigé la fureur d'Orboros contre les infernaux, appelant un champ de foudre qui a banni leurs ombres artificielles dans des éclairs de brillance bleu-blanc. Ses woldwardens ont frappé les bêtes infernales avec leurs poings massifs couverts de runes.
Morceau par morceau, le Stormlord a commencé à démonter les formations des rangs de l'armée infernale, détruisant leurs commandants et jetant le reste en désordre.
Il pouvait sentir le monde bouger. Il avait attiré l'attention du chaos naturel.
Des os de la terre, deux silhouettes se sont élevées. Archontes jumeaux du pouvoir primitif.
-
Agathon :
La Voice in the Darkness s'enfuit. D'ombre en ombre, ils ont traversé le monde. Ils pouvaient sentir les mortels renifler sur leur trace.
Je dois trouver de l'aide, pensa Agathon.
Sur la côte ouest, Agathon pouvait sentir l'éminence de Zaateroth et du Portail Noir et une profondeur d'âmes. S'ils pouvaient les atteindre, il y aurait de quoi reprendre des forces, invoquer une armée. De quoi détruire ceux qui ont failli les détruire.
Ils devaient être rapides. Les poursuivants d'Agathon se sont rapprochés de plus en plus.
-
Baldwin Gearhart :
Sur le dos de Baldwin Gearhart, M. Clogg a bougé.
Gearhart a d'abord refusé de croire qu'il était ainsi - cela aurait dû être un cliquetis mortel des poumons sans vie de son serviteur. Ou peut-être que c'était juste le corps qui bougeait dans le harnais qu'il avait façonné.
Mais Clogg a de nouveau bougé.
Le plus rapidement possible, Gearhart l'abaissa, avalant la joie qui montait dans sa poitrine. Mieux vaut ne pas donner au vieux garçon trop d'égo pour survivre.
« Je dis, mon vieux Clogg », dit-il d'un ton bourru, « ce serait trop vous demander de vous tenir sur vos deux… ? »
Clogg était enveloppé d'une lueur jaune maladive qui crachait des vrilles vertes. Tout autour d'eux, d'autres pulsaient avec la même lumière, se débattant malgré des blessures horribles ou des coups mortels évidents.
« Et maintenant, Clogg », murmura-t-il. « Qu'est-ce que tout cela, alors ? »
Même si Clogg avait été vivant pour répondre, Gearhart n'aurait pas su ce que le mot voulait dire.
Witchfire.
-
Le Gardien :
Du cheval mourant, le Gardien a pris force, endurance et le cri de sa voix.
Se frayant un chemin depuis la fosse, il a répandu des vrilles sur le champ de bataille. Coulant au-dessus et dans les cadavres voisins, il absorbait les esprits des guerriers mourants : leurs souvenirs, leurs peurs.
La forme du Gardien a commencé à se former.
Il y avait tellement d'essence rougeoyante ici - plus qu'il n'aurait pu le souhaiter.
De l'étincelle déprimée des blessés aux lumières de piqûre d'épingle de cellules uniques, ce royaume contenait des multitudes. Le Gardien a accueilli chaque grain de vie dans sa forme sombre.
Mais quelle forme ? Il se répandait sur un insecte courant précipitamment et jouait avec de nombreuses jambes, avec une coquille blindée. Il a enfilé un morceau de lui-même à travers les poumons qui s'effondrent du torse écrasé d'un homme, appréciant l'arc de côtes et la chair de ses organes.
Le Gardien sentit le tiraillement de ses rênes se diriger vers la tisserande, celle qui s'appelait Zaateroth. Elle guiderait ses actions.
Mais elle ne dicterait pas sa forme.
Se répandant comme une marée lente, le Gardien ravageait les terreurs des hommes et des femmes mourants. Sur sa surface d'encre, il a joué avec les visages de leurs proches et de leurs enfants orphelins.
Non, cela ne ferait pas l'affaire.
Le Gardien passait d'une forme à l'autre, mais aucune ne convenait à son objectif. Aucune horreur que ces mortels pouvaient sonder ne pouvait contenir son pouvoir pendant longtemps.
Le Gardien s'arrêta, coulant de chaque fissure et chaque crevasse de l'ombre, de chaque crâne fendu et de la bouche de chaque mort. De forme cyclonique, il s'est fondu au cœur des combats, buvant dans les esprits chuchotants des morts et le toucher fragile de la lumière.
Si je ne peux pas être une chose, alors je serai eux tous, pensa-t-il. Cette pensée plut au Gardien.
Il a informé Zaateroth qu'il était prêt.
-
Rhyas et Saeryn :
Il y a un monde au-delà d'Everblight, avait déclaré Saeryn, où il n'est pas le bienvenu.
Rhyas était en conflit. Sa sœur savait qu'ils étaient en défaveur du dragon pour des indiscrétions passées, donc un monde sans lui pourrait être un à conquérir. Ou à fuir.
Rhyas ne fuirait pas.
Ils se tenaient enfoncés jusqu'à la hanche dans des corps à la fois morts et mourants, alliés et ennemis, infernaux et non. Le portail était si proche, Saeryn pourrait lancer sa lance à travers elle, si elle était si stupide.
Et Rhyas pensait qu'elle pouvait l'être. Sa sœur, l'Omen of Everblight, était maintenant voilée par le doute.
Elles ont longtemps été séparées des portiers avec lesquels elles étaient arrivées. Saeryn les avait guidés sur un chemin sanglant jusqu'à une distance frappante du portail, et Rhyas ne l'avait pas défiée. Pourtant, elle se demandait si cette partie de sa sœur qu'elle ne savait pas lire les dirigeait maintenant.
« Le Messie viendra », lui a dit Saeryn.
Rhyas a dit: « Il n'est plus avec nous. »
Saeryn pointa du bout de sa lance le portail. « Pourtant, il ne peut pas résister à cela pour les mêmes raisons que moi. »
Rhyas était sur le point de demander pourquoi Saeryn a couru vers le portail.
Elle a été brièvement perdue dans les vagues de réfugiés qui fuyaient, sa lance assez haute pour que Rhyas puisse toujours la suivre. Mais elle était ravagée et elle était Nyss - les réfugiés se dispersaient de sa proximité, et Rhyas regarda sa sœur jeter la lance alors qu'elle atteignait le portail.
C'était une trahison d'Everblight, et pas une qui serait mal interprétée, comme l'avaient été leurs actes à la fin de la Grande Chasse.
C'était un abandon.
Alors que Saeryn passait la porte, une grande lumière l'enveloppa. Courant, Rhyas tendit la main vers la lance de sa sœur.
Il y eut un bruit comme la porte qui prenait une grande inspiration, puis un flash. Les réfugiés criaient, se dispersaient, momentanément assourdis et aveuglés. Rhyas pouvait encore voir où Saeryn avait disparu, mais pire, elle pouvait voir le tesson ensanglanté laissé dans le sillage de sa sœur.
L'athanc de Saeryn. Son morceau de dragon.
Le sang et la chair qui s'y trouvaient témoignaient de la violence avec laquelle elle avait été arrachée de son corps.
Rhyas le ramassa, sa main tremblante. Les réfugiés lui ont donné une large place alors qu'ils continuaient à fuir par cette porte qui avait dévoré sa sœur.
Rhyas, Sigil of Everlight, l'un des Serres du dragon, serra l'athanc de sa sœur contre sa poitrine.
Elle gémit.
-
L'Ermite de Henge Hold :
Il ne reste plus beaucoup de parchemin à déchiffrer. Au-delà de cela, ma capacité à dire ce qui est réellement de ce qui pourrait être décline. Pourtant, alors qu'ils arrivent à cet endroit où moi aussi, je vais faire un dernier combat, de fines lignes se gravent à nouveau dans le rouleau.
Il y aura plus à dire.
Je n'ai pas besoin de voir les runes tordues pour savoir que la mort arrive pour beaucoup. Pourtant, ces runes torsadées viennent tout de même. Et bien assez tôt, malgré mes réserves, je vais lire et transcrire ces runes. Pendant que je vis.
Mais y aura-t-il quelqu'un de vivant pour m'entendre ?
Le champ de bataille qui était autrefois ma maison est maintenant jonché d'âmes, à la fois en mouvement et immobiles. De grands ennemis s'allient pour affronter des ennemis encore plus grands. Je les vois tous, même d'où je m'approche du henge. Et ils me voient. Certains d'entre eux, bien plus puissants que moi, viennent pour moi.
J'ai fait tout ce que je pouvais pour le monde. Il n'a pas fait tout ce qu'il pouvait pour moi, mais ce sont les prix qu'on paie pour savoir ce que je sais.
Je devrais avoir peur maintenant. Ils s'approchent avec la fureur dans les yeux.
Mais je suis fatigué. Et je ne sais pas si je...
...
A SUIVRE
-
Allister Caine :
Il était perché sur le pont du Serpent Lové. C'était un navire élégant, fin comme un vin rare. Autour de lui, l'équipage tire des cordes et des draps coupés. Faire des trucs de marin, présuma-t-il.
Il n'a jamais prétendu être marin. Ses compétences étaient dans un domaine très différent.
Il s'occupa de nettoyer ses armes. C'était quelque chose qu'il comprenait. Un bon canon huilé était fiable, de la façon dont il était convaincu que le capitaine du navire pensait que son navire l'était. Prenez soin de vos outils et ils prendront soin de vous.
L'une des officiers s'est frayée un chemin à travers l'équipage. Elle se leva, non, elle plana près de lui, cherchant une excuse pour entamer une conversation.
« J'ai entendu dire que vous... »
« Tu as mal entendu », marmonna Caine.
La Satyxis trébucha sur sa langue. Il n'avait pas l'intention d'être brusque, mais il en avait assez des rumeurs et des spéculations. Les histoires à son sujet semblaient se rassembler comme des mouches sur les excréments.
Caine a changé de tactique. « J'ai entendu », a-t-il souligné, « qu'il y avait trois de ces choses. L'une a disparu. »
Le Satyxis hocha la tête, ses cornes menaçant de heurter son crâne. « Toujours. Les deux pires sont en attente, dit la prédiction. »
Caine grogna. « Mettez du sang de chat dans un bol et appelez-le un jour, n'est-ce pas ? Damnée prédiction. Ça prend tout le plaisir d'un combat. »
Elle le fixa perplexe alors qu'il levait un pistolet puis le suivant, plissant les yeux vers le canon pour vérifier le polissage de ses viseurs avant.
« Les deux là correspondent à n'importe quel guerrier de compétence. C'est ce que dit la sorcière.
- Je parie », répondit Caine. Il chercha un dossier pour aplanir un endroit terne hors de sa vue.
« Notre amiral a accepté de vous aider », a-t-elle insisté, « mais vous n'avez pas partagé votre planification avec elle. »
Caine combattit un sourire. « Ravenmane sait mieux. Mon plan est plutôt simple et direct. »
Le Satyxis se tenait là à mâcher sa lèvre. Caine regarda sa curiosité l'emporter sur sa discrétion.
« Alors, que comptez-vous faire ? », elle a demandé.
Caine haussa les épaules. « Deux infernaux. Deux pistolets. Je pense que je vais commencer à tirer, et je ne m'arrêterai pas jusqu'à ce que l'un de nous soit mort. »
Il regarda vers l'est, vers la ligne croissante du rivage d'Immoren. « Après tout, cela a fonctionné jusqu'à présent. »
-
(Et ça reprend sur Twitter depuis cette fin d'année !!!... ;D)
-
« Mes visions. Je pensais que vous m'aviez abandonné. C'était naïf d'espérer que c'était vrai. »
-
L'Ermite de Henge Hold :
Qu'est-ce que le temps ? Il semble perdre son sens à mesure que je regarde plus profondément, ses brins s'effilochant et s'étirant jusqu'au point de rupture. Une telle puissance ! En un seul être, il courbe encore et encore le flux de son avenir pour son peuple. Pour tout le monde.
Quel prix le monde paiera-t-il pour ses actions, pour son sacrifice ? Et précisément, que sacrifiera-t-elle pour en sauver autant ? Elle figure dans tous les futurs que je vois, mais seule l'incertitude l'entoure à chaque pas qu'elle fait sur son chemin.
Je vois le Manteau de Lacyr, dont le sort a été si longtemps inconnu. Le brin le plus proche me raconte sa récupération et son retour à Ios. Son incapacité à faire revivre Scyrah, qui était si gravement affaiblie, pousserait Ghyrrshyld à l'utiliser pour les folies de ses expériences.
Il ignorerait toute objection de la part des pieux parmi les elfes et le considérerait comme un objectif, un même qu'il aurait su être discutable. Dans un autre avenir, je le vois entre les mains de quelqu'un dont le cœur sera sombrement entaché par la tragédie qui arrivera bientôt à notre peuple.
Il l'utilisera pour sa vision tordue d'une nouvelle Cour divine, avec lui-même comme Narcissar. Tant d'avenirs, mais aucun ne me donne le moindre espoir pour que le Manteau soit restitué au Grand Sanctuaire et célébré. Peut-être vaut-il mieux que je ne connaisse pas encore son sort à aucun moment.
Des heures… des jours… des semaines… plus on s'éloigne du Fort, plus les parchemins voient loin, mais plus les réalités qu'ils contiennent sont éloignées de certaines certitudes. Pourtant ma vision embrasse tout sans discrimination. Un instant ici et maintenant.
Je vois un jour, dans des mois, dans une partie d'Immoren où je n'ai jamais mis les pieds. Il y a trop de choses à comprendre pour moi et pas assez pour donner un sens à la moindre chose que je vois.
Les souvenirs me viennent spontanément, si éloignés dans le temps mais connectés par des âmes à la fois présentes et non. Ce n'est pas étonnant qu'ils me considèrent comme fou.
Plus je regarde, plus je vois, et moins les choses deviennent claires. Les événements sont écrits, mais il manque tellement de choses. Les runes apparaissant sur la page sont brouillées, désordonnées, s'écrasant comme si elles racontaient trop de chemins à la fois.
Précipités, comme si les nombreux brins étaient comprimés pour s'adapter à une conscience mortelle. Il y a beaucoup à dire ici, mais pas assez d'espace pour l'écrire, pas assez de temps pour le dire. L'avenir de beaucoup est submergé par d'autres, le destin de plusieurs est inconnu dans ce que je peux déchiffrer.
