Auteur Sujet: Bois d'Épines - Fortunes Capricieuses  (Lu 3181 fois)

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Bois d'Épines - Fortunes Capricieuses
« le: 01 novembre 2020 à 16:15:59 »
BOIS D’ÉPINES – FORTUNES CAPRICIEUSES

Par Aeryn Rudel

Le Capitaine Corleg Ironforged enleva son casque, le retourna et déversa un mince filet de sueur dans la boue. Il tenait, de la boue jusqu’aux chevilles, au bord d’une vaste tourbière qui s’étendait à perte de vue, directement sur le chemin qui lui et ses hommes suivaient depuis près d’une semaine. Leur marche à travers le nord du Bois d’Épines et le Marais Bloodsmeath avait fourni une visibilité limitée, et il n’était pas tout à fait certain qu’ils allaient dans la bonne direction pour finalement arriver à Corvis. L’épaisse canopée des arbres qu’ils venaient de passer leur avait offert un peu de répit face à l’inhabituelle intense chaleur de l’été, mais il savait que l’eau trouble serait comme un bain chaud. Pour aggraver les choses, sa lourde armure de Garde des Forges ne ferait qu’intensifier l’éclat brûlant du soleil dans la zone plus exposée devant, bien qu’elle puisse également éloigner les hordes d’insectes piqueurs.

Il posa son marteau mékanique à deux mains sur une épaule et regarda autour de lui. Il ne semblait y avoir aucune voie dégagée à travers le marais, également rempli d’épais bosquet d’arbres chargés de mousse. Il se retourna pour remarquer que le reste de sa Garde des Forges s’était également arrêté. Derrière ses propres hommes, un petit groupe de Fusiliers du Haut Bouclier se faufilait dans la boue, haches à la main, boucliers et fusils pendus dans le dos. Il y avait également une douzaine de farrow, des éclaireurs embauchés pour traverser le Bois d’Épines.

« Capitaine Vornek » Cria Corleg. « Un moment, s’il vous plaît. »

Un des fusiliers hocha la tête et leva la main pour arrêter ses hommes . Son épaulière noire le désignait comme officier, mais Vornek Blackheel était probablement l’exemple le plus triste d’officier rhulique que Corleg ait jamais rencontré. Ses hommes, provenant de l’isolé Fort Baram, dans les Pics des Falaises du Tonnerre, étaient une collection d’ivrognes, de fainéants et d’incompétents – à qui l’on avait permis de garder leur commission au sein du Corps de Fusiliers défiait la raison. Mais avec l’accroissement des conflits dans les Royaumes d’Acier, les ressources étaient limitées et un commandant devait faire avec les ressources à sa disposition.

Vornek se faufila dans la boue vers lui, écrasant en vain le nuage de mouches mordantes qui planait autour de sa tête. Il était grand pour une rhulfolk et toujours en forme malgré sa soixantaine. Son nez était une masse écrasée de veines rouges évoquant une vie de violence et une prédilection de pour les boissons fortes. Ses armes étaient cependant en bon étant et leur propriétaire semblait toujours tout à fait capable de les employer.

« Que voulez-vous ? » Demanda Vornek d’un ton bourru. « Besoin d’une pause ? »

« Non, capitaine. Je n’ai pas besoin d’une pause », commença Corleg. « Comme vous le savez sans doute, nous sommes clairement perdus. » Il pointa un doigt sur l’étendue brune verdâtre du marais devant eux. « C’est un marais. Je pensais que nous avions laissé le marais derrière nous. Je sais que nous n’avons pas encore atteint le Bois du Veuf. Nos guides ne semblent pas nous « guider » dans la bonne direction. »

L’autre homme fronça les sourcils, se gratta la barbe, puis cracha une boulette de vernona. « Eh bien, à quoi vous attendiez-vous ? Ce sont des farrow. »

Corleg se retint d’étrangler le capitaine du Corps de Fusiliers. Ils étaient en principe du même rang, Bien que la façon dont Vornek avait pu dépasser celui de récureur de latrines demeurait un mystère pour lui. Le Seaforge, cependant, connaissant l’état de Vornek et de ses hommes, avait accordé à Corleg le commandement de leur opération conjointe. « Oui, capitaine », dit Corleg en serrant les dents. « C’est exact, Ce sont des farrow. Vous avez dit qu’ils pouvaient nous mener à travers la forêt, afin d’éviter les barrages khadoréen qui surveille le Fleuve Noir.
D’après mes estimations, nous devrions avoir atteint les ruines de Fort Rhyker maintenant. »

Vornek fouilla dans une poche à sa ceinture, en sortit une nouvelle pincée de feuille séchée et la fourra dans sa bouche. « Oui », dit-il enfin. « Ils nous ont conduits dans un marais à la place. »

Corleg prit une profonde inspiration, luttant contre l’envie de crier sur le capitaine du Corps de Fusiliers. La situation n’était pas entièrement de la faute de Vornek. Ils avaient perdu leur seule carte détaillée de la région lors d’une escarmouche avec une patrouille khadoréenne peu après être entrée dans le nord de la forêt. Cela avait ajouté du poids à l’argument en faveur de l’embauche de farrow comme guide, une décision que Corleg regrettait maintenant.

