Auteur Sujet: Roman - Convergence Sombre  (Lu 4701 fois)

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Roman - Convergence Sombre
« le: 11 octobre 2022 à 22:46:31 »
CONVERGENCE SOMBRE

DAVE GROSS

Pour R. Scott Taylor, qui a ouvert la voie.

LA PREMIÈRE HARMONIQUE
LA SECONDE HARMONIQUE
LA TROISIÈME HARMONIQUE
LA QUATRIÈME HARMONIQUE
LA CINQUIÈME HARMONIQUE
LA SIXIÈME HARMONIQUE
LA SEPTIÈME HARMONIQUE
LA HUITIÈME HARMONIQUE
LA NEUVIÈME HARMONIQUE



« Modifié: 26 juin 2023 à 13:53:14 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Hors ligne elric

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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #1 le: 11 octobre 2022 à 22:59:28 »
LA PREMIÈRE HARMONIQUE

La précision est le théorème d’ouverture de la preuve de la perfection.

Nemo

Le chariot grinça lorsque l’équipe le tracta le long du chemin boueux serpentant au sud du Fleuve de la Langue du Dragon. Les chevaux renâclaient des panaches de brume dans l’air frais de l’automne. Deux lanternes à moitiés closes brillait sur les montants avant du chariot, de chaque côté du siège du conducteur. Leur lueur jaunâtre dépassait juste les sabots des chevaux de tête, éclairant à peine les branches sans feuilles des bois environnants.

Des bâches en toile couvraient la volumineuse cargaison du chariot, à l’exception d’un membre mékanique géant posé sur le dessus. La lumière de la lanterne scintillait sur les engrenages en laiton reliant les extrémités supérieures et inférieures du bras en acier et en chrome. Une double tenaille formait une main griffue à une extrémité, tandis qu’un reste d’engrenages et d’axes mutilés s’élevait de l’autre.

Sur le siège haut du conducteur étaient assis deux imposants personnages, dont les capuches étaient rabattues sur des visages masqués par des écharpes. À travers la laine, le conducteur sifflait « La Dernière Jeune Fille de Caspia » alors qu’il tenait les rênes sans les serrer dans des mains enveloppées de gants d’acier bleu. Les passager était assis, silencieux et immobile, à l’exception des bousculades lorsque les roues du chariot plongeaient les ornières et rebondissaient sur les racines.

Le conducteur écarquilla les yeux lorsqu’ils aperçut quelque chose bouger sur la route devant lui. Il cessa de siffler.

« Euh, oh. »

Avec un bruit d’engrenages, de lumières bleues et blanches apparurent sur le chemin devant le chariot, se déplaçant en deux formes distinctes. Deux formes humanoïdes s’avancèrent, des panneaux lumineux placés dans leurs jambes, leurs bras et leur torse. Sur chaque tête brillait un seul œil ne clignant pas, plus brillant que toutes les autres lumières sur leur corps sauf une, une icône stylisée d’un visage de femme sur chaque poitrine.

Le conducteur freina les chevaux alors que six autres personnages s’avançaient sur le chemin du chariot. Les intrus restaient à dix verges, reculant pour maintenir leur distance tandis que le chariot ralentissait et s’arrêtait.

« Qui est là ? » Le conducteur ouvris les volets de la lanterne la plus proche. La lumière éclaira les corps en acier des intrus.

Ils ressemblaient à des armures fantaisistes habitées non pas par des hommes mais par des mécanismes en laiton. De lourdes lames en acier jaillissaient du dos de leur main droite, une batterie compacte de six canons d’armes à feu sur la gauche. Ils levèrent leurs bras gauches à l’unisson, les pointant tels des pistolets vers le conducteur et son passager.

« Halte ! » Cria une voix plate et mékanique.

« Je viens de le faire », déclara le conducteur. « Vous pouvez voir que je ne veux pas d’ennuis ». Sa voix résonnait profondément et en sourdine, comme si elle sortait de l’intérieur d’un casque en acier. Il se tourna vers le bruit de ressorts hélicoïdaux et de pas lourds venant de derrière le chariot.

Une énorme machine émergea des bois pour bloquer sa retraite. À chaque pas de ses quatre pattes de crustacés, ses mécanismes internes vrombissaient et cliquetaient. La lumière d’une lanterne réchauffait sa surface chromée tandis qu’elle tournait son torse ovoïde pour garder l’équipement sur son épaule droite dirigé vers le conducteur. Un support de lames de scie aiguisées comme des rasoirs alimentait un compartiment grinçant à l’intérieur de l’engin. À l’extrémité gauche, une paire symétrique de lourdes pinces se serrait et desserrait – une version opérationnelle du bras allongé dans le chariot.

« Descendez », dit l’un des soldats mécanique. La teneur de sa voix était la même que celle du premier intervenant, mais sa cadence différait. « Ne faites aucun mouvement brusque ».

Le conducteur enroula les rênes autour du frein et leva ses mains armurées. « Je vous promets que vous n’aurez aucun problème avec moi ».

Au moment où le conducteur prononçait la phrase code, le Général Artificier Sebastian Nemo émergea de l’arbre où il était caché. Il appuya sur un interrupteur sur le côté de son armure-tempête. Un bourdonnement sourd s’éleva jusqu’à un gémissement aigu alors que des éclairs scintillait sur les bobines galvaniques de son dos. Des langues d’électricité mettaient en relief les branches nues des arbres dans les cieux noirs. Les cheveux blancs de Nemo flottaient sur le champ statique, ses yeux bleus s’illuminant à mesure que la charge s’accroissait.

Au même moment, cinq lourdes lames crépitèrent d’éclairs à côté de lui. Six soldats à l’armure bleue sortirent de la cachette du fossé camouflé, les feuilles sèches bruissant alors qu’ils se  glissaient de sous les bâches.

Juste à côté du chemin, derrière le chariot, la Chasseuse de Tempête Caitlin Finch et une autre demi-douzaine de Lames-Tempête apparurent. Les hommes tenaient de lourds lanceurs-tempête à leur taille, les chambres-tempête grésillant alors que les bobines des canons brillaient de plus en plus.

Un éclair blanc et brillant s’éleva dans le septentrion. Un instant plus tard, un violent impact secoua le sol, suivi d’un autre. Un rythme qui s’accélérait progressivement remonta progressivement le chemin derrière le chariot.

Le conducteur du chariot haussa les épaules, les mains levées, et s’adressa aux intrus. « Je vais tenir ma promesse, les gars, mais je ne peux pas parler pour les autres ».

« Baissez vos armes et rendez-vous », dit Nemo. Il activa son accumulateur-tempête. La foudre bondit entre l’arme et les bobines voltaïques de son armure.

« Il veut dire vous », déclara le conducteur. Il pointa un doigt d’acier vers les soldats mécaniques tout en gardant les mains levées.

La moitié des soldats mécaniques tirèrent sur le chariot.

De fins projectiles sortirent des batteries situés sur le dos de leurs mains. Ils se brisèrent pour former des douzaines de petits missiles qui déferlèrent sur leurs cibles.

Le conducteur couvrit son visage avec ses deux gantelets et s’agenouilla, présentant la plus petite cible possible. Les projectiles tirèrent sur sa cape et crachèrent des étincelles sur son armure alors qu’ils formaient un nuage bourdonnant autour de lui. Debout sur le siège du conducteur, la tête du passager recula brusquement. Son corps glissa latéralement sur le siège et sursauta alors que l’essaim continuait de ravager son cadavre.

Les soldats mécaniques restants se tournèrent vers Nemo. Avant qu’ils ne puissent tirer, un cercle de runes bleue-blanche apparut autour de sa main tendue. Trois arcs blancs s’élancèrent pour frapper leurs corps mékaniques. Simultanément, cinq autres jaillirent des glaives-tempête pour électrocuter et brûler les soldats mécaniques. Leurs corps mécaniques se tordirent avec des spasmes avant de s’écraser sur le sol.

À l’arrière du chariot, le warjack ennemis se tourna pour viser Nemo, apparemment inconscient de la lumière et du tonnerre s’approchant par derrière. Alors que sa lentille monoculaire se fixait sur ses yeux, Nemo ressentit la sensation toujours lorsqu’un autre warcaster était proche. Le sentiment demeurait faible, et son adversaire restait caché.

Elle ne s’était peut-être pas révélée, pensa Nemo, mais elle regardait sûrement.

Les lames-tempête tirèrent des éclairs sur le warjack chromé. Les arcs chauffés à blanc marquèrent son châssis et tordirent ses pinces, mais l’équipement sur son épaule droite continuait de gémir et à produire des étincelles lorsqu’une lame de scie en acier se mis en position de lancement.

« Non, tu ne le feras pas ! » Finch couru en avant, enfonçant son bâton telle une lance. Sa tête crépitante libéra une vague d’énergie coruscante à travers le corps du warjack. Le gémissement de son lance-scie s’estompa.

« Recule, Adepte ! » Hurla Nemo.

Finch fit marche arrière.

Le Foudroyant arriva, et avec lui, douze tonnes d’acier et d’éclairs. Plus de deux fois la taille d’un homme de grande taille, des bras massifs le long du corps, le Foudroyant bleu et or chargea l’ennemi. Une énergie incandescente jaillit de sa chambre foudroyante pour tomber en cascade sur les bobines de son dos et ses épaules. De là, la foudre bondit pour déchaîner toute sa puissance dans une paire de massives mains en acier.

Nemo guida le Foudroyant avec ses pensées. Il attrapa l’ennemi et le souleva du sol, uniquement pour le retourner et l’écraser. L’impact déforma les jambes multi-articulées du warjack et envoya une pluie de terre sur le chemin.

En cliquetant et s’arrêtant, l’ennemi tendis sa pince. Avant qu’il ne puisse attraper le Foudroyant, le plus grand, le souleva à nouveau, l’écrasant encore plus fort qu’avant. Le lance scie s’ouvrit. Des disques d’acier, chacun de soixante centimètres de larges, se répandirent sur le sol. Le warjack chromé toussa, ses membres bougeant en gestes courts et erratiques.

Les Lames-Tempête sortirent pour couvrir l’ennemi tombé. L’un deux tira une seule fois sur le bras avec la pince se contractant, le regarda se contracter à nouveau et l’immobilisa avec un dernier arc de foudre.

« Faites attention ! » Aboya le conducteur du chariot. Il se leva et découvrit la face dorée d’un casque d’une Lame-Tempête. Soulevant le masque facial pour révéler on visage à la barbe noire, le conducteur se tourna vers Nemo et dit : »Monsieur, ne vouliez-vous pas le prendre intact ? »
Les sourcils blancs touffus de Nemo bondirent en reconnaissant son interlocuteur. « Blackburn ! Je t’avais dis uniquement des volontaires sur ce chariot. »

« Oui, monsieur », répondit Blackburn. « J’étais le premier volontaire ».

Nemo fulmina. « Ce travail était bien trop dangereux pour risquer mon officier supérieur ».

« Oui, monsieur. »

« Ce serait une chose si j’avais une compagnie entière à ma disposition, mais avec si peu- »
Il se tut et regarda un autre Lame-Tempête s’approcher pour examiner le passager tombé. Le fantassin tira la capuche de la silhouette tombée pour révéler un sac en toile de jute, sur lequel un farceur prémonitoire avait dessiné un froncement de sourcils et de grands X pour les yeux. De la paille s’écoulait des trous à l’avant et à l’arrière, là où le projectile bourdonnant avait traversé a tête empaillée.

Mon deuxième volontaire », dit Blackburn.

Nemo voulu dire quelque chose de plus, mais il ferma la bouche et laissa la torsion acerbe de sa moustache manifester son mécontentement.

Se détournant de Blackburn, Nemo aboya, « Finch ! »

Finch se redressa de l’endroit où elle s’était penchée sur le warjack vaincu. Elle courut vers Nemo, tenant ton bâton – son « diapason », comme elle l’appelait – un peu plus haut que nécessaire pour éviter de trébucher. C’était l’un des nombreux maladroits gestes qui empêchaient Nemo de la considérer comme une femme adulte plutôt qu’une fille.

Caitlin Finch n’était pas seulement une adulte, elle avait également fait ses preuves à maintes reprises, notamment au combat. Elle était déjà en train de devenir l’une des meilleurs guerrières arcanistes de Cygnar. Nemo espérait seulement qu’elle survivrait à son comportement de plus en plus audacieux sur le champ de bataille.

Finch se déplaça pour se tenir devant Nemo et salua. « Monsieur ! »

« Les Cerbères ont perdu quatre hommes en récupérant le premier de ces warjacks. À quoi pensais-tu en t’approchant si près de celui-ci ? » Il haussa un sourcil, espérant que le geste serait suffisant pour que Finch réévalue son action.

« Monsieur, j’ai estimé qu’il était sue le point de vous couper en deux avec l’une de ses scies rotatives ».

Nemo pouvait difficilement s’y opposer.

Lui et Finch avaient examiné ensemble le premier des warjacks capturés avant de le laisser aux mékaniciens de leur camp improvisé.

L’équipement lance-scie était peut-être sa caractéristique la plus meurtrière. Il voulait en savoir plus sur ceux qui avaient créé une telle arme et ce qu’ils avaient l’intention d’en faire.

Même ainsi, Nemo ne pouvait pas permettre à Finch de prendre des risques inutiles dans un effort malavisé, bien que louables, pour le protéger – pas plus admit-il, que Blackburn ne pouvait exiger des volontaire pour un travail qu’il jugeait trop dangereux alors qu’il pouvait l’assumer lui-même. Le reconnaissance de sa propre hypocrisie ne fit rien pour apaiser son inquiétude pour la sécurité de Finch. « J’ai réclame ton obéissance, Finch, pas ta protection ».

« Monsieur, si je puis parler librement- »

« Tu peux pas ».

Il savait ce qu’elle avait l’intention de dire. Elle lui rabâchait depuis des mois qu’il devrait laisser les combats aux officiers subalternes – les officiers plus jeunes, comme elle. Alors que Finch formulait généralement ses conseils avec courtoisie, elle avait de plus en plus frôlé l’insolence, osent même mentionner sa propre attitude paternelle envers les personnes sous son commandement. S’il la laissait poursuivre, elle rejoindrait bientôt les Cerbère en l’appelant « le vieux » ou de surnoms encore moins respectueux. Bien qu’il puisse tolérer une certaine informalité parmi les mercenaires, il ne la laisserait pas s’insinuer dans son armée.

« Oui, monsieur ».

Nemo leva les yeux vers le ciel nocturne. Les lourds nuages des jours précédents s’étaient dissipés. Les étoiles scintillaient à travers la gaze de quelques nuages épars. Artis, la plus petites des trois lunes de Caen, fuyait Calder, Sire la Lune. La Lune Maléfique, Laris, ne s’était pas encore levée au-dessus des bois cachés.

Un homme plus superstitieux aurait pu prendre cela pour un bon présage, mais Nemo ne cherchait pas  pas dans les cieux un présage céleste. Il pouvait sentir le présence d’une warcaster ennemi, même s’il ne pouvait pas la voir.

« Là ! » Cria l’une des Lames-Tempête. Il pointa vers l’est, à travers la canopée nue.
Nemo courut rejoindre l’homme, grimaçant lorsqu’un spasme musculaire lui saisit le dos. Il avait passé toute la journée à préparer cette embuscade, et il avait chevauché durement la veille avec à peine quelques heures de sommeil. Ce n’était pas étonnant que son corps se soit rebellé. N’importe qui aurait vécu la même chose, pensa-t-il.

Même un homme beaucoup plus jeune.

Nemo regarda là où le soldat  pointait à travers les branches des arbres. Volant vers l’est en direction de Calbeck, un vole de sept femmes ailés fuyait la région. La plus petite d’entre elles ouvrait la voie, son corps semblant encore plus petit par rapport à ses larges ailes. Les plus grandes, leur taille exagéré par leurs minuscules ailes, la protégeaient avec leurs corps, chacune planant derrière elle dans une rotation parfaitement synchronisée.

Par vieille habitude, Nemo leva une main pour projeter des éclairs sur elles. Avec un soupir de lassitude, il ferma ses doigts pour former un poing. C’était inutile. Au moment où il pourrait liébérer son sort, elles seraient déjà hors de portée.

Finch apparu à ses côtés. « Vous ne pensez pas qu’elle savait que c’était un piège, n’est-ce pas ? » Nemo lissa sa moustache en considérant la question. « Elle est certainement plus prudente après sa rencontre avec les Cerbères », décida-t-il. « Elle n’aurait pas risqué ces troupes si elle en avait eu la certitude. Pourtant, elle n’a engagé qu’un seul warjack du type de warjack que nous avons déjà capturés, et non l’un des autres modèles que nos éclaireurs ont repérés dans le village. De plus, elle et ses gardes volantes sont restées hors de vue pendant la confrontation. Elle doit au moins soupçonné la possibilité d’un piège ».

« Au moins, nous avons ces soldats mécaniques », déclara Finch. « Peut-être que maintenant nous pouvons apprendre pourquoi ils ont tous le visage de Cyriss sur leur poitrine ».

C’était la même question qui rongeait l’imagination de Nemo.

Les divers cultes de la Patronne des Mécanismes lui apparaissait comme des coteries d’inoffensifs intellectuels : mathématiciens, ingénieurs, mékaniciens et astronomes. Il y avait bien des aberrations, comme en témoignait l’affaire de la Witchfire quelques années auparavant, mais rien ne laissait à penser que les cyrissistes représentaient une menace. Nemo ne les avait imaginé capable de déployer une armée, encore moins de s’emparer rapidement d’un village cygnaréen.

« Monsieur », dit Blackburn. Il plaça quelques objets en cuivre dans la paume de son gantelet. « J’ai extrait ceci de notre deuxième volontaire ».

Nemo se pencha plus près, plissant les yeux pour les voir à la lumière de son armure-tempête. À première vue, ils semblaient être des jouets mécaniques en forme d’étranges insectes. En regardant plus près, il vit que c’était des demi-cylindres reliés par une ressort tenseur. Ce qui semblait être des ailes à chaque extrémité était en fait de minuscules lames. Entre les deux, comme la trompe d’un insecte maléfique, perché sur un cône de forage pointu.

Nemo prit sa pochette à sa taille et l’ouvrit. Blackburn versa les projectiles bizarres à l’intérieur.

« Dégagez le chariot », dit Nemo.

Le major avait déjà ses chevaliers tenant les hommes-machines vers l’arrière du chariot. L’un d’eux abaissa  le hayon pendant que les autres détachaient les cordes retenant les bâches. Ils retirèrent la toile pour révéler une coque en grillage à poules  ayant la forme grossière d’un warjack ennemi. Déplacer la légère cargaison ne fit pas bouger le chariot, avec son plancher de chêne renforcé de fer et conçu pour supporter une charge de plusieurs tonnes.

Nemo guida une fois de plus le Foudroyant. Il souleva le warjack vaincu avec une attitude de tendre attention et le porta jusqu’au chariot.

« Reculez », avertit Nemo aux hommes. Alors qu’ils s’écartaient, le Foudroyant posa le warjack sur plancher du chariot. Le chariot s’affaissa, sa suspension à ressort gémissant sous l’énorme poids.

Une la plus grosse cargaison en place, les Lames-Tempête commencèrent à placer les soldats mécaniques dans les espaces entre le warjack et les ridelles du chariot. La foudre avait mutilé certains d’entre eux au points de les rendre méconnaissables, mais quelques-uns restaient pratiquement intacts. Leurs lumières vacillantes suggéraient que leurs sources d’énergie étaient toujours opérationnelles, même si leurs corps étaient désactivés.

« Monsieur ? » Blackburn offrit à Nemo un perchoir sue le siège du conducteur. Nemo ignora la main offerte par le major et grimpa sans aide, sifflant alors qu’un autre spasme du dos le punissait pour sa fierté. Blackburn monta à côté de lui. Il desserra le frein et fit claquer les rênes. L’attelage s’efforça de résister à la charge plus importante, mais progressivement, le chariot se déplaça vers le sud, puis vers l’est.

« Que est notre prochain mouvement, monsieur ? »

« D’abord, je veux en savoir plus sur ces soldats mécaniques », déclara Nemo. « Lorsque nos renforts arriveront, nous serons mieux placés pour exiger une contrepartie ».

« Et dans une meilleure position pour les chasser de Cygnar ».

« Exactement ».

D’après les premiers rapports de leurs éclaireurs, Nemo savait aussi bien que Blackburn qu’ils étaient actuellement en infériorité numérique. Capturer un autre des warjacks ennemis, ainsi que ces soldats mécaniques, fournissait à Nemo un léger avantage militaire ainsi que les renseignement dont il avait besoin pour comprendre cette nouvelle menace – et la chasser de son pays avant qu’elle ne devienne plus qu’une distraction de la crise dans le Bois d’Épines.

Le campement cygnaréen se trouvait à moins d’un kilomètre au sud du Fleuve de la Langue du Dragon, juste au-delà de la frontière du village riverain de Calbeck. Nemo hocha la tête avec satisfaction en voyant que le reste de ses troupes avancées avait fini de monter les tentes.

Un tiers des structures brillaient à la lumières des lanternes, tandis qu’un autre tiers était dissimulé par du feuillage. Les tentes restantes servaient à brouiller la différence entre les leurres et les tentes habitées.

La supercherie était leur première arme contre une force inconnue. La supercherie était presque tout ce qu’ils avaient jusqu’à ce que les renforts arrive.

Les forces de Cryx continuant de menacer la frontière nord et l’alliance avec les khadoréens toujours instable, Nemo n’avait pu détourner qu’une modeste force vers cette nouvelle urgence. Dès que les Cerbères avaient rendu les machines qu’ils avaient capturés, Nemo avait envoyé des cavaliers pour faire venir plus de troupes et de warjacks. En attendant, il voulait se préparer à toute nouvelle surprise.

Il n’avait qu’à lever les yeux pour voir la structure ayant causé tant d’inquiétude.
La tour éclipsait la communauté riveraine. Ses lignes gracieuses mariaient et utilité, mécaniques et dessin abstrait. Les quatre pieds arqués de la tour la plantaient fermement au centre de la ville. Entre eux, un incompréhensibles conglomérat d’engrenages et d’essieux géants plongeaient dans la terre. Leur grincement et leur cliquetis constants résonnaient dans le campement de Nemo, même à un demi-kilomètre. Depuis les faces nord et sud de la tour, le visage lumineux de Cyriss observait la campagne. Au sommet de la tour reposait un globe couvert de six boucliers effilés, telle un bouton floral niché dans ses feuilles. De temps en temps, un arc crépitant d’énergie voltaïque grimpait entre les bords des « pétales », promesse d’une floraison imminente.

Le chariot s’arrêta près de l’abri des ingénieurs, une grande tente en toile brillant des lumières des forges portatives et des chambres-tempête. Le bruit d’un pistolet à riveter rivalisait avec le souffle d’une machine à vapeur pour l’honneur du vacarme le plus susceptible d’empêcher le camp de dormir.

Une femme grande et musclée sortit pour accueillir le chariot. Ses cheveux poivre et sel se dressait droit sur sa tête, aussi épais que les épines d’un hérisson. À chaque pas, sa jambe gauche mékanisée grinça et siffla lorsqu’elle portat tout son poids.

« Qu’est ce que tu me ramènes, Bastian ? »

Nemo se hérissa à la contraction de son prénom par le Sergent Mags Jernigan. Voyant sa réaction, elle sourit, révélant une large bouche pleine de dents tachées de thé.

Nemo souhaitait que la mékanicienne vétéran s’adresse à lui par son rang, au moins devant les soldats, mais il s’était depuis longtemps cédé dans leurs éternelles escarmouches entre la bienséance  et, eh bien, Mags Jernigan.

Nemo passa la main dans le chariot et souleva la tête détachée de l’un des soldats mécanisé. À l’exception de sa lentille oculaire maintenant obscurcie, il ressemblait plus que jamais à un haume stylisé. « Qu’en pensez-vous, Mags ? »

S’essuyant les mains sur un chiffon huileux, Mags fit signe aux Lames-Tempête les plus proche, qui traînèrent l’un des soldats tombés du chariot dans sa tente. Là, ils le posèrent sur une lourde table de travail pendant que les assistants de Mags retiraient le tibia à moitié remonté d’une warjack Libellule. Sur une plus grande table derrière elle se trouvaient les pièces démontées d’un warjack semblables à celui du chariot, auquel il ne manquait que le bras que Nemo avait employé comme leurre sur la bâche.

Mags tourna autour de la table telle une médecin légiste examinant une victime de meurtre. Elle portait une chemise sans manche sous son tablier en cuir, révélant des tatouages de rouages et d’engrenages sur chaque épaule. Les dessins de chaque côté convergeaient vers le centre de sa poitrine plate en motif de mécanisme de plus en plus complexe.

Les yeux de Mags se rapprochèrent du symbole sur la poitrine du soldat mort.

« C’est drôle. La Patronne des Mécanismes ».

Nemo hocha la tête. « Cyrissistes ».

Mags scruta les rouages en laiton du torse du soldat. Elle souleva ses assemblage de lame et d’arme à feu avec un grognement appréciatif quand elle senti leurs poids. Lorsqu’elle les lâché, elle serra ses articulations enflées et siffla.

« Vous allez bien ? » Demanda Finch.

« C’est juste l’arthrite », répondit Mags. « Si près de Fleuve, je peux ressentir l’humidité dans mes articulations ». Elle toucha d’abord à travers le chiffon, puis de sa main nue, les balafres de foudres sur ses jambières et épaulières intégrales. Derrière elle, Finch tendait le cou pour voir ce que faisait la mékancienne.

« Combien de temps depuis que tu les a abattus ? » Demanda Mags.

« Une demi-heure », dit Nemo. Il posa la tête du soldat sur sa table de travail. « Le seule chaleur que je peux sentir est celles de ses brûlures ». Elle toucha le symbole de Cyriss sur sa poitrine.
« Est-ce l’ensemble de puissance ? »

Nemo hocha la tête. « C’est une estimation aussi bonne que n’importe quelle autre. Il brille d’une lumière ressemblant à ce que j’ai bu dans d’autres appareils cyrissistes ».

« Ça ressemble un peu à ton travail vieil homme. As-tu encore copié le travail des autres étudiants ? »

Finch sursauté et ravala un rire.

« Relax, gamin », déclara Mags. « Je suis juste taquine ».

« Je ne suis pas amusé », déclara Nemo.

« Non, tu ne l’es presque jamais. C’est bien le problème avec toi », répondit Mags. Elle fit un clin d’oeil à Finch. « Essaie de ne pas être comme lui, gamine. Surtout dans cette tenue, il faut apprendre à vivre un peu. Avant de mourir ».

Nemo fronça les sourcils, avertissant Mags qu’il n’était pas d’humeur à la légèreté. « Quelles sont vos première impressions sur les mécanismes ».

«  Eh bien, il y a évidemment un élément mécanique dans les fonctions motrices. Mais il n’y a aucun moyen permettant à ces garçons d’êtres remontés tel des jouets à ressort ». Elle tordit et tira le Visage de Cyriss sur la poitrine du soldat, mais il demeura fixe. « Ces unités de puissance sur leurs poitrines ne semblent pas assez grandes pour les faire fonctionner pendant un certain temps. Celui sur le ‘jack que vous avez introduit subrepticement dans le camp plus tôt s’est déjà éteint. Soit ils ne fonctionnent pas très longtemps, soit il y a une autre source d’énergie quelque part ».

« Peut-être que l’énergie provient de la tour », suggéra Finch.

Nemo ouvrit la bouche pour exprimer son désaccord, mais il s’arrêta Le reste de la technologie du nouvel ennemi était si avancé qu’il ne pouvait pas écarter la notion de champ d’énergie fournissant de l’énergie aux soldats mécanique à proximité. « Une idée intéressante, Chasseuse de Tempête ».

Finch essaya et ne parvint pas à cacher un sourire à ces éloges et à l’emploi de son titre. Nemo essayait de rationner de tels compliments pour éviter de gonfler son égo, mais celui-ci lui avait échappé.

« là, tu parles de magie, je ne suis plus », déclara Mags dans une plainte simulée.

« Voici quelques choses de plus mékanique à étudier », répondit Nemo. Il lui lança le sac de projectiles à ressort.

Mags fit un pas en avant pour attraper le sac, mais sa jambe mékanique émit un cri strident et la retint.

Nemo tendit également le bras pour attraper le sac chutant, mais haleta de douleur lorsqu’un autre spasme dorsal le frappa.

Finch attrapa le sac avant qu’il ne touche le sol. Elle le passa à Mags, secouant la tête tandis que son regard papillonnait entre la mékanicienne et le warcaster. « Dois-je appeler une infirmière ? »

« Finch ! » L’avertirent-ils à l’unisson.

* * *

« Modifié: 12 janvier 2023 à 14:58:07 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #2 le: 11 octobre 2022 à 23:00:00 »
Aurora

Les gardes du corps d’Aurora l’encerclèrent alors qu’elles fuyaient l’embuscade des cygnaréens.
Sabina volait particulièrement trop près. Aurore avait l’impression qu’à tout moment les pointes acérées de ses larges ailes risquaient de cisailler les ailes en cuivre plus courte de son lieutenant – sans compter que la perte de ces appendices les ferait plonger.

Les ailes ne faisaient que les guider. Aurore et ses gardes du corps volaient grâce aux améliorations qu’Aurora avait apporté aux champs arcano-kinétique, les mêmes dispositifs déviant la gravité réduisant le poids des vecteurs de la Convergence et permettant à certains d’entre eux, ainsi qu’au serviteurs, de planer au-dessus du sol.

Après des années d’étude et d’expériences, Aurora avait découvert le moyen de miniaturiser l’émetteur des champs arcano-kinétique et d’améliorer sa portée, en installant les dispositifs améliorés à la fois dans les vaisseaux mékaniques de ses gardes du corps et dans sa propre armure. Ainsi équipée, elle et les anges mécaniques pouvaient planer au-dessus de la surface de Caen. Lorsqu’elle avait présenter son invention à la Constellation, la convocation des esprits les plus sage de la Convergence lui avait conféré un nouveau titre : Numen de l’Aérogénèse.

Aurore vira, plongeant pour échapper aux « mères poules », comme elle avait parfois nommé ses gardes du corps ailées au cours des semaines ayant suivi son arrivée à Calbeck. Un sentiment de culpabilité gâchait le plaisir malicieux d’Aurora à la comparaison tacite de ses gardes du corps avec les oiseaux dont la crasse souillait les rues de la ville. Ses anges mécaniques d’élite étaient sans égal au combat e d’une loyauté sans faille. Elles n’avaient rien à voir avec les sables bêtes picorant des graines dans leurs cours sordides.

Au premier rang des gardes du corps d’Aurora se tenait Sabina, l’une des plus anciennes guerrières de la Convergence. Pendant plus d’un siècles, elle avait combattu pour la Patronne des Mécanismes, maîtrisant un certain nombre de formes mécaniques pour la défense de leurs temples souterrains et terrasser les druides s’approchant trop près de leurs secrets enfouis. Sabina joua longtemps le rôle de tante adorée, formant Aurora aux techniques de combat, écoutant patiemment ses plaintes concernant ses mentors optifex stricts, et accompagnant finalement la jeune warcaster en temps que Première Préfète des anges mécaniques lors de ses premières missions.

Tout autant que l’échec inattendu de sa mission de sauvetage, Aurora imputa sa mauvaise humeur aux semaines qu’elle avait passées dans le village, lui rappelant trop brutalement la crasse et le désordre de la vie en dehors des chambres souterraines immaculées de la Convergence. Même en s’élevant au-dessus du sol, elle s’imaginait pouvoir encore sentir la fumée de bois des chaumière, la crasse des animaux d’élevage et la décomposition  de la végétation riveraine. Quand elle était arrivée à Calbeck, la clameur des forgerons, des charpentiers et des tailleurs de pierre lui remplirent la tête de tumulte. Lorsque les villageois virent ce qu’elle avait apporté avec elle, le bruit de leur labeur s’était transformer en chaos de panique. Elle avait fait ce qu’elle avait put pour minimiser les pertes parmi les villageois avant de les confiner pour leur propre sécurité.

À des centaines de pieds sous elle, le village ressemblait à la maquette que Syntherion avait créée dans le cadre de son plan de bataille pour l’attaque de Clabeck. Chaque coude du Fleuve de la Langue du Dragon, chaque bosquet et chaque bâtiment de la petite communauté était exactement comme le Maître de Forge l’avait rendu en miniature. Aurora sourit en pensant à Syntherion, dont le comportement froid et énigmatique le rendait si inaccessible aux autres. Elle le comprenait mieux que quiconque, appréciant son inébranlable perfectionnisme.

« Numen, s’il te plaît ! » Appela Sabina. Elle plongea après Aurora. Les autres gardes du corps la suivirent de près. « Nous ne pouvons pas de vous protéger si vous insistez pour nous échapper ».

Autre innovation d’Aurora, les anges mécaniques étaient des êtres magnifiques, mesurant plus de deux mètres et inspirées d’Aurora, bien que plus grandes et avec des ailes moins magnifiques. Elle n’avait choisi que les guerrières les plus habiles, et chacune avait déjà combattu à ses côtés dans plus d’une douzaine de batailles.

Lorsqu’elle avait dévoilé les anges pour la première fois, Directrix avait remarqué la ressemblance entre Aurora et ses gardes du corps. « Ne penses-tu pas que c’est de l’égocentrisme ».

« Autonome », avait osé reprendre Aurora. Elle s’était retenue de faire remarquer que personne ne comprenait mieux l’autonomie qu’une fille dont la mère avait abandonné son corps mortel alors que l’enfant n’avait que trois ans. Maintenant, Directrix faisait pression sur Aurora pour qu’elle entre dans la prêtrise plutôt que d’aider sa fille à la rejoindre dans la perfection mécanique.

Axis, connu sous le nom d’Exécuteur Harmonique, était un autre warcaster de premier plan de la Convergence encore vivant. Ce guerrier fanatique rejoint la Convergence lorsque Directrix avait épargné sa vie après avoir éliminer les autres chefs de sa secte radicale. Depuis, il avait prouvé sa loyauté d’innombrables fois, souvent au combat aux côtés d’Aurora. Le tempérament erratique d’Axis, cependant, avait conduit de nombreuses personnes à douter de sa santé mentale. Alors qu’elle le voyait comme un oncle bien-aimé mais déséquilibré, Aurora ne fut pas surprise qu’il n’ait pas été choisi pour avoir un corps mécanique.

Pourtant, Aurora méritait le transfert. Ses innovations à elles seules auraient dû lui valoir cet honneur. Chaque fois qu’elle voyait d’autres accéder à un corps mécanique parfaits, elle bouillonnait de ressentiment. Axis avait cherché à apaiser sa déception en rappelant à Aurora que sa jeunesse était la raison pour laquelle la Constellation ne l’avait pas encore choisie. Avec le temps, lui avait-il dit, elle aurait ce qu’elle désirait.

Sabina se rangea à côté d’Aurora, secouant la tête en signe d’exaspération. Alors qu’elles tournait autour de la tour supérieure du nexus astrométrique, la Lune Maléfique se refléta sur le visage parfait et chromé de Sabina.

Avant que sa garde du corps ne puisse parler, Aurora plongea à nouveau, cette fois à travers l’échafaudage vers les grands engrenages et axes entraînant les stimulateurs géomantique de la tour profondément dans le sol. Elle replia ses aules au bon moments pour passer au travers sans toucher les tuyaux de soutien. Un sourire malicieux étira le coin de sa bouche lorsqu’elle entendit la pointe de l’aile en laiton de Sabina tinter contre le fer.

Le nexus astrométrique était aussi complet que nécessaire pour la mission, mais Aurora avait ordonné aux serviteurs de laisser l’échafaudage en place. Elle espérait que sa présence donnerait l’illusion d’une construction inachevée et inspirerait moins d’urgence aux cygnaréens.

Bien qu’Aurora ait capturé toute la population en une seule action rapide, une compagnie de mercenaires avait découvert leur présence plus tôt que prévu – pire, ils avaient capturé un vecteur et deux serviteurs. L’Armée Cygnaréenne avait réagi encore plus rapidement que les projections les plus conservatrices des schémas de mission d’Aurora. Lorsqu’une de ses anges mécaniques avait aperçu les cygnaréens transportant les unités capturées à travers le Fleuve de la Langue du Dragon ; Aurora avait espéré une opportunité inattendue de récupérer ses forces capturées. Au lieu de cela, elle était tombée dans un piège.

Maintenant, le commandant ennemi comptait un autre Monteur est une escouade de réducteurs parmi les captifs. La perte des soldats mécaniques était la plus douloureuse, car il ne s’agissait pas de simples automates, mais de personnalités humaines enfermées dans des vaisseaux mécaniques. Perdre un vecteur ou un serviteur, c’était perdre une machine ; perdre un soldat mécanique, c’était perdre une âme.

Bien que le Cryx ait été détruit ou chassé et que les mercenaires soient revenus pour compter leurs monnaies et enterrer leurs morts, Aurora savait qu’elle faisait maintenant face à une menace bien plus grande, le savant ignorant nommé Sebastian Nemo.

Avant même de capturer ses plus récentes prises, le warcaster cygnaréen avait apparemment étudié de nombreux exemples de technologies de la Convergence capturées ou récupérées au fil des ans, transformant ces connaissances en amélioration des armes de sa nation. Il n’était donc pas surprenant que les dernières machines de guerres cygnaréennes brillaient de la même lumière voltaïque que les automates à ressorts de la Convergence.

Nemo s’était révélé aussi rusé sur le terrain que puits de science dans l’atelier. Si, à la demande de Sabina, Aurora était restée à l’arrière de sa force d’embuscade, elle avait quand même été surprise de voir Nemo en personne tendre son piège. S’il avait laissé l’affaire à ses subordonnés, Aurora se serait précipitée avec les anges mécaniques pour les anéantir. Pourtant, une fois qu’elle avait vu les runes arcaniques de ses sorts et le pouvoir dévastateur de sa chaîne d’éclairs, elle avaot hésité.

À la vue du Foudroyant courant derrière le chariot, elle sut que son équipe de frappe était trop petite pour affronter un warcaster, en particulier un tel que Sebastian Nemo. Bien que son âge puisse inciter certains à négliger ses prouesses au combat, Aurora savait que son arme la plus dangereuse était son esprit. Aurora se consola en sachant qu’elle avait perdu un autre moniteur, pas un modèle de vecteur différent. Nemo n’aurait pas de nouveaux vecteurs à étudier si Aurora pouvait l’aider. L’homme était suffisamment dangereux sans lui permettre de découvrir plus de secrets  de la technologie de la Convergence.

Aurora mena ses gardes du corps dans une vrille jusqu’à ce qu’elles passent sous les pieds de la tour. Dans l’ombre de deux des pieds de la tour se trouvaient les Projecteurs d’Émergence Transfinie. Derrière me troisième pied se cachait le titanesque Axiome Prime. Aurora sourit en imaginant la réaction des troupes cygnaréennes si elle révélait le colosse. Une partie d’elle espérait que cela ne serait pas nécessaire. Une autre part espérait vraiment que ce serait le cas.

Aurora se redressa, recourbant ses ailes pour s’élever et décrocher juste au moment où elle survolait l’aire que Syntherion avait construite pour elle. Un instant plus tard, ses gardes du corps atterrirent de chaque côté.

Quatre d’entre elles prirent position aux angles de la plate-forme d’observation, là où les escaliers automatiques émergeaient des pieds de la tour. Au centre de l’aire, le rideau d’acier ondulé masquait le pavillon central. Sur un geste d’Aurora, le voile s’abaissa pour révéler son sanctuaire personnel. Elle entra dans le pavillon, Sabina à ses côtés. Quelques instants après, le voile se remettait en place.

Aurora plaça son bâton polynomial dans un support en chrome et laiton suspendu au plafond. Une fois en place, la forme de l’arme se combina à la forme complexe du support pour former une œuvre d’art abstraite.

Les efforts de la journée avaient laissé Aurora sale de sueur et de crasse. Elle avait envie de se sentir à nouveau propre, de se débarrasser de ce rappel quotidien de son imparfait corps humain. Plus encore, elle souhaitait effacer le souvenir de l’échec et de la retraite. Elle s’installa dans une baignoire raide et ouvrit les robinets en laiton. De l’eau fumante coula.

Une paire de serviteurs d’accumulation se leva pour planer à côté de la baignoire. Contrairement aux soldats mécaniques, et comme les vecteurs, les serviteurs n’abritaient aucune conscience humaine. Au lieu de cela, une série de cartes en laiton dictaient leur comportement par défaut. Ces serviteurs n’abritaient aucune conscience humaine. Ces serviteurs avaient été conçus il y a longtemps par Aurora elle-même, à la fois comme exercice de programmation de carte et comme un plaisir personnel.

Un pépiement au niveau du voile annonça un visiteur. Sabina se dirigea vers un panneau suspendu au plafond, appuya sur un bouton et écouta.

Alors que la baignoire se remplissait d’eau, Aurora se dirigea vers une estrade circulaire, à côté de laquelle se trouvait un modèle en laiton de son corps. Lorsqu’elle posa le pied sur l’estrade la plus haute, quatre autres serviteurs modifiés descendirent de leurs perchoirs au plafond. Deux d’entre eux descendirent saisir ses jambes armurées. Leurs tournevis vrombissant détachèrent ses bottes en chrome, et elle les enleva.

Les deux autres serviteurs s’emparèrent de ses ailes en acier et en laiton. En quelques mouvements économiques de cliquets, ils détachèrent les ailes et les tractèrent vers le plafond, où des appendices intégrés s’abaissèrent pour resserrer les vis et détecter les dommages.

« Numen », dit Sabina avec un salut élégant, « le Premier Préfet Pollux et le Recenseur Prime Septimus sont venus vous voir. Dois-je leur annoncer que tu tu es indisposée ? »

« Pas du tout », répondit Aurora en levant un bras pour permettre à un serviteur de saisir son bracelet. « Mais- »

« Fais-les entrer ».

Sabina tourna son indéchiffrable visage vers le panneau et parla doucement. Aurora secoua une cascade de cheveux brun foncé alors que les serviteurs retiraient son heaume. Ils flottèrent pour le poser, avec le reste de son armure, sur la réplique en laiton de leur maîtresse.

Le premier visiteur à entrer fut Pollux, Premier Préfet des réducteurs d’Aurora Sa boîte vocale mécanique était déjà engagée lorsqu’il pénétra dans la chambre. « Avec le plus grand respect, Numen, je dois protester contre l’emploi de mes soldats dans cette situation hautement dangereuse- »

Avec un clic et un vrombissement, sa voix se tue lorsque sa lentille optique se fixa sur Aurora. Les pinces utilitaires détachant l’armure de ses jambes et ses hanches. Pollux se figea, son corps réducteur aussi immobile qu’une statue.

« Poursuivez, Premier Préfet ». Aurora tendit sa ceinture utilitaire à un serviteur et le jupe y étant suspendue.

Son appareil vocal s’activa et se désactiva plusieurs fois. Pollux détourna la tee d’Aurora et resta silencieux.

« Ne restez pas là », déclara le Recenseur Bogdan en passant devant le soldat immobile. Le queue de ses vêtements chuchotait sur le sol de la chambre entre les pas cliquetant de son armure de combat. Il avait laissé son arme, son bouclier et son casque derrière lui. Dans le pavillon d’Aurora, il ne portait à sa ceinture qu’un chalumeau, une clé et les autres outils avec lesquels il réparait les troupes et les vecteurs sur le terrain.

Une sculpture abstraite au-dessus du lit d’Aurora attira l’attention de Bogdan. Son regard se porta sur la suivante de la série. Il sourit en les admirant tour à tour, jusqu’à ce qu’il aperçoive enfin la vapeur d’eau embuant la sculpture suspendue au-dessus de la baignoire. Ses sourcils épais se soulevèrent.

Il se tourna lentement vers Aurora alors que les serviteurs enlevaient la dernière partie de son armure. Il plaça une main devant ses yeux. « Je te demande pardon, Numen. Vos gardes ont dis que nous pouvions entrer. Je ne savais pas vous seriez- »

Le Recenseur Prime Septimus franchit le voile sur quatre pattes mécanikes. Sa conscience résidait dans un châssis semblable à celui des fonderies énigmes, des prêtres mécaniques chargés de sauver les âmes des guerriers tombés. Trois paires de bras de forme humaine reposaient pliés dans des gestes sereins sur le bas de son torse. De chaque côté de sa chambre d’essence, qui illuminait sa le visage de Cyriss, deux épaulières abritaient son nexus astrométrique personnel. Leurs calculs géomantiques informaient le prêtre des positions relatives des lunes, du soleil et des planètes à tout moment. Entre les deux se dressaient un cou sculpté et une abstraction sereine et androgyne d’un visage humain.

Aurora descendit de l’estrade de son armurerie. « Alors ? »

Alors qu’elle se dirigeait vers le bain, Pollux continuait à tourner son rotor de cou pour éviter de voir sa silhouette nue. Bogdan jeta un coup d’oeil à travers ses doigts alors qu’Aurora entrait dans l’eau. Le Recenseur Prime Septimus ne semblait pas se rendre compte de la nudité d’Aurora ni la gêne de ses collègues. « Nos éclaireurs n’ont pas encore signalé le retour des unités que vous avez chargées de récupérer le vecteur perdu ».

Aurora s’enfonça dans l’eau, espérant que son visage ne trahissait aucunement l’irritation que la question du prêtre mécanique avait suscitée en elle. Elle temporisa en saupoudrant des sels de bain dans l’eau.

Un cliquetis d’impatience résonna au plus profond du châssis de Septimus.

« Non, Recenseur Prime », répondit Aurora. « Le transport du Moniteur capturé était un  piège. Mes gardes du corps et moi avons évité de justesse une confrontation warcaster ennemi ».

« Et mes troupes ? » Pollux s’avança, détournant toujours son regard du bain.

« L’embuscade cygnaréenne les a capturés ainsi que le second Moniteur que je m’étais procurer pour libérer le premier ».

