Auteur Sujet: Nq 28 -P&P - Les Origines des Moines dans les Royaumes d’Acier  (Lu 1894 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Hors ligne elric

  • [BGT] Animateur
  • Brave
  • ********
  • Messages: 1853
    • Voir le profil
Prière & Pugilisme

Les Origines des Moines dans les Royaumes d’Acier
Par Simon Berman et Douglas Seacat

L’Ordre du Reliquaire

La foi morrowéenne a été associée aux traditions martiales presque depuis ses débuts. L’image du chevalier de Morrow luttant courageusement pour la lumière et la justice est une icône au sein de tout l’Immoren occidental. Les gens du peuple dans les Royaumes d’Acier ne sont vaguement conscients que les défenseurs de l’Église de Morrow ne portent pas tous une armure lourde et ornée ou ne marchent pas pour combattre en masse. Préférant servir dans le tranquille anonymat, l’Ordre du Reliquaire. Laisse aux chevaliers les chants des bardes et l’adoration du peuple.

Dans les jours qui suivirent l’ascension de Morrow, ses disciples commencèrent à se débattre avec les implications de l’apothéose de leur chef et de leur persécution par les rois prêtres menite. Dans ces conditions, la protection des rares biens matériels appartenant à Morrow faisait l’objet de vives discussions. l’Enkheiridion, la collection réunissant les journaux de Morrow et de Thamar, figurait au premier rang de ses objets. Orelius 1er, qui allait devenir le premier primarque de la naissante Église de Morrow, prit le tome sacré sous sa propre garde, mais un autre des disciples de Morrow entreprit la tâche de rassembler les autres possessions de Morrow. Austa Gellon, une expérimentée épéiste qui s’était déjà battue aux côtés de Morrow, se voyait dans l’obligation de préserver pour la postérité tout ce qui restait de la vie de Morrow. Morrow n’a laissé aucune dépouille physique après son ascension, mais Gellon estima que tout élément associé à lui pourrait fournir un aperçu de la voie qui menait à la divinité. Certains de ces éléments ont en fait manifesté des propriétés miraculeuses, pour des raisons que les théologiens n’appréhendent pas entièrement. Certains croient que ces objets ont été imprégnés d’un pouvoir sacré du fait de leur longue proximité avec Morrow, tandis que d’autres pensent qu’ils ont acquis des attributs lorsqu’ils ont été exposés à l’événement de l’ascension.

Au cours de sa vie, Morrow avait erré dans une grande partie de l’Immoren occidental et Gellon a passé des années à essayer de retracer ses pas. On croit que Gellon a chroniqué ce voyage elle-même, mais ces journaux ont été perdus et on ne sait pas si elle a réussi à collecter les bien ayant survécu à Morrow. Ce que l’on sait, c’est que Gellon a déterré quelques notes et journaux annexes de Morrow, que l’église naissante a estimé d’une valeur sans prix pour analyser l’Enkheiridion. Les érudits de l’église moderne croient que Gellon a aussi réussi à acquérir quelques-uns des autres biens de Morrow, y compris l’épée et la masse qu’il portait jadis en tant que soldat.

Gellon a finalement déposé la collection de reliques au Divinium, le premier monastère consacré à Morrow, enfoncé dans les Montagnes du Mur du Dragon [Wyrmwall Mountains]. C’est là, à l’abri des déprédations du clergé menite que l’Église de Morrow a commencé à fonder, d’un groupe de fidèles laïcs, la religion dominante qu’elle allait devenir. Gellon en personne passait beaucoup de temps à protéger les reliques qu’elle avait acquises. À mesure qu’elle vieillissait, elle s’est préoccupée de s’assurer que les biens qui lui étaient confiés seraient gardés à perpétuité. On croit que Gellon a effectué plusieurs voyages à la recherche d’acolytes qui seraient dignes de protéger à la fois les plus saintes reliques morrowéenne et le sacerdoce naissant de la religion. Ces premiers gardiens étaient pour la plupart des prêtes avec des aptitudes martiales, dont certain fondèrent ensuite leurs propres ordres au sein de l’Église.