Il essaya de se souvenir des particularités de cette région. Il pensait que la carte avait montré une zone marécageuse autour d’u grand lac à l’ouest de Fort Rhyker, marqué de sceaux d’avertissement. Cela les écarterait de plus de vingt kilomètres de leur chemin. Il se tourna vers Vornek. « Que proposez-vous maintenant ? Nous ne pouvons pas tirer notre chariot à travers un marais, et l’Avalancheur sera considérablement ralenti par l’eau. »

« Nous pourrions probablement nous débrouiller avec le ‘jack, mais le chariot pose un problème. Bien sur, foutre dieu, il ne flottera pas », déclara Vornek, en jetant un coup d’oeil à l’endroit où une demi-douzaine de guerriers ogrun au service de Fort-Horgen traînant un chariot rempli de caisses et de boîtes à travers la boue. Derrière lui, un Avalancheur crasseux et éclaboussé de boue avançait lentement, suivant à peine le rythme des ogrun. « Peut-être devrions-nous revenir sur nos pas et essayer de trouver une autre route. »

Corleg secoua la tête. « Non. Nous sommes à court de nourritures et de carburant, et entre les patrouilles khadoréenne et les campements tharn, c’est une chance que nous soyons arrivés ici intacts. Nous ne pouvons pas nous promener au hasard dans les bois. »

Vornek regarda autour de lui pendant un moment, plissant les yeux à travers les arbres. Il pointa vers l’avant et la gauche, dans ce qui aurait pu être une direction sud-est. « Je pense que je peux voir une zone plus solide par là. Nous devrions traverser le marais et nous diriger vers le Fleuve Noir. Prenons nos repères. »

« Et abandonner notre cargaison ? » Dit Corleg, incrédule. « Le Seaforge nous a engagés pour livrer des armes et des munitions à Corvis. Je ne vais simplement pas- »

« Je n’ai pas parlé d’abandonner notre cargaison », déclara Vornek, en lui coupant la parole. « Ne te met pas la rate au cours bouillon. »

Corleg allait l’ouvrir pour lâcher une réplique sanglante, mais un cri à glacer le sang derrière Vornek l’arrêta net. Le Capitaine du Corps de Fusilier se retourna, tirant sa carabine de son dos dans un mouvement étonnamment aisé.

Corleg remit son casque sur sa tête et s’empara de son marteau à deux mains. Devant, un groupe de grands humanoïdes écailleux sortait du marais. Corleg les reconnut instantanément comme des hommes-gator, des reptiliens primitifs connus pour leur grande force et leur sauvagerie. Les hommes-gator avaient surpris deux membres du Corps de Carabiniers proche de l’eau et les avaient abattus avec de lourdes armes ressemblant à des haches.

Vornek positionna son bouclier devant lui et fit feu d’une seule main. Un hommes-gator se tenant au-dessus d’une de ses hommes titubé en arrière, enserrant une plaie bouillonnante à sa gorge. « À moi, les gars ! » cria Vornek en se précipitant vers l’avant. Le reste des fusiliers recula et vint positionner leurs boucliers autour de leur chef.

D’autres hommes-gator émergèrent du marais, et huit des brutes écailleuses se précipitèrent vers le Corps de Carabinier. Corleg agita son marteau par-dessus sa tête et entendit ses hommes arriver par-derrière. « Flanc gauche ! En avant ! »

Comme un seul, les dix Gardes de la Forge se déplacèrent vers la ligne du Corps de Fusiliers, et à leur approche, la voix retentissante de Vornek retenti. « Boucliers et ont tirs, les gars ! » En réponses, chaque fusilier planta son bouclier dans la boue et positionna sa carabine dessus.

Les farrow, n’ayant manifestement aucun désir d’engager le corps à corps avec les hommes-gator, se retirèrent et ouvrirent le feu avec les lourds et rudimentaires fusils qu’ils portaient. Douze tirs plus tard, ils avaient réussi à tuer un seul homme-gator et se replièrent bien derrière les fusiliers.

Les nains ouvrirent le feu sur les hommes-gator avec leurs propres armes. Sous la rafale, quatre hommes-gator s’effondrèrent en sifflant, et les autres ralentirent leur avance, désormais méfiants à l’égard des armes des nains, Leur hésitation permit à Corleg et à ses hommes de les atteindre, et ces rhulfolk s’avancèrent en ordre rapproché, marteaux en mains.

Corleg fit tourner son marteau par-dessus sa tête pour créer un élan, puis écrasa la lourde arme contre le premier ennemi qu’il rencontra. La tête du grand marteau mékanique s’enflamma à l’impact, et l’homme-gator de deux mètres cinquante fut fracassé et projeté au sol. Il entra en collision avec l’un de ses compagnons et tous deux s’effondrèrent dans un enchevêtrement de membres. Les carabines des fusiliers tirèrent en masse une demi-seconde plus tard, et les deux hommes-gator à terre restèrent immobiles et simplement flottèrent silencieusement dans une mare rouge s’élargissant.

