Auteur Sujet: Vilcornu  (Lu 3103 fois)

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Vilcornu
« le: 17 novembre 2020 à 22:26:00 »
Vilcornu

Par William Shick

Rorsh lança un regard noir au ciel brûlant de midi, concentrant chaque parcelle de méchanceté sur la lueur éblouissante cinglante. Face à un tel air renfrogné, n’importe quelle autre créature de Caen se serait repliée dans l’ombre, mais confiant que même Rorsh ne pouvait pas mettre sa menace à exécution, le soleil brillait d’autant plus.

Le farrow céda finalement avec un grognement mécontent et haussa les épaules, gêné sous son lourd manteau de cuir. Comme d’autres de son espèce, Rorsh n’avait jamais pensé que quelque chose d’aussi simple que le soleil pouvait lui causer un malaise, mais cette chaleur était bien au-delà de tout ce qu’il avait jamais connu. Il grogna en essayant de trouver une position qui ne frottait pas à vif son corps couvert de sueur.

Il maudit à nouveau d’avoir accepté cette mission pour l’autoproclamé « Seigneur Carver ». Dans les Marces Sanglantes, parcourant des lieues à travers un désert brûlant avec comme destination finale, un rocher géant dont aucun être vivant ne se souciait. Rorsh recentra son regard sur le puissant Vilcorné au lion, sa surface escarpée se terminant par un imposant sommet qui dominait le paysage environnant tel un tyran.

Il jugea que lui et ses bêtes de guerre étaient encore au mieux à trois jours de leur destination, même si l’intérêt que l’endroit avait pour son employeur actuel dépassait largement l’entendement de Rorsh. Il se souvenait du farrow infatué de lui-même jasant à propos d’os, d’augures et de signes. Quelque chose à propos d’un pouvoir antique et de sombres présages avait fait briller les yeux du Seigneur Carver comme ceux d’un voleur en présence d’une grande salle aux trésors.

Peut-être que s’il ne s’était pas enivré de l’alcool de grain ayant coulé librement cette nuit-là, il se souviendrait de quoi ce sanglant Urcaen Carver avait rabâché. Plus importnat encore, il aurait peut-être eu assez de bon sens pour rire au nez du Porteur de la Destruction la Plus Massive lorsqu’il lui avait proposé ce job – bien que cela se serait sans doute terminé par l’introduction de la puissante lame du roi des farrow, Main de Dieu, dans son crâne.

Au lieu de cela, il avait accepté de se rendre dans ce misérable désert et de repérer la région avant Carver et son équipe. Ce qu’il était censé trouver, eh bien, c’était juste une autre information ayant disparu avec l’arrivée de la gueule de bois.

Il se maudit alors et gratta un sabot désespérément dans le sable chaud. À ce stade, l’air frais du Bois d’Épines lui semblait bon, ou même le climat glacial du nord du Khador. Tout sauf cette intolérable chaleur, dans cet interminable désert, au service de l’insupportable autoproclamé roi des farrow.

Un cri de panique le ramena de sa torpeur de la scène de chaos devant lui. Le bruit du bois qui se fendille et se brise alors que ses deux sangliers fouillaient le butin de leur dernière embuscade céda la place à des lourds grognements et ébrouements. Il est clair qu’ils avaient trouvé quelque chose à leur goût. Rorsh pouvait sentir leur satisfaction grâce à son lien avec eux, le doux arôme de fruit frais faisant saliver sa bouche même s’il était loin du chariot qu’ils avaient défoncés. Sa puissante bête de guerre Brine avait déjà revendiqué le meilleur repas.

Rorsh était encore en train de s’habituer à ses nouvelles bêtes après n’avoir été lié à Brine si longtemps. Parfois, il trouvait leur esprit frustrant et difficile à lier ; à d’autres moments, comme maintenant, il se trouvait assailli par leurs pensées et leurs émotions. Jusqu’à présents, elles s’étaient montrés assez loyales et il l’avait eu aucun mal à les contrôler quand cela comptait le plus. Il devait admettre que leur présence avait été extrêmement utile au cours des dernières semaines de voyage, car elles lui avaient fourni d’énormes réserves de vitalité dans les quelques escarmouches que son groupe avait menées en chemin.

