Auteur Sujet: Nq 3 - Tolérance Zéro  (Lu 2595 fois)

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Nq 3 - Tolérance Zéro
« le: 28 février 2020 à 00:16:00 »
TOLÉRANCE ZÉRO

Par Doug Seacat

Les deux Faiseurs de Veuves descendirent de leurs chevaux selon les instructions de la sinistre sentinelle leur ayant fait signe. Ces hommes étaient nerveux, car l’heure était tardive et ils apportaient des nouvelles fâcheuses. L’avant-poste semblait anormalement calme. Comme si un voile s’était installé sur cette région, et tout souvenir de réjouissance chassé.

   Cela contrastait énormément avec les autres camps et cantons éloignés que les tireurs embusqués avaient récemment visités. Le goût de la victoire était doux et de nombreux officiers supérieurs avaient accordés un répit à leurs hommes. Des bouteilles de vins plus fins que la plupart des khadoréens ne verraient jamais, de la viande épicée et bien d’autres produits de luxe inconnus au sein de la Mère Patrie avaient filtrés jusqu’à ceux qui savaient à qui demander ou où aller. Le problème de la discipline avait incité la Reine Ayn à adopter un décret obligeant les officiers à ne tolérer aucune corruption des llaelais conquis. Mais la plupart d’entre eux prirent cet ordre à la légère, car ils croyaient que leurs hommes devaient jouir de la victoire.

   Ce camp était différent et les Faiseurs de Veuves en connaissaient bien la raison. Ici, ils trouvèrent une discipline et un silence parfaits. L’un des hommes murmura à l’autre : « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Pytor. »

   « Il voudrait savoir. Nous devons lui dire. »

   « Quel mal y a-t-il à se taire ? Nous voulons vraiment nous retrouver au milieu de tout cela ? »

   Pytor lança un regard noir à son homologue : « Ce serait bien pire de l’avoir su et de ne pas l’avoir signalé. »

   « Nous ne sommes pas impliqués, juste témoins. Nous tenons à le réveiller ? »
   « Ils disent qu’il ne dort pas. Maintenant, tais-toi. » Le sergent qui montait la garde à l’extérieur de la tente des officiers leur lança un regard de pitié, comme s’ils venaient de se porter volontaires pour charger les canons de Nordgarde. Il ouvrit le rabat et les fit entrer à l’intérieur.

   Le Kommandeur Orsus Zoktavir attendait, rayonnant comme un ancien chef de guerre. Ses yeux brillaient d’un feu intérieur bien que ce fût peut-être un effet de la laterne. Il était clair qu’ils ne l’avaient pas réveillé, car sa couchette n’était pas défaite, mais il ne portait que des sous-vêtements et un peignoir rouge. Malgré cela, Orsus était un colosse à la présence imposante, et les tireurs embusqués craignaient de l’avoir dérangé. Son armure était juste derrière lui et à sa gauche, tel un gigantesque garde du corps se profilant dans l’ombre. Le manche de sa hache était appuyé contre une table voisine parsemée d’un assortiment de cartes de bataille. Les deux Faiseurs de Veuves regardèrent l’arme avec effroi et notèrent qu’elle était à portée de main.

   Il les attendait, mais pas avec patience. Même immobile, Orsus était comme un ressort enroulé ou un fusil armé, les poings serrés et les muscles de la mâchoire tendus.

   Pytor parla en bégayant : « Kommandeur, nous sommes venus ici, car nous pensions que vous voudriez savoir. Il y a eu … un incident. Dans un village à quelques kilomètres à l’ouest de la Tour Gris-Vent. »

   Orsus se pencha en avant, toute son attention dirigée vers le tireur embusqué. Son expression avait changé, passant de la tristesse et de la morosité à l’avidité. Orsus avait reçu l’ordre de se retirer par le Kommandant Ivdanovich à Merywyn et d’offrir un léger répit à ses hommes. Orsus aurait pu désobéir à cet ordre direct si la reine ne lui avait pas envoyé une requête personnelle pour faciliter les choses au kommandant. C’était une épreuve comme il n’en avait jamais enduré — être assis sans rien faire, à cet avant-poste, loin du front, en proie à un profond ressentiment alors que ses compatriotes saignaient et tuaient.

   Ce que son kommandant n’avait pas compris, c’était qu’ordonner à Orsus de se retirer ne lui procurait aucun soulagement. Cela ne faisait qu’accroître sa tension. Ses yeux étaient rouges, son esprit en effervescence, et ses hommes sentaient qu’il était prêt à exploser. Plusieurs étaient décédés au cours des derniers jours de « mesures disciplinaires » pour ce que la plupart qualifieraient d’infractions mineures.