« Oh, non », déclara Bogdan. Les prêtre tira sur les doigts de ses gantelets, abandonnant toute prétention à détourner son regard du corps nu d’Aurora. « Quelle catastrophe ! »

« C’était un risque calculé », répondit Aurora. Elle trempa une éponge dans l’eau et l’utilisa pour soulager son cou douloureux. « Nemo en personne a participé à l’embuscade ».

« C’était donc lui que vous avez espionné de l’autre côté du fleuve », observa Septimus. La condensation de la vapeur perlait sur son visage immobile.

« Nemo a dû être celui qui a envoyé les mercenaire recherche nos forces dans l’Octelande ».

« Je vous avais prévenu de ne pas partir en reconnaissance si loin de la base », dit Septimus.

« Préférez-vous que je laisse le Crux sans surveillance? La dernière chose dont nous avons besoin, c’est qu’il s’introduise dans nos chambre de transfert géomantique ».

« Au lieu de cela, nous laissons nos propres troupes entre les mains de ce warcaster cygnaréen ? » Demanda Pollux.

« Faites attentions à vos paroles, Pollux », repris Sabina.

La tête du réducteur pivota pour faire face à Sabina. « Que dirais-tu si c’étaient tes propres anges qui avaient été gaspillées dans une action téméraire et inutile ? »

Les ailes en cuivre de Sabina se hérissèrent sur ses épaules. Elle et Pollux étaient de rang égal, chacun était le premier préfet de leurs forces respectives. Seule Sabina jouissait de la distinction supplémentaire de servir au côtés d’Aurora.

« Non, Sabina, il a raison », dit Aurora. « Croyez-moi, Pollux personne ne ressent plus que moi la perte de nos troupes. Mais notre mission passe avant tout. Rien ne doit mettre en péril la Grande Œuvre.

Bogdan leva un doigt diplomatique. « Peut-être pourrions-nous offrir un échange de captifs ? Il ne fait aucun doute que le commandant cygnaréen serait impatient que libérions certains des citoyens de Calbeck. Vous pouvez l’apaiser avec des négociations. Il sourit avec la confiance d’un bureaucrate ayant résolu un problème complexe pour son chef.

« Ce commandant est le Général Sebastian Nemo », dit Septimus. « Il est l’un des plus grands esprits scientifiques et tactiques de l’armée cygaréenne. À quand remonte la dernière fois où vous avez lu un rapport de renseignement ? »

« J’avoue, Premier Recenseur, qu’en m’occupant de l’état de préparation de nos troupes et de l’étalonnage en cours, j’ai peut-être pris du retard dans les rapports sur les affaires extérieures ».
Tandis que Septimus grondait son subordonné, Aurora se levait et attrapait une serviette. Bogdan la regarda en coin.

« Recenseur Bogdan », dit Septimus. Même la nature mécanique de sa vois ne pouvait masquer sa désapprobation.

« Je-Pardonnez ma distraction ». Bogdan plongea son regard vers le sol.

Elle s’efforça de ne pas montrer son amusement sur son visage, mais Aurore se délectait secrètement de l’effet que son audience informelle avait sur Bogdan et Pollux. Leur malaise soulignait une vérité qu’elle soupçonnait depuis longtemps : Même après avoir été transféré dans son vaisseau mécanique, Pollux se sentait mal à l’aise face à son impudeur ; Bogdan restait esclave de sa chair ; pourtant Septimus, pendant deux siècle, ensevelit dans une succession de vaisseaux mécaniques, s’était débarrassé de ses pulsions charnelles.
La chair était vulnérable, imparfaite. Aurora ressentait plus vivement que jamais son vif désir de transfert.

Elle sortit de la baignoire et sécha ses bras et ses jambes avant de serrer la serviette autour de son corps.

« Numen, s’il vous plaît », déclara Pollux. Il s’approcha, sa lentille optique fixée directement sur son visage. « Allez-vous négocier le retour de mes réducteurs ? »

Aurora lui rendit son regard monoculaire. Elle admirait la ferveur avec laquelle il s’exprimait pour ses troupes. Son instinct de gardien lui rappelait la protection dont faisait preuve Sabina à son égard.

« Non, Préfet », dit-elle avec une certaine réticence. Sa boîte vocale cliqueta mais avant qu’il ne puisse protester, elle ajouta, « Demander un échange si tôt donnerait à l’ennemi une impression de faiblesse. Mais je vous promets que lorsque le moment sera venu, je ferai tout mon possible pour récupérer leurs chambres d’essence.

Après un moment d’hésitation, Pollux acquiesça et fit un pas en arrière.

« La mer d’acier t’a confié une grande responsabilité, Numen », dit Septimus. « Que la Patronne des Mécanismes guide tes calculs ».

Aurora sourit en acquiesçant à sa bénédiction. Elle savait parfaitement que Septimus ou l’un de ses sbires rapportait chacun de ses mouvements à la Mère d’Acier Drectrix. Dans la mesure où la mère d’acier était l’actuelle dirigeante de la Convergence, c’était tout à fait normal. Mais c’était aussi parce que Directrix était sa mère, dont Aurora sentait qu’elle n’échapperait jamais à son contrôle.

« Nous comprenons tous que la pression que vous subissez doit être un grand fardeau », ajouta Bogdan. « Si je peux faire quelque chose pour vous aide, vous n’avez qu’à m’appeler ».

« Merci, Bogdan ». Aurora réprima un frisson devant le dernier effort du prêtre pour se aire bien voir. Les talents de Bogdan étaient dans la mékanique, pas dans la diplomatie.

Comme Aurora, Bogdan attendait depuis longtemps la Procédure d’Animus Corpus. Son rapport favorable à la Constellation ne pouvait qu’améliorer ses chances.

Pour son propre échec continu à gagner le transfert vers un vaisseau mécanique, Aurora en attribue la responsabilité  à l’intercession de sa mère et à son insistance pour qu’elle rejoigne la prêtrise. Bien qu’elle apprécie le rôle des prêtres, de l’optifex commun au recenseurs et jusqu’aux nobles fluxions, elle n’avait aucune envie de participer à leur lente de conservation des esprits et des âmes des personnes. Elle n’avait aucune envie d’être mékanicienne ou philosophe. Elle s’imposerait dans la Convergence d’une manière différente. Elle conduirait son peuple à la fois dans les avancées technologiques et dans les triomphes sur le champ de bataille.

« Qu’elle que soit ta décision », dit Septimus, « je t’implore de ne pas te mettre à nouveau en danger. Sebastian Nemo est un ennemi dangereux. Ne le sous-estime pas ».

Derrière le prêtre mécanique, Sabina inclina la tête d’acquiescement. Aurora ressentit un bref sentiment irrationnel de trahison. Ses subordonnés se liguaient contre elle. « Je ne sous-estime pas Sebastian Nemo », répondit-elle. Son piège n’avait pas été conçu pour me capturer, mais pour prendre ma mesure. Ce qu’il n’a pas réalisé c’est qu’en étudiant sa conception, j’ai aussi pris la sienne ».

N’en sois pas si sûr », répondit Septimus. « Tu es peut-être d’un meilleur cuivre, mais il est mieux trempé ».

« Votre comparaison métallurgique ne m’échappe pas », répondit Aurora, en repensant aux bruits les ayant accueillis lors de leur première descende sur Calbeck. « Mais je prendrai ma leçon auprès du charpentier : mesurez deux fois, coupez une fois ».
« Modifié: 30 décembre 2022 à 12:41:26 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #3 le: 18 octobre 2022 à 23:17:51 »
LA SECONDE HARMONIQUE

Les principes mathématiques lient la réalité à la conscience.

Nemo

« Oui, qu’y a-t-il ? »

Sebastian s’assit, grimaçant face à la douleur qu’il ressentait encore dans sa poitrine. Sa main dériva spontanément vers la cicatrice en forme de croissant infligé par le rôdeur cryxien qui l’avait frappé. Sans l’intervention de Victoria Haley, Nemo serait sûrement mort parmi mes arbres austères du Bois d’Épines. Ses doigts glissèrent le long les lèvres de la cicatrice sur son ventre.

Nemo n’avait survécu que grâce à un miracle divin – ou plutôt, grâce à plusieurs miracles. Les efforts concertés de plusieurs prêtres morrowéens avaient finalement soigné sa grave blessure. Malgré leurs assurances, il savait au fond de lui même qu’il continuerait à ressentir la douleur de ses blessures jusqu’à sa mort.

Jusque-là, elles ne s’arrêtaient pas.

Il balança ses jambes sur le côté de son lit et sentit l’herbe froide sous ses pieds nus. Le surprenante sensation lui rappela que les renforts – et le conforts relatif de leurs chariot de ravitaillement, dont l’un, espérait-il, contenait son tapis – n’étaient pas encore arrivés.

Une torche se glissa sous le rabat de la tente. Nemo pinça l’arête de son nez et plissa les yeux vers l’ombre du soldat se tenant dehors. « Eh bien, qu’y a-t-il ? »

Les pieds de l’homme tremblaient. Le rabat de la tente s’ouvrit. Un soldat au visage frais regarda à l’intérieur. « Je demande pardon au général, je n’ai rien dit », déclara le jeune homme. « Monsieur ».

Les lèvres de Nemo se pincèrent, mais avant qu’il ne puisse formuler une réprimande, il réalisa que le garde n’était pas à blâmer. C’était le son de son prénom qui l’avait tiré de sa torpeur. Personne dans le camp – excepté l’effrontée Mags Jernigan, n’osait lui parler ainsi.

« Sebastian », croyait-il avoir entendu. Le reste s’était dissous avec le souvenir du rêve.

Était-ce Wilhelmina qu’il imaginait l’avoir appelé ? Madeleine ? Il s’efforça d’imaginer les visages de sa femme et sa fille. Cela faisait longtemps qu’il n’avait vu ni l’une ni l’autre, que sa mémoire transposait sur leurs traits ceux des autres – amantes, apprentis, collègues, amis, ennemis, incessant défilé de visages brièvement entraperçus, puis disparus.

Mina était décédée de la brèche du souffle quelque mois après avoir emmené Madi et abandonné leur maison. Il n’avait même pas été présent pour sa mort. Au lieu de cela, il était loin, à défendre le Cygnar.

Du moins, c’est ce qu’il s’était dit dans sa jeunesse. Maintenant, il était capable d’admettre que ce qu’il faisait réellement était de venger la mort de son frère mort sous son commandement. Les décennies avaient avaient refroidis ses besoins de punir les ennemis de Cygnar, de se montrer digne après son grand échec précoce. Ce qui restait était un réflexe très ancré de servir son pays au mieux de ses capacités.

Certains prenait cela pour du devoir. Nemo le prenait pour ce que c’était : une vieille habitude dont il ne pourrait jamais se défaire.

Même lorsque Maddie lui avait été rendue, il devint vite évident que Nemo ne pouvait pas s’occuper d’elle tout en restant au service du roi. Il l’avait envoyée être élevée par ses sœurs à Écupoint, pensant que c’était mieux ainsi. Lorsqu’il lui rendait visite, il la trouvait maussade et peu communicative, alors que les lettres de ses sœurs la décrivaient comme vivante et brillante. Une fois majeure, Maddie avait quitté la maison et juré de ne plus jamais parler à ce père ayant choisi la guerre plutôt que sa famille.

Nemo l’avait cherchée, bien sûr. Il l’avait écoutée, dans l’obscurité de la galerie supérieure, défendre sa thèse sur la littérature ancienne. Lorsqu’il avait qu’un jeune homme la courtisait, il s’était renseigné jusqu’à ce qu’il soit sûr de la personnalité de l’homme et de celle de sa famille. Il avait envoyé anonymement des cadeaux à l’occasion de leur mariage et des anniversaires de leurs trois enfants, deux garçons et une fille, jusqu’à ce qu’il apprenne que Maddie les jetait toujours.

Il lui avait presque parlé, une fois, bien après que ses propres enfants aient quitté la maison. De l’autre côté de la rue de la boutique de livres rares de Maddie à Corvis, il l’avait aperçue à travers la vitre de la devanture. La pluie avait dissous son image devant lui, mais il avait pu voir qu’elle l’avait aperçu. Il s’était empressé de partir, se sentant coupable d’être un voyeur. Il n’était jamais revenu depuis.

La seule image immuable qu’il conservait était celle des yeux bleus de Maddie fixés tel une paire d’étoiles polaires dans un ciel se dissolvait.

« Avez-vous besoin d’aide, monsieur ? » Demanda le garde.

« Non. Ferme le rabats! Tu laisse entre un courant d’air ».

Le fait même qu’il ait rêvé indiquait à Nemo qu’il avait dormi plus longtemps que prévu. Lorsqu’il travaillait sur un problème technique, il pouvait passer des semaines sans faire plus qu’une sieste occasionnelle. Après l’éprouvant voyage depuis Port Bourne et les préparatifs précipités pour attirer d’autres intrus dans son piège, son corps était épuisé.

Si seulement il pouvait calmer son esprit assez longtemps pour le laisser récupérer.

Tout en enfilant des bas de laine, Nemo se dit que son piège n’avait que partiellement réussi. Il avait espéré observer le chef de cette armée mécanique en action. Mais après sa brève rencontre avec les Cerbères, la warcaster volante était devenue prudente.

La technologie permettant à la warcaster et à ses gardes ailés de voler avait étonné même Nemo, qui avait d’abord examiné la science particulière du Culte de Cyriss à partir d’objets récupérés dans l’un de leurs temples souterrains abandonnés. Les étudier avait inspiré certains de ses propres perfectionnement sur des dispositifs telle le puissant Foudroyant. La similitude entre les dispositifs cyrissistes et ses propres créations voltaïques avait suscité une profonde curiosité chez Nemo, mais la défense de son pays lui laissait peu de temps pour poursuivre sa curiosité.

La guerre passe avant tout.

Nemo accepta le fait qu’il ne dormirait pas plus longtemps. Il enfila le reste de ses vêtements et sortit.

« Ou est le mess ? » Demanda-t-il.

Le soldat lui indiqua l’une des tentes camouflées. « Monsieur ! »

J’enfilerai mon armure à mon retour. Qu’un préposé soit prêt ». Il s’éloigna tandis que le soldat saluait.

À l’intérieur de la tente mess, un cuisinier de la patrouille ajoutait des flocons d’avoine et des pommes séchées dans une marmites bouillante, tandis qu’un autre qu’un autre préparait des pâton de pâtons de pain à cuire. Une dernière remarqua l’entrée de Nemo et se mit a préparer une théière.

« Tu te lèves tôt, vieil homme », dit Mags Jernigan. La mékanicienne était assis seule au centre d’une longue table du mess.

Nemo s’assit face à elle. « Tu te lèves tard, vieille femme ».

« Tu ne peux pas m’appeler comme ça », dit-elle. « Je suis née douze jours et demi après toi ».

« J’avais oublié ».

Un des hommes s’approcha et posa sur la table la théière en argent de Nemo et une assiette de biscuit. « Voulez-vous un petit-déjeuner, monsieur ? »

Nemo lui fit signe de partir.

Mags réquisitionna la théière et versa le thé pour Nemo. « Je n’oublierai jamais la fête d’anniversaire qu’ils ont organisé pour nous deux après la bataille de Bleeding Rock Gulch. J’avais parié avec Striker 100 couronnes que je te saoulerai avant la fin de la soirée ».

« J’avais oublié ça aussi ».

« C’est parce que j’ai gagné ! » Elle éclata de rire et frappa la table, faisant sauter les biscuits de l’assiette. « C’est un miracle que tu te sois souvenu de ton propre prénom le lendemain matin ».

« Tu exagères ».

« Pas beaucoup ». Elle pris l’un de ses biscuits et en prit une bouchée avant de le remettre dans son assiette. « Toi et moi, nous nous souvenons juste de choses différentes. Si je te donnais un crayon maintenant, je parie que tu pourrais dessiner les schémas du Patrouilleur-Tempête de mémoire. Mais je parie aussi que tu ne peux pas nommer la taverne où nous avons partagé une pinte pour la première fois ».

Nemo haussa les épaules et sirota son thé, prétendant qu’il s’en fichait tandis que son esprit luttait pour trouver ne nom de la taverne. Sans succès. Mags avait raison sur leurs différents souvenir.
Son anecdote lui rappela qu’il l’avait vue dans une robe soleil, montrant des épaule parsemées de taches de rousseur au lieu de tatouages. Il pouvait presque l’imaginer telle qu’elle avait été trente ans plus tôt, avant qu’elle ne perde sa jambe à cause d’un mortier khadoréen et ses seins à cause d’un cancer.

« Moi, par contre, je me souviens encore de l’époque où tu étais trop poli pour regarder mes seins ». Elle se servit une tasse dans la théière réservée à son usage exclusif. Si un autre officier subalterne avais commis une violation aussi insolente du protocole, Nemo l’aurait pelé. « C’est dommage que tu développe l’intérêt maintenant qu’ils ne sont plus là ».

« Je regarde tes tatouages », dit Nemo, presque aussi gêné qu’ennuyé. « Quand les as-tu eus ? »

« Environ un an après le cancer », répondit Mags. « Je préfère un bel ensemble d’engrenages aux cicatrices ».

« Ils te font ressembler à l’un de ces soldats mécaniques ».

« Toujours aussi charmeur. Tu vas me faire tourner la tête ».

« Est-ce que tous les cyrissiste ont de tels tatouages ?

Mags cligna des yeux deux fois mais rit ensuite. « Je suis allée à des réunions une ou deux fois. Cela ne fait pas de moi une disciple ».

Nemo fronça les sourcils en considérant sa réponse. Il y avait beaucoup de cyrissistes occasionnels à l’Académie de Stratégie Militaire et au sein du Syndicat des Ouvriers du Métal et de la Vapeur, et il y en avait encore plus parmi les Forges-Tempête, donc l’aveu  de Mags n’était gère choquant. D’après son expérience, cependant, les gens fournissaient plus d’informations pour faire taire que pour poser des questions. Il la fixa dans les yeux.

« Oh, allez, ‘Bastian, Les cyrrisistes ont invité tous les mékaniciens et les arcanistes à un moment ou un autre. Bon sang, j’ai entendu dire qu’ils t’avaient même invité quelques fois ».

« Et j’ai assisté à l’une de leur de leurs réceptions. À combien y as-tu assisté ? »

« Quatre », dit-elle en levant sa tasse. « Ce n’était pas – si tu me permets l’expression – mas tasse de thé ».

« Pourquoi pas ? »

« Il n’y avait pas assez de jeunes hommes costauds aimant les vieilles mékanicienne sans poitrine. Avec toutes les années que j’ai passé ici, l’armée pourrait m’équiper d’une paire mékanique ».

Nemo cracha, aspirant le thé chaud par le nez.

« Ou au moins une meilleure jambe », dit-elle. Son ton était devenu sérieux. « Tu pourrais m’aider avec ça, si tu le voulais. Un p’tit mot gentil pour moi ».

Nemo soupira et hocha la tête, essayant de ne pas laisser apparaître la culpabilité sur son visage.
Il avait promis à Mags de réduire les formalités administratives de la logistique et de déplacer son nom en haut de la liste d’attente, mais la vérité était qu’il avait oublié. Il y avait toujours une affaire plus urgente réclamant son attention. Elle avait supposé qu’il avait déjà intercédé, et il avait trop honte de lui avouer le contraire. « Je le ferai », dit-il. « Dès que nous aurons un moment de paix ».
« Promis ? »

« Promis ».

Mags hocha la tête, mais son sourire n’atteignit pas ses yeux. « Donc, à propos de cette histoire de Cyriss, il y a deux garçon dans le magasin qui en savent plus que moi. Tu veux que je te les envoie ? »

Nemo épongea sa moustache avec une serviette, reconnaissant que le geste lui permettait de couvrir son embarras, à la fois face à ses remarques grossières sur des seins manquants et à son chagrin de ne pas avoir fait plus pour l’aider à acquérir une meilleur prothèse. « Oui, après notre briefing ».

« Quel briefing ? » Demanda-t-elle.

« Celui que tu vas donner sur les soldats mécaniques », dit Nemo. « Il aura lieu dans la tente des cartes, et il débute dans une heure ».

* * *

Malgré lui, Nemo savoura le bruit de Mags courant jusqu’à l’atelier, mais il grimaça aux crissement que sa vieille jambe mékanique faisait entendre à chaque pas. Il aurait pu la réparer lui-même si seulement il avait pu dégager du temps pour quelque chose de moins urgent qu’une menace pour le pays. Bientôt, se promit-il, il trouvera ce temps. Bon sang, il fera d’elle la meilleure jambe mékanique de tout Cygnar. Malgré leur joyeuse guerre, Mags était plus qu’une amie pour lui. Elle était ce qu’il avait de famille proche.

Cette pensée fit naître un sentiment de culpabilité dans son estomac. Combien de promesse avait-il fait – et rompue – à sa famille ? Mags avait raison raison de lui donner du fil à retordre, même si elle prenait un plaisir indécent à le titiller.

Nemo se demandait parfois pour quoi il s’entourait d’incorrigibles comme Mags Jernigan et Ford Blackburn au lieu de soldats plus disciplinés. Il connaissait la réponse, même s’il n’aimait pas l’admettre. « L’exacerbation créée les joyaux. Vos meilleurs idées viennent toujours après que quelqu’un vous ait rendu grincheux ». C’est ce que Mina lui avait toujours dit, à l’époque où elle l’aimait encore.

C’était il y a mille ans.

Nemo chassa la nostalgie obscurcissant ses pensées. Il était crucial qu’il se concentre sur les problèmes actuels, et non sur ses échecs passés.

Alors que sa petite compagnie attendait des renforts des Port Bourne, Nemo se sentait vulnérable si proche de la force cyrissiste tenant Calbeck. Une partie de cela, réalisa-t-il, était purement une réaction psychologique aux vues extraordinaires des deux derniers jours. L’énorme tour au centre du village était un spectacle intimidant. Que quelqu’un puisse ériger une telle structure en secret était presque inconcevable.

Nemo avait employé une compagnie de mercenaires pour enquêter sur les rapports d’inhabituels warjacks dans la région, mais jusqu’à ce que la capitaine des Cerbères, Samantha MacHorne, lui ce qui se trouvait sur la rive sud du Fleuve du Dragon, il n’aurait jamais pu imaginer qu’une force ennemie avait pris pied dans son pays.

Nemo trouva le rabat de sa tente ouvert et Caitlin Finch l’attendant à côté du cadre portant son armure-tempête. Elle avait déjà enfilé sa propre armure, et elle ne le vit pas tout de suite, car elle couvrit une bâillement avec sa main. Elle transforma le geste en un salut intelligent dès qu’elle le vit se tenir dans l’entrée.

Nemo lui tourna le dos sans un mot. Finch savait quoi faire.

Malgré ses améliorations constantes, son armure personnalisée restait difficile à enfiler sans assistance. Finch mit en place ses bottes, ses crevasses et ses chausses en place, les fixant et revérifiant que les loquets encastrés et les assemblages conducteurs restaient au même niveau que la surface de l’armure.

Nemo enfila sa robe de combat et laissa tomber ses jupes à ses pieds avant de lever les bras pour recevoir le plastron. Après avoir fixé les gantelets, les brassards, les canons supérieurs et les épaulettes, il se prépara à recevoir le poids de la turbine arcanique. Ces jours-ci, c’était toujours plus lourd que prévu.

Nemo activa la turbine et sentit son champ statique passer des doigts invisibles sans ses cheveux. Sa moustache se hérissa et les derniers grains de sommeil s’évaporèrent de ses cils.

Finch recula, le visage figé dans la lueur bleue-blanche de l’aura électrique de Nemo. « Y a-t-il autre chose, monsieur ? »

« Briefing à l’atelier », dit-il en vérifiant sa montre. « Tu as juste assez de temps pour prendre un petit déjeuner rapide ».

* * *

Nemo attendit quelques secondes avant d’entrer dans la tente des cartes précisément à l’heure. Il fut satisfait de voir le Sergent Jernigan, la Chasseuse de Tempête Finch et le Major Blackburn l’attendre. Ils se tenaient entre le corps partiellement démonté d’un warjack ennemi et un soldat mécanique démantelé. À côté de chacun d’eux se tenait un cylindre de verre, le plus grand étant sombre, le plus petit brillant d’un bleu-blanc constant.

« Allez-y », dit-il sans préambule.

Mags tenait une main charnue au-dessus du soldat. « Tout d’abord, il n’y a pas de coeur énergétique, pas de foyer, pas de chambre tempête, rien que je puisse identifier, en tout cas ».

« Mais comment- ? » Commença Finch.

« Finch », dit Nemo. « On écoute. Poser des questions peut attendre ».

« Tu les choisis toujours fougueuse, n’est-ce pas ? » dit Mags.

« Poursuivez, sergent ».

« Ici », dit Mags, en retirant la plaque arrière d’un soldat mécanique. « C’est certainement une boîte de jonction. Non, avant que vous ne demandiez, ce n’est pas un générateur ».

« Où est la source d’énergie ? » Demanda Nemo.

« Ceci ». Mags toucha le cylindre bleu-blanc qu’elle avait retiré de la poitrine du soldat. Il brillait aussi intensément que lorsque Nemo avait vu pour les soldats mécaniques pour la première fois. « Les grands que nous avons extrait des warjacks se sont déjà estompés. Je suppose qu’ils font fonctionner les soldats bien plus longtemps que les grosses unités ».

« Combien de temps ? »

Elle secoua la tête. « Je ne peux pas vous le dire sans un véritable atelier, plus d’échantillons et plus de temps. Pour les warjacks, je parie qu’il s’agit d’heures, pas de jour. Certainement pas plus d’un jour ou deux. Ces gars ? Comme je l’ai dit, il n’y a aucun moyen de le savoir dans cet atelier de terrain ».

« Comment ces warjacks ont-ils capturé Calbeck s’ils ne peuvent opérer que quelques heures ? »

« Je n’ai pas encore trouvé la solution. Leurs boîtes de jonction semblent recevoir de l’énergie  ailleurs que de cette unité ».

« Recevoir ? » Cela suggère… »

« Ouais, la principale source d’alimentation est indépendante de leurs corps ».

« Transmise par la tour ? »

« C’est la possibilité la plus évidente. Qui qu’il en soit, il y a d’autres choses intéressantes ».

D’une petite caisse, Mags souleva la têt d’un soldat mécanique, et la connecta à un module en laiton et chrome qu’elle avait extrait de la poitrine. Elle ramassa le cylindre incandescent. Un capuchon brillait sous un visage gravé de Cyriss, que Nemo prit pour le devant. Au dos, il aperçut une plaque de contact qui correspondait à celle de la boîte.

Nemo pris le cylindre de Mags. « La source d’alimentation ? »

« C’est plus que cela », déclara Mags. Elle désigna les contacts correspondant sur la boîte et le cylindre. « Essaie ».

Nemo ajusta le cylindre sur la boîte. Alors qu’ils entraient en contact, il entendit un léger bourdonnement à l’intérieur du module thoracique. Les lentilles oculaire sur la tête du soldat restèrent sombres et vides.

Nemo posa le cylindre et alla chercher une paire de pinces étroites sur le plan de travail de Mags Il enleva la tête de ce qu’il commençait à considérer comme un axe de la colonne vertébrale et commença à dégager le métal de l’ouverture tordu par la foudre.

Une séquence de sons hachés jaillit de la boîte vocale. « Qu’est-ce que ça dit ? » Demanda Blackburn.

Nemo secoua la tête. Il n’avait pas saisi les paroles non plus, mais il était certain que c’étaient des mots. Il inséra un doigt dans le cou, cherchant une membrane noire terne qu’il avait aperçue plus tôt. Il trembla lorsque la voix s’exprima à nouveau.

« Épargnez-moi », dit-elle. « Je me soumets à la capture légale ».

« Vous pouvez m’entendre ? » Dit Nemo.

« Oui », répondit la voix.

Nemo désigna le chiffon sur l’épaule de Mags. Quand elle le lui tendit, il le drapa sur l’oeil brillant du soldat. Malgré les circonstances inhabituelles, cela n’avait aucun sens de lui permettre de voir ses ravisseurs ou le contenu de l’atelier. « Qui êtes-vous ? »

« Platon, réducteur de la 7ème Force d’Intervention Prioritaire de la Convergence de Cyriss.

Convergence, pensa Nemo. C’est ainsi qu’ils s’appellent eux-mêmes. Plus étonnante était la notion d’une création artificielle capable d’un discours cohérent. Nemo se doutait qu’il y avait d’autre chose, mais il demanda, « Vous êtes un automate mékanique ? »

« Mon corps l’est, oui. Mais je suis une personne, pas seulement un serviteur ou un vecteur. Veuillez informer la Numen de ma capture. Peut importe si mon corps est détruit. Gardez juste ma chambre d’essence intacte ».

« Les serviteurs sont les petits automates flottants, alors ? Et les vecteurs sont les plus grosses machines ? »

La voix hésita à peine avant de répondre, « Oui, c’est exact ».

« Monsieur ! » Un garde se tenait à l’ouverture de la tente. Derrière lui, Nemo remarqua le messager haletant à proximité. Il avait voyagé loin et vite. Il espérait que cela signifiait que des renforts arrivaient.

Nemo fit signe à l’homme d’entrer et accepta un parchemin scellé avant de le congédier. Il brisa le sceau et ne lu que les premiers mots avant d’entendre le sifflement de l’artillerie en approche.

« À couvert ! » Blackburn tira Finch vers le bas. Nemo et Mags se laissèrent tomber, abritant leurs tête sous la table des cartes.

« Et moi ? » Cria le captif. « Vous avez le devoir de protéger les prisonniers de- »

Le premier obus frappa profondément dans le camp. Après l’explosion, on entendit le bruit de la terre retombant en pluie et les cris des blessés. Alors que le bruit était clairement celui d’un mortier, l’explosion avait un caractère différent. Quelle que soit l’arme qui venait de frapper, elle ne ressemblait en rien aux mortiers khadoréens que Nemo avait que trop entendu.

« Devons-nous nous retirer jusqu’à ce qu’ils arrivent, monsieur ? » Demanda Blackburn.

« Non, major. Nous attaquons ».
« Modifié: 30 décembre 2022 à 12:36:59 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #4 le: 26 octobre 2022 à 01:00:59 »
Aurora

Aurora supervisait l’attaque depuis le bord sud du pont d’observation. Sabina se tenait à ses côtés, le reste de ses gardes du corps derrière elles. Loin en contrebas, les forces de la Convergence tiraient sur le camp cygnaréen.

Alors même qu’elle étirait ses pensées pour diriger les Encodeur dans leur bombardement, Aurora sentit la tension de Sabina. Aurora ne plaisantait plus en disant que ses gardes du corps étaient trop serrées. Les personnes ayant résidé dans des vaisseaux mécaniques aussi longtemps que Sabina trouvaient que ces calembours plus pitoyables que spirituels.
Numen, Lances-Tempête à l’est », dit Sabina.


Aurora les avait vu. Une douzaine de chevaliers à cheval avaient quitté le camp dans une évidente tentative de manœuvre de flanc. Avec leurs lance foudroyante allumées, il était impossible de les manquer dans la lumière du petit matin.

Plutôt que de retirer les Encodeurs, Aurora toucha l’un des vecteurs lourds. Elle fit passer son mortier servipod du mode bombardement à celui de fusée et tira un coup directement au-dessus de la cavalerie. Une fusée éclairante blanche descendit vers eux, moins pour diriger des tirs supplémentaires que pour leur rappeler à quel points ils étaient visibles.

Avec les encodeurs restants, Aurora continua à malmener le camp avec une combinaison de mortiers anti-personnel et de mortiers anti tranchée. Les obus pleuvaient parmi les tentes, projetant des éclats d’obus dans toutes les directions, abattants les soldats n’ayant pas réussi à s’abriter à temps. Ailleurs, les obus à charge pénétrante laissaient d’énormes cratères dans le sol, gênant les mouvements.

Un morceau tomba directement sur une tente, soufflant dans les airs des bouts de toile et un nuage de gazon. Aurora nota aucun signe de mobilier ou de restes humains dans la brève explosion. Une autre tente explosa à proximité également vide de contenu.

« Je le savais », dit-elle en se tournant vers Sabina. « Nemo n’aurait jamais pu déplacer une telle force aussi rapidement. Il a semé des leurres à travers le camp ».

« Tu as été sage de sonder les défenses, Numen ».

Au sud-ouest, les lances-tempête avaient éperonné leurs montures au galop, sans tenir compte de la fusée éclairante. Ils se précipitaient vers ma quadrant est de Calbeck, apparemment sans défense.

Aurora détourna son attention vers les vecteurs légers qu’elle avait cachés sous une épaisse ronce. Les serviteurs avaient fait un excellent travail de camouflage sur les têtes et les torses des machines à trois pattes.

Aurora pris en premiers le contrôle des Diffuseurs. Les bras articulés des vecteurs leurs donnaient l’apparence de Galvaniseurs, un modèle similaire dédié à la réparation, amis cette impression était aussi trompeuse que le feuillage les dissimulant. Aurora ciblait l’ennemi à travers les capteurs des Diffuseurs, calculait la trajectoire optimale de ses projectiles et tirait avec ses armes à ressort. Les piques déchiqueteuses à tête chercheuse volèrent dans des trajectoires parfaites, faisant exploser le bouclier d’un homme et empaler deux des autres cavaliers.

L’esprit d’Aurora sauta ensuite vers l’Atténuateur, ne se distinguant physiquement des Diffuseurs que par son châssis supérieur et son arme à distance. Sa chambre d’hurlon bourdonnait tandis que les bolas tournaient à l’intérieur, il vola en hurlant vers la cavalerie, son filet à lame enveloppant les jambes de deux chevaux, déchiquetant la chair des animaux. Les montures hurlèrent et chutèrent, entraînant leurs cavalier avec elles. Dans leurs luttes, ils ne firent qu’agraver leurs blessures.

En d’autres circonstances, Aurora aurait laissé les vecteurs charger pour achever le travail. Elle pouvait entendre la tension dans les membres de ses anges se penchant en avant, impatients de se joindre au conflit. Mais ce n’était pas un assaut, se rappela Aurora.

Ce n’était qu‘un test.

Le hurlement d’une mitrailleuse s’éleva d’une tranchée à la limite du camp cygnaréen. Aurora ressentit un éclair d’irritation en réalisant que ses serviteurs n’avaient pas réussi à repérer à la fois la tranchée et la présence d’un canon lourd. Qu’est-ce qu’ils auraient pu manquer d’autre ?

La colère réchauffa à peine ses joues avant de se transformer en un pincement de culpabilité. Elle connaissant parfaitement les limites de serviteurs lorsqu’elle leur avait confié la tâche d’éclaireurs. Contrairement aux vecteurs, qu’elle contrôlait directement, ou aux soldats et prêtres mécaniques autonomes, les serviteurs étaient limités par leurs algorithmes de réponse à la situation. Ils ne pouvaient héberger que les listes les plus succinctes d’ordres conditionnelle encodées à partir des petites feuilles de laiton leur fournissant leurs instructions. Même les serviteurs les plus avancés ne pouvaient pas approcher la capacité d’une âme vivante à comprendre ce qu’elle voyait et à relayer cette information de manière convaincante.

Aurora aurait du envoyer des troupes de reconnaissance dans le camp avant de monter son opération de sauvetage, mais elle avait concentré son attention sur l’infortunée mission de récupération. Le résultat était un mauvais renseignement sur le camp ainsi que la perte d’un autre Moniteur et de huit de ses réducteurs.

Même sans le Premier Préfet Pollux pour le lui rappeler, Aurora savait qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même pour ces erreurs.

« Numen, Commandos », dit Sabina. Elle pointa vers l’ouest, à l’orée des bois où Nemo avait tendu une embuscade à son équipe d’intervention.

Au début, Aurora ne remarqua rien, puis elle perçut le faible mouvement d’hommes à travers les bois. Si l’automne n’avait pas dépouillé les feuilles, ils auraient peut-être été invisibles depuis la terrasse d’observation.

« Dois-je avertir le Recenseur Prime Septimus ? »

« Non », répondit Aurora. Elle avait ordonné au prêtre mécanique de garder ces troupes en réserve pendant qu’elle employait les vecteurs pour sonder les défenses de Nemo. « Nous garderons les soldats en place derrière les Encodeurs. Je veux voir comment ces cygnaréens réagissent aux serviteurs réflexes.

Confiante qu’elle entendrait cette réaction lorsqu’elle se produirait, Aurora reporta son regard vers l’est.

Tandis que la cavalerie survivante se retirait hors de portée de l’Atténuateur et des Diffuseurs, deux des lances-tempête démontèrent et coururent vers les cavaliers tombés L’un d’eux avait besoin d’aide pour marcher, mais tous deux avaient échappé à leurs montures tombées.

Malgré leurs efforts, les sauveteurs ne purent libérer les chevaux des filets à lames. Aurora conserva le visage impassible alors que les chevaux tombés se débattaient, les lames s’enfonçant plus profondément dans leurs jambes. Lorsque l’inutilité de la fuite devint évidente, l’un des sauveurs leva sa lance et tira un coup de grâce dans le crâne d’un cheval.

Aurora tressaillit. Elle jeta un coup d’oeil subrepticement sur le côté pour voir si Sabina avait remarqué sa réaction à la mort de l’animal. Si elle l’avait fait, elle n’en trahissait aucun signe.

Après avoir euthanasié le second cheval, les sauveteurs prirent la fuite à pied. Si elle les laissait battre en retraite sans être inquiétés, Nemo pourrait la croire faible.

Elle reporta son attention sur un Diffuseur, cibla un des hommes retraitant, et tira. Une pique à tête chercheuse lui transperça la poitrine et fit tomber son corps mou au sol.

Alors que la lance échappait de sa main, quelque chose se tordit dans les tripes d’Aurora. Elle n’arrivait pas à décider si elle trouvait juste ou pathétique qu’il soit le seul à mourir après avoir sauvé ses hommes et abattu leurs chevaux.

Dans les deux cas, elle n’avait pas donné l’apparence d’être faible.

Un éclair attira le regard d’Aurora vers le centre du camp cygnaréen. Le Foudroyant était en mouvement. Alors qu’il traversait le camp, deux paires de warjacks plus petits arrivèrent à ses côtés. Aurora les reconnut grâce à ses plaques d’identification qu’elle avait étudiées. C’étaient des Lanciers et des Lucioles. Les premiers étendraient la portée des sorts de leur warcaster, tandis que les seconds pourraient tirer des éclairs , tout comme le Foudroyant et son responsable.

« Où est Nemo ? » dit Aurora. Elle plissa les yeux vers le terrain mais ne put le repérer.

Aurora imagina que la main de la déesse avait dirigé Sebastian Nemo vers ce premier important conflit avec la Convergence. Le Recenseur Prime Septimus avait dit à Aurora que des cyrissistes de plusieurs factions de Caspia avait fait des démarches répétées au général Artificier. Un esprit aussi vif aurait fait un magnifique ajout à la direction.

Ou un splendide triomphe pour celui qui le vaincrait.

« Le voici », répondit Sabina.

Nemo et son assistante sortaient de derrière une longue tente. Un peloton de Lame-Tempête suivait, leurs glaives s’enflammant pendant qu’ils couraient.

Le Foudroyant sauta la tranchée suivi un instant plus tard par les Lucioles et les Lanciers. Les plus petits warjacks tenaient dans leur main droite des électro-vouges grésillantes ou des lances de guerre. Sur le bras gauche des Lucioles étaient montés des blasters-tempête, la foudre scintillant déjà le long des bobines des armes. Les Lanciers levèrent leurs boucliers et coururent devant les autres warjacks, s’exposant à une charge des Encodeurs.

Aurora ne se laisserait pas prendre à un autre piège. Elle étendit ses pensées pour ordonner aux Encodeurs de battre en retraite. Cette fois, Nemo devrait venir à elle.

Avec son apprenti à ses côtés, Sebastian Nemo sauta la tranchée derrière les warjacks. Durant un instant, il sembla planer au-dessus du vide, ses cheveux dressés et illuminés par la foudre partant des bobines dans son dos jusqu’à la tête de son bâton mékanique.

Cette brève image coupa le souffle à Aurora. Par deux fois maintenant, elle avait aperçu les cheveux blancs comme neige de son ennemi. Une fois, elle avait même été assez proche pour remarquer les profondes rides de son visage vieilli. Elle se demandait comment quelqu’un d’aussi vieux pouvait paraître aussi vif, en aussi bonne forme physique.

Les Lames-Tempête suivirent le warcaster au-delà de la tranchées, glaives ou lanceurs-tempête dans les bras. L’instant d’après, les pionniers sortirent de leur cachette, les carabines brandies, et avançant en biais, laissant de la place entre eux pour le servant de la mitrailleuse cuivre leur avance.

Alors que les vecteurs se retiraient, Septimus ordonna à ses obstructeurs de se positionner devant eux. Une fois devant les vecteurs, les soldats mécaniques entrelacèrent leurs boucliers festonnés pour former un mur de boucliers. Il se tenaient là, fléaux télescopiques levés, prêts à écraser quiconque s’approcherait de leur ligne.

Aurora retourna ses pensées vers les Encodeurs, ajustant leur visée pour tirer sur les cygnaréens avançant. Les explosions faisant pleuvoir de la terre et de l’herbe sur le Foudroyant et les Lucioles, mais aucun ne fut touché directement.

Un vrombissement silencieux indiqua à Aurora que Sabina agrandissait sa vision alors qu’elle observait les warjacks. Pour la millième fois, Aurora pleura ses yeux de mortelle. Elle aurait dû apporter une longue vue, mais la porter à ses yeux ne ferait que rappeler à sa garde du corps son corps charnu.

« Pas même une égratignure », déclara Sabina.

Une autre volée de servipods bombardiers oblitéra deux pionniers, peignant leurs camarades les plus proches en rouge et noir.

Une explosion dans le bois est attira l’attention d’Aurora. Une autre suivit, cette fois avec le craquement et le cri agonisant d’un arbre abattu. Au milieu de la clameur des branches claquant, les cris des commandos pensant s’approcher sans être détectés. Les serviteurs réflexes avaient remplis leur fonction, détectant leur mouvement et volant droit vers les hommes pour exploser à l’impact.

Nemo leva son arme. À côté de lui, son apprentie fit de même, guidant la foudre depuis les bobines galvaniques du warcaster et la dirigeant vers le Foudroyant devant eux.

Un cercle flamboyant de runes apparut autour du corps de Nemo, tournant lentement tandis qu’il s’emplissait de puissance arcanique. De son bâton et de sa main vide, des éclairs bondirent vers le ciel et disparurent. La tempête voltaïque réapparut à l’extrémité de la ligne cygnaréenne avançant, d’où elle jaillit de l’un des Lanciers.

L’éclair se dirigea vers l’obstructeur le plus proche, soulevant le soldat mécanique du sol dans une hideuse danse avant de sauter vers le suivant. Le deuxième soldat tint bon alors que la foudre noircissait son bouclier, et la foudre continua de voyager le long de la ligne. Avant qu’elle ne disparaisse, deux obstucteurs étaient au sol, tandis que les autres refermaient les espaces afin de conserver leur mur de protection.

Avant que l’esprit d’Aurora n’ait pu assimiler la rapidité de l’attaque, la tempête de Nemo jaillit à nouveau, cette fois du Lancier opposé. La chaîne d’éclairs partit du warjack pour démolier cinq des réducteurs de Pollux.

Les lucioles firent feu ensuite, les éclairs jaillissant de leurs blasters-tempête. Chacun d’eux fit vaciller une autre paire d’obstructeurs, noircissant et faisant fondre leur armure. Les défenseurs tirent bon, mais Aurora savait qu’ils ne pourraient pas résister à beaucoup d’autres attaques de ce type.

Le Foudroyant leva ses bras, paumes bleues ouvertes vers l’Encodeur le plus proche. Des arcs électriques bondirent à travers ses bobines galvaniques, coruscant chaque bras bleu pour converger en un points entre ses mains étendues. Là, les éclairs se concentrèrent pendant un instant avant de bondir vers l’Encodeur.

Des rivets surchauffés éclatèrent du corps de l’Encodeur. L’un de ses bras fur secoué et parti en vrille. Il vola à travers le champ jusqu’à ce que sa pointe sur piston s’enfonce profondément dans le sol et y reste plantée telle une bannière.

« Une telle puissance », dit Sabina.

« Il faut que je descende », déclara Aurora.

« Numen, vous venez de voir de quoi il est capable. Vous devez rester à l’écart ».

Aurora sauta du pont d’observation. Ses ailes déployées attrapèrent l’air et guidèrent sa course avant même que le champ de vol ne s’installe. Ses gardes du corps bondirent après elle, leurs propres ailes mécaniques contribuant à peine à leur vol.

Alors qu’elle plongeait vers le conflit, Aurora fit appelle mentalement au Moniteurs à l’est et aux Moniteurs en réserve. Les vecteurs répondirent instantanément. Aurora pouvait presque sentir les bolas tranchants et leurs scies elliptiques s’enclencher. Ils ne feraient qu’une bouchées de l’infanterie de Cygnar.

À la vue d’Aurora et de ses anges mécaniques descendant du nexus astrométrique, Septimus fit signe à la majeure partie de ses troupes d’avancer.

Avec le premier préfet Pollux à leur côtés, les réducteurs tenaient bon, les  projecteurs d’essaims levés pour tirer sur tous ceux étant à sa portée.

Des éradicateurs au torse épais s’avancèrent pour défendre les réducteurs. Aurora pouvait presque entendre les lourdes lames de leurs boucliers protéiformes lorsqu’elles se déployèrent pour transformer les boucliers en armes mortelles.

Les réciprocateurs suivaient de près, leurs propres boucliers prêts à s’imbriquer pour former un autre mur ou à guider leurs longues hallebardes par-dessus les éradicateurs devant eux.

« Numen, je vous prie, reculez », cria Sabina. « Permettez-nous de vous défendre de tous côtés ».

« Non », cria Aurora. « Nemo a démontré ce qu’il peut nous faire. Maintenant nous allons lui montrer ce que nous pouvons lui faire ! »

Aurora mena ses anges dans une charge sur les Lames-Tempête. Alors qu’elle levait son arme, elles se mirent en formation d’attaque derrière elle. Des années d’entraînement et de combat les avaient affinées pour en faire une arme unifiée, avec Aurora à sa pointe.