Il eut un sourire de contentement, testant la connexion qu’il avait avec elles. Elles étaient un cadeau de Carver. Merci, supposa-t-il, d’avoir accepté de participer à cette mission inutile. Les canons géants sur leur dos avaient été modifiés pour tirer des projectiles d’un potentiel explosif encore plus grand que ceux des sangliers canonniers standard, si répandus aujourd’hui dans les armées de Carver. Bien sûr, cette puissance avait un prix, comme toujours. Les charges de poudres plus lourdes utilisées dans les munitions spécialisées surchauffaient rapidement les canons et pouvaient infliger de graves brûlures aux bêtes. Et puis il y avait la question des obus eux-mêmes. Rorsh préférait voyager léger et Carver n’avait pas été disposé à fournir des chariots de ravitaillement, de sorte qu’il n’avait encore autorisé les sangliers artilleurs à employer leurs nouvelles armes.

Pas besoin de gaspiller une bonne carte jusqu’à ce que vous en ayez réellement besoin.

Tandis que les deux sangliers artilleurs se contentaient des caisses de produits, Rorsh se tourna vers le survivant humain dont les cris de panique l’avaient arraché à son combat contre le soleil brûlant. La jambe de l’homme avait été cassée là où ma charrette était tombée sur lui après que Brine l’ait percuté, et il se débattait maintenant, piégé et impuissant, tandis que la puissante bête de guerre farrow se nourrissait de la chair des autres marchands. Du sang s’accumulait autour du museau et des défenses de Brine, donnant une apparence encore plus effrayante à l’énorme bête. Bien qu’ayant déjà consommé près de quatre hommes, la faim brûlait toujours dans les yeux de Brine – des yeux qui fixaient maintenant le marchand survivant.

« S’il vous plaît ! Aie pitié ! » Les mains s’accorchèrent au manteau de Rorsh, ce qui frotta le cuir épais sur sa chair douloureuse. « Ne laissez pas cette chose me manger, je vous en supplie ! »

Il y eut un craquement bruyant alors que Brine engloutissait la dernière jambe de son repas actuel, suivi d’un claquement de lèvres humide, et d’une déglutition presque comique. Comique, supposait Rorsh, pour tout le monde sauf l’humain piégé.

Une fois les caisses de fruits et de légumes terminées, les deux sangliers artilleurs se déplacèrent, un jus collant s’écoulant de leur museau. Chacun d’eux avait la même apparence que Brine. Rorsh savait qu’un porc ne se nourrissait pas uniquement de fruits. C’était, après tour, une espèce complexe.

Brine baissa la tête et fixa les deux bêtes de guerre légères avec un regard glacial, un grognement guttural émanant de sa gorge. Les deux sangliers s’arrêtèrent mais ne reculèrent pas.

Un ordre mental rapide et décisif de Rorsh mit fin au défi de Brine. Vous partagez celui-ci. Rappelez-vous, nous sommes une grande et heureuse famille maintenant.

Il sentit Brine commencer à résister, mais quand Rorch augmenta la pression de son ordre mental, la bête de guerre recula à contrecœur, levant son museau ensanglanté et laissant échapper une bouffée chargée de viande pourrie alors que ses épaules s’affaissaient comme celle d’un enfant irritable qui sait qu’il n’arriverait pas à ses fins.

Les yeux de l’homme s’écarquillèrent frénétiquement entre Brine et les deux petites guerres. « S’il vous plaît, ne faites pas ça ! » Il se mit à sangloter de terreur.

Rorsh le regarda fixement et lui fit un sourire malicieux en allumant un cigare provenant de la poche intérieure de son manteau. Il tira une bouffée savourant le goût amer du tabac. Il secoua la tête vers les bêtes salivantes et dit simplement : « Des bouches à nourir. Tu comprends. »

Alors que les bêtes de guerre entamèrent leur repas hurlant, Rorsh fixa les sommets escarpés du Vilcornu, tirant profondément sur son cigare. Bientôt, pensa-t-il, envisageant déjà d’être de retour dans la fraîcheur du Bois d’Épines. Bientôt.

Alors qu’ils s’approchaient de la base de l’imposant Vilcornu, Rorsh mâchouillait le cigare dans bouche. Il pouvait sentir l’agitation de Brine à la vue de ce qui se passait en face. Devant la base de la montagne se dressait un camp en entier. Les grandes étendues de tissu rouge, doré et noir suspendues au-dessus du sol par de longs piquets marquaient sans équivoque le camp comme étant skorne.