Les deux hommes-gator restant, voyant qu’ils étaient cruellement en infériorité numérique et surpassés, tentèrent de fuir sous l’eau. L’un d’eux fut abattu avant de pouvoir plonger ; l’autre disparu sous la surface du marais.

La bataille se termina si rapidement que les ogrun tractant le chariot n’eurent même pas le temps de s’emparer de leurs armes et de se joindre à la mêlée. Ils s’étaient, maintenant, déplacés et créaient une barrière protectrice autour des troupes nains, leurs voulges formant une petite mais mortelle haie.

« Rechargez ! » Cria Vornek. « Gardez les rangs. Il y a peut-être d’autres de ces salauds écailleux dans l’eau. »

« Capitaine », Dit Corleg en s’éclaboussant de boue pour se tenir aux côtés de Vornek. « Vos hommes se sont acquittés… très bien. »

« Surpris, hein ? » Dit Vornek avec un sourire amer. « Je sais que nous ne sommes pas ce à quoi vous êtes habitués à Fort-Horgen. Nous sommes sales, laids, et grossiers, et la plupart d’entre nous boivent assez noyer un ogrun, mais nous en mesure d’assurer. »

Corleg toussa et hocha la tête, quelque peu gêné par la brutale évaluation que Vornek faisait de ses hommes. « Oui, eh bien- »

Vornek se retourna sans attendre de réponse. « Toi ! » Cria-t-il, en pointant du doigt le plus gros des farrow. « Viens par ici. » Le farrow se déplaça pour se tenir devant lui.

« J’espère que vous êtes meilleurs tireurs autrement que ce que vous avez montré jusqu’à présent », dit le capitaine du Corps de Fusiliers. « Il y aura forcément d’autres hommes-gator dans ce marécage puant. »

« Lersh peut se battre davantage… » grogna le farrow en rhulique, puis son visage avec ses défenses s’ouvrit un en sourire affreux, « … si payer plus. »

« Payer plus !? » Dit Corleg. « Nous t’avons payé pour nous conduire au Fleuve Noir, et tu nous as conduits dans ce marais ! »

Le farrow secoua sa tête difforme. « Alors nous laisser petits boucliers et nous partir. »

« C’est magnifique, porcinet », répondit Vornek en haussant les épaules. « On s’est facilement occupé de ces hommes-gator, et nous sommes assez nombreux pour qu’ils n’attaquent plus. Douze farrow seuls, cependant ? Vous serez boulottés avant d’avoir parcouru un demi-kilomètre. » Il poussa sa carabine sur le gros farrow pour se faire comprendre.

Lersh plissa le museau, regarda les cadavres des hommes-gator flottant dans la boue et se gratta le ventre. Finalement, il grogna et dit « Nous nous battre pour petits boucliers. Pas payer plus. »

Vornek gloussa. « Bien. Peut-être n’es-tu pas aussi stupide que je le pensais. »

« Je suppose que vous voulez continuer à travers le marécage », dit Corleg à Vornek après que Lersh soit parti. « Comment proposez-vous de faire ça ? »

Vornek se retourna vers le chariot nain et sourit. « Facile. On fabrique un bateau. »

* * *

Le Mortitheurge Helkara descendit du radeau de roseaux et se dirigea vers une grande île moussue située près de la rive ouest du Lac d’Eaux-Aveugles. L’île était couverte de huttes herbeuses des hommes-gator, le plus grand village des créatures reptiliennes qu’elle ait jamais rencontrés. En tant que chef de corvée doloriste, il était de son devoir de commander les formidables, quoique primitifs hommes-gator, au combat, et elle avait eu de nombreuses relations avec eux dans le passé, mais elle savait que cette fois ce serait différent.

Devant, un trio de guerriers hommes-gator ouvrait le chemin à travers le village. Sa considérable force de coureurs de sang avait été laissée à environ un kilomètre derrière dans le marais ; le chef homme-gator, un puissant bokor appelé Barnabas le Sanglant, lui avait demandé de venir seule. Elle aurait pu refuser si ce n’était pas Barnabas qui avait fait cette demande et si son besoin n’avait pas été aussi pressant. L’archidomina lui avait ordonné de prendre contact avec la grande nation des hommes-gator qui peuplaient les marécages autour du Lac d’Eaux-Aveugles dans le Bois d’Épines et de réquisitionner un certain nombre de leurs guerriers – et peut-être l’un de leurs grands shamans – pour servir l’Empire Skorne lors de la prochaine grande campagne à l’ouest.

Malheureusement, elle ne pouvait simplement pas pénétrer dans le domaine de Barnabas le Sanglant et exiger un hommage comme elle l’avait fait tant de fois avec des groupes moins nombreux d’hommes-gator. De toute évidence, Barnabas était un puissant bokor homme-gator, avec des compétences martiales et magiques rivalisant avec celles des plus redoutables tyrans skorne. Il était également connu pour être totalement imprévisibles, sujet à des accès de rage meurtrier et possédait des illusions de grandeur qui incluaient des aspirations à la divinité. En bref, il était tout aussi susceptible d’assassiner et de manger Helkara que d’écouter ou de négocier avec elle.