Qu'est-ce que la mortalité pour le divin ? Je ne peux pas voir ce que sont vraiment devenus mes dieux, car je n'exerce aucun contrôle sur mes visions. Et pourtant il faut se demander : quel est le sort de l'essence d'un dieu si un dieu meurt ? La Cour divine était les manifestations conscientes du soleil et des lunes.
Leurs formes sur Caen expirées, leur essence retourne d'où elle est venue, pour être entière peut-être. Il y a si longtemps qu'un fragment des dieux gisait ici, s'accrochant à l'existence dans le royaume des mortels. Mais et ensuite ? Je ne peux pas dire. Je ne le vois pas. Je n'ai pas le droit de le percevoir.
C'est... fait. Mon but ici, le but qui m'a été donné, est accompli. Les visions ne me disent rien de plus, et je n'ai plus rien à écrire ou à transmettre.
-
Deathjack :
Pure malice. Il avait faim. Il enrageait. Il aspirait au massacre. Se nourrir de vivants était une chose, mais c'était une nouvelle proie. La vraie proie. Le Grand Ennemi était là, et il était mûr pour la destruction.
Tous les yeux des mortels se sont tournés vers lui lorsque sa présence devint connue. Il sentit la peur dans leurs yeux. Il aurait dû se complaire dans ces tremblements, ces recroquevillements, s'en épanouir. Mais il les ignora ainsi que l'odeur de la nécrotite la plus pure brûlée, le cri des âmes résonnant dans son sillage.
Il n'a prêté aucune attention à tout sauf aux horreurs infernales qui l'ont précédé. Avec un hurlement métallique, Deathjack chargea le plus proche. Il a enfoncé ses griffes dans la poitrine de l'être démoniaque, le jetant dans une brume noire de viscères. Mais ces horreurs n'étaient pas ce qui allait le nourrir.
Ce qu'il a consommé des traqueurs d'âmes n'était pas suffisant, simplement des apéritifs. Deathjack hurla à nouveau et trouva de nouvelles victimes, un groupe de cultistes à proximité. En effet, les Crânes de la Haine se nourriraient profondément, car il y avait un plus grand puits d'âmes dont se gaver. Celui qui était proche.
Deathjack s'est régalé, mais ce n'était pas le vrai prix. Il y avait quelque chose de proche, quelque chose de bien mieux. Il jeta un coup d'œil alentour, voyant enfin ce qu'il avait senti. Le gardien titanesque, débordant d'âmes, capturé par le Grand Ennemi.
Ces âmes, elles seraient celles de Deathjack, et étant si proches, sa faim devenait insatiable. De petites créatures se dressaient sur son chemin, mais rien ne l'empêcherait d'atteindre son but. Deathjack avançait, la rage alimentée par les Crânes de la Haine le poussant.
Car ici et maintenant, il vaincrait cet esclave du Grand Ennemi et le soulagerait de ses fardeaux. Il se moquait des efforts des petits humains et de leurs machines imparfaites, et il se moquait encore plus de l'aura de terreur autour du Gardien des Ames.
-
Omodamos :
Un délai irritant, décida Omodamos. L'homme dans la machine s'avéra être le plus résistant, et la Porte Noire sentit quelque chose d'autre approcher.
L'hésitation, bien que rapidement réprimée, harcela le maître infernal alors que ses masses d'armes récoltaient un flux constant d'âmes. Les renforts apportés par ces humains étaient de peu de valeur. Quel profit ou plaisir y avait-il à détruire des esclaves morts-vivants ?
« L'arcaniste dans la machine vous cause des problèmes injustifiés », fit observer Zaateroth à son collègue.
« Faites place. Le Gardien vient s'occuper de lui. »
« J'ai moi-même l'affaire en main », a-t-il répondu.
« Que vous l'ayiez ou non importe peu. Il le fait pour la porte et il détruira tout sur son passage. »
À contrecœur, Omodamos s'est retiré de ce combat, cherchant de nouvelles âmes à abattre.
-
Karchev le Terrible :
« N'y a-t-il pas de fin avec eux ? », Karchev grogna alors que le maître infernal se retirait pour être remplacé par une paire d'horreurs que le Greylord était sûr d'avoir divisées en deux quelques instants auparavant.
Ayant perdu le compte du nombre d'infernaux qu'il avait détruits, il vit alors un nouvel ennemi qu'il ne pouvait ignorer.
Il a été soutenu par des tirs massifs de fusils des Gardes de l'Hiver et par des volées occasionnelles de roquettes. Mais les alliés se retiraient à travers la zone autour du Fort. C'était tout à fait naturel, car la dernière menace représentait plus qu'un affrontement contre n'importe quel warcaster et leurs warjacks.
« Reprenez courage, enfants de Khador ! », cria Karchev en se préparant. « Après ce jour-même, l'immortalité attend ! »
Le lourd Gardien s'approcha, levant une de ses griffes titanesques. Karchev a ramené Sunder pour préparer un salut approprié.
-
Zaateroth :
L'énorme griffe du Gardien s'éleva du sol, révélant les restes du warjack-warcaster khadoréen qui avait causé tant de problèmes à l'avancée des infernaux. Elle hocha la tête en signe d'approbation et ordonna silencieusement à Omodamos de se détourner sur le flanc.
« Je vais vaincre cette lie. Plus de leurs faibles cherchent à fuir. Vous devez les arrêter », ordonna la Tisserande des Ombres.
Il obéit et avec plaisir. Satisfait, Zaateroth poussa le Gardien plus loin vers les lignes des défenseurs, humains ou mécaniques, et la porte qui se trouvait au-delà.
Mais avec une machine furieuse écrasée dans le sol, une autre est apparue. Celui-ci – élégant, noir et démoniaque – était vaguement familier. En l'étudiant, elle a vu qu'il visait les traqueurs d'âmes. La présence qu'elle ressentait en son sein se réjouissait parmi les âmes qui lui étaient refusées, à elle.
Puis la reconnaissance s'est faite en elle.
« Détruisez cette aberration ! », cria-t-elle.
Le Gardien s'arrêta avant de pouvoir se dresser pour émettre son hurlement abyssal sur les humains qui battaient en retraite. À l'ordre furieux de Zaateroth, il souleva son corps d'un côté et regarda le Deathjack charger.
-
Asphyxious et Deneghra :
« Nous devons faire attention, car ce cauchemar peut suffire à être le fléau de tout l'Immoren », a déclaré Asphyxious.
« Pas plus que nous ? Nous avons vaincu plus de ces créatures que nous ne voulons en compter. Ce n'en est qu'un de plus », a répondu Deneghra.
Elle a ajouté : « Mais ce ne sera pas différent des grandes machines des Royaumes d'Acier envoyées contre nous auparavant. Il y aura une fin pour eux, nous savons qu'ils saignent. Nous les avons saignés. Encore un effort pour voir le jour, et vous serez un dieu sur ce que vous percevez. »
« Tu cherches à me rassurer », observa-t-il, « comme si tu connaissais mon esprit comme moi. »
Deneghra tressaillit.
« Je ne prétends rien de tel, je ne connais que vos ambitions et vos desseins pour ce royaume. »
« Tu partages cette ambition avec moi, non ? »
Avec joie, les Crânes ont abandonné le contrôle. Tant d'âmes, pourquoi s'arrêter, pourquoi se retenir ? Le prix ultime était à portée de main. De l'intérieur du châssis du Deathjack, un rire métallique maniaque émana.
Que cette coquille ait survécu ou ait été détruite, les Crânes dévoreraient et raviraient sans conséquence. Si nécessaire, ils trouveraient rapidement une nouvelle coque comme ils l'avaient fait plusieurs fois auparavant. Donc, cela n'avait pas d'importance.
Le Gardien pesait lourdement sur les restes mékaniques et de chair. Pressée par le colossal devant elle et ses moindres fac-similés qui envahissaient la région, Deneghra se replia, accompagnée de ses Meurtriers. Plus vite qu'elle ne pouvait s'y attendre, le Gardien se précipita en avant.
Sa griffe s'élança, creusant l'un de ses valets infernaux. Deneghra n'a pas été assez rapide pour esquiver lorsqu'il s'est écrasé contre elle, la coinçant en dessous. Avant qu'elle ne puisse ordonner au valet infernal de se lever, elle ressentit l'impact de la griffe du Gardien sur lui.
Elle ne pouvait pas bouger, maintenue fermement par le châssis. Ses jambes étaient rendues inutiles. Alors que le Gardien reculait pour déchirer sa dernière victime, elle se concentra et s'enfuit dans les ombres qu'il projetait. Pourtant, sa disparition n'est pas passée inaperçue.
Se tournant pour regarder la Tisserande d'Ames alors qu'elle réapparaissait soudainement, l'horreur colossale déplaça sa forme imposante pour concentrer sa fureur sur elle. Elle s'était enfuie, mais pas assez loin. Voyant son péril, Asphyxious descendit pour la récupérer.
Alors qu'il s'approchait, une griffe s'enfonça dans le sol devant lui. S'écartant, il se retira alors qu'il levait la gueule, un hurlement abyssal jaillissant vers lui. Asphyxious resta à peine dans les airs alors que l'explosion le frôla, le privant temporairement de son sens des arcanes.
Un battement déterminé de ses ailes lui permit d'éviter la prochaine attaque alors que le Gardien se retournait vers Deneghra. Asphyxious était impuissant alors qu'elle essayait de se traîner, uniquement pour être écrasée dans le sol. Les plaques d'armure mutilées de son dernier Meurtrier volaient à chaque frappe de griffe.
« Tu aurais été l'héritière de mon héritage, Deneghra ! », Asphyxious cria en prenant son envol. « Mais ce qui t'es advenu, une fin si misérable n'était pas ce que j'envisageais pour ton avenir... cher enfant. »
Sur le champ de bataille en dessous de lui, il ne pouvait voir que des cadavres.
Ceux sur qui il aurait pu régner et qui auraient pu faire de lui le sujet de leur adoration n'étaient plus. L'ancien seigneur-liche n'a pas vu grand-chose d'autre que l'avancée écrasante des forces infernales, devancées par le Gardien.
Il avait tout vaincu devant lui. D'abord le mi-homme, mi-machine de Khador.
Puis Deathjack, la terreur du sud-ouest d'Immoren, sur laquelle même Asphyxious hésitait à exercer sa volonté. Et maintenant les valets infernaux de Deneghra. Et enfin, Deneghra elle-même.
Il ne me reste plus que du sang et des cendres, il le savait.
Seul, il ne pouvait pas vaincre l'horreur colossale alors, serrant son vaisseau d'âme près de lui, il se retira vers la porte. Il jeta un dernier aperçu au corps brisé de Deneghra.
Malefactor, sa lance, gisait brisé à proximité, à côté des épines arrachées à son armure.
L'humanité n'était plus pour Immoren mais serait établie sur un autre monde. Là, Asphyxious serait son dieu légitime, là où les dieux de Caen n'auraient ni présence ni influence.
Son choix fait, il monta plus haut, accélérant vers la porte et son destin.
Le bras sans vie se contracta. La conscience qui l'animait était encore lucide. Et elle ne céderait pas. Les doigts enroulés, traînant lentement les restes sur la terre ensanglantée, la chair en ruine et le métal brûlé.
Il n'était plus là. Deneghra en avait assez d'attendre que le nécrochirurgien baratineur ait fini son travail. Elle ne pouvait qu'attendre et ordonner à son dernier valet d'os intact d'aller jusqu'à la limite de son contrôle. La porte, pensa-t-elle avec urgence, redirigeant le harceleur.
Elle observa à travers ses yeux alors qu'il bondissait vers la porte, inutile alors qu'un vaisseau brillait d'une lumière brillante alors qu'il faisait la transition vers quoi que ce soit qui se trouvait au-delà. À peine perceptible à travers les capteurs visuels du valet d'os mais aussi clairement que s'il se tenait devant elle, elle le vit.
Elle regarda une forme d'horlogerie ailée suivre quelques instants derrière le navire. Deneghra s'effondra là où elle était assise, sourde aux paroles du nécrochirurgien en le voyant disparaître au sein de la porte.
« Allez. Soyez un dieu dans un monde inconnu. Cet endroit souffrira de votre départ. »
Elle secoua la tête et pensa à d'autres choses plus insignifiantes. Comment s'en sont sortis Caine et sa fille ? La fille ferait une bonne sorcière de guerre à son retour. C'était au moins une consolation.
-
Kaelyssa, Ravyn et Elara :
« Ravyn, tu ne peux pas être sérieuse. » Kaelyssa, le Murmure de la Nuit, toucha l'épaule de son commandant alors qu'elles quittaient la salle de réunion.
« Des temps extraordinaires nécessitent des moyens extraordinaires », répondit la Lumière Eternelle.
« Qu'est-ce qu'il y a d'extraordinaire à ce que tu reprennes ta panoplie de Chevalier du Sanctuaire ? »
« Les Neuf Voix conviennent qu'il est nécessaire de montrer l'unité au sein du peuple. Nombreux sont ceux qui nous désapprouvent encore, et notre objectif principal reste : la restauration de Scyrah et Nyssor. Nous avons besoin que les Maisons, toutes, agissent dans un seul but. Mon retour au Sanctuaire aide à cela. »
La jeune chasseuse de mage resta silencieuse pendant quelques instants, alors Ravyn remplit le silence.
« Ne t'inquiètes pas. Regarde Garryth et Narn comme tu l'as fait auparavant, assure-toi qu'Elara ne s'éloigne pas trop, et nous endurerons. Lorsque nous endurons, les choses changent une fois de plus comme nécessaire. »
« Pensez-vous qu'il avait raison ? » Elara, l'Ombre de la Mort, a demandé.
Devant elle, l'une de ses équipes de chasseurs de mages s'avança pour rejoindre les forces de retour de Lord Ghyrrshyld et Lord Arbiter Hexeris. Sur le côté, une autre équipe se tenait en sentinelle au-dessus d'une petite boîte en pierre.
« Raison à propos de quoi ? », demanda Kaelyssa, se méfiant de la direction de la conversation.
« Nos dieux... », continua la jeune commandant. « Que leurs morts… »
Elle s'arrêta quand elle remarqua que Kaelyssa la fixait.
« Mieux vaut ne pas explorer cette croyance – seule l'hérésie peut y être trouvée. Surtout maintenant, alors que nous avons peut-être une solution à portée de main. »
Elara grogna simplement en réponse, le reste de ses pensées fit maintenant silence.