Rorsh maudit sa chance en déplaçant sa peau à vif sous son lourd manteau. Rien n’est jamais aussi simple qu’il n’y paraît. Mais on ne fait fortune simplement.

Resserrant sa prise mentale sur ses bêtes de guerre, Rorsh s’avança vers le camp, agitant un foulard blanc qu’il avait tiré d’une des nombreuses poches de son manteau. Il se renfrogna en voyant que le tissu était tellement maculé de crasse et de sang qu’il aurait tout aussi bien pu agiter un membre ensanglanté.

Il s’avança en essayant de paraître aussi peu menaçant que possible alors qu’il était entouré de trois énormes sangliers tiré d’un conte grymkin cauchemardesque. Il ne fallut pas longtemps à un guetteur pour remarquer la joyeuse bande et donner l’alarme. Rorsh dû admettre que les orientaux étaient efficaces lorsqu’ils se rassemblèrent pour défendre leur camp. Il s’arrêta juste hors de portée des écorcheurs et cria au skorne agité : « Parlez au chef. Bonne affaire pour lui ! »

Rorsh retint son souffle alors qu’il regardait son message se propager le long de la ligne skorne. Il espérait que sa compréhension imparfaite de la langue ne terminerait pas avec la décomposition de son corps sous ce soleil brûlant. Les skorne n’avaient pas l’habitude de converser avec des étrangers.

Il continua à calmer l’agitation de Brine, mais il était à deux doigts de déclencher la pleine puissance des canons de ses sangliers artilleurs si les choses tournaient mal. Il poussa un soupir alors qu’un guerrier skorne perçait les rangs, son énorme armure cataphractaire montée de puissantes cornes, une hallebarde de méchante apparence tenue lâchement en main. Légèrement derrière le cataphracte, un skorne agile, le visage caché derrière un masque déformé de doloriste. Contrairement aux doloristes que Rorsh avait déjà vu, celui-ci portait une étrange arme d’hast avec une sorte de griffe à une extrémité. Dans son autre main, il tenait une chaîne en fer attachée à une misérable créature que Rorsh reconnut comme étant un bébé titan.

Le tyran skorne regarda les intrus avec désinvolture : « Vous avez mon attention. »

Rorsh étira son coup comme s’il n’avait aucun souci à se faire, prenant son temps avant de répondre : « Vous payez. Moi et les miens tuons pour vous. » Il fixa le skorne dans les yeux, les dents légèrement dénudées.

Le doloriste avec son étrange arme d’hast cria quelque chose d’incompréhensible, mais la menace était suffisamment claire. Les skorne n’étaient pas connus pour louer des choses qu’ils pouvaient simplement asservir. Les paroles du doloriste avaient presque certainement réitéré ce fait.

Rorsh détourna le regard du tyran et se tourna vers le doloriste. Parlant en farrow, il dit : « Vous pourriez essayer. » Il haussa les épaules à ses bêtes de guerre et eut un large sourire malveillant. « Mais mes amis sont plus grands que les vôtres. »

Le farrow sentit une morsure d’acier froid dans sa chair lorsque l’étrange arme d’hast se referma autour de son coup. Apparemment, ce skorne pouvait se déplacer beaucoup plus vite que ce que Rorsh croyait. De toute évidence, son importance était passée même si les paroles du farrow ne l’avaient pas été. Le visage masqué du doloriste était si proche du sien qu’il pouvait sentir la douce haleine maladive du skorne. « Un coup de poignet et tu es de la viande pour tes porcs ! » Il fut surpris d’entendre les mots parfaitement grogner en farrow, mais il ne laissa jamais le sourire quitter son visage.

Sentant Brine proche du point de rupture, Rorsh imposa sa volonté sur son compagnon. Une crise maintenant serait très malheureuse pour tous.

Rorsh ne dit rien. Il fit simplement un geste avec ses yeux d’acier au doloriste de regarder e bas pour remarquer que dans sa main il tenait un bâton de dynamite, la mèche brûlant déjà. « Me voici, tout amical, et vous allez tout gâcher », grogna-t-il dans sa barbe.

