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Sujets - Gary Bobo

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Nouvelles & scenarii / [Nouvelle] L'art de la noblesse
« le: 31 mars 2016 à 19:18:50 »
   Salut à tous et à toutes ! Ça fait un moment que je n'ai pas posté de texte ici, il faut vraiment que je me force à être plus régulier. Enfin bref ! Je vous propose la suite des aventures du vieux mercenaires Mordecai dans la capitale Llaelaise ! Pour éviter l'effet pavé, je vais diviser le texte en plusieurs parties et voici la première !
   Bonne lecture et surtout n'hésitez pas à me donner votre avis !



   Un vrai lien d’amitié se crée entre Mordecai et Borok, et c’est avec joie (lorsqu’ils obtinrent leurs parts sur la vente de la cargaison de Bolden Keller), qu’ils dilapidèrent leurs écus en boissons, jeux et bonnes compagnies. En deux mois à peine, le besoin de retrouver du travail se fit sentir. Borok, lassé de ses aventures, préféra rentrer chez lui en Rhul. Mordecai, que les tables de jeux ont laissé endetté, se fit engager dans la garde personnelle d’un bourgeois de Merywyn nommé Clancy di Morosini. Le vieux mercenaire se fit très vite remarquer grâce à son expérience du combat et ses talents martiaux et se retrouva « Capitaine » de la petite garde privée du bourgeois.


-       Et là, je profite qu’il soit à terre pour lui envoyer un bon coup de hache directement dans le cortex ! ajouta Solovei d’un ton enjoué.
   L’ancien soldat Kharde aimait raconter ses aventures. Il y ajoutait parfois quelques fioritures, mais elles n’étaient jamais déformées ou exagérées, et c’est ce qui avait plu à Mordecai lorsqu’ils avaient fait connaissance. Le vieux mercenaire avait toujours apprécié les bonnes histoires et l’affrontement du Kharde avec un Ironclad avait été particulièrement trépidant.
-       Excellent ! dit Mordecai, enthousiaste. J’avoue que tu m’impressionnes gamin, mais tu as encore pas mal de boulot avant de m’égaler !
-       Ah ouais l’ancêtre ? Peut-être veux-tu que l’on règle ça dehors ? répondit Solovei sur le ton de la plaisanterie.
   Tout deux éclatèrent de rire. L’ancien soldat Kharde leva son verre, Mordecai sa pipe, tout en soufflant de longs nuages gris. Le vieux mercenaire pensait avoir encore le dessus sur le jeune soldat, s’imaginant reverser la table entre eux, dégainant ses armes et croisant le fer au milieu des lits et cantines du dortoir des gardes.
   Ils entendirent le bruit des roues sur le gravier, et le cocher qui stoppait ses chevaux. Une voix puissante se fit alors entendre, maugréant des paroles trop éloignées pour être comprises. Cela, ils le savaient, était le signe que le travail allait reprendre.
   Solovei vida son verre d’un trait, son nez aquilin disparaissant dans son boc. Lorsqu’il le reposa sur la table, Mordecai s’aperçu que de fines gouttes d’alcool ambré perlait sur sa moustache noire qui commençait tout juste à grisonner.
   Peu après, la porte du dortoir s’ouvrit et un homme entra dans le dortoir. Comme Mordecai et Solovei, il portait une cotte de mailles sous une armure de cuir souple, par-dessus laquelle il revêtait un tabard vert foncé, que leur employeur, comme beaucoup d’autres bourgeois, avait fait faire pour se rapprocher de la noblesse. Des jambières et des bottes de cuir venaient compléter la tenue, ainsi qu’un casque d’acier. Le tulwar qui pendait à sa ceinture révélait clairement ses origines orientales.
   Le capitaine fixa le jeune Idrien, dont les traits fins semblaient légèrement crispés, les lèvres pincées. Son long nez était masqué par son casque, mais le vieux mercenaire voyait briller son regard vert posé sur lui.
-       Alors ? Comment ça c’est passé ? lança Solovei à Farhan.
-       Forcément mal vu ce qu’on vient d’entendre, commenta Mordecai.
-       De la pire manière possible, soupira l’Idrien. J’ai emmené Clancy chez la Duchesse Canice del Viscario. Il a absolument voulu participer à la réception sans invitation. Ce fut un calvaire pour le convaincre de repartir, les gardes lui ont refusé l’entrée et la Duchesse l’a même ouvertement ignoré ! Du coup je crois qu’il va péter quelques assiettes ce soir.
   Cette dernière remarque fit rire les deux autres, qui se remémoraient avec délectation l’état farcesque dans lequel Clancy di Morosini, leur employeur, pouvait se mettre lorsqu’il piquait une crise.
-       Vraiment pas de quoi rire ! J’ai passé une journée de chiotte ! protesta Farhan.
-       Désolé gamin, dit alors le vieux Capitaine qui continuait malgré tout de rire.
   Irrité, le jeune Idrien jeta son casque sur sa couche et alla se débarbouiller à l’aide d’une cuvette emplie d’eau claire, tandis que Mordecai et Solovei riaient et racontaient l’épisode du mouchoir maculé.
-       Le seigneur Morosini souhaite vous voir immédiatement Capitaine, dit soudain une voix flutée.
   Les rires cessèrent, Mordecai ne répondit pas tout de suite. Surpris par l’irruption de la jeune servante qui venait d’entrer dans le dortoir, il la regarda incrédule. Son visage était inexpressif, atténuant sa beauté juvénile encadrée par de magnifiques cheveux blonds nouées.
-       J’arrive Elie.
   Le vieux Capitaine prit son casque dans le coffre au pied de son lit, le mit et se dirigea vers la servante qui l’invita à le suivre.