Par le passé, elle avait eu affaire au second de Barnabas, un bokor nommé Calaban, lorsqu’elle avait besoin de guerriers hommes-gator. D’après son expérience, c’est Calaban qui était le véritable cerveau de l’alliance des hommes-gator, et c’est lui qui avait coordonné son expansion. Calaban lui avait même demandé d’éviter de traiter directement avec Barnabas, mais le vieux bokor homme-gator s’était intéressé, pour une raison insondable, à son arrangement avec de la Congrégation d’Eaux-Aveugles. Cette fois, Barnabas avait exigé qu’elle lui parle en lieu et place.

Ils avaient atteint le centre du village, un espace dégagé qui contenait une massive hutte, comme une longue maison, ornée de ce qui pouvait être des trophées des exploits passés de Barnabas, des os de créatures massives et méconnaissables aux morceaux de grandes machines que les humains appelaient warjacks. Ils étaient si nombreux que les fondations de la longue maison étaient presque caché, donnant l’impression que la demeure de Barnabas avait été entièrement bâtie à partir des restes de ses ennemis tombés au combat.

Barnabas en personne était assis sur une sorte de trône placé devant sa longue maison. Il était en grande partie contruit à partir d’os, de crânes et de restes d’armes brisées. Au sommet du trône s’élevait un crâne massif avec des crocs dont les orbitres reptiliennes vides regardaient la clairière. Barnabas assis vers l’avant, les doigts griffus enroulés autour du manche d’une hache à deux mains primitive. Son visage était partiellement masqué par une cagoule en cuir en lambeaux, mais Helkara avait une vue dégagée des longs crocs d’ivoire qui dépassaient de la mâchoire supérieure et inférieure de son museau reptilien.

Un autre homme-gator se tenait à droite du trône, ses écailles peintes de motifs tourbillonnants blancs qui le couvraient de la tête au pied. Il tenait dans une main une courte lance dentelée, à sa lame de pierre étaient suspendus des plumes, des os et des morceaux de métal. Helkara remarqua que cet homme-gator semblait être le seul du village à oser s’aventurer si près du grand bokor.

Barnabas bougea sur son trône à l’approche Helkara et éloigna son escorte d’un simple geste de la main. Les gardes se tinrent presque droits, découvrant leur gorge, puis se retirèrent. Helkara se tenait maintenant, seul et sans armes, à moins de quelques pas de ce qui était sans doute l’homme-gator le plus puissant de l’Immoren occidental.

« Grand hok-shisan », prononça Helkara d’une voix rocailleuse en Quor-Gar, la lange de l’homme-gator, dévoilant sa gorge de la même manière que les gardes. C’est un incroyable geste de soumission et attendu par les hommes-gator lorqu’ils étaient interpellés par un inférieur, ce qu’elle était certainement, à son grand dégoût. « J’offre les salutations de mon grand chef, le plus grand guerrier de mon peuple. »

« Écaille rouge », déclara Barnabas. Sa voix était un grognement profond et affamé qui remplit Helkara d’une peur sans nom. Elle ne s’était jamais aussi sentie menacée, aussi vulnérable. Elle réalisa soudain qu’elle ne s’était jamais sentie auparavant comme une proie. « Tu es venu pour mes guerriers. Oui ? »

Helkara était assez familière avec la langue des hommes-gator et n’avait aucune difficulté à comprendre Barnabas. Cependant, parler Quor-Gar était une autre affaire, car elle incorporait un langage corporel complexe et des sons gutturaux en plus des mots prononcé. Comme elle n’avait pas de queue et d’autres éléments essentiels de l’anatomie de l’anatomie homme-gator, ses réponses devraient être brèves et simplistes.

« Oui », dit-elle. « Mon grand-chef en a besoins. » Elle fit une pause et pris une inspiration. « Elle demande, est-ce que le hok-shisan apportera aussi sa hache ? »

Les yeux de Barnabas se plissèrent, et sa queue se tressauta d’un côté à l’autre, comme celle d’un ferox en colère. « Imprudent ! Votre chef a été malavisé d’envoyer un inférieur pour traiter avec moi », dit-il, puis il fit claquer ses mâchoires d’un claquement menaçant. Ses longs doigts écaillés se resserrent autour du manche de sa hache, et Helkara sentit l’air s’épaissir, le monde en quelque sorte se rétrécir inversement proportionnel à son mécontentement. « Et qu’offres-tu pour cette faveur ? Ton « grand chef » ne t’a certainement pas envoyé mendier devant mon trône sans rien. »

Helkara serra les dents. Traiter à un tel désavantage avec cette créature sauvage était exaspérant, mais elle n’osait pas le contrarier. Elle gratta le sol avec son pied droit, creusant un trou peu profond dans la boue, et à nouveau découvrit sa gorge. C’était le geste ultime de soumission qu’elle connaissait et qui devait transmettre le désespoir et le besoin. « J’offre des armes en acier fin », dit-elle. « Et l’amitié de mon grand chef. »

Elle resta immobile et silencieuse. Tout mouvement pouvait-être interprété comme une insulte – ou pire encore, une action hostile. Elle était heureuse que les hommes-gators aient confisqués ses armes ; elle doutait qu’elle eût été capable de les tenir en mains par pur instinct de survie.