-
Hexeris et Ghyrrshyld :
« Seigneur Arbitre ». Il leva les yeux pour voir son vassal, le tyran Timaar, debout devant lui.
« Oui ?
- Comment se passe votre travail avec Ghyrrshyld ?
- Piètrement. Combiner la mortitheurgie et leur arcanika s'avère difficile.
- Cela ne semble pas être la seule chose qui vous dérange. »
« Lord Ghyrrshyld semble distrait, comme s'il était en proie au doute et convaincu de son échec imminent. Il se considère à nouveau 'maudit', bien que je ne sache pas pourquoi », Hexeris sourit, « C'était peut-être une ancienne épithète. »
« Savez-vous ce qui a causé cela ?
- Non, mais j'ai mes soupçons. »
D'un maître infernal, en fait. Ils ont fait quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Hexeris garda cela pour lui.
« Que cela soit enregistré, je n'étais pas d'accord avec cela. »
Hexeris secoua la tête alors que lui et Ghyrrshyld regardaient leurs forces se battre contre les infernaux devant eux.
« Alors tu l'as déjà dit plusieurs fois », grogna l'elfe alors que son regard se tourna rapidement.
Il était concentré, guettant les signes révélateurs de la manifestation d'un archonte.
« Nos tentatives précédentes se sont soldées par pas mal de morts et plus que quelques blessures à nous-mêmes, Ghyrrshyld », a noté le Lord Arbiter. « C'est un grand risque que nous prenons. »
« Je connais le risque. Les moyens de contenir le pouvoir d'un archonte sont ce qui nous manquait auparavant, mais nous l'avons maintenant. Je vais réussir."
- Ou vous pouvez mourir, gronda le skorne.
- Alors, que voudriez-vous que je fasse ? »
Le skorne et l'elfe se regardèrent, ni l'un ni l'autre ne voulant céder.
« Seigneur Ghyrrshyld ! », cria Elara en désignant un espace scintillant proche d'une forte concentration d'horreurs.
« Je le vois ! ». Il lança son cheval au galop, les yeux fixés sur l'endroit indiqué par la chasseuse de mage. Il a laissé les deux autres derrière lui.
Ils étaient juste assez près pour regarder Ghyrrshyld préparer l'arcanika infusé par mortithurgie, pour le voir l'activer et l'attacher à son armure. L'explosion a écrasé sa monture et a soufflé à la fois Hexeris et Elara des leurs, renversant tout ce qui bougeait autour de lui.
Il leur a tous fallu un moment pour réaliser que le cri d'un autre monde venait de Ghyrrshyld lui-même alors que l'Archonte du Vide qui se manifestait était attiré dans l'arcanika à sa poitrine par des vrilles d'énergie ondulante. Avec difficulté, Hexeris et Elara parvinrent à se relever.
Ils virent un ange aux ailes noires, magnifique et terrifiant. Avec une aura d'impassibilité apparente, cet archonte elfe, si on peut l'appeler ainsi, a déferlé sur les lignes infernales, bannissant tout ce qui se trouvait à la portée de Voass, la lame de l'épée de Nyssor gelant et brisant tout ce qu'elle touchait.
-
Falcir, Ravyn et Kaelyssa :
Falcir l'Impitoyable observait de son point de vue éloigné et caché, silencieuse et immobile. La petite foule de sans-âmes se glissa comme de l'eau alors que Ghyrrshyld glissait sur le champ de bataille désormais étrangement calme.
Ils deviennent de plus en plus nombreux à chaque victoire, semble-t-il, pensa Falcir en suivant son sillage. Elle concentra sa vue et invoqua une partie importante de sa force arcanique. Invisibles par tous sauf par elle-même, des runes brillaient au-dessus de la forme de l'archonte elfe.
« Ma dame. » L'un de ses bourreaux qui l'accompagnaient lui tendit une tasse d'eau.
Fatiguée de l'effort, Falcir prit la boisson offerte, ferma les yeux et but une gorgée. Cependant, elle ne sentit pas le bourreau reculer comme il le faisait d'habitude.
« Mauvaises nouvelles de Nyrrothyl, je présume ? », elle a demandé.
« Cela dépendra d'à qui vous demandez, j'en ai peur. Ils ont déclaré avoir rejoint les rangs aux côtés d'Elara, l'Ombre de la Mort, en particulier.
- Ce que je ferais pour une objectivement bonne nouvelle pour une fois. »
***
« Tu es revenue jusqu'ici pour me dire ça ? », Ravyn haussa un sourcil vers Kaelyssa.
Elles marchèrent lentement par déférence pour les blessures de la jeune elfe autour de la place avant le Grand Sanctuaire.
« Je ne sais pas à qui d'autre exprimer mes inquiétudes. »
« Au moins, les circonstances vous ont poussé à vous retirer du front. » La Chevalière du Sanctuaire réintégrée a fait un geste vers les bandages de son amie.
« Garryth, Narn et Eiryss se débrouillent bien en mon absence.
- Mais c'est Elara qui est votre… préoccupation. »
« Peut-être aurions-nous dû insister davantage pour ne pas lui permettre de diriger les équipes affectées à Ghyrrshyld.
- Je suis en faute ici plus que toi. Encore une fois, cependant, ce n'est pas ce qui te dérange vraiment, n'est-ce pas ? »
Kaelyssa prit un moment pour rassembler ses pensées.
« Je pensais que c'était juste une blague au hasard, mais il semblait qu'elle y croyait vraiment, si ma connaissance de la mentalité eldritch vaut quelque chose.
- Croyait quoi ?
- Que Scyrah doit mourir pour le bien du peuple Iosan. »
Les yeux de Ravyn s'écarquillèrent sous le choc.
« Les batailles ont vu Ghyrrshyld, quoi qu'il soit devenu, ressusciter de nombreux guerriers tombés au combat, et il préserve les âmes elfes, mais... » Kaelyssa fit un geste respectueux, quoique maladroit, vers l'entrée du Sanctuaire.
« Oui, les rumeurs sont vraies », a déclaré Ravyn. « Ils étaient affaiblis avant même que Ghyrrshyld ne vienne ici. La prêtrise ne sait pas comment le dire au peuple. Nous avons perdu beaucoup au profit des infernaux. Bien plus que ce que l'Archonte de la maison Vyre peut sauver. »
« Comme si c'était déjà assez grave. Si seulement c'était notre seul problème. »
Ravyn hocha la tête. « J'ai entendu parler des sans-âmes, grâce à la façon dont il refuse aux infernaux les âmes dont ils ont besoin pour rester forts. Je pense que c'est la raison pour laquelle ils suivent volontairement Ghyrrshyld sans commandement. »
Elle s'arrêta pour prendre une inspiration délibérée. « Et l'émergence de l'eldritch d'Eversael. Ils ont pris les armes pour combattre avec nous. »
Kaelyssa était visiblement secouée par ce dernier, et un hochement de tête effrayé fut tout ce qu'elle put exprimer.
-
Ghyrrshyld, Elara, Vyros, Hexeris et Falcir :
L'hypérion de Ghyrrshyld fit s'effondrer la porte infernale dans un tas de décombres maudits. Des acclamations retentirent parmi les rangs massés de skornes et d'elfes. Il ne restait plus que les infernaux, leurs horreurs et leurs alliés mortels sur ce champ de bataille au sein de la Pierre de Sang.
Cependant, l'archonte elfique fit se retirer le colossal là où se tenait le groupement tactique d'Elara. Il la regarda et hocha la tête. Ses myrmidons améliorés tournaient à l'unisson avec ceux d'Elara. Lors de leur salve suivante, des centaines de guerriers skornes et leurs bêtes tombèrent.
Alors qu'ils se préparaient à tirer à nouveau, Elara fit signe à l'eldritch sous son commandement. Ensemble, ils chargèrent dans les rangs de leur nouvel ennemi, frappant les commandants skorne.
***
« Ce BATARD ! », l'Incissar Vyros cria alors qu'il envoyait ses manticores contre ses anciens alliés.
De l'autre côté du champ de bataille, il ne pouvait que jeter un coup d'œil à l'Archidomina Suprême au loin. Il pouvait sentir la même haine qu'il ressentait pour Ghyrrshyld émaner d'elle.
Il se tourna vers l'officier de la Garde de l'Aube le plus proche, un issyr, qui, comme beaucoup de ses compatriotes Ioséens, ne savait pas quoi faire tandis que nombre de leurs myrmidons alliés maintenaient leur feu sur les skornes et les infernaux.
« Trouvez Falcir de la Maison Ellowuyr. Elle a enfin un travail digne de ses talents ! », lança-t-il au malheureux soldat.
Hexeris resta abasourdi par l'attaque Ioséenne. Le tyran Timaar s'est précipité pour rencontrer ses officiers. Bientôt, il lança à la hâte un flot d'ordres aux coureurs à destination de ses dakars et de ses primus. Il y avait peu de choses qu'Hexeris pouvait faire pendant que des vagues de guerriers skornes étaient abattues.
Prétoriens, venators, même cataphractes, aucun n'était à l'abri du barrage incessant de tirs arcaniques. Les exaltés restaient impuissants alors que la maîtrise de Ghyrrshyld sur les âmes s'étendait même jusqu'à empêcher l'exaltation des skornes. Des guerriers eldritchs se sont précipités vers les postes de commandement de Skorne.
« Timaar ! Faites attention ! », beugla le Seigneur Arbitre.
Il lança Gulgata et empala un eldritch sur le point de frapper le tyran avec ses épées levées. L'eldritch grogna, regardant l'arme dans sa poitrine avec un léger amusement.
Avant qu'Hexeris ne puisse dégainer sa redoutable épée de cérémonie, une autre eldritch apparut à proximité. Avec ses compagnons guerriers morts-vivants, elle l'a chargé, le coupant. Alors qu'il luttait pour se défendre, le Seigneur Arbitre regarda Timaar et sa garde d'honneur submergés.
Tremblant de rage, il lança ses titans contre les traîtres elfes, même s'il savait que ce serait futile. Il savait qu'il ne pourrait pas l'emporter contre cette attaque surprise avec si peu de forces immédiatement disponibles et pas beaucoup plus à qui il pourrait donner des ordres.
À contrecœur, Hexeris s'est frayé un chemin vers son chapiteau, rassemblant le peu de soldats qu'il pouvait au fur et à mesure. Plus important encore, il avait des livres, des écrits et des artefacts à récupérer, valant plus que la vie de presque tous les skornes présents.
« Je crois que vous aviez raison », dit Elara, abordant enfin le sujet, en ce qui concerne les dieux. « Ils doivent être unis, quel que soit leur état ou leur emplacement pour...
- Cela n'a pas d'importance pour l'instant », interrompit Ghyrrshyld. « Nous avons des préoccupations plus importantes à portée de main. »
« Mais quand les Skornes sont vaincus... »
L'archonte elfe se tint comme une statue pendant plusieurs instants. Le seul bruit était le travail de mécaniciens sans âme.
« Fais ce que tu veux », dit-il aussi catégoriquement que sa déclaration précédente et s'éloigna.
Ne sachant pas s'il s'agissait d'un licenciement, d'une autorisation ou d'un accord, Elara fronça les sourcils. Son ricanement s'accentua lorsque Nayl apparut à côté d'elle. Derrière lui, de nombreuses personnes sans âme s'arrêtaient dans leur travail, observant Elara. Si elle était une Ioséenne vivante, elle aurait pu être dérangée par une attention si impassible.
« Et toi, Nayl ? », demanda-t-elle en haussant un sourcil et en pointant son menton vers les autres. « Et eux ?
- Je… nous… vous suivons, ma dame », répondit-il lentement et délibérément.
Elle s'arrêta cependant à la façon dont il s'adressait à elle.
« Je ne vous attendais pas à ce moment-là. »
Falcir était contrarié de voir à quel point le ton de la voix de Ghyrrshyld avait changé depuis la dernière fois qu'ils avaient parlé.
« C'est au moins un point positif », répondit-elle, posant son casque sur son bureau pour qu'ils puissent se regarder directement.
« Qu'est-ce qui a changé ? »
« Quoi d'autre que vous ?
- Nos dieux se ratatinent dans le Grand Sanctuaire et nos derniers ennemis sont au bord du précipice d'une défaite totale. Pourtant, nous y sommes. »
Falcir n'était pas souvent dérangée, mais son sentiment total de détachement la laissait dangereusement incertaine.
« Ainsi, nos devoirs nous obligent à l'être ». Elle chercha dans son expression quelque chose, n'importe quoi, mais ne trouva rien.
« Le vôtre, peut-être. Mais le mien est plus qu'un simple devoir.
- Ce que vous faites est-il vraiment à vous de le revendiquer pour vous-même, cependant ? »
Il fut déconcerté pendant un instant, et sachant qu'elle n'avait pas de meilleure opportunité que celle-ci, Falcir déclencha la première série de runes marquées qu'elle avait placées sur l'archonte elfique. C'était la première fois depuis des mois que l'expression de Ghyrrshyld trahissait la douleur, voire la faiblesse.
« Ne pensez pas que cela suffise. » Il la dévisagea.
« Je ne l'ai jamais pensé. J'espérais simplement que ce ne serait pas nécessaire. »
Elle déclencha le deuxième set et il tomba à genoux avec un gros grognement. Le troisième set l'immobilisa. Le quatrième le fit taire.
Falcir souleva Iconoclaste alors qu'elle déclenchait les runes restantes. Lentement, elle s'avança vers l'archonte elfe affaibli alors qu'il tentait de se remettre sur pied.
« C'était trop pour vous d'être tout notre espoir », a-t-elle dit, une goutte de sueur tombant de son menton.
Elle leva sa hache.
-
Makeda et Hexeris :
Alors que la marée de myrmidons et de soldats elfes déferlait vers la forteresse abyssale sans aucun signe de ralentissement, Makeda se tourna vers Hexeris.
« Nous avons un objectif commun, Seigneur Arbitre, et ce n'est plus seulement de la politique. »
« Cela a cessé d'être de la politique entre nous il y a des semaines. Ils nous ont trahis, ont profané nos héros et ont tourné en dérision nos efforts pour exalter les dignes. » La voix d'Hexeris était étrangement calme.
L'Archidomina Suprême le fixa un instant, mais un ricanement traversa lentement ses traits.