Les chevaliers levèrent leurs glaives trop tard pour se sauver. Aurora fit tournoyer son bâton polynomial dans une configuration mortelle, frappant tous les hommes à sa portée. La plupart d’entre eux tombèrent, les crânes défoncés, les membres brisés ou sectionnés. Ceux qui survécurent tombèrent sous les lames binomiales des anges.

Aurora poursuivit son vol, balayant ses propres lignes de front avant que les forces  cygnaréennes ne puissent contre-attaquer.

« Numen ! » S’écria Sabina. « Nous devons nous retirer maintenant ! ».

Aurora lui lança un sourire d’incrédulité. « Tu es sérieuse ? Après ce qu’on vient de leur faire ? »

« Numen, regarde ! » Sabina pointa du doigt.

Un nuage de poussière s’élevait au sud-est. Autour des bois à l’est , une ligne de Lances-Tempête chargeant. À eux seuls, ils constituaient une redoutable mais pas insurmontable force.
La véritable menace suivait derrière eux.

L’infanterie et les chariots venaient derrière les cavaliers, ainsi que plusieurs warjacks lourds voyageant par leurs propres moyens. Même d’un coup d’oeil, Aurora put remarquer qu’ils étaient approvisionnés, chargés et prêts pour la bataille.

L’illusoire armée de Nemo devenait rapidement trop importante.

Aurora calcula silencieusement ses chances en se basant sur les informations existantes. Si elle déployait toutes ses forces, elle écraserait sûrement les forces actuelles de Nemo, mais pas avant l’arrivée des renforts cygnaréens.

Elle pesa le danger de lancer une attaque immédiate contre la probabilité d’épuiser ses forces au point de ne plus pouvoir défendre le nœud de réalignement contre les autres.
Dans son hésitation, les pionniers de Nemo tirèrent une fulgurante volée contre ses troupes. Quelques-unes, précédemment endommagées par la foudre, tombèrent, mais d’autres réciprocateurs restèrent debout, boucliers verrouillés. Les réducteurs et les éradicateurs se tenaient prêts à charger sur son ordre.

Ou battre en retraite.

Aurora se rappela qu’elle n’avait pas besoin de détruire Nemo pour le vaincre. Le temps était de son côté.

Elle changea de cap, volant à basse altitude pour appeler Septimus. « Toutes les forces se replient en formation ».

Le prêtre obéit, relayant l’ordre aux premiers préfets, qui transmirent les ordres aux préfets de chaque escouade.

Aurora raccourcit la portée des mortiers des Encodeurs et déclencha une nouveau barrage. Cette fois, elle laissa une ligne de cratères juste devant l’ennemi avançant. Comme la fusée précédente au-dessus de la cavalerie, ce n’était pas une attaque mais un avertissement. Elle avait tracé une ligne dans la terre battue.

La question était de savoir si Nemo la franchirait.

De l’autre côté du terrain, Nemo leva la main. Il aboya un ordre. Elle ne put entendre ses paroles, mais elle vit ses officiers les relayer de part et d’autre de la ligne d’attaque. Il atteignit les deux extrémité qu’Aurora réalisa avec un choc à quel point elle avait été proche de les vaincre.

Elle jura entre ses dents, mais il était trop tard pour changer d’avis. Les cygnaréens se retirèrent dans leur camp. Si elle devait poursuivre, elle devait poursuivre, elle devrait également faire face à un nombre incertain de renforts.

Aurora retourna au nœud de réalignement. Elle avait débuté l’escarmouche comme un test, mais elle pouvait sentir le désir de victoire monter dans son ventre. Stopper l’attaque des cygnaréens n’était pas le triomphe qu’elle avait envisagé, mais les tenir à distance était un pas de plus vers le succès dont elle avait besoin.
« Modifié: 30 décembre 2022 à 13:05:56 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #5 le: 30 décembre 2022 à 13:03:07 »
LA TROISIÈME HARMONIQUE

Le pouvoir de la compréhension transcende l’inexplicable.

Nemo

Alors que Nemo revenait au camp, le chaos de l’attaque de la Convergence se dissipa, mais une excitation croissante à l’approche des renforts pris sa place.

Les Lances-tempête arrivèrent les premières, leurs chevaux au galop soulevant un voile de poussière devant les chariots et l’infanterie la suivant. Apercevant Nemo, ils changèrent de cal lorsqu’il fit un geste en direction du Major Blackburn, qui venait juste de remplacer un garde dans tous ses états par un médecin de terrain stable pour superviser le triage des blessés. Une fois qu’il vit que l’effort était entre de bonnes mains, Blackburn alla accueillir les renforts et leur assigner leurs postes.

Nemo renvoya les Lanciers et les Lucioles en position de garde, se donnant ainsi un champ d’options plus large en cas de nouvelle attaque. Il ordonna au Foudroyant  de se positionner face à la tente des mécaniciens. L’armure du warjack n’avait subi que de légères écorchures d’éclats d’obus, mais il crut sentir une gêne dans sa démarche sur le chemin du retour.

À moins, pensa-t-il aigrement, qu’il avait seulement imaginé l’imperfection résidait dans le warjack et non dans sa propre force déclinante.

Indépendamment du fait que le défaut était réel ou qu’il s’agisse d’un produit psychosomatique dû à la peur de vieillir de Nemo, il voulait être certain que le Foudroyant était en bon état avant de le remettre en service, les fonctions galvaniques du warjack s’étaient parfois avérées plus fragile que les entrailles mékaniques de ses homologues à vapeur. Cela demandait une certaine attention et d’attention supplémentaires.

Cette pensée rappela à Nemo sa promesse de chercher à acquérir une nouvelle jambe mékanisée pour Mags Jernigan. Tout comme le Foudroyant, elle aurait besoin d’un peu d’entretien.

Mais pour l’instant, cela devrait attendre.

Les dommages causé au camp n’étaient pas aussi graves que Nemo l’avait craint. Une demi douzaine de tentes avaient été déchiquetées ou soufflées, mais une seule contenait des victimes. Les lances-tempête survivantes avaient ramené leurs montures au paddock que les troupes avaient construit à la hâte. Là, les nouveaux arrivant les avaient rejoints. Les hommes s’occupaient des chevaux pendant que leurs capitaines déterminaient la nouvelle chaîne de commandement sous le Major Blackburn.

Parmi les lances se tenait un homme de forte corpulence au visage pâle et grêlé. Plutôt qu’une épée, une lourde masse à pointes pendait à sa hanche. Nemo remarqua une figure humaine stylisée entourée de rayons de lumière – le symbole de Morrow – embossée en or sur l’armure de plate blanche du chevalier. Derrière lui chevauchait un chevalier plus jeune brandissant la bannière de Morrow.

Lorsqu’il aperçu Nemo, le cavalier et son enseigne se dirigèrent vers lui. Ils maîtrisèrent leurs montures, mirent pied à terre et saluèrent.

« Général Artificier », dit le chevalier.

« Aumônier Geary ». Nemo serra la main de Geary, heureux de le voir ne serait-ce que pour accueillir un autre guerrier blanc dans le camp. Contrairement à l’épaisse crinière de Nemo, les cheveux de Geary s’étaient tellement clairsemés que l’homme les gardait tondus de près, donnant à son crâne rougeaud l’apparence d’une pêche floue. « Quelque chose me dit que vous n’êtes pas simplement venu pour aider, mais aussi pour examiner mes captifs ».

Geary haussa les épaules avec un sourire d’excuse. Son chagrin céda la place à une expression sinistre lorsqu’il cracha pratiquement le mot, « cyrissistes ». Depuis l’Affaire de la Witchfire, j’ai toujours dit qu’ils montreraient un jour leurs vrais visages ».

« Alors tu as », acquiesça Nemo. Compte tenu des événements récents, il ne ressentait pas le besoin de contester l’affirmation du chevalier, même si auparavant il n’avait jamais partagé l’intensité de la méfiance de Geary envers le culte.

Pour Nemo, les cyrissistes étaient apparus comme une société inorganisée d’excentriques intellectuels et artisans. En adorant une déesse de la science, ils semblaient simplement célébrer leurs professions – et, franchement, eux-mêmes – plus que constituer un danger légitime pour la foi moorrowéenne, et encore moins pour le grand public. Qu’une faction isolée d’entre eux ait autrefois servi une cause plus sombre n’avais jamais alarmé Nemo. Après  tout, même l’église de Morrow comptait des traites, des meurtriers et pire encore parmi ses fidèles.

Au moment où Geary avait appris que des nécromanciens présumés avaient été trouvés parmi les cyrissites, il avait eu du mal à contenir son animosité. Nemo admirait la passion de l’homme mais elle semblait indiscriminée.

« Puis-je les voir, ces soldats mécaniques ? » Demanda Geary. Le bord de ses yeux était étonnamment rose contre sa peau pâle. Il l’avait parfois pris pour un albinos.

« Quand j’aurai fini d’inspecter les renforts ».

« Bien sûr », déclara Geary. « Bien sûr ».

Nemo conduisit Geary à travers le camp, Finch à ses côtés et l’enseigne à ceux du chevalier. Nemo vit Geary faire un signe de tête approbateur à ce qu’il voyait tout autour d’eux. Nemo était également heureux de voir avec quelle efficacité les soldats avait répondu à la récente attaque.

Ceux qui l’avaient accompagné à Calbeck et les nouveaux venus avaient déjà réparé ou enlevé les tentes endommagées. Il n’y avait pas de blessés, car ils avaient été transportés dans les tentes désignées par le Major Blackburn.

Au nord, les pionniers étaient déjà à l’oeuvre à étendre les défenses. À l’est et au sud, Nemo vit d’un coup d’oeil que les officiers des fusiliers et des commando rassemblaient leurs troupes pour une action d’enveloppement après avoir consulté Blackburn. Tout autour d’eux, le camp continuait de s’agrandir, les soldats creusant des latrines et érigeant des abris supplémentaires.

« Combien de lances-tempête, Finch ? »

« Dix, monsieur, sans compter celles que nous avions déjà », répondit-elle. Elle avait baissé les lunettes pour protéger ses yeux de la poussière. La pression sur son nez altérait si légèrement sa voix que personne ne la connaissant bien ne l’aurait pas remarqué.

Nemo envisagea de faire de même, mais il trouva cela discourtois alors que Geary n’avait pas cette protection.

Alors qu’ils marchaient à travers le camp, Finch compta les Gardes-Tempête et les Lames-Tempête – notant combien d’entre eux portaient les lourds canons à foudre connu sous le nom de lance-tempête – ainsi que les fusiliers, les grenadiers, les commandos, les médecins, les mékaniciens de terrain et les troupes de soutien.

« Regardez, monsieur ! » Finch désigna un chariot rempli de caisses et un warjack recouvert de bâches. Le blaster-tempête distinctif d’une Luciole sortait de sa cachette. Au-dessus de ligne courbe de son épaule, un trio de bâton distinctives dépassait au-dessus du chargement, dansant là ou leurs porteurs étaient assis dissimulés derrière le hayon du chariot. « Forges-Tempête ! »

Nemo hocha la tête, espérant le meilleur. Idéalement, il aurait convoqué des équipages vétérans, des hommes et des femmes ayant combattu à ses côtés auparavant. Après le conflit dans le Bois d’Épines, cependant, il craignait que trop peu d’entre eux aient survécu pour qu’il fasse la fine bouche. Il devrait se contenter de ceux que le Seigneur Commandant avait jugé bon d’envoyer d’où ses forces récupéraient à Port Bourne.

De nombreux Forges-Tempête étaient non seulement brillants mais aussi disciplinés, professionnels et fiables. Pourtant, une fraction troublante des arcanistes et des mékaniciens les plus talentueux était aussi quelque peu, faute d’un meilleur terme, « excentrique ». Certains d’entre eux n’avaient tout simplement pas les bonnes manières, et leur comportement était tout au plus ennuyeux. En comparaison, cependant, certains pourraient faire du Sergent Mags Jernigan l’incarnation de la disciple militaire.

« Qui est-ce, Finch ? » Abandonnant sa propre prétention à la courtoisie, Nemo abaissa ses propres lunettes et chassa la poussière de ses yeux. « Pouvez-vous voir ? »

« Non, monsieur. Il y a trop de poussière dans le- Regardez, ils ont pu nous accorder un autre warcaster ! » Son enthousiasme retomba lorsqu’elle et Nemo entendirent la personne qu’elle avait désignée reprendre les ordres verbaux aux warjacks. « Oh, eh bien, un compagnon, quoi qu’il en soit ».

Le jeune homme marchait entre une paire de Cuirassés-Tempête, des warjacks lourds maniant de massives épées. La bannière de Cygnar flottait entre une paire de cheminées dégageant des nuages de fumée de charbon au-dessus de leurs épaules. Contrairement au Foudroyant, les Cuirassés-Tempête ne bénéficiaient de l’énergie galvanique que dans leurs puissantes lames génératrices. Ils se mouvaient toujours, comme la plupart des warjacks, grâce à la vapeur.

Nemo soupira. Il supposa qu’il fallait mieux recevoir un compagnon que pas de warcaster du tout. Néanmoins, il aurait préféré avoir Victoria Haley ou l’un des autres vétérans à ses côtés.
Notant son expression, Finch chuchota, « Essayer de ne pas effrayer celui-ci ».

« Quoi ? »

« Essayer de ne pas effrayer celui-ci, monsieur ! »

Les sourcils de Nemo s’arquèrent, mais avant qu’il ne puisse formuler une réplique cinglante, Finch fit signe au jeune homme d’approcher. Le compagnon ordonna à ses warjacks de s’écarter, permettant aux chariots et aux troupes qui suivaient de passer sans encombre, avant de se précipiter pour saluer. Il hésita entre s’adresser à Finch – à qu’il il aurait dû faire son rapport - et Nemo - dont la présence effrayait souvent les jeunes officiers et les poussait à enfreindre le protocole.

« Lieutenant Benedict, Compagnon, au rapport comme demandé, monsieur ! Et monsieur ! »

Avant que Finch ne puisse répondre, Nemo demanda, « Combien d’actions avez-vous connues, Benedict ? »

« J’ai servi comme pionnier pendant trois ans, monsieur. Lorsque mon talent est apparu, j’ai été envoyé à l’Académie de Stratégie Militaire, où j’ai été diplômé au printemps dernier. Depuis, j’ai participé à deux escarmouches contre le Cryx dans le Bois d’Épines cet été, monsieur. J’ai vu beaucoup plus d’action que prévu à Port Bourne pendant l’invasion, mais j’aurais aimé pouvoir vous rejoindre dans la marche vers le nord, monsieur ».

« Vous ne ressentiriez pas cela si vous aviez été là, Bénédict ».

« Oui, monsieur ».

D’après les rapports que Nemo avait lus sur les horreurs de Port Bourne, il savait que Benedict n’aurait pu vivre une épreuve plus pénible. Nemo espérait pour lui que le conflit actuel se révélerait moins terrible que l’action contre le Seigneur Liche Asphyxious. Il commença à se demander pourquoi Benedict était arrivé sans son maître, mais il connaissait déjà la réponse.

« Promotion sur le terrain ? »

« Oui, monsieur ». Benedict ne broncha pas, bien que la raison pour laquelle on envoyait un lieutenant plutôt qu’un capitaine était presque toujours la même. Son mentor était mort au combat, laissant son compagnon prendre sa place.

« Ces Cuirassés-Tempête vous ont-ils été affectés à Port Bourne ? »

« Non, monsieur. La majeure partie de mon expérience est avec des ‘jack légers, monsieur. Le Seigneur Commandant les a envoyé parce qu’il pensait que vous pourriez en avoir besoin, monsieur ».

Finch renifla en échouant à réprimer un ricanement. Nemo estima que si la pire qualité de Benedict était une prépondérance de « monsieur », il s’en sortirait parfaitement bien.

« Très bien, Benedict », répondit Nemo. Il s’arrêta avant de donner des ordres à l’homme. Au lieu de cela, il se tourna vers Finch.

« Emmène ces grands gaillards chez les mékano pour qu’ils les inspectent », dit Finch. « Fais-moi un rapport après qu’ils aient été autorisés à servir ».

« Oui, monsieur ! » Le salut de Benoît était aussi net qu’un col fraîchement amidonné.

Finch lui indiqua la bonne direction, et Benedict l’a remercia avec un sourire et un hochement de tête. Les taches de rousseur de Finch semblèrent s’éclaircir alors qu’elle rougissait.

Nemo regarda le compagnon regagner ses Cuirassés-Tempête. Benedict jeta un coup d’oeil furtif à Finch avant de demander aux warjacks de le suivre jusqu’à la tente des mékaniciens.

« Je ne peux même plus le dire », dit Nemo. « Quel âges penses-tu qu’il ait, Finch ? »

« Plutôt vieux », répondit-elle. « Vingt-huit ans, au moins ».

Nemo soupira.

En reportant son regard sur la place que Benedict venait de quitter, Nemo sursauta à l’inattendue matérialisation de trois hérauts-tempête se tenant en plein salut devant Caitlin Finch.

« Jimmies ! » S’écria Finch leur rendant leur salut avec un geste non réglementaire.

Les forges-tempête portaient de longs manteaux bleus identiques et tenaient leurs bâtons-tempête à des angles identiques. Nemo gémit intérieurement en reconnaissant leurs visages relativement jeunes.

Ces trois-là, il ne les connaissait que trop bien.

La plupart des forges-tempête étaient considérablement plus expérimenté que les compagnons warcasters. Ils étaient parmi les praticiens les plus habiles de la mékanique avancée, leurs rangs étant composés des mékaniciens et les mékamanciens les plus compétents, y compris ceux spécialisés dans les sciences de la tempête. Il était rare d’en rencontrer un de moins de trente ans, mais de temps en temps un prodige émergeait. Ces trois-là avaient été diplômés de l’Académie Stratégique Militaire ensemble.

Ou plutôt, pensait souvent Nemo, ils s’étaient en quelque sorte échappés.

« Baker, Smith, et Hurndall au rapport, monsieur ! » cria celui que Nemo estimait être Hurndall. Il avait l’air différent maintenant que ses longs cheveux blonds avaient viré au bleu vif.

Nemo fronça les sourcils à l’idée d’un forge-tempête Smith, mais il savait que la remarque sur ce nom malheureux ne ferai qu’évoquer une histoire de chien hirsute avec la phrase clé « Smith ». Au lieu de cela, il plissa les yeux vers Hurndall. « Qu’est-il arrivé à vos cheveux, forge-tempête ? »

« Lors d’une récente visite à l’Ordre du Creuset Doré à Fhari, monsieur, il y a eu un léger malentendu. Cela fait en fait une anecdote amusante si vous voulez l’entendre- »

« Dites-moi que vous n’êtes pas les seuls forgerons dont Striker peut se passer ».

« Non, monsieur », déclara Baker ou Smith, selon le rouquin. « Quatre autres arrivent avec les  Patrouilleurs-Tempête. Pond et McCoy sont avec les Lucioles. Jones et Troughton et leurs assistants ont les tours-tempête.

« Combien de lucioles et de tours ? »

« Deux de chaque, monsieur », répondit l’autre, Smith ou Baker.

C’était quelque chose. En fait, c’était plus que quelque chose. Bien que Nemo ait pu ergoter sur sa sélection de forges-tempête, Stryker avait envoyé beaucoup plus d’armement galvaniques que Nemo avait imaginé pouvoir en disposer. Il espérait que le Seigneur Commandant n’avait pas été imprudent en épuisant sa garnison alors que le Cryx demeurait une menace incontrôlée.

Nemo confia les spécialistes à Finch. Lorsqu’elle les renvoya en les avertissant que leur équipement devrait être prêt pour l’inspection dans l’heure, leurs saluts et leurs « Oui, messieurs ! » se succédèrent avec précision, ce qui fit lever à Nemo un sourcil suspicieux. Il ne pouvait jamais dire si ces farceurs étaient insolents ou simplement mentalement bizarres.
Alors qu’ils partaient, Nemo demanda à Finch, « Jimmies ? »

« Parce que leurs prénoms à tous est James ».

« Je croyais que l’un d’eux se nommait Gerald ».

« Jimmy honoraire ».

Exaspéré, Nemo se tourna vers l’Aumônier Geary. Le chevalier Précurseur se tenait à une distance respectueuse, mais ses yeux trahissaient son empressement à voir les captifs.
« Venez ». Nemo lui fit signe. « Débutons par l’atelier ».

Alors qu’ils retournaient vers l’ouest à travers le camp, Finch désigna la tente à cartes.

« Monsieur ».

À côté du garde se tenaient quatre mékaniciens, leurs yeux craintifs fixés sur Nemo.

« Bien sûr », dit Nemo. « Les cyrissistes de Mags ».

« Cyrissites ? » Dit Geary. « Vous en avez au sein de votre armée en ce moment ? »

« Si nous les disqualifions, nous perdrions la moitié de nos meilleurs mékaniciens. De plus, le roi leur a accordé le droit de pratiquer librement leur religion ».

« Les cyrissistes n’ont pas une religion mais un culte ».

Nemo s’empêcha de faire remarquer que la différence entre un culte et une religion était une question de perspective. Les menites, autrefois la religion dominante dans tout l’Immoren occidental, considéraient toujours l’Église de Morrow comme un culte, et hérétique de surcroît L’approbation par la Couronne d’un temple dans la capitale avait sûrement propulser le mouvement cyrissiste au-dessus de son statut auparavant marginal. La question était de savoir si c’était une religion amie ou ennemie. Les actions de cette secte de la Convergence soutenaient clairement la dernière réponse.

Nemo aurait voulu interroger les mékaniciens cyrissistes connus sans la présence de l’Aumônier Geary, mais il avait promis au chevalier de jeter un coup d’oeil aux soldats mécaniques et aux « vecteurs » et « serviteurs » capturés – des termes que la partie mathématique de l’esprit de Nemo trouvait intrigants et étrangement attrayants. Si seulement il avait pu étudier ces automates dans des circonstances moins éprouvantes, il aurait trouvé la perspective excitante, peut-être même relaxante.

« Monsieur », dit l’un des mékaniciens, « aucun d’entre nous n’a eu quoi que ce soit à voir avec ce qui s’est passé à l’atelier. Nous étions déjà là ».

« Que s’est-il passé à l’atelier ? » Demanda Nemo. Quand les hommes se regardèrent plutôt que de répondre, il se tourna vers l’homme montant la garde. « C’est une question, soldat. Que s’est-il exactement passé à l’atelier ? »

« Il y a eu une perturbation, monsieur. C’est tout ce que je sais. Le Major Blackburn s’est dirigé dans cette direction peu avant votre arrivée ».

« Gardez ces hommes ici ».

Nemo n’attendit pas une réponse. Il courut vers l’abri des mékaniciens, à peine capable de se lancer dans une course. Geary et Finch le suivait de près.

Des gardes entouraient la tente-atelier, y compris des troupes fraîches arrivées avec les renforts. Blackburn donnait des ordres à l’un des lieutenant venant d’arriver lorsqu’il repéra Nemo, puis courut à sa rencontre.

« Le Sergent Jernigan et deux de ses assistants sont portés disparus. Il en va de même pour les soldats mécaniques capturés, ainsi que les cylindres que vous nous avez montrés. Deux gardes du périmètre ouest ont été tués, déchiquetés par ces petits projectiles-scies que nous avons affrontés la nuit dernière ».

« Et les vecteurs ».

Blackburn tourna la tête selon un angle inquisiteur.

« Les warjacks ennemis, mec. Ils sont toujours là ? »

Il hocha la tête en signe de compréhension. « Oui, monsieur ».

« Que s’est-il passé exactement ? »

« Nous recueillons encore des rapports, mais nous savons qu’un escadron de soldats mécaniques a frappé l’atelier lors de l’attaque de Calbeck. D’après les empreintes de pas, ils se sont retirés par l’ouest, vraisemblablement pour retourner à Calbeck. J’ai des rangers traçant leur piste ».

Nemo pensa aux cyrissites connus sous garde dans sa tente des cartes. Combien d’autres étaient présents maintenant que les renforts étaient arrivés.

« Comment savons-nous que nos propres gens n’ont pas pris les automates et ne sont pas partis volontairement ? » Nemo jeta un coup d’oeil à Geary. Il détestait poser une telle question, surtout devant l’aumônier Précurseur, mais il avait besoin de la réponse.

« Nous avons trouvé des empreintes partant et revenant vers le bois occidental. Elles semblent provenir d’autres soldats mécaniques. Il y a des signes de lutte dans l’atelier, y compris une petite quantité de sang ». Blackburn souligna « petite quantité », peut-être en considération de l’amitié de Nemo avec Mags. « Je ne pense pas que nos gens se soient rendus sans se battre. Il est plus probable qu’ils aient été capturés ».

« Personne n’a été témoin de cet enlèvement ? »

« Rien que j’aie encore trouvé, monsieur Il y a eu beaucoup de confusion pendant l’attaque ».
« Et les commandos qui couvraient l’ouest ? »

Le visage de Blackburn se durcit. « Les survivants rapportent avoir vu du mouvement sur le chemin du retour, mais il avaient les mains occupées à ramener les blessés. Ils ont rencontré d’autres de ces sphères flottantes, différentes de celles que vous avez capturées. Celles-ci ont volé droit vers les hommes avant d’exploser ».

Des mines à tête chercheuse, pensa Nemo. Quelle mise en œuvre diabolique de la technologie !

« Je veux que ce village soit encerclé », dit Nemo. « Engagez toutes les nouvelles dont vous avez besoin. Les commandos en premier, mais utilisez les autres si vous en avez besoin pour couvrir le périmètre jusqu’à la Langue du Dragon de chaque côté ».

« Oui, monsieur ! » Blackburn retourna vers les hommes de l’atelier, en envoya deux comme messagers et partit vers l’ouest.

Furieux, Nemo observa le major partir. Il avait pris l’attaque du matin comme une sonde destinée à tester ses défenses. Il commençait à accepter la probabilité que l’ensemble de l’exercice était une vaste diversion pour couvrir le sauvetage.

Il avait mal jugé son ennemi. Mags en avait payé le prix.

« Général, s’il y quoi que ce soit que je puisse faire ... » Geary laissa platitude inachevée.

Nemo secoua la tête. Il essaya de résister à l’envie d’inspecter personnellement l’atelier. Blackburn était un officier aussi compétent qu’il ne l’avait jamais été. Pourtant, malgré ses plaintes concernant son comportement grossier, Mags était l’une de ses plus anciennes amies. Il devait voir par lui-même.

« Attendez ici », dit-il à Geary. Finch le suivi dans la tente.

Les dégâts apparaissaient moins terribles dans la réalité que dans son imagination. Une boîte de pièces était tombée au sol, renversant des engrenages et des vis sur l’herbe aplatie. Des outils étaient éparpillés sur une table où ils auraient normalement dû être rangé en ordre. Une traînée de bout de tissus menait à une boîte renversée. Peut-être que les assaillants avaient utilisés les tissus huileux comme bâillons ou liens pour les captifs.

Nemo trouva la tache de sang sur le coin de la lourde table. La description de Blackburn comme étant une « petite quantité » semblait être un euphémisme car Nemo imaginait qu’elle provenait de la blessure à la tête de son amie. Ils s’agenouilla pour regarder de plus près.

Finch se pencha par-dessus son épaule. Son hoquet d’inquiétude piqua sa propre peur de ce que les preuves lui disaient.

Il aperçut quelques fines fibres collées à la tache de sang.

« Finch, passe-moi une sonde à aiguille ».

Après une brève recherche, elle lui glissa l’outil dans la main. Il enleva les poils du sang. Sous l’ombre de la tente, ils ne distinguait pas la couleur. Il prit la découverte dans son gantelet et la transporta dehors. Les poils n’étaient pas noirs, mais même en pleine lumière du matin, il ne pouvait discerner s’ils étaient gris, blond, ou marron clair. Sa vue n’était pas si mauvaise qu’il avait besoin de lunettes, mais il avait pris l’habitude de porter des lentilles d’assistances lorsqu’il lisait quelque chose de plus long qu’une courte lettre. « Finch, va me chercher une- »

Avant qu’il ne puisse terminer, elle lui tendait la loupe qu’elle avait apportée de l’atelier. Il se renfrogna devant sa présomption avant de lever la lentille et d’examiner les poils.

Ils étaient épais, courts, droits et indéniablement gris.

« Morrow la préserve », murmura-t-il.

Finch lui tendit le bras, mais il se déroba à son contact.

« Nous avons encore les – comment le prisonnier les a appelés ? »

« Vecteurs », répondit Nemo. « Le prisonnier ! »

Il courut, et Finch courut après lui. L’aumônier se précipita après eux dans un futile effort de les suivre.

Les gardes et les mékaniciens s’écartèrent alors que Nemo se précipitait dans la tente des cartes. Là, sur la table, se trouvait la tête reconnectée et de la boîte vocale.

« Ils ne les ont pas tous eu ! » Dit Finch.

Nemo fronça les sourcils devant l’exubérance de la chasseuse de tempête. Remarquant son expression, Finch se calma et ajouta, « Il a prétendu que son chef échangerait des prisonniers ».

« C’est vrai », répondit la tête. Nemo réalisa qu’il aurait dû faire plus que couvrir sa lentille optique avec un chiffon. Le soldat capturé pouvait encore entendre.

Il se dirigea vers la table et retira la chambre d’essence de la boîte de jonction. Il fit une pause, incertain si la puissance résiduelle lui permettrait de continuer à entendre. Il décida de l’examiner en détail plus tard. Il sortit de la tente.

L’aumônier Geary arriva, soufflant d’effort. Une regard sur le visage en colère de Nemo l’empêcha de parler.

Nemo se tourna vers les gardes. « Je veux que ces mékaniciens soient séparés et isolés. Doublez la garde de cette tente, et gardez ces hommes sous constante surveillance visuelle. Demandez à quelqu’un d’apporter les appareils que j’ai laissés sur la table à l’atelier des mékaniciens ». Il s’éloigna, élaborant toujours son plan.

« Qu’est-ce qu’on fait, monsieur ? » Demanda Finch.

« Nous allons interroger ces cyrissistes, en commençant par notre captif restant ».
« Modifié: 28 février 2023 à 17:54:47 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #6 le: 12 janvier 2023 à 15:14:46 »
Aurora

Aurore faisait les cent pas sur la circonférence du pont d’observation. Ses gardes du corps s’empressaient de suivre son rythme, leurs talons claquant sur le pont. En l’absence de Sabina, elles demeuraient silencieuses à moins qu’Aurora ne s’adresse à elles.

Malgré tous ses efforts, Aurora n’avait pu voir les éclaireurs que ses anges avait signalés rampant jusqu’à la périphéries du villages avant d’être chassés par ses troupes. L’un deux se serait approché suffisamment près pour parler avec certains des prisonniers à l’intérieur de l’école avant qu’une patrouille de réducteur ne le repère. D’une manière ou d’une autre, le ranger avait réussi à s’échapper, même à travers la double garde d’obstructeurs et d’éradicateurs le long du périmètre. Elle ressentait une réticente admiration pour l’exploit de l’homme. Peut-être que la légende des rôdeurs cygnaréens plus de vérité qu’elle ne l’avait jamais réalisé.

Avec le village encerclé, Aurora ne ressentait plus le besoin de dissimuler sa force. Elle avait déjà ordonné aux Projecteurs d’Émergence Transfinies de sortir de sous l’abri du nœud de réalignement. Les serviteurs de permutation orbitaient telles des lunes autour de leurs plates-formes d’armes à feu, prêts à s’élancer en avant et à intercepter les tirs ennemis.

Elle fit sortir l’Axiome Prime de derrière la jambe du nœud de réalignement située du côté de la rivière. Aurora ressentit le bruit sourd de son champ de déplacement alors qu’il glissait dans les rues. Le titanesque automate faisait chuter les coins des maisons sur son passage, ses énormes pinces de forages maintenues en toute sécurité au-dessus des toits. Ces mêmes foreuses avaient creusé la fosse sous le nœud, permettant à l’optifex d’installer les conduits de réalignement et l’appareil de transfert géomantique.

Aurora guida l’Axiome Prime pour piétiner une maison de sel vide au profit des espions qu’elle savait avoir encerclé le village. Elle souhaitait pouvoir entendre les halètements des forces cygnaréennes alors qu’elles étaient témoins de sa puissance physique.

Les renforts de Nemo étaient arrivés plus tôt et en bien plus grand nombre qu’elle ne l’avait prévu. Les forces de Cygnar avaient mérité leur association avec la foudre de plus d’une manière. Pourtant, il n’y avait aucune raison de désespérer. Aurora se rappela que les forces cygnaréennes actuelles représentaient encore plus de la moitié des effectifs de son armée de la Convergence.

Elle ne pouvait s’empêcher de frémir devant la férocité dont Sebastian Nemo avait fait preuve en réponse à son attaque exploratoire. Avant même qu’elle ne révèle sa réserve, l’homme avait dû comprendre qu’il était largement en infériorité numérique. Plutôt que de se retirer de son attaque, Nemo avait répondu par un assaut rapide et direct sur ses unités avancées. Dans un échange aussi bref, il avait détruit ou mis hors service un nombre surprenant de ses unités les plus précieuses.

Il ne l’avait pas fait sans pertes, bien sûr. Aurora était satisfaite de l’efficacité de l’Atténuateur et des Diffuseurs. Et les serviteurs réflexes avaient causé des pertes choquantes parmi les redoutables commandos de Nemo ; elle regrettait de ne pas avoir réquisitionné davantage de mines mortelles pour la défense du périmètre. Malheureusement, ils s’étaient détruits dans l’accomplissement de leurs tâches. Elle devrait placer la douzaine de serviteurs réflexes restants avec précaution.

Un sifflement dans l’ascenseur sud-ouest annonça le retour de Sabina des chambres hautes. Elle s’approcha d’Aurora et s’inclina. « Numen, la dernières des constructions essentielles est achevée, mais les optifex débutent seulement le calibrage. Ils ne peuvent pas donner de date précise pour le réalignement ».

Aurora emplit ses poumons d’un souffle purificateur. Elle avait fait un mauvais calcul en provoquant Nemo. Même en infériorité numérique, avec ses renforts, il pouvait se révéler une véritable menace pour l’opération.

Elle devait changer de tactique. Elle avait plus qu’assez de prisonniers à échanger contres ses vecteurs, serviteurs et soldats capturés, mais elle hésitait à les offrir trop tôt après l’escarmouche du matin. Aurora ne souhaitait traiter qu’en position de force.

Une triade d’anges mékaniques atterrit sue le côté est de la plate-forme d’observation. Sabina alla recevoir leurs rapports tandis qu’Aurora reporta son attention sur le camp cygnaréen en expansion.

Les fusiliers continuait à pénétrer dans le camp cygnaréen depuis Port Bourne. Au dernier rapport, des centaines avaient grossi les rangs de l’armée de Nemo, ainsi que des pionniers, des commandos et des rangers qui s’étaient déjà évanouis dans les bois et les vallons entourant Calbeck.

Aurora nota mentalement d’accroître les patrouilles aériennes à travers le fleuve. Elle doutait que même les célèbres fusiliers puissent atteindre une telle distance avec une quelconque précision, mais elle avait été surprise assez souvent pour la journée.

« Numen », dit Sabina. Même à travers le modulateur de voix mécanique, Aurora put entendre l’inquiétude dans sa voix.

« Oui ? »

« Le Recenseur Prime Septimus requière votre présence dans le village en dessous ».

« Vraiment ? » Dit Aurora. Le prêtre mécanique aurait dû se présenter ou demander une audience à Aurora, pas la convoquer. Elle reconnaissait la main de sa mère dans cette dernière provocation. Était-elle en train de tester Aurora ou simplement de saper sa tentative de réussis quelque chose d’autre que la prêtrise ?

« Numen, il y a autre chose ».

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Ce matin, avant l’attaque du camp cygnaréen, Septimus a requis le services de quatre ailes d’anges ».

« Dans quel but ? »

« Il a refusé de le dire, alors bien sûr, j’ai refusé ».

« Et tu ne m’as rien dit ? »

Sabina baissa les yeux vers le sol. Ses ailes en cuivre s’affaissèrent. « Il a suggéré que ce n’était pas nécessaire, et que vous distraire ne ferait que mettre en danger le Grande Œuvre ».

« Qu’a-t-il dit exactement ? »

« Ce fut moins ses paroles que son comportement. Il a semblé sous-entendre- »

« Oui ? »

« Ou peut-être ai-je simplement déduit qu’il vous créerait des ennuis si je signalais sa requête ».

« Tu ne réponds qu’à moi, Sabina ».

« Oui, Numen, je le sais. Je – Je voulais seulement vous protéger ».

L’excessive vigilance de Sabina était une chose au combat, où son devoir était de protéger Aurora du danger. Dans les affaires politiques, elle devenait de plus en plus maternelle – et Aurora avait peu de patience pour tout comportement ressemblant à du maternage. « Tu me protégeras mieux en me tenant informée de tout, y compris de ces soupçons d’intrigue ».

« Oui, Numen. S’il vous plaît, pardonnez-moi ».

« Fais en sorte que cela ne se reproduise plus. J’ai placé une grande confiance en toi ? » Peut-être trop, pensa Aurora.

« Vous m’honorez ».

« Que crois-tu que Septimus veuille me montrer ? »

« Je ne sais pas, Numen. L’Énumérateur Bogdan a transmit le message à l’un de mes anges. Elle dit qu’il semblait plus excité que d’habitude ».

Aurora songea à envoyer Sabina à sa place, ou, mieux encore, un simple soldat pour convoquer le prêtre sur le pont d’observation. Un tel geste rappellerait intelligemment que c’était Aurora, et non Septimus, qui dirigeait la mission.

Alternativement, elle pourrait faire attendre Septimus, peut-être en descendant la tour du Nexus Astrométrique via l’escalier automatique et en parcourant les rues de Calbeck. Peut-être que pendant le temps qu’elle mettrait à arriver, il commencerait à redouter son mécontentement autant qu’il craignait celui de sa mère.

Non, décida-t-elle. Bien que la convocation du prêtre mécanique puisse être en soi une manœuvre politique, il était certainement assez sage pour la soutenir par une occasion significative. Peut-être avait-il des informations à partager. Il était même concevable qu’il ait réellement besoin de ses conseils.

« Où est-il ? » Demanda Aurora.

« Dans le temple ».

Bien sûr, pensa Aurora. Il l’appelait au seul endroit où son autorité était plus évidente que la sienne.

« Très bien », dit Aurora. Elle se dirigea vers le bord de la terrasse d’observation. Une poussée d’agacement non dissimulée la poussa à courir, jetant son corps armuré par-dessus bord pour plonger vers le bas.

« Numen ! »

Avec un rapide calcul de la distance, du temps et de l’accélération de la gravité, Aurora déploya ses ailes pour profiter du souffle de l’air sous ses « plumes » acérées comme des rasoirs, mais seulement pendant quelques secondes. Alors que Sabina criait derrière elle, elle activa le champ de déplacement, et descendit jusqu’aux rues de Calbeck.

Elle se posa légèrement, mais ses ailes soulevèrent un nuage de poussière de la rue. Son apparition soudaine surprit une patrouille de réducteurs. En la voyant, le préfet de l’unité s’inclina. Les troupes suivirent son exemple. Aurora les ignora  et marcha dans une rue de magasins vides.

Sabina et le reste de ses gardes du corps atterrirent derrière elle, silencieux à l’exception du raclement de leurs ailes en laiton se refermant.

La douce odeur de la bière s’échappait des portes et des fenêtres ouvertes d’une taverne. Les soldats d’Aurora avaient auparavant utilisé le bâtiment pour loger des captifs. Certains avaient cherchés à apaiser leur peur en buvant, plusieurs au point de tomber malade. Aurora avait approuvé la demande de Pollux de déplacer les prisonniers de peur qu’ils se tuent en se battant ou en buvant excessivement.

Les corps dans lesquels nous sommes nés sont si fragiles, pensait Aurora. Elle avait hâte d’être débarrassée du sien.

Et pourtant, elle appréciait l’odeur de l’orge malté. Le frisson de l’air vif de l’automne était une autre sensation qui lui manquerait. Même les créations les plus avancées du Maître de Forge Syntherion ne comportaient pas de capteurs olfactifs ou tactiles approchant la sensibilité des organes humains.

Ces plaisirs simples étaient un sacrifices qu’Aurora était plus que prête à faire dans sa poursuite de la perfection. Elle se contentait d’en profiter encore un peu avant de les abandonner derrière elle pour toujours. Si seulement la directive du fluxion – et sa mère – n’insistaient pas pour retarder son transfert.

Le rappel de la fragilité des habitants du village donna à Aurora une autre idée de la manière de dissuader un assaut de l’armée cygnaréenne. « Sabina, dis à Pollux que les gardes libèrent les prisonniers pour qu’ils fassent de l’exercice à la base du nœud de réalignement. Ils devront être en groupe suffisamment grands pour être visibles des cygnaréens.

« Oui, Numen », répondit Sabina. Elle commença à relayé l’ordre à l’une des autres gardes, mais Aurora ajouta, « Transmet le message personnellement ».

« Oui, Numen ». Aurora entendit le ton de contrition blessée dans sa voix mécanisée. Ayant vécu toute sa vie parmi les machines, elle connaissait le son du regret sincère, même filtré à travers une boîte vocale artificielle.

Avec ses autre gardes, Aurora s’approcha du temple.

L’architecture  de l’édifice était purement morrowéen, du clocher aux contreforts décoratifs. Septimus avait ordonné à ses serviteurs d’ériger un grand visage de Cyriss sur les portes de l’église. À travers le verre dépoli, les traits de la Patronne des Mécanismes brillaient d’un bleu-blanc. Bien que le prêtre ait laissé les vitraux représentant les actes des ascendants, l’icône de la déesse et les réducteurs se tenant telle des statues jumelées à chaque entrée changeait complètement le caractère du bâtiment.

À l’intérieur, Aurora retrouva le Recenseur Prime Septimus debout près de l’autel, ses mains mékaniques réassemblant les composant des vaisseaux mécaniques endommagés tandis que sa voix presque musicale entonnait des équations de louage à la Patronne. À côté de lui, l’Énumérateur Bogdan se tenait attentif devant une rangée d’outils, les yeux fermés, les lèvres en mouvement dans le calcul rituel de l’orbite de la déesse.

Derrière l’autel, le Caveau de de l’Enkheiridion avait été arraché du mur, remplacé par le Visage de Cyriss Le livre de saint de Morrow était ouvert à l’extrémité de l’autel. Sinon, les ornements de Morrow étaient restés à leur place habituelle dans toute la chambre : bancs, bougies, fonts baptismaux et choeur.

Alors qu’Aurora s’approchait de l’autel, elle vit les corps tordus par la foudre de six réducteurs allongés à ses pieds ainsi que les bras et le bas du corps d’un septième. Un huitième se tenait au garde-à-vous d’un côté, son châssis portant les entailles fraîches et des marques de soudure brûlées d’une récente réparation. À la vue d’Aurora, il fit une révérence maladroite.

Des serviteurs d’accrétion planaient au-dessus des enveloppes en acier des autres réducteurs. Ils avaient déjà retiré quatre chambre d’essence brillantes de leurs poitrines. Deux d’entre eux travaillaient ensemble pour en ouvrir une cinquième.

Trois personnes à l’air misérables étaient assises derrière la rampe du choeur, flanquées d’une paire de réciprocateurs vigilants. Les soldats mécaniques tenaient leurs boucliers festonnés pour former des murs de part et d’autre des captifs, leurs hallebardes prêtes dans une menace tacite pour quiconque osait sauter la rampe.

Les prisonniers portaient les lourds tables de cuirs des mékaniciens. De la graisse noire soulignait leurs ongles et maculait leur visage. Deux étaient des hommes, l’un grand et corpulent, l’autre maigre avec un visage marqué par la vérole. La troisième était une femme dont les épaules musclés portaient des tatouages d’engrenages et de pistons.

« Qu’avez-vous fait, Septimus ? » Aurora avait déjà appréhendé la situation, mais elle voulait l’entendre le prêtre mécanique admettre ce qu’il avait fait.

« Numen, j’ai utilisé la confusion que vous avez créé dans le camp cygnaréen pour récupérer nos camarades perdus. Dans la foulée, mes soldats ont pu les récupérer tous sauf deux- »

« Les soldats de qui ? »

La boîte vocale du recenseur s’éteignit, l’équivalent mécanique d’un homme se mordant la langue. Lorsque le sifflement ambiant revint, Septimus déclara, « Les soldats de la Convergence. Sous vos ordres, Numen ».

« Et ai-je bien compris que vous avez cherché à enrôler mes anges mécaniques dans cette mission non autorisée ? »

Une fois de plus, Septimus éteignit son modulateur de voix plutôt que de s’exprimer à la hâte.
Le Recenseur Bogdan s’avança. « C’est de ma faute, Numen. En relayant la requête du Recenseur Prime Spetimus, je me suis peut-être mal exprimé. Toute la confusion est entièrement de ma faute. Je vous prie de me blâmer, pas le Recenseur Prime ».

Il y avait plus qu’assez de blâme pour eux deux, pensa Aurora. Mais elle n’était pas duper par cette tentative transparente pour faire du laquais une bouc émissaire.

Aurora dépassa Bogdan, son soudain mouvement le forçant à reculer si rapidement qu’il faillit trébucher sur ses propres robes. Elle baissa les yeux sur le livre saint. Septimus l’avait laissé ouvert sur une illustration de l’Ascendant Corben, patron de l’alchimie, des arcanes et de l’astronomie.

Elle se demanda ce que Septimus complotait. Pour les cyrissistes, Corben était le plus sympathique des ascendants. De nombreux convertis étaient venus en portants des médaillons de Corben avant de les échanger contre des symbole de la Patronne des Mécanismes.

Les dieux jumeaux Morrow et Thamar avaient été vénérés comme des savants inspirés de Cyriss bien avant que les humains ne découvrent l’existence de la Patronne. Il n’était donc par surprenant que nombreux d’entre eux aient continués à adorer Morrow alors même qu’ils approfondissaient les équations de la divinité parfaite.