Barnabas se leva soudainement et se déplaça rapidement à travers le court espace entre eux. Il était massif, facilement de la taille d’une brute cyclope, et l’odeur qui l’accompagnait – un mélange de viande avariée, de terre marécageuse et de puanteur reptilienne – était presque accablante. Il se déplaçait à quelques pas d’elle, et ses sens, aiguisés par des années d’études avec les plus puissants mortitheurges skorne, étaient presque submergés par la force de sa volonté, son vieil et indomptable esprit, dont sa propre magie était sûrement issue.

« Tu as de la chance, petite écaille rouge », dit Barnabas en la regardant, la puanteur de son haleine pourrie la submergeant comme un vent chaud et croupissant. « Aujourd’hui, j’ai choisi d’être généreux. »

Helkara osa lever les yeux vers l’énorme bokor homme-gator. « Tu enverras mes grands chefs guerriers. »

Barnabas fit un pas en arrière et laissa ses mâchoires s’ouvrir, l’équivalent homme-gator d’un signe de tête. « Je le ferai », dit-il. « Mais d’abord, j’ai besoin de toi. »

« Parle », dit Helkara, le soulagement inondant son corps – le soulagement parce qu’elle avait une chance d’accomplir sa mission, et soulagée parce qu’elle pourrait éviter d’être mangée vivante.

« Des intrus s’immiscent dans mon domaine – des nains, bien armées d’acier et de feu », déclara Barnabas. « Je ne sais pas pourquoi ils s’approchent, et je m’en moque. Tu les tueras pour moi. »

« Oui, grand hok-shisan. »

« Garvak te montrera le chemin », dit Barnabas, en désignant d’un doigt griffu le bokor qui se tenait à côté de son trône. Helkara pouvait également sentit une puissante magie chez cet homme-gator, bien que moins puissante que celle de son maître.

« Elle découvrit à nouveau sa gorge. « C’est un honneur de tuer ces intrus pour vous, hok-shisan. »

« Alors ne perds pas de temps », répondit-il en retournant à son trône. « Reviens quand c’est fait, et ton chef aura les guerriers dont elle a besoin. Sers-moi bien et peut-être pourrons-nous parler d’une assistance plus personnelle. »

* * *

Bornek baissa son bras et le canon de l’Avalancheur tonna dans un souffle de fumée et de flammes. L’obus explosif frappa un groupe d’hommes-gator à moins de vingt verges de là, projetant leurs corps brisés dans toutes les directions. Le reste de ses fusiliers s’était aligné devant le warjack, les genaux dans l’eau et tirant sur l’essaim de maraudeurs reptiliens qui avait soudainement émergé du marais.

Corleg et ses Gardes des Forges se tenaient devant les fusiliers avec une demi-douzaine de guerriers ogrun. Vornek, bien, sûr, connaissait la réputation de la Garde des Forges, mais il ne les avait jamais vus dans le feu de l’action. Vornek regarda Corleg et son lieutenant, un nain trapu nommé Borl, se tenir au centre de la ligne de Gardes des Forges, leur lourde armure encaissant les coups de hallebardes sans soucis. Derrière la ligne de Gardes des Forges se tenaient les guerriers ogrun ; ils frappaient par-dessus la tête de leurs compatriotes nains, abattant les hommes-gator à chaque coup de voulges.

Corleg brandissait son marteau comme s’il était fait d’étain léger et de bois au lieu de dix-huit kilogrammes d’acier amélioré mékaniquement. Il s’estompait autour de sa tête et frappait chaque cible avec une rapidité et une précision exceptionnelles. Là où il atterrissait, les os étaient broyés, la chair réduite en bouillie et la vie de l’homme-gator soufflée. Le reste des Gardes des Forges combattait presque aussi bien que leur chef, et malgré le nombre d’ennemis, la puissance combinée des nains et des ogrun avait repoussé les hommes-gator et les tenait à distance… pour le moment.

Les ogrun et les Gardes des Forges étaient suffisamment espacés pour que les fusiliers derrière eux ait une vue dégagée de l’ennemi à travers leur ligne. Les guides farrow se tenaient près de l’Avalancheur comme s’ils étaient dirigés et tiraient avec leurs fusils sur tous les hommes-gator qui franchissaient devant les Gardes des Forges et les ogrun pour engager directement le warjack. Ils protégeaient aussi nommément la cargaison Seaforge, une douzaine de caisses en bois sur une barge rudimentaire ayant été bricolée à partir des restes du chariot nain.

Vornek se tenait légèrement en retrait des fusiliers, à côté de l’Avalancheur, afin de pouvoir facilement le diriger. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas contrôlé un warjack, mais une fois la bataille commencée, les techniques lui étaient revenues.