« Assez ! » La voix du tyran faisant retentir le mot skorne à travers les sables stériles fit que même Brine sursauta. Peut-être n’était-il pas content d’être exclu de la conversation. Il regarda les puissantes bêtes de guerre de Rorsh de haut en bas avant de prononcer en skorne : « Quel est ton prix, farrow ? »

Rorsh lécha ses lèvres desséchées. « Mille, monnaie jaune. Et de la nourriture pour moi et mes bêtes. »

« Trois cents », répondit le tyran en le regardant froidement.

« Huit. »

« Quatre. »

Rorsh baissa les yeux sur la mèche. Il ne leur restait que quelques secondes avant qu’il ne doive passer au plan B – un plan qui impliquait une très désagréable explosion.

« Cinq cents », grogna le farrow.

Le tyran fit une longue pause avant de répondre. « Accepté. »

Rorsh sourit en éteignant la mèche brûlante avec ses doigts calleux. Deux jours de paie pour un emploi. Peut-être que le désert n’était pas si mal après tout.

* * *

Rorsh gloussa alors qu’il allumait un autre bâton de dynamite et le lançait dans les rangs de Gardien du Temple de la Flamme approchant de la ligne de front skorne. Le bâton roula sur le sable chaud du désert et explosa bien derrière les solides boucliers des guerriers du Protectorat. Nombre d’entre eux tombèrent, des taches rouges fleurissant sur plusieurs tuniques blanches.

Avant que les autres ne puissent reprendre pied, Rorsh envoya un ordre mental à ses sangliers artilleurs. L’odeur de chair de porc brûlée remplit ses narines, ce qui provoqua des gargouillis de faim alors que le duo envoyait deux salves mortellement surchargées dans les Gardiens de la Flamme vacillant.

Rorsh alluma un autre cigare tout en touchant l’esprit de Brine, libérant toutes les contraintes mentales qu’il avait mises en place. L’énorme bête de guerre poussa un hurlement de rage et chargea en avant dans un Pénitant fumant. Le lance-flammes du warjack projeta un liquide brûlant sur Brine, mais la rage de la bête aveugla la douleur. Avec une force fracassante, il percuta le ‘jack léger, ses massives cornes l’arrachant du sol. Un poing dévastateur suivit d’un autre alors que Brine défonçait le blindage et déchirait les membres du warjack brisé.

Les troupes du Protectorat étaient venues en force à la base du puissant Vilcornu il y a trois jours, à la recherche de quelque chose au milieu des pics escarpés et des grottes. Ce qu’ils voulaient, Rorsh ne pouvait que le deviner, mais de ses rapports avec le Protectorat, il savait qu’ils avaient un penchant pour les ruines et les textes qui s’effritent – exactement le genre de chose qu’une personne pourrait trouver dans une ancienne montagne de roche comme le Vilcornu.

Ses nouveaux employeurs cherchaient leurs propres trophées, enterrés quelque part dans le noyau rocheux du Vilcornu. Rorsh ne s’était pas soucié de leur demander ce qui les avait amenés ici, et ie nui lui aurait probablement pas révélé. Il savait seulement qu’il y avait trop d’intérêt pour ce tas de cailloux sans valeur. Pourtant, aussi longtemps qu’ils étaient ici, il était sûr de trouver du travail sans soucis.

Brine tourna son regard vers le dernier Gardien de la Flamme. Rorsh ferma les yeux en tirant une longue bouffée de son doux cigare et écouta le bruit des os croquer dans la massive mâchoire du cochon. Il sourit en sentant la poussée de puissance le remplir, puisant la force de ses bêtes de guerre au moment où il soufflait la fumée du cigare. Au début, il avait été difficile de gérer la puissance de trois bêtes distinctes, mais Rorsh avait été ravi de la rapidité avec laquelle il avait maîtrisé le délicat exercice d’équilibre qui lui était demandé.

Rorsh regarda les lignes du Protectorat se rétablir après le premier assaut. Sue la base de la taille de la force déployée devant les lignes skorne, cette première attaque avait simplement été une attaque exploratoire pour évaluer la force de l’adversaire. Maintenant, le réel combat débutait.

Des rangs de chevaliers errants dans une armure blanche étincelante avancèrent avec des boucliers tenus haut. Derrière eux avançaient plus de Gardien de la Flamme, leurs grands boucliers serrés l’un contre l’autre, et des fanatiques légèrement vêtus couraient parmi le groupe blanc de soldats comme des insectes sur un terrier. Les warjacks interclés dans leurs lignes envoyaient des panaches de fumée peignant des lignes noires à travers le ciel. Rorsh pouvait voir plusieurs Croisés, ainsi que d’autres Pénitents et plusieurs Vigilants, leurs puissants poings-boucliers créant un solide mur d’armures.