Aurora se tourna vers ses gardes du corps. « Emmenez ces prisonniers en détention séparées dans le village ».

« Numen, si tu me permets de vous expliquer », commença Septimus.

« Tu es ici pour diriger les troupes comme je l’ordonne », répondit Aurora, « pas pour remettre en cause mes décisions  en faisant des prisonniers sans mes ordres ».

Septimus s’éleva d’un pouce sur ses pistons silencieux avant d’incliner la tête. « Comme vous le dîtes, Numen ».

Aurora s’approcha, chuchotant dans ses récepteurs auditifs. « Et si votre action incite l’ennemi à attaquer avant que nous ayons terminé le réalignement géomantique, c’est vous, pas moi, qui devrez répondre à la Mère d’Acier ».

Le prêtre mécanique s’inclina profondément en reculant sur ses pattes de crabes.

Aurora se tourna vers ses gardes. « Maintenant, embarquez-les. Veillez à ce qu’ils soient bien traités aussi humainement que les citoyens de Calbeck. Que personne d’autre que moi ou un de mes gardes désignés ne leur parle ».

Les réciprocateurs s’écartèrent à l’approche des anges mécaniques. Sans un mot, les prisonniers sortir de la loge du choeur. Un cliquetis de piston rythma leur allure traînante.

Les visages des hommes étaient marqués par la peur et le choc, mais la femme ne pouvait détacher son regard des automates. Elle fixait l’action silencieuse de leurs membres, la lueur constante de leurs lentilles. Il n’y avait aucune peur sur son visage, seulement de crainte et du désir.

Aurora reconnut ce regard.

Quand la femme sortit du choeur, Aurora vit que sa jambe mékanique était la source du bruit. Elle réévalua le reste de la femme.

Malgré la force de ses bras et des ses épaules, le corps de la femme lui faisait défaut à plus d’un titre. Sa poitrine plate était la preuve qu’elle avait perdu plus que sa jambe, et elle se déplaçait avec une prudence suggérant qu’elle souffrait beaucoup au niveau de ses articulations.

« Apportez-moi celle-là », dit Aurora.

Derrière l’autel, Bogdan murmura quelque chose à Septimus. Aurora se tourna pour voir le prêtre mécanique hocher la tête. Quand il remarqua qu’elle le regardait, Bogdan prononça, « Je voulais seulement vous suggérer d’interroger personnellement cette prisonnière ».

« Laissez-nous », répondit Aurora.

Septimus s’inclina. « Je vais récupérer ces chambres d’essences pour les fonderies d’énigmes », dit-il. Après une pause, il ajouta, « Avec votre permission, Numen ».

« Veillez-y ».

Septimus fit un signe aux serviteurs d’accrétion, qui ramassèrent les six chambres d’essences récupérées et suivirent Septimus dans l’allée vers l’entrée. Le réducteur récupéré les suivit.

Bogdan hésita à côté de l’autel. Ses yeux cherchant la permission d’Aurora de rester derrière, mais son regard lui indiqua qu’il ne la recevrait pas. Il courut après Septimus tandis que les réciprocateurs escortaient le prêtre, son soldat récupéré et les hommes captifs hors de l’église.

Aurora se tourna vers la prisonnière. Ses anges mécaniques se tenaient de part et d’autre de la femme musclée, prêts à l’attraper au premier signe d’attaque.

« Nom ? »

« Sergent Margaret Jernigan, chef mékanicien », dit-elle. Elle fixa les ailes d’Aurora, les lèvres entrouvertes en signe d’admiration.

« Montre-moi ton masque ».

« Je n’ai plus porté le symbole depuis des années ».

« Mais tu embrasse la vérité de la connaissance, de la science et de Cyriss », répondit Aurora. « C’est par la bénédiction de la technologie des machines que tu marches, n’est-ce pas ? »

Jernigan fit un signe de tâte affirmatif à contrecoeur.

« Ton corps est défaillant comme tout les corps. Je peux voir une partie de ce que tu as déjà perdu. Qu’elle est la quantité de choses que je ne peux pas voir ? Tu n’as pas à vivre dans la douleur ».

« Écoute, je ne sais pas ce que tu attends de moi- »

Aurora la coupa d’un geste. « La Convergence valorise les esprits, pas les corps. Ceux qui se montrent dignes et ceux qui tombent pour la Patronne peuvent laisser derrière eux leurs enveloppes brisées et vivre dans de parfaits vaisseaux mécaniques ». Elle pointa l’ange le plus proche, son corps en chrome mesurant 30 centimètres de plus qu’Aurora.

« Ceux qui s’en montrent dignes », récita Jernigan. « Tu donnes l’impression que tu veux quelques chose de moi ».

Aurora hocha la tête. « Quel prix donnerais-tu pour la perfection ? » Demanda-t-elle. « Pour l’absence de douleur. Pour l’immortalité ? »

« Je ne ferai de mal à personne », répondit Jernigan.

Intéressant, pensa Aurora. Elle s’attendait à quelque chose de plus proche du refus de trahir son peuple. « Tu as déjà prié Cyriss, n’est-ce pas ? Tu connais la promesses d’une transfiguration éternelle ».

Jernigan hocha la tête. « La vie dans une machine. C’est ce que tu veux dire, n’est-ce pas ? »

« Tu es sûr de ne pas vouloir me montrer ton symboles ? »

« Je n’en ai plus porté depuis des années », dit Jernigan, mais ses yeux se baissèrent sur sa poitrine.

« Non ? » déclara Aurora. Elle soupçonnait la dévotion de la femme – ou du moins ses espoirs – d’être plus profond que cela. Elle avait remarqué comment les tatouages mécaniques sur les épaules de Jernigan convergeaient vers la poitrine plate cachée sous son tablier. Elle éleva le ton. « Montre-moi ton masque ».

Avec une grimace, Jernigan détacha son tablier et descendit sa tunique sale pour révéler sa poitrine tatouée. Des engrenages et des axes dissimulaient les cicatrices de sa mastectomie, mais au centre de tout cela se trouvait l’inimitable visage de la Patronne des Mécanismes.

« Cyriss t’a guidé jusqu’ici », dit Aurora.

« Quoi, pour que tu puisses me capturer ? »

« Non », déclara Aurora. « Pour que je puisse te récompenser ».
« Modifié: 12 février 2023 à 19:27:22 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #7 le: 12 février 2023 à 19:27:51 »
LA QUATRIÈME HARMONIQUE

La magie enracinée dans le mysticisme incarne l’échec des principes scientifiques.

Nemo

Un murmure à travers le camps alerta en premier Nemo. Lui et Blackburn virent les soldats les plus proches regarder vers le nord. En se retournant, ils eurent leur premier aperçu du colosse.

Il faisait facilement la taille d’un Mur-Tempête mais sans les cheminées de son homologue cygnaréen. La lumière bleue-blanche familière rayonnant de tout les points de son corps l’identifiait comme une machine de la Convergence. Même s’il aurait pu y avoir une erreur sur son identité, le visage lumineux de Cyriss leva tout doute. Les bras de l’automate géant s’achevaient par trois énormes pointes de forage, chacune suffisamment grande pour transformer un warjack lourd en tas de ferraille. Deux massives unités au-dessus de ses épaules semblaient abriter une arme inconnue. Nemo nota les ouvertures circulaires, mais il ne put en dédire le contenu de la forme inhabituelle de l’appareil.

« Je vais envoyer un autre cavalier à Port Bourne », dit prononça Blackburne sans quitter la chose des yeux.

Nemo hocha la tête en silence. Le fait même que la Convergence puisse aligner un colossal warjack fit passer l’impasse actuelle d’une escarmouche à une menace contre tout le Cygnar.

« Monsieur », dit Blackburn. Il pointa du doigt la base du colosse, où une brume de poussière s’échappait des trois puissantes arches servant de pieds. « Dîtes-moi que je ne vois pas ce que je vois ».

« Morrow », chuchota Nemo. « Il plane ».

En créant le puissant colosse, Nemo pensait avoir assuré la position dominante de la nation dans la technologie des warjacks pour les années à venir. Même la création de machines de taille similaire par les autres pays et factions d’Immoren n’avait pas diminué cet avantage. Le Mur-Tempête restait le summum de la puissance militaire.
Ou Nemo l’avait cru jusqu’à aujourd’hui. Un coup d’oeil à la massive machine en vol stationnaire lui apprit qu’il avait des années de retard, pas d’avance.

Nemo avait peu d’espoir que le Seigneur Commandant envoie des renforts supplémentaires, et encore moins un Mur-Tempête. « Peut-être pouvons-nous éviter un conflit à grande échelle », dit-il. « Le fait qu’ils révèlent un colosse suggère qu’ils souhaitent nous intimider.

« Ou qu’ils savent que nos rangers ont encerclé le village et l’auraient identifié à tout moment », déclara Blackburne. « Ils n’auraient pas pu garder le secret longtemps ».

Nemo hocha la tête à nouveau. Une des choses qu’il appréciait chez Backburn était la rapidité avec laquelle il comprenait la cause la plus probable de toute situation tactique. D’une certaine manière, le major lui rappelait comment Nemo lui-même aurait pu tourner s’il n’avait pas partagé sa vie entre l’action militaire et la recherche technique.

De ce point de vue, Mags Jernigan aurait pu représenter son autre moitié. Nemo espérait que ses ravisseurs de la Convergence la traitaient avec plus de douceur qu’il n’avait traité les soldats mécaniques. La révélation que des âmes vivantes, et non de simples automates mékaniques, habitaient leurs corps continuait à lui ronger les boyaux.

Nemo et Blackburn continuèrent leur route vers la tente où ils savaient les prisonniers adorateurs de Cyriss. L’Aumônier Gary se tenait dehors, discutant avec les hommes qui montaient la garde. « Ah, Général Nemo », dit-il, en faisant un geste vers la le rabat de la tente. « On y va ? »

Le mékanicien s’assit sur un tabouret à trois pieds. Un duo de Lames-Tempête derrière lui, leurs armes désactivées mais non intimidantes. Il était peut-être excessif de confier cette tâche à deux des chevaliers d’élite, mais Nemo avait trouvé que la seule présence de tels hommes était une méthode utile pour amadouer un sujet avant un interrogatoire.

« Monsieur ! » Le mékanicien se leva pour saluer. Les Lames-Tempête posèrent les lourds gantelets sur ses épaules et le repoussèrent sur le tabouret.

« Qu’est-ce que la Convergence ? » Dit Nemo.

« Monsieur, comme je l’ai dit plus tôt, je ne sais pas. Je n’ai jamais entendu ce terme auparavant. J’ai été aussi surpris que n’importe qui de voir le visage de Cyriss sur ces soldats mécaniques ».

« Vous aviez déjà vu de tels soldats auparavant ».

« Non, monsieur. Jamais ».

Nemo retira le symbole que les gardes avaient pris au prisonnier. C’était un médaillon en étain en forme de losange, un peu plus petit qu’un médaillon d’ascendant. Sur son verso étaient estampillés des engrenages imbriqués. Son recto portait le visage de Cyriss, la Patronne des Mécanismes.

Nemo l’a reconnu parce qu’il avait reçu un symbole similaire quelques années plus tôt, lors de la première de plusieurs tentatives que différentes branches du culte avaient faites pour l’enrôler. Il avait même assisté à une réunion, que ne différait des rassemblements sociaux maladroits de ses collègues universitaires et techniques que par l’invocation d’ouverture et de clôture de la Patronne des Mécanismes.

« Ce n’est pas ce que votre ami nous a dit », déclara Blackburn.

« Je ne vois pas de quoi vous parler ».

Nemo se retint de regarder Blackburn et de dévoiler son stratagème. L’autre prisonnier n’avait rien dit qui puisse indiquer que cet homme retenait des informations. Pourtant, il semblait trop trop pour un tel bluff. Plutôt que de battre en retraite, Blackburn se tourna vers Geary. « Quel est le point de vue de l’Église de Morrow sur cette secte, Aumônier ? »

« Nous nous sommes opposés à la décision d’autoriser un temple à Caspia. Malgré toute ses nombreuses vertus, le Roi Leto a été un monarque des plus permissifs. Après ces choquants événements, je ne peux qu’imaginer qu’il reconsidéra son traitement ménageant de la secte… et de ses membres ».

Nemo observa le visage du mékanicien pour voir s’il réagissait. Il était effrayé sûrement, mais la menace implicite pour son culte ne sembla pas l’ébranler.

« Nous nous rencontrons pour observer les étoiles et discuter des circuits des lunes et des planètes. La plupart d’entre nous ne croient même pas que la déesse réside sur la planète Cyriss ».

« Et vous, » Demanda Geary. « En quoi croyez-vous ? »

« Je vais toujours à l’église. Je vis toujours ma vie selon les enseignements de l’Enkheiridion. La société est juste… Je ne sais pas… intéressante. Comme un passe-temps ».

« Qu’est-ce qu’ils promettent ? »

« Rien ! Je veux dire, ils enseignent comment vivre dans une meilleure compréhension du monde qui nous entoure. Certains croient que la déesse viendra un jour sur Caen, et nous devons être prêts à nous perfectionner pour son arrivée. Mais je n’en sais vraiment pas beaucoup plus. Je ne fait même pas partie des éveillés ».

« Qu’est-ce que c’est, une sorte de cercle fermé ? »Demanda Geary. « Ces cultes séduisent toujours les faibles et les égoïstes avec des promesses d’inclusion dans les groupes d’élites ».

« C’est comme cela qu’on nous appelle quand vous vous consacrer entièrement à Cyriss. Mais comme je l’ai dit, je vais toujours à l’église – la vraie église, l’Église de Morrow – avec ma femme et nos enfants ».

« Ce que je veux savoir- » dit Blackburn. Il s’arrêta pour écouter une agitation à l’extérieur.

« Arrête-le ! » Cria un  homme.

Le gémissement des armes-tempête résonnait à l’extérieur de la tente.

« Reste ici », dit Nemo aux gardes. Lui et Backburn quittèrent la tente. Dehors, le camp renforcé résonnait de cris d’alarme.

« Par ici ! » Cria un homme près de la tente des cartes. Des glaives-tempête se levèrent et s’enclenchèrent alors qu’une escouade de Lames-Tempête courait vers la perturbation.

« Non, elle est là ! » Cria une autre voix près de la tente du mess. Une lumière d’un vert profond remplit la structure. Un instant plus tard, la tente se gonfla sous l’effet d’une rafale soudaine qui la traversa sans déranger les personnes se trouvant de chaque côté. La toile se souleva, s’arrachant de ses piquets pour s’élever telle les ailes d’une faucon géant en colère. La poussière et l’herbe morte tourbillonnaient pour former un nuage obscurcissant.

Blackburn enclencha son glaive. Nemo alluma les générateurs voltaïques de son armure et sentit le champ électrique soulever ses cheveux et hérisser sa moustache. Derrière lui, l’Aumônier Geary leva sa masse et regarda de chaque côté.

Lorsqu’ils atteignirent la tente du mess, le tempête de vent s’était calmée. Les Lames-Tempête sortirent en titubant de l’intérieur de la tente, s’étouffant avec la poussière en suspension dans l’air.

« Qu’est-ce que c’est ? » Demanda Blackburn.

« Une intruse, monsieur », rapporta l’un des hommes.

« Une seule ? » Dit Nemo sans chercher à dissimuler son incrédulité.

« Nous ne sommes pas sûrs, monsieur ».

Les Lames-Tempête regardèrent autour d’eux, clignotant toujours dans la poussière.

« Elle est là ! » Cria un garde en direction de le tente personnelle de Nemo.

Elle ? Pensa Nemo. Peut-être y avait-il plus d’un intrus après tout. Ils sortirent en courant du nuage de poussière pour remarquer d’autres Lames-Tempête se précipiter vers quatre autres halos galvaniques flottant au-dessus de la crête d’une tente. Les auras entouraient les têtes d’un bâton familier et trois bâtons-tempête.

Finch, pensa Nemo. Et ses Jimmies.

Alors qu’ils sortaient en courant de derrière la tente, Finch désigna l’un des Jimmies. Le jeune homme s’arrêta et planta son bâton-tempête dans le sol, le tenant fermement alors que la foudre dansait sur sa tête. Finch ordonna aux deux autres de se déployer Son armure était déjà engagée, la crête de son bâton crépitant d’énergie.

« Où ? » Demanda Nemo.

En réponse sa question, une silhouette sortit en courant de derrière une tente. La rafale de vent suivit l’intruse, mais elle mourut lorsque la silhouette aperçut Nemo.

Elle était petite, mesurant à pine plus d’un mètre cinquante. Ses vêtements noirs poussiéreux dissimulaient sa forme, mais les yeux au-dessus du foulard cachant son visage étaient résolument féminins. Elle tenait dans une main une hache absurdement longue. Le manche de l’arme était un bâton noueux, sa tête traînant presque sur le sol derrière elle comme un gouvernail de bateau.

« Une cape noir ! » S’écria l’Aumônier Geary. « Un assassin ! »

Les yeux de la femme se rétrécirent en regardant Nemo. Il déclencha son accumulateur-tempête, ses propres yeux plissant sous l’éclat de ses éclairs coruscants.

Un nuage sombre apparut au-dessus de la femme. Elle leva les yeux, la surprise se lisant sur son visage. Les vents fouettant sa cape noire n’étaient plus de son fait. Nemo vit la foudre globulaire se former au-dessus des trois points formés par les bâtons des forges-tempête.

« Je la veux vivante ! » Hurla-t-il par dessus le vent se levant.

L’intuition d’une longue expérience lui disait qu’aucun assassin seul n’oserait l’attaquer à l’intérieur d’un camp lourdement armé. C’était un suicide, et les capes noires n’étaient pas connues pour sacrifier leur vie. Quel que soir cette intruse, elle voulait autre chose que sa mort.

« À terre, les garçons ! » S’écria Finch. Les vents emportèrent sa voix, empêchant au moins l’un des hérauts-tempête d’entendre l’ordre. Le nuage que lui et ses acolytes avaient créé se brisa avec la foudre.

L’intruse s’accroupit, disparaissant presque dans les plis de ses lourdes jupes noires. Puis elle s’enfuit d’un bond agile, telle un chat. L’instant d’après, un éclair s’abattit à l’endroit qu’elle avait quitté, ne laissant qu’une marque noire là où son doigt blanc avait touché le sol.

Une allée plus loin sur la gauche, une lueur verte se reflétât sur les murs de toiles les plus proches. Deux tentes étaient bombées alors qu’un autre vortex s’élevait sous elles.

L’une s’envola, son contenu s’éparpillant sur l’herbe. L’autre traversa l’allée comme un fantôme en colère. Elle tomba sur Finch et le forge-tempête le plus proche, les faisant tomber et les traînant sur le sol.

L’un des autres Jimmies cria. Nemo vit tomber son bâton et aperçu l’intruse tirant la crosse de son arme alors que le jeune homme tombait étourdit au sol. Une fois de plus, la cape noire regarda en direction de Nemo. Même de loin et à travers la poussière tourbillonnante, Nemo vit le vert saisissant de ses yeux.

En un instant, elle avait disparu à nouveau.

« Lames-Tempête ! Formation d’escorte autour du général ! » Blackburne se tourna vers Nemo et ajouta, « Elle veut vous tuer, monsieur ».

« Non, elle ne veut pas », insista Nemo. « Et j’ai dit que je la voulais vivante ».

« Mais, monsieur- »

« Pas d’excuses ».

Finch et son Jimmy s’extirpa de la toile soufflée parle levant. Ils levèrent les yeux alors qu’un autre vortex s’élevait parmi les tentes six mètres plus loin.

« Poursuivez-là », ordonna Blackburn aux Lames-Tempête. Il secoua la tête vers les plus proches. « Pas vous quatre. Restez avec moi pour protéger le général et l’Aumônier Geary ».

Finch et ses forges-tempête poursuivirent également le vortex, mais Nemo senti une ruse dans le vent tourbillonnant. La druidesse devait savoir à quel point elle était visible. Elle devait courir dans une autre direction.

« Vivante, j’ai dit », rappela-t-il à tous à proximité.

Avant que quiconque ne puisse crier, une silhouette sombre vola vers eux depuis le côté. Les Lames-Tempête commencèrent à lever leurs glaives, mais la femme bondit pour courir le long de leurs bras étendu. Elle sauta sur les lourds épaulières d’une homme, faisant un saut périlleux vers Nemo.

Blackburn se fraya un chemin devant Nemo, désactivant son glaive alors même qu’il le levait pour frapper avec le plat. Il arrêta son coup en voyant la cape noire tomber au sol en un atterrissage en trois points. Elle inclina la tête et posa son arme sur le sol.

Elle leva les yeux et retira le foulard cachant ses traits. Son visage avait de profondes taches de rousseur, contrastant avec ses yeux émeraude brillants, que maintenant Nemo remarqua être pailletés d’or. Une mèche errante révélait des cheveux de la couleur d’une feuille d’érable en automne. Son petit visage donnait l’impression d’une adolescente, mais quand elle s’exprima, ce fut la voix rauque d’une femme adulte.

« Sebastian Nemo », dit-elle. « Je suis venu vous avertir des ennemis que vous affrontez ».
Les Lames-Tempête se précipitèrent, leurs lames sifflantes prêtes à frapper. Blackburn leur fit signe de reculer, mais ils restèrent entre la fille et Nemo.

Nemo tapota l’épaulière de Blackburn et contourna l’homme. Il fit signe à la femme de se lever. Elle laissa sa hache au sol, mais Nemo remarqua un long poignard recourbé suspendu à sa ceinture à côté de diverses talismans druidiques. « Et pour mener mes soldats dans une téméraire poursuite à travers notre camp ? »

« Ils m’auraient empêché de vous voir » répondit-elle. « Mon message ne peut attendre ».

« Quel est ton nom ? »

« Bronwyn ».

Finch et ses forges-tempête accoururent pour assister à l’échange. Le rouquin enlevant des feuilles et des touffes d’herbe brune de ses cheveux.

« General Nemo », dit l’Aumônier Geary. « Vous ne devez pas écouter un sol mot de cette sauvage. Le Cercle d’Orboros a juté d’exterminer toute l’humanité ».

« Pas toute l’humanité. Juste les parties pourries », dit Bronwyn. Avec une lueur dans l’oeil, elle ajouté, « Comme les gros prêtres vivant comme des parasites sur le travail de leurs semblables ».

« Tu as dit que tu étais venue avec un avertissement », dit Nemo. « Cela aurait été plus utile avant que la Convergence n’occupe un de nos villages ».

« ‘La Convergence’ », dit Bronwyn. « C’est ainsi que vous les appelez ? Pourtant vous ne connaissez pas tout le danger de leur intentions ».

« Pourquoi nous prévenir, druidesse ? » Dit Geary. « Pourquoi  devrions-nous croire un mot prononcé par un serviteur du Ver Dévoreur ? »

Nemo souhaita que l’homme se taise, mais il n’avait pas envie de lui faire honte devant une étrangère et dit, « Répond à l’homme ».

« Il y a une expression chez les dhuniens », dit-elle.

« Des trolls et des gobbers », railla Geary.

« Aumônier », dit Nemo.

Geary inclina la tête et recula. Nemo espérait qu’il resterait silencieux sans autre rappel.

« Le peuple dhunien », déclara Browwyn. « Ils disent, ‘l’ennemi de mon ennemi est mon ami’ »
.
« Ce n’est pas seulement un dicton trollkin », déclara Nemo.

« Un rappel que le peuple dhunien n’est pas si différent du vôtre ».

Pas ‘le nôtre’, remarqua Nemo. Alors qu’ils étaient humains, les druides avaient tournés le dos  à la civilisation amenant beaucoup à les considérer comme une race à part entière. Nemo s’était souvent demandé si cette division était une vanité créée par les prêtre menites ou les druides eux-mêmes. Dans les deux cas, il est apparu que le sentiment d’éloignement était réciproque.

« Tu es donc venue au nom de ton Cercle ? » Demanda Nemo.

« Non ». La plupart de mes frères et sœurs préféreraient vous voir, vous et les cyrissistes, vous détruire mutuellement. Après votre mort, ils se contenteraient de réparer les blessures que vous avez laissées à Caen ».

« Mais pas toi ».

« Ces cyrissistes ne sont pas comme les autres que vous avez pu rencontrer. Ils ne demandent pas la permission de construire leurs temples dans vos villes. Pendant des siècles, ils ont préparé leurs forces en secret, laissant rarement entrevoir leurs créations mécaniques. Ils prévoient de remodeler le monde en fonction de leurs projets. Pour ce faire, ils profaneront les artères du monde ».

« Tu parles des lignes de force ? »

« Vous savez quelque chose du système naturel du monde ? » Elle acquiesça. « Partout où ces adorateurs de Cyriss contrôlent les lignes de forces, ils peuvent exploiter le flux d’énergies naturelles ».

« Et vous priver de ces mêmes énergies, oui ? »

« Oui », répondit-elle sans hésitation. « Si leur stratagème ne peut nuire qu’à vous, pourquoi suis-je venue vous avertir ? »

Elle ne prétendait certainement pas à l’altruisme, pensa Nemo. C’était une marque de faveur de son honnêteté, ou bien un effort calculé pour ne pas paraître hypocrite. Pourtant, la présence d’un seul druide fit se demander à Nemo à quel point le Cercle craignait vraiment la Convergence. « Nos forces arcaniques ne dépendent pas de ces énergies géomantiques. Cet ennemi semble être une bien plus grande menace pour votre peuple que pour le mien. Pourquoi votre Cercle ne se bat-il pas contre eux ? »

« Ce n’est pas la seule ligne de force qui traverse ces terres du sud », répondit la druidesse ?? « Beaucoup d’autres traversent le territoire que vous revendiquez comme le vôtre. Êtes-vous prêts à leur permettre de planter des dizaines ou des centaines d’autres de ces tours à travers votre pays, sachant que chacune d’entre elles peut alimenter et soutenir une armée ? »
Il n’était pas nécessaire de répondre à la question rhétorique.

Nemo voulait en savoir beaucoup plus sur cette cape noire, d’autant plus qu’elle prétendait ne pas représenter son Cercle.

« Poursuivons cette conversation à l’intérieur. Blackburn, demande aux troupes de restaurer ces tentes ».

« Oui, monsieur ». Blackburn récupéra la longue hache de la druidesse. Browyn ne fit aucune objection alors qu’il soulevait l’arme lourde.

Un autre cri d’alarme retentit dans le camp. Tout le monde chercha sa source, mais Finch l’a repéra en premier. Elle désigna Calbeck, haut dans le ciel. « Regardez ! »

Dans le no man’s land entre Clabeck et le camp, un ange mécanique solitaire volait vers eux, traînant une longue bannière blanche.

« Il semblerait que la Convergence aimerait négocier », déclara l’Aumônier Geary. « Nécromanciens et sauvages ! Il serait plus simple de les éliminer ».

« Plus simple à dire qu’à faire », dit Nemo. « Heureusement pour vous, c’est à moi de prendre la décision ».

« Bien sûr, général. Je ne voulais pas vous manquer de respect ».

Nemo fit un signe de tête à Blackburn. « Envoie un homme sous la bannière de la trêve et veille à ce que notre hôte soit confortablement installé. Elle ne doit pas être dérangée jusqu’à ce que je revienne poursuivre notre discussion. En attendant, je préparerai nos conditions pour négocier avec la Convergence, puis nous entendrons ce que cette warcaster ailée a à dire ».
« Modifié: 26 mars 2023 à 12:50:23 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #8 le: 28 février 2023 à 18:06:13 »
Aurora

Escorté par une garde de réciprocateurs et d’anges mécaniques, Aurora sortit du temple avec Mags Jernigan. La jambe artificielle de la mékanicienne criait à chaque pas. En revanche, les garde du corps d’Aurora se déplaçait dans le plus léger murmure du métal.
D’un geste, Aurora remit Jernigan à la garde du préfet des réciprocateurs. « Emmenez-là à la zone de transit ».

« Qu’est-ce que cela signifie ? » dit Jernigan, avec plus de peur que de défi dans sa voix.

« Ne t’inquiète pas, Margaret », répondit Aurora. « Bientôt, tout sera terminé ».

Pendant le peu de temps qu’elles avaient parlée, Aurora avait développé une certaine sympathie pour cette cyrissiste du culte périphérique. Entre ses aptitudes mékanique et sa vive intelligence, elle était une candidate apte à l’endoctrinement à la Convergence. Aurora aimait même les brefs aperçus d’humour grossier dont la femme avait fait preuve. Si Jernigan avait trouvé l’occasion de faire ses preuves plus tôt, elle servirait déjà dans une directive optifex. Plus probablement, elle en dirigerait une.

Un ange mécanique descendit du nexus astrométrique pour se poser à proximité. Elle s’approcha et s’inclina. « Numen, la Première Préfète Sabina attend vos ordres sur le pinacle ».

Aurora hocha la tête. Lorsque Sabina s’était présentée une heure plus tôt, Aurora l’avait renvoyée pour attendre son bon plaisir. Elle restait irritée que sa subordonnée la plus fiable n’ai pas signalé le stratagème du recenseur prime.

Sabina était la dernière personne qu’Aurora aurait imaginé que Septimus puisse retourner contre elle. S’il avait réussi à influencer même son garde du corps personnel, alors l’autorité de Directrix s’étendait plus loin qu’Aurora ne l’avait imaginée, même sur le terrain.

Alors que les réciprocateurs conduisaient Margaret Jernigan entre deux rangs de boucliers, une escouade de réducteurs s’approcha, marchant au pas. À leurs côtés trottinait le Premier Préfet Pollux.

« Numen ! » Cria-t-il en courant vers elle. Les anges mécaniques dégainèrent leurs lames binomiales à sa soudaine précipitation, mais il n’attaqua pas. Au lieu de cal, il se jeta à terre devant Aurora, s’agenouillant, la tête d’acier baissée. « Je viens d’apprendre les ordres secrets que vous avez donnés au Recenseur Prime Septimus. Pardonnez-moi, Aurora. Je n’aurais jamais dû mettre en doute votre dévouement à protéger la vie de nos troupes capturées ».

Surprise et confuse, Aurora contrôla son expression. Contrairement aux visages alliés de ses subordonnés, son visage pouvait trahir ses émotions. Elle fit signe à Pollux de se lever.

« Vous comprenez l’importance de cette mission pour la Grande Oeuvre », dit-elle. « Les cygnaréens ne permettront pas que nous demeurions sur leur territoire ».

« Mais Numen, notre supériorité numérique, sans parler de la puissance rayonnante du nœud- »

« - ne sont à que pour nous permettre d’accomplir notre mission. Vous devez être capable de déplacer les troupes dès que j’en donnerai l’ordre ».

« Oui, Numen, bien sûr. Rien ne doit entraver la Grande Oeuvre ».

« Les fonderies d’énigmes récupéreront tout ce qu’elles peuvent, mais nous devons être prêts à subir des pertes dans le cas probable d’un autre conflit. En attendant, espérant que la Patronne guidera mes négociations avec l’ennemi ».

« Oui, Numen ». Il s’inclina. « Merci, Numen ».

Alors que Pollux se retirait, Aurora le regarda les faire défiler dans les rues boueuses et se demanda comment le premier préfet avait entendu parler « d’ordres secrets » qu’elle n’avait jamais donné. Seul Septimus aurait pu initier le mensonge, mais il ne l’aurait pas prononcé lui-même. Peut-être avait-il envoyé l’un des optifex pour insinuer l’idée de ses officiers – ou peut-être son second, le Recenseur Bogdan.

Mais à quel fin ? Si son motif était de saper Aurora, pourquoi Septimus aurait-il perdu l’avantage qu’il avait acquis parmi les troupes en subvertissant ses ordres ?

Capturer les mékaniciens cygnaréens était l’action la plus provocatrice que la Convergence ait entreprise depuis l’occupation de Calbeck. Si l’équipe de Septimus avait secouru les réducteurs sans prendre d’otages, l’action serait restée irréprochable. Pour s’attribuer le mérite du sauvetage, Aurora devrait également accepter le blâme pour l’enlèvement.

C’était un piège élégant.

En sursautant, Aurora réalisa qu’elle avait déjà mordu à l’hameçon. En ne corrigeant pas le Premier Préfet Pollux, elle lui avait permis de supposer qu’elle avait en fait donné des ordres secrets.

Seul un prêtre aussi expérimenté que le Recenseur Prime Spetimus était capable d’une telle subtilité. Cette fois, cependant, il avait sous-estimé Aurora. Elle voyait clair dans son stratagème, même si la compréhension était venue tardivement.

Saisissant son bâton polynomiale, elle courut en avant et sauta dans les airs, les ailes déployées. Un sifflement d’acier chromé et de laiton lui indiqua que ses gardes du corps la suivaient de près.

Même dans sa rage, Aurora calcula la trajectoire en spirale autour de la branche sud-est du nœud de réalignement. Elle poussa le levier de déplacement arcanique à sa position la plus haute pour gagner chaque once de vitesse. Les anges mécaniques s’efforçaient de suivre.

Aurora atterrit sur le pont d’observation. Dès qu’ils la virent, les garde s’inclinèrent.

« Où est le Recenseur Prime Septimus ? » Demanda-t-elle.

Le garde le plus proche leva les yeux. « Il s’est retiré dans sa chambre de méditation, Numen ».
Avec un haussement d’épaules, Aurora replia ses ailes mécaniques et entra dans l’ascenseur le plus proche, debout au cente, juste sous la trappe de secours au plafond. Deux de ses gardes du corps entrèrent et se pressèrent de chaque côté juste avant que l’ouverture ne se referme en sifflant.

Aurora remonta le levier de commande. La chambre cylindrique s’éleva, guidée par une combinaison de pression pneumatique et de mécanisme à crémaillère. Après un démarrage en trombe, l’ascenseur s’éleva à une vitesse croissante jusqu’à ce qu’il ralentisse au niveau de la salle de contrôle. Aurora souleva à nouveau le levier pour continuer l’ascension jusqu’au niveau suivant et la chambre de méditation de Septimus. L’ascenseur ralenti à nouveau. Cette fois, elle attendit que les portes s’ouvrent.

« Restez ici », dit-elle aux gardes.

Aurora marcha rapidement dans les couloirs en acier. La porte de la chambre de méditation du recenseur prime se trouvait entre deux masques de Cyriss, chacun aussi grand que l’un des garde du corps d’Aurora. Sentant sa présence, la porte émis un doux carillon. Aurora attendit, mais la porte resta fermée.

« Septimus ? » Dit-elle, sachant que le convoyeur radio de la porte transmettait le message à l’occupant de la pièce. Elle attendit avec une impatience croissante. Enfin elle prononça, « Passer outre, Aurora, Numen de l’Aérogenèse ».

Dans un murmure, les portes s’ouvrirent pour révéler une chambre sombre. Lorsque ses yeux se furent adaptés à la pénombre, Aurora vit l’univers.

Les étoiles effectuaient leurs révolutions régulière à travers l’hémisphère noir des murs. À l’instant où Aurora reconnut la constellation connue sous le nom de chasseur, elle vit le schéma familier. L’astronomie avait été l’un des premiers sujets qu’elle avait maîtrisé lorsqu’elle était jeune fille, instruite par les prêtres les plus érudits et par une batterie de tuteurs en constante évolution provenant de tous les coins de l’Immoren occidental. Aucun érudit n’était trop bon pour être convoqué devant la progéniture humaine de la Mère d’Acier Directrix.

Au centre de la pièce planait une sphère représentant le soleil, sa surface devenant plus brillante alors qu’Aurora entrait dans la ièce. Autour d’elle tournaient les planètes, juste assez haut pour ne pas frapper un visiteur à la tête. L’Oeil du Ver flottait près d’Aurora, tandis que Lucant se tenait près du soleil. De l’autre coté de la pièce, Cyriss traversa les constellation. Entre eux, Caen suivait sa trajectoire céleste en orbite autour des lunes Calder, Laris et Artis.

Sous le soleil se trouvait le siège du recenseur prime, un tabouret concave entouré d’alcôves pour ses quatre jambes mékanique. Il était inoccupé.

Au plafond, au-dessus du siège de Spetimus, pendait un ensemble de tubes et de câbles se terminant pas une petit panneau sur lequel reposait l’appareil de communication. Avec son unique clé noire, Aurora le savait, le recenseur prie pouvait envoyer et recevoir des messages codés le mère d’acier.

Qu’un telle privilège soit interdit à la propre fille de Directrix piquait encore la fierté d’Aurora. Détestant cette vision, Aurora se détourna de l’appareil.

Un vaisseau mécanique se tenait sur un côté de la chambre, non éclairé et immobile. Pendant une seconde, Aurora se demanda s’il ne s’agissait pas d’une ruse, le recenseur prime lui-même faisant semblant d’être son propre corps de rechange dans un pathétique effort pour éviter une confrontation. Mais non, une telle ruse exigerait qu’il cache son autre corps ailleurs. De plus, il était absurde de penser qu’un prête influent puisse employer un tour aussi enfantin.

Aurora se rapprocha du vaisseau du prêtre mécanique, la tête inclinée en prière vers les étoiles représentées sur le mur. Ses multiples bras à forme humaine semblaient d’une douceur trompeuse. S’ils ressemblaient aux bras de la fonderie d’énigmes sur laquelle était basé le vaisseau de Septimus, elle savait qu’ils pouvait écraser l’acier aussi facilement que retirer une chambre d’essence.

Aurora se rappela que c’était l’esprit, et non le corps qui la mettait en danger. Elle se pencha plus près pour chercher un signe d’activation. Elle ne put voir la chambre d’essence.

Alors qu’elle se penchait pour le toucher, la porte s’ouvrit derrière elle en sifflant. Elle se retourna pour voir un recenseur debout dans l’embrasure de la porte, un casque de combat fixé, un sceptre réglable à la main.

« Numen », dit une voix sourde à l’intérieur du heaume. Le prêtre posa son arme et enleva le heaume. C’était Bogdan. « Qu’est-ce qui vous amène au sanctuaire du recenseur prime ? »

« Je pourrais bien vous poser la même question, recenseur ».

« Je suis venu rendre compte de l’avancement de l’étalonnage ».

« Alors vous pouvez me le rapporter ».

« L’étude initiale du flux géomantique est achevée. Le chef de projet signale un écart de douze pour cent par rapport aux cartes précédentes. Elle a ordonné les ajustements bruts, mais à besoin de directives supplémentaires de l’optifex pour terminer la tâche avant la nuit ».

« Veillez à ce qu’elle les reçoive ».

Bogdan s’inclina. « Oui, Numen. Rien ne doit entraver la Grande Oeuvre ».

Aurora avait pitié de Bogdan. Il s’était élevé au-dessus du rang d’optifex en faisant ses peuves à la fois dans la bureaucratie et sur le champ de bataille dans des actions clandestines contre le Cercle d’Orboros, et pourtant son ascension s’était arrêtée contre un plafond invisible dans sa progression. Privé d’une corps mécanique, il ne pouvait espérer accéder à un rang supérieur.

Aurora savait quelque chose de la frustration qui pesait sur lui. Peut-être que ses espoirs de transfert l’avaient poussé à se faire plaisir avec quelqu’un qui pourrait influencer le direction des fluxions évaluant sa valeur, quelqu’un comme le recenseur prime. « Que savez-vous de cette rumeur selon laquelle c’est moi qui ai ordonné l’action de sauvetage ce matin ? »

Bogdan écarquilla les yeux, mais il hocha la tête comme s’il s’attendait à ce que la question finisse par arriver. Il était l’un des rares à savoir que Septimus avait réquisitionné les forces responsables de la mission. « Je viens seulement de l’apprendre moi-même,, Numen, par l’un des optiffex supérieur ».

« Et vous étiez présent quand j’ai découvert que Septimus avait été insubordonné ».
Bogdan plongea son regard vers le sol. « Oui, Numen ».

« Donc, vous saviez que c’était un mensonge. Pourquoi Septimus permettrait-il à un tel mensonge de se répandre ».

« Je n’ose pas spéculer ».

« Avez-vous corrigé l’idée erronée parmi les optifex ? »

« Il m’a semblé préférable de ne pas exacerber le malentendu ou de m’immiscer dans la confusion qui... a pu se produire ».

« Quelle circonspection de votre part, recenseur ».

« Je n’ai aucune envie d’interférer dans les affaires de mes supérieurs ».

Aurora réfléchit un instant et sortit de la chambre de méditation. Bogdan agita un instant son heaume avant de se retirer dans le couloir pour lui permettre de passer.

Elle retourna à l’ascenseur. Ses gardes l’avaient à peine rejointe qu’elle soulevait à nouveau le levier de l’ascenseur.

Celui-ci les emmena au sommet de la tour nexus. Ici, le couloir était un étroit passage entre les énormes engrenages de l’actionneur de reconfiguration astrométrique. Ils resteraient immobiles jusqu’à ce que le nœud soit prêt à accomplir son but ultime.

Elle marcha jusqu’à une échelle à l’un des quatre coins, mais elle ne gravit pas ses échelons. Repliant ses ailes aussi près que possible, Aurora activa son champ de déplacement arcanique et monta sur le toi de la tour, Là, les dents d’un rotor immobile donnaient l’impression de créneaux sur un haut rempart. Sabina se tenait proche du bord de la tour, à côté d’une longue-vue montée sur un trépied.

Aurora vint se placer à ses côtés.

« Numen ». Sabina inclina la tête.

Aurora répondit par un hochement de tête sec. À la lumière des préoccupations plus récentes concernant la loyauté de ses prêtres. Aurora avait presque pardonné la transgression relativement mineure de son lieutenant. Ensemble, ils observèrent d’un nouveau point de vue.

Les forces cygnaréennes encerclaient maintenant Calbeck, sauf à l’endroit où le Fleuve de la Langue du Dragon serpentait au nord. Nemo avait retiré ses tentes plus au sud, entretenant les tranchées que son infanterie avait creusée à son arrivée.

Aurora nota avec une certaine satisfaction qu’ils avaient retiré la tente des mékaniciens sur un site plus éloigné, entre un petit étang et un bosquet clairsemé. Même si elle n’avait pas chargé ses éclaireurs ailés d’identifier la bonne tente, elle l’aurait reconnue à sa garde renforcée.

En plus de la centaine d’hommes d’infanterie de cavalerie frais, les cygnaréens avaient maintenant plus de machines de guerre. Outres le Foudroyant, les Lanciers et les Lucioles que la Convergence avait déjà affrontés, Aurora remarqua un duo de warjacks brandissant de massives lames que les cygnaréens appelaient « Cuirassés-Tempête ».

« Numen ». Sabina lui tendit la longue-vue, déjà pointée vers les bois à l’est. À travers les arbres nus, Aurora vit un autre warcaster menant un duo de Lucioles. Deux arcanistes suivaient dans un chariot transportant une cargaison ouverte. Aurora n’avait pas besoin de voir le contenu pour savoir qu’il s’agissait d’un dispositif d’artillerie que ses opérateurs employaient pour appeler la foudre d’un orage artificiel. La plupart de ces forces n’étant pas immunisées contre les effets de ces attaques électriques, Aurora nota mentalement de réserver son Modulateur à ces « forges-tempête » autoproclamés.

Peut-être deux cents fusiliers et pionniers avaient s’étaient déjà retranchés pour couvrir les arcanistes sur le flanc est. Un nombre similaire avait sécurisé les bois ouest, où Sabina avait rapporté avoir vu un autre groupe de forge-tempête, mais pas de warcasters supplémentaires.

« Combien d’éclaireurs ? » Demanda Aurora.

« C’est difficile à dire », dit Sabina. « En comparant mes données avec Pollux, j’estime quelque part entre une douzaine et trois douzaines de rangers. Il est difficile de savoir si chaque poste d’observation implique un éclaireur différent. Ils sont assez insaisissables, même lorsqu’ils sont repérés de haut ».

Aurora acquiesça, le regard fixés sur le camp de base de Cygnar. Elle vit une paire de forges-tempête conduire avec précaution une grande machine à longue jambes autour des tentes.

Le Patrouilleur-Tempête ressemblait à l’un des ses vecteurs à certains égards, en particulier dans le mouvement crustacé de ses quatre pattes. Même de loi, Aurora avait remarqué que ses membres étaient tendu sous la masse de son énorme arme sphérique. S’il avait bénéficié d’un champ de déplacement pour réduire son poids, l’engin aurait pu glisser sans effort sur le terrain tel un vecteur. Contrairement aux automates de la Convergence, le Patrouilleur-Tempête transportait deux occupants, l’un d’entre agrippant un appareil de direction tandis que l’autre s’accrochait à la rambarde d’une passerelle encerclant son globe voltaïque.

Lorsqu’il atteignit le côté le plus proche, les forgeron ordonnèrent au Patrouilleur de s’accroupir avant d’abaisser une échelle et de descendre du pont d’observation. Sebastian Nemo émergea d’une tente voisine, suivi de son apprentie.

Ensemble, ils montèrent sur l’engin de bataille. L’apprentie pris les commandes. Le Patrouilleur fit une embardée en avant, obligeant Nemo à s’accrocher à la balustrade.

Alors qu’il tournait la tête pour crier à la conductrice, Aurora put à peine réprimer un sourire. « Je sais exactement ce qu’il doit ressentir ».

« Numen ! » Protesta Sabina. « Ne vas-tu pas reconsidérer cette affaire ? La seule raison pour laquelle il insiste pour amener son Patrouilleur-Tempête est... »

« Je sais, je sais », répondit Aurora. « Tu as peur qu’il m’assassine. Mais tu oublies les otages ».

« En effet, Numen, j’allais dire qu’il veut nous pousser à révéler davantage nos propres machines. N’oubliez pas qu’il a déjà utilisé notre technologie pour améliorer la sienne ».