À mesure que le temps passait et de plus en plus d’hommes et de femmes s’élevaient, l’ordre se concentrait de plus en plus sur la recherche des reliques laissées par les ascendants. Quelques acolytes ont parcouru Caen, à la recherche des vestiges physiques de la vie de Morrow. D’autres, parmi eux, se sont consacrés à la protection de ces reliques. Tandis que les menites continuaient à les persécuter, les morrowéens ont découvert que d’autres semblaient avoir un intérêt encore moins plaisant aux reliques sacrées de Morrow. Deux acolytes s’étaient rendus dans la ville de Fharinn où ils croyaient qu’un os de la main de l’Ascendante Ellena demeurait dans une grotte cachée. C’est dans cette peu profonde que les acolytes ont été pris en embuscade et massacrés par un groupe de thamarites, qui ont abandonné leurs corps défigurés pour être retrouvés des mois plus tard par un groupe d’acolytes envoyés pour enquêter. Le destin ultime – et même l’existence – de la relique fait encore l’objet de débats eu sein de l’Église de Morrow.

Le groupe était un précurseur du Suaire [Shroud] de Thamar, qui avait l’intention de détruire les reliques morrowéennnes et de préserver celles de Thamar. Au cours des siècles suivants, les gardiens de l’Église de Morrow furent en proie à de nombreux discrets combats pour la possession d’objets sacrés. Cette nouvelle menace a entraîné une augmentation du nombre d’acolytes morrowéens, qui ont continué à explorer et perfectionner les méditations et les positions de combat transmises par Gellon et Taros.

Des décennies plus tard, les anciens acolytes de Gellon avaient codifié et développé ses enseignements, mais ce n’est que lors de l’Ascension de Katrena que le groupe fut organisé comme une branche officielle de l’église. La vénération de Katrena a condut l’ordre naissant à jouer un rôle plus actif dans la protection des lieux saints morrowéens. Le Primarque Orestag Ier reconnut ces prêtres comme l’Ordre du Reliquaire en 1805 PR. Le primarque a élargi leurs responsabilités et leurs autorités, leurs permettant d’établir des monastères pour la protection des reliques et de constituer des places fortes pour leurs semblables. En raison de la persécution perpétuelle exercée par le clergé menite, ces premières places fortes se trouvaient invariablement dans des endroits éloignés, tel le Divinium. Ces tâches ont permis à l’ordre de se rapprocher des artisans morrowéens ayant participé à la conception et à la construction de leurs monastères. L’ordre est resté relativement discret par choix, mais cette relation séculaire se poursuit encore aujourd’hui : l’ordre entretient souvent d’étroites relations avec des disciples laïcs qui sont maçons, architectes, ou qui possèdent d’autres compétences relatives à la préservation des structures monastiques.

Au cours des premiers siècles ayant suivi l’ascension de Morrow, les scrutateurs de foi menite exécutèrent sans pitié les morrowéens pour hérésie. En raison des circonstances dangereuses, les membres du clergé morrowéens ont fait preuve d’une extrême discrétion dans leurs déplacements. Près de 300 ans après la mort de Gellon, l’ordre était effectivement devenu un autre ordre chevaleresque, simplement axé sur la protection des reliques et du clergé. C’est à cette époque que Nallus Taros, l’un des combattants et gardes du corps les plus expérimentés de l’ordre, a orienté celui-ci sur une nouvelle voie. Guerrier brillant, doué à l’épée, le bouclier et la masse, Taros commença à se concentrer sur ses compétences de combat non armé, découvrant que sans armes évidentes, il pouvait plus facilement échapper à l’attention des scrutateurs menite et autres autorités. Vers la fin de la quarantaine, Taros avait parcouru tout l’Immoren occidental, escortant en secret les membres les plus importants de l’Église de Morrow.