Peu après midi, ils avaient été attaqués par une force impressionnante d’hommes-gator soutenus par – et c’est la chose qu’il n’arrivait toujours pas à comprendre – des guerriers skorne. Les assaillants avaient émergés d’un grand bosquet de cyprès et avaient directement foncé au milieu des nains surpris. Ils avaient perdu la moitié du Corps de Fusiliers à ce moment-là, plus quelques Gardes des Forges pour démarrer. Lui et Corleg avaient sonné la retraite et leur groupe avait réussi à atteindre une position assez défendable, dos à un enchevêtrement impénétrable de palétuviers. Les obus explosifs de l’Avalancheur, les tirs constants des fusiliers et des farrow, et les efforts des Gardes des Forges et des ogrun avaient repoussé – mais cela n’allait pas durer éternellement.

Un chaman homme-gator accompagnait la force ennemie combinée, avec un imposant gator bipède ayant facilement la taille de l’Avalancheur. Le bokor avait tenu sa bête à l’écart de la bataille, mais il avait projeté des éclairs d’énergie noire sur les lignes naines qui flétrissaient la chair de tout nain frappé par eux. Pour autant que Vornek puisse dire, les skorne étaient dirigés par une grande femme armée d’une sorte arme d’hast, un croissant de lune posé sur une solide hampe en métal. Elle se tenait à côté du chaman homme-gator et semblait lancer ses propres sorts, bien que Vornek ne puisse discerner aucun élément offensif de sa sorcellerie. Elle commandait également une petite force de guerriers skorne armés de poignards qui étaient horriblement rapides et assez agile, semblait-il, pour esquiver les balles.

Une cacophonie de cris et de grognements fit tourner Vornek. Les farraow pointaient leurs fusils sûrs une autre créature géante gator alors qu’elle chargeait à travers le marais derrière leur position. Sa cible était évidente. Les hommes-cochons tirèrent à l’unisson mais manquèrent ou ne réussirent tout simplement pas à pénétrer l’épais cuir de la bête.

« Tourne-toi ! » Hurla Vornek à l’Avalancheur. Le warjack répondit immédiatement et fit pivoter son volumineux corps vers la bête de guerre approchant. Il tira un seul coup de canon à bout portant, éclaboussant le marais avec une partie des entrailles de la créature. La blessure était probablement mortelle, mais elle ne ralentit pas l’énorme gator, qui enfonça le bouclier de l’Avalancheur, le saisi fermement avec ses greffes, puis roula sur le dos. Le poids de la bête tira le warjack dans l’eau, et un énorme nuage de vapeur s’éleva lorsque la chaudière de l’Avalancheur fut submergée et brusquement éteinte.

Vornek s’éloigna de l’énorme gator ; il avait fait tomber le poids massif du warjack sur lui et se débattait à l’agonie. Sans l’Avalancheur, il savait qu’ils avaient de sérieux problèmes.

« Tenez la barge ! » Cria Vornek aux Farrow en pointant sa carabine sur l’esquif chargé de la cargaison qui avait en quelque sorte échappé à la bête de guerre qui chargeait.

La chute du warjack avait galvanisé les gators et les skorne ; et ils chargèrent en masse vers l’avant. Les Gardes des Forges et les ogrun abattirent les premiers, puis Corleg agita son marteau par-dessus sa tête, signalant à ses hommes de battre en retraite.

« Continuez à tirer, les gars ! » Hurla Vornek. « T’nez les éloignés des Gardes des Forges ! » Les fusiliers restant lâchèrent une grêle de plomb qui stoppa l’avance ennemie pendant quelques précieuses secondes, permettant à Corleg et au ogrun de passer derrière eux.

« Nous ne pouvons pas le retenir sans le warjack ! » Cria Corleg, retirant son casque pour obtenir pour gagner un bref répit face à l’étouffante chaleur.

« Non, nous ne pouvons pas », acquiesça Vornek. « Ils sont trop nombreux, et une fois que le bokor aura lâché sa bête sur nous, nous serons de la nourriture pour gator.
« Alors, nous mourrons honorablement », dit gravement Corleg.

« Hah ! » Vornek se mit à renifler. « Je n’ai pas l’intention de mourir honorablement ou autrement. Retiens juste ces putains de gators pendant quelques minutes. »

Corleg hocha la tête et remis son casque sur sa tête. « Gardes des Forges ! Avec moi ! » Les guerriers nains lourdement armés formèrent un triange grossier autour de leur chef et retournèrent dans la mêlée. Les ogrun les rejoints et le Corps de Fusilier continua les tirs d’interdiction.

Vornek traversa le marais jusqu’à l’Avalancheur inerte. La bête de guerre en dessous était bien morte maintenant. Il s’accroupit à côté du canon du warjack dépassant de l’eau et ouvrit la culasse. À l’intérieur se trouvait un obus non tiré. Il se pencha et le dégagea, grognant sous l’effort pour le soulever. L’obus mesurait quarante-cinq centimètres de long et pesait près de dix kilogrammes.

Vornek souleva le projectile hors du canon de l’Avalancheur et se tourna vers les farrow gardant la barge. « Lersh ! » cria-t-il au chef des farrow. « Pousse cette barge par ici. »

* * *

Helkara sourit férocement lorsque le warjack bascula dans le marais. Sans cela, les nains seraient des cibles faciles. « Nous devrions attaquer de toute nos forces maintenant », dit-elle à Garvak, le bokor homme-gator que Barnabas avait envoyé avec elle.