« Tu as raison », répondit Aurora en soupirant. « Mais nous devons le rencontrer sur un pied d’égalité, autant pour démontrer notre force que pour contrer toute trahison, même si je n’en attends aucune. Nemo n’apprendra pas grand-chose en observant le Projecteur d’Émergence Transfinie. Il l’a déjà espionné de loi, et il ne le verra pas en action à moins que... »

« Numen ? »

« À moins que nous n’échouions », dit Aurora. « Et là, il verra les capacités de chacune de nos machines de guerre ».
« Modifié: 17 mars 2023 à 00:12:41 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #9 le: 17 mars 2023 à 00:13:52 »
LA CINQUIÈME HARMONIQUE

La déesse de la perfection occupera son vaisseau.

Nemo

Finch guidait le Patrouilleur-Tempête au-dessus des tranchées centrales tandis que Nemo observait le champ de bataille. La warcaster ennemie et son unique gardien s’approchaient de la ligne de démarcation, mais pas à bord d’un véhicule. Les guerrières ailées glissaient vers l’avant, leur progression impatiente confirmant l’hypothèse de Nemo selon laquelle leurs ailes étaient superflues pour leur capacité à voler.

Elles n’étaient pas venues seules.

La machine de la Convergence ne ressemblait à rien d’autre qu’à une tour de guet bâtie sur la carapace d’un titanesque crabe. Composé du même alliage que les warjacks ennemis – ou plutôt des « vecteurs », se rappela Nemo – l’engin de bataille avançait en rampant sur deux deux rangées parallèles de pattes articulées. Elles se déplaçaient de manière synchronisée tel un mille-pattes, donnant l’impression de glisser sur le champ de bataille.

Il trouvait curieux que la commandante de la Convergence ait accepté sa scandaleuse demanda de le rencontrer au sommet de son Patrouilleur-Tempête, mais peut-être que le spectacle l’amusait. Il avait posé cette condition en s’attendant à ce qu’elle réponde par une contre-offre, mais elle l’avait simplement acceptée. Peut-être avait-elle eu la même pensée que lui : si les négociations échouaient, avoir le Patrouilleur-Tempête sous la main rendrait la destruction de son ennemi d’autant plus facile.

Nemo s’était félicité de l’opportunité de voir l’automate de la Convergence de plus près.

Le Patrouilleur-Tempête fit une légère embardée lorsque Finch s’approcha  pour traverser un cratère laissé par l’un des vecteurs d’artillerie.

« Désolé, monsieur ».

« Continue comme ça, Finch. Tu n’as rien à craindre ». Bien qu’elle n’en ait jamais piloté auparavant, Finch avait pris les commandes du Patrouilleur-Tempête avec une impressionnante alacrité. Bien qu’il n’ait pas l’habitude de le montrer, Nemo était perpétuellement impressionné par sa Chasseuse de Tempête.

« Vous avez raison, monsieur. Nous deux seuls face à cette warcaster et son lieutenant et une machine de guerre aux capacités inconnues. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner pour nous ? »

« Essaie d’être moins amusante lorsque nous entamerons les négociations ».

« Ou, monsieur. Caitlin H. Finch. Le « H » est pour « Sans Humour ».

Finch était devenue plus encline à la fantaisie depuis les récents affrontements entre les forces khadoréennes et cryxiennes. Il avait déjà remarqué un tel humour potache auparavant, et il devait admettre qu’un peu de légèreté valait parfois mieux que le fatalisme qui affligeait certains officiers vétérans. Malgré tout, il craignait que l’apparition des « Jimmies » n’ait suscité chez son adjudant une une tendance plus profonde à l’idiosyncrasie. « Le silence sera ta contribution la plus bien venue à l’échange ».

« Puis-je au moins faire une grimace intimidante ? »

« Finch... »

« Entendu, monsieur ».

À l’approche de la machine de la Convergence, les dernières traces de caprice disparurent du visage de Finch.

Alors que leurs ennemis ailés planaient près de l’automate, Nemo nota une fois de plus à quel point la warcaster ennemie et son garde du corps différaient. En plus d’être plus grande de trente centimètres, le gardien était évidemment une automate. Les yeux de son visage trop parfait brillaient du même éclat projeté par les vecteurs et autres soldats mécaniques. Sa nature mécanique était évidente à chaque articulation, en particulier l’abdomen, où un complexe axe central rejoignait l’unité pelvienne. Nemo soupçonna que cette jonction permettait une plus grande amplitude de mouvement qu’un corps humain, et certainement une plus grande puissance.

Les lames aiguisées comme des rasoirs sur ses avant-bras, de forme similaire aux ailes en laiton entre ses omoplates étaient plus inquiétantes. Peut-être étaient-elle décoratives. Au mieux, elle pouvaient fournie un léger avantage en matière de guidage, mais il s’agissait plus probablement d’armes ou d’une extension peu orthodoxe de son armure.

Malgré le design confondant de l’ange mécanique, c’est sa maîtresse dont l’apparition retint l’attention de Nemo.

Avant même qu’elles ne se rapprochent, Nemo sentit l’extension des pensées de la warcaster sur le champ de bataille. Il s’imagina une paire d’ailes de grande taille invisibles s’étendant derrière ses ailes mécaniques, de longues plumes plongeant pour toucher chacun des vecteurs dans les rues de Calbeck derrière elle. Pendant un instant fugace, la femme rappela à Nemo Victoria Haley, peut-être à cause de son allure fière, mais au-delà de cela, il ne put expliquer pourquoi. Il ressentait une ineffable familiarité avec sa présence.

Il sentit que le lien du chef de la Convergence aux vecteurs différait de celles des autres warcasters qu’il avait rencontrés. Son toucher semblait à la fois plus léger et plus pur. Il se demanda si c’était à cause de la nature des vecteurs ou à causes de la warcaster. Peut-être, comme Haley, comme Haley, était-elle un prodige – ou une anomalie.

Alors qu’elle paraissait petite comparée à ses imposants gardes du corps, la femme mesurait bien un mètre quatre-vingt. L’armure argentée ne laissait apparaître que son visage et ses épaules. Son casque blanc platine dissimulait ses cheveux, mais ses yeux étaient brillants et bleus comme la flamme d’un soudeur. Elle tenait un bâton particulier dans un gantelet de cuivre. L’arme présentait des similitudes superficielles avec l’accumulateur tempête de Nemo, mais son design était plus élégant. Il ne crépitait pas de force galvanique comme son arme lorsqu’elle était activée. Au lieu de cela, il voyait dans ses modules de puissances la lueur bleue-blanche constante des énigmatiques énergies de la Convergence.

Nemo ressentit une certaine admiration pour une si belle œuvre. Néanmoins, il était certain que sa propre arme, qu’il avait conçue et construite personnellement, était plus que comparable à la sienne.

Les caractéristiques les plus impressionnantes de la warcaster étaient, bien sûr, ses ailes. Les engrenages partiellement exposés au niveau de l’articulation principale révélaient leur élaboration mécanique, mais une autre propulsion invisible devait être responsable de leur vol. Nemo remarqua l’éclat révélateur d’un champ d’énergie personnel autour du corps de la warcaster et de ses ailes. Il savait qu’elle devait avoir détecté les mêmes défenses autour de lui et de Finch.

Aussi redoutables que paraissait ces personnages de la Convergence. Nemo se demanda s’il aurait dû retarder plus longtemps le pourparler, se donner le temps de consulter Bronwyn. Ce que la druidesse lui avait déjà dit était trop plein d’aléas et de vraisemblances. Ce qu’il voulait, c’était plus  de faits, des faits qu’il ne pourrait acquérir que par une rencontre rapprochée, que ce soit en négociant ou en combattant.

Finch tira sur les commandes du Patrouilleur-Tempête, tournant l’engin de bataille à quarante-cinq degrés vers l’ouest comme ils l’avaient convenu. L’engin de combat ennemi s’arrêta à moins de trois mètres, tournant également à quarante-cinq degrés vers l’ouest. Nemo remarqua avec un certain chagrin que leurs adversaires restaient en vol stationnaire un bon mètre plus haut que lui et Finch. La chasseuses d’orages anticipa son désir et souleva la plate-forme pour les mettre sur un pied d’égalité.

La warcaster de la Convergence sourit de leur redressement, pas assez pour leur adresser une insulte.

« Général Artificier Nemo », dit-elle. « J’admire votre travail depuis longtemps. Je suis Aurora, Numen de l’Aérogenèse. Voici mon llieutenant, Sabina, Première Préfète de mes anges mécaniques.

« Mon adjudant, Chasseuse de Tempêtes Caitlin Finch », déclara Nemo. « Vous avez fait intrusion sur le territoire de Cygnar et capturé des sujets captifs de Sa Majesté Royale le Roi Leto. Pourquoi ? »

Le sourire d’Aurora s’élargit. « Allons droit au but. Je n’aurais pas dû m’attendre à moins de la part du savant nescient le plus éminent de notre époque ».

« Nescient ? » dit Finch.

« Cela signifie ‘ignorant’ », dit Nemo.

Finch plissa les yeux mais demeura silencieuse.

« Je vous assure que ce terme n’est pas péjoratif » déclara Aurora, souriant toujours comme si elle savait parfaitement que cela offenserait. « Nous l’utilisons en référence aux personnes qui font progresser la compréhension humaine de la science sans avoir conscience de la main directrice de Patronne derrière leurs actions. C’est le plus grand compliment que nous puissions faire à ceux qui sont en dehors de la Convergence, parce que pour arriver à la vérité, il faut d’abord échapper aux sombre étendues de la superstition, du mysticisme et de la trahison des petits bureaucrates qui voient tout progrès comme une menace à l’ordre établi ».

Une fois de plus, Nemo fut content d’avoir refusé la supplication de l’Aumônier Geary d’assister à ce sommet. Pourtant, il savait quand il était intentionnellement distrait.

« Je demande à nouveau : Pourquoi avez-vous capturé le village cygnaréen de Calbeck ? »

« Vous me surprenez, général. Je pensais que vous étiez venu pour discuter d’un échange de prisonniers ».

Nemo n’avait pas oublié. Pourtant, il ne s’attendait pas à ce que  mène leurs discussions. « Très bien, discutions-en. Vous avez trois de mes mékaniciens ».

« Vous avez un de mes soldats », rétorqua Aurora.

« Et combien de citoyens de Calbeck retenez-vous prisonniers ? »

« Aucun », répondit Aurora. « Nous ne sommes pas leurs geôliers mais leurs libérateurs. Comme vos éclaireurs l’ont sans doute déjà rapporté, nous somme venus pour les libérer de la persécution religieuse ».

« Maintenant vous insultez à la fois min intelligence et les rapports de mes éclaireurs ayant localisé les prisons disséminées dans le village ».

Est-il étrange que le peuple cherche le refuge à l’approche d’une force hostile ? »

Nemo soupira, déçu.

Pour atteindre leurs véritables objectifs, les politiciens ouvraient souvent les négociations par des demandes hyperboliques, mais ils les trouvait aussi fastidieuses que – eh bien, aussi bien fastidieuse que la politique. Depuis qu’il avait entrevu la conception avancée des vecteurs de la Convergence, Nemo avait osé espéré qu’il avait affaire à quelqu’un ressemblant plus à un ingénieur qu’à un politicien. « Je veux la preuve que les mékaniciens capturés sont sains et saufs ».

Aurora acquiesça, mais un V inquiétant se forma entre ses sourcils sombres.

« Ils sont indemnes, n’est-ce pas ? »

« À part une ou deux blessures mineures, oui. Et mon soldat ? »

« Nous avons sa chambre d’essence.

Aurora ne cligna même pas des yeux, mais Nemo remarqua ses pensées enregistrer son utilisation du terme correct pour désigner le réceptacle de l’esprit et de la personnalité du soldat. « Un n’est pas égal à trois », dit-elle. « Lequel des mékaniciens préfériez-vous voir revenir ? »

Nemo se hérissa face à l’implicite menace. « Vos soldats ont été vaincu au combat. Mes mékaniciens ont été enlevés de leur atelier pendant votre attaque non provoquée ».

« Votre seule présence ici est une provocation », répondit Aurora. « Néanmoins, je ne souhaite pas d’inutile conflit ». Elle se retourna et chuchota à son garde du corps.

Nemo ne put entendre se paroles par-dessus le gémissement électrique du Patrouilleur-Tempête. En comparaison, la pulsation profonde émanant de la machine de guerre de la Convergence semblait relativement silencieuse.

« Ma première préfète va maintenant retourner à Calbeck », déclara Aurora. « « Vous n’allez pas prendre cela comme un signe que nous rompons la trêve ? »

« Pourquoi retourne-t-elle ? »

« Pour relayer mes ordres dans un geste de bonne volonté ».

« Si c’est une ruse... » Nemo envisagea la possibilité que cette Aurora ne soit pas a véritable chef de la Convergence ; peut-être était-elle le lieutenant, et elle attaquerait au moment où son supérieur s’échapperait de la portée de l’arme du Patrouilleur-Tempête.

D’un geste subtil, Nemo fit signe à Finch d’activer le canon foudroyant. L’énorme sphère commença à tourner, le foudre se déplaçant de nodule en nodule. Les yeux de Nemo restaient fixé sur Aurora tandis qu’il sentait la foudre commencer sa danse dans son dos et sur les jambes du Patrouilleur sous lui.

« Numen ! » La première préfète s’avança devant Aurora, déployant ses ailes pour protéger son corps. Simultanément, une ouverture sur le côté de leur engin de combat s’ouvrit, libérant un objet sphérique avec un fwoop pneumatique !  De la taille d’un boulet de canon, le globe s’envola pour planer entre le canon foudroyant et Aurora.

Malgré sa source artificielle, la voix de Sabina exprima une inquiétude si sincère pour la sécurité que Nemo mit de côté son doute passager sur leur identité. Il fit signe à Finch d’éteindre le canon.

« S’il vous plaît, Numen, ne m’ordonnez pas de vous laisser ici ».

« Avec votre permission… ? » Aurora regarda Nemo.

« Monsieur », murmura Finch, « je n’aime pas cette idée. Peut-être devrions-nous... »

« Patience, Finch ». Il lui fit un signe de tête à Aurora. « Envoyez-là ».

« Allez », dit Aurora à Sabina. « Dites au Préfet Pollux qu’il est temps ».

« Numen, s’ils te font du mal... »

« Tu les tueras tous d’une main ». répondit Aurora. « Je sais ».

L’ange mécanique s’éloigna d’un bond, les ailes tournant mais ne battant pas alors qu’elle volait en spirale autour de l’engin de combat et s’envolait vers Calbeck. Nemo chercha le moindre signe de l’appareil qui lui permettait de voler, mais il ne put en repérer un. Ça doit être interne, pensa-t-il.

« Qu’attendez-vous en retour de ce geste de bonne volonté ? » demanda Nemo.

« Seulement votre attention pendant une demi-heure, ou plus si ce que je dis vous intéresse », déclara Aurora. « Il ne fait aucun doute que vos conseillers morrowéens vous on déjà truffé la tête de mensonges sur le culte de Cyriss. Je souhaite vous offrir la vérité. En tant qu’homme de science aussi bien que de mékanique, tu es particulièrement qualifié pour vous faire votre propre opinion sur la question.

« Vous me pardonnerez si je considère votre opinion avec un esprit sceptique. Vous m’avez déjà offert une « vérité » sur la persécution religieuse ».

« Pardonnez-moi ce maladroit préambule », dit Aurora. « La diplomatie ne me convient pas. Comme vous, je le soupçonne, je suis plus enclin à la science qu’à l’éloquence. Heureusement, la véritable adoration de Cyriss ne vient que par la pensée critique et un esprit curieux. Cyriss n’est qu’une énigme que dans la mesure où le monde est un. Ceux qui cherchent à comprendre le monde tel qu’il existe, plutôt que tel qu’ils souhaitent qu’il soit, sont ses disciples les plus purs ».

« Maintenant, vous parlez moins comme une diplomate et plus comme une druidesse ».

Aurora toussa. « Si vous pensez cela, vous connaissez mal le Cercle. Au mieux, ce sont des mystiques et de sauvages. Au pore ils servent le Ver Dévoreur et vénèrent donc la mort et l’entropie. Nous sommes leurs opposés, nous efforçant de comprendre les mystères de l’univers plutôt que de nous asservir à des rituels incompréhensibles ».

« Maintenant, vous vous exprimez comme une prêtresse ».

Le sourire d’Aurora se transforma en un petit rire sans émotion. Quelque chose dans la facilité de son rire rappela à Nemo ces quelques connaissances ayant échappé à son attitude bourrue et s’étaient de leur peur de lui. Il avait rencontré l’effet le plus souvent avec ces jeunes collègues lui rappelant la fille qu’il avait à peine connue. Cela s’était produit plus récemment sous la forme de Caitlin Finch.

« Si parfois je récite les paroles de nos prêtres, c’est parce que j’ai été élevée dès ma naissance au sein de la Convergence », déclara Aurora. « La plupart de nos membres nous rejoignent plus tard dans la vie, lorsqu’ils se retrouvent frustrés par les réponses offertes par les prêtres et les rois Quand ils sont prêts à arrêter de chercher un sens fabriqué et qu’il débutent plutôt à chercher la vérité naturelle ».

« ‘La Convergence’ », dit Nemo. « Quelle est la signification de ce nom ? »

« D’autres sectes vénèrent aussi la Patronne des Mécanismes, mais la Convergence est dédié au culte le plus pur de la déesse. Un jour, nous nous unirons à Cyriss et vivrons sous sa sage protection. Jusqu’à ce jour, nos prêtre étudient les équations secrètes du monde à la recherche des indices qu’elle nous a laissés ».

« De quels indices s’agit-il ? » demanda Nemo. « Je suppose que vous voulez dire quelque chose de plus scientifique que les runes des druides et les écrits de l’Enkheiridion ».

Aurora haussa un sourcil, reconnaissant apparemment l’appât qu’il lui avait tendu que ce qu’il était. « Alors mon premier recenseur – vos prêtres morrowéens l’appelleraient « vicaire, je crois – tient le temple redédié à Cyriss, il s’est efforcé de préserver l’Enkheiridion. Bien que nous ne partagions pas votre dévotion envers Morrow et Thamar, nous reconnaissons par certains chiffres et diagrammes dans leurs écrits qu’ils parmi les savants nescients les plus influent d’Immoren. Tout comme certains de vos ascendants et légataires. L’ascendant Corben, par exemple ».

Nemo s’endurcit contre une autre vague de flatterie avec l’implication que la Convergence le considérait dans la catégorie avec les dieux et leur serviteurs les plus vénérés. Pourtant, il remarqua également la direction de l’argument d’Aurora.

« Êtes-vous en train de suggérer que Cyriss est la divinité du progrès humain ? »

« C’est une description étroite mais recevable », déclara-t-elle. « Considérant que vous voyez la Patronne des Mécanisme à travers un voile de désinformation et de demi-vérité, c’est fait plutôt astucieux ».

Pour la première fois depuis des décennies, Nemo se sentit traité avec condescendance. Ses mains lui faisaient mal quand il réalisa qu’il tenait son bâton et la rambarde du Patrouilleur-Tempête assez fort pour blanchir ses jointures. Il lâcha la rambarde et fit un effort pour tenir son bâton plus librement.

« Pas mal pour un savant ignorant », chuchota  Finch à côté de lui.

Il se tourna vers Finch, en colère d’être moqué des deux côtés jusqu’à ce qu’il voie son visage. Elle levait le menton en signe soutient. Finch ne le dénigrait pas mais le défendait.

Nemo fit une pause pour calmer son irritation. Aurora avait dit qu’elle avait été élevée au sein de la Convergence. Si elle avait démontré très tôt les talents d’un warcaster, sans aucun doute les prêtres de son ordre l’avaient élevé eux-même – et peut-être protégée du reste de leur société. La Convergence dans son ensemble est apparemment restée isolée du monde. À quel point Aurora était-elle plus isolée ? Peut-être n’avait-elle pas voulu l’offenser. Plus probablement, elle manquait simplement de qualités sociales habituelles, comme une version moins clownesque de l’un des Jimmies de Finch.

Alors que l’irritation de Nemo lutta contre une pitié soudaine pour la warcaster de la Convergence, le regard de Finch tomba sur quelque chose au-delà de l’engin de combat ennemi. Elle fit un signe de tête dans sa direction. « Monsieur ».

Se retournant, Nemo vit que les soldats de la Convergence avaient formé une ligne de prisonniers devant leurs propres rangs. Des soldats mécaniques portant des boucliers, des hallebardes, des masses, des lames courbes et des armes étrangères se tenaient derrière une rangée de femmes et d’enfants. Plissant les yeux, Nemo chercha un signe de Mags Jernigan parmi eux. Là, elle se tenait proche du centre.

« Que faites-vous ? » dit Nemo, ses soupçons une fois de plus exacerbés. Il se prépara à décharger toute la puissance de sa vengeance sur cette warcaster ailée si ses soldats exécutaient les prisonniers.

« Qu’est-ce que vous pensez que je fais ? » rétorqua Aurora. Elle leva son bâton. « Je vous offre mon geste de bonne volonté ».
« Modifié: 12 avril 2023 à 13:03:44 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #10 le: 26 mars 2023 à 13:01:19 »
Aurora

Les yeux de Nemo s’élargirent lorsqu’Aurora leva son bâton polynomial pour signaler la libération des prisonniers. Sa main burinée relâcha sa prise sur sa propre arme alors qu’il les voyait commençait à s’éloigner de ses soldats.

Aux tendons détendus de ses doigts, Aurora vit que Nemo était sur le pont de canaliser jusqu’à la dernière once de puissance dans une tempête de représailles sir elle avait ordonné l’exécution des prisonniers plutôt que leur libération. Elle n’avait jamais eu l’intention de commettre une telle atrocité, mais elle devait s’avouer qu’elle avait mis en scène la libération de manière délibérément provocante. En pensant aux vestiges calcinés de ses troupes, elle décida qu’elle était allée aussi loin qu’elle l’avait osé dans son effort pour déséquilibrer son adversaire.

Elle avait réussi à la mettre en colère, à l’apaiser, à l’intriguer et à l’effrayer en un laps de temps bien plus court qu’elle ne l’avait espéré, même si elle regrettait son argument sans grâce de  « protection religieuse ». Elle ne pensait pas qu’il l’accepterait tel quel, mais elle avait sous-estimé son impatience face aux concessions de la diplomatie.

Il était temps de modifier sa tactique, au moins pour une courte période. Nemo semblait intrigué par le peu qu’elle avait révélé sur la Convergence, mais elle avait espéré une réaction plus forte. Il y avait bien plus qu’elle pouvait lui dire en toute sécurité. Il était temps, cependant, de le laisser demander avant qu’elle n’en révèle davantage. Jusqu’à ce qu’il reprenne le contrôle de leur conversation Aurora décida qu’elle prolongerait la discussion. Chaque minute qu’elle gagnait était une minute de plus vers le succès de sa mission.

« J’aime vos Patrouilleurs-Tempête », dit-elle. « Les éléments mékaniques sont peut-être un peu grossier, mais pour la puissance brute, j’en ai rarement vu de semblables. Est-ce une autre de vos contributions à l’arsenal de Cygnar ? »

L’attention de Nemo demeura fixée sur la ligne de femmes et d’enfants se déplaçant à travers le champ. Les petits enfants tenaient les mains de leurs mères ou s’accrochaient à leurs jupes tandis qu’elles se frayaient un chemin sur le terrain piétiné.

Ils atteignirent bientôt la zone où les tempêtes arcaniques de Nemo avait réduit ses troupes et ses vecteurs à l’état de ferraille et retourné la terre sous eux. Un petit garçon trébucha sur le rebord d’un cratère laissé par l’obus d’un Encodeur. Il tomba, glissa et se remit sur ses pieds avec un bref sourire avant que sa mère ne le rappelle à ses côtés et ne lui serre la main. Les autres ramassèrent les plus jeunes et les portèrent à travers les sillons de la terre alors qu’elle s’approchaient des engins de combat.

Aurora vit le regard de Sebastian Nemo rencontrer celui de Margaret Jernigan. La costaude mékanicienne grimaça et offrit une grimace d’excuse en levant les yeux vers le général. Dans cet échange, Aurora perçut quelque chose de différent de la relation entre un commandant et une subordonnée.

C’était prometteur.

Nemo mit ses mains en porte-voix et cria : « Dites à Blackburn d’envoyer un cavalier avec le paquet ».

Pendant que Nemo regardait les captifs marcher vers le camp de Cygnar, Aurora inspectât son assistante.

Remarquant qu’elle était examinée, Caitlin Finch leva ses lunettes sur son front et la fixa. Ses narines se dilatèrent de défi, mais elle gâcha l’effet en soufflant sur une mèche rebelle de cheveux blond sable. Malgré le comportement juvénile de la femme, Aurora révisa légèrement à la hausse son estimation de l’âge de l’adepte. La chasseuse de tempête ne semblait si jeune que lorsqu’elle se tenait aux côtés de son général âgé. Elle n’avait que quelques années de plus qu’Aurora ce qui rendait son poste élevé dans l’armée cygnaréenne – plus connue pour ses vieillards que ses jeunes femme – d’autant plus impressionnante.

Aurora se souvint d’une rumeur qu’elle avait entendue un jour d’un optifex chargé d’analyser les rapports de renseignement. Apparemment, Sebastian Nemo accordait une faveur particulière à certaines femmes officiers sous son commandement. Il y avait eu des spéculations selon lesquelles le warcaster vieillissant nourrissait un faible pour les jeunes beautés, une faible qui pourrait être exploité par un agent provocateur de la Convergence. Après avoir été témoin de l’interaction entre le général et son assistante, cependant, Aurora décidé qu’il y avait peu de chances qu’une romance naisse entre eux. Leur langage corporel ressemblait plus à celui d’une fille précoce et son père critique.

D’un autre côté, le regard las que Nemo avait jeté sur Margaret Jernigan était plein de possibilités. Étaient-ils d’anciens amants ? Même s’ils n’étaient que des compagnons d’armes, les plans d’Aurora pour la mékanicienne étaient doublement dangereux, mais potentiellement deux fois plus gratifiants.

Aurora avait peu d’expérience personnelle avec les relations familiales ou amoureuses. Tout ce qu’elle savait sur la manipulation des autres, elle l’avait appris en tant qu’étoile brillante au centre d’un petit système conçu pour l’élever comme l’enfant parfait de le mère d’acier.

Aurora n’avait jamais connu son père. À l’âge de trois ans, se mère avait mérité d’être transférée dans le vaisseau mécanique le plus avancé jamais conçu. Des années plus tard, Aurora reconnaîtrait ce fait comme une fière réalisation, mais elle ne se souvenait pas d’avoir reçu un câlin de la femme s’appelant autrefois Viana et qui avait pris le nom de Directrix après avoir été transférée dans son premier vaisseau mécanique. Elle ne se souvenait même pas de la couleur des yeux ou des cheveux de sa mère, seulement du masque de chrome sans émotion qu’elle avait adopté comme visage. Aurora se souvenait à peine de l’odeur de la peau de sa mère, une peu qui avait depuis longtemps été réduite en cendres.

Au lieu de cela, les souvenirs d’Aurora étaient remplis d’une série sans fin de questions, d’exigence, de tests et d’exhortations à faire plus d’efforts, à obtenir plus et à exceller dans tout ce qu’elle entreprenait. Ses tuteurs optifex l’avaient formée aux mathématiques, à l’astronomie et à l’ingénierie mékanique et mécanique.

Son éducation précoce avait inspiré à Aurora le désir d’accroître les connaissances de son peuple, de laisser sa marque dans les réalisations technologiques qu’elle pourrait ensuite démontrerait sur le champ de bataille Au moment où sa mère avait décidé qu’elle devrait plutôt rejoindre la prêtrise, il était trop tard. Aurora avait déjà décidé de son propre avenir.

« Un bon premier pas », dit Nemo, reportant son attention sur Aurora tandis que les villageoises et Margaret Jernigan poursuivaient leur passage vers le camp cygnaréenne. « Cependant, Sa Majesté ne sera pas satisfaite tant que vous n’aurez pas complètement retiré vos forces du territoire cygnaréen.

« Territoire », dit Aurora, heureuse de revenir aux questions actuelles des souvenirs passés. « Les frontières. Ne somme-nous pas tous des enfants de Caen ? » Je ne veux pas dire au sens religieux, bien sûr. Métaphoriquement, ne sommes-nous pas tous des résidents du même monde, pas seulement de cette planète, mais de l’univers entier ? »

« Je suis conscient de l’intérêt des cyrissistes pour les principes géomantiques et astronomiques », déclara Nemo. « Mais cela ressemble plus à de la philosophie qu’à de la science ».

Aurora entendit le murmure des ailes en laiton. Elle regarda Nemo et Finch lever les yeux pour voir Sabina revenir planer à ses côtés.

« Peut-être vous demandez-vous pourquoi nous qui vénérons la Patronne des Mécanisme vénérons aussi les savants nescients n’ayant pas embrassé notre foi ».

« Je présume que c’est parce que vous appréciez toute avancée dans les études scientifiques ». Nemo n’essaya pas de masquer son agacement.

« Oui ! Pardonnez-moi, général. Je ne voulais pas vous rabaisser. Il est rare que j’ai l’occasion  d’expliquer nos méthodes à des étrangers ».

Le visage de Nemo se figea une seconde. Aurora se demanda si elle avait confirmé ou contredit une hypothèse qu’il avait sur la Convergence. Ou sur elle.

« Pour nous », continua-t-elle, « il n’y a pas de différence entre la science et la dévotion spirituelle. Nos prêtres sont des astronomes, des ingénieurs, des mékaniciens et des mathématiciens. Nous nous efforçons de découvrir les secrets de l’univers, et non de les dissimuler avec des paraboles et de sermons destinés à préserver l’establishment en décomposition ».

« Vous voulez du changement », dit Nemo. « Mais qu’est-ce que vous voulez changer ? »

« Tout ! » répondit Aurora. « Tout ce qui peut être améliorer. Plus nous comprenons les systèmes du monde, mieux nous pouvons améliorer la vie de chacun ».

« Tout le monde ? Ou tous ceux qui vous rejoignent ? »

Il avait posé la bonne question. « Personne n’a besoin de nous rejoindre pour bénéficier des avancées que nous réalisons. Vous êtes vous-même la preuve de ce principe. Combien de vos conceptions militaires se sont avérées avoir des applications bénéficiant à la société dans son ensemble ? Et combien de vos propres réalisations technologiques sont fondées sur les connaissances que vous avez glanées dans les temples cyrissistes ? »

« Personne n’a partagé ces réalisations avec mon peuple. Nous ne les avons découvertes qu’en enquêtant sur des comportements criminels – y compris des signes de nécromancie ».

Aurora hocha la tête, conservant une expression d’admission réticente. « Toutes les personnes qui acquièrent des connaissances ne sont pas aptes à les utiliser. La Convergence rejette la sorcellerie noire des cryxiens ».

« Alors pourquoi quelqu’un chercherait-il dans vos temples cachés des secrets permettant de tromper la mort ? »

Aurora hésita, sachant que ses prochaines paroles choqueraient la mère d’acier et tous les membres du directoire de la Convergence s’ils apprenaient qu’elle les avait dis à un étranger. « Par le passé – le passé lointain – certains membres égarés de notre ordre ont étudié la technologie cryxienne. Quiconque poursuit de tels sujets n’est pas guidé par la Patronne mais par sa propre compréhension imparfaite de ses codes ».

Une fois de plus, le visage de Sebastian Nemo se figea. Aurora savait qu’elle l’avait surpris par sa franchise.

« Viser la perfection n’est pas une garantie de succès », dit Aurora. « Vous avez dû connaître vos propres échecs. N’en avez-vous pas appris autant, sinon plus, que vous avez appris de vos triomphes ? »

« Admettez-vous que votre capacité à stocker une âme humaine à l’intérieur d’un soldat mécanique est basée sur la nécromancie cryxienne ? »

« Non », répondit Aurora. « La nécromancie est l’antithèse de la philosophie cyrissiste. Nous nous consacrons à la préservation du noumène non corrompu, ce que vous pourriez considérer comme « l’esprit et l’âme ». Mais oui, une maître de forge véreuse a osé étudié les helljacks et les liches cryxiennes. Lorsque sa transgression a été découverte, elle a été chassée comme une hérétique. Notre procédé, la Procédure Anima Corpus n’est en aucun cas lié à la nécromancie. Il a été perfectionné.

« La Procédure Anima Corpus », dit Nemo. « Cela ressemble exactement à un terme pour ressusciter les mort. Je connais plus d’un prêtre qui s’écrirait « Nécromancie ! » en l’entendant ».

« La différence est que nos méthodes ne détruisent pas les âmes mais les soutiennent pour les transférer dans un vaisseau mécanique. Ainsi, nous préservons l’esprit de nos plus grands érudits et philosophes afin que les générations futures ne soient pas privée de leur sagesse ». Aurora fit un signe de tête en passant devant Nemo et Finch, vers un cavalier s’approchant des lignes de Cygnar. « Comme vous l’avez appris de vos captifs, ce ne sont pas de simples automates mais des esprits vivants au sein de corps mécanique.

« Qu’en est-il de vos vecteurs et serviteurs ? » demanda Nemo.

« Nul doute que vous les avez déjà désassemblés et trouvé leurs nœuds d’interface et leurs moteurs de calcul », déclara Aurora. « Contrairement aux vaisseaux réservés aux noumènes humains, les vecteurs et les serviteurs sont de pures machines ».

« Que vous pouvez contrôler exactement comme je contrôle mes warjacks, oui ? »

« Pas exactement », déclara Aurora. « Mon contrôle sur mes vecteurs est bien supérieur à votre connexion avec vos warjacks. Mes machines sont également exemptes des bizarreries sans aucun doute charmantes pour lesquelles les vôtres sont célèbres. Elles fonctionnent exactement comme je le veux. Elles sont parfaites ».

Il y a, bien sûr, quelques différences entre le cortex d’un warjack et le nœud d’interface d’un vecteur. Et Aurora était parfaitement consciente des limites de ses vecteurs et des warjacks cygnaréens dont les fluxions de la Convergence avaient déclaré abominations les semblants de pensée humaine. Une fois la Grande Oeuvre terminée, ils seraient éradiqués.

Malgré sa détermination à partager autant de vérité que possible avec Sebastian Nemo, Aurora jugea prudent de ne pas le faire volontairement.

Au lieu de cela, elle regarda sa moustache blanche se contracter presque imperceptiblement alors qu’il traitait l’information. Elle imagina des centaines de pensées se disputant la première place dans son esprit. Il est certain qu’un cerveau aussi abondant que le sien était sûrement sa propre forme de constellation, un assemblage contenant une multitude de spécialisations.

Nemo n’était pas seulement l’un des principaux warcasters de Cygnar. Il était aussi un maître tacticien, ingénieur et mékanicien capable de superviser et de corriger les efforts des plus grands spécialistes de son pays. C’était un polyglotte des sciences : cinétique, électrique, hydraulique et arcanique. Quel trésor serait son esprit, si seulement il pouvait l’inciter à rejoindre la Convergence. Peut-être que là où d’autres ont échoué dans leurs démarches auprès du célèbre Sebastian Nemo, Aurora pourrait réussir.

« Un moment, s’il vous plaît », dit Nemo. Il fit un geste à Finch, qui abaissa le Patrouilleur-Tempête en position accroupi alors que la cavalier s’approchait. Non armé mais vêtu d’une armure-tempête bleue de la tête au pied, l’homme se tenait sur ses étriers et levait une sacoche en cuir au-dessus de sa tête. Finch s’en empara. Le cavalier salua et fit tourner son cheval pour retourner au camp.

Finch passa a sacoche à Nemo, qui ouvrit les fermoirs et regarda à l’intérieur. Il souleva une chambre à essence dans une main, la pesant. « C’est l’esprit intact d’un homme ? »

« Elle contient ses pensées et ses émotions naturelles. Son âme, si vous voulez. Son noumène ».

Nemo remit la chambre dans la sacoche et en ferma les fermoirs.

« Pensez-y », déclara Aurora. « Vous n’avez entrevu qu’une fraction de notre technologie, mis vous devez voir qu’elle est bien supérieure à la votre. Ce n’est pas une critique à votre égard, général. C’est la différence entre un esprit brillant enfermé dans une prison de – quoi ? s- septante ans – et une centaine d’esprits brillants travaillant de concert pendant des siècles ».

Nemo passa la sacoche à Aurora, mais Sabina l’intercepta. Elle se détourna, protégeant  Aurora avec son corps en cas de piège. Sabina ouvrit la sacoche et examina son contenu avant de se retourner pour saluer son commandant.

Les yeux d’Aurora étaient fixés sur Nemo. Après avoir relâché la sacoche, il fit tourner ses articulations avec une grimace.

« Sentez-vous le poids des années sur vos épaules, général ? Imaginez maintenant ce poids levé. Imaginez votre esprit en sécurité dans un corps ne ressentant aucune douleur, pouvant être remplacé ou améliorer à tout moment. Sachant ce que vous êtes capable de créer maintenant, pensez à ce que vous pourriez faire dans cent ans ».

« Quel âge avez-vous ? »

« Quoi ? »

« Vous n’avez pas l’air plus vieux que mon assistante. Quel âge as-tu, Finch ?

« Vingt-sept, monsieur ».

« Vous avez plus de vingt-sept ans ? » demanda Nemo.

« Je… » La question prit Aurora par surprise . « Non. J’ai vingt-cinq ans, mais j’ai déjà plus d’accomplissement... »

« Pourquoi hésitez-vous à abandonner votre corps humain ?

« Je n’hésite pas. Je suis impatiente d’accomplir le transfert ».

« Quel âge doit-on atteindre avant de voir son noumène transféré dans un vaisseau mécanique ? Est-ce un honneur réservé aux personnes âgées ? »

« Le Directoire Fluxion croit, dans sa sagesse, que toutes les âmes devraient mûrir dans leur corps de naissance avant de faire la transition ».

« Vous ne partagez pas leur avis, n’est-ce pas ?’

« La sélection n’est pas sans imperfections », répondit Aurora. « Même si le Directoire Fluxion peut être influencé par les sentiments, et il y a un élément politique... »

Sabina se pencha près de son oreille et parler dans un murmure mékanique. « Numen, nous devrions peut-être retourner au nœud de réalignement ».

Sabina venait de lui permettre de faire toutes les excuses qu’elle souhaitait pour se soustraire à la tournure malvenue de la conversation.

« Dois-je poursuivre cette discussion avec quelqu’un d’autre ? » dit Nemo. « Peut-être devriez-vous vous entretenir avec un supérieur ? »

« Je parle au nom de la Convergence », déclara Aurora. Sa mâchoire se contracta si fort qu’elle siffla presque les mots. « Mais nous en avons assez dit pour le moment. Vous pouvez retourner à votre camp ».

Le regard de Nemo se fixa sur ses yeux, la pesant et la jugeant.

« Assez ! » dit Aurora. Elle s’envola vers le haut. D’un coup d’aile superflu, elle projeta un vent sur Nemo et son assistante avant de repartir vers Calbeck.

Sabina la rattrapa quelques secondes plus tard, la sacoche serrée dans un main, l’acier nu de son épée brillant dans l’autre. Lorsqu’elles se furent retirés hors de portée d’écoute, elle prononça : »Numen, pourquoi avez-vous libéré tant de prisonniers. Cela affaiblit notre position ».

« Cela met également à rude épreuve les ressources limitées du camp cygnaréen. Et il y a d’autres raisons que je n’ai pas besoin d’expliquer ».

Aurora jeta un coup d’oeil en arrière pour voir le patrouilleur de Nemo le ramener lui et son assistante, à leur camp. Le général jeta un coup d’oeil à Aurora. Il avait une fois de plus baissé ses lunettes sur ses yeux. Avec ses cheveux blancs flottant dans le champ galvanique de son armure, les lentilles rondes lui donnaient un aspect de hibou.

Le Projecteur d’Émergence Transfinie suivit Aurora et Sabina jusqu’à Calbeck. L’engin de combat n’avait besoin que de la moindre commande gestuelle pour obéir à ses souhaits. Elle souhaitait que toutes ses forces soient aussi obéissantes.

« Mes excuses, Numen. Je souhaite seulement vous protéger. Plus je comprendrai vos plans, mieux je vous pourrai vous servir ».

« Alors monte la garde sur le pinacle de la tour », dit Aurora. « Garde les yeux sur le camp cygnaréen. Bien assez tôt, tu verras le reste de mon plan se dérouler ».
« Modifié: 12 avril 2023 à 13:03:57 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #11 le: 08 avril 2023 à 13:10:32 »
LA SIXIÈME HARMONIQUE

La machine est corrompue par les déficiences de la chair.

Nemo

De retour au camp, Nemo envoya Finch ramener le Patrouilleur-Tempête et ordonna au Jimmies d’effectuer une dernière inspection des deux engins de combat. Il voulait qu’ils soient prêts à l’action à tout moment. Malgré les résultats indéterminés du pourparler, ils ne pouvait se défaire du sentiment qu’une autre attaque pouvait survenir à tout moment.

Il frissonna en pensant à ce qu’il avait appris de cette Convergence. Malgré les protestations contraires d’Aurora, il partageait l’inquiétude de l’Aumônier Geary : le confinement d’âmes dans des corps mécaniques équivalait à de la nécromancie. Il eut la chair de poule quand il pensa à ces équivalents technologiques des liches de fer.

Alors que Finch manœuvrait délicatement le Patrouilleur-Tempête à travers le campement grandissant, le Major Blackburn s’approcha de Nemo.

« Nos troupes ont complément encerclé Calbeck et creusé des tranchées à l’est et à l’ouest. Les faux transports ont rempli leur mission et rien n’indique que l’ennemi ait détecté la ruse. Les éclaireurs de l’autre côté du fleuve ne signalent aucun signe de Cryx ou d’un quelconque emplacement de la Convergence en dehors de la centrale électrique déjà sécurisée. Un petits groupes de rangers reste là et fait un rapport visuel toute les demi-heures ».

« Et le camp ? »

« L’atelier et d’autres tentes clés ont été éloignés des lignes de front. Nous avons placé les réfugiés dans des tentes juste au sud du camp principal », répondit-il. « L’Aumônier Geary était impatient de s’entretenir avec vous après le pourparler, mais je l’ai chargé du bien-être physique et spirituel des villageois ».

« Bien joué ». Bien que Nemo appréciait les conseils de l’aumônier en privé, il souhaitait une autre conférence avec la druidesse sans la présence de Geary ne vienne perturber le cours de son enquête. Blackburn était un officier aussi perspicace qu’il était courageux. « Et Mags ? Sergent Jernigan ».

« Elle aura un coquard de la taille d’un œuf d’oie, mais Geary l’a guérie en premier. Dès qu’il a eu fini de prier, elle a insisté pour reprendre le travail ».

« Et vous l’avez laissée partir ? »

« J’ai laissé cette décision à Geary. D’après ce que j’ai entendu en m’éloignant de leur dispute, il perdait ».

Nemo réprima un petit rire. Considérant la façon dont Mags traitait son général, il imagina que le chevalier Précurseur n’avait eu aucune chance. « Très bien. Retrouvez-moi à la tente des cartes dans une heure ».

« Oui, monsieur ». Blackburn salua, mais ses yeux s’attardèrent sur le visage de Nemo.

« Qu’y a-t-il ? »

« Si je peux me permettre, monsieur, quand avez-vous mangé pour la dernière fois ? »

Nemo voulu demander à Blackbunr s’il était un chevalier-tempête ou une matrone d’une pension de famille. Ce n’était pas la première fois que Finch où l’un des autres officiers de Nemo devait lui rappeler de manger.

Pour eux, c’était une question d’auto-préservation, estima-t-il. Lorsqu’il passait trop de temps entre les repas, il était plus susceptible de dégrader un officier.

« Ce sera tout, major ».

Blackburn effectua un autre salut avant de se retirer.

Jugeant préférable de calmer sa faim avant d’interroger la druidesse, Nemo s’arrêta à la tente mess. À son apparition, les fantassins déjà attablé se mirent au garde-à-vous.

« Repos », prononça Nemo. Il salua le soldat qui se leva d’un bond pour débarrasser une table pour son service personnel et désigna la marmite à soupe. Alors que le soldat commençait  à assembler un plateau, Nemo secoua à nouveau la tête. « Juste le bol, une cuillère et un morceau de pain noir. Non, un plus petit morceau. À quoi je ressemble pour toi ? À un titan skorne ? »

Derrière lui, un jeune soldat ricana avant de se taire.

Nemo se retourna pour jeter un regard noir sur la table. Les convives devinrent très silencieux. Pendant un moment, le seul bruit était le claquement des cuillères sur les bols et l’aspiration prudente de la soupe. Avec un dernier lent regard de l’assemblée, Nemo prit sa soupe et quitta la tente, répriment son propre sourire sous l’effet de sa désapprobation. On aurait pu penser qu’il avait pointé un canon-tempête sur les troupes, vu la façon dont elles s’étaient recroquevillées sous son regard.

Il trempa son pain et le mâcha en marchant vers la tente où il avait laissé Bronwyn. Alors qu’il s’approchait, il remarqua deux soldats debout à l’extérieur de la tente, l’un tenant le bâton noueux de l’arme de la druidesse, semblable à une hache.

Bien qu’il était impatient de l’interroger, Nemo ne voulait pas débuter l’interrogatoire avec un bol dans les mains. Il engloutit le reste du pain et de la soupe et jeta le bol vide dans les bras d’un soldat passant par-là.

Nemo entra dans la tente et trouva la druidesse assise, non pas sur le tabouret qu’ils lui avaient fourni, mais sur le sol nu. La tête baissée, sa capuche noire dissimulait son visage. Elle avait les doigts entrelacés dans l’herbe brune de l’automne, non pas fermement comme si elle s’accrochait à la terre, mais doucement comme si elle message subtil de la terre.

Nemo prit le tabouret pour elle. Alors qu’il s’asseyait, la druidesse leva les yeux vers lui.

« Que faisais-tu ? Demanda-t-il, « Tu communique avec quelqu’un ? »

Bronwyn secoua la tête. « Je médite simplement. Je suis heureuse de voir que vous êtes revenu vivant. Peu de membres du Cercle reviennent de leurs affrontement avec ces cyrissistes ».