Voyager sans arme et souvent seul à travers les contrées sauvages d’Immoren occidentale était dangereux, même sans la crainte de persécution religieuse, et Taros parcourait des centaines de kilomètres en méditant de plus en plus. En quelques années, presque tous les moments de sa vie fut passé dans une contemplation silencieuse de l’Asc Katrena et de Morrow. Alors qu’il marchait le long d’une route isolée près du Marais Bloodsmeath, Taros fut agressé par un groupe de bandits. À la suite de cette escarmouche, avec les corps brisés d’une demi-douzaine de brigands devant lui et les survivants en fuite, Gellon a réalisé que sa méditation n’avait pas été interrompue par le combat – sa contemplation des doctrines morrowéennes était devenue si parfaite que même le combat ne pouvait l’interrompre. En effet, il s’était battu avec d’incroyables talents, se surprenant en personne. Taros décrivit plus tard que c’était comme si l’Ascendante Katrena elle-même avait guidé ses mains et ses pieds en frappant ses ennemis.

Lorsqu’il revint ensuite au Divinium, son illumination apparente fut surprenante, même jusqu’au primarque de l’époque. Il n’y avait aucun doute dans les actions de Taros ; il était évident que tous ses actes et pensées étaient en accord total avec les idéaux de Morrow et la philosophie de combat de Katrena. Dans les années qui suivirent, Taros transmit une grande partie de ce qu’il avait appris aux autres protecteurs de l’ordre. Lorsqu’il mourut finalement de vieillesse, son corps fut enterré dans un lieu de vénération spéciale, à côté des objets sacrés qui avaient été d’une telle importance pour Taros et Gellon.

L’Ordre du Reliquaire s’est développé dans son rôle monastique en expansion. Au fur et à mesure que des individus particulièrement saints s’élevaient, le nombre de reliques saintes augmentait en conséquence. Bien que peu d’objets aient été imprégnés de la véritable puissance d’une relique, ceux qui servaient de cœurs à partir desquels des monastères entiers avaient été fondés. La menace de persécution par les menite s’est accrue et décrue au fil des siècles et, comme bon nombre de ces monastères ont été fondés en secret, l’ordre a maintenu l’accent sur le combat sans armes et les armes pouvant être facilement dissimulées ou justifiées. Malgré tous leurs efforts, certains monastères et églises naissantes, connues sous le nom de basilique, ont été trouvées et détruites par les ennemis de l’église. Certaines d’entre elles semblent avoir été effacées de la surface même de Caen, et les reliques qu’elles auraient pu abriter ont disparu avec elles. Les premiers registres paroissiaux sont incomplets dans de nombreux endroits, et on découvre parfois des basiliques morrowéennes aujourd’hui en ruines dans des contrées sauvages isolées ou cachées profondément sous certaines des plus anciennes villes.

Au cours de s premiers siècles, l’ordre se trouva ainsi préoccupé par la protection des reliques contre les autorités menite que l’essor de la nécromancie, en particulier chez les thamarites. La nécromancie est particulièrement odieuse pour les membres de l’Ordre du Reliquaire, qui trouvent l’idée d’une âme et d’un corps corrompus après la mort un véritable cauchemar. Les premiers nécromanciens thamarites ont réussi à plusieurs reprises à avilir les reliques morrowéennes à leurs propres fins, faisant de l’ordre un des groupes les plus radicalement anti-thamarites de l’église naissante.

Le changement majeur suivant de l’ordre intervint en 1250 PR suite à l’assassinat du Primarque Loricharias. À cette époque, l’Église de Morrow était devenue un véritable pouvoir religieux et politique dans l’Immoren occidental. L’église comptait des adeptes parmi tous les royaumes des hommes et ses membres ont commencé à le vénérer ouvertement. Lorsque le Primarque Loricharias a annoncé que l’Église de Morrow ne tolérerait plus les persécutions religieuses, le Synode Menite a répondu en envoyant le Scrutateur Khorva Sicarius en mission supposée diplomatique. Sicarius a été le premier menite invité à visiter le Divinium. En fait, Sicarius n’était pas du tout menite, et ni Sicarius son vrai nom de famille. Khorva était, en réalité, un assassin et un homme de main originaire du milieu criminel de Korsk. Les détails de l’intrigue qui a mené à son arrivée au Divinium sont perdus dans l’histoire, tout comme son vrai nom de famille.