« Une nation avec des armes comme celles qu'elle brandit maintenant ? », elle soupira. « Quelle guerre glorieuse aurait été la nôtre de la déclarer et de la gagner.
- Au moins, le monde les condamnera d'abord pour avoir versé le sang », a déclaré le Seigneur Arbitre.
« Ne nous emballons pas », a prévenu Makeda. « Les peuples de ce monde ne se soucient pas de notre lutte à moins que nous ne la leur apportions. Que la douleur et la haine de cette trahison renforcent notre peuple. La vengeance ultime contre les Ioséens sera plus douce qu'une simple conquête. »
Pourtant, il n'y avait pas d'autre choix pour elle que d'ordonner une retraite à travers les Abysses. Les deux sorciers entendirent des serments de vengeance à prêter à chaque pas. Malgré cela, Hexeris s'arrêta pour mettre la main dans sa sacoche et récupérer l'un des modules hybrides d'arcanika.
Le Lord Arbiter adressa à son chef un sourire entendu. « Notre travail n'est pas terminé, Suprême Archidomina. »
-
Elara et Ravyn :
Alors que les skornes se retiraient dans la partie la plus étroite des Abysses, Elara jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Elle se méfiait de l'absence de Ghyrrshyld mais aussi de celle de Falcir. Le hallytyr a dirigé les forces Ioséennes et Nysses apparemment sans souci.
Avec tous les autres warcasters ailleurs, Elara se dirigea vers le campement de la Rétribution et les quartiers de l'archonte elfe, rassemblant des partisans sans âme au fur et à mesure.
« Où allez-vous ? », demanda Nayl.
« Il est temps de mettre un terme à tout ceci. Nous devons revenir. Trouvez des chevaux pendant que je récupère Voass, car je soupçonne que le hallytyr est finalement fatigué de sa présence. Et que ces mots soient envoyés aux eldritchs ressuscités. Conseillez-leur de se faire discrets. »
Elle n'a pas attendu la réponse du sans-âme.
Tous restèrent immobiles et silencieux devant l'entrée du Grand Sanctuaire. Les yeux de Nayl ne trahissaient rien - comme il sied à un sans-âme - tandis que le regard de Ravyn restait sur lui. Autour d'eux, des prêtres et des Chevaliers du Sanctuaire se tenaient immobiles face aux compagnons sans âme de Nayl.
« Ce sont mes ordres », répéta-t-il, tout aussi monotone qu'il l'avait été auparavant.
« Et ce sont les miens », a répondu l'ancien chasseur de mages.
Alors qu'ils s'installaient dans un autre silence, Nayl a pris les prêtres et les chevaliers par surprise lorsqu'il a partiellement dégainé son épée.
La main de Ravyn s'empressa de saisir Hellébore. Elle était sur le point de prendre une position de combat lorsqu'elle baissa les yeux pour voir la lame glacée de Voass émerger de sous sa cage thoracique. Ravyn lutta pour se retourner et faire face à son porteur.
« Elara ? Pourquoi… ? », elle regarda le Sanctuaire. « Non. Vous nous condamnez tous. »
L'eldritch se pencha et murmura. « Pardonne-moi. Ne parle plus. Je vous enverrai sur votre chemin. »
Elara abaissa doucement Ravyn au sol alors que les lames s'entrechoquaient autour d'elle. L'escarmouche fut brève ; quand elle se leva, c'était déjà fini.
Elle regarda Nayl et son épée à deux mains sanglante. Comme toujours, les sans-âmes sont restés sereins et distants.
« Attendez ici », ordonna-t-elle. « Je ne sais pas combien de temps cela prendra. »
Elara ne vit pas son regard la suivre alors qu'elle entrait dans le Grand Sanctuaire.
Dans sa main, elle portait une sacoche contenant l'arcanika infusé par mortithurgie le plus complexe. Derrière elle, elle a laissé les prêtres, les Chevaliers du Sanctuaire et quelques-uns des sans-âmes qui gisaient morts autour du corps de Ravyn.
Elara a déposé avec révérence Voass sur le giron de Nyssor s'estompant. Alors qu'elle la lâchait, l'épée se brisa en une myriade d'éclats, qui tombèrent sur le sol de la chambre. La puissance libérée par la destruction de l'arme a donné au Père de l'Hiver suffisamment de force pour ouvrir les yeux et la regarder en retour.
Elle se recula, regardant tristement son dieu et sa déesse. Renforçant sa détermination, Elara tendit la main vers l'énergie divine alors qu'elle se cristallisait autour de l'arcanika mortithurgique placé contre le Sanctuaire, tirée des formes décolorées de Scyrah et Nyssor.
Bien que faible, leur pouvoir était encore grand pour un être tel que la warcastrice eldritch. Pourtant, ce n'était pas au point de la submerger alors qu'elle le canalisait en elle-même. Avec lui, elle percevait les dernières images vues par ses dieux : les âmes du peuple elfique dans les forêts d'Ios.
En eux, elle a versé ce pouvoir. Et sur eux, elle a imposé une question.
« Choisissez », souffla-t-elle à un Sanctuaire vide et sans vie.
-
Ayn Vanar IX et le Boucher :
« Êtes-vous certain ? », demanda l'impératrice Ayn Vanar IX.
« Très certain, Votre Majesté », a répondu le médecin impérial, la tête baissée.
L'impératrice de Khador soupira et s'assit avec un soin délibéré.
« Sommes-nous prêts à partir pour le sud ? », demanda-t-elle, la main sur ses yeux.
« Il serait peut-être sage de repenser cela », suggéra son assistant Seigneur Gris obavnik. « Un héritier, même potentiel, ne doit pas être risqué. »
Le regard d'Ayn correspondait à celui du Boucher derrière le trône.
« Je suis TRÈS consciente de cela », a-t-elle déclaré. « Nous continuerons comme prévu. »
« Votre Majesté, ne soyez pas si empressée », dit le médecin. « Nous devons confirmer que le terme se déroulera sans complications indues et que l'enfant ne sera pas en danger pendant que nous nous dirigeons vers le Hold. Je suis sûr que vos autres conseillers vous ont parlé des nombreux... »
Il s'arrêta, gardant les yeux baissés pendant qu'il parlait. Alors que tous savaient qu'il disait la vérité, la tension dans la salle était néanmoins palpable. Ils ont finalement été récompensés par un autre soupir de l'impératrice. Elle était sur le point de parler quand les portes s'ouvrirent en claquant.
Un officier tourmenté a foncé vers l'intérieur.
« Le palais est attaqué, Votre Majesté », rapporta le kovnik nerveux. « Regna Gravnoy, elle est là. »
« Il semble que la Grande Princesse soit à court d'options », gronda le warcaster derrière Ayn.
« Alors elle a fait la seule chose qu'elle pouvait », répondit l'impératrice. « Kommandeur, vous vous assurerez que cette pitoyable tentative n'aboutisse à rien. »
Le Boucher de Khardov s'est raclé la gorge et est sorti à grands pas.
Peu importe à quel point elle était désespérée, les ressources de la Grande Princesse étaient importantes, suffisamment pour menacer le palais. Ils venaient de tous les coins de la ville, la folie dans chacun des yeux. Toutes ses forces à Khadorstred, qu'elles soient humaines ou horreurs, sont descendues sur le palais de Stasikov.
-
Le Boucher :
Ils semblaient n'avoir aucune fin car le Boucher était à la hauteur de son nom. Il était entouré de tous côtés par le sang et la chair des morts et des mourants. Le pouvoir de la Reine Blanche n'existerait plus après aujourd'hui. Mais le calme qu'il trouvait dans cette violence était entaché.
Lola traversa encore une autre horreur, la lame s'enfonçant dans la pierre de la cour. Le boucher regarda, terrifié, alors qu'un éclat se brisait de la lame et s'éloignait en claquant. Il a atterri dans une éclaboussure rouge. Ce n'était pas censé être. Lola était immortelle.
Ou censé être immortel. Frustré, confus, il pivotait encore et encore. Plus de sang versé, plus d'ennemis du Khador ont été détruits. Mais cela n'a pas aidé. Une autre attaque a brisé un deuxième morceau de la lame. Puis, une fille, familière, est venue et est allée dans sa vision.
Un visage qu'il avait déjà vu, il n'y a peut-être pas si longtemps, même s'il avait du mal à se rappeler quand. Il cligna des yeux, abasourdi. Comme un fantôme, elle est apparue à un endroit et a disparu après juste un coup d'œil. Il aurait dû être seul. Seulement lui. Et Lola.
La brume rouge descendit, s'accumulant alors que du sang éclaboussait son armure et sa peau. Mais cela n'arrêta pas ses pensées agitées. Cela avait été son réconfort à travers les années… mais la fille. Elle hantait cette époque et ce lieu qu'il appelait le sien. Le champ de bataille était censé être le sien.
Elle le regarda attentivement. Au-delà de la violence, au-delà du sang, au-delà du visage du boucher. Son visage était sans émotion ni expression. Il y avait quelque chose dans ses yeux, cependant, et Orsus voulait savoir ce que c'était. Il ne savait pas POURQUOI il voulait savoir.
La griffe d'un tourmenteur grattait son armure, l'assommant presque. Retirant son poignet en arrière, il coupa le membre incriminé, la moitié du corps de la créature le rejoignant bientôt sur le sol. Il en alla de même pour un autre petit éclat de la lame de Lola.
Cela ne s'est jamais produit quand il s'est battu. Orsus s'est arrêté une fois que tous les ennemis à sa portée ont été détruits. Devant lui se tenait la fille.
« Quel est ton nom ? », s'entendit-il dire.
Si elle répondait, il n'avait pas le temps d'y réfléchir. Le hurlement d'une lamentation lui fit détourner le regard.
***
« Le chien de garde de l'Impératrice », cracha Gravnoy. « Il est comme nos créatures, incapable de vraiment mourir. »
Elle se tourna pour lancer à Bratya un regard calculateur.
« Il est là. Vous souhaitez qu'il le voie sauvé, non ? »
Oui, Bratya souhaitait voir son père sauvé. Mais ce ne serait pas pour les besoins de la Grande Princesse. Aussi vite que son jeune bras mal nourri pouvait bouger, un poignard sortit du milieu de ses haillons.
***
Elle était juste devant lui. Mais cette fois, elle est restée, un couteau ensanglanté à la main.
« Je te connais », dit-il. « J'aurais dû te donner un meilleur nom. Un qu'elle aimerait. »
Orsus baissa les yeux sur ce qui restait de Lola. Le manche était tout ce qui restait.
Des éclats d'acier ensanglantés étaient éparpillés dans la cour. Il regarda le ciel et se souvint. La fille se tenait calmement, le regardant alors qu'il baissait la tête pour rencontrer ses yeux. Il se souvint de son sourire. Sa voix. Son rire. Ses rêves. La confiance inébranlable de Lola en lui.
Il les avait oubliés pendant tant d'années. Pourquoi se souvenait-il maintenant de tous les temps et de tous les lieux ? Pourquoi si clairement ? Pendant longtemps, Orsus eut envie de s'asseoir. Se reposer. Étrange qu'une fille au nom si grossier le laisse s'approcher d'elle sans reculer.
Plus étrange encore qu'il ait fait une pause pour y réfléchir.
"Non!" cria-t-il d'une voix à la fois la sienne et non.
Orsus a attrapé la fille alors qu'elle s'effondrait au sol. Il ignora Gravnoy alors qu'elle était emmenée par un autre infernaliste survivant.
La blessure qui s'estompait dans le dos de la Grande Princesse et son sourire calculateur étaient des choses dont il ne se souciait pas. Seul le fait qu'elle soit partie comptait. Son regard se tourna vers la fille qu'il tenait.
« Kommandeur, poursuivez-la ! Traquez la prétendante et ramenez-la-moi, recroquevillée ! »
Orsus n'entendit pas qui lui commandait. Il s'en fichait. Seul Bratya, un si petit enfant à côté de lui, tenait dans le creux de son bras.
« Laissez-moi me reposer. »
Tous les regards étaient braqués sur lui. Yeux incrédules.
« Je n'ai aucune utilité pour un chien d'attaque s'il a perdu la capacité de tuer », aboya Ayn.
Il regarda l'impératrice d'un air vide, puis les soldats hésitants et incertains qui l'entouraient. L'impératrice se tordit les mains de dégoût et fit un geste brusque vers le Greylord obavnik. Les arcanistes se sont déplacés pour se tenir entre le warcaster et la monarque.
« Je vous ordonne à nouveau, Boucher de Khardov... »
« Non », gronda-t-il en fermant les yeux.
Orsus se leva et fit un pas vers les portes du palais. Dans une main se trouvait le manche de sa hache tandis que l'autre portait sa fille blessée, qui s'appuyait contre son épaule. Ils ont ignoré les cris qui ont retenti dans la cour derrière eux.
-
Tristan Durant :
Un homme regarde une procession se diriger vers un soleil couchant. Des sons de réjouissance s'élèvent de ceux qui atteignent le sommet de la colline où émane la lumière du Créateur. La lumière est de travers, cependant, et il ressent de l'appréhension.
Il vacille, comme s'il était impur, son éclat n'atteint pas tout ce qu'il voit. Sans avertissement, il s'éteint. La terreur et le malheur remplissent ses oreilles alors que l'obscurité descend. Il s'éloigne, et la vue de ce salut devient distante. Il se détourne, sachant que la réponse ne peut pas se trouver ici.
Il entend des pas sur la terre et la pierre. Clairs au début, mais plus de pas se joignent, et ils deviennent bientôt distants.
Dans l'obscurité, le bruit des vagues douces s'approche. L'homme marche à travers une étendue sans fin, la tête baissée. Des ondulations d'eau trempent ses robes sacerdotales en lambeaux.
Mais son Menofix, la seule chose que voit sa tête inclinée qui se balance à chaque pas, reste intact. Il fait glisser une corde épaisse sur son épaule.
Du sang coule sur ses bras à cause de ses efforts. La corde est également tachée de rouge. Alors que le soleil se lève de sa gauche, sa lumière blanche et pure scintille autour de sa forme.
Sa silhouette est comme une flamme à la surface de l'eau. Inexorable, sacro-saint, durable.
Derrière lui, la corde se divise en brins incalculables, chacun tractant un navire, un esquif ou même un modeste bateau. Sur chaque pont, devant chaque siège, les fidèles s'agenouillent en prière solennelle.