   Le Boucher regarda les Faiseurs de Veuves avec une intensité qui les effraya tous les deux. Pytor se demanda s’il n’aurait pas dû écouter son ami. « Quel incident ? » Grogna Orsus.

   « Nous sommes arrivés qu’il était déjà hors de contrôle … »

   « Orsus grogna : « Crache le morceau ! »

   « Je ne sais pas combien d’innocents ont été tués. Un certain nombre d’hommes du village ont dû essayer de l’arrêter ; ils ont été abattus devant la maison communale. Nous somme allés vérifier à l’intérieur et nous avons vu qu’ils avaient rassemblés les femmes. Je ne sais pas qui a eu l’idée. Il y avait beaucoup de bouteilles de vin vides – tous les Gardes des Glaces étaient ivres. » Il semblait avoir du mal à exprimer à voix haute les horreurs qu’il avait vues, mais cela ne demandait pas beaucoup d’imagination. « Les femmes criaient à l’aide, mais les ivrognes riaient et continuaient à se les passer. J’en ai vu plusieurs saignés et jetées sur le côté comme des ordures. Quand j’ai remarqué  qu’il y avait des officiers là-bas, je ne savais pas quoi faire. Nous sommes partis immédiatement vous faire rapport. »

   La voix de Pytor s’estompa alors qu’il regardait l’expression sur le visage du Boucher. Chaque muscle de son corps était contracté, et ses lèvres étaient tirées vers l’arrière en un rictus hargneux. Sa main agrippa le manche de Lola. « OÙ ? »

   Bien que ses jambes tremblaient et qu’il lui ait fallu tout son courage, Pytor s’approcha de la table. Ses doigts s’agitaient terriblement lorsqu’il trouva une carte de la région voisine. D’un doigt nerveux, il indiqua un petit point représentant un village sans nom. « Juste à quel-quelques heures de m-marche … »

   « DEHORS ! » Beugla Orsus. Il se tournait déjà vers son armure et commençait à attacher les pièces. Les Faiseurs de Veuves n’eurent pas besoin d’être guidés et s’enfuirent de la pièce aussi vite que leurs jambes le leur permirent.

   Orsus traversa le complexe à grandes enjambées jusqu’à un enclos. Près de celui-ci se tenait un imposant Kodiak marqué par les batailles. Sur ordre du Boucher, sa fournaise avait été maintenu en veille. Le Llael avait du charbon à revendre – il ne voyait pas la nécessité d’éteindre ses ‘jacks lorsque des combats pouvaient survenir à tout moment. La tête du Kodiak se tourna pour le suivre alors qu’Orsus s’approchait, captant la colère du warcaster à travers le lien qu’ils partageaient.
Les Vagabonds Maudits de l’enclos se levèrent à son approche ; leurs visages étaient cachés derrières les grilles de fer de leurs casques verrouillés. Il y en avait un qui se tenait à l’écart des autres, une grande brute torse nu et tatoué, se tenant parmi eux comme un loup parmi des chiens sauvages. C’était Fenris, une légende parmi les Vagabonds et un berserker fou si féroce qu’aucun officier n’était prêt à risquer sa présence. Fenris avait été convoqué à la demande du Boucher après avoir entendu que la Kommandantura avait débattu de son exécution par mesure de sécurité. Seul Orsus Zoktavir pouvait le contenir, mais il semblait regarder le boucher avec un semblant de parenté. Orsus considérait Fenris comme une arme trop importante que pour petre détruite, même si elle était presque trop dangereuse à manier. Ce Vagabond Maudit s’appuyait actuellement sur la poignée de son imposante lame maudite. Sa posture suggérait qu’il attendait Orsus.

   « Fenris, prêt à te battre ? »

   « Le Vagabond n’eut pas besoin de répondre. Il y avait un sourire sauvage et ses yeux étaient intenses et noirs comme de la poix. La litanie de ses victimes aurait pris des heures à relater.

   Orsus poursuivit. « Nous avons des traites à réveiller. »
« Modifié: 23 mars 2020 à 21:46:38 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Re : Nq 3 - Tolérance Zéro
« Réponse #1 le: 28 février 2020 à 00:17:20 »
Texte en entier.

Bonne lecture et bonne nuit les petits  ;D
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

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Re : Nq 3 - Tolérance Zéro
« Réponse #2 le: 28 février 2020 à 08:05:04 »
Merciiii ! :)
"Bon bin, plus qu'à attendre de voir à quoi va ressembler le futur Cygnar..."

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Re : Nq 3 - Tolérance Zéro
« Réponse #3 le: 02 mars 2020 à 23:16:04 »
Mais pourquoi est il si méchant ?