« Que peux-tu me dire d’autre à leur sujet ? »

Bronwyn secoua la tête à nouveau. « On en sait peu. Parfois, nous découvrons un de leurs temples souterrains. Nous les chassons, sinon ils tuent tous ceux qui tentent de le faire. Lorsque certains s’échappent pour avertir d’autres membres du Cercle, nous revenons en force pour  les trouver partis, leurs repaires abandonnés.

L’expérience de Nemo avait été similaire, mais sans les conflits militaires. « Qu’avez-vous appris des machines que vous avez capturées ? »

« Nous les détruisons », cracha Bronwyn. « Ce sont des abominations ».

« Mais vous pourriez apprendre tellement de chose en les étudiant... » Nemo réalisa que les druide n’appréciaient pas la technologie comme lui et la Convergence. « Avez-vous trouvez des preuves de nécromancies dans les temples de Cyriss ».

La druidesse fronça les sourcils et considéra la question. « Non », pour finalement répondre. « Mais leurs soldats mécaniques, avant ils étaient des êtres humains, n’est-ce pas ? »

Nemo hésita à partager ce qu’il avait appris sur la Convergence avec un autre ennemi, même si la druidesse avait été utile jusqu’à présent. « Oui, ils l’étaient ».

Browyn secoua la tête. « C’est mal d’interrompre le cycle de la nature de cette manière. Il n’y a pas de vie sans mort, pas de renouveau sans décadence ».

« Vous vénérez le changement ».

« C’est une façon de voir les choses ».

« Tout comme cette warcaster de la Convergence », dit Nemo. « Ou du moins, c’est ce qu’elle dit ».

Bronwyn plissa le nez comme si elle détectait une puanteur. « Le changement n’est bénéfique que lorsqu’il renouvelle le monde ».

« Eh bien, je suis d’accord avec cela », dit Nemo. Il n’avait jamais souscrit à la notion de changement pour le plaisir. Même les progrès de la connaissance humaine n’étaient bonnes que tant qu’elles restaient sous la garde des personnes qui les appliquaient au profit des autres. C’était la principale différence entre Morrow et sa sœur. Les thamarites s’efforçaient d’obtenir l’avancement personnel et non partagé. Après son entretien avec Aurora, il soupçonnait qu’elle avait plus de points communs avec la sombre jumelle.

« Comment vos gens géraient les vecteurs auparavant ? » demanda Nemo. « Tu dois sûrement avoir de l’expérience pour... »

Un formidable boom retentit du côté du camp sud. Nemo sortit de la tente pour voir un panache de fumée s’élever près du nouvel emplacement de l’atelier des mékaniciens.

« Surveillez-là », dit-il aux gardes en se déplaçant pour avoir une meilleure vue. Il aperçut d’abord la massive silhouette d’un Cuirassé-Tempête s’éloignant en titubant de la source de l’explosion. Son bras droit avait disparu, ainsi que sa lance de combat. Une toile d’énergie voltaïque cascada sur son châssis avant de disparaître. Au moins quelqu’un sur les lieux avait eu le bon sens d’éloigner les warjacks de l’explosion, pensa Nemo.

La fumée pâle se dissipa suffisamment pour révéler le châssis en lambeaux du Foudroyant. À ses pied gisait le corps du second Cuirassé-Tempête. Nem baissa ses lunette de protection pour épargner ses yeux des fumées.

Un autre boom assourdissant secoua le camp. L’explosion souffla sur Nemo un vent chaud et nocif. Nemo reconnut le bruit comme étant une explosion de foyer. Le Cuirassé-Tempête marchant tomba en avant, propulsé par l’explosion de son propre réservoir de carburant. Des charbons ardents arrosèrent les tentes les plus proches, les enflammant. Une fumée noire s’éleva d’un point proche de la détonation originale.

La clameur autour du camp s’amplifia. Avant qu’elle ne puisse se transformer en chaos, la voix du Major Blackburn ordonnait le sauvetage, le contrôle des flammes et le renforcement de la sécurité du périmètre. Ses officiers les plus proches le reprirent, relayant les ordres à leurs lieutenant, puis à tous les soldats du camp. Les autres cris étaient des cris de coordination, pas de panique.
« Un blessé ici ! » cria un homme.

« Plus de seaux ici ! » cria un autre.

Traçant un chemin à travers la fumée, Nemo suivit le son de la voix de Blackburn jusqu’à ce qu’il trouve l’homme.

« Une autre attaque ? » demanda Nemo.

« Non, monsieur. Pas pour autant que nous puissions l’affirmer. Les premiers rapports suggèrent un dysfonctionnement du Foudroyant ». Il tourna la tête pour tousser. « Soit ça, soit... »

« Sabotage », grogna Finch, se matérialisant à côté de Nemo.

Blackburn hocha la tête.

« Victimes ? »

« Nous avons tiré deux mékaniciens des flammes, mais la deuxième explosion nous a obligé à reculer. Dès que le contrôle du feu aura… Là, ils en ont une autre ». Deux soldats sortaient Mags Jernigan. Ses bras noircis traînaient sur l’herbe. Là où sa jambe mékanique rejoignait son genou, il ne restait qu’un moignon rouge criard.

Une main glacée se crispa sur le vente de Nemo.

Blackburn claqua des doigts : « Portez-la à l’Aumônier Geary sur le champ ! »

« Monsieur », cria un autre homme au Major Blackburn. Il portait une autre personne sur son épaule. Les robes roussies pendant à son armure bleue l’identifiaient comme le compagnon warcaster Benedict. « Celui-ci est en vie, mais à peine ».

« Emmenez-le aussi à Geary », dit Blackburn.

« Priorité ? »

« Cet homme d’abord », dit Blackburn. Il jeta un coup d’oeil à Nemo pour confirmer. En tant que commandant faisant face à la probable perspective d’une bataille, il devait placer la vie d’un warcaster avant celle d’une mékanicienne, peu importe ses sentiments personnels. Bien que cela lui fasse mal, Nemo hocha la tête en soutient de la décision de Blackburn. Il sortit un tissu de sa poche de ceinture pour couvrir son nez et sa bouche.

Tandis que les soldats lançaient quelques derniers seaux d’eau sur les carcasses fumantes des Cuirassés-Tempête, Nemo évalua leur état.

Le Foudroyant semblait être la source de l’explosion initiale. Ses bobines galvaniques étaient noircies et à moitié fondues. Un bras pendait sur le côté tandis que l’autre gisait sur le sol à dix verges de là. De profondes entailles dans le châssis faisaient craindre à Nemo que les dommages n’aient atteint le cortex, auquel cas le warjack serait une épave totale.

Nemo déplorait les dégâts autant que les blessures qu’il avait remarqués sur Mags. Chaque warjack avec lequel il se connectait ressemblait plus à une créature vivante qu’à une machine, celui-ci plus que la plupart. Il avait pratiquement reconstruit le Foudroyant de fond en comble après la bataille du Temple de Garrodh. Bien que cette expérience lui ait donné confiance dans sa capacité à la faire à nouveau, il lui faudrait plusieurs jours, et non des heures, pour que le warjacks soit prêt pour le combat.

La question de savoir comment il avait explosé le troublait profondément.

Il y a quatre ans, lorsqu’il débutait le développement du warjack alimenté par la foudre, Nemo avait détruit deux fois un prototype en surchargeant ses bobines galvaniques. Pourtant, il avait résolu ce défaut de conception, ainsi que le problème de protection du cortex du warjack. Pour faire exploser ce modèle récent, il fallait bien plus qu’une erreur de mékanicien. Finch avait eu raison lors de sa réaction initiale.

Ça ne pouvait être qu’un sabotage.

Malgré les dommages subis par sa boîte à feu, le Cuirassé-Tempête ayant échappé à la seconde explosion semblait pouvoir être sauvé. Celui au sol, cependant, était complètement perdu. Heureusement, son bras armé demeurait intact. Cela demanderait beaucoup d’effort, mais le mékaniciens pourrait la fixer sur l’autre Cuirassé-Tempête.

Pour que l’explosion du Foudroyant ait causé autant de dégâts aux trois warjacks, il fallait qu’ils se trouvent très près les uns des autres, bien plus près que ne le permettraient les protocoles de sécurité. La personne ayant fait cela le savait et les avait disposés en conséquence. Il devenait de plus en plus clair que le saboteur faisait partie des propres troupes de Nemo, faisant de l’acte non seulement un sabotage mais une trahison.

« Apporte les rapports à la tente des cartes », dit Nemo avant de quitter Blackburn. Finch le suivi en silence.

Ils avaient parcouru la moitié du chemin jusqu’à la tente des cartes quand une silhouette sombre se précipitait vers eux., la cape ramenée en arrière telle une paire d’ailes noires. Finch leva son arme pour le défendre, mais Nemo contenta de se renfrogner lorsque la druidesse s’arrêta devant lui. Derrière elle venaient deux gardes, les yeux écarquillés et le souffle coupé. « Monsieur attention ! »

« Je suis venu offrir mon aide », déclara Bonwyn. Elle se tenait à l’aise, les yeux mi-clos, respirant aussi facilement que si elle ne venait pas de s’éloigner en courant de deux soldats armés.

Nemo lança un regard noir au gardes n’était pas parvenu à la garder enfermée. L’un d’entre eux portait la bourse de la druidesse et la dague à sa taille. L’autre tenait sa hache noueuse. « Depuis combien n’est-elle plus sous votre garde directe ? »

« Pas plus de deux minutes, monsieur ! » répondit le premier homme.

« Je serai venue plus tôt mais ils se sont montré plus vigilants et plus rapides que je ne le pensais. Il a fallu un certain temps pour leur échapper ».

« Tu dis que tu veux nous aider », répondit Nemo. « Qu’elle aide peux-tu nous offrir ? »

« J’ai entendu les cris des blessés. Si tu me rends ma bourse. Je peux aider à les soigner ».

Nemo ne faisait clairement pas confiance à la cape noire. En toute autre circonstance, il aurait aimé voir avec quelle facilité elle pourrait échapper à la détention après l’avoir mise aux fers. Pourtant, il savait que les druides possédaient de puissants pouvoirs de guérison, tant naturels que mystiques. Alors que l’Aumônier Geary consacrait ses prière au Lieutenant Benedict, peut-être que les soins de Bronwyn amélioreraient les chance de survie de Mags.

« Rendez-lui sa bourse », dit Nemo. « Emmenez-la à la tente des blessés. Et essayez de ne pas la perdre cette fois ».

« Monsieur ! »

Nemo et Finch retournèrent à tente des cartes, où Blackburn les rejoignit pour signaler un total de six victimes dont trois grave. Tous sauf le compagnon warcaster étaient des mékaniciens, et tous, sauf Mags, étaient des mékanciens de terrain nouvellement arrivés.

Finch pinça les lèvres au froncement de sourcils de Nemo. « Pensez-vous qu’ils ont ciblé les mékaniciens ».

« Je pense qu’ils ont ciblé le Foudroyant et le Lieutenant Benedict », dit-il. « Mais oui, il es possible que nos mékaniciens aient été une cible secondaire. Si c’est le cas, cela pourrait signifier qu’ils espèrent une guerre d’usure, réduisant à la fois notre capacité à déployer des warjacks et notre capacité à les réparer.

Blackburn hocha la tête. « Il n’y a eu aucun signe d’infiltration, à l’exception de cette druidesse ».
« Elle vient de s’échapper de sa tente », déclara Finch. « Qui peut dire qu’elle ne s’est pas éclipsée plus tôt et n’est pas revenue pour se donner un alibi ? »

Nemo admira le raisonnement de la jeune chasseuse de tempête, mais il avait déjà envisagé cette possibilité. « J’étais avec elle juste avant l’explosion. Même si elle aurait put faire son travail pendant que toi et moi étions absents, il semble peu probable qu’elle soit restée au camp après avoir organisé l’explosion. De plus, je doute qu’un druide ait l’expertise mékanique pour provoquer une telle surcharge. Quoi qu’il en soit, Blackburn, demande à nos hommes d’examiner la tente où elle était retenue. Vois s’il y a des signes qu’elle se soit échappée et soit revenue avant l’explosion. Et remplace les hommes qui la surveillent dans la tente des blessés ».

« La tente des blessés ? » Blackburn haussa les sourcils. Nemo décrit brièvement l’offre de la druidesse.

Blackburn acquiesça, mais son visage trahissait son incrédulité à l’idée que Nemo puisse laisser une telle liberté à l’étrangère.

« Exprime-toi. »

« Ce n’est rien, monsieur », dit Blackburn, qui s’empressa de revoir son expression.

Nemo s’efforça de contenir sa colère. Il réalisa qu’il n’était pas en colère contre Blackburn. Il était en colère contre lui-même, effrayé par les soupçons prenant forme dans son imagination.

« Qu’est-ce que Benedict faisait avec le Foudroyant, de toute façon ? » demanda-t-il.

« Il venait juste de revenir après avoir conduit les Lucioles dans les bois à l’est avec le chariot leurre. Peu de temps avant votre retour, lui et le Sergent Jernigans repositionnaient les Cuirassés-Tempête. Les mékaniciens que nous avons interrogés ne peuvent pas expliquer pourquoi ».

« Mags a ordonné qu’ils soient déplacés ? » demanda Nemo.

« je n’en suis pas certain ».

« Donc ça pourrait être Benedict qui a ordonné les déplacement des warjacks ? »

Blackburn secoua la tête. « Ce n’est pas clair, monsieur ».

Nemo soupira mais pas de soulagement. L’incertitude s’enroulait entre ses poumons tel un vieux ressort.

« Les éclaireurs ? »

« Tous présents, bien qu’ils y ait eu quelques rencontres rapprochées avec les gardes mécaniques. L’ennemi compte près de mille hommes, y compris ces vecteurs et ces serviteurs. Il semble qu’il y en ait encore plus à l’intérieur. Nous avons repéré des entrées à chacun des quatre pieds entourant la tour. Les anges et leur chef s’envolent également d’un pont partiellement dissimulé juste au-dessus des arches. En dessous se trouve la foreuse – sonde, moteur ou quoi que ce soit – qu’ils ont enfoncée dans le sol. On ne sait pas combien d’espace il leur reste sous la surface. Nous avons vu des sentinelles au sommet, aussi, juste en dessous de cette orbe ».

« Et les prisonniers libérés ? »

« Tous confinés dans des abris à l’arrière du camp », répondit Blacburn/ « Nous avons envoyé des cavaliers dans les villages les plus proches pour réquisitionner des fournitures supplémentaires. En attendant, les officiers du mess ont reçu l’ordre de réduire les portions d’un quart ».

« Sécurité du camp ? »

« Une autre inspection est en cours. Les rapports initiaux suggèrent qu’il n’y a pas eu de violation, mais je vais remplacer la garde sur la druidesse et inspecter personnellement la tente où elle a été confinée ».

« Très bien. Rompez ».

Blackburn salua et quitta la tente.

« Tu es craints que Mags ait saboté les warjacks, n’est-ce pas ? » demanda Finch.

Nemo fronça les sourcils, mais il était indéniable qu’elle avait deviné son inquiétude.

« Il y a encore une chance que ce soit Benedict, mais le timing pointe vers Mags. Le problème est que nous avons besoin de Benedict ainsi que de tous les mékaniciens que nous pouvons déployer. Jusqu’à ce que je sache à qui de ces deux-là je peux faire confiance, je ne peux pas compter sur eux ».

« Peut-être que ce n’est aucun des deux », déclara Finch. « Peut-être que c’était réellement un accident ».

« Impossible. Il n’y qu’un nombre limités de personnes dans ce camp ayant les compétences pour provoquer cette explosion ».

« Je me porte garante pour toi si tu te porte garant pour moi », répondit Finch.

La pauvre plaisanterie de Finch ne fit rien pour apaiser ses inquiétudes. Il vit sur son visage qu’elle ne croyait pas non plus que l’explosion ait pu être un accident.

« Prions pour qu’ils se remettent tous les deux », dit-elle. « Si l’un d’eux meurt, nous ne saurons peut-être jamais la vérité ».

« Tiens ta langue... » commença Nemo. La remarque de Finch lui avait donné une idée. Il prit une plume et un parchemin sur la table et griffonna une note à la hâte. Il tamponna l’encre humide et plia le papier. Il le tendit à Finch. « Apporte-le en premier à l’Aumônier Geary - Non, ne l‘ouvre pas. Ensuite, assure toi de tes forges-tempête. Après avoir reçu leurs rapports, rejoints moi dans la tente des blessés ».

« Oui, monsieur ». Malgré son vif salut, Finch lui lança un regard inquiet avant de quitter la tente.

Quand elle fut partie, Nemo s’assit et ferma les yeux. Il laissa le poids des années et de la mémoire le retenir tandis qu’il comptait les secondes. Après cinq minutes, il se leva et ouvrit le rabat de la tente avec la pointe de son bâton. Il sortit dans la lumière du soleil de l’après-midi, portant l’arme plutôt que de s’appuyer dessus.

Des soldats le saluèrent sur son passage. Il les ignora jusqu’à la tente des blessés.

À l’intérieur, le tente était divisée en trois, avec de lourdes bâches en guide de murs. Dans la partie centrale, quatre mékaniciens étaient allongés sur des lits de camps, les bras et le visage bandés. Deux essayèrent de se mettre au garde-à-vous à l’entrée de Nemo, mais il leur fit signe de se recoucher. « Repos ».

De la bâche de droite, Nemo entendit l’Aumônier Geary entonner des prières à Morrow. Un infirmier traversa la barrière de toile en tenant un plateau en fer blanc de bandages souillés.. Nemo grimaça en remarquant cela. Il ajouta sa propre prière silencieuse pour que Benedict survive.

Il se dirigea vers la cloison de gauche. Avant même de la toucher, il sentit les nauséabondes vapeurs s’accumuler derrière la bâche. En l’ouvrant, il vit Bronwyn accroupie à côté du lits de Mags Jernigan.

La druidesse avant enlevé les bandages et déposé des lignes d’herbes humides écrasées le long des horribles brûlures de Mags. Sous le regard de Nemo, Bronwyn prit une autre boulette de feuilles mâchées dans sa bouche et la déposa sur le dos de la main brûlée de Mags. Peu importe la puissance de l’art de la druidesse, Nemo craignit que Mags ait bientôt besoin plus qu’une jambe mékanique.

La druidesse avait allumé un petit feu sur le sol. Au-dessus mijotait une casserole d’eau infusée de Morrow-savait-quoi. Bronwyn jeta une autre poignée d’herbes sur la surface bouillonnante et utilisa une aile d’oiseau pour ventiler la vapeur vers Mags.

La mékanicienne était à moitié inconsciente. Ses lèvres remuèrent et elle gémit un mot à peine articulé que Nemo ne put comprendre.

Il s’était arrêté à l’entrée. Bronwyn se tourna pour le regarder. « Fermez le rabat. Nous ne devons pas laisser s’échapper les vapeurs curatives.

Nemo fit un pas à l’intérieur. « Comment va-t-elle ? »

« Très mal », répondit Bronwyn.

« Quelle est cette infâme concoction ? » Il préférait ses potions et teintures préparées dans un laboratoire, pas dans le chaudron d’une druidesse.

« Cela l’aidera à dormir ».

« J’ai besoin de parler avec elle ».

Bronwyn soupira et posa l’aile sur le rebord de la marmite mijotant. « Ses brûlures sont très profondes », déclara-t-elle. « Je pourrais faire plus si près d’une ligne de force, mais cette tour mécanique interfère avec le flux naturel des énergies ».

« Nous chasserons ces envahisseurs ».

« D’ici là, il sera peut-être trop tard », déclara Bronwyn. « Même si elle survit, le nœud est peut-être endommagé ».

« Comment ? » dit Nemo. « Comment peuvent-ils faire ça ? »

« Même nos puissants les plus érudits ne le savent pas avec certitude », déclara Bonwyn.
« Partout où nous avons combattu ces cyrissistes, ils ont laissé le monde blessé. Nous pouvons sentir la faiblesse de la terre ».

Nemo se soucia peut de l’effet que la Convergence avait sur les capes noires, et cela devait se remarquer sur son visage.

« Les blessures sur la face de Caen nuisent à tous ceux qui y vivent, qu’ils sachant ou non puiser la puissance de la terre. Et n’oubliez pas que les forces de la Convergence emploie cette puissance pour faire fonctionner leurs machines. N’es-tu pas préoccupé par ce qu’ils espèrent accomplir avec le mal qu’ils causent au monde ? »

Nemo était en effet inquiet.

« Cette femme ailée », dit Bronwyn, « comment s’appelle-telle ? »

« Aurora... » murmura Mags.

« Mags, m’entends-tu ? » Nemo lui prit la main, vit le peu de peu qu’il restait, et changea d’avis. Le moindre contact ne lui apporterait probablement qu’une agonie.

« Bastian ».

« As-tu parlé à Aurora à Calbeck ? » demanda-t-il.

« Oui », dit-elle lentement. Nemo ne put dire si c’était la réticence ou la blessure qui lui avait arraché la syllabe.

« Que t’a-t-elle dit ? »

« Elle a dit qu’elle aillait libérer les femmes et les enfants », répondit Mags. « Et que je pouvais aller avec eux ».

« Ce n’est pas tout ce qu’elle a dit ? Que t-a-telle promis ? »

« Rien – Elle ne m’a rien promis du tout ».

« Mags, tu n’es pas l’unique blessée dans l’explosion. Quatre des mékaniciens sont gravement blessés. Benedict plus gravement que toi ».

« Benedict ? Ce n’est encore qu’un gamin ». Sa voix se brisa.

« Pourquoi as-tu rapproché les warjacks ? »

« Après avoir vu toutes ces machines à Calbeck, je voulais être sûr que nous étions prêts... »

Le mensonge suintait à chacun de ses mots, Nemo le percevais de plus en plus. « Je sais que c’est toi Mags. Ce que je ne sais pas, c’est pourquoi. Que t’ont-ils promis ? »

La bâche s’ouvrit et l’Aumônier Geary pénétra dans la pièce. Ses yeux se rétrécirent quand il regarda Bronwy, et sa potion mijoté. Ils se rétrécirent encore quand il remarqua que Mags Jernigan était réveillée.

« Comment va le Lieutenant Benedict ? » demanda Nemo.

Geary secoua la tête. « Je suis désolé, Général. Ses blessures étaient trop importantes pour que même le pouvoir divin de Morrow puisse le soigner ».

« Pardonnez-moi », gémit Mags.

« Nemo se tourna vers elle. « Qu’est-ce qu’ils t’ont promis ? »

Mags leva son bras esquinté d’environ un centimètre ou avant que sa force ne s’épuise.
Nemo eut sa réponse.

« Un nouveau corps », dit-il. « C’est ça, n’est-ce pas ? »

Des larmes stria son visage brûlé.

D’un coup, il comprit. Comme lui, Mags avait longtemps souffert des infirmités de la vieillesse. Elle avait donné sa jambe pour le Cygnar et ses seins sans autre raison que l’indifférente cruauté du cancer. La vie militaire lui était toujours resté e travers de la gorge. Combien lui en voulait-elle de ne pas avoir accélérer sa demande d’une meilleure jambe.

L’ultime pitié qu’il ressentait pour ses blessures s’évanouit, remplacée par de la rage. Personne ne pouvait compatir davantage aux affronts de l’âge, des blessures et de la maladie, sans parler de la perpétuelle lassitude de celui qui avait consacré une vie entière à l’armée. Mais une chose que Nemo ne pourrait jamais pardonner était la traîtrise.

Il tourna le dos à Mags et se fraya un chemin à travers la cloison en toile. Bronwyn le suivit. « Que veux-tu faire d’elle ? Tout ce que tu voudras, je le ferai ».

Nemo regarda la druidesse. Était-elle en train de demander s’il voulait qu’elle tue Mags. Ou était-ce une noire fantaisie née sa de propre pulsion de vengeance ? « Laisse-la dormir. Je veux qu’elle soit complètement rétablie et apte à faire face à une cour martiale ».

Bronwyn retourna dans la chambre de Mags.

Nemo sorti de la tente des blessés, l’Aumônier Geary à ses côtés. Aux gardes à l’extérieur, il dit : Placez le Sergent Jernigan sous bonne garde. Personne d’autre que la druidesse ou le chirurgien ne doit lui parler sans ma permission expresse ».

« Oui, Monsieur ».

Alors qu’ils s’éloignaient Nemo se souvint qu’il avait demandé à Finch de le rejoindre à la tente des blessés. Pourtant, il détesta l’idée de demeurer un instant de plus auprès de la traîtresse – il ne pouvait plus la considérer comme son amie.

L’idée que Mags – le Sergent Jernigan – ait été retournée contre son pays natal par ce culte de la mort – la trahison facilitait l’adoption du point de vue de Geary sur la Convergence – était trop difficile à accepter.

La colère fragmenta ses pensées. Il sentit une veine palpiter sur sa tempe. Tel un warjack en surchauffe, il avait besoin de se défouler avant que sa fureur ne lui fasse du mal. Mais il n’avait pas le temps de se retirer, ni même de boire une apaisante tasse de thé. Au lieu de cela, il tourna son attention vers l’autre sujet.

« Comment va Benedict ? » demanda-t-il au Précurseur.

« Il se rétablit, mais il lui faudra des jours avant qu’il ne soit apte au service ». L’Aumônier Geary se racla la gorge. « Général, bien que je sois heureux d’avoir été utile à votre interrogatoire, je dois vous dire que je n’aime pas perpétrer des tromperies aussi cruelles à notre propre peuple ».

« Moi non plus, quand on peut les éviter ». Il observa à travers le camp, vers le nord, où la grande tour de la Convergence s’élevait au-dessus du village de Calbeck. « Vous serez heureux d’apprendre que le temps de la tromperie est terminée, Aumônier ».

Geary hocha la tête, sa main se portant sur la masse à sa hanche. Conseiller en temps de paix, il est combattant en temps de guerre. Il se battrait aux côté des Chevaliers-Tempête, tuant tour à tour les ennemis et soignant les alliés.

Le prêtre toussa lorsque Bronwyn émergea de la tente blessés. La druidesse l’ignora et s’adressa à Nemo. « Elle va dormir maintenant ».

« J’apprécie ton avertissement, Bronwyn. Tu dois retourner à ta tente maintenant. Les gardes te garderont en sécurité pendant la bataille qui nous attend ».

« Je ne te serai d’aucune utilité dans ma tente », répondit-elle.

« Tu veux dire que tu préfère que nous te libérions ? »

« Mon peuple ne peut pas combattre à vos côtés dans cette bataille contre la Convergence », déclara-t-elle. « Mais si tue le permets, je le ferai ».

Nemo fixa son regard sur elle, se demandant quels secrets se cachaient derrière ses brillants yeux verts. Il pris sa décision.

« Finch, prépare tes forges-tempête. Je veux la patrouilleurs de chaque côté de la ligne de front, et envoie un message aux deux équipes flanquant. Aumônier Geary, présentez-vous au Major Blackburn. Vous combattrez avec les Chevaliers-Tempête. Je veux que toutes les unités soient prêtes à bouger dans une demi-heure.

« Et moi ? » demanda Bronwyn.
Nemo fit un signe au garde tenant la longue hache de la druidesse. Il la prit à l’homme et la tendit à Bonwyn.

« Tu vas venir avec moi », dit-il. Aide-nous à porter la tempête à Calbeck.
« Modifié: 19 mai 2023 à 14:04:00 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #12 le: 23 avril 2023 à 22:08:03 »
Aurora

Sous le nexus astrométrique, d’énormes engrenages se mirent en branle alors qu’Aurora et Sabina revenaient de leur inspection de Calbeck. Contrairement à la clameur animale qu’Aurora avait entendue à son arrivée à Calbeck, ce bruit ne semblait que chaotique. Alors qu’elle écoutait attentivement, Aurora perçut la précision mathématiques des centaines de clics et de gémissements différents. À sa manière, l’apparente cacophonie était aussi belle que n’importe symphonie, aussi sainte que n’importe quelle équation.

« Numen ! » cria Sabina. Alors que son visage chromé ne trahissait aucune émotion, Aurore perçut l’exaltation dans la voix mékanique de son lieutenant. « Le réalignement à commencé ! »

Contrairement à son lieutenant, Aurora pouvait encore sourire. Alors même qu’elle se le permettait, elle pensa avec regret à la manière dont Sebastian Nemo avait retourné ses paroles contre elle. Son sourire se figea sur son visage, aussi froid et réfléchi que celui de ses anges mécaniques.

Aurora se demanda si elle était vraiment aussi transparente que le suggérait les piques de Nemo. Verbalement, elle avait toujours été capable de déjouer les autres avec une grande facilité. Pourtant, la plupart des personnes l’entourant, comprenait-elle, était des esprits enchâssés dans des corps mékaniques dépourvus des fragiles sens humains confondant et blessant leurs émotions. Au-delà d’eux, elle n’était entourée que de machines insensibles, belles dans leurs fonctionnelle perfection, mais incapables de proposer de défis.

Même si elle reconnaissait son mépris pour les autres continuant d’attendre l’honneur du transfert, comme le Recenseur Bogdan, Aurora ne comprenait pas pourquoi elle devait partager leur sort. Plus que quiconque, elle s’était montrée digne d’un vaisseau physique parfait.

Pourtant, il y avait quelque chose chez Nemo lui permettant de toucher son coeur – ou, plus exactement, au coeur même de ses pensées.

Possédait-il un aperçu particulier de sa psyché en raison de sa grande intelligence et de ses réalisations ? Après tout, lui et elle n’étaient pas si différents à cet égard. Le titre d’Aurora, Numen de l’Aérogénèse, était la preuve son plus grand accomplissement : le vol. N’était-ce pas tout aussi digne que n’importe quelle avancée technologique que Nemo avait faite pour les forces de Cygnar ?

« Numen ! » cria Sabina.

La tour se dressait devant elle. Aurora s’inclina, virant de bord avant de pouvoir toucher le coin sud-est.

Elle secoua la tête pour chasser les récriminations inutiles envahissant son esprit. Se concentrant une fois de plus sur le son des engrenages géants – le son de la progression vers du Grand Oeuvre – Aurora exécuta un tonneau parfait et plongea sous les arches pour filer à l’abri de son aire.

Ses officiers attendaient son arrivée. De chaque côté, ses anges mécaniques intervinrent pour la flanquer. Sabina prit position deux pas derrière l’épaule droite d’Aurora.

Le Recenseur Prime Pollux se tenait au côtés des autres premiers préfets de chaque type de vaisseau mécanique : l’obstructeur à bouclier verrouillable, l’éradicateur à boucliers protéiformes sur les deux bras, le réducteur brandissant un projecteur d’essaim sur un bras et une lame rétractable sur l’autre, le perforateur lanceur de javelots, et le mortel réciprocateur avec son énorme bras protéiforme. Les soldats mécaniques saluèrent son arrivée avec un salut parfaitement séquencé. Le pont d’observation trembla lorsqu’ils bougèrent leurs pieds à l’unisson.

Le Recenseur Prime Septimus s’avança. « Toutes les troupes sont prêtes pour la bataille, Numen ».

Aurora n’avait pas informé les autres de son plan visant à contraindre la mékancienne cygnaréenne à saboter les warjacks de Nemo, et l’inattendue explosion dans le camp ennemi les avait mis en état d’alerte.

Jernigan avait agi encore plus tôt qu’Aurora ne l’avait prévu. Cela montrait une erreur de calcul de sa part, peut-être, mais aucun de ses conseillers n’avait besoin de le savoir. Quoi qu’il en soir, la ferveur avec laquelle Pollux menait ses troupes dans une révérence formelle suggérait qu’elle continuerait à récolter les bénéfices du détournement par Septimus du crédit pour le sauvetage des réducteurs capturés.

« Bien joué, Recenseur Prime », dit-elle. « Les cygnaréens pourraient attaquer prochainement, mais si c’est le cas, ils le feront sans l’aide de leurs plus puissants warjacks ».

Septimus répondit : « Avec ou sans ses machines, il vaut mieux être préparé. Ce Sebastian Nemo s’est montré très agressif ».

« En effet », dit Aurora. « Mais nous sommes maintenant bien préparés à une telle réponse ».

Le Recenseur Prime inclina son gracieux cou. « Votre stratagème est des plus astucieux », dit-il. « La Mère d’Acier approuve ».

Sa formulation alarma Aurora. « Vous avez communiqué avec elle pendant que j’étais en pourparler ? »

« Bien sûr, Numen. La Mère d’Acier m’avait donné d’explicites instructions pour la tenir au courant de tous les contacts avec l’ennemi ».

« Bien sûr », répéta Aurora, son ressentiment grandissant.

« Maintenant que le réalignement à débuté », déclara Septimus, « nous n’avons plus qu’à rester un peu plus longtemps avant de nous retirer de ce site. Nul doute que vous rentrerez chez vous pour recevoir les honneurs de la Constellation ».

« Tout comme vous, Recenseur Prime. Sans aucun doute ».

Septimus inclina la tête et recula de quelques pas. Ce faisant, le Recenseur Bogdan s’avança. « À l’exception des victimes de ce matin, tous les vecteurs et serviteurs sont prêts pour le combat, Numen. Ils sont disposés selon vos instructions, dans tous le village. L’Axiome prime monte la garde devant les lignes centrales cygnaréenne avec un Projecteurs d’Émergence Transfinie sur chaque flanc. Où que tu voles, des vecteurs attendent tes ordres. Trois directives optifex, chacune avec trois serviteurs d’accumulation, sont prêtes à soutenir les vecteurs. La quatrième reste avec le nexus astrométrique pour surveiller le réalignement depuis la salle de contrôle ».

« Très minutieux, Recenseur ».

« Numen », dit Sabina. « Les anges mécaniques se tiennent prêts  à vous défendre au combat ».

« J’en veux quatre trios avec moi et quatre sur chaque flanc, Première Préfète », dit Aurora. « Placez un trio sur le toit de la tour, et demandez à vos deux trios les plus compétent de me faire rapport sue le pinacle pour les ordres spéciaux ».

Un faible clic de sa boîte vocale indiqua la surprise de Sabina, mais elle répondit : « À vos ordres, Numen ».

« Recenseur Prime, où sont les protecteurs d’âmes en acier ? »

« Ils montent la garde dans tout le nœud de réalignement, Numen. Dois-je les envoyer sur le terrain ? »

« Prenez-en un pour soutenir les lignes de front », déclara Aurora. « Placez les autres ici, un par ascenceur ».

« Ce sera fait, Numen ».

« Retournez à vos postes », dit Aurora. « Pas vous, Recenseur Bogdan ? Vous m’accompagnerez jusqu’à la chambre de contrôle. Je souhaite observer le processus de réalignement ».
« À vos ordres, Numen ».

Bogdan ouvrit la voie vers les tubes ascenseur. Après avoir chuchoté un ordre à l’un de ses subordonnés, Sabina suivit Aurora, deux autres de ses gardes du corps suivant à une discrète distance. Trois autres trios se rendirent au ascenseurs restants pour les rejoindre dans la tour au-dessus.

L’ascenseur les amena au niveau de contrôle. Aurora replia ses ailes pour se frayer un chemin dans les étroits passages. Bogdan se précipita devant elle, ouvrant la porte de la salle de contrôle avant de reculer pour lui permettre d’entrer.

Les optifex des différentes tations avaient troqués leur casque de combat contre des lunettes aux verres teintés qui protégeaient leurs yeux de la constante lueur des panneaux de contrôle. Quelques-uns avaient revêtu des lunettes  multi-specifications élaborées, leurs lentilles transférables formant de brillantes pétales autour de leurs yeux.

Bogdan ouvrit la voie, écartant les optifex étant si absorbés par leur travail qu’ils n’avaient pas remarqué l’arrivée de leur cheffe. Ils s’inclinaient et s’éloignaient ou, si nécessaire, se pressaient dans de peu profondes niches entre les machines pour permettre à Aurora de passer.

Un coin relativement spacieux de la chambre était consacré à une grande sphère représentant Caen. Un visage chromé de Cyriss tournaient autour du globe.

À la fois moniteur et sanctuaire, la sphère représente les mers de la planète en acier brossé ? Les continents connus étaient gravés dans le laiton, tandis que les zones insondables du globes demeuraient vierges. Les lignes sombres représentaient les rivières et les lacs, tandis que les filaments de verre formaient un réseau bleu-vert à travers le globe.

C’était la clé de la Grande Oeuvre : les voies connues parmi les sauvages druides sous le nom de « lignes de force », mais les ingénieurs de la Convergence comprenaient comme le réseau de puissance géomantique. Lorsque les adorateurs de Cyriss les aligneraient correctement, ils transporteraient la déesse à Caen même, où elle établirait un ordre parfait et permanent.

« Ici, Numen ». Bogdan se détourna du globe et indiqua un tableau mékanique avec son bâton. La majeure partie de sa surface était remplie de jauges et de cadrans indiquant la profondeur des sondes géomantiques, la contrainte thermique sous l’axe principal, le rapport de couple actuel et d’autres valeurs critiques.

Bogdan indiqua une rainure verticale sur un côté du panneau, une fine feuille de laiton s’élevant lentement de bas en haut. Au fur et à mesure que les sondes de la tour s’enfonçaient dans la terre, croisant le flux d’énergies géomantiques, le Nexus les poussait vers un nouvel alignement. Alors qu’Aurora regardait, une autre carte vient se chevaucher. D’un coup d’oeil, elle calcula sa progression.

« Douze pour cent ? » demanda-t-elle.

Bogdan leva les yeux vers le panneau, loucha une seconde et hocha la tête. « Précisément, Numen. Vous avez l’oeil vif ».

« Combien de temps avant que le réalignement soit stable ? »
« Environ septante-neuf minutes, Numen ».

« Un chiffre de bon augure ». Comme tous les vrais adorateurs de la Patronne des Mécanisme, Aurora voyait la main de Cyriss dans chaque prime.

Ils quittèrent la salle de contrôle et retournèrent à l’ascenseur, auquel Aurora ordonna de revenir au pont d’observation.

« Alors qu’ils descendaient au-delà du niveau contenant la chambre de méditation du recenseur prime, Aurora se tourna vers le recenseur : « Dites-moi, Bogdan, êtes vous présent lorsque le Recenseur Prime Septimus communique avec la Mère d’Acier ? »

« Non, Numen. Je l’attends dans le couloir ».

« Et puis il se confie à vous, n’est-ce pas ? »

Bogdan grimaça. « S’il vous plaît, comprenez, Numen, tout ce que le recenseur prime partage avec moi… En tant que mon supérieur, il attend de moi la plus grande distinction ».

« Comme il se doit », répondit Aurora. « Il récompensera sans doute la loyauté la prochaine fois que tu demanderas un transfert ».

Bogdan se détendit et hocha la tête.

« Depuis combien de temps êtes-vous au service du recenseur prime ? »

« Et bien, cela fait presque sept ans... » Aurora remarqua sans son hésitation qu’il comprenait ce qu’elle voulait dire. Septimus ne ferait rien pour élever son sbire à un niveau égal au sien.

Bogdan jeta un regard à Sabina avant de reporter son regard sur le sol de l’ascenseur. Sans les regarder, il dit : »Bien sûr, si jamais j’entends quelque chose que la Numen de l’Aérogenèse devrait savoir... »

Aurora sourit. Il n’y avait rien d’autre à dire.

Ils sortirent sur le pont d’observation Bogdan salua Aurora et prit congé, descendant l’escalier automatique pour rejoindre ses directives optifex en bas.

« Numen », prononça Sabina. Elle s’approcha et inclina la tête vers Aurora. Ce geste commençait à agacer Aurora, car la taille de sa première préfète la faisait ressembler à une mère se penchant pour parler à un enfant. « Il est de mon devoir de vous protéger de tous les dangers, pas uniquement au combat ».

« Tu me dis de ne pas faire confiance à Bogdan ».

« Non, Numen. Je sais que tu ne lui fais pas confiance. Je suggérerais que vous soyez plus prudente lorsque vous cherchez à dresser contre le recenseur prime. S’il répète à Septimus ce que tu as dit, le recenseur prime en informera sûrement la mère d’acier ».

« Tu crois que je le crains ? »

« Non, Numen. Si vous le craigniez, je n’aurai pas besoin de vous mettre en garde ».

« Ne t’inquiète pas trop pour les prêtres », répondit-elle. « Il n’y a pas de source plus concentré de commérages et d’intrigues dans toute la Convergence. C’est précisément à cause de la position de faiblesse de Bogdan que personne ne le prendra au sérieux s’il parle de mon enquête. Il a plus à perdre et beaucoup moins à gagner en me dénonçant qu’en se confiant à moi ».

« Si vous le dîtes, Numen. Tes calcul sont bien plus précis que les miens ».

« Numen ! » appela un garde du corps. « Il y a du mouvement parmi les forces de Cygnar ».

Aurora se dirigea vers le bord sud du pont d’observation. Une autre unité d’infanterie s’élançait pour occuper la tranchée la plus proche. Il était difficile de discerner un mouvement à une telle distance, mais à la façon dont ils descendirent prudemment, Aurora eut l’impression que la tranchée était déjà pleine de soldat.

De chaque côté des tranchées, les Patrouilleurs-Tempête avançaient comme des crabes. Entre eux, Nemo et son assistante guidaient leurs warjacks légers, et à la surprise d’Aurora, l’un des warjacks lourds qu’elle avait cru détruits dans l’explosion. Le Cuirassé-Tempête se déplaçait avec un léger contretemps, mais il semblait intact malgré la décoloration de son bras armé. Aurora se demanda si Magaret Jernigan en personne avait réparé la machine. Si c’était le cas, Nemo pourrait avoir une autre surprise bientôt.

Derrière les warjacks, le reste de la cavalerie Lance-Tempête galopait vers l’est en direction des bois. Les soldats s’y étant dissimulés étaient déjà en mouvement, avançant régulièrement à travers les arbres.

En regardant vers l’ouest, Aurora remarqua une activité similaire. Il n’y avait aucun signe des forges-tempête. Il était possible que Nemo veuille les garder en réserve, mais Aurora n’aimait pas ça.

« Ça pourrait être une feinte, Numen », dit Sabina.

Aurora savait que le sabotage ou un autre événement avait incité Nemo à frapper avant la fin de sa mission Elle avait gardé Margaret Jernigan loin du nœud de réalignement. Il n’y avait aucun moyen pour qu’elle puisse connaître le calendrier d’Aurora. À moins que Septimus le lui ait révélé.

« Ce n’est pas une feinte », répondit Aurora. « Il a l’intention de nous chasser du village ».

« Mains nous sommes plus nombreux que ses forces. Est-il fou ? »

« Cela dépend de ce que tu entends par ‘fou’ ».

« S’il est en colère, il fera des erreurs ».

« Espérons-le », répondit Aurora.

Que Septimus l’ait trahie ou non, elle avait fait assez d’erreurs pour la journée. Il était maintenant temps de faire ses preuves au-delà de tout doute que le recenseur prime pourrait distiller dans l’esprit de sa mère. S’il ne lui permettait pas de le retarder assez longtemps pour achever le réalignement, alors elle avait une inébranlable ligne de conduite vers un total triomphe.

Elle se rendrait sur le terrain et tuerait Sebastian Nemo.
« Modifié: 28 mai 2023 à 22:37:00 par elric »
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« Réponse #13 le: 08 mai 2023 à 11:10:43 »
LA SEPTIÈME HARMONIQUE

Les âmes humaines sont l’équation divine de la conscience rendue manifeste.

Nemo

Nemo éleva l’accumulateur-tempête au-dessus de sa tête, et son armée se mit en mouvement. Tous ses officiers savaient ce qu’il voulait : une frappe rapide et désorientant au centre, suivie d’un virage tactique directement vers la tour de la Convergence. Nemo était certain que cette étrange structure était le clé de tout ce que les forces ennemies voulaient à Calbeck. S’il pouvait la faire tomber, ils n’auraient plus aucune raison de rester.

Du moins, c’est ce qu’il avait parié. Il courait vers l’avant, ignorant les plaintes de son dos douloureux.

À sa droite courait Caitlin Finch. Sa jovialité d’autrefois avait disparu, remplacée par la sombre détermination que Nemo avait si souvent remarqué sur le champ de bataille. Des éclairs scintillaient le long de son arme. Dès qu’il souhaiterait qu’elle amplifie son contrôle sur les warjacks, elle serait prête.

À sa gauche courait la druidesse Bronwyn. Il ne pouvait plus discerner son expression. Au moment où ils s’étaient préparés pour avancer, elle avait relevé sa capuche et couvert son visage de son écharpe noire. Elle traînait l’arme derrière elle, lame vers le haut. Nemo pouvait à peine l’imaginer la maniant dans la mêlée, mais il avait aussi remarqué la puissance de ses sorts.

De chaque côté, ils étaient escortés par des Chevaliers-Tempête. Le Major Blackburn menait la Garde-Tempête sur la droite, laissant la gauche à son capitaine Lame-Tempête et aux artilleurs-tempête. La masse haute, l’Aumônier Geary courait avec le capitaine. Derrière lui, son enseigne tenait haut la bannière du chevalier Précurseur afin que tous sachent où trouver l’aumônier.

Nemo accrus ses pensées, faisant courir le Cuirassé-Tempête sauvegardé et les Lucioles, résistant à la tentation de laisser les warjacks légers dépasser le lourd. Il garda les Lanciers aussi loin que possible de chaque côté, lui donnant la plus grande portée possible pour canaliser ses sorts à travers le terrain.

Au-delà des Lanciers, les forges-tempête poussèrent les Patrouilleurs juste assez près pour soutenir les warjacks avec leurs cannons foudroyant, mais assez loin de chaque côté pour qu’ils puissent s’élancer rapidement vers le flanc est ou ouest. Contre des chances aussi inégales, Nemo devait être capable de changer rapidement de tactique.

Alors qu’ils couraient à travers le terrain, les soldats de la Convergence formèrent les rangs pour les stopper. Les plus en avant brandissaient d’étranges boucliers festonnés. Nemo vit le but derrière leur conception : Avec un clic audible même à travers le terrain, chaque bouclier en forme de croissant de lune se verrouilla avec le suivant. Le résultat fut un mur continu d’acier tenu devant les soldats, dont chacun brandissait également des longues masses et d’inhabituelles hallebardes.