Alors que le soleil brille sur une terre au loin, des remerciements croissants se font entendre de tout autour. Aux prières de la mer répond l'accueil de la terre. L'homme se retourne vers les fidèles, et il pleure de soulagement.
***
Tristan releva brusquement la tête et vit le vaisseau spatial disparaître à travers la porte. Plusieurs silhouettes en vol tournaient dans le ciel. La lumière s'éteint, pensa-t-il, terrifié. Alors qu'il tentait de donner un sens à cette nouvelle vision, il ignora le chaos qui l'entourait.
Il connaissait le sens de ce qu'il voyait, mais il pleurait sans savoir comment l'accomplir. Quelques secondes après avoir clarifié son esprit, un éclair est descendu du ciel de l'après-midi. Tristan luttait pour contenir son chagrin alors qu'il regardait la première pierre tomber.
Il y avait encore des milliers de fidèles parmi les réfugiés, désormais sans personne vers qui se tourner. Le vaisseau spatial ne réapparut plus comme avant. Des cris de désespoir s'élevaient parmi les pèlerins.
« Ceci devait être notre salut ! »
« Que devons-nous faire maintenant ? Où allons-nous ? »
Autour de lui, ils se rassemblèrent, suppliant Tristan de les guider. La gorge du Souverain était sèche et il savait qu'il n'y avait qu'une seule façon de procéder. Même si Nadira n'était pas la plus bavarde de ses lieutenants, Tristan souhaitait sa présence constante à ses côtés.
Pendant quelques instants, Tristan tenta de retrouver sa voix. Il regarda dans les yeux des Ménites qui attendaient ses paroles. Il s'arrêta lorsque son regard croisa celui d'un groupe de marins, dont beaucoup étaient blottis avec leurs familles.
Incertain de ce qu'il avait l'intention de faire, il se dirigea vers eux pour… faire quelque chose. Dire quelque chose.
« Quel est ton nom ? », demanda-t-il au premier matelot.
« Justine, votre éminence. » Elle s'agenouilla précipitamment, peut-être aussi incertaine que lui de ce qu'elle devait faire.
« Lève-toi, Justine. Je ne suis pas un être plus grand que toi dans ce lieu. » Tristan posa une main sur son épaule.
Mal à l'aise, elle se remit sur ses pieds mais fit un pas furtif en arrière.
« Sur quel navire as-tu servi dernièrement ?
- Le Rapidassuré. En tant que troisième lieutenant du navire. »
« Et toi ? » Tristan se tourna vers le marin suivant.
« Simeon, un matelot sur le Wandering Minstrel. »
« Et toi ?
- Martin, guetteur de la Lumière. »
Tristan a demandé à une douzaine de marins ou plus, recevant juste de telles réponses de chacun.
Dans la panique, tous avaient été abandonnés par leurs armateurs, qu'ils soient commerçants ou entrepreneurs. Ils n'avaient nulle part où aller. Les équipages se sont séparés. Et des rumeurs se sont répandues, des rumeurs d'un endroit pour échapper au carnage.
« Vous êtes tous venus de Mercir. » Ce n'était pas une question.
Les marins se regardèrent et hochèrent la tête. Ils étaient stupéfaits, car ils venaient de toutes les régions du Cygnar, que ce soit Caspia, Thuria, Southpoint ou ailleurs. Pourtant Tristan en était certain.
« Vous, hommes et femmes, qui trouvez votre demeure et votre devoir sur les vagues. Vous apporterez la délivrance à vos semblables. Pas moi. Vous connaissez les terres loin au sud de l'autre côté de l'océan, où vit un peuple auquel les nations d'Immoren n'ont pas parlé. »
« Et eux, ils adorent Menoth. Bien qu'ils ne l'appellent pas par ce nom, eux aussi savent qu'il est leur créateur.
- Comment le savez-vous ? », a demandé Justine.
« Je ne le sais pas. Je l'ai seulement vu, entendu... »
***
Des cris s'élevèrent alors que la ville était en vue. La caravane était longue, lente et surtout fatiguée. Certains avaient voyagé loin juste pour atteindre Henge Hold, pour ensuite retourner d'où ils s'étaient enfuis. Mais les marins ont réalisé ce qu'ils pourraient devenir dans une nouvelle terre avec une foi partagée.
« Les bateaux, ils sont toujours au port », lança Justine.
« À partir de ce moment, je vous confie un grand fardeau », lui dit Tristan en regardant les mâts au loin. « Celui de l'avenir de ces gens. »
Elle le regarda avec curiosité.
« Je n'aurai pas de grand fardeau, pas plus grand que lorsque je commande à ceux de ma garde. Mais vos connaissances à elles seules pèsent beaucoup. Et cela signifie que cela vaut plus que ce que nous, les gens ordinaires, pouvons comprendre. »
Tristan n'était pas aussi sûr, et son cœur se serra quand il vit les guerriers montés devant lui.
***
-
Feora :
Feora regarda de sa tente en lambeaux dans l'étendue de la Pierre de Sang, enveloppée dans la nuit. Feora fuyant, sa flamme d'ascendance dans le protectorat s'est éteinte. Il semblait que tout le monde et tout conspiraient contre elle pour la faire tomber.
La dernière fois qu'elle a vu Malekus, il se battait à côté de l'Œil de la Vérité, tous deux assaillis par les laquais des Exemplaires de Kreoss. Ils étaient en train de perdre. Les flammes décapantes de la warcastrice n'étaient plus tandis que le bouclier de son warjack avait été arraché de ses bras et réduit en pièces.
Il leva instinctivement son membre nu pour bloquer la tempête d'attaques des Bastions Exemplaires. Autour d'elle, la Garde de la Flamme et les sœurs de Feora parmi les Filles de la Flamme ont été abattues par l'avancée incessante des traîtres. Oui, Kreoss était un traître au Protectorat.
Ses ambitions dépassaient de loin ce qu'il méritait, ce qu'il avait gagné. Mais il n'y avait pas pire traître que Pyrrhus. Les mains de Feora tremblaient alors qu'elle tenait les morceaux de son masque. Son symbole de fonction, brisé par sa trahison, qui l'a marquée.
Poussant grossièrement les morceaux dans sa sacoche, elle se retourna pour regarder les flammes de son feu de camp mourant. Elle ne pouvait rien voir d'autre que la prise de pouvoir de son rival dans le Protectorat. Présomption, plutôt. En colère, elle a jeté une poignée de terre pour éteindre les flammes mourantes.
La Protectrice de la Flamme, mais maintenant mais une fugitive pingre issue de ceux qui n'étaient même pas comptés parmi les vrais fidèles. Mais Tristan Durant. Pire que n'importe quel traître, il était une énigme horrible. Ce simple Souverain avait l'adoration du croyant ordinaire.
Rien d'autre que l'hérésie ne se trouvait dans chacune de ses pensées. Thyra pourrait réussir dans sa poursuite de lui, mais elle reviendrait à rien. Qui savait si elle pouvait même exécuter ses ordres maintenant qu'Imer n'était plus entre les mains de ses protecteurs légitimes ?
-
Thyra, Tristan Durand et Kreoss :
Les Filles de la Flamme mirent pied à terre et tirèrent leurs armes.
« Le Synode vous adresse ses salutations, Souverain », dit Thyra en s'approchant de Tristan.
« Vraiment ? Vous n'êtes ici qu'à la Prêtresse...
- Protectrice », l'interrompit la Flamme du chagrin en préparant ses épées, « de la Flamme. »
Tristan a eu du mal à se tenir debout, ayant à peine dévié l'attaque arcanique de Thyra. Les réfugiés étaient horrifiés en voyant ses robes ensanglantées.
« Protectrice ». Du sang coulait sur son visage. « Vous n'êtes ici que sur sa parole. Je ne suis pas assez sot pour ignorer son mépris pour moi. »
« Ça rend les choses plus faciles, alors ». Les autres Filles se sont déplacées pour flanquer leur warcaster.
« Regarde autour de nous, Flamme du chagrin. » Tristan désigna la grande caravane des Ménites. « Je n'ai pas de querelle avec vous, et vous ne devriez pas en avoir avec moi. Je ne souhaite aucun mal au Protectorat. »
« Je ne sers que pour protéger et guider. Ces fidèles, qui ont été déplacés sans domicile ni temple et qui ont voyagé loin avec une grande partie de leur voyage à endurer, ils me suivent et me précèdent vers une nouvelle terre sous la lumière du Créateur. »
« Si vous m'abattez, je ne pourrai pas faire grand-chose pour résister à vos épées. Mais sur vos épaules sera le poids de l'avenir de tous ces gens ainsi que les conseils à travers les épreuves auxquelles ils seront confrontés, qu'ils soient ici ou au sein d'une nouvelle nation. »
« C'est un poids que je porte avec plaisir, non pas parce que je le souhaite, mais parce que je pense qu'il est juste de le faire. »
Tristan regarda son homologue.
« Tu as une trop haute opinion de moi, mais encore plus de toi-même. Ce n'est pas à vous de diriger ces gens, mais au Synode et au Hiérarque qu'ils élisent. »
« Le Hiérarque ? Vous voudriez que la Protectrice de la Flamme soit nommée Hiérarque, n'est-ce pas ?
- Assez! Vous n'avez pas le droit de juger. »
Mais l'avance de Thyra sur Tristan s'est arrêtée lorsque les marins et d'autres, avec qui il s'est lié d'amitié, qu'il a conseillé et à qui il a demandé conseil, ont bloqué le chemin.
Les Filles de la Flamme levèrent leurs lames mais hésitèrent alors que de plus en plus de personnes se regroupaient autour du Souverain, la détermination dans chaque regard.
« Tristan Durant ne nous dirige pas », a déclaré Justine.
« Nous avons choisi de le suivre. » Sa voix devint ferme. « De nous, il n'y a pas d'exigence autre que la foi dans le Créateur et de s'encourager mutuellement à garder notre foi forte. Là où il ira, nous le ferons aussi, même si c'est dans la Cité de l'Homme. »
***
Le sénéchal s'approcha de Kreoss, en veillant à garder son pas égal. Il ne s'est arrêté que pour saluer la garde d'honneur la plus âgée qui assistait l'Intercesseur.
« Vous l'avez perdue, n'est-ce pas ? » Personne ne pouvait se méprendre sur le ton dangereux venant de derrière le masque de Kreoss.
Bien que capable de se retenir de s'agiter, le sénéchal n'en était pas moins nerveux.
« J'en ai bien peur », a-t-il réussi à dire.
« Où ?
- Son dernier emplacement connu était la forteresse de Klokhor. Nous avons tenté de la suivre vers l'ouest, mais il semble qu'elle ait fait marche arrière et se soit aventurée dans les Pierres de Sang. »
« Et au moment où cette possibilité s'est présentée à vous, il était trop tard. Elle pourrait être à Alchiere, pour autant que vous sachiez. »
Le sénéchal ne répondit pas. Au lieu de cela, il a essayé de ne pas marcher trop vite lorsqu'il a été renvoyé. Le Premier Chevalier de l'ordre Exemplaire le regarda partir.
Alors que la porte se refermait derrière le sénéchal, Kreoss se tourna vers les Hauts Exemplaires et les autres dirigeants présents.
« Nous ne pouvons gaspiller que tant d'efforts à chasser le renégat. Nous devons considérer l'avenir du Protectorat et ce qui doit être fait de ce qui était la Croisade du Nord. »
« Notre travail, que ce soit ici ou là-bas, est en grave danger d'être complètement gâché par la folie des traîtres parmi les nôtres et l'opportunisme des hérétiques.
- Vous savez que je suis avec vous, mais le Synode... », Reznik, le Courroux des Âges, grondait derrière son lourd masque.
« Ils se sont déchirés avec leur corruption et semblent déterminés à emporter le Protectorat avec eux. L'incapacité à condamner unanimement le renégat n'est qu'un symptôme. Les fidèles d'entre eux savent que le synode n'est rien d'autre qu'une arrière-salle sans but. »
« Il doit être démoli et reconstruit pour restaurer son intégrité devant le Créateur et ses disciples. »
Tous les présents hochèrent la tête en signe d'accord.
« Et qu'en est-il de Tristan ? », demanda Cyrénia.
Du Souverain, Kreoss n'était pas si sûr. Et à en juger par sa position, le Courroux des Âges non plus.
***
Après un dernier regard vers Thyra et la jetée, Tristan monta sur la passerelle et suivit Justine jusqu'au marchand. Devant ce dernier navire, on aperçoit une véritable armada de navires de toutes tailles et de toutes fonctions faisant route vers le sud.
Il savait qu'il devait garder son regard vers l'avant, mais trop de choses s'étaient passées dans le pays qu'il laissait derrière lui. Son appartenance à la prêtrise, son rôle dans la défense d'Imer, le fait d'avoir vu son Hiérarque mourir et le déchirement de la nation qu'il souhaitait tant appeler sa véritable patrie.
Il ne pouvait s'empêcher de se tourner vers Immoren, le Protectorat, Cygnar, Llael… tout cela.
Mais il ne pleurerait pas.
-
Ashlynn d'Elyse :
« Nous sommes prêts, ma reine. » Ashlynn d'Elyse s'inclina devant Kaetlyn.
« Le sommes-nous ? » La monarque de Llael répondit du mieux qu'elle put. « Nous quittons notre patrie pour un lieu inconnu. Guerre provoquée par des puissances qui chercheraient à prendre ce qui ne leur appartient pas. À quoi pouvons-nous vraiment être prêts ? »
Ashlynn a essayé de former une réponse. La reine sourit tristement à son champion et lui fit signe de montrer la voie. Les quelques soldats restés dans le palais formaient une garde d'honneur alors qu'Ashlynn chevauchait à côté de la voiture de Kaetlyn.
Chaque individu présent avait enterré de nombreux proches d'eux dans la lutte pour récupérer le palais de Merywyn. Une fois de plus, ils ne purent se reposer à l'endroit censé être leur sanctuaire et leur demeure.
Marie Aguillon et Vayne di Brascio se tenaient derrière leur commandant alors qu'elle assistait la reine. Lentement, la colonne, les restes pitoyables de l'armée Llaelaise, s'aventura vers le sud.
« Je ne mourrai pas ici ! » Ashlynn a crié alors que son épée frappait un autre démon infernal.
Même ici, loin des villes de Llael, ils ont dû faire face à cette menace. Les gardes de la reine formaient un cercle protecteur autour du carrosse royal.