Il entendit un bruit sourd par-derrière alors que les skorne lançait de grosses boules explosives à l’aide de leurs catapultes. Les projectiles s’écrasèrent sur les Vigilants, les baignant dans le feu mais griffant à peine leurs boucliers blancs polis. Rorsh s’approcha et se prépara à ajouter ses sangliers artilleurs à la ligne de tir skorne. Il trouva une place un peu derrière un troupeau de farrow brigands réduits en esclavage, que le chef de corvée doloriste Morrjkar commandait sévèrement. Une fumée âcre s’échappait de leurs fusils en fonte brute alors qu’ils tiraient sur les lignes du Protectorat, bien qu’ils soient clairement hors de portées.

Rorsh regarda impassiblement ses camarades farrow se jeter en avant dans l’implacable mur blanc. La plupart furent abattus sous une grêle de carreaux d’arbalètes des errants, mais quelques-uns entrèrent en contact et causèrent un peu de ravages avant d’être eux-mêmes brutalement abattus. La honte. J’aurais pu en employer quelques-uns pour bloquer moi-même certaine balles.

Le commandant skorne cria des ordres et une ligne d’écorcheurs venator se déplacèrent avança, leurs armes sifflant la mort alors qu’elles propulsaient une cruelle salve dans les forces du Protectorat avançant. Les zélotes hurlèrent et tombèrent en serrant leurs blessures, tandis que les errants employèrent leurs bouciers pour se protéger du plus gros des aiguilles arrivant. Rorsh donna des ordres mentaux et les canons des sangliers artilleurs rugirent à nouveau, envoyant des explosions mortelles dans les rangs des chevaliers. Ses lèvres se recourbèrent en un sourire sauvage alors que les sangliers rechargeaient leurs canons. Il laissa son esprit se glisser à nouveau dans celui de Brine, savourant le familier sentiment du désir de bataille de la bête de guerre. Bientôt, mon vieil ami.

Les lignes du Protectorat rompirent les rangs et commencèrent à charger la ligne rouge de guerriers skorne. Les prétoriens rencontrèrent les Gardiens de la Flamme alors que les lances et les boucliers se heurtèrent aux doubles lames. Rorsh ordonna à ses sangliers artilleurs de tirer sur un imposant Croisé, leur permettant ainsi de donner à leurs explosions une force encore plus mortelle.

Les obus creusèrent de grands trous dans la machine, détachant un bras et paralysant les deux jambes. Rorsh visa et tira sur le warjack avec son fusil farrow à levier sous garde avant de relâcher Brine de sa laisse mentale et de se précipiter avec lui dans le chaos tourbillonnant.

La mêlée était une mer brutale de corps armuré, les forces s’affrontant comme une avalanche se rencontrant dans une vallée. Rorsh pataugea dans la foule, son hachoir tranchant les armures et les chairs avec facilité, savourant les doux jets de sang cuivré de ses mortelles œuvres. Il puisa dans la fureur de Brine et la force des sangliers artilleurs pour devenir un vortex de destruction au milieu du chaos.

La lame d’un errant glissa sous sa garde, coupant la chair explosée. Rorsh envoya immédiatement la blessure à l’un de ses sangliers artilleurs et une grande entaille apparu dans la peau de la créature. Rorsh avait a peine fini de s’occuper de l’errant qu’une lance lui transperçait la cuisse, déchirant la chair tandis que le fer de lance brûlant cuisait la viande depuis l’os.

Rorsh transmit à nouveau la blessure à ses bêtes de guerre mais décida qu’il était trop vulnérable au milieu du violent corps à corps des combattants. Il enflamma un bâton de dynamite et le jeta au sol. Les quelques guerriers farrow ayant vu ce qu’il avait fait essayèrent de s’éloigner du mortel explosif mais furent bloquer par des camarades derrière eux.

Rorsh s’échappa avant que la dynamite n’explose, son souffle tuant ses ennemis du Protectorat et les alliés skorne. Une fois libéré de la bousculade du combat, il fit le point sur la situation.