Ses mâchoires s’ouvrirent en accord. « La proie est faible maintenant. » Il se tourna vers l’imposante bête gator et elle sentit sa volonté se développer comme une soudaine pression dans l’air alors qu’il lui donnait un ordre tacite. La bête s’avança derrière le mur d’hommes-gator poussant en avant dans les rangs des nains et des ogrun.

Helkara leva son bâton et le pointa vers les nains. Ses coureurs de sang n’eurent plus besoin d’être encouragés et commencèrent à se déplacer vers la gauche et la droite. Ils frappaient par les flancs une fois que les hommes-gator avaient engagés les nains armurés et les ogrun en mêlée. Elle ne ressentit pas elle-même le besoin de se battre, mais il suivit de près l’avancée des hommes-gator, employant sa mortitheurgie pour améliorer leur force et leur résistance. C’était son rôle et son but : animer la chair primitive des sauvages qui servaient l’Empire Skorne.

La bataille devint rapidement un massacre, et de nombreux nains armurés et ogrun tombaient sous les coups des hommes-gator ou de la grande bête combattant à leurs côtés. D’autres nains, et ce qui semblait être des farrow, étaient positionnés derrière la mêlée, tirants avec des fusils courts sur n’importe quel ennemi non engagé. Elle ne leur prêta aucune attention – ils tomberaient rapidement une fois que l’infanterie lourde naine serait éliminée.

Soudain, Helkara entendit l’une des voix naines s’élever au-dessus du vacarme de la bataille. Elle ne parlait pas leur grossière langue gutturale, mais le sens était assez clair. Les nains lourdement armurés et la plupart des ogrun se retirèrent du combat et commencèrent à se replier vers la ligne de tirs des nains et ce qui semblait être une barge flottante chargée de caisses et de boites. Trois des ogrun, dans un héroïsme finalement inutile, chargèrent l’énorme bête de guerre gator, le tuant par de multiples frappes de leurs lourdes voulges. Les ogrun furent abattus quelques secondes plus tard par des hommes-gator et des coureurs de sang.

Il y avait énormément de corps dans l’eau maintenant que certains des hommes-gators s’étaient arrêtés pour prendre des trophées ou arracher des morceaux de chair à dévorer. Cela ralentissait considérablement leur progression et offrait aux nains le temps de se rassembler autour de l’esquif. Cependant, les nains avaient interrompu leur retraite et essayaient de sauver une partie de leur cargaison en déchargeant certaines caisses et en les transférant dans les bras des ogrun ou des farrow.

Helkara enfonça son bâton dans le dos d’un homme-gator mâchouillant un bras de nain arraché d’un cadavre flottant. « Bouge ! » Cria-t-elle, « Eux ! » L’homme-gator siffla, mais laissa tomber sa proie et obéit, se dirigeant vers une proie plus fraiche autour de l’esquif nain. Quelques autres encouragements de ses hommes permirent aux autres hommes-gator d’avancer une fois de plus, et elle les suivis de près, les poussant à poursuivre leur chemin grâce à son pouvoir mortitheurgique.

Garvak, le bokor, faisait les cent pas à côté d’Helkara et leva les griffes alors qu’il invoquait sa volonté pour jeter un sort. Elle sentit son pouvoir et compris instantanément qu’il allait accentuer la nature prédatrice des hommes-gator qu’elle affectait. Elle prêta son propre pouvoir au sort, s’assurant qu’il durait plus longtemps. Les coureurs de sang d’Helkara se déplaçaient rapidement sur les flancs des hommes-gator ; ils achevaient rapidement tous les nains encore vivant après la vague initiale.

Les nains étaient à une centaine de verges environ, et ils avaient maintenant abandonné l’esquif et se retiraient rapidement dans le marais. Ils ne tiraient plus avec leurs armes et semblaient être complètement concentrés sur la fuite, mais ils n’avaient pas abandonné les caisses et les boîtes qu’ils transportaient, et leur retraite était ridiculement lente.

Alors que les coureurs de sang s’approchaient de l’esquif et que les hommes-gator nageaient autour, Helkara que la cargaison avait été disposée d’une manière spécifique. Quatre grandes boîtes se trouvaient au centre de la barge, et le reste des boîtes et des caisses étaient disposées autour de celle-ci en un cercle grossier. De plus, ce qui semblait être un grand cylindre métallique avec une extrémité arrondie était coincé entre les caisses centrales, à peu près de quarante-cinq centimètres de long dépassant d’elles.

La disposition du cylindre métallique et des caisses fit soudainement tilt dans son esprit, envoyant une vague glaciale de terreur parcourir son corps. Cela se transforma en pure horreur quand l’un des nains se retourna soudainement et pointa son fusil sur l’esquif – qui était maintenant positionnée au centre des hommes-gator et des coureurs de sang.

Helkara ouvrit la bouche pour crier un avertissement, mais la détonation aiguë du fusil nain retentit avant qu’elle ne puisse prononcer un seul mot.