Ils ont été pressés, se retirant vers l'intérieur jusqu'à ce qu'ils soient tous épaule contre épaule. Tout autour se trouvaient les victimes des infernaux qui tentaient de fuir mais n'étaient pas assez rapides.
« Je crains que nous n'ayons pas ce choix », a grogné di Brascio en vidant ses pistolets sur un tourmenteur.
Aguillon était sur le point de tirer sur la même créature lorsqu'un coup de canon la désintégra en une pluie de viscères. Elle se retourna pour voir des rangs de soldats approcher, des batteries d'artillerie de campagne déployées sur les hauteurs.
Faisant un signe de tête à ses compagnons, elle a chargé de nouveau dans la mêlée alors que les hallebardiers, les fusiliers et la cavalerie arrivaient dévastant les forces ennemies. Ce n'étaient pas des mercenaires Tête d'Acier ; c'étaient des soldats de l'armée du roi d'Ord.
« Soldats du Llael ! », un officier les a salués.
« Général Gervasio Cabral, la division Thorn est la bienvenue ici. » Ashlynn l'a salué, avant d'ajouter rapidement: « Si peut-être dans des circonstances moins qu'idéales. »
***
« Nous remercions le roi pour l'aide de ses armées », Kaetlyn hocha la tête avec raideur au général.
« Toutes les nations font leur part. Toutes les nations ont pris leur part de souffrance et de perte, Votre Majesté. »
Le camp combiné Ordique-Llaelais était plutôt un grand hôpital de campagne.
Pour défendre la frontière orientale d'Ord, la division Epine s'était battue sans relâche contre les infernaux. Ils ne se sont aventurés à l'étranger qu'après avoir assuré la sécurité de la nation. En montant le camp, il était clair pour les Llaelais qu'il y avait bon nombre de blessés parmi les rangs de leurs sauveurs.
« Vous voyagez vers Cygnar et Henge Hold ? », a demandé Cabral.
« Nous avons entendu que les alliés de tous les Royaumes d'Acier ont convergé là-bas pour prendre position », a répondu Ashlynn.
Kaetlyn a ajouté. « Et que les Cyrissites avaient découvert un moyen d'échapper à Immoren si l'humanité tombait aux mains des envahisseurs. »
« Nous en avons entendu parler également, mais nous savons également que les routes menant au sud sont infestées avec encore plus de cette menace infernale. »
Ce nouveau conseil se regardait entre eux avec résignation.
« Vous n'êtes que quelques centaines en tout », a poursuivi Cabral avec diplomatie.
« Je ne peux pas épargner assez de soldats pour vous renforcer, pas avec les blessés dont je dois m'occuper.
- Que proposez vous ?
- J'ai une invitation à vous adresser de la part du roi Baird. Pour la sécurité du trône Llaelais, il offre la protection de toutes les forces qu'Ord peut commander. »
« Bien que nous soyons réduits, nous contribuerons à la sécurité des terres Llaelaises lorsque la menace infernale ne sera plus et nous assurerons que vous survivrez pour vous asseoir sur votre trône. »
Il y eut une réticence douloureuse pendant laquelle Ashlynn et Kaetlyn se regardèrent.
De nombreux non-dits se sont échangés entre les deux, la reine déplacée et son champion. Finalement, la reine du Llael s'est tournée pour s'adresser directement à Cabral, prenant courage grâce à Ashlynn à côté d'elle.
***
-
Allister Caine, Gunnbjorn, Père Lucant, Syntherion et Zaateroth :
« Caine ! », cria Gunnbjorn. « Ça t'a pris suffisamment longtemps.
- Qu'est-ce que c'est ? », demanda Allister Caine en voyant le trollkin regarder par-dessus son épaule.
« Je vérifie juste que vous n'êtes pas poursuivi par une armée de Cryxians en colère.
- L'amiral Skarre est d'une gentillesse troublante quand elle en a besoin. »
Caine a ajouté : « Elle m'a déposé à... »
Il fut interrompu par un boum lointain. Une salve d'artillerie navale plana au-dessus de leurs têtes, tirée des flancs de la flotte Cryxienne. Ils regardèrent la canonnade faire exploser les concentrations de forces infernales les plus proches.
« C'est elle maintenant, je suppose. J'espère qu'elle choisira son objectif avec soin tout l'après-midi ». le mage-pistolier se retourna. « Je ne peux pas rester ici longtemps.
- Quoi ? Pourquoi ? »
Il s'écarta et Gunnbjorn la vit, la fille du Hellslinger.
« Par la tétine de Dhunia, elle est réelle ! »
Le bombardement soudain et joyeux de Dozer et Smigg a noyé la réplique de Caine. Il se contenta de jeter un regard noir à son homologue, qui leva sa main libre, paume ouverte en guise d'excuse, malgré le sourire narquois.
« Je dois la sortir d'ici. » Caine posa une main sur l'épaule de Cynthia.
« Alors je peux participer au sale boulot. »
Le trollkin hocha la tête. « Ace ne va nulle part, et nous non plus.
- Ryan et Watts ? »
Le trollkin désigna une batterie d'équipes de barrage dirigées par les membres restants du Black 13th. Caine hocha la tête de satisfaction.
***
La jambe arrière droite de Père Lucant ne pouvait plus supporter son poids, sauf pendant de très brefs instants. L'horreur colossale venant en sens inverse semblait imparable. Même tous ses calculs et les tactiques parfaitement exécutées du Maitre de la Forge semblaient insuffisants.
Sebastian Nemo, Aurora et les détachements sous leurs ordres ont été presque vaincus. La Mère d'Acier a empêché leur retraite de se transformer en fuite, et seule l'arrivée opportune de Lucant a empêché leur destruction totale.
Tous ont accepté que le Prime Artificier et sa fille se retirent par la porte avant d'être vaincus, trop blessés pour continuer la lutte. Quant à ceux qui sont restés…
« Ils ne tiennent pas compte de la logique des nombres, Architecte de la Divinité. »
Syntherion regarda la ligne de réciprocateurs se retirer. Lucant a noté la bizarrerie de son collègue de revenir aux modes formels d'adresse alors que son esprit s'empressait de chercher une solution. Le vaisseau du Maître de la Forge était éclaboussé d'ichor qui avait fait fondre une partie de ses outils complexes.
Le doyen des prêtres n'était pas très propre lui-même. Son symbole d'autorité, Apogee, avait été brisé et perdu pendant la lutte, remplacé par un humble bâton d'énumérateur. Il sentait le poids même des responsabilités de ce rang.
« Avec les forces disponibles en ce moment, la bête colossale sera à portée de frappe de la porte dans moins d'une heure, Père Lucant.
- Une heure que nous n'avons pas, et c'est trop demander aux Cygnaréens de maintenir leurs efforts pour que tous nos partisans fassent la transition. »
L'Architecte de la Divinité s'appuya sur le bâton pour rester parfaitement droit.
« Cependant, nous aurons besoin... »
La main levée de Lucant arrêta Syntherion au milieu de sa phrase.
« Vous devez le sentir aussi.
- La Mère d'Acier est fidèle à sa parole.
- Et pas un instant de retard. »
Comme un seul, les deux prêtres de Cyriss regardèrent au loin. Effectivement, les silhouettes familières d'une phalange de vecteurs lourds sont apparues, La Mère d'Acier Directrix les menant vers la bataille.
***
Serrant Cynthia contre lui, Caine se fraya un chemin à travers la foule de réfugiés. Le vaisseau spatial qui avait soulagé tant de milliers d'âmes ce jour-là était à portée de main.
« Magnus ? » Leur dernier saut les mit face à face avec le warcaster hargneux.
« Jamais entendu parler de faire la queue, hein ? », il jaugea Caine.
« Si cela signifie qu'elle est en sécurité, je suis prêt à le risquer. »
Magnus baissa les yeux et remarqua la fille accrochée au côté du mage. Il prit une inspiration entre ses dents.
« Eh bien, il n'y a pas de registre ou rien, alors trouvez-vous un coin et écartez-vous une fois qu'ils commencent à arriver », il fit un geste vers la masse de réfugiés qui attendait, attendant que la rampe s'abaisse depuis le pont inférieur de Le bateau.
« Prenez soin d'elle pour moi, s'il vous plaît.
- Quoi… ?! »
« S'il vous plaît, Magnus. »
Les deux hommes se regardèrent, le visage sombre. Magnus hocha finalement la tête et tourna la tête d'un côté. Caine ramassa rapidement sa fille et recula.
Si son séjour sur le navire de Skarre signifiait quelque chose, il supposait que des quartiers convenables pour une jeune fille seraient à l'arrière.
« Ton père doit aller aider ses amis maintenant », a-t-il dit en s'agenouillant devant sa fille. « Tu seras en sécurité ici. Magnus est un vieux bâton grincheux, mais c'est un homme bon. »
Cynthia prit une inspiration mais s'arrêta.
« Qu'est-ce que c'est ?
- Je ne…
- Tu veux que j'y aille ? Je sais, mais je veux faire ce qu'il faut et m'assurer que tu vis comme j'aurais dû le faire pour ta mère. »
***
Zaateroth était furieuse. Tant d'âmes s'échappaient. Et par des moyens qui ont défié toute attente. L'étendue du don de Nonokrion aux humains n'incluait pas cela. Mais elle ne pouvait pas nier ce qui se passait devant elle.
Des navires massifs, d'abord vides, puis remplis d'agneaux en fuite mûrs pour la prise, ont clignoté dans et hors de l'existence, pas seulement à la vue. Zaateroth scanna le champ de bataille pour confirmer l'emplacement de la sorcière du temps. Il y avait eu trop de distractions jusqu'ici.
Assez c'était assez. Pas une autre âme de la dette due ne serait perdue. Elle doit mourir ensuite.
« Pas si vite, rat de bibliothèque ! » Un pistolier apparut soudain.
Avant qu'elle ne puisse réagir, il lui a tiré une balle dans la poitrine.
En colère contre une autre distraction, Zaateroth a dépensé une partie des âmes pour reformer la matière détruite. Des désolateurs nouvellement convoqués ont attaqué Caine, le forçant à se téléporter. L'infernale recula en faisant rage contre ces humains et les obstacles qu'ils plaçaient devant elle.
***
« Accroche-toi, Haley ! » Caine vit la force du major décliner au moment même où il se sentait faiblir.
Sauf qu'elle était inconsciente de tout ce qui l'entourait. Presque trop tard, il vit un lamenteur foncer vers lui. Il a fait pivoter l'un de ses Tempêtes de Sorts pour tirer un coup.
Avant qu'il ne puisse appuyer sur la gâchette, un tir tonitruant d'Ace stoppa le lamenteur. Puis vint un autre chœur de bordées des navires de Skarre. Caine a été pris par surprise par une explosion soudaine d'énergie arcanique qui a porté le coup fatal.
Alors que le cadavre tombait au sol, il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
« Oh, Magnus va adorer ça », grogna-t-il.
« Tu m' quittes pas, papa ! », cria Cynthia, des runes d'incantation tourbillonnant claires et lumineuses autour d'elle.
« Mais je… »
« J' m'en fous. M'man m'a été enlevée, et toi aussi avant. J' veux pas que ça s' reproduise. »
Caine se retourna vers le champ de bataille, le regardant avec les yeux d'un père. Son esprit s'emballait, se demandant quoi faire de mieux alors même que ses pistolets abattaient d'autres bêtes infernales.
Ordonnant à Ace de le couvrir, il baissa ses armes et regarda à nouveau sa fille.
« Je souhait' te protéger, mais j' peux pas faire ça ici, t'entends ? » Il soupira. « Mais si j' sais quelqu' chose, tu vas êt' aussi grossière qu' moi. »
« T'auras b'soin d'apprend' rapidement, mais ça m'aidera un peu si Ace ici t'aide à t' protéger aussi. »
En l'entendant, le warjack poussa un grognement métallique alors qu'il se dirigeait lentement vers le père et la fille. Ace s'arrêta à chaque pas pour tirer à nouveau.
« Viens là », Caine fit signe à sa fille de toucher l'armure du warjack, au-dessus de sa tête.
Pour Allister et Cynthia, pendant un bref instant, ce n'était pas un champ de bataille et ils ne se battaient pas pour leur existence même.
***
« Combien de fois dois-je vous tuer ? » cria Caine de frustration.
Il avait tiré plus de coups et plus vite qu'il n'aurait jamais cru possible. Il s'est téléporté de point de vue en point de vue, cherchant à détruire le maître infernal.
Ses balles ne manquaient jamais de trouver leur cible, mais la forme de la Tisseuse des Ombres semblait indestructible alors que les membres dépouillés se reformaient et que les blessures se fermaient de manière anormale.
Dès qu'elle a récupéré, une nouvelle cohorte de ses sbires est apparue pour l'éloigner. Et attaque à nouveau.
***
-
Mère d'Acier Directrix, Syntherion, Père Lucant, Kaya, Krueger, Allister Caine, Asphyxious, Zaateroth, Victoria Haley :
Les vecteurs nouvellement arrivés ont intercepté le Gardien des Ames. Bien sûr, ils pourraient résister aux attaques de l'horreur, même si temporairement, la Mère d'Acier a convoqué les chefs de la prêtrise à la barricade de la Convergence devant la porte. Elle était troublée par les dommages qu'ils avaient subis.
« La Major Prime s'affaiblit », a-t-elle déclaré sans préambule. « Nous devons trouver une solution au problème posé par le maître infernal et cette… chose, ou nous risquons tout ce que nous avons accompli jusqu'à présent. »
« Nous avons estimé que les renforts de la Mère d'Acier sont maintenant engagés la majeure partie de deux heures », a commencé Syntherion.
« Ce n'est pas assez bon ! » cracha la Directrix. « Nous ne savons pas si cette estimation changera même si nous vainquons cette monstruosité. »
Elle prit un moment pour se calmer. « Plus important encore, nous ne savons pas si un autre peut se déchaîner sur nous. »
« En effet », acquiesça Lucant. « Il est clair que cela et l'armée qui l'accompagne sont commandés par le maître par lequel nous avons perdu de nombreux alliés parmi les autres nations. »
« Pour que nous ayons une chance de l'emporter, il faudrait s'occuper d'elle.
- Le pistolier l'a apparemment déjà tuée plusieurs fois sans effet permanent.