L’imposteur et le primarque se sont rencontrés au centre d’une grande salle de réunion. Les chevaliers et gardiens, menite et morrowéen, étaient désarmés conformément à la cérémonie. C’est ce désarmement rituel qui a empêché les nombreux paladins morrowéens présents de sauver le primarque lorsque Khorva l’a frappé avec une mitre cérémonielle. Alors que le primarque tombait raide mort, l’Ascendante Katrena s’est matérialisée et a châtié Khorva, qui a été immédiatement revendiquée par Thamar lors de sa propre ascension, alors même que le primarque tué a été récompensé par Morrow en devenant un archon. Cet événement a été marqué comme l’une des manifestations les plus remarquables du divin sur Caen au cours des deux derniers millénaires. Elle a aussi clairement démontré à l’église la vulnérabilité de son plus haut clergé et le besoin d’une protection supplémentaire.

Dans les jours qui suivirent, l’Ordre du Reliquaire fut chargé de protéger le clergé morrowéen en plus de leurs autres devoirs. Experts du combat et de la contrainte sans armes, l’ordre était superbement équipé pour cette tâche, traditionnellement confiées aux paladins de la foi. Ces groupes ont commencé à travailler en plus étroite collaboration en tant que gardiens différents mais égaux de ceux choisis pour prêcher les paroles de Morrow. Il a également été considéré par la suite que la mort tragique du Primarque Loricharias avait servi le plus grand bien, car les manifestations sacrées entourant cet événement avaient obligé le Synode Menite à reconnaître la légitimité de la foi morrowéenne.

Ce n’est qu’avec l’Occupation Orgoth que l’ordra a connu un autre important changement dans sa philosophie. Les impitoyables tyrans orgoth se souciaient peu de la culture de la région, et les moines de l’ordre ont conservé une grande quantité de connaissances qui autrement auraient été perdues dans l’antiquité au cours de cet âge sombre. L’accent mis par l’ordre sur la subtilité et la discrétion a bien servi l’église morrowéenne ; en de nombreux endroits, les orgoth interdisaient au immoréens de porter des armes, une restriction qui a à peine affecté les moines de l’Ordre du Reliquaire de remplir leur devoir.

L’Ordre au sein du Khador

Bien que l’église morrowéenne khadoréenne ait toujours eu une petite présence au sien de l’Ordre du Reliquaire, plusieurs monastères de l’ordre dans le khador septentrional existent depuis des siècles. Par une coïncidence du destin, la plupart des ascendants ont vécu leur vie dans la partie sud des Royaumes d’Acier, et il y a simplement moins de monastères dédiés aux reliques morrowéennes dans le nord. Pour la plupart, l’ordre est respectueux les uns des autres, sans distinctions de la nationalité.

Une exception majeure à cette amabilité est le clivage entre morrowéens cygnaréens et khadoréens concernant le lieu d’inhumation de l’Ascendante Katrena. Katrena est née dans ce qui serait un jour le Khador mais a passé les derniers de sa vie à protéger le primarque. Quand elle s’est élevé, sa dépouille a été enterrée dans le Divinium même. Compte tenu du lieu de sa naissance, le Conseil des Vicaires de Korsk [Korsk Vicarate Counci] clame que son corps et les reliques qui lui sont associées relèvent de la juridiction d’un monastère dans les montagnes septentrionales de leur propre pays. En raison de l’état actuel de guerre presque ouverte entre le Cygnar et le Khador, il est peu probable que la question soit résolue rapidement, mais le retour de la dépouille de Katrena est un point de fierté nationale pour les membres de la branche khadoréenne de l’église.