***

   Ils traversèrent un couloir, puis montèrent un escalier de pierre qui déboucha dans le hall de la demeure. Toujours sur les pas de la servante, Mordecai emprunta l’escalier principal recouvert d’un sublime tapis rouge et or.
   Elie était presque encore une enfant lorsqu’elle avait été engagée il y a de cela des années par Clancy. C’était une orpheline qui se cachait derrière un visage froid pour se protéger des autres. Quand il entra au service trois mois auparavant, Mordecai s’attacha rapidement à elle et lui évita de nombreux ennuis avec des ivrognes un peu trop insistants.
   La jeune servante le guida vers une petite porte qui, Mordecai le savait, menait au petit salon où Clancy aimait s’isoler. La servante toqua. Lorsqu’un « entrez » retentit de l’autre côté, elle fit entrer le Capitaine avant de s’éclipser.
   Le petit salon était une pièce richement décorée, comme le reste de la demeure de Clancy di Morosini. Le parquet lisse et brillant reflétait les dizaines de flammes qui dansaient doucement sur les chandeliers et le lustre. Des divans et des fauteuils brodés d’or étaient disposés un peu partout, quelques guéridons exhibaient des vases et autres statuettes. De nombreuses toiles étaient accrochées aux murs, certaines représentant des paysages, d’autres des scènes.
   Clancy faisait face à l’une des fenêtres dont la vue donnait sur le jardin. Le soleil se couchait, teintant la pièce d’une lueur rouge-orangée. Mordecai apercevait les innombrables flèches de Merywyn.
   Le bourgeois se tenait droit comme un i, les mains jointent dans le dos. Il portait une robe bleue brodée d’argent et ornée de perles.
   Le silence se prolongea de longues minutes durant lesquelles Mordecai attendit sans dire mot. Il savait que le bourgeois tentait de contenir sa colère et que le moindre mot le ferait hurler. Soudain, Clancy laissa exploser sa rage, et envoya valdinguer un vase proche.
-       La Duchesse m’a refusé l’entrée ! hurla-t-il plein de rage. Par ma naissance, par mon sang je fais parti de cette noblesse dont elle m’a refusé la compagnie ! il se tourna vers Mordecai, ses mains gesticulant, ses yeux le fixant comme si c’était lui qu’il fallait convaincre.
   Le visage du bourgeois était dénaturé par la colère, son nez court retroussé comme s’il percevait un tas de fumier proche, ses lèvres minces déformées en un rictus. Sa robe voltigeait autour de lui, au rythme de ses mouvements incessants, faisant face tour à tour au Capitaine et à la fenêtre, comme s’il pu apercevoir la Duchesse de là.
-       Cette position de bourgeois, de misérable marchand n’est qu’un moyen pour permettre au nom de ma famille de retrouver sa gloire, son prestige. Je suis noble de sang ! Et quelle preuve Madame la Duchesse ? demanda-t-il dans le vide. Quelle preuve Capitaine ? interrogeant soudainement Mordecai, comme s’il se souvenait tout à coup de son existence.
   Mordecai cacha sa surprise et répondit du tac au tac :
-       La particule mon seigneur.
-       Exactement ! cria-t-il satisfait de la réponse. Elle est le symbole du prestige aristocratique de ma famille, celle des di Morosini !
   Son calme revenant, Clancy repris sa stature fière face à la fenêtre. Son visage rouge de colère reprenait peu à peu sa pâleur.
-       J’ai besoin de me distraire, Capitaine, peut-être même de me défouler. Ce soir nous allons à la réception de Boudewyn. Faites préparer le carrosse. Prévenez également Solovei et Farhan, ils viennent avec nous.