Lorsque les hallebardiers levèrent leurs armes, Nemo eut une nouvelle révélation : Les lames de hache glissèrent, permettant au fer de lance de saillir.

Au-delà du mur d’infanterie mécanique, Nemo vit les anges s’envoler. Il repéra Aurora parmi l’un des trois groupes. Tandis que les deux autres groupes se dispersaient sur les flancs, la Numen de l’Aérogenèse et ses gardes volaient vers Nemo. Elle restèrent hors de portée, mais il savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne doive l’affronter, warcaster contre warcaster.

Et bien qu’elle connaisse sa réputation, Nemo estima qu’Aurora pourrait être surprise par la portée de ses éclairs.

Un éclair blanchit le champ de bataille depuis l’ouest. Un instant plus tard, un autre frappa de l’est. Des éclairs jaillirent des canons-tempête des Patrouilleurs. Leurs extrémités dansaient parmi les soldats les plus éloignés du mur de boucliers. Des membres d’acier, des fragments de laiton, des masses et des hallebardes brisées jaillirent des endroits touchés.

Le reste de la ligne avança jusqu’à arriver à portée du groupe de combat de Nemo.

Avec le plus léger des coups de pouce mental, Nemo activa les blasters-tempête des Lucioles. Des éclairs galvaniques jaillirent pour frapper le centre du mur de bouclier. Les éclairs brisèrent leurs cibles avant de bondir vers le camarade le plus proche de la victime. Une autre explosion, et ils commencèrent à percer des trous dans le mur de bouclier.

Alors que les fusils firent feu depuis l’est et l’ouest, Nemo envoya le Cuirassé-Tempête directement au milieu des défenseurs mécaniques. Percevant ses ennemis à travers les capteurs de son warjack, il se sentit tel un géant pataugeant dans la bataille. Avant d’être au contact, le Cuirassé-Tempête leva son glaive générateur. La foudre s’enroula autour de l’épée et s’élança vers l’avant, déchirant un soldat armé d’une hallebarde avant de bondir pour en anéantir un autre derrière lui.

Plus de tirs résonnèrent de l’est. Un instant plus tard, les bois à l’ouest firent écho au bruit, et un vacarme croissant de cris indiqua que l’infanterie chargeait de chaque côté. Les soldats passèrent devant les engins de combat de la Convergence alors que des rayons bleus et blancs éclatèrent pour déchirer les hommes. De brefs éclairs au-dessus du sol montraient où les serviteurs en orbite interceptaient les tirs avant de tomber, détruits, sur le sol.

Nemo s’arrêta un instant, considérant les dégâts causés à la ligne de front des soldats mécaniques. Ils avaient un eu plus souffert à l’ouest.

Fermant à moitié les yeux, Nemo se concentra sur le Lancier sur son flanc droit. Puisant dans les canaux arcaniques qu’il avait développés au fil des années d’études, il invoqua un cercle de runes flamboyantes autour de son corps. À force de volonté, il déversa des éclairs à travers l’arc nodale à l’intérieur du Lancier. La tempête s’abattit sur les soldats mécaniques, sautant d’un corps d’acier à l’autre jusqu’à ce que plusieurs gisent brûlés et mutilés sur le sol.

Loin derrière les troupes mécanique, trois explosions retentirent, l’une après l’autre. Ces bruits indiquèrent à Nemo que ses rangers avant commencés à ouvrir les prisons. D’est en ouest, l’infanterie se dirigeait vers l’intérieur pour les rejoindre, s’emparant des rues extérieures pour contrôler l’exode des captifs avant que les combats n’atteignent le centre du village. Avec leur attention concentrée sur son assaut rapide, les forces de la Convergence devraient maintenant choisir entre défendre leur position et récupérer le prisonnier en fuite.

Les restes du mur de bouclier de la Convergence se séparèrent pour permettre à une équipe d’assaut de passer. Des troupes mécaniques lourdes portant des boucliers sur les deux bras se précipitèrent en avant. Alors qu’elles chargeaient, des lourdes lames triangulaires jaillirent de leurs boucliers.

Les artilleurs-tempêtes envoyèrent quelques-uns des attaquants au sol avant qu’ils ne s’approchent. Les autres s’écrasèrent contre les chevaliers. Les lames de leurs boucliers protéiformes transpercèrent l’armure cygnaréenne, laissant des corps mutilés au sol.
Les Lames-Tempête ripostèrent, mais la plupart de leurs glaives se heurtèrent aux impénétrables boucliers. Ceux qui passèrent à travers tranchèrent des membres d’acier et laissèrent des viscères de laiton éparpillés dans leur sillage.

Nemo reporta son attention sur le Cuirassé-Tempête. Avec le lourd glaive, il trancha en deux un soldat armé d’une masse. Il tendit la main ouverte du warjack pour écraser la tête d’un autre.

Et puis le colosse s’avança.

Il rugit telle une armée d’engins de combat, la terre tremblant sous la force du champ de déplacement sous chacune de ses titanesques jambes. Les soldats mécanique se dépêchèrent pour éviter d’être piétiné. Trois forets coniques géants, chacun plus grand qu’un warjack léger, jaillissaient des extrémités de ses bras. Il avança en haussant les épaules tel un boxeur, les forets tournant en hurlant.

De l’une des unités lourdes montées sur ses épaules, un projectile tiré avec bruit pneumatique aigu. Un monstrueux harpon traversa le châssis du Cuirassé-Tempête de Nemo. L’instant d’après, son lourd câble de remorquage propulsa l’énorme warjack vers l’avant, le traînant à travers le champ de bataille vers le colosse de la Convergence.

Alors que Nemo dirigeait la main ouverte du Cuirassé-Tempête pour s’emparer du câble, le warjack percuta le colosse. Nemo eut à peine le temps de lever le glaive générateur dans un futile geste de défi avant qu’un des trois forets ne s’abatte sur lui., broyant la lame et le bras en dessous en limaille d’acier. Le bruit du métal cisaillé traversa le champ de bataille. Amis et ennemis se retournèrent pour voir le warjack se débattre alors que le second bras de forage tombait sur son dos.

Alors que le Cuirassé-Tempête était détruit, un autre harpon fut lancé vers l’ouest. La pointe de l’arme n’atteignit pas l’orbe crépitant du canon foudroyant, mais il ne demeurait qu’une brume de sang à l’endroit où se tenait le forge-tempête. Alors que le colosse ramenait son harpon, le forgeron survivant tira sur la manette du conducteur pour éloigner l’engin de combat du mortel ennemi.

Nemo entendit un autre bruit pneumatique, cette fois-ci provenant du corps principal du colosse. Un deuxième et un troisième suivirent en succession rapide. À sa gauche, les corps de trois chevaliers-tempête volèrent en arrière, chacun empalé par une longue pointe d’acier. Le colosse cracha à nouveau et quatre hommes moururent sur la droite.

« Disperser-vous ! » cria Blackburn en reconnaissant le danger des projectiles groupés. Un instant plus tard, les hommes situés de part et d’autre de lui bondirent en arrière, le corps fiché au sol. Alors que Blackburn se retournait pour crier un ordre, Nemo vit le lieutenant adjoint empalé par la bouche, le corps arqué dans un impossible angle alors que la pointe le pliait en arrière.
Blackburn s’émut, tandis la main vers l’homme, puis s’arrêta. À la place, il cria son ordre à l’officier suivant dans la chaîne. Puis, il se retourna vers l’ennemi pour poursuivre le combat.

Même Sebastian Nemo, vétéran d’une centaine de terribles batailles, avait rarement vu une aussi dévastatrice puissance se déchaîner contre de cibles aussi vulnérables. La puissance destructrice de la machine de guerre de la Convergence lui coupa le souffle, le distrayant assez longtemps pour qu’il soit surpris d’entendre Finch crier : « Attention, monsieur ! »

Instinctivement, il s’accroupit et souleva l’accumulateur-tempête pour protéger sa tête. L’acier résonna contre l’acier tandis qu’il se jetait au sol. Tombant, il leva les yeux pour voir l’un des anges mécaniques se relever, sa tranchante épée comme un rasoir crépitant toujours de l’aura statique qu’elle avait captée de son bâton.

Maudissant sa propre inattention, Nemo roula sur ses pied, grimaçant lorsqu’il sentit une douleur aiguë dans sa hanche. Il n’était pas blessé, réalisa-t-il. Il était simplement en train de vieillir.

Et il était déterminer à continuer à vieillir ce qui signifiait en premier de rester en vie.

Ses yeux cherchèrent le prochain agresseur. Elle vint vers lui depuis l’ouest, la lame sur le côté, prête à lui trancher le cou. Il se prépara à parer le coup, mais une soudaine explosion de force invisible fit dévier l’assassin ailé de sa trajectoire. Il la retourna, redirigeant son champ de propulsion invisible pour la projeter au sol. Avant qu’elle ne puisse se relever, les trois Gardes-Tempête les plus proches lui tombèrent dessus. Leurs hallebardes voltaïques éventrèrent son corps d’acier et de laiton tandis que la foudre dansait parmi ses engrenages. Elle gisait immobile au sol.

Nemo se retourna pour voir la druidesse Bronwyn se relever de sa position accroupie d’où elle avait lancé son sort. Elle se détourna sans même un signe de tête pour reconnaître qu’elle lui avait sauvé la vie, la hache levée pour frapper un autre soldat mécanique menaçant un chevalier-tempête avec ses boucliers-lames.

Au-dessus de Bronwyn, un troisième ange mécanique plongea vers Nemo. Il leva son bâton, prêt à déclencher un éclair, mais il se retint car Bronwyn restait dangereusement proche. Contrairement à Finch et aux chevaliers-tempête, la druidesse ne portait as d’armure-tempête et n’était donc pas protégée de ses éclairs.

Au lieu de risquer de frapper Bronwyn, Nemo attendit que l’ange se rapproche de lui. Il poussa la tête du bâton vers elle, essayant de dévier sa course avant qu’elle ne puisse le décapiter. Son bâton perça son champ d’énergie scintillant pour frapper son épaule d’acier, mais pas assez fort pour la renverser. Nemo baissa la tête alors que sa lame pénétrait son champ d’énergie et vint frapper les bobines galvaniques sur son dos.

Elles crépitèrent et crachotèrent. Le générateur gémit et surchargea, mais elles ne tombèrent pas en panne.

Pas encore.

Alors que l’ange mécanique s’envolait à nouveau dans le ciel, Nemo attendit qu’elle soit au-dessus de la mêlée pour lancer la foudre sur elle. Les arcs blancs brûlèrent ses ailes et un bras. Pendant un instant, son champ de déplacement continua à fonctionner, portant son corps inerte à travers le champ avant de la déposer parmi les soldats cygnaréens.

Une autre vague d’infanterie mécanique se précipita pour soutenir la première. D’un coup d’oeil, Nemo remarqua que l’infiltration ne les avait pas détournés de son attaque. Ignorant les captifs en fuite, les forces de la Convergence concentraient tout leur attention sur le fait de repousser l’armée cygnaréenne hors du village, en particulier loin de la tour.

Nemo avait espérer partager leur attention, mais protéger la tour était leur priorité. D’une manière ou d’une autre, il avait besoin d’inciter Aurora à porter son attention ailleurs. Il connaissait un moyen, mais cela ne se ferait pas sans grands frais.

« Finch, amène le Patrouilleur-Tempête vers le colosse », il pointa vers l’est. Il cria un ordre similaire vers l’autre Patrouilleur à l’ouest, ou les officiers le relayèrent, cri après cri. Il vit le seul Patrouilleur-Tempête restant sur la plateforme de l’engin de combat recevoir l’ordre. L’homme se retourna vers Nemo, ses lunettes lui lançant un regard surpris. L’homme n’hésita pas. Au lieu de cela, il hocha la tête avec insistance pour accuser réception de l’ordre.

Nemo récita une prière silencieuse pour l’homme. Il espérait que la portée des Patrouilleurs était suffisamment grande pour frapper la colosse avec leurs canons-tempête tout en gardant le forge-tempête hors de portée du harpon.

Les chevaliers-tempête se battaient au corps à corps avec les soldas mécaniques. Les Lames-Tempête et les artilleurs-tempête tiraient dans la mêlée, sans se soucier de leurs camarades, dont l’armure les protégeaient de la foudre.

Alors que les Patrouilleurs-Tempête se mettaient en position, Nemo nota brièvement le placement de ses warjacks légers Lancier avant de concentrer toute son attention sur les Lucioles. Il les déplaça juste à portée du colosse et déclencha leurs blasters-tempête. La foudre bondit et dansa le long du bras droit du colosse, marquant le bas du châssis d’irrégulières lignes noires.

Le Patrouilleur-Tempête à l’ouest fit feu de son canon, suivant l’exemple de Nemo, et creusa de profondes plaies le long du flanc du colosse. L’un des trois forets de la machine s’envola en tournoyant, mais les deux autres poursuivaient la destruction du Cuirassé-Tempête pris dans son étreinte.

Aux pieds du colosse, trois vecteurs légers se précipitèrent pour tendre leurs sondes vers les lésions du colosse. Des hommes en armure – mécaniques ou humains – s’avancèrent pour grimper sur ses massives jambes, des torches de soudure et des clés à molettes se balançant à leurs ceintures.

Essayant de ne pas penser à Mags Jernigan, Nemo s’en prit à eux. Une autre volée d’énergie électrique des lucioles fit fondre les membres d’un vecteur de réparation.

Les fusils continuaient à aboyer à l’est et l’ouest, leurs volées en cascade se brisant en tirs sporadiques alors que les soldats choisissaient d’opportunes cibles. De plus en plus de tirs se déplacèrent des troupes au sol vers la tour dominant Calbeck. Nemo vit des brefs éclairs d’énergie alors qu’un invisible bouclier déviaient les tirs. D’après ce qu’il pu remarquer, pas une seule balle ne pénétra le champ d’énergie.

Des serviteurs sphériques volèrent de la tour vers les fusiliers. Certains pulvérisèrent  un liquide vert luminescent sur les soldats, soulignant leurs positions. D’autres explosèrent, projetant des éclats d’obus et des corps inertes dans toutes les directions.

Aurora réapparut, planant vers le colosse avec ses gardes du corps de chaque côté. Sous eux, une escouade de vecteurs disparates les suivait au sol. Il n’y en avait pas deux pareils, mais ils se déplaçaient à l’unisson, obéissant à l’ordre silencieux de leur warcaster.

Le colosse de la Convergence se tourna vers le Patrouilleur-Tempête occidental ratissant continuellement son corps avec des griffes d’éclairs. Il planait vers son ennemi, la terre sous son ombre agitée par le puissant champ de déplacement.

Le forge-tempête tira le manche du Patrouilleur vers l’arrière, essayant désespérément de conserver l’avantage de la portée tout en regardant avec admiration le colosse se profilant. Ce que le pilote n’avait pas vu, c’est l’engin de combat de la Convergence l’interceptant depuis l’ouest.

Nemo cria un avertissement, alors même qu’il réalisait qu’il n’y avait aucun moyen que sa voix puisse être perçue à une telle distance. Les chevaliers relayèrent son message à travers la ligne, mais il était trop tard.

Alors que l’engin de combat de la Convergence en forme de tour se rapprochait, deux de ses serviteurs en orbite se mirent en position de chaque côté. Ils clignotèrent d’une lueur bleu-blanche, fixant l’arme du Patrouilleur-Tempête avec des faisceaux de lumière apparemment inoffensifs. Puis la lentille cyclopéenne de l’engin de combat s’ouvrit et flamboya.

Un rayon contant de lumière bleu-blanche se dirigea vers le bas, frappant l’orbe crépitant du canon foudroyant du Patrouilleur. Le globe argenté s’agita et noirci, tremblant dans sa cage. Trois de ses nodules foudroyants s’éteignirent tandis qu’un autre éclatait, l’énergie galvanique se répandant pour bondir sur la passerelle.

Le Patrouilleur riposta, détournant ses éclairs du colosse vers l’engin de combat. L’un des serviteurs en orbite se glissa dans la trajectoire de la foudre, explosant dans une pluie d’acier fondu, mais épargnant son engin de combat de la foudre.

L’engin de la Convergence suivit le Patrouilleur battant en retraite, essayant de le ramener à portée du colosse. Nemo put remarquer dans les frénétiques gestes de l’homme que le pilote avait perçu le danger. Mais sans copilote pour l’aider, le colosse se rapprochait de plus en plus.

Avec un autre bruit pneumatique aigu, la gargantuesque machine de la Convergence tira son harpon. Il perça le canon foudroyant et traversa l’armature en acier. L’instant suivant, le câble de remorquage se tendit. Le Patrouilleur-Tempête chancela et s’appuya sur ses quatre pattes en forme de crabe. Sa masse était trop importante pour qu’il puisse reculer vers le colosse, mais il resta accroché.

Pendant quelques instants, le forge-tempête lutta avec le levier de commande. Il regardait les jauges quand les ombres d’une demi-douzaine d’anges mécaniques lui tombèrent dessus.

Depuis le sol, les Lames-Tempête tentèrent d’éloigner les assassins ailés avec des tirs d’éclairs, mais il était trop tard, les anges et leurs lames s’abattirent, l’un après l’autre, avec une peine une pause. Ils passèrent plus rapides que des oiseaux de proie, déjà hors de portée lorsque les éclairs convergèrent vers l’endroit où ils trouvaient l’instant d’avant.

Un autre éclat de lumière bleu-blanche attira son attention, et Nemo se retourna pour voir un cercle de lumière runique s’estomper autour d’Aurora. Il en déduisit qu’elle avait jeté un sort pour donner à ses assassins volants leur incroyable vitesse.

Tout ce qui restait du forge-tempête était de morceaux de tissu, d’acier et de chair sanglants suspendus à la passerelle du Patrouilleur-Tempête. Le véhicule sans surveillance trembla et tira contre le câble de remorquage du colosse, inutile sans conducteur.

À cet instant, Nemo vit l’inévitable issue de la bataille. Non seulement il ne parviendrait pas à atteindre la tour de la Convergence, mais il mourrait au combat, comme tous les soldats qui le suivraient.
« Modifié: 04 juin 2023 à 20:26:33 par elric »
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #14 le: 19 mai 2023 à 14:04:41 »
Aurora

Aurora concentra ses galvaniseurs restants sur la réparation des dommages causés à l’Axiome Prime. Si elle ne l’avait pas distrait, Nemo aurait pu les détruire tous en même que les optifex. Heureusement, entre les frappes chirurgicales de ses anges et les dégâts qu’elle avait causé à son Patrouilleur-Tempête le plus proche, Nemo n’avait pas réussi à éliminer les unités de réparation.

C’était une erreur critique. Entre les galvaniseurs et les directives optifex, la machine la plus puissante d’Aurora resterait dans la bataille.

Elle jeta un coup d’oeil à l’est et à l’ouest pour surveiller les attaques des flancs. À tout moment, elle s’attendait à ce que d’autres forges-tempête émergent de l’orée du bois, mais aucun n’apparut. Leur absence la troublait malgré la proximité de son vecteur Modulateur.
Bien qu’elle fût tentée de surprendre Nemo avec le seul vecteur immunisé contre ses attaques de foudre préférées, elle savait qu’il restait vulnérable aux lames des soldats qui l’entouraient. Elle le garderait pour le moment opportun, quand Nemo sentirait qu’il avait l’avantage de la tempête, et elle pourrait lui montrer à quel point il se trompait.

Derrière elle, à Calbeck, l’infanterie cygnaréenne se retirait de sa mission de sauvetage, apparemment inconsciente du fait qu’Aurora n’avait engagé qu’une force symbolique pour s’opposer à eux. Comme elle l’avait ordonné, Pollux avait assigné quelques perforateurs pour faire semblant de tirer sur les villageois en fuite et leurs sauveteurs, bien qu’ils aient pour instructions de viser non pas les prisonniers non armés mais uniquement les soldats. Plus Aurora présenterait d’inutiles objectifs aux cygnaréens, moins ils consacreraient d’attention à la seule chose qui comptait vraiment : le nœud de réalignement.

L’assaut rapide de Sebastian Nemo avait fait payer un lourd tribut à l’infanterie mécanique. Aurora baissa les yeux pour voir des réducteurs et des perforateurs établir une fenêtre de tir de couverture pour tenir les chevaliers-tempête à distance tandis que le Recenseur Prime Septimus dirigeait ses fonderies d’énigmes à travers le terrain.

Les fonderies ressemblaient à Septimus, à l’exception de quelques caractéristiques essentielles : leurs membres supplémentaires ressemblaient aux sondes de réparation des Galvaniseurs, et sur leurs massives épaules reposaient des batteries de récepteurs pour les chambres d’essence récupérées.

Chacune d’entre elles portaient également un vaisseau de secours vide, prêt à recevoir l’âme du optifex humain ou – si l’impensable devait se produire – d’Aurora en personne. Des tels transferts sur le champ de bataille étaient loin d’être idéaux. Contrairement à la Procédure Anima Corpus, ils pouvaient échouer ou endommager l’esprit du sujet – c’est ainsi les prêtres mettaient en garde ceux qui risquaient de perdre leur vie au combat pour obtenir la vie éternelle au sein d’un vaisseau mécanique.

Dans un moment d’intense frustration, Aurora avait considéré la perspective de la mort comme un moyen de contourner l’autorisation de la directive fluxion, mais elle avait immédiatement rejeté cette idée. Non seulement elle aurait dû accepter la honte de la défaite, mais aussi l’idée même de se laisser délibérément mourir restait odieuse. Si jamais elle tombait au combat, ce ne serait pas parce qu’elle l’aurait permis.

Partout où les prêtres mécaniques se rendaient, ils s’arrêtaient pour récupérer les chambres d’essence des corps détruits des obstructeurs, éradicateurs et réciprocateurs tombés. Avec l’aide de leurs serviteurs d’accumulation en vol stationnaire, ils récupéraient ce qu’ils pouvaient de l’infanterie mécanique endommagée. Avec une rapidité et une économie à faire rougir les plus grands mékaniciens de terrains d’Immoren, ils rendaient les chambres d’essence aux combattants remis à neuf et les renvoyaient au combat.

Ailleurs, les directives optifex – des trios de prêtres – concentraient leurs efforts sur la réparation des troupes blessées. Deux directives restaient près des Projecteurs d’Émergence Transfinie, bien que les cygnaréens n’aient pas réussi à causer de significatifs dommages à l’un des engins de combat, les serviteurs de permutation en orbite autour des engins de combat se mirent en position pour optimiser le ciblage de l’arme à impulsion du Projecteur. Pourtant, au moment où ils détectèrent un tir entrant, ils se précipitèrent aussi rapidement de que serviteurs réflexes pour intercepter l’attaque. Quelques instant après chaque sacrifice, des serviteurs de remplacement émergeaient de l’usine d’assemblage logée au plus profonde de l’engin de combat.

Les serviteurs connectés pulvérisaient du lumichen survolaient l’infanterie cygnaréenne arrivant en sens inverse. La boue alchimique brillante mettait en évidence les positions des soldats alors même qu’elle s’épaississait pour obstruer les articulations de leur armure et inhiber leur mouvement.

Après que les serviteurs se soient éloignés, Pollux ordonna aux réducteurs et aux perforateurs d’attaquer pour de bon. Avec les taches lumineuses pour guider leur visée, les réducteurs parsemèrent l’ennemi de leurs projecteurs d’essaim. Les minuscules projectiles fleurissaient alors qu’ils volaient vers leurs cibles, leurs scies à ressort mâchouillant les armures et mutilant les corps en dessous.

Les perforateurs levèrent les bras et tirèrent des javelots protéiformes perforants sur les premiers rangs. L’infanterie de Cygnar tomba sous la grêle mortelle, leurs armures n’étant pas plus utiles que des tuniques en coton.

Aurora regarda Nemo détourner son attention de l’attaque vouée à l’échec de son Patrouilleur-Tempête sur son Axiome prime pour lancer une autre tempête arcanique à travers un Lancier. De nombreux éclairs traversèrent les réducteurs et les perforateurs, mutilant leurs corps mécaniques et laissant derrière eux des épaves brûlées et fumantes, trop peu pour que les optifex et leurs serviteurs puissent les réparer.

Aurora canalisa ses pensées à travers le corollaire en forme de toupie planant juste au-dessous d’elle. C’était le premier des vecteurs légers à bénéficier du champ de déplacement arcanique propulsant les serviteurs et accordant le vol véritable aux anges mécaniques. Le répétiteur arcanique profondément enfoui au sein de châssis globulaire magnifiait ses pensées, envoyant son contrôle mental plus loin sur le terrain. Ses bobines externes scintillaient avec des surtensions d’énergies arcaniques à partir du moment lorsqu’il avait absorbé une fraction de sa puissance résiduelle, la stockant pour une utilisation ultérieure. Elle fit appel à ce réservoir maintenant, récupérant cette partie de sa force mentale stockée et la déversant dans le Diffuseur.

Le vecteur léger tirait coup sur coup. À chaque fois qu’une pique déchiqueteuse émergeait du canon de son lanceur haute tension, des ailettes surgissaient à sa base. Guidées par les pensées d’Aurora, elles se courbaient pour guider les missiles au-dessus et autour des chevalier-tempête, les amenant infailliblement vers leur cible. Quatre piques déchiqueteuses s’enfoncèrent profondément dans la carapace en acier du Lancier, mais seulement la moitié du travail fut faite.

Chaque pointe incrustée envoyait de silencieux signaux aux vecteurs de la Convergence, aux vaisseaux mécaniques et aux prêtres les plus proches. Sentant leur cible désignée, le préfet des perforateurs fit avancer ses troupes et lancer une volée de javelots protéiformes vers le Lancier. Les missiles perforant mirent le warjack en lambeaux, coupant la portée de Nemo du côté ouest de la bataille.

Aurora envoya un Assimilateur planer vers l’est, vers le Lancier restant. Contrairement au Corollaire en forme de globe, le châssis supérieur du vecteur lourd ressemblait à des épaules humaines avec des bras asymétriques À son approche, les Chevaliers-Tempête et l’infanterie cygnaréens s’avancèrent pour lui bloquer la route. Le vecteur en vol stationnaire tira avec son canon à trois fûts sur les troupes ennemies. Alors que ses javelots segmentés s’arquaient juste au-dessus des soldats, Aurora déclencha leurs charges pour arroser les troupes en contrebas d’une horde de minuscules projectiles, chacun bourdonnant d’une paire de lames-scies tranchantes comme des rasoirs. Les micro-essaims disséminés laissèrent un nuage de sang et de limaille d’acier au-dessus des corps tombés, ouvrant la voie vers le Lancier.

Une fois la voie dégagée, Aurora envoya son Modulateur chargé de foudre passer devant l’Assimilateur et s’envoler.

« Numen ! » cria Sabina, volant après elle avec cinq autres anges tout près. « Ne devrions-nous pas rester près du Conservateur ? »

Aurora l’ignora. Alors que les lames d’ablation et les boucliers des vecteurs lourds fournissaient une autre couche de sécurité personnelle, Aurora voulait une meilleure vue. Elle voulait voir comment Nemo réagissait à sa contre-attaque. Si cela avait fonctionné, elle espérait avoir attiré l’attention des Patrouilleurs-Tempête et Lucioles demeurant loin de l’Axiome Prime.

Le Patrouilleur se déplaça vers l’est, loin du colosse. Puis les Patrouilleurs-Tempête et les Lucioles redirigèrent leurs attaques non pas vers ses vecteurs d’attaques mais vers les Galvaniseurs et les prêtres réparant l’Axiome Prime. Un filet blanc de destruction voltaïque dansait aux pieds de l’Axiome Prime. Les engrenages et les lames s’envolèrent des Galvaniseurs, tandis que l’optifex trembla dans une brève mortelle danse avant de tomber au sol.

Entouré des runes révélatrices d’un warcaster, Nemo canalisa un autre sort, ajoutant son propre éclair à la tempête. Des éclairs d’électricité traversèrent le Lancier survivant et noircirent les jambes de l’Axiome alors qu’il achevait les unités de réparation en dessous de lui.

Aurora se maudit dans son souffle. Elle avait été imprudente en plaçant autant de ses unités de réparation critiques dans une si petite zone. En quelques éclairs, Nemo avait presque anéanti sa capacité à réparer ses unités les plus puissantes.

Des lumières stroboscopiques l’alerta d’une nouvelle menace venant de l’est.

Tant bien que mal, les forges-tempête s’étaient approchés du front des lignes cygnaréennes, leurs tours-tempête invoquant des nuages sombres au-dessus des forces de la Convergence. Alors que le vent artificiel balayait une bâche, Aurora réalisa qu’ils avaient avancé sous le couvert de l’infanterie cygnaréenne, ne révélant leurs armes qu’une fois leurs positions atteintes.

Et ils étaient deux fois plus nombreux sur le flanc est qu’elle ne l’avait prévu. « Qu’il soit maudit », grogna Aurora. Une fois de plus, Nemo avait dissimulé les véritables mouvements de ses troupes. Elle s’était attendue à voir les forges-tempête de chaque côté, mais au lieu de cela, ils étaient concentrés sur un seul flanc. Leurs éclairs s’abattaient parmi les troupes de la Convergence alors que les Patrouilleurs-Tempête se rapprochait pour les soutenir.

Une fois les soldats balayés du champ, les troupes cygnaréennes portèrent leur attention sur le Projecteur d’Émergence Transfinie. La fumée des fusiliers projeta un nuage sombre dans le ciel, et d’aveuglants doigts blancs jaillirent du canon du Patrouilleur.

L’un deux frappa un serviteur de permutation, le faisant exploser en une projection de métal en fusion sur le châssis de l’engin de combat. Il sauta sur un deuxième serviteur avant de dessiner des plaies noires sur le projecteur lui-même. Le géant à dix pattes chancela tandis que trois de ses pattes fondaient en même temps. Puis il chuta. Lorsqu’il toucha le sol, il projeta un mur de poussière et de détritus bloquant la vue d’Aurora sur le front est.

La rapidité de la dévastation coupa le souffle d’Aurora. Là où quelques instants auparavant sa ligne se tenait, il ne restait qu’une casse fumante.

La rage l’étouffa. Elle ne pouvait plus se contenter de défendre sa position. Elle devait frapper au coeur de l’ennemi.

« Suivez-moi ! » Aurora leva son bâton et plongea vers le commandant cygnaréen.

« Tout le monde ! » cria Sabina à tous les anges mécaniques à portées.

Ils formèrent leur propre tempête d’acier et de laiton. Leur éclair était le flash des lames binomiales, leur tonnerre le cri du bâton d’Aurora alors que son rayon polynomial déchiquetait les chevaliers entourant Sebastian Nemo.

Les chevaliers levèrent leurs lames, des éclairs jaillirent pour caresser les guerrières ailées. De nombreux doigts blancs ratèrent leur cible. D’autres encore enveloppèrent les gardes du corps qui plongèrent devant Aurora pour protéger leur chef.

L’un d’entre eux brûla le bout des ailes d’Aurora, un halo soudainement coruscant se reflétât sur les lames d’acier formant leurs plumes. Son champ d’énergie crépita et brilla, s’affaiblissant jusqu’à ce qu’elle sente les poils de son cou se soulever dans le champ statique. Pourtant, ses boucliers tenaient, et les éclairs réchauffait sa peau sans la brûler.

Les anges survivants tailladèrent les gardes du corps de Nemo. Les chevaliers n’eurent qu’un instant pour frapper avant que leurs assassins ailés ne s’envolent, mais plusieurs atteignirent leurs cibles lorsqu’un officier vêtu de banc cria : »Frappez, soldats, pour le Général Nemo, le Cygnar et Morrow ».

Ainsi enhardis, les chevaliers jetèrent tout leur courage dans leurs frappes, leurs glaives-tempête s’enfonçant dans les anges mécaniques. Aurora serra les dents au son du métal hurlant se détachant de ses gardes du corps alors même qu’elle s’élevait au-dessus des chevaliers, à la recherche de Nemo.

« Attention, monsieur ! » cria Caitlin Finch. Elle leva son bâton. Son aveuglante décharge bondit mais ne s’approcha pas d’Aurora.

C’est alors qu’Aurora aperçut Nemo, une boule de foudre dans une main, sa lance tremblant d’énergie dans l’autre.

Pendant un instant, elle eut peur de s’approcher de lui.

Aurora aperçut à peine la silhouette en robe noire avant qu’une immense force ne la frappe d’en bas. Il la fit dévier de sa trajectoire, la faisant culbuter par-dessus la ligne bleue des soldats cygnaréens. Quelques soldats eurent la présence d’esprit de braquer leurs armes sur elle. Des éclairs grésillants illuminèrent son champ d’énergie et l’étouffèrent dans un linceul d’énergie.

Hurlant, Aurora roula, enroulant ses ailes autour de son corps tout en poussant son champ de propulsion goémantique à la limite. En un instant, son désir de tuer se transforma en un besoin de s’échapper, de fuir ces imprévisibles ennemis. Derrière elle, d’autres anges mécaniques crièrent et tombèrent sous la foudre cygnaréenne. Un ombre la couvrait, mais avant qu’elle ait pu lever son bâton pour la frapper, elle sentit les mains de Sabina sur ses bras. La préfète abrita Aurora avec son corps et ajouta la force de son propre déplacement arcanique au sien. « Numen, vous êtes blessée ! »

Aurora haussa les épaules. « Je vais bien », lança-t-elle. L’instant d’après, elle cligna des yeux alors qu’un filet de sang coulait dans son œil. Touchant son front, elle sentit l’acier chaud de son heaume, à moitié fondu sous le contact d’un rayon galvanique. Avec son champ d’énergie affaibli, il avait rempli son rôle. La chair d’Aurora était brûlée et elle saignait, mais pas sérieusement. Elle jeta son casque endommagé. Ses cheveux se détachèrent et fouettèrent ses yeux.

Deux autres anges mécaniques les rejoignirent alors qu’elles battaient en retraite devant la force de Nemo. « Où sont les autres ? » demanda Aurora.

« Elles t’ont défendue jusqu’au bout, Numen », dit Sabina. Sa boîte vocale mékanique cliqueta, étouffant toute autre émotion.

Aurora se retourna pour remarquer quelques ailes mutilées parmi les chevaliers-tempête, ceux-ci les tailladant furieusement. Un bras argenté se tendit pour parer le coup d’un glaive crépitant, mais la lame s’affala. L’instant suivant, le bras faisait de même.

Aurora avait déjà croisé la mort, mais il n’était jamais facile de voir l’une de ses troupes tomber, surtout ses anges. Elle abandonna le dernier de son plan simplement pour défendre le site.

Nous balayerons le champ de ces seigneurs-tempête, jura-t-elle, et nos fonderies d’énigmes récupéreront l’essence de l’âme de nos morts dans le cimetière de nos ennemis.

Une fois qu’elle fut revenue en sécurité derrière ses propres lignes, Aurora scruta à nouveau le terrain. Même sans bénéficier de toute son attention, l’Axiome Prime capturé avait réduit le Patrouilleur-Tempête à l’état de ferraille. Des rubans d’acier tombaient à travers les triples forets de ses bras. Un autre harpon s’élança, manquant de peu une Luciole mais coupant en deux un fusilier s’avançant.

Le Modulateur arriva finalement à portée de la Luciole. Aurora fit appel à son esprit, projetant ses pensées à travers son nœud d’interface et de là dans une action mékanique. Alors que la puissance de son générateur de nimbus voltaïque augmentait, elle fit en sorte que le vecteur lève ses deux émetteurs d’arc galvanique pour projeter des faisceaux d’électricité pure, non pas sur le warjack, mais sur les forces cygnaréennes les plus proches.

La vague émise par le Modulateur transperça deux lignes de soldats cygnaréens. Ni les armures ni les corps humains ne pouvaient arrêter les rayons, qui traversèrent chaque victime pour se diriger vers la suivante et la suivante derrière elle. Sous les impitoyables rayons, les soldats touchés tressautèrent, tremblèrent un instant, puis retombèrent flasque.

Avec un sourire féroce de triomphe, Aurora se retourna pour voir ce que pensait Sebastian Nemo de son propre vecteur projecteur de tempêtes.

Il avait quitté sa précédente position. En fait, Aurora put voir aucun signe de lui jusqu’à ce qu’elle aperçoive les chevaliers-tempête et l’ensemble de l’unité de commandement de l’armée cygnaréenne courant à toute vitesse à travers poussière arrivant de l’est.

Là, dans la brume où les forges-tempête et le Patrouilleur avaient dégagé le champ des défenseurs de la Convergence et renversé le Projecteur d’Émergence Transfinie, le noyau du groupe de bataille de Nemo se précipita sans opposition dans le village. Le souffle d’Aurora se coinça dans sa gorge lorsqu’elle vit leur objectif. Ils chargeaient le nœud de réalignement.

« Ordonnez à Pollux de retirer toutes les unités ! » s’écria Aurore. Alors même qu’elle criait, elle retournait ses vecteurs et l’Axiome Prime pour revenir à la tour.

« Mais Numen », répondit Sabina. « Ceux du flanc ouest sont pleinement engagés sous de lourdes attaques- »

« Retire-les ! »

« Oui, Numen ». Sabina envoya l’un des anges pour relayer l’ordre. Au moment même où elle le faisait, l’Axiome Prime subissait le feu nourri de deux emplacements de canons auparavant silencieux. L’infanterie qui n’avait pas accompagné Nemo se jetait sur le Colosse.

Durant un cours laps de temps, Aurora envisagea de faire demi-tour avec l’Axiome pour les détruire. Aussi satisfaisant que cela aurait pu être, ce n’était pas la mission, et elle se souvint de la directive la plus sainte de son ordre : Rien ne doit entraver la Grande Œuvre.

Dirigeant tous ses vecteurs, elle se dirigea vers le nœud de réalignement.

En bas, elle vit Pollux coordonner la retraite vers la tour. Derrière lui, les réducteurs et les perforateurs tiraient sur le groupe de bataille de Nemo. En réponse, quelques perforateurs furent détruits par une langue de foudre d’une Luciole. Ils tombèrent avec leurs bras encore levés pour lancer leurs javelots. Les autres reculèrent en titubant face à une brutale volée de tirs de fusils en provenance de la rivière.

Les forces de Cygnar avaient enveloppé le village – et la tour !

Alors qu’elle voyait ses soldats se replier, Aurora ne remarqua ni énumérateurs ni fonderies d’énigmes parmi eux. Ils demeuraient au sol jusqu’à ce qu’Aurora puisse retourner le cours la bataille contre l’ennemi.

Bogdan et Septimus étaient-ils tombés ? Cela semblait inconcevable, pourtant, elle ne vit aucun des prêtres sur le terrain.

Aurora comprit que tout dépendait de la préservation de la sécurité de la tour encore un moment. La mort de quelques centaines de soldats était un petit prix à payer pour le succès de sa mission. La Grande Œuvre en dépendant, tout comme son propre avenir.

Les cygnaréens atteignirent le pied sud-est de la tour. Les éradicateurs qu’elle avait postés en tant que gardes tenaient bon, tenant les deux boucliers devant eux pour dévier les tirs de fusils et absorber les éclairs des warcaster et de leur Luciole.

Lorsque les chevaliers-tempête se furent rapprochés, les éradicateurs  transformèrent leurs boucliers protéiformes, libérant les lourdes lames triangulaires avec lesquelles ils pouvaient sectionner de lourdes poutres en acier. En combat rapproché, aucun glaive-tempête ne pouvait réaliser avec eux en termes de puissance.

Mais alors tendit sa main âgée, et la tempête répondit. Dansant parmi les chevaliers en armure, la foudre sauta de combattant en combattant. Elle couronna brièvement les chevaliers cygnaréens, dont l’armure reçut et transmit la charge. Mais quand elle toucha les éradicateurs, elle les mit en pièces. Sans hésiter, les attaquants cygnaréens braquèrent leurs armes sur la lourde porte d’entrée de la tour, la hachant et la réduisant en cendres.

Alors qu’elle plongeait vers eux, Aurora vit qu’il était trop tard. Nemo, Finch et une demi-douzaine d’autres couraient à travers le portail détruit et dans l’entrée de la base. Deux douzaines d’autres se retournèrent et se placèrent pour couvrir leur siège, alors que des renforts arrivaient de l’est – infanterie, fusilier et forges-tempête.

« Numen, nous ne l’arrêterons jamais de cette façon », déclara Sabina. Aurora savait qu’elle avait raison.

« À l’aire ? » dit Sabina.

« Non », répondit Aurora. Les gardes qu’elle avait postés aux ascenseurs les ralentiraient, mais la plate-forme d’observation n’était pas importante. Son pavillon personnel non plus. Il lui restait un avantage et elle l’utiliserait. « On les prend par le haut ».
« Modifié: 15 juin 2023 à 14:40:15 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #15 le: 28 mai 2023 à 22:51:30 »
LA HUITIÈME HARMONIQUE

Les fausses ombres de la conscience se moquent du divin.

Nemo

Les pieds chaussés d’acier des chevaliers-tempête de Nemo résonnaient sur les marches d’acier, faisant écho dans le couloir s’élevant.

« Où allons-nous ? » demanda Bronwyn. La druidesse avait fait preuve d’une remarquable patience jusqu’à présent. Bien qu’il ne ressente pas le besoin de s’excuser de lui avoir caché les détails de sa mission, Nemo estimait qu’elle méritait une réponse après lui avoir sauvé la vie.

« Nous devons trouver et détruire les contrôles de la tour », dit-il « Quoi que la Convergence fasse ici, il doit y avoir un moyen de désactiver les fonctions de cette tour ».

« Pourquoi ne pas simplement détruire la tour entière ? » répondit Bronwyn, l’air perplexe.

« Nous n’avons pas assez de puissance de feu là-bas. Et vous n’avez pas remarquer le champ d’énergie autour de cet endroit ? » dit sèchement Finch. « Il a stoppé les balles, les éclairs, tout ce que nous lui avons lancé. Il fallait entrer dans le champ pour faire de vrais dégâts ».

« ‘Champ d’énergie’ » déclara Bronwyn, notant apparemment ce terme pour plus tard.

Nemo se rappela qu’ils n’étaient que temporairement alliés avec cette cape noire. Même s’il était soulagé d’entendre qu’elle ne connaissait pas leur technologie, il ne souhaitait pas dissiper davantage son ignorance.

« Si nous arrêtons tout ce que fait cette tour », dit Nemo, « cette Aurora n’aura plus de raison de rester ».

Bronwyn acquiesça et continua à courir vers l’escalier automatique.

Malgré l’ivresse de monter si vite, propulsé autant par les marches en mouvement que par ses propres muscles, Nemo ressentait un pincement au cœur de ne pas mener la charge. Après le carnage à l’extérieur, il s’était attendu à ce que les chevaliers-tempête survivants s’autorisent un moment répit, qu’ils se montrent moins désireux de mourir en héros. Au lieu de cela, les troupes s’empressèrent de se placer entre l’ennemi et leurs chefs. Deux d’entre eux avaient même dépassé le Major Blackburn, que Nemo imaginait ressentir la même frustration.

La fierté de Nemo se hérissa à l’idée qu’il était le protégé plutôt que le protecteur. C’était prudent. C’était le règlement. Mais ce n’était jamais tout à fait juste.

De chaque côté de l’escalier, des plaques d’acier lisses bordaient l’escalier, qui s’élevait dans une élégante et gracieuse courbe en direction du centre de la tour. Des tubes flexibles suspendus comme des cordes à linge émettaient une constante luminescence. Les boulons exposés sur les panneaux suggéraient l’absence d’une couche extérieure prévue, peut-être ornementale. Malgré l’élégance de son architecture de base, l’entrée de la tour semblait incomplète. L’impatience de Nemo éclata lorsque l’escalier automatique cesse de bouger. Les chevaliers devant lui trébuchèrent, récupérèrent et continuèrent à courir. Caitlin Finch suivait de près, donnant un coup de coude à Bronwyn chaque fois que la druidesse essayait de la dépasser. Derrière les femmes, l’Aumônier Geary suivait avec son enseigne et d’autres chevaliers-tempête fermant la marche.

Avec un embrayage et un grincement soudain, les escaliers inversèrent leur course. Nemo et ses soldats se retrouvèrent dans la position d’un saumon nageant à contre-courant – seulement alourdi par l’armure.

« Dépêchez-vous ! » exhorta Nemo aux personnes devant lui.

« Oui, monsieur ! » s’écrièrent les chevaliers , au souffle coupé par l’effort.

Les lumières le long des murs s’éteignirent.

Ils continuèrent à courir. La lumière électrique de leurs bobines galvaniques et de leurs armes projetait leurs ombres fragmentées contre les murs d’acier.

« Attention devant », dit Nemo. Alors même qu’il prononçait ses mots, il réalisa qu’ils étaient inutiles. Bien sûr, les hommes seraient prudents, se précipitant dans la forteresse d’un ennemi qui venait de décimer leur armée.

Alors qu’il s’approchait du sommet de l’escalier, Nemo vit la lumière du soleil se refléter sur les murs d’acier. Une ombre se déplaçait de l’autre côté de l’ouverture.

« Prudent devant », Blackburn fit écho à l’avertissement de Nemo.

« Arrête ça », siffla Finch, repoussant une fois de plus la druidesse.

Avec un soupir d’impatience, Bronwyn sauta proprement sur la rampe de l’escalier. Sans armure, elle courait aussi qu’un écureuil devant Finch, Nemo, Blackburn et les soldats ouvrant la voie.

« À quoi joues-tu, cape noire ? » grogna Nemo.

Bronwyn ne se retourna même pas pour le regarder. Elle courut jusqu’en haut de l’escalier et bondit en avant, comme si elle s’envolait.

Une tête d’acier étincelante s’abattit derrière elle telle une guillotine. Son tranchant cisailla une bande de l’ourlet de sa cape noire. Bronwyn dégringola en avant pour disparaître au-dessus de la crête de l’escalier.

Deux sentinelles d’acier étincelant sortirent pour l’achever. Leurs silhouettes sculpturales ressemblaient à celles des anges mécaniques d’Aurora, mais elles étaient plus lourdement blindées. Au lieu d’épées, ils levèrent de lourdes hallebardes alors qu’ils s’avançaient vers Bronwyn.