C’est durant l’occupation que l’ordre a obtenu son second patron. Un gouverneur orgoth a martyrisé l’Ascendant Rowan pour avoir protégé un groupe de mendiants de l’exécution. Au fur et à mesure de l’occupation, Rowan a gagné en popularité en tant que protecteur de ceux qui cherchaient s’abriter de l’oppression. L’Ordre du Reliquaire s’efforçait souvent de cacher les morrowéens à cette époque et l’ascèse de l’Ascendant Rowan attirait les moines. De nombreux monastères ont adopté son style de vie simple et frugal comme le leur. Certains moines morrowéens ont depuis acquis une réputation de générosité et de vie de mendicité, en donnant ce qu’ils gagnent en mendiant à ceux qui en ont réellement besoin. Mêmes les branche qui n’adhèrent pas exactement à l’ascèse de Rowan offrent souvent de leur temps à leur communauté locale pour aider des projets qui servent les moins fortunés.

Bien que l’ordre n’ait pas subi de changements radicaux dans son ensemble depuis lors, les monastères développent souvent leurs propres cultures et philosophies uniques influencées par les ascendants ultérieurs. Les monastères étroitement associés à un ascendant en particulier ont tendance à développer une vie monastique en accord avec la nature de leur patron. Ainsi, deux monastères peuvent être géographiquement proches l’un de l’autre, mais leurs opinions varier considérablement. Le Monastère Ordique et la Tombe de l’Ascendant de Markus situés dans la ville de Midfast et le monastère de l’Ascendant Gordenn, à 160 km de Merin , illustrent bien ces divergences.

Les moines de Midfast sont, parmi les branches morrowéennes, les plus militantes de l’ordre. Chargé de protéger la dépouille de l’Ascendant Markus, mort en défendant la ville, l’ordre l’a pris comme leur patron sur tout autre ascendant. Pour honorer au mieux leur patron, les moines considèrent la défense de Midfast comme un devoir sacré. L’Abbesse Verona Rendasi met l’accent sur les éprouvants exercices et autres entraînements au combat, ce pour quoi l’Armée Ordique est reconnaissante. Les moines de cet ordre font presque officiellement partie de l’Armée Ordique et de la milice de Midfast. La qualité de leur entraînement au combat est tellement estimée que le Sancteum Caspien emploie souvent des moines de Midfast pour affecter des gardes du corps aux plus importants membres du clergé. Plusieurs des protecteurs du primarque proviennent du Monastère de Markus.

Contrairement à ses frères et sœurs militants de Midfast, le Monastère de l’Ascendant Gordenn est moins préoccupé par les combats et plus soucieux du désir de Morrow d’aider le peuple de Caen, en particulier en période de famine ou de sécheresse. Situé à quelques kilomètres à l’est de Merin, ce bâtiment simple offre une vue impressionnante sur le centre agricole d’Ord depuis le sommet d’une colline escarpée. Bien que les moines y prennent au sérieux leurs devoirs de gardien de la dépouille de Gordenn, ils sont aussi profondément impliqués dans la vie des agriculteurs voisins. Le monastère est surtout connu pour l’excellent vin qu’il produit dans les vignobles « Santo Gordenn » qu’il entretient. Une partie de ces recettes de ce vignoble est consacré à l’entretien des modestes besoins du monastère, mais la plus grande partie est versée à divers projets caritatifs, dont la plupart bénéficient directement aux agriculteurs de la région de Merin. Le monastère brasse également d’excellents bières, qui profitent de la qualité du houblon et des fruits disponibles dans la région. En fait, les moines de l’ordre ont la réputation de jouir un peu trop de la belle vie. C’est peut-être un peu exagéré, mais de nombreux visiteurs du monastère repartent avec le souvenir d’un moine âgé assis sous un arbre, buvant une bière et fumant un cigare roulé à la main.

L’Ordre du Poing

L’histoire se souviendra du Hiérarque Garryck Voyle comme l’un des individus les plus influents pour façonner le Protectorat de Menoth. Son héritage est énorme et aucun de ses actes ne peut-être considéré comme le plus important, mais la fondation de l’Ordre du Poing sera certainement l’une de ses réalisations durables.