***

   La demeure de Garrick Boudewyn était immense et d’un luxe rare. Le principal usurier de Merywyn s’était fait bâtir une luxueuse habitation en plein centre des quartiers chics, dont la terrasse donnait sur un immense jardin orné de fleurs et d’arbres exotiques, ainsi que de sublimes fontaines de marbre.
   Les nombreux convives formaient de petits groupes qui bavassaient, pendant que des serviteurs en livrés allaient et venaient de la terrasse au jardin avec de grands plateaux d’argent garnis de mets et de coupes. Les bourgeois et les aristocrates qui composaient les convives faisaient presque tous partis de la clientèle soigneusement accumulée de Garrick. Tous lui devaient de l’argent ; il disposait ainsi d’une influence non négligeable dans la sphère aristocratique. Ce dernier détail n’était pas sans agacer Clancy, qui le jalousait. Le vin avait un goût aigre dans sa bouche, et il se débarrassa bien vite de sa coupe.
   Clancy discutait de politique et de la famille royale avec un petit groupe, tandis que derrière lui Mordecai se tenait en retrait, la main sur son sabre.
   Le bourgeois se désintéressa soudain de la conversation et se dirigea vers un groupe plus petit. Mordecai suivit. Clancy marcha à grand pas vers Garrick Boudewyn et la Duchesse Canice del Viscario en grande conversation. Garrick était un homme large d’épaules et de ventre. Sur son visage bruni par le soleil, on comprenait qu’il avait travaillé toute sa vie pour parvenir à ce statut. On voyait par sa barbe noire bien taillée et l’assortiment de ses chausses à son pourpoint bleu que l’homme prenait soin de son apparence. Il portait un chapeau de même couleur pour cacher ses cheveux épars. La Duchesse, d’une extrême beauté, portait une robe verte brodée d’or et de perles.
   Lorsqu’il fut arrivé à leur hauteur, il s’adressa à la Duchesse :
-       Bonsoir votre Grâce, dit-il en tendant sa main pour baiser celle de la Dame.
-       Il semblerait que le vin me soit monté à la tête mon cher Garrick, je vais vous laisser, dit-elle sans prêter attention à Clancy.
-       Bien, votre Grâce, répondit-il en lui baisant ostentatoirement la main.
   La Duchesse s’en fût à la vitesse du vent, tandis que Garrick affichait une mine réjouie face à Clancy, dont la bouche se déformait en un rictus haineux. Mordecai venait se placer derrière son maître, prêt à dégainer, lorsqu’un homme vêtu d’un plastron couvert d’un tabard mauve et jaune apparu derrière l’épaule de Garrick.
-       Mon pauvre ami, commença Garrick. Je suis navré de voir la Duchesse vous porter un tel mépris, continua-t-il sarcastique.
   Clancy encaissa calmement la pique que venait de lui lancer son bedonnant adversaire, attendant qu’il finisse pour pouvoir répliquer.
-       Sachez, mon ami, que je vous ai aperçu tantôt et que je fus surpris de vous voir rester à l’extérieur de la demeure. Il est surprenant que vous n’ayez pas été invité, auriez vous égaré votre billet ?
   Le triomphe se lissait dans le regard sombre du bourgeois, tandis que Clancy restait pétrifié à cette révélation : Garrick avait été invité par la Duchesse. Les poings serrés, Clancy semblait bouillonner de rage, mais c’est d’une voix profonde et calme qu’il répliqua :
-       Il est tout à fait surprenant que la Duchesse accorde quelque intérêt à un paysan assoiffé d’ascension sociale. J’émets cependant l’hypothèse d’une curiosité malsaine chez notre dame pour les ambitions vaines et les espoirs fous de cloportes tels que vous, mon cher Garrick. Après tout votre nom suinte la médiocrité et la boue, par l’absence évidente d’un élément essentiel que ne l’on ne peut pas gagner, car il se transmet par un sang bleu…
   Il laissa sa phrase en suspens pour admirer le pourpre qui était monté au visage de Garrick, qui tripotait nerveusement sa montre à gousset, faisant jouer le clapet comme pour se contrôler. Puis il ajouta sur le même ton acerbe :
-       … et le votre n’est que glaire !
   Alors que Clancy semblait satisfait de sa tirade, fier d’avoir humilié le gros bourgeois qui lui faisait face, Garrick ôta son gant et le gifla avec. A la vue de ce spectacle, Mordecai poussa un long soupir d’exaspération. Ces deux-la s’affrontait dans une quête d’ascension sociale pour laquelle aucun rival ne pouvait être toléré. Cette rivalité passait par des tentatives d’humiliation toujours plus violentes et virulentes, pour faire perdre toute crédibilité à l’adversaire.
-       C’en est trop ! cria Garrick. Vous dépassez les bornes, je ne tolérerai pas que l’on m’insulte de la sorte ! Excusez-vous ou battez-vous ! dit-il d’un ton impérieux.
   Tous les convives se tournèrent vers les deux hommes, attendant la réponse du maître de Mordecai.
-       La vérité n’exige aucune excuse, dit-il en fixant son adversaire.
-       Vos calomnies n’attendront pas pour être punies, le duel aura lieu ici même et immédiatement, par l’épée et ce jusqu’à ce que mort s’en suive !
   Tous s’écartèrent pour former un cercle autour des deux hommes. Les bourgeois étaient suspendus à leurs lèvres, car le duel était une distraction très appréciée dans ces milieux de bourgeois qui voulaient fricoter avec l’aristocratie Llaelaise.
   Ils avaient malheureusement fait preuves de toute la noblesse dont ils étaient capables.
-       Dann sera mon champion, ajouta Garrick.
   L’homme en plastron et tabard qui était derrière lui s’avança.
-       Mordecai défendra mon honneur, répondit Clancy.
   Un homme en pourpoint jaune et tenant une canne ornée d’ambre se détacha du public.
-       J'arbitrerai si vous le voulez, bien mon cher Garrick.
-       Avec joie monsieur Ashburn, lança Garrick.
   Mordecai s’avança face à son adversaire. Monsieur Ashburn s’approcha de Dann qui tira sa lame pour que Clancy l’inspecte, puis ce fut le tour de Mordecai, qui dégaina son sabre et le présenta à Garrick. Le bourgeois l’examina pendant ce qui sembla être une éternité, probablement pour irriter le Capitaine et perturber sa concentration. Mais le vieux mercenaire garda la tête froide et patienta, ce n’était pas la première fois que Clancy le faisait jouer à ce petit jeu.
   Puis ils s’éloignèrent et se mirent en garde face à face.
-       Ce duel se fera jusqu’à la mort d’un des duellistes, vous commencerez quand je donnerai le signal, dit l’arbitre.
   Jaugeant les deux duellistes, il s’exclama :
-       Mais je pense que l’un d’eux mourra de vieillesse avant que j’ai pu prononcer le début de ce duel ! Quelques rires se firent entendre. Mais il ne faut en rien juger l’adresse d’un combattant à cela mes amis, mais à la vitesse et la dextérité du maniement de sa canne ! La foule des convives éclatèrent de rire.
   Se reprenant Ashburn enchaina :
-       Sur ce, Messieurs les champions, allez-y ! s’exclama-t-il.
   Les deux champions s’élancèrent et frappèrent, croisant le fer. Ils échangèrent quelques coups, puis Dann enchaina de furieux coups d’estoc et de taille que Mordecai parait et esquivait sans difficultés. Les puissants assauts de Dann l’épuisaient. Alors, d’un geste souple du poignet, il fit dévier la lame de son adversaire avant de plonger la sienne sous son plastron. Dann, les yeux écarquillés de surprise, eut un hoquet et s’effondra.
   Toute l’assistance applaudi et cria de joie face à la mort d’un champion.
-       Monsieur di Morosini sort vainqueur du duel ! s’exclama joyeusement l’arbitre.
   Mordecai s’essuya le front et remarqua le malaise chez monsieur Ashburn lorsqu’il croisa le regard furibond de Garrick, qui était à nouveau humilié.