La Bataille faisait rage autour de lui, aucun des deux camps n’ayant le dessus, mais le nombre favorisait clairement le Protectorat. Brine traçait un sanglant sillon de destruction à travers les lignes du Protectorat, et Rorsh réalisa avec une certaine crainte que son compagnon s’était trop éloigné, hors de portée mentale.

Rorsh était sur le pont de siffler pour que Brine revienne quand il vit un des Vigilants foncer sur sa position. Avec un flot de puissance arcanique, il transforma le sol autour de lui en boue avant d’ordonner à ses sangliers artilleurs d’intercepter le ‘jack chargeant. Les pieds du Vigilant glissèrent sur le sol meuble, interrompant l’élan de sa charge alors que les deux sangliers artilleurs s’abattaient sur lui. Satisfait que le menace était géré. Rorsh se retourna pour rappeler Brine.

Il entendit deux puissants coups de poing frappant la chair, suivi d’un souffle de vent avant qu’une force terrible ne le fasse tomber. Luttant pour reprendre son souffle, il sentit un poids écrasant sur sa poitrine et se rendit compte que le corps brisé d’un sanglier artilleur s’était écrasé sur lui, forçant l’air à sortir de ses poumons. J’ai toujours su que ce moulin à paroles de Carver serait ma mort.

Rorsh poussa sur le tas de chair, essayant de se libérer du poids étouffant. Chaque effort expulsait un peu plus d’air de ses poumons brûlants. Alors qu’il prenait une dernière respiration, sa vision se brouilla et l’obscurité le rattrapa.

* * *

L’agréable odeur d’une viande en cuisson s’inflitra dans les narines de Rorsh, et son estomac gargouilla. Il tenta de se relever pour découvrir la source de ce séduisant arôme, mais ses membres ne répondirent pas. L’odeur délicieuse se transforma en une odeur de carboniser, et il commença à se débattre et à hurler frénétiquement alors qu’une douleur incandescente transperçait son corps.

« Bien. Notre invité est réveillé.’

Rorsh cligna des yeux, et la lueur rouge des charbons ardents dans une lourde tente prit lentement forme. Un scrutateur masqué se tenait devant lui, tenant un tison ardent. De la fumée s’échappait toujours des morceaux qui y étaient attachés.

Des morceaux de ma chair.

Rorsh grogna et se tordit les poignets dans les liens de fer. Il était fermement attaché à la table du scrutateur. Plusieurs assistants en robe sacerdotale se précipitèrent préparant divers instrument et scandant des prières basses à leur divinité. Deux chevaliers exemplaires, lourdement armés, veillaient à l’entrée de la tente, leurs casques dorés dissimulant leurs visages. Au moins, il parlait couramment la langue humaine, si tant l’homme tenait à parler.

Le scrutateur enfonça le tison dans sa poitrine exposée, et Rorsh poussa à nouveau un hurlement. Il sentit un liquide cuivré dans sa bouche et su qu’il s’était mordu la joue. Il fixa d’un regard malveillant le masque sans expression du scrutateur. « C’est pas vraiment comme ça que je traiterai un invité. » Il ricana à sa blague à travers ses yeux larmoyants.

La voix du scrutateur retentit étrangement à travers son masque doré lorsqu’il dit : « L’unique raison pour laquelle tu n’as pas encore été immolé par le feu sacré est que j’ai des questions. Des questions qui nécessitent des réponses. Donne-les-moi et la douleur s’arrêtera. » Il s’arrêta alors qu’il s’emparait d’un autre tison d’un préposé agenouillé. « Ne le fais pas, et je te promets que l’agonie de ta chair impure sera sans fin. »

Le scrutateur attendit une réponse, mais Rorsh en avait déjà fini avec la conversation. Il savait très que quoi qu’il dise ou ne dise pas importait peu. Il se mit à la recherche de Brine, tâtonnant désespérément pour trouver le lien familier et le pouvoir qu’il détenait. Mais il ne ressentit rien d’autre que la douleur de sa chair brûlante lorsque le scrutateur reprit sa sainte œuvre.

* * *

Brine errait, perdu et confus. Son esprit empressé de comprendre ce qui s’était passé. Il s’était repu de la chair de ses ennemis, se délectant de leur terreur alors que le sang chaud coulait dans sa gorge et que son odeur enivrante emplissait ses naseaux. Puis tout était devenu vide. Rorsh avait disparu au milieu de la bataille. Il avait laissé Brine seul.