Avant la consolidation du pouvoir de Voyle au sein du Synode, il a passé plusieurs années à rechercher la maîtrise totale de sa propre chair afin de mieux servir le Législateur. Il a réalisé ses premiers pas sur cette voie des années auparavant, lorsqu’il a étudié le Canon de la Vraie Loi dans ses termes origniaux, écrits sur les murs du Haut Temple du Canon à Ancienne Icthier. Les recherches de Voyle étaient approfondies et d’une grande portée. Il a trouvé des références aux premiers prêtres rois et à leurs gardes sur d’antiques tablettes. Certains de ces premiers testaments décrivaient les actes apparemment miraculeux que ces gardiens oubliés auraient pu accomplir pour défendre les prêtres rois. Traditionnellement, les érudits menite avaient interprété ces miracles comme des métaphores décrivant la volonté de Menoth manifestée sur Caen. Voyle est remonté à la création de l’histoire menite, il a commencé à soupçonner que des actes n’étaient pas des métaphores, mais des descriptions littérales d’individus que la volonté de Menoth mouvait si facilement que leurs actes ne pouvaient être qualifiés que de miracles.

Le séjour de Voyle à Ancienne Icthier pit bientôt fin, mais ses études le poussèrent à faire entrer cette tradition oubliée du guerrier sacré dans le monde moderne. Il prévoyait que ces combattants non armés pourraient s’acquitter de leurs devoirs de violence sans l’intervention des autorités cygnaréennes, qui s’opposaient à l’idée d’une armée au sein du Protectorat. Les années passèrent et Voyle gravit les échelons du clergé. Après l’exécution du Visgoth Ozeall et les querelles intestines du Synode, Voyle sentit qu’il était prudent de se retirer de la vie politique du Protectorat, et c’est alors qu’il revint aux indices de prouesses miraculeuses décrites dans les textes antiques. Son posté élevé au sein du clergé lui donna un meilleur accès aux archives du Protectorat, où Voyle trouva de nouvelles voies d’investigations.

La voie a finalement mené Voyle au bord du Désert de Jaspe [Bloodstone Desert] et de la demeure en pierre séculaire de Haveron Grayden. Grayden, était un autre étudiant des textes menite les plus anciens, ayant fait des découvertes semblables à celles de Voyle. Afin de mieux se concentrer sur ces études, Grayden s’était retiré dans la solitude. Voyla avait entendu parler des recherches de Grayden et soupçonnait qu’il suivait une voie similaire. Quand Voyle arriva chez Grayden, il trouva l’ermite plongé dans la méditation. Les détails de leur première rencontre sont inconnus, mais on estime que Voyle a démontré à Grayden une connaissance étonnamment avancée des antiques techniques martiales des gardiens des prêtres rois. À partir de là, ils ont commencé à s’appuyer sur les connaissances oubliées qu’ils avaient acquises, Voyle montrant la voie.

Les deux hommes avaient une personnalité très semblable, à la fois intransigeante et soutenue par la foi. En un temps étonnamment court, Voyle assimila la somme totale de leurs connaissances sur le sujet, comblant les lacunes avec sa propre intuition. Bien que Voyle n’ait jamais parlé des détails de cette époque, il a laissé entendre que Menoth en personne avait fourni des conseils, peut-être sous la forme de visions et de rêves. En moins de deux ans, Voyle était convaincu que Grayden et lui avaient maîtrisé leurs techniques sous la conduite de Menoth, et il commença à planifier la création d’un ordre de moines dédié à cet entraînement.