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Nouvelles & scenarii / |Nouvelle] Vers Merywyn
« le: 24 juin 2015 à 11:39:01 »
Salut à tous !

Aujourd'hui je poste la suite de la nouvelle "La fin des Briscards" postée il y a maintenant quelques semaines. Cette fois-ci je ne met que le début du texte et mettrai le reste si cela vous plaît. Tous vos commentaires sont toujours la bienvenue. Bonne lecture !



"Après avoir assisté à la destruction des Briscards et avoir fuit Armandor, Mordecai traversa le Thornwood en direction du Cygnar et de la cité de Corvis. Là il se fit engager comme escorte à la caravane marchande de Bolden Keller qui remonte la rivière Noire vers la capitale du Llael, Merywyn. Les négociations avec le capitaine s’éternisèrent, ne levant l’ancre qu’à la nuit tombée. Durant le voyage, il sympathisa avec le garde du corps de Bolden, un ogrun bokur dénommé, Borok Urgart.


- Et c'est là que j'lui ai brisé le cou ! disait Borok d'un ton enjoué, tandis qu'il mimait des mains la nuque qu'il rompait sous ses doigts puissants.
- Et ensuite ? le questionna le vieux mercenaire à la barbe grisonnante.
- Le pauvre bougre s'est écroulé comme une masse sur le plancher de la taverne. Ensuite, tous ces foutus coupes jarrets me sont tombés dessus pendant qu'mon client prenait la tangente ! s’exclamait-il indigné, ses crocs proéminents saillant de sa large mâchoire. Comme j'étais encerclé je suis monté rapidement sur une table et j'ai plongé derrière le bar. Là, j'leur ai balancé le taulier !
Mordecai éclata d'un rire sonore et frappa du poing sur le bastingage en se tenant les côtes, comme si elles allaient se rompre dans hilarité.
- Là-dessus j'mets le feu à sa gnole et la cabane part en fumée pendant que j'm'éclipse ! ajouta l'ogrun le sourire aux lèvres, tandis que Mordecai riait plus bruyamment encore.
Lorsqu'il eut cessé de s'esclaffer, Mordecai se redressa et s'appuya de nouveau au bastingage métallique. Le petit navire à vapeur, glissait sur les eaux sombres de la rivière Noire, sur la coque on lisait difficilement « L’Ecumeur fumant ». Fargas Cosgrave, le capitaine, tenait la barre à l’arrière du bateau, une lanterne éclairant son visage d’une lueur dorée. Dans son dos, une grande cheminée crachait d’épaisses volutes de fumée noire. A l’avant, une petite cabine donnait accès à la cale.
  Mordecai essuya du bout des doigts les larmes qui perlaient aux coins de ses petits yeux sombres et ridés. Puis il tira de l'intérieur de son manteau clouté une longue pipe de terre cuite, ainsi qu'une petite chenille. Le vieux mercenaire commença à nettoyer sa pipe d'un geste lent et machinal, le regard perdu sur la surface sombre de l'eau. Il sortit ensuite une petite blague à tabac en argent ciselé qui contrastait étonnement avec la rusticité de la pipe. Le maniant avec une extrême précaution, il l'ouvrit, y prit un peu de tabac, en garnit sa pipe et la rangea, puis saisit une petite boite d'allumettes dans une autre poche, en prit une et d'un geste souple, il l'alluma en la frottant au bastingage et enflamma le tabac. Il prit un tasse-braise dans la même poche et, tout en la maniant, aspirait par à-coup, faisant rougeoyer le tabac incandescent dont la lueur se reflétait dans ses yeux sombres. Enfin, il prit une grande aspiration et soupira, recrachant l'épaisse fumée blanche qui disparut en de gracieuses volutes dans l'air nocturne.
  L'ogrun resta silencieux durant tout ce temps, observant les gestes méticuleux du vétéran, dont la silhouette semblait se fondre dans l'obscurité de cette nuit voilée. Lâchant un profond soupir après ce trop long silence, Borok se dirigea sans un mot vers la cale pour s'y reposer, laissant Mordecai à ses pensées.