- Les balles de fabrication cygnaréenne ne suffisent apparemment pas, alors », observa la Directrix.
« Il devrait soutenir mes vecteurs. »
Un bref silence s'ensuivit pendant lequel les esprits traitaient les informations et calculaient les solutions.
« La porte peut être reconfigurée », a noté Syntherion. « Je suis certain qu'il existe des paramètres pour nous permettre de changer le lieu d'émergence. »
« Pour combien de temps ? », demanda Lucant.
« Cela devrait être testé. » La réponse du Maître de la Forge fut lente et prudente.
La réalité pratique d'être engagé dans la plus grande bataille jamais vue sur Immoren est passée sous silence.
« Un tel parcours comporte de grands risques », a déclaré la Mère d'Acier, « si besoin est, la destruction de la porte pourrait préserver les réfugiés qui réussissent à atteindre Cyriss. »
« Aucun autre choix ne se présente actuellement », a répondu l'Architecte de la Divinité, évaluant la situation sur le champ de bataille.
« Nous investirons tout ce qui est nécessaire pour faire tomber le démon. Il semble être une pierre angulaire des forces infernales. Quant au maître infernal, je ne suis pas en mesure de m'en occuper. Syntherion non plus, et Orion est indisposé, trop loin pour nous aider à temps. »
« Il faudra trop de temps pour l'informer de nos plans. Il doit être laissé à lui-même en ce moment.
- Très bien. S'il n'y a pas d'autre option, j'affronterai alors le maître infernal », a déclaré Directrix.
« Ce n'est pas votre devoir de le faire », a déclaré Lucant.
« Si c'est pour faire avancer le Grand Œuvre, alors cela doit être fait, que ce soit par moi ou un autre d'entre nous. »
Son homologue hocha la tête en signe de concession.
« Syntherion connaît les mécanismes de la porte et restera pour la faire fonctionner et assurer sa destruction », a-t-elle ajouté.
« Vous, cependant, devez être parmi ceux qui franchissent la porte avant qu'elle ne soit reconfigurée. »
Le père Lucant ajusta ses jambes, conscient des dommages subis.
« Ils ont besoin d'un chef », a-t-elle dit, coupant toute objection.
« Un leader indiscutable. Ils seront devant Cyriss comme jamais auparavant, et en tant que premier prêtre de la Convergence… »
« Ça, je le sais », concéda-t-il en hochant la tête. « Votre sort ici est incertain. Je souhaitais démissionner bientôt, quoi qu'il en soit. »
« Et Orion est le plus apte à poursuivre le Grand Œuvre pour ceux qui restent. Les partisans de Cyriss doivent s'établir dans le monde au-delà de la porte. Cela semble plus… logique. »
Les autres hochèrent la tête en signe d'accord.
« Et en cas de défaite... », la Mère d'Acier semblait incertaine.
« Il n'y a qu'un seul recours », a déclaré Syntherion, « pour s'assurer que l'absence du maître infernal reste une faiblesse à leur présence ici. »
Directrix et Lucant se regardèrent avec une détermination silencieuse que le maître de la forge savait être de la reconnaissance.
« Ils ne partagent pas nos objectifs ultimes », a-t-il poursuivi, indiquant la petite force commandée par les druides de la nature, « mais ils se battent dans le même but pour Immoren. »
***
« Seigneur de la Tempête. » Kaya est apparue aux côtés de Laris, proche de la position de Krueger.
Le contingent du Cercle Orboros, bien que petit, a cédé du terrain plus lentement que tout autre. Les constructions du Seigneur de la Tempête se sont avérées une formidable barrière contre les forces infernales. Les deux se regardèrent froidement.
« Qu'est-ce qui vous attire ici ? »
« Nos alliés se réunissent sans nous. » Kaya désigna la porte.
Là, les druides ont vu les formes distinctes des prêtres les plus anciens de la Convergence. Krueger a balayé de la main la ligne d'horreurs qui approchait, des éclairs les abattant.
Il prit la mesure de Kaya.
« Vous êtes blessée », observa-t-il, « mais votre loup peut encore courir.
- En effet. J'irai apprendre ce qu'ils planifient et le transmettrai aussi rapidement que possible. »
Le Seigneur de la Tempête a noté que Laris avait déjà couru loin devant. Quelques instants plus tard, Kaya a disparu.
***
Caine se matérialisa à quelques pas d'Ace et de sa fille. Il tomba au sol, épuisé, usé à l'extrême. À peine capable de se concentrer, il vérifia ses pistolets, prit une inspiration et prit un moment pour regarder sa fille. Cynthia contrôlait Ace par pur instinct.
Il y avait peu de talent et encore moins de finesse, mais il y avait de la puissance et du potentiel. Seul un imbécile ne pourrait pas le voir, comment Ace était imprégné de capacités différentes. Le warjack a dévasté ennemi après ennemi avec la même puissance brute et le même manque de ruse que son nouveau contrôleur.
Je devrais savoir que j'ai d'autres enfants, pensa-t-il. J'espère et je prie pour qu'ils soient à l'abri de ce gâchis, où qu'ils soient.
La honte s'est glissée. Il n'a jamais été un bon partenaire et souvent un pire père. Mais il regarda Cynthia et ne put réprimer sa fierté.
« R'garde-moi, j' suis en train d' pleurer », sourit-il.
« Quoi ? » Ses yeux étaient fermement fixés sur l'ennemi devant eux.
Le long bras d'Ace retentit, faisant tomber sa cible avec deux coups rapides.
« Laisse-en pour ton père, hein ? », dit Caine, leva ses pistolets et visa.
***
« Informez-le de cela », a déclaré le Maître de la Forge, ses outils mécaniques chuchotant sur la console.
« Et nous autres ? », a demandé Kaya.
« Vous devrez assumer les tâches de combat du Seigneur de la Tempête lorsqu'il viendra nous aider. »
« L'ennemi ne restera pas inactif pendant que nous exécutons ce plan, et il est probable que vous subirez une attaque féroce. Vos soldats et vos bêtes doivent tenir.
- Nous ne semblons pas avoir beaucoup de choix, n'est-ce pas ? » Elle fronça les sourcils, réticente à se tourner vers les forces infernales qui avançaient toujours.
« Nos calculs, basés sur nos limites mortelles, considèrent que c'est la meilleure voie. Allez maintenant. Le temps se perd. »
Se hérissant d'être commandée par le prêtre de métal, Kaya partit dans une fureur silencieuse, même si elle savait qu'il disait la vérité.
***
« Qu'est-ce qui retarde votre décision ? » demanda Syntherion.
Asphyxious ne répondit pas tout de suite. Au lieu de cela, l'ancien seigneur-liche regarda l'étendue du carnage devant la porte.
« Faites-le bientôt, ou il sera fait pour vous ! », prévint le Maître de la Forge.
« Combien de temps, et qu'est-ce qui est prévu ?
- Notre plan... est devant vous. »
En effet, tant de choses étaient claires pour Asphyxious. Lucant organisait une dernière ligne de défense tandis qu'une force de frappe avec la Mère d'Acier n'avait qu'un seul objectif : Zaateroth, la maîtresse infernale.
Le Gardien a été ralenti par les vecteurs de la Convergence mais pas arrêté, et Syntherion lui-même attendait un signal aux commandes de la porte. Il semblait que tous les espoirs d'Immoren reposaient sur ce seul effort. Ça allait échouer.
« Je présage une ruine brûlée de cette terre. »
« Nous déjouerons certainement une telle fin avec votre force. Les chances seraient en notre faveur si vous le lui donniez.
- Vous dites déjouer, pas 'empêcher'.
- Ce combat dépasse ma capacité à calculer jusqu'à sa conclusion, mais nous avons tout le potentiel pour faire tomber l'horreur. »
L'ancien Cryxien secoua lentement la tête alors qu'il regardait un autre vecteur tomber sous les griffes tonitruantes du Gardien. Aucun ne semblait prêt à prendre sa place. Syntherion fit une pause, comme s'il était sur le point de parler à nouveau, mais Asphyxious lui fit signe de se taire.
« Ne vous inquiétez pas, artificier de Cyriss, j'ai décidé avant de venir ici. » Il a déployé ses ailes. « Adieu, Immoren, pour le peu de temps qu'il te reste. »
***
Le temps semblait ralentir pour tous ceux qui en étaient témoins, mais le Gardien des Âmes, après avoir vaincu le dernier vecteur barrant son chemin, hurla avec un triomphe inhumain. Pourtant, sa victoire a coûté cher. Une griffe pendait presque inutile à son côté tandis que l'autre avait été cisaillée par des assimilateurs.
Il était couvert de ses propres viscères hideux, en raison de nombreuses énormes entailles sur son corps. Tous les yeux étaient rivés sur lui alors qu'il se hissait vers la porte, levant sa griffe restante pour attaquer la construction et ses derniers défenseurs. Exultant, Zaateroth ordonna l'attaque.
Elle entendit un cri métallique à proximité. « Vous n'aurez pas votre prix ! »
La Mère d'Acier Directrix s'était frayé un chemin. Tout ce qui restait de sa force de frappe était deux conservateurs, une poignée de serviteurs et une escouade d'Eradicateurs.
***
Haley tressaillit lorsqu'elle sentit un contact sur son épaule. Elle savait que son expression devait être peinée. Elle sentit la réticence avec laquelle l'Architecte de la Divinité était venu vers elle.
« Une fois de plus. Encore une fois, Major Prime. » Sa voix était étrangement étouffée.
Malgré son entente avec la Mère d'Acier, il avait continué à se battre, laissant une grande partie du placage de son corps mécanique endommagé. Certains de ses mécanismes internes ont été exposés. Il avait perdu l'usage d'un deuxième bras.
« Et vous ? »
« Mes efforts recommenceront de l'autre côté. Pour tous ceux que vous sauvez.
- Votre déesse n'est pas la mienne, cependant.
- Pourtant, vous continuez à dépenser votre force pour sauver ses partisans ainsi que ceux de votre dieu. »
Pendant plusieurs instants, Haley ferma les yeux et se concentra. Elle expira presque violemment lorsqu'un vaisseau spatial vide apparut à proximité, tiré d'un passé proche rendu lointain. Les réfugiés en attente montèrent à bord.
« Allez », murmura Haley d'une voix rauque. « Votre peuple vous attend. »
***
-
Zaateroth, Mère d'Acier Directrix, Syntherion, Victoria Haley, Krueger et Allister Caine :
Zaateroth se débattait sous l'emprise de la machine, furieuse qu'elle puisse la maîtriser. Elle n'eut pas le temps de l'affaiblir comme elle l'avait fait pour l'autre. L'allié mécanique de la sorcière du temps l'effleura avec la magie des arcanes et l'attaqua avec une rafale de lames, certaines d'entre elles la retenant fermement.
La témérité absolue qu'une âme humaine puisse tenter une telle action et, pire, réussir. Elle avait l'oreille du Magnat Tritorium, des dieux avant même les créateurs de ce monde chétif, pourtant Zaateroth faisait face à sa disparition. Sauvez-moi, cria-t-elle à tous ceux qui pouvaient répondre à ses ordres.
Obstinés, stimulés par une peur et une fureur irrationnelles, chaque horreur, chaque serviteur infernal en vue se dirigeait vers la porte, vers leur maître infernal. Soudain, la machine lâcha prise et fila vers le Gardien.
***
Syntherion a vu son signal et a entré la dernière des configurations nécessaires dans le portail. Il scintillait et changeait de couleur. Syntherion leva les yeux pour voir la griffe du Gardien descendre. Son attaque ne s'est cependant pas concrétisée, car les conservateurs de la Mère d'Acier ont percuté son dos.
L'horreur a été conduite en trébuchant dans la porte à la place. Voyant cela, Syntherion a demandé à son modulateur de renforcer le vecteur de la Mère d'Acier en perturbant le Gardien. Mais il était très affaibli par son combat contre tant de défenseurs et chancelait sous l'élan des deux vecteurs.
Incapable de garder pied, l'horreur colossale se précipita dans la porte elle-même. La structure de pierre s'est fissurée sous le poids du Gardien lorsque la créature est tombée.
***
Alors que la Mère d'Acier Directrix franchissait la barrière de la porte, la présence du maître infernal se rapprochant terriblement, elle pria avec ferveur une dernière fois. Pour son peuple qui passerait devant Cyriss. Pour ceux qui seraient privés de cette opportunité.
Pour celui qui était autrefois Sebastian Nemo, l'homme qu'elle aimait autrefois, et pour Aurora, sa fille capricieuse et chérie. Regrettant de ne pas faire partie de leur avenir, elle a prié pour que ses actions leur permettent de le voir. Et a déploré que son navire ne puisse pas pleurer de larmes.
***
Penchée sur le sol, Victoria Haley s'est souvenue de son enfance - des jours innocents avec sa sœur et sa famille dans un petit village de pêcheurs. Ses débuts dans l'armée, son armure de warcaster mal ajustée et le respect qu'elle s'est battue pour gagner de la part des Trenchers.
Des promotions au fur et à mesure que son pouvoir et sa renommée grandissaient. Ignorant la folie tourbillonnant autour d'elle, elle ne pouvait rien faire d'autre que regarder ses mains s'estomper et sentir les nombreux brins de temps la réclamer, faiblement au début mais gagnant en force à chaque respiration laborieuse qu'elle prenait.
Parmi les nombreux brins et échos, elle a vu sa sœur déchue. En ai-je assez fait, Gloria ? demanda Haley, regardant les faibles contours d'un millier d'échos se rassembler autour d'elle. Ceux du futur et du passé de Haley ont embrassé son corps presque transparent comme en réponse.
Les échos disparurent, et avec eux, elle aussi.
***
« Il est temps de… METTRE FIN À CELA ! » Krueger a levé sa lance et un éclair s'est abattu pour vaporiser un hurleur.
Observant les chefs du culte de l'horlogerie et les infernaux disparaître par la porte, il monta et se précipita vers elle en toute hâte.
Alors qu'il s'approchait, il vit Syntherion travailler fiévreusement sur le panneau de contrôle.
« Vous savez ce que nous avons l'intention de faire. Prépare-toi, druide », dit le Maître de la Forge sans détourner le regard.
« Terminez vos préparatifs rapidement. Nous sommes dans l'œil d'une tempête à venir, une tempête qui n'est pas de mon oeuvre ». Krueger se prépara et se déplaça pour intercepter la marée infernale entrante tout comme les forces mécaniques, ce qui en restait, firent de même.