L’emphase de leur art martial était le combat non armé en utilisant les dons que le Créateur avait offerts au corps du combattant. Seuls trois postures constituaient le coeur de l’art, chacune portant le nom d’une vertu ou d’un commandement menite: Pureté, Rédemption et Jugement. La posture de Pureté mettait l’accent sur la défense et l’incorruptibilité du corps. Un acolyte employant la Pureté pourrait parer les coups avec une grande facilité et même résister aux effets du poison grâce à la patience de Menoth. La Rédemption consistait à retourner les coups d’un attaquant contre lui en redirigeant ses mouvements et sa force. Plus l’attaque est puissante, plus les dégâts étaient importants lorsque cette attaque a été redirigée. Enfin, le Jugement était la posture de destruction et de soumission. La posture finale enseignée à un initié, le Jugement était purement offensif, et ceux qui étaient jugés dignes d’apprendre des techniques pour paralyser un ennemi d’un seul coup ou briser des os en poussière. Les authentiques maîtres des trois postures peuvent évoluer entre elles.

Voyle retourna à Icthier à la recherche d’étudiants. Ses premiers acolyes sont issus de jeunes clercs diplômés du Lyceum, triés sur le volet pour leur connaissance lithurgique et leur loyauté sans faille. Quand ils vinrent avec lui dans la maison isolée de Grayden, Voyle les proclama premiers initiés de l’Ordre du Poing. La formation des initiés a été rapide et les limites supérieurs d’un suppliant quelconque sont rapidement apparues. Ceux qui manquaient d’engagement total et de foi be pouvaient tout simplement pas accomplir les efforts presque miraculeux qu’on leur demandait, et plus d’un initié fut tué durant l’entraînement. Peu de temps après, Voyle et Grayden furent satisfaits de leurs initiés survivants, et ils commencèrent à les guider à travers les nouveaux rangs de l’ordre. Lorsque le premier moine atteignit le rang de haut-allégeant, Voyle informa Grayden que l’ordre était maintenant entre ses mains et qu’il devait gonfler ses rangs. Voyle retourna à Sul préparer son ascension au sein de la hiérarchie du Protectorat.

Au moment où Voyle s’était préparé politiquement et qu’il était convaincu que Menoth en personne guidait sa trajectoire, Grayden avait formé plus de cent allégeants de l’Ordre du Poing. Lorsque Voyle finalement s’empara du pouvoir au sein du Synode, les allégeants s’assurèrent de l’adhésion du bas clergé et de la population, alors même que Voyle affrontait les visgoths. Libérés du besoin d’armure ou d’armes, les moines se disséminent facilement dans toute la population, à l’écoute des paroles de trahison ou de dissidence contre le nouveau régime de Voyle. Pendant les mois où il consolida son pouvoir, les moines de l’Ordre du Poing devinrent les exécuteurs personnels de Voyle. Même après son investiture officielle en tant que hiérarque, il a gardé plusieurs gardes du corps de l’ordre avec lui en tout temps – un acta qui a aliéné les paladins de l’Ordre du Mur et même perturbait les Chevaliers Exemplaires, qui avaient tous deux précédemment fourni leurs meilleurs Chevaliers à ce rôle.

Une fois que Voyle a été nommé à son nouveau poste, il a élevé Grayden au rang de saint haut-allégeant [holy high allegiant] pour diriger l’ordre en son absence. – bien que Voyle ait conservé l’estime et la vénération en tant que créateur de l’organisation, et que la loyauté ultime de ses membres lui appartienne à lui seul. Voyle n’était pas habitué à la familiarité, mais Grayden a peut-être été le confident le plus proche qu’il ait jamais eu. Grayden était honoré de cette responsabilité ; il n’y avait peut-être pas plus grand signe de respect pour Voyle que de lui laisser le soin de diriger l’ordre monastique qu’il avait fondé et qui avait contribué à l’accession au pouvoir de Voyle. Grayden entreprit d’étendre et de consolider l’ordre tandis que Voyle s’occupait de réformer le Protectorat et de son armée en général. Le premier acte du saint haut-allégeant a été de construire un monastère sur le site de sa maison isolée. Un immense campenard fut bâti, avec une sinistre tour couronnant plusieurs niveaux de casernes souterraines et de zones d’entraînement. Il n’a mais eu que des moines et le haut clergé à l’intérieur, et le monastère demeure à nos jours le coeur de l’ordre.