  Un bruit sourd et lointain réveilla en sursaut le vieux mercenaire, alors qu'il s'était enfin endormi, blotti dans un recoin du pont supérieur. Il se releva péniblement et constata que le bateau à vapeur se situait dans une partie bien plus étroite du fleuve Noire, les obligeant à naviguer lentement pour ne pas s'échouer sur les rives à quelques malheureux mètres du bord. Le son des tambours que l'on frappe s'élevait de la forêt environnante, le rythme rapide évoquait une marche guerrière et bientôt une clameur bestiale s'éleva des sous-bois. Derrière lui, un cri retentit. Mordecai se tourna, Cosgrave toujours à la barre était en proie à une indicible terreur alors qu'il déclenchait l'alerte."

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ARCHIVES / Monture et feat de Vlad 3
« le: 06 juin 2015 à 18:02:32 »
Bonjour à tous !

Je me demandais: vu que Combat Rider fait de l'attaque de monture une attaque initiale lorsque l'on ne charge pas, est-ce que (sous le feat de Vlad  qui donne Side Step) l'impact attack déclenche un Side Step, pour un model avec Combat Rider ?

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Nouvelles & scenarii / [Nouvelle] La fin des Briscards
« le: 04 mai 2015 à 08:21:06 »
Bonjour à tous !

J'ai fini cette nouvelle il y a peu, je me permet de la poster ici en espérant que vous aimerez. Je suis bien sûr ouvert à toutes les critiques, mais je n'accepterai que les non constructives !


Le sifflement du projectile fendant l'air, puis le fracas de l'explosion lors de l'impact. Des échardes de bois et des morceaux de briques volèrent en tous sens, percutant les murs et brisant les vitres des autres maisons. Tapis dans un bâtiment tout proche, les derniers Briscards frémissaient au bruit de l'impact qui les avaient manqué de peu.
Assis sur les marches du rez-de-chaussée, Mordecai tira de son long manteau de cuir clouté une pipe en terre cuite, qu'il alluma d'une allumette avant d'en aspirer de grandes bouffées de fumée, pendant qu'il observait ce qui restait des Briscards: quelques unes des plus jeunes recrues blotties sous des tables et dans des recoins sombres, ainsi qu'Erik et Grigori, deux vétérans assis sur un tas de gravas. Des cents trente mercenaires qui composaient la troupe, il ne restait qu'une poignée, et pas la meilleure, pensait-il. Les petits jeunes frissonnaient à chaque détonation qui résonnait au loin, puis sursautaient ou émettaient un petit gémissement au son de l'explosion qui suivait. Les Briscards étaient définitivement brisés.

Les tranchées aux abords du Thornwood avaient cédé en quelques malheureuses heures, durant lesquelles les forces khadoréennes massacrèrent la majeure partie des troupes ordiques. Elles cédèrent à la panique à la mort du capitaine Damon, fendu en deux par le Terrible en personne. Le repli se fit dans l'anarchie la plus totale. Mordecai, prenant le commandement suite à la mort de Marcus, son ami et chef des Briscards, tentait de rassembler, dans le chaos, ce qui restait de ses compagnons mercenaires. Il fit une terrible chute lorsqu'une balle, sûrement tirée par un widowmaker, l'avait frôlé, déchirant le côté droit de son manteau.

Mordecai massa son épaisse barbe grise, où son menton douloureux saignait encore. Lorsqu'ils furent revenus entre les murs d'Armandor, Mordecai amena ses hommes dans une maison des faubourgs du marché, près de la muraille sud. Là, ils attendraient le bon moment pour quitter la cité et s'enfoncer dans les bois.