« Encore quelques instants. » La voix réverbérante du prêtre semblait étrange au Seigneur des Tempêtes alors que la bataille faisait rage autour d'eux.
Au loin, Krueger pouvait voir un nuage de grievers déferler vers lui. Parmi les personnes présentes, lui seul était en mesure de les retarder.
« Quelques instants et nous sommes finis, prêtre de Cyriss ! » Il a rugi.
Les membres mécaniques de Syntherion se sont soudainement arrêtés et il s'est éloigné du panneau. « Maintenant, Seigneur des Tempêtes ! »
N'ayant besoin d'aucune autre instruction, Krueger a appelé une tempête comme aucune autre pour abattre la porte.
Ceux qui seraient sauvés survivraient, ceux qui seraient relégués au néant y resteraient, et Krueger serait l'agent de cette certitude. Le premier éclair à frapper a désactivé le panneau de commande.
***
Krueger a beuglé au milieu du tonnerre en abattant un éclair assourdissant sur le portail. Il n'eut que le temps de regarder la structure géante s'effondrer sur elle-même avant que la marée d'horreurs ne l'atteigne.
« Je suis immortel maintenant », cracha-t-il avec mépris.
« Que serez-vous, sinon un mauvais souvenir dans des années ? »
Il fit pirouette Langue du Ver et décapita le plus proche. En dessous de lui, Syntherion, toujours devant le moniteur et le modulateur endommagés, tira des salves au secours du druide mais ne put rien faire pour arrêter la vague d'infernaux.
Des dizaines ont été renvoyés à chaque coup de lance de Krueger et à chaque tir des warjacks du Forge Master. Mais ils étaient trop nombreux. Tellement plus que je souhaitais accomplir, rumina Krueger, avant que son corps lacéré, couvert de sang, ne tombe des cieux.
***
« C'est... fini, n'est-ce pas ? », dit Ryan en trébuchant vers Caine.
Son compagnon Frondeur de l'Enfer ne répondit pas. Au lieu de cela, il s'effondra au sol, les yeux fermés alors qu'il s'appuyait contre la jambe d'Ace. Cynthia était à côté de lui, tout aussi débraillée et épuisée. Ryan a commencé à se détourner.
« J' suis pas mort, au cas où tu t' demand'rais », a déclaré Caine.
« Comme si tu laissais que'qu' chose comme ça t' tuer », sourit-elle et alla s'agenouiller à côté de Cynthia.
« Watt ?
- Se fait faire une nouvelle ligne de points de suture ». Ryan tendit la main et la plaça sur l'épaule de la fille qui se reposait.
« Elle a connu un enfer ces derniers mois, hein ?
- T' sembl' familier ? », Caine sourit et souffla.
Ryan se leva, regarda autour de lui et donna doucement un coup de pied dans la botte de Caine.
« Il est temps d'êt' un adulte responsable. La bataille est gagnée, mais nous n'avons pas l' temps d' nous reposer. Pas encore. »
« Jamais l' temps d' se r'poser. » Il se hissa sur ses pieds.
Avant de partir avec elle, il a vérifié la trémie à charbon d'Ace. Il restait encore du carburant et de l'eau, suffisamment pour que le warjack reste actif pendant encore quelques heures.
Alors qu'il s'éloignait pour rejoindre Ryan, Ace lui gronda dessus.
« Plus maintenant, mon pote. Tu es à elle, maintenant », dit-il en tapotant la tête de Cynthia.« Prends soin d'elle ».
Ace lança un étrange salut de cliquetis, prenant soin de garder ses jambes immobiles.
***
-
Alexia Ciannor, Omodamos et l'Annionciatrice de Menoth :
Alexia Ciannor parcourait le champ de bataille, Witchfire à la main, incertaine de sa place parmi le carnage. Partout où elle est allée, elle a vu la défaite sur le visage de ceux qui se retiraient. Mais au milieu de sa propre bataille, elle s'arrêta pour voir les spectres rassemblés de la Légion des Ames Perdues approcher.
Une figure angélique, son armure ornée de l'iconographie de Morrow, s'inclina devant Alexia et désigna le tourbillon de violence qui les entourait. Au geste rapide de l'archonte, la Légion des Ames Perdues est entrée dans la bataille.
« Que dois-je faire ici quand les morts viennent essayer là où les vivants ont échoué ? »
Tu sauras le moment venu, lui assurèrent les voix de sa mère et des coveners.
***
Omodamos regarda sans comprendre la prêtresse de métal saisir son alliée maîtresse infernale et, luttant l'une contre l'autre, disparaître par la porte. Sa confusion a conduit à une peur inconnue et à une indignation insondable lorsque la foudre a frappé les fondations de la porte.
D'abord, la perte du Gardien et de toutes les âmes qui lui étaient confiées, et maintenant les armées infernales étaient privées du leadership de la Tisseuse des Ombres elle-même. Et Agathon est resté introuvable. Omodamos sentit la présence et le pouvoir que les âmes lui accordaient s'éclipser.
***
L'Annonciatrice ouvrit les yeux. Elle savait que le maître infernal se déchaînait de frustration. Il restait pourtant une grande menace et seuls les humains les plus puissants pouvaient se dresser contre lui avec une chance de survie.
Les foules massives de réfugiés, avec plusieurs milliers de fidèles parmi eux, ont fui, terrifiées, devant son avance. L'Annonciatrice s'interposa devant Omodamos, sachant qu'elle l'aurait fait, qu'elle soit seule ou non.
Bien qu'elle puisse mourir une fois de plus, elle le ferait en sachant que la gloire de Menoth a été apportée au nouveau monde. En effet, elle savait qu'une autre congrégation avait réussi à traverser alors que le navire disparaissait par la porte non loin de là où elle se tenait entourée de ses fidèles paladins.
Elle les regarda. Beaucoup avaient été tués pour sa défense et celle des pèlerins.
Mais la fille, née de rien, qui serait prophète, la voix de Menoth sur Caen, au courant de ses paroles… elle n'avait plus le temps d'offrir ses louanges mortelles à ce que son Créateur lui avait accordé.
Elle gisait sur le sol, incapable de respirer, entendant des cris de désespoir faibles mais étouffés. Voix par voix, le champ de bataille devint silencieux à ses oreilles. Même si elle savait qu'elle allait bientôt partir, elle sentit une arrivée imminente.
***
La colère de Menoth avait été encourue. Il n'est pas resté inactif.
***
Les cieux se sont déchirés lorsqu'un seul faisceau de feu aveuglant s'est abattu, frappant l'Annonciatrice. Tous les proches étaient contraints de s'agenouiller ou de se retirer de la sainte lumière. Même les infernaux luttaient pour se tenir droit, telle était sa fureur.
Entouré du rayonnement de Menoth, le Testament se tenait devant Omodamos, la forme désormais immaculée de l'Annonciatrice tenue dans ses bras. Silencieusement, il regarda le maître infernal, portant sur lui le jugement du Créateur de l'Homme. L'ennemi n'aurait plus d'âmes parmi les croyants.
Les esprits des guerriers tombés au combat, les défenseurs qui ont quitté leurs maisons pour aider l'effort ici à Henge Hold, se tenaient comme une phalange défiante autour du Testament. Irrité par l'intervention d'un dieu pour une race aussi dénuée de valeur, Omodamos balança sa masse contre le Testament.
Mais le premier parmi les Reclaimers resta impassible. L'arme passa à travers lui, ne frappant rien d'autre que l'air. Des âmes se sont rassemblées autour de lui, intactes et insoumises. Comme par mépris, il s'avança, portant toujours avec révérence l'Annonciatrice et assisté par les âmes des morts.
Aucun infernal ne leur ferait de mal. Comme par ordre divin, une faille s'est ouverte devant le Testament. Les âmes se séparèrent, lui ouvrant la voie pour le conduire à la Cité de l'Homme. Le maître infernal s'éloigna de la lumière brillante de l'Annonciatrice alors qu'elle était transportée dans Urcaen.
***
Frénétiquement, Omodamos chercha quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait lui redonner de la force. Mais le prêtre. Ce maudit prêtre qui était retourné vers les morts, lui, sa présence, le sol sur lequel il avait marché, tout était inviolable.
Le maître infernal saisit les esprits qui passaient en suivant le prêtre. C'était inutile. Son pouvoir lui était enlevé et il se sentit disparaître de ce royaume. Comme lui, ses forces s'affaiblissaient à chaque instant.
Mais il a senti beaucoup d'âmes, des âmes différentes, et elles étaient proches. Omodamos se tourna pour voir une formation massive de morts-vivants, marchant en rangs serrés vers lui. A pas lents et mesurés, les morts dotés d'une âme s'avançaient vers les infernaux, se déplaçant à l'unisson incessant et parfait.
Ne sachant pas quoi faire d'autre, le Portail Noir ordonna à sa horde de charger ce dernier ennemi.
***
« Je suis… nous sommes… proches », dit doucement Alexia.
***
-
Agathon :
Son pouvoir n'est plus, il n'a plus d'âmes à consommer. Sa mère et les membres de son cercle ont poussé Alexia à continuer. Poussée par leurs voix, la Demoiselle de la Witchfire se dirigea vers Omodamos. La Légion des Âmes Perdues était infatigable, une aubaine pour les alliés chancelants des Royaumes d'Acier.
Les vivants étaient au-delà de l'épuisement et les soldats mécaniques étaient peu nombreux à l'approche du soir. Avec l'avancée de la Légion, l'armée infernale a sûrement été diminuée peu à peu. Inébranlables à chaque effort, ils ont isolé le maître infernal tout en restant hors de sa portée.
Au lieu de cela, Alexia se tenait devant Omodamos, ses masses lourdes sur le sol. Chaque action était lente et irrégulière alors qu'il essayait de lever ses armes. Elle ne lui laisserait aucune chance. Plus vite qu'on ne le pensait possible, Witchfire fut enfoui dans sa poitrine.
Il a projeté une lumière de la blessure qui a presque aveuglé tous ceux qui l'ont vue. Omodamos avait encore des âmes pour guérir, mais c'était comme si elles étaient enfermées. Incapable de bouger, il ressentit de la peur – une peur inexplicable, immense. Elle devint un poids sur lui, se resserrant autour de lui, l'écrasant.
Il y résistait, mais plus il luttait, plus il devenait lourd.
Le pouvoir absolu du maître infernal menaçait d'engloutir Alexia alors qu'il déferlait sur Witchfire. Les membres de son cercle ont insisté et elle a compris, intimement, la force de l'épée qu'elle maniait.
Elle se pencha dessus, l'enfonçant plus profondément dans la poitrine d'Omodamos. Cela sembla une éternité plus tard, mais brusquement l'épée repoussa contre elle. Alexia le retira avec un cri de surprise, trébuchant sur plusieurs pas. Elle ouvrit les yeux pour ne rien voir devant elle.
Au lieu de cela, les runes sur toute la longueur de Witchfire s'embrasèrent vivement. Tout autour d'elle régnait le silence à l'exception de sa respiration saccadée. Pas de combat à entendre, pas d'horreurs contre lesquelles se défendre, pas d'infernalistes pour les trahir. La Légion des Ames Perdues se tenait stoïque, face à elle.
D'un seul mouvement, ils la saluèrent. Ils ont commencé à reculer et se sont peu à peu transformés en poussière. Les âmes qu'ils laissèrent derrière eux se rassemblèrent autour de l'archonte qui les attendait, le Prophète, prêt à les guider vers Urcaen comme ils l'avaient fait auparavant.
***
Ils sont arrivés mais n'étaient pas sûrs de ce vers quoi ils avaient réussi à s'échapper. Inexplicablement, Zaateroth était introuvable. Et ils virent Omodamos submergé, terrassé par une simple fille. Impossible. C'était en dessous de la dignité de l'Ordre de Nonokrion.
Comment les êtres de cette planète solitaire, voire d'un seul continent, seraient-ils capables de les vaincre ? Le Magnate Tritorium ne serait pas… Ils pensèrent qu'il valait mieux partir que de s'attarder là où cela pourrait mener.
Agathon fouilla nerveusement dans les contrats qu'ils avaient avec eux. Contrats… oui, ils feraient bien de s'assurer que les contrats soient exécutés à la lettre. Mais ils ont été distraits par les événements devant eux. Agathon était caché aux yeux des mortels.
Même ainsi, ils avaient l'impression qu'il n'y avait pas d'endroit où se cacher. Il y avait une porte à l'est, mais par là, ils attendaient. Agathon s'est rappelé le pouvoir et l'attitude du maître de l'occultisme de la maison Vyre et du sorcier guerrier skorne. Non, pensaient-ils.
Sans beaucoup plus de soutien, les affronter à nouveau était un trop grand risque. Ces deux-là n'étaient pas humains et avaient une ingéniosité qu'Agathon avait besoin de plus de temps pour acquérir les moyens de contrer pleinement. Passé Henge Hold, vers le Meridius.
Ils ne viendraient peut-être pas demain, l'année prochaine, ou même dans la décennie, mais eux, les serviteurs d'un rival très détesté, viendraient. Les autres sociétés chercheraient sans aucun doute à capitaliser sur l'échec de Nonokrion ici. Agathon n'avait pas l'habitude de la peur et ne l'a pourtant ressentie que récemment.
Et encore une fois. À présent. Ils se concentrèrent une fois de plus sur les contrats en cours.
Oui, mieux exploiter le plus familier. Même si les infernaux devaient goûter à la défaite ici et que d'autres menaces se profilaient, les humains… Eh bien, les humains resteraient humains.
Ils ont soigneusement enroulé les contrats qui avaient servi de diversion commode. Et avec un sens renouvelé de l'objectif, si tempéré par la vigilance nécessaire, Agathon a planifié leur prochain mouvement. Le premier était de saper ce qu'il adviendrait des Royaumes d'Acier.
Et avant tout d'assurer une présence infernaliste qui reste, sinon forte du moins persistante, pour résister aux luttes à venir.
-
(Houla ! Ca reprend depuis la fin d'année 2021 !... J'essaierai de poursuivre au plus vite la traduction des textes postés sur Twitter.
Utilisez le sujet Commentaires sur @Hengeholdscroll (http://www.battle-group.com/forum/index.php/topic,23724.0.html) pour poster vos remarques ;) )