Dans sa confusion, Brine s’était déchaîné dans une rage qui ne connaissait aucune limite. Il n’y avait aucun ami, aucun ennemi, seulement le besoin de ressentir à nouveau la réconfortante connexion avec son maître.

Lorsque la bataille pris fin. Brine s’était simplement assis et avait attendu le retour de Rorsh. Il n’avait même pas eu le désir de se régaler des monticules de délicieuses chairs qui l’entouraient. L s’était juste assis et attendait.

C’est au milieu des morts que Brine avait ressenti un tintement au fond de son esprit. Cela l’avait éloigné du bord de son noir désespoir de perdre Rorsh. Il s’était senti obligé de le suivre. Pour des raisons qu’il ne comprit pas, Brine se leva de son macabre couchage et commença à marcher.

Le sentiment devenait plus fort à chaque pas. Il y était presque maintenant. L’excitation montait en lui lorsqu’il sentit l’esprit de Rorsh au loin. Il renifla d’anticipation lorsqu’il aperçut enfin des feux de camp et des tentes devant lui. Ces tentes contenaient Rorsh. Grâce à son faible lien avec son maître, il put sentit que Rorsh souffrait. Les tentes faisaient mal à son maître. La rage enfla en lui à cette pensée. Il récupérait Rorsh et toutes les tentes du monde ne l’arrêteraient pas.

Rorsh était haletant, luttant contre la douleur menaçant de le consumer. Le scrutateur babillait sur les surs les droits anciens et les lieux de pouvoir et de destin prédit. Rorsh avait cessé de prêter attention aux propos de l’homme. Il était juste heureux qu’en ce moment l’homme semble aimer davantage exercer sa voix que le tison sur son corps. Il n’était pas sûr de pouvoir en supporter plus.

Peu à peu, il prit conscience d’une présence familière chatouillant au fond de son esprit. Elle était faible, mais devenait inexorablement plus puissante.

Brine !

Le simple fait de savoir que Brine était vivant rempli Rorsh d’une force nouvelle. Il se banda contre les liens et le scrutateur stoppa son discours. « Tu es déjà prêt à parler, farrow ? »
Rorsh recourba ses lèvres dans un demi-sourire sauvage et répondit à voix basse : Je vais te dire. Laisse-moi partir, et j’oublierai tout ça. »

Le scrutateur grogna : « Espèce de moins que rien ! Je vais- » Une alarme provenant de l’extérieur de la tente le stoppa. « Toi ! », dit-il en attrapant l’un des prêtres. « Va voir ce qu’il se passe. Vite ! »

L’homme s’inclina bas et se précipita hors de la tente. Les gardes exemplaires ne bougèrent même pas quand il passa.

« Décide-toi », grogna Rorsh en tendant son esprit vers Brine. « Le deal n’est pas éternel. »

* * *

Brine écrasa les hommes sous ses poings et fit voler leurs corps à grands coups de défenses. Il pouvait ressentit l’appel de Rorsh, guidant Brine vers lui. Il exigeait du sang.
Brine aimait le sang.

Il trépigna et renâcla alors que ses muscles se bandaient. Tel un éclair, il bondit en avant, tête baissée, dispersant les hommes comme des feuilles dans le vent. Rorsh lui parlait à travers leur lien, l’aiguillonnant à continuer. Brine ne pensait qu’à Rorsh.
Bientôt, il serait à nouveau avec son maître.

* * *

Les bruits de la bataille à l’extérieur détournaient l’attention du scrutateur de Rorsh pour le moment. Temps que le farrow avait prévu d’employer à bon escient.

Brine était suffisamment proche maintenant que Rorsh sentit un déluge familier de force à travers leur lien mental. Il s’abreuva comme un homme mourant de soif avale de l’eau fraîche. Ses blessures commencèrent à se refermer, les brûlures redevenir des chairs roses. Il banda ses muscles contre les entraves de la table du scrutateur et les sentit commencer à céder. Il puisa davantage de force dans Brine et essaya à nouveau. Ses muscles se gonflèrent et les bandes de métal rompirent.

Voyons maintenant ce que cet imbécile masqué a à dire sur son manque d’hospitalité.