Soudain, une déflagration plus forte que les autres se fit entendre, dominant tous les autres bruits de la bataille qui faisait rage au-dehors. Elle semblait malgré tout lointaine.
- Ils ont percé une brèche dans les remparts ! hurla un des jeunes.
Tous se mirent à paniquer et à crier face à la mort qui semblait venir les chercher.
- Ressaisissez-vous ! hurla Mordecai, sa voix résonnant au-dessus du vacarme. Nous ne mourrons pas ici, prenez vos armes et préparez-vous au combat, nous quittons Armandor.
- Et que fais-tu de notre contrat ? demanda Erik. Si nous désertons, nos têtes serons mises à prix, dit-il en s'approchant de Mordecai, qui lisait la désapprobation dans son regard.
- C'est Damon qui nous a engagé, maintenant qu'il est mort, le contrat ne tient plus, répondit calmement Mordecai. Mais libre à toi de rester, ajouta-t-il tandis qu'il sortait, les jeunes et Grigori sur ses talons.
Ils se retrouvèrent sur une grande place pavée où étaient installés de nombreux étals marchands. La plupart étaient renversé, étalant fruits et légumes sur le sol. À leur gauche, deux maisons plus loin, une bâtisse avait été touchée par un obus, le toit s'était entièrement effondré en un tas de débris, parmi lesquels on distinguait des bras et jambes inanimés.
Puis, une seconde déflagration assourdissante retentit, bien plus proche cette fois-ci. D'énormes débris furent projetés au-dessus du petit groupe qui avait plongé au sol. Derrière eux, Erik sortit précipitamment lorsqu'un des débris de la muraille vinrent s'écraser sur la maison qu'ils venaient de quitter. Erik poussa un cri qui fut brusquement étouffé par les décombres qui tombaient sur lui. Lorsque cette pluie rocheuse cessa, Mordecai, les tympans vibrant toujours, jeta un œil vers la brèche qui venait de s'ouvrir dans le rempart sud, à l'autre bout de la place, et à travers laquelle se déversaient des dizaines de soldats khadoréens.
Mordecai se releva d'un bond et aboya des ordres à ses Briscards qui se relevèrent immédiatement et le suivirent, tandis qu'il courait vers une rue adjacente. Les tirs fusèrent alors qu'ils traversaient la place pavée. Ils se retranchèrent derrière les étals renversés qui fournissaient un couvert acceptable face aux fusils de la Winterguard. Les deux camps s'échangeaient des tirs meurtriers. Deux jeunes Briscards tombèrent sous les balles adverses; un troisième, touché à l'épaule, s'effondra en criant tandis que Grigori se précipitait à son aide. Un obus explosa juste devant Mordecai, projetant de la terre et des pavées. L'un d'eux percuta sa tête, le renversant, à demi assommé.
- Destroyer ! hurla Grigori en pointant du doigt l'énorme warjack d'un rouge flamboyant qui pénétrait sur la place par la brèche, pointant son énorme mortier sur les mercenaires.
Mordecai serra les dents, et au prix d'un gigantesque effort parvint à reprendre ses esprits et à se remettre à couvert, la tempe ruisselante de sang chaud. Il regarda alors le géant métallique qui s'avançait lentement sur les débris du rempart.
- Sur mon ordre, vous lancerez vos fumigènes, puis nous nous replierons vers la rue de l'autre côté ! aboya rapidement Mordecai tandis qu'il désignait la dite rue.
Puis, dans un cri, il leur donna l'ordre de lancer leurs grenades qui atterrirent sur les pavés à quelques mètres devant eux, pour ensuite exploser, libérant un nuage de fumée blanche et opaque, brouillant la vision de l'ennemi. Ils s'élancèrent vers la rue, courant à toutes jambes sans perdre un instant. Alors qu'ils y furent presque tous parvenus, Mordecai jeta un regard en arrière sur Grigori, ses épaisses lèvres crispées par l'effort fourni, tandis qu'il aidait le blessé à traverser la place sous les tirs aveugles des khadoréens. Alors que Mordecai se précipitait vers lui pour l'aider, un obus les pulvérisa, projetant contre lui une jambe ensanglantée. Le choc le renversa une fois de plus et son manteau se gorgea de sang. Il rejeta brutalement le membre amputé, le visage déformé par l'horreur.
Puis il se redressa pour rejoindre ses hommes qui, sans l'attendre, avaient continué à courir. Ils se réfugièrent dans une bâtisse à l'autre bout de la rue. Une fois qu'il les eut rejoints, Mordecai referma la porte derrière lui et avec l'aide de deux Briscards, il barricada l'entrée à l'aide de quelques meubles. Lorsque ce fut fait, Mordecai se rua vers la porte qui donnait sur l'arrière de la maison, l'ouvrant à la volée. Il pénétra dans une petite cour boueuse, avec un arbre en son centre. Mais alors qu'il s'avançait, une demi douzaine de soldats de la Winterguard ouvrirent le feu depuis les fenêtres des bâtisses de l'autre côté de la cour, forçant les Briscards à se replier dans la maison.
Ne pouvant plus sortir, ils cherchèrent une issue. Ils trouvèrent une large ouverture dans le mur qui menait au bâtiment suivant; il leur faudrait en traverser une autre avant d'atteindre celle des soldats khadoréens. Le mur suivant était encore intact. Mordecai compta ses hommes: ils n'étaient plus que quatre, cinq avec lui, l'adversaire en face était en légère supériorité numérique. En faisant un rapide inventaire, il vit qu'il leur restait une dizaine de grenades explosives, ce qui serait suffisant pour percer une ouverture dans ce mur et dans le suivant si cela se révélait nécessaire. Cependant, l'ennemi serait alerté par le bruit de l'explosion.
- Andrey, Grisha, désigna Mordecai. Retournez à la première bâtisse et ouvrez le feu sur l'ennemi, le bruit devrait couvrir les détonations !
 Les hommes acquiescèrent et retournèrent en arrière, et bientôt Mordecai entendit les fusils cracher le plomb dans la petite cour. Lui et ses deux Briscards firent exploser le premier mur et se dirigèrent vers le premier étage, où se trouvaient les khadoréens dans la maison suivante. Ils y placèrent les grenades en un tas au pied du mur, puis ils dégoupillèrent la dernière et la lancèrent au milieu des autres. Le mur explosa, projetant un épais nuage de poussière qui masquait les ennemis. Mordecai et ses hommes s'engouffrèrent dans la brèche ainsi créée. Au- delà de la poussière, il tomba sur six khadoréens, leurs visages figés dans une grimace de surprise mêlé de peur.
Tirant parti de leur éphémère tétanie, Mordecai abattit l'un d'eux d'une balle tandis qu'il courait sur le plus proche adversaire. Ses hommes en firent de même et Lev toucha un ennemi en plein cœur, qui s'effondra sans un cri. Le second rata son tir et en reçu un en réponse qui le toucha à la gorge. Il y porta ses mains et tomba sur le sol. Mordecai et le dernier Briscard lâchèrent leurs fusils pour dégainer leurs épées. Mordecai s'élança vers le plus proche adversaire qui avait saisi sa hache et lui portait un coup à la tête. Il dévia la hache, puis, utilisant son élan, transperça le torse du khadoréen jusqu'à la garde, faisant jaillir la lame rouge de sang de son dos.
Lev était pris dans un corps à corps furieux avec un autre khadoréen où l'épée et la hache ne pouvaient être maniées. Serrés l'un contre l'autre, ils basculèrent sur le sol et roulèrent sur le plancher, se donnant de puissants coups dans l'aine ou le visage. Le khadoréen prit alors l'avantage, agenouillé au-dessus de son ennemi allongé au sol. Il poussa un horrible cri plein de démence et brandit sa hache pour lui fracasser le crâne, mais le Briscard profita de cet instant pour saisir son couteau à sa ceinture, et l'enfonça profondément là où se trouvait le cœur du khadoréen. Du sang s'échappa alors de sa bouche et jaillit en une gerbe de sang sur le visage de Lev, tandis que ses yeux plein de démence s'écarquillaient. Poussant alors un cri dément, il abattit sa hache encore et encore sur le visage du jeune Briscard dont il ne resta qu'un amas sanglant de sang et d'os. Puis il s'effondra à son tour, mort.
Mordecai et les deux derniers khadoréens étaient restés pétrifiés face à cet atroce spectacle, plein d'une effroyable démence. Se ressaisissant en même temps que ses adversaires, il fondit sur le soldat khadoréen le plus proche. Il lui porta une estocade, mais celui-ci esquiva d'un bond, puis contre-attaqua d'un coup de hache que le vieux Briscard para de justesse. Le second soldat fonça sur lui sa hache à la main. Encore lame contre lame, il porta un violent coup de botte dans l'aine de son adversaire et se replia un peu plus loin, pour faire face à ce nouvel opposant. Ce-dernier lui porta un puissant coup, que Mordecai dévia. Emporté par son élan, le khadoréen s'étala de tout son long sur le plancher poussiéreux auquel Mordecai le cloua de la pointe de son épée, lui arrachant une exclamation de douleur. Extrayant sa lame, il fit face à son dernier adversaire qui se relevait péniblement, et dont les yeux s'écarquillèrent de terreur à la vue de son compagnon mort derrière le mercenaire.
Mordecai s'élança et frappa son adversaire qui roula de côté pour esquiver le coup. Puis le khadoréen riposta, mais le vieux Briscard dévia l'attaque et lui porta une botte qui, dans un éclair argenté, fit jaillir l'écarlate de la gorge du khadoréen qui s'effondra en émettant un faible gargouillis.