* * *

Corleg observa Vornek pointer sa carabine sur l’obus de l’Avalancheur coincé entre deux caisses de poudre explosive et retint son souffle. Le projectile était très peu visible, et l’esquif était facilement à cinquante verges. Il n’était pas sûr qu’elle exploserait si elle était touchée par une balle, et il était encore moins sûr que le plan de Vornek aurait l’effet escompté par le capitaine du Corps de Fusilier.

Ils avaient pris la cargaison la plus précieuse de l’esquif et placé des caisses d’armes – épées courtes, poignards et haches – autour de la poudre explosive. Dans un monde parfait, les armes agiraient comme des shrapnels mortels une fois que l’obus aurait explosé, amplifiant considérablement le rayon de destruction de la bombe.

Les hommes-gator et les skorne grouillaient maintenant autour de l’esquif, et Corleg entendit Vornek prendre une profonde respiration puis la relâcher lentement. Il vit le fusil s’écraser contre l’épaule du capitaine du Corps du Fusilier et entendit le craquement de la détonation, puis le monde s’est dissout dans le tonnerre et les flammes.

L’obus explosa, puis fit exploser la poudre explosive qui l’entourait. L’explosion secondaire fut un rugissement enveloppant que Corleg ressentit plus qu’il n’entendit ; l’onde de choc de l’explosion s’abattit sur Vornek et lui et les fit décoller de terre. Corleg s’écrasa dans la boue à 3 mètres de là, pour une fois reconnaissant d’être dans un marais.

Il commença à pleuvoir des morceaux de débris et des morceaux d’hommes-gator et de skorne, et Corleg vit l’un des Gardes des Forges tomber après avoir été frappé par un torse d’homme-gator sans membre. Il se leva et se retourna vers l’endroit où se trouvait l’esquif. La barge avait été complètement anéantie, et la plupart des hommes-gator et des skorne avaient tout simplement disparu – bien que leurs restes éparpillés, suspendus aux arbres, soient un rappel assez macabre.

Une poignée d’hommes-gator avaient survécu, y compris le bokor. Ces quelques chanceux avaient probablement été protégés de l’explosion par leurs compagnons. La cheffe skorne avait également survécu, et Corleg la regarda se relever, employant son bâton pour se tenir debout.

« Cela s’est bien passé », dit Vornek à voix haute en s’extrayant de la boue à la droite de Corleg. Le capitaine du Corps de Fusilier remua son doigt dans son oreille et secoua vigoureusement la tête.

« Ne vous méprenez pas, Vornek », commença Corleg. « Votre… plan… nous a sauvé la vie, et je suis reconnaissant, mais nous avons perdu plus de la moitié de notre cargaison. Je ne pense pas que le Seaforge voie cela comme le meilleur résultat. »

« Nous somme vivant ; nos ennemis sont morts. C’est à peu près tout ce qu’il y a de mieux », répondit Vornek en haussant les épaules. « Ces choses arrivent. Je suppose que le Seaforge sera heureux que nous ayons réussi à sauver quoi que ce soit. »

« Peut-être », répondit Corleg en soupirant. « Et maintenant ? »

« Petits boucliers, nous devons partir », dit soudainement Lersh, le chef des farrow. Le grand farrow était arrivé derrière eux. Lorsqu’ils se retournèrent au son de sa voix, il pointa son fusil sur le bokor homme-gator, se retirant rapidement avec la cheffe skorne et les hommes-gator survivants. « Celui-là appartient à Barnabas, ls plus grand guerrier gator.

Vornek grimaça. « Il y aura plus de gators sur le chemin, alors. » Il regarda en arrière dans la direction de l’ennemi qui battait en retraite et ajouta : « Au moins. »

Le farrow hocha la tête vigoureusement. « Plus de gators bientôt. Oui. Peut-être autres, aussi. »
« Très bien », dit Corleg. « Rassemblons ce que nous pouvons et sortons de ce marécage. »

Vornek fixa Lersh du regard. « Peux-tu nous conduire au fleuve ? Sans croiser le blocus khadoréen au nord de Corvis ? »

Lersh offrit au capitaine du Corps de Fusilier un sourire en coin. « Pas d’inquiétude, petits boucliers. Lersh connâit le chemin maintenant. Le fleuve est à l’est. Pas d’homme du Khador là-bas. Lersh n’a aucun doute cette fois. »

Source
« Modifié: 14 décembre 2020 à 23:32:01 par elric »
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Re : Bois d'Épines - Fortunes Capricieuses
« Réponse #1 le: 14 novembre 2020 à 22:12:44 »
MàJ

Chapitre 4
Citation de: Maître Yoda
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Re : Bois d'Épines - Fortunes Capricieuses
« Réponse #2 le: 14 novembre 2020 à 23:01:34 »
La suite ! La suite ! ;D
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Re : Bois d'Épines - Fortunes Capricieuses
« Réponse #3 le: 15 novembre 2020 à 20:03:23 »
Texte en entier
Bonne lecture.

Merci à Cyriss-Adept pour son aide.

La suite ! La suite ! ;D
...
Enfin, quand tu peux, hein... ;)

Pour ton plaisir Titi
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Re : Bois d'Épines - Fortunes Capricieuses
« Réponse #4 le: 15 novembre 2020 à 20:17:17 »
Merci ! :)
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