Grayden et ses subordonnés les plus dignes de confiance choisissent et instruisent personnellement chaque nouvel initié parmi ceux qui postulent. Ces dernières années, ils ont admis un grand nombre d’acolytes qualifiés appartenant aux tribus idriennes. Issus d’une culture avec une forte tradition martiale, les idriens convertis ont trouvé l’ordre très attrayant. Peu de temps après, les styles de combat de leurs cultures, inspirés par le flux du sable et du vent, commencèrent à se mêler aux techniques propres à l’ordre, et Grayden les trouva très complémentaires. Il est même allé jusqu’à incorporer certaines de leurs formes dans le programme de formation de l’ordre. La présence idrienne au sein de l’ordre n’a pas cessé de se renforcer ces dernières années.

Les tribus ont été grandement inspirées en la personne du Haut-Allégeant Amon Ad-Raza, un idrien qui n’est pas seulement l’un des membres les plus haut placés de l’ordre, mais également le premier moine à démontrer les talents de warcaster.

Depuis la mort de Voyle, l’ordre s’appuie plus que jamais sur les conseils d’Haveron Grayden. Grayden n’est que légèrement plus âgé que Voyle ne l’était à sa mort, mais il ne bénéficie pas de la même singulière bénédiction de longévité que son ancien maître. Bien que le saint haut-allégeant soit toujours en excellente santé et tienne une dévastatrice forme au combat, les années l’ont ralenti et il a commencé à réfléchir à qui prendra sa place lorsqu’il sera appelé au côté du Porteur de Loi à Urcaen. Bien qu’il n’ait pas encore choisi, certains pensent qu’il prépare Ad-Raza à lui succéder. Si cela ce produit, le warcaster pourrait devenir un phare pour les membres de tribu non encore convertis, et le nombre croissant de membre de l’ordre pourrait lui permettre de jouer un rôle plus important dans les croisades à l’étranger.

Pour l’instant, cette tâche est encore largement laissée à d’autres groupes comme le Gardien du Temple de la Flamme et les Chevaliers Exemplaires. La majorité des moines de l’ordre maintiennent leur vigilance traditionnelle dans les rues du Protectorat, comme les yeux, les oreilles et les poings menaçants pour les principaux prêtres et scrutateurs de la foi. Après des années de rigoureux entraînements, de privations et de piété concentrée, ils n’ont aucune patience ni tolérance pour les menites qui négligent leurs devoirs envers le Créateur, sans parler des païens qui n’honorent pas correctement le dieu. Leur sinistre réputation est telle que les moines du Poing ont peu d’amis en dehors de leur ordre, mais ils trouvent des âmes sœurs parmi les fidèles qui leur ressemblent, en particulier le clergé dévoué et les intransigeants Chevaliers Exemplaires. Parfois, leurs intérêts coïncident avec ceux des paladins de l’Ordre du Mur, même si chacun de ces ordres a des a des interprétations distinctement différentes de la Vraie Loi. Des groupes de pratiquants aussi zélés sont de redoutables adversaires des ennemis du protectorat, et parfois ils pénètrent au sein de pays étrangers pour de difficiles missions pour faire avancer la cause de leur juste foi.
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
Hop, -> Mp  ;)

Hors ligne elric

  • [BGT] Animateur
  • Brave
  • ********
  • Messages: 1853
    • Voir le profil
Re : Nq 28 -P&P - Les Origines des Moines dans les Royaumes d’Acier
« Réponse #1 le: 13 février 2020 à 22:35:29 »
Texte en entier
Bonne lecture  :)

Vidéo pour transposer les capacités des menites à nos codes actuels ici  ;D
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
Hop, -> Mp  ;)

Hors ligne Titi

  • [BGT] Modérateur Global
  • Immortel
  • ********
  • Messages: 13012
    • Voir le profil
    • E-mail
Re : Nq 28 -P&P - Les Origines des Moines dans les Royaumes d’Acier
« Réponse #2 le: 13 février 2020 à 23:15:21 »
Merci ! :)
"Bon bin, plus qu'à attendre de voir à quoi va ressembler le futur Cygnar..."