Haletant, Mordecai se montra à la fenêtre la plus proche pour faire signe à ses hommes. Mais, alors qu'il agitait la main pour les prévenir, il entendit des coups de feu. Il se précipita à couvert, mais ce n'était pas sur lui que les balles étaient tirées. Il entendit des cris qui s'échappaient de la maison. Il alla chercher son fusil qui reposait à terre, et retourna à la fenêtre pour y guetter le danger.
Un grand fracas résonna et la façade de la maison vola en éclat. Mordecai vit les corps d'Andrei et Grisha, le visage déformé par l'effroi, projetés sur le mur opposé où ils s'écrasèrent dans un bruit d'os brisés. Un monstre de métal à l'imposante silhouette s'élevait au milieu du nuage de poussière. Le warjack abaissa lentement ses énormes points d'acier cloutés, et s'avança doucement dans la petite cour boueuse, piétinant les décombres de la façade.
- Un Kodiak... la chance ne m'a vraiment pas à la bonne aujourd'hui, pensa Mordecai. 
Derrière lui, une silhouette plus petite s'avança, vêtue d'un grand manteau de fourrure, arborant une longue barbe blanche et une hache qui brillait d'une étrange lueur. Le Koldun Lord semblait accompagner et commander le warjack.
Mordecai serra son fusil entre ses mains usées. Puis, dans un mouvement à la rapidité époustouflante, il se mit en joue et tira sur le Koldun. Le projectile le manqua de peu, effleurant sa joue droite et maculant son visage de sang. Portant une main à son visage, le Koldun hurla en pointant Mordecai de sa hache. Les puissants pistons du Kodiak tonnèrent, suivis du grincement de l'acier lorsqu'il s'élança vers le rez-de-chaussée de la maison où se trouvait Mordecai, enfonçant le mur en dessous. Dans le même temps une tempête glacée surgit de la hache du Koldun, et frappa le contour de la fenêtre alors que Mordecai se mettait à couvert.
Il chancela en sentant l'impact de l'acier contre la brique au-dessous de lui. Puis il se mit à courir comme un damné vers la maison mitoyenne, par laquelle il était déjà passé.  Alors qu’il enjambait l’ouverture dans le mur, le Kodiak explosa le plancher alors qu'il montait l’escalier pour atteindre le Briscard. Mordecai courut plus rapidement, bandant ses muscles dans l’effort. Il descendit au rez-de-chaussée et traversa le second mur, tandis qu’à l’étage au-dessus, le mastodonte d’acier défonçait brique et charpente pour rattraper Mordecai.
Il se précipita dans la cour boueuse, où le Koldun guettait le mercenaire. Lorsqu’il le vit, il brandit sa hache pour déchainer les vents glacés du nord sur Mordecai. Ce-dernier, bandant tous ses muscles, mit son fusil en joue et fit feu. Le plomb percuta la hache et désarma le Koldun qui, sous la surprise, resta pétrifié. Profitant de cet avantage, Mordecai lâcha son fusil, dégaina son épée et fondit sur son adversaire qui, dans un vain geste de défense, leva les bras devant son visage, tandis que l’épée du Briscard le transperçait de part en part, là où s’était trouvé son cœur. Du sang s’échappa de la bouche du Koldun, souillant sa barbe. Il hoqueta et s’effondra alors que Mordecai extirpait son épée de sa pauvre carcasse.