Le scrutateur se retourna juste à temps pour voir Rorsh se libérer et appela ses gardes. Avant même qu’ils ne puissent sortir de leur veille impassible, les formes des deux gardes s’envolèrent dans al tente avec un impact mortel, écrasant le scrutateur stupéfait et le piégeant sous leur masse.

Brine se tenait à l’ouverture de la tente, frémissant de la violence qu’il venait d’exercer. Rorsh enfila son lourd manteau de cuir, rengaina ses armes et se dirigea avec désinvolture vers son grand compagnon, son ami le plus fidèle.

« Je savais que tu y arriverais. » Il tapota Brine sue le cou, puis se pencha pour murmurer de façon menaçante : « La prochaine fois, ne sois pas si long. »

Brine renâcla à nouveau, et Rorsh tourna son attention vers le scrutateur luttant pour se libérer des corps des exemplaires morts. Le farrow grogna, puis attrapa le tison ayant cuit sa chair et le porta jusqu’au brasero. Il maintint le tison sur les charbons ardents, tout en fixant le scrutateur pendant ce temps. Alors qu’il se déplaçait avec le tison brûlant, l’homme cessa de repousser les corps qui le coinçait.

Rorsh se pencha et retira le masque du scrutateur.

À son crédit, le visage de l’homme demeurait aussi impassible que le masque qu’il portait, alors même que Rorsh soulevait le tison chauffé à blanc et le tenait à quelques centimètres de sa peau blanchâtre. Au bout d’un moment, le farrow grogna et se leva. Avec beaucoup de soin, il sortit un bâton de dynamite de la proche de son manteau et plaça la mèche sur le tison jusqu’à ce qu’elle s’enflamme.

« Vous auriez dû accepter mon deal. Il montra les dents dans un méchant sourire alors qu’il laissait tomber la dynamite allumée près du corps coincé du scrutateur.

Il regarda le tison, puis sortit un nouveau cigare et l’alluma avec le métal chaud. Il aspira la fumée profondément, souriant en savourant le goût. Puis il se retourna et se dirigea vers l’obscurité avec Brine sur ses talons.

Rorsh souriait toujours lorsque l’explosion illumina la nuit.

* * *

Rorsh regardait le soleil brûlant, un sourire satisfait sur son visage alors qu’il se prélassait à l’ombre du puissant Vilcornu. Brine se reposait à quelques pas de là, son esprit endormi était un fouillis d’émotion et d’images alors qu’il rêvait. Rorsh ferma les yeux et laissa la connexion le submerger à nouveau. Depuis sa nuit dans le camp du Protectorat, il se sentait tellement plus doux.

Il avait perdu les deux sangliers artilleurs, mais il trouva que cela ne le dérangeait pas beaucoup. Moins de bouches à nourrir. De plus, il doutait qu’il soit difficile de convaincre Carver de lui en prêter quelques autres.

Même penser à Carver ne chassa pas le sourire du farrow. Le roi autoproclamé des farrow avait le don de se faire des ennemis – et un chef avec des ennemis avait beaucoup de travail pour des personnes comme Rorsh.

Le bruit d’une caravane qui approchait tira Rorsh de son agréable transe. Il zieuta au loin. Elle était légèrement gardée, tout comme les trois autres qui étaient passées par là ces derniers jours.

Rorsh réveilla Brine alors que le premier chariot traversait la zone d’explosion de la dynamite que Rorsh avait enfouie dans le sable. Pour un bout de roche cuit par le soleil, le Vilcornu avait quelque chose d’important tout d’un coup. Merde si Rorsh savait quoi, mais il ne se souciait jamais vraiment de la situation dans son ensemble de toute façon.

Il souleva son fusil farrow et tira sur le bout de mèche légèrement exposé du bâton de dynamite. De plus, un endroit avec des problèmes est l’endroit idéal pour des farrow comme moi. Et il est certain qu’il y a un tas d’ennuis qui se préparent ici.

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« Modifié: 16 décembre 2020 à 23:00:34 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

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Re : Vilcornu
« Réponse #1 le: 16 décembre 2020 à 23:03:52 »
Bonne lecture  :)

Merci à Cyriss-Adept pour son aide
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

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Re : Vilcornu
« Réponse #2 le: 17 décembre 2020 à 00:05:35 »
Merci pour la traduction ! :)
"Bon bin, plus qu'à attendre de voir à quoi va ressembler le futur Cygnar..."