Mordecai poussa un long soupir, rengaina son épée et ramassa son fusil dans la boue. Le bruit des rouages en branle rappela à son souvenir le Kodiak qui le poursuivait. Le warjack, certes perturbé par la perte de son contrôleur, n’avait rien perdu de sa fureur et chargea Mordecai. Ce-dernier couru à travers la cour, glissant dans les flaques de boue. Il pénétra par le trou qu’avait fait le warjack dans la maison face à lui et la traversa pour rejoindre la rue. Celle-ci était déserte, mais les coups de feu et les cris indiquaient que l’armée du Khador était toute proche. Il couru à l’opposée des bruits du combat qui faisait rage au centre de la cité, se dirigeant vers le rempart sud. Derrière lui le Kodiak explosait la façade de la maison, projetant des débris partout dans la rue, puis lorsqu’il vit le dernier Briscard, il reprit sa furieuse poursuite. Le vieux mercenaire suffoquait sous l'effort, le souffle lui manquant, alors que derrière lui les rouages du mastodonte d'acier grinçaient au rythme de sa furieuse course, broyant les pavées sous ses pas pesants, qui résonnaient comme le marteau sur l'enclume.
Dans de derniers efforts, Mordecai courut, malmenant ses jambes et son souffle qui devenait de plus en plus court, tandis qu’il se rapprochait du rempart sud, le warjack sur ses talons. Lorsqu’il y parvint, il aperçu un peu plus loin: une énorme brèche dans la muraille où aucun ennemi n’était visible. Puisant dans ses dernières ressources, il la rejoint rapidement. En y parvenant, il comprit par quel miracle la brèche était inoccupée : au-delà du gigantesque trou se trouvait le vide et au fond les douves d'Armandor.
Derrière lui, il entendit les lourds pas du Kodiak écrasant les débris. Il l’avait rattrapé. Mordecai était acculé, et jamais il ne pourrait espérer vaincre l’imposante machine. Il scruta désespérément le vide au-dessous dans l’espoir d’y voir une échappatoire, mais il ne vit rien d’autre que les eaux sombres et boueuses.
Mordecai fit face au warjack et lui tira dessus, les balles ricochant sur son épaisse cuirasse d’acier. Le Kodiak émit un puissant grincement métallique, faisant jaillir d'épaisses volutes de fumée noire de ses cheminées. Dans un formidable assaut d'acier, il s’élança à toute allure sur le mercenaire. Mais, lorsque le puissant corps du warjack aurait dû percuter la fragile carcasse du vétéran, ce dernier sauta dans le vide. Le Kodiak, emporté par son élan, tomba également et s’enfonça dans les eaux boueuses pour y disparaitre.

Mordecai rejoignit la rive où il s’allongea, toussant et crachant de l’eau et de la boue. Il soupira, laissant reposer ses muscles en feu, sa tête bourdonnant au son des canons qui crachaient leur plomb sur la cité. Il se releva péniblement, tâtonnant pour saisir son fusil, mais celui-ci avait fini dans les douves avec le warjack. Se baissant pour ne pas être vu, Mordecai observa le champ de bataille. Seuls quelques khadoréens avaient pris position sur une colline, occupés à pilonner Armandor. Le mercenaire traversa furtivement le champ de bataille et s’enfonça dans le Thornwood, laissant derrière lui la cité et la compagnie des Briscards.


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Se présenter avant de poster / [Présentation] Gary Bobo
« le: 03 mai 2015 à 10:14:02 »
Salut à tous !

Gary Bobo, 22 ans, en région parisienne.
J'ai découvert le jeu de fig' par Warhammer quand j'étais gamin, puis j'ai abandonné le hobby pendant quelques années (genre 10 ans), jusqu'à un ami me fasse découvrir Infinity puis Warmachine, ne jouant plus qu'à ce dernier. Je me suis d'abord orienté vers Menoth, puis j'ai rejoint la Mère Patrie, si c'est pour jouer du lourd, autant le faire bien !

Je ne participe pas aux tournois et niveau coloriage c'est uniquement quand je repousse ma monstrueuse flemme !

A bientôt !

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