« Allez ! Allez ! Allez ! » beugla Blackburn. « Aidez-la ! »

D’une manière ou d’une autre, les hommes trouvèrent un nouveau réservoir de force, et ils gravirent l’escalier d’acier si vite que leurs épaulières firent des étincelles contre les parois.

L’une de sentinelles, à l’apparence d’une femme, se tourna vers eux. Un chevalier-tempête baissa la tête, chargea et passa ses bras armurés autour de sa taille en acier. Il ne la repoussa que de trente ou soixante centimètres avant que ses pieds ne s’accrochent. Elle écrasa le manche de sa hache sur son dos.

« Tout ce qu’une druidesse peut faire », murmura Finch. Avec un cliquetis de grèves, elle sauta sur la balustrade et commença à courir devant les chevaliers. Son épaulière étincela contre les parois en acier alors que se penchait pour éviter de glisser sur les escaliers.

« Finch, ne fait pas l’idiote ! » hurla Nemo. Sans réfléchir, il leva un genou comme pour sauter après elle, mais ce fut inutile. Même sans la douleur lancinante lui rappelant que son apogée athlétique était révolu depuis cinquante ans, ses épaulières élargies par l’armure ne lui permettraient pas de se tenir sur l’étroite rampe. Blackburn lui prouva lorsqu’il essaya de sauter sur le rail, pour retomber sur Nemo. Nemo remit l’homme sur ses pieds et le poussa en avant.

Le chevalier en haut des marches passa sa cheville droite derrière celle de la sentinelle, mais la bousculer ne fit pas plus d’effet que de la pousser contre un mur. Lorsque l’homme derrière lui ajouta son poids à la lutte, le gardienne de métal recula d’un pas. Ensemble, les chevaliers la forcèrent à reculer et la poussèrent sur le côté. Ils levèrent leurs glaives.

Finch sauta devant eux, saisissant son bâton scintillant comme une lance. Comme Bronwyn, elle disparut par-dessus bord.

Nemo et Blackburn atteignirent le sommet. Juste devant eux, Finch et Bronwyn étaient appuyées contre le mur. L’Adepte éloigna son bâton de la druidesse, comme si elle m’avait repoussé juste à temps pour ne pas lui écraser le crâne.

La cape noire était accroupie dans une posture féroce, sa hache sur le sol, les mains tendues dans un geste de protection. Un anneau de runes vert émeraude entourait ses poignets.

Une sentinelle d’acier glissa sur le sol grillagé vers une étendue ouverte. Son arme glissait à côté d’elle, propulsée par la même invisible force avec laquelle Bronwyn avait frappé ses ennemis sur le champ de bataille. Les mains de la sentinelle mécanique cherchèrent une prise sur le sol mais n’en trouvèrent aucune. L’instant d’après, elle passait par-dessus le pont ouvert. La hallebarde vacilla un instant avant de plonger après elle.

De l’autre côté, deux chevaliers-tempête combattait l’autre sentinelle. L’un d’entre eux bloqua son glaive contre la hampe de la hallebarde, repoussant l’arme vers le haut pour permettre à son compagnon d’enfoncer la pointe de sa lame dans l’abdomen exposé de l’ennemi. Le tranchant de la lame grinça sur le métal et les engrenages mais égratigna à peine le châssis.

« Reculez ! » cria Finch.

Avec une dernière poussée, les chevaliers se jetèrent hors du chemin. Dès qu’ils eurent dégagés, Finch enfonça le bout de son bâton dans la gorge de la sentinelle. Le foudre s’abattit en cascade sur le corps en acier, le plongeant dans un paroxysme de choc.

« Maintenant ! » cria Finch. Accompagné de Blackburn, les deux hommes abattirent leurs lourdes lames, cisaillant le bras de la gardienne et creusant une profonde plaie dans sa poitrine d’acier. Le défenseur tomba au sol avec un triste et décroissant vrombissement qui se transforma en un soupir électrique avant de s’éteindre.

Nemo regarda au-delà du combat.

Devant eux s’étendait une grande plate-forme circulaire, son centre recouvert d’un rideau d’acier scintillant. De chaque côté la plate-forme surplombait le village de Calbeck et les champs de bataille environnants. Delà, réalisa Nemo, Aurora et ses officiers les avaient observés tout en restant cachés à ses sentinelles dans le camp. Pas étonnant qu’ils aient eu de si bons renseignements sur l’emplacement de l’atelier de leur mékaniciens.

Penser à Mags et à sa trahison renforça la résolution de Nemo. Il se tourna, les yeux cherchant un portail ou tout signe d’une salle de contrôle. Une autre des sentinelles d’acier sortit du passage ouest. Elle leva son arme d’hast et chargea, sans la moindre craindre de leur grand nombre.

Nemo pointa son bâton et fit jaillir la foudre. La gardienne continua à courir, même su des engrenages furent expulsés brûlants des articulations de ses épaules. À mi-chemin, elle chancela. Il libéra une autre vague, brisant son châssis et dispersant ses composants internes sur le pont.

Alors qu’il arrêtait le rayon galvanique, il entendit un autre crépitement derrière lui. Finch leva son propre bâton. En regardant derrière elle, il vit qu’elle avait démoli - avec l’aide de Blackburn et de ses chevaliers – un autre défenseur de la tour.

« Quelle direction ? » demanda l’Aumônier Geary.

Ce fut Bronwyn qui répondit. « Le monde vacille sous nous », déclara-t-elle. Son visage pâlit et elle pressa une main sur son ventre. Elle regarda vers le haut. « Quelque chose au-dessus de nous dirige le changement ».

Nemo désigna un portail incurvé sur le mur extérieur. Un des chevaliers de Blackburn examina un panneau sur le côté. Abaisser un levier en laiton déclencha un bruit de pression pneumatique et de tic-tac d’engrenages.

« C’est vide », dit l’Aumônier Geary. « C’est quoi, un placard de rangement ? »

Avant que Nemo ne puisse lui répondre, Finch exprima sa pensée. « C’est un ascenseur. Comme un monte-plats. Il peut nous emmener aux niveaux supérieurs ».

Tandis que Nemo s’avançait pour examiner un panneau sur le mur intérieur, les autres jetèrent un coup d’oeil à la recherche d’une quelconque signe d’autres défenseurs de la tour. Les portes commencèrent à se refermer, mais elles s’ouvrirent à nouveau en sifflant alors qu’elles s’approchaient du chevalier obstruant le seuil. « Nous ne pouvons pas tous renter là-dedans. Finch, Bronwyn et vous, venez avec moi », il désigna un chevalier-tempête. « Les autres, prenez l’un des autres ascenseurs ».

Nemo regarda Blackburn activer le portail nord-est et attendit de voir les portes s’ouvrir. Quand le groupe de Blackburn entra dans la chambre, il souleva le levier coulissant dans son propre ascenseur. Avec un léger choc, le cylindre commença à s’élever.

Nemo nota le contour d’une trappe sur le sol et une autre au plafond. Le cylindre ralentit et s’arrêta, puis les portes s’ouvrirent.

Ils émergèrent à l’angle de deux couloirs fermés. Des lignes lumineuses couraient le long de la base de chaque mur, éclairant les passages d’une lumière sinistre.

Au fond du couloir, un autre ascenseur s’ouvrit. Blackburn, Geary et les autres chevaliers sortirent. L’un des chevaliers pris une position de garde à l’angle tandis que les autres se dirigèrent vers Nemo.

Nemo laissa son chevalier-tempête au coin le plus proche et alla à la rencontre de Blackburn à côté d’un portail fermé sur le mur intérieur. Une chaleur rayonnait de la porte fermée. Nemo perçu le bourdonnement et le cliquetis des machines de l’autre côté. Il approcha son oreille de la porte et entendit des voix sourdes annoncer des valeurs numériques.

« Envoie deux hommes pour garder les autres coins », murmura Nemo à Blackburn. Le major transmit les ordres avec des gestes de la main et les chevaliers obéirent instantanément.

Nemo actionna le bouton à côté de la porte. Le panneau glissa sur le côté. De l’air humide avec de l’ozone et des odeurs corporelles flottaient dans le couloir.

À l’intérieur, la chambre brillait de la lumière provenant de panneaux bas et d’écrans hauts. Des personnages en armures, la plupart sans casque, se pressaient entre des appareils mécaniques et des conduits exposés passant par des évents descendant du plafond et plongeaient dans les parties inférieures de la tour. Quelques-unes des personnes de la pièce portaient de complexes optiques à travers lesquels ils regardaient de minuscules écrans mékaniques.

Un homme à lunettes se tourna vers la porte ouverte, ses yeux grossis s’élargirent lorsqu’il reconnut les intrus. Il ouvrit la bouche pour alerter les autres, mais  des runes arcaniques orbitaient déjà dans la main de Nemo. Des éclairs giclèrent telle de la graisse de lard brûlante de sa paume. Il projeta l’énergie dans la pièce, plissant les yeux alors qu’elle se propageait pour transpercer tous les occupants et remplir la pièce de lumière.

Les occupants de la pièce frissonnèrent et s’effondrèrent au sol. Des instruments jaillirent des panneaux et s’éparpillèrent sur le sol, entraînant des étincelles.

Blackburn se précipita avec ses chevaliers, vérifiant les coins pour voir s’il y avait des défenseurs invisibles avant de toucher le cou des victimes à la recherche de survivants. Il n’y en avait pas. Après que le major ait donné le feu vert Nemo entra avec Finch, Geary et Bronwyn juste derrière.

Après avoir effectué un premier pas dans la salle de contrôle, Nemo sentit la sueur perler sur son visage tandis que la chaleur enveloppait son corps. À travers le fouillis, il aperçut une autre porte sur chacun des trois autres murs de la chambre. Il tourna son attention vers les appareils entassés à l’intérieur.

La plupart des panneaux présentaient des rangées de leviers et des cadrans éclairés par la luminescence bleu-blanc qu’il avait fini par associer aux automates de la Convergence. À plusieurs endroits, le symbole de Cyriss apparaissait parmi les instruments, mais son emplacement semblait être le résultat de dispositifs préfabriqués plutôt qu’à dessein. À d’autres endroits, des consoles inachevées et des conduits exposés suggéraient une fois de plus que la tour avait été bâtie à la hâte.

Finch se dirigea vers un panneau mural dans lequel des cartes en laiton se retournaient pour indiquer une valeur linéaire croissante. « Il se passe vraiment quelque chose », dit-elle. « Quoi que ce soit, c’est proche de la fin ».

Nemo la rejoignit près panneau, mais un mouvement dans un coin relativement clair de la chambre attira son attention.

Un grand visage de Cyriss en chrome et en laiton orbitait autour d’une sphère éclairée. Alors que le globe tournait en opposition au mouvement du masque, des montagnes et des côtes gravées clignotaient à ses travers ses yeux. Le continent d’Immoren émergea lorsque le masque passa sur la face la plus proche de la sphère.

Le globe était une représentation planétaire de Caen, même si seules les terres de l’Immoren occidental apparaissaient en détail. Ailleurs dans le monde, des formes géométriques simples indiquaient des territoires inexplorés. Sur les terres et les mers détaillées, des filaments vitreux de lumière bleu-blanche indiquaient des canaux semblables à des rivières formant un réseau à travers le monde entier.

« La Convergence a de plans pour le monde entier ». Nemo se dirigea vers le globe et passa son doigt le long d’un des filaments allumés.

« Lignes de forces », déclara Bronwyn.

Nemo hocha la tête, impatient d’agir et portant attiré par l’étude plus approfondie de l’appareil. « La Convergence pourrait les appeler ‘canaux géomantiques’ ».

Bronwyn haussa les épaules. « Différents mots pour la même chose ».

Nemo observa de près la portion représentant le nord de Cygnar. Il trouva le Fleuve de la Langue du Dragon, représenté par une ligne bleu-noir. Là, à l’endroit où Calbeck, il vit un filament se déplacer. Pendant qu’il le regardait, il s’éloignait progressivement de son emplacement d’origine.

Bronwyn fut surprise. « Ils détournent les artères du monde ».

Nemo hocha al tête en reculant pour éviter le prochain tour du masque de Cyriss. Il était bien plus intéressé par les modèles des autres corps célestes suspendus au plafond de la chambre. Il reconnut le soleil,les lunes, et sur un mur éloigné, un globe marqué du visage de Cyriss. Sa lumière intérieure brillait en entente avec les lignes de force indiquées sur Caen.

Il en était de même pour les lignes courbes sur les murs. Nemo recula pour une perspective plus large sur la relation entre le planétaire implicite et les globes suspendus.

« Ils repositionnent ces lignes de force en entente avec le passage de Cyriss », déclara-t-il. « Mais pourquoi ? »

« Pour attirer l’énergie de leur déesse à Caen ? » suggéra Finch.

Bronwyn fronça le nez en direction de Finch, mais elle sembla considérée l’idée. « Peut-être ».

« Scandaleux », déclara l’Aumônier Geary. « Cela doit signifier qu’ils se préparent à une sorte de guerre sainte arcanique. Ils rassemblent de l’énergie pour leurs warcasters ».

« Non », répondit lentement Nemo. « Malgré l’accent mit sur les lignes de force, aucun autre courant d’énergie similaire n’est indiqué sur l’autre planète. Ces lignes semblent décrire des modèles gravitationnels ».

Alors que Nemo considérait les possibilités – divines, scientifiques et arcaniques – une peur glaciale se forma dans son estomac. Pesant ce qu’il avait vu et entendu d’Aurora, de ses tentatives de manipulations, de sa défense passionnée de son culte, et de l’importance qu’elle accordait à l’immortalité, il commença à formuler la plus effroyable des hypothèses.

« Qu’y a-t-il, monsieur ? » demanda Finch.

« Ils n’essaient pas d’invoquer le pouvoir de Cyriss », déclara-t-il. « Ils veulent amener la déesse en personne sur Caen ».

Finch cligna des yeux. « Ils peuvent faire ça ? Non, oublions ça. Pourquoi le feraient-ils ? »

« Pour régner sur son propre domaine », déclara Bronwyn, sa voix remplie d’admiration. « Les cyrissistes rejettent l’équilibre entre ce monde et l’autre. Ils souhaitent que leur déesse règne seule sur ce monde, tandis que les autres dieux résident à Urcaen.

« Et qu’en est-il de nous, qui vivons nos vies dans l’espoir de servir Morrow à Urcaen ? » dit Geary.

« Que comptent-ils faire des fidèles ? »

« Que font toutes les religions conquérantes avec les hérétiques ? » dit Blackburn.

Un cri provenant de l’extérieur attira l’attention de Nemo vers l’une des portes fermées. Blackburn se dirigea vers elle, mais elle s’ouvrit avant qu’il ne l’atteigne. Le garde posté à l’extérieur tomba à l’intérieur, la gorge tranchée. Derrière lui se tenait l’un des anges mécaniques d’Aurora, l’épée sanglante prête à frapper à nouveau.

L’instant d’après, les autres portes s’ouvrirent pour laisser entrer deux autres anges mécaniques, épées ensanglantées au côté. De la troisième porte, Aurora entra dans la pièce. Derrière elle, Nemo aperçut les ailes en laiton de plusieurs de ses gardes du corps.

« Tu arrives trop tard », dit Aurora. « J’ai déjà écrasé ton armé, mais je ne souhaite pas vous détruire. Rends-toi Sebastian Nemo. Abandonne-toi à la vérité de la Converge et rejoins-nous ».
« Modifié: 18 juin 2023 à 21:28:33 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #16 le: 04 juin 2023 à 20:41:10 »
Aurora

Aurora chercha dans les yeux bleus de Sebastian Nemo le moindre signe qu’il ait clair dans son bluff. Cette qualité qui le rendait précieux pour la Convergence était aussi ce qui le rendait si dangereux : son intelligence.

Il se tenait à côté du globe de Caen. Tous les indices dont il avait besoin pour comprendre la Grande Œuvre se trouvaient devant lui. Même un mékanicien comme Margaret Jernigan aurait pu déduire leur signification à temps. La question était de savoir si le warcaster avait été dans la chambre assez longtemps pour comprendre ces indices.

Nemo répondit en levant son bâton, en activant sa charge, et en écrasant sa crosse sur un panneau de contrôle.

« Non ! » Aurora bondit vers lui. Un chevalier s’interposa, levant sa lame crépitante.

« Détruisez tout », cria Nemo aux autres. « Elle cherche à nous retarder ».

Aurore repoussa le chevalier. Il tomba, mais seulement un instant, avant de se jeter à nouveau sur elle.

Alors que le halo runique de son sort l’entourait, Aurora enfonça le tête de son bâton dans le plastron de l’homme, écrasant l’acier profondément dans son abdomen. Avec un halètement, il lâcha son arme et tomba à genoux.

Poursuivant son mouvement furieux, Aurora envoya la crosse de son bâton contre la tête d’un autre chevalier, un homme plus âgé avec le signe de Morrow bien en évidence sur son armure blanche. Il s’effondra.

Alors que la femme appelée Finch détruisait un conduit géomantique, Aurora fit levier avec son bâton pour balayer ses jambes sous elle. Avec un glapissement effrayé, l’adepte chuta au sol.

Alors que Finch tombait, la cape noire bondit vers Aurora. Se tournant pour frapper la druidesse, Aurora sentit ses ailes s’accrocher aux conduits environnants. Malgré tout, un coup du centre de son bâton fit tomber la petite femme.

Le garde du corps d’Aurora se retint, reconnaissant sa frénésie et attendant qu’elle se termine avant de la rejoindre dans le combat. Aurora avait encore une cible à frapper, et son attention était fixée sur les commandes de la pièce.

Aurora balança le bâton polynomial de toutes ses forces. À quelques centimètres de son crâne, Nemo reçut le coup de sa propre arme, des éclairs crépitant sur toute sa longueur. Il recula avec une force surprenante. Ses yeux se rétrécirent, et pendant un instant, Aurora vit des runes arcaniques tournoyer dans ses iris

Alors que son sort s’estompait, le sien frappa.

Un brutal impact l’envoya à l’autre bout de la pièce. Le corps d’Aurora devint le projectile avec lequel Nemo détruisit la pièce. Ses ailes tranchantes coupèrent les câbles et les conduits, déchiquetant les fines interfaces des panneaux de contrôle.

Elle s’écrasa contre le mur de la chambre et s’effondra sur le sol, secouant la tête pour se débarrasser des minuscules explosions de lumières éblouissant sa vue. Elle n’avait pas remarqué l’origine de l’explosion, mais elle savait qu’elle provenait de Nemo.

« Bronwyn, sors ! » cria Nemo. « Geary, toi aussi ! »

Quelqu’un attrapa le bras d’Aurora et la souleva sur ses pieds. « Numen, laisse-le-moi ».

Au-delà de Sabina, Aurora vit le reste de ses gardes du corps passer à l’attaque.

Le premier ange leva se lame pour frapper le morrowéen vêtu de blanc, mais plutôt que de bloquer avec sa masse, l’homme baissa la tête et la bouscula hors de la chambre.

Un autre corps du corps poignarda la druidesse. La petite femme tomba en arrière, se remit sur ses pieds tout en gardant sa hache noueuse en main. Elle fit un geste de l’autre main vers l’ange mécanique se tenant entre elle et la porte de la chambre. Avec un halo de runes druidiques vertes et un whoosh de force invisible, elle propulsa l’ange dans le couloir. Sans accorder un second regard à son adversaire, la cape noire se précipita par la porte opposée, après le morrowéen.

« Ils sont partis ! » cria Finch

Simultanément, l’adepte et son maître levèrent leurs bâtons. Des rayons de foudres jaillirent, bondissant de console en panneau, à travers l’armure-tempête des chevaliers, sillonnant la pièce dans une aveuglante toile de force mortelle.

« Stop ! » Aurora bondit en avant dans une veine tentative de bloquer la foudre avec son corps.

Sabina traînant son corps armuré le long du mur, son propre corps d’acier tremblant alors que les éclairs se propageaient dans sa structure d’acier. « Non, Numen. Tu dois t’échapper ! »
Avec ces dernières paroles, Sabina la poussa par la porte de la chambre et dans le passage.

Une fumée âcre et une odeur d’ozone les suivirent dans le couloir. À travers la brume s’épaississant, elle vit les étincelles poursuivre leur destructrice œuvre tandis que des flammes orange s’épanouissaient sur les tableaux de commande.

Sabina rampa hors de la salle de contrôle. Elle lutta pour se lever et activer l’interrupteur fermant la porte.

Elle s’affala contre le mur du couloir, serrant son bras armé contre sa poitrine. Aurora s’agenouilla à côté d’elle. « Sabina ».

« Dépêche-toi, Numen. Tu dois t’échapper - pour te faire ton rapport – la mère d’acier ».

Aurora passa le bras de Sabina par-dessus son épaule, écartant ses ailes. Il lui fallut toute sa force pour aider l’ange mécanique à se lever. Ensemble, elles se dirigèrent vers l’ascenseur. Aurora appuya sur le bouton pour l’appeler, mais avant que les portes ne s’ouvrent, elle entendit un bruit de combat dans le couloir adjacent.

Un autre de ses gardes du corps, Mina, combattait un chevalier cygnaréen, pas le morrowéen vêtu de blanc mais un grand homme en armure-tempête bleue. Aurora reconnut ma méchante entaille qu’elle avait laissée dans son plastron. Levant son glaive, il asséna un coup à deux mains contre le poignet de Mina, la foudre amplifiant les dégâts de la lourde lame. La lame binomiale de l’ange s’échappa de sa poigne et glissa sur le pont d’acier.

Aurora s’empara de son bâton et se dirigea vers le combat.

« Numen – s’il te plaît » dit Sabina. Sa voix mékanique crépita, car la foudre avait endommagé sa boîte vocale. « Permets-moi ».

Saisissant son épée dans sa main valide, Sabina courut en hésitant vers le chevalier, alors même qu’il levait sa lame pour achever son ennemi. Sabina para le coup maladroitement, révélant des dommages à son bras pire qu’Aurora ne l’avait réalisé.

Le chevalier repoussa Sabina d’un coup de pied. Alors que Mina se ruait vers son arme, le chevalier la poursuivit. Renversant son glaive, il abattit la pointe de l’arme crépitante entre ses ailes de cuivre. Le vrombissement des engrenages à l’intérieur de la cage thoracique de Mina s’arrêta après avoir crachoté et toussé. Aurora entendit le craquement du verre et remarqua le fluide luminescent de la chambre d’essence se déverser sous son corps.

Le chevalier ne venait pas de la vaincre. Il l’avait tuée, irréprochablement.

Avec un cri de colère, Sabina enfonça sa lame dans la cuirasse endommagée du chevalier. La lame plongea dans la poitrine de l’homme et ressortit par le dos, donnant brièvement qu’une aile lui avait poussé. Il tomba à genoux, les lèvres bougeant dans une prière ou une malédiction.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Aurora pénétra dans le tube. « Dépêche-toi, Sabina ! »

Alors que son garde du corps titubait vers elle, la porte de la chambre de contrôle s’ouvrit une fois de plus. De la fumée s’en échappa. Caitlin Finch en émergea en toussant. Plissant les yeux à travers les lentilles de ses lunettes, ses yeux s’écarquillèrent à la vue du chevalier agenouillé à proximité, son sang se répandant sur le pont.

« Blackburn ! » s’écria-t-elle. « Aumônier, venez vite ici ! » Son regard se tourna vers Sabina et Aurora. Des éclairs parcoururent toute la longueur de son bâton.

« Sabina, cours ! »

Au lieu de cela, Sabina regarda par-dessus son épaule. Finch la vit, leva son bâton et déchaîna ses éclairs.

L’explosion souleva Sabina de ses pieds et la maintint pendant un au-dessus du pont. Sa charge fit exploser les plumes de cuivre de ses ailes et désarticula son bras blessé. Sabina s’écroula molle comme une poupée désarticulée.

Aurora hurla sa perte et sa fureur. Elle leva son bâton et fit un pas vers l’assassin de Sabina. Ses mains se transformèrent en glace alors que son cœur bouillonnait de vengeance. Elle allait mettre cet adepte en pièces.

Aurora s’arrêta lorsqu’elle vit Sebastian Nemo sortir derrière Finch. Derrière lui venait une autre paire de chevaliers, les lames galvaniques à la main.

La peur pris le dessus sur sa rage. Aurora se précipita à nouveau dans l’ascenseur, s’agrippant au levier alors même que les éclairs s’abattaient sur les portes se refermant. Elle poussa le levier vers le haut et le maintint, même si elle savait que ce geste n’accélérerait pas son ascension.

Essayant de contrôler sa respiration, elle réfléchit à la manière dont elle pourrait riposter à ses ennemis encore piégés dans le nexus astrométrique. Elle fit appel à ses pensées. Son esprit toucha le nœud de l’interface intégré à la salle de contrôle. Malgré les dommages que Nemo et son adepte avaient causé, il fonctionnait toujours.

À l’instant où Aurora déclencha le protocole d’autodestruction du nexus, l’ascenseur trembla et se stoppa. Son cœur fit un bond en imaginant que Nemo l’avait piégée pour qu’elle partage son sort, mais l’instant d’après, elle se souvint de la trappe d’évacuation au plafond. L’ouvrant avec son bâton, elle s’éleva à travers l’ouverture, repliant ses ailes tout en s’élevant grâce au champ de déplacement arcanique. Elle poursuivit son ascension jusqu’à ce qu’elle émerge au pinacle de la t
tour. Elle courut jusqu’au bord et sauta.

Elle eut juste le temps de rappeler son armée dans les chambres de transfert géomantique sous la tour. En piqué, elle appela Pollux, Bogdan, et enfin Septimus quand elle les vit organiser le retrait parmi les restes de son armée. Son ordre fut simple.

« À la maison ! »

Les anges mécaniques survivants affluèrent vers elle, escortant ses derniers tours autour de l’armée tandis que chaque soldat survivant se précipitait vers la base de la tour de recalibrage. Là, ils s’engouffrèrent sous les arches pour descendre les rampes s’ouvrant derrière chacun des quatre pieds de la structure. Aucun d’entre eux ne savait combien de temps il restait pour s’échapper  avec le compte à rebours de l’autodestruction.

Elle espérait que la tour emporterait Nemo avec elle dans sa destruction, quelques instants après qu’elle et son armée se soient échappées.

La plupart des vecteurs étaient tombés, détruits ou désactivés sur le terrain. Seule une poignée de serviteurs accompagnaient les troupes courant à toute vitesse vers l’abri de la tour. D’autres chutèrent durant la course. Elle vit l’Axiome Prime couché sur le flanc, de la fumée s’élevant de trous béants dans son châssis, plus grands que des cratères d’artillerie. Les deux des Projecteurs d’Émergence Transfinie étaient également tombés ; des soldats mécaniques déferlaient par-dessus eux et se précipitaient vers le nœud de recalibrage.

Ses forces n’étaient plus en retraite. Avec le tonnerre des fusils et les éclairs des forges-tempête à leurs trousses, la Convergence était en déroute totale.

Aurora atterrit à côté de Pollux, gesticulant le long d’une des rampes. « Bougez, bougez, bougez ! » scandait-il.

Toutes les troupes s’exécutaient, quelques-unes transportant leurs camarades blessés, d’autres aidant les fondeurs d’énigmes à ramener les chambres d’essences de ceux dont les corps avaient été abandonnés, irréparables.

Alors que le dernier soldat descendait, Aurora s’attarda, regardant les pieds de la tour, espérant ne pas le voir.

Et elle le vit.

Nemo et ses pillards survivants émergeant du nœud de recalibrage. Deux des chevaliers portaient le corps de l’homme que Sabina avait tué, son épée toujours coincée dans sa poitrine.

Sa colère de les voir s’échapper n’était rien à côté de la honte qu’elle éprouvait à laisser son fidèle garde du corps derrière elle pendant que ses ennemis récupéraient leurs morts.

Elle fit un pas dans leur direction. Ses gardes du corps survivants se déplacèrent pour la suivre. Elle savait qu’ils la suivraient, même si cela signifiait aller à leur perte.

« Numen », prononça le Premier Préfet Pollux. Il fit un geste de sa main droite armée, lui montrant que pratiquement toutes les troupes étaient descendues. « Nous avons besoin de vous pour activer l’appareil de transfert géomantique et nous ramener à la maison ».

La honte d’Aurora s’aggrava lorsqu’elle réalisa à quel point Pollux avait été soulagé de lui rappeler qu’elle avait une raison de ne pas encore venger la mort de Sabina. Une excuse pour ne pas mourir aujourd’hui.

Elle le suivit le long de la rampe en spirale. Elle convergea avec les trois autres, dépassa les portes ouvertes blindées et à côté de l’immense puits par lequel les sondes de réalignement s’enfonçaient profondément dans le sol. Enfin, dans la vaste caverne creusée, elle trouva les restes de son armée.

À l’intérieur de la circonférence des murs, un plus petit périmètre d’attaches de déplacement entourait le motif du visage sur le sol en acier crissant. Ils semblaient si peu nombreux nombreux à se tenir dans les limites du champ de translocation bâtit pour un groupe deux fois plus grand qu’eux, surtout sans l’Axiome Prime ou les engins de combat.  Les fonderies des optifex poursuivaient leur travail, extrayant les chambres d’essence des corps détruit et en récupérant d’autres en attendant d’être transportés chez eux.

Septimus et Bogdan attendaient près de la console d’activation. Alors qu’Aurora les rejoignait, les premières explosions secouèrent le sol. Un murmure s’éleva parmi les troupes.

« Vous avez déjà activé- » commença Bogdan avant de reconsidérer ses paroles. À côté de lui, le recenseur prime se contenta d’incliner vers elle son visage impassible.

« Recenseur Prime », dit-elle. « Confirmez que nos forces se sont toutes retirées à portées de l’appareil de transfert géomantique ».

« Numen, toutes les forces survivantes sont à portée ».
El
le regarda la console pour confirmer ses espoirs. Les jauges indiquaient ce qu’elle souhaitait : le réalignement était terminé.

Aurora éleva la voix pour que toutes troupes à proximité l’entendent. « Nous rentrons chez nous triomphant ! » s’écria-t-elle. « Notre travail ici est terminé ».

Une acclamation peu enthousiaste s’éleva parmi les troupes. Une nouvelle secousse du nœud supérieur les fit taire.

Aurora savait qu’elle ne méritait pas mieux, mais la réponse tiède lui brûlait toujours les houes de honte. Elle attrapa les commandes avec sa main tout en atteignant avec son esprit le nœud d’interface à l’intérieur de l’appareil. Elle déclencha l’appareil de transfert géomantique.

Elle sentit l’invisible champ plier son essence matérielle en un point inconcevablement petit. Elle ne pouvait pas sentir le mouvement de l’appareil de transfert géomantique la projetant, elle et le reste de l’armée, sur une vaste distance. Un instant plus tard, les mêmes énergies ayant transporté leurs pensées restaurèrent leurs corps. Les survivants de la bataille de Calbeck se tenaient dans les Montagnes du Mur du Dragon, à côté de l’une des nombreuses stations de réparation stratégiques qu’ils avaient bâtit dans le sillage de leur avancée vers le sud.

Loin au nord, Aurora savait que le nexus astrométrique était déjà en train de s’autodétruire. Elle souhaitait pouvoir observer l’aveuglante colonne de lumière marquant la destruction finale du nœud de réalignement. Il avait atteint son but. Alors qu’elle avait tenté Sebastian Nemo avec de nombreuses vérités sur la Convergence, Aurora n’avait pas envie de lui abandonner plus de technologie à étudier. L’homme s’était déjà montré très dangereux.

Mais pas assez pour l’arrêter. Malgré les pertes subies par son armée, Aurora avait réussi. L’alignement était terminé. Sa mission accomplie, la Convergence avait fait un grand pas de plus vers l’achèvement de la Grande Œuvre.
« Modifié: 26 juin 2023 à 13:47:20 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #17 le: 15 juin 2023 à 14:47:18 »
LA NEUVIÈME HARMONIQUE

Le voyage vers l’illumination est initié par l’éclat de la découverte.

Nemo

Le lendemain de la bataille de Calbeck, Sebastian Nemo se tenait aux abords du village en ruine. Il recevait les rapports de ses officiers tandis que les troupes enrôlées traînaient quelques vaisseaux restants – pour une raison quelconque, il ne pouvait pas les considérer comme des « corps » - dans des zones désignées, divisées par type. Il restait très peu de soldats mécaniques et de vecteurs. Les autres avaient disparu sous la tour, tandis que des charges cachées la réduisaient en un amas de débris toujours fumant.

La destruction finale de la tour était survenue peu de temps après, même si les forces cygnaréennes s’efforçaient d’échapper au rayon de l’explosion. Même ceux ayant été assez prudents pour s’éloigner subir des brûlures à cause de l’incandescent éclair de l’explosion finale de la tour.

Seuls quelques solitaires bâtiments demeuraient debout, en périphérie du village, et ceux-ci étaient noircis par la chaleur ayant presque détruit les restes du colosse et des engins de combat de la Convergence, ainsi que la plupart des soldats mécaniques tombés.

Nemo se demandait combien de chambres d’essence avaient péri avec les corps jetables. Combien de morts la Convergence avait-elle subis ? Ses forces avaient enduré plus qu’il ne voulait l’imaginer.

Il faudrait des jours avant que Nemo n’ose envoyer des pilleurs dans les décombres. Il avait peu d’espoir de récupérer des objets importants. La salle de contrôle, les ingénieux escaliers automatiques et les ascenseurs pneumatiques mécaniques – tout avait été détruit.

Malgré tous les regrets qu’il ressentait à la perte d’une technologie aussi précieuse, Nemo aurait préféré pouvoir récupérer le globe de Caen. Même en dehors de sa valeur scientifique intrinsèque, sa carte des lignes de force se serait révélée cruciale pour anticiper et contrer les futurs plans de la Convergence.

Pouvaient-ils vraiment avoir l’intention d’amener leur déesse sur Caen ? Nemo n’aurait pas cru une proposition aussi absurde s’il n’avait pas vu l’incroyable technologie géomantique que ces cyrissiste maniaient. Il n’aurait pas cru quelqu’un capable d’un rêve aussi audacieux avant de rencontrer Aurora.

Il pesa le pour et le contre. Que ce soit pas la bénédiction de Morrow ou par le hasard, Nemo avait appris leur présence à temps pour s’opposer à l’armée d’Aurora. Il les avait chassés du territoire cygnaréen et en avait suffisamment appris sur leurs plans pour renforcer la vigilance dans tout le royaume.

Un capitaine des chevaliers-tempête lui apporta le rapport initial des pertes. Rien que le poids de ces quelques pages était une cause de désespoir. Nemo savait qu’il aurait sacrifié beaucoup moins de vies avec une réponse moins agressive à l’intrusion, mais il n’aurait pas arrêté le plan d’Aurora à temps.

Non pas qu’il soit certain de l’avoir fait.

« Monsieur », dit Caitlin Finch. Elle effectua un vague salut en courant vers lui, essoufflée par la collecte des rapports de ses forges-tempête. « Est-ce le nouveau statut des blessés ? »

Nemo savait pourquoi elle posait la question. L’un de ses Jimmies avait été grièvement blessé par un essaim de projectiles bourdonnants. Le forge-tempête avait été le premier au triage des amputations, mais il était resté faible et fiévreux toute la nuit.

Nemo lui passa la liste des blessés et continua à parcourir la liste, beaucoup plus courtes, de ceux morts de leurs blessures. Son regard tomba sur un nom familier : Lieutenant James Baker.
Il abaissa la page et pressa l’arête de son nez.

« Monsieur ? »

Nemo lui tendit la page. « Je suis désolé, Finch ».

Ses yeux s’écarquillèrent un instant, puis elle hocha la tête. « Merci, monsieur. Et je suis désolé pour le Major Blackburn. Je sais que vous étiez de vieux amis ».

Vieux amis ? Nemo n’était pas sûr que ce soit vrai. Il avait aimé Blackburn et admiré son courage. Au cours des dernières années, il avait eu peu de temps pour tout ce qui ressemblait à de l’amitié sans lien avec l’armée : des apprentis, des compagnons d’armes, quelques officiers excentriques ici et là.

Des types problématiques, comme Mags Jernigan.

Nemo avait remarqué son nom sur une liste immédiatement après la bataille : les disparus.

Pendant la bataille, un escadron d’épéistes ailées d’Aurora avait attaqué le camp. Elles avaient dispersé les réfugiés pour semer la confusion, mais leur véritable cible avait été la tente où les gardes avaient confiné la perfide mékanicienne. Elles avaient tué ses gardes et s’étaient enfuies avec elle.

Les rangers n’avaient été en mesure de retrouver sa trace. Le rapport avait à la fois irrité et soulagé Nemo. Mags ne méritait rien de plus que de faire face à une cour martiale et de répondre de ses crimes. Le résultat aurait certainement été l’exécution.

Et alors Nemo aurait eu un ami de moins en vie dans ce monde.

« Oui, Finch », répondit-il enfin. « Blackburn état un bon ami ».

Un des sergents des rangers s’approcha. « Monsieur, la druidesse est partie ».

Nemo hocha la tête, s’attendant à la nouvelle. « Elle n’avait plus de rester après avoir désactivé la tour. Son aide a été précieuse, mais elle n’a jamais offert son allégeance, seulement son aide dans cette affaire ».

« Dois-je assigner une équipe pour la suivre ? »

Nemo secoua la tête. Envoyer ne serait-ce que ses meilleurs rangers après une cape noire serait une perte de temps et de talents. Personne ne pouvait trouver un druide ne souhaitant pas être trouvé.

« Envoyez une autre équipe de l’autre côté du fleuve. Si la convergence s’est enterrée, ils ont dû remonter proximité. Avec un peu de chance, pensa-t-il, Aurora nous conduira à un autre de leurs temples cachés.

À la réflexion, il décida qu’il faudrait certainement un miracle. La Convergence était restée cachée pendant des centaines d’années. Ils n’allaient sûrement pas se révéler maintenant et s’exposer à des attaques contre leurs sanctuaires.

Pourtant, c’était du devoir de Nemo de les trouver. Cette Aurora, malgré toute sa puissance, avait fait des erreurs. Elle restait jeune et effrontée. Malgré toute la technologie avancée à sa disposition, elle pouvait être vaincue.

L’Aumônier Geary s’approcha. À côté de lui, le Lieutenant Benedict boitait avec des béquilles.
Geary s’écarta pour permettre à Benedict d’approcher. Le jeune homme salua d’une main bandée.

« Il n’y avait pas assez de gardes pour le garder dans son lit ».

Nemo s’empêcha de réprimander l’aumônier pour avoir laissé ses patients le malmener.

« Général, je suis désolé d’avoir raté l’action », déclara le jeune warcaster. Après ses récentes expériences, supposa Nemo, il ne fallait plus le considérer comme un compagnon.

Même s’il savait qu’il pouvait vaincre Aurora à nouveau, Nemo savait qu’il ne serait peut-être pas le prochain à l’affronter. Il ne pouvait pas être partout à la fois. Ce qu’il pouvait faire, c’était de préparer les jeunes officiers, les Finch et les Benedict. Il pouvait leur transmettre ce qu’il avait appris et leur faire confiance pour poursuivre le combat avec ou sans lui.

« Ne vous inquiétez pas, lieutenant. Quelque chose me dit que vous aurez votre chance », dit Nemo. « Et peut-être plus tôt que vous ne le souhaitez ».
« Modifié: 18 juin 2023 à 21:33:47 par elric »
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #18 le: 26 juin 2023 à 13:47:38 »
Aurora

Profondément sous les Montagnes nord du Mur du Dragon, au sein du Temple de l’Harmonique Prime, Aurora se tenait devant la Directrix.

Elles se trouvaient dans la chambre de réception de la Mère d’Acier, une pièce peu meublée éclairée par le sol grillagé. Sur les murs et le plafond en forme de dôme, des engrenage et des axes tournaient de concert sans fin d’équations, des prières à Cyriss – qui fournissaient d’ailleurs un voile sonore contre quiconque oserait écouter les conversations de la mère d’acier.

La mère d’acier employait le vaisseau mécanique le plus avancé de la Convergence, un corps brillant de chrome, d’acier et de laiton. Alors qu’elle n’avait pas la capacité de voler d’Aurora, son manteau de lames étincelantes rendait les ailes d’acier sa fille chétive en comparaison. Même l’imposante mante s’élevant au-dessus de sa tête renforçait la stature physique et métaphorique de la mère d’acier. Aurora vit les serviteurs exposants nichés dans la mante, telle des hiboux dormant dans leur nid.

Aurora avait vécu trop longtemps dans l’ombre de sa mère pour voir ses grands atour pour autre chose que ce qu’elle était : de la fierté. Même le visage que Directrix avait choisi ressemblait à la Face de Cyriss, un choix qui faisait , qui faisait encore, murmure les optifex de blasphème deux décennies après qu’elle l’ait adopté.

Pourtant, personne n’osait prononcer de tels mots à voix basse, car la Constellation avait choisi la Directrix pour mener ses batailles lors de la Phase d’Alignement, mettant en œuvre un plan qu’elle avait elle-même conçu.

« La directive fluxion souhaite vous féliciter pour le succès de votre mission », prononça Directrix.

Aurora s’inclina, ravie d’entendre de tels éloges, et doublement ravie de l’entendre de Directrix. Elle se demanda s’il était douloureux pour la mère d’acier de féliciter sa fille pour autre chose que d’excellents rapports de l’optifex l’ayant instruite.

« La directive fluxion souhaite également une explication supplémentaire pour les inexcusables pertes parmi les troupes que nous avions confiées à vos soins ».

« Comme je vous l’ai expliqué- » débuta Aurora.

« Comme vous l’avez décrit », la corrigea Directrix. « Si votre rapport était satisfaisant, il ne nécessiterait aucune autre explication ».

« Mon rapport est complet et précis. Si vous pensez le contraire, j’exige d’en connaître la raison ».

« Vous ne demandez rien, Numen », répondit Directrix. Son visage de métal ne révélait aucune colère, et il n’y avait pas plus la moindre tension de colère dans sa voix modulée. « Vous n’exigez rien de la directive fluxion, ni de la Constellation ».

« Oui, Mère d’Acier ».

Directrix étudia son visage. « Je vois que vous souhaitez me dire quelque chose ».

Aurora souhaitait que ce ne soit pas si évident. Elle aurait voulu un visage comme celui de sa mère, qui puisse parfaitement dissimuler ses pensées. Elle voulait une voix ne trahissant aucune émotion. Elle voulait un vaisseau physique parfait, et elle le vouait selon ses propres termes, pas ceux de sa mère.

« Mère d’Acier, vous avez orchestré le plan que nous nous efforçons tous de réaliser. Personne ne peut nier votre réussite. Et vous avez guidé la Convergence avec beaucoup de prévoyance et de ruse. Mais le temps des complots est révolu. Maintenant que nous nous sommes révélés au monde, nous avions besoin de guerriers pour ouvrir la voie. Nous devons maintenir notre avantage technologique. Nous avons déjà tous les prêtres dont nous avons besoin. Ce dont nous avons besoin maintenant, ce sont des inventeurs et des guerriers ».

« Des guerriers et des inventeurs comme vous ? »

« Exactement ».

« Vos avancées en aérogénèse ont indéniablement impressionnantes », déclara Directrix. « Pourtant, vous avez laissé l’Axiome Prime, deux engins de combat et d’innombrables troupes dans un affrontement avec une force clairement inférieure ».

« Personne ne pouvait s’attendre à ce que Sebastian Nemo arrive si- »

« Et j’ai reçu des rapports selon lesquels vous avez réagi de la manière la plus imprudente à son apparition, non pas une mais plusieurs fois. Combien de vie auraient pu être préservées si vous vous étiez concentré sur votre mission plutôt que sur un désir de gloire personnelle ? »

Aurora se hérissa, pensant à Septimus, mais elle ne dit rien.

« Vous avez encore beaucoup à apprendre ma fille. Vous n’êtes pas encore prête pour la guerre. Plus de temps parmi les optifex t’aguerrirait ».

« Tout ce dont j’ai besoin, c’est d’être transféré dans mon propre vaisseau mécanique », répondit Aurora. « Des dizaines d’autres reçoivent de nouveaux vaisseaux après la bataille. Je ne mérite pas le même honneur ? »

« Conserver votre chair n’est pas une punition, Aurora. C’est une opportunité d’apprentissage que vous ne pouvez pas vivre autrement. Apprenez tout ce que vous pouvez tant que vous en avez la chance ».

« J’en ai assez appris. Je suis prête pour le transfert. Combien de fois dois-je encore faire mes preuves ? »

« De ceux à qui on donne beaucoup, on attend beaucoup », répondit la mère d’acier sur un ton définitif.

Ces mots ressemblaient à une citation, mais Aurora ne se souvenait pas de la source. Il s’agissait probablement d’une phrase qu’elle avait entendue cent fois dans son enfance, de la voix mécanique d’une mère ayant pris possession de son propre vaisseau mécanique alors qu’Aurora était encore trop jeune pour se souvenir de son visage.

Le sujet était clos. « Peut-être que cela vous plaira », dit Directrix. « Nous avons un nouvel initié qui pourrait vous aider dans votre travail. Je le permettrai, si vous le souhaitez ». D’un geste, elle ouvrit la porte de la chambre. « Venez », entonna-t-elle.

Un vaisseau mécanique inconnu entra dans la pièce. Fraîchement sorti de la forge de Syntherion, son châssis en acier et en chrome brillait même dans la chambre de réception. Tout comme un Galvaniseur, ses nombreux membres étaient hérissés de lames-scies, de soudeuses, de clés à molettes et d’autres outils de réparations. Mais il était également conçus pour la guerre, avec des projecteurs d’essaims montés sur l’épaule et de deux lourds bras chacun avec une lame rétractable de réducteur derrière une main articulée.

Il planait comme un Corollaire ou un Assimilateur – ou comme Syntherion lui-même, pensa Aurora – glissant à travers la chambre vers Aurora.

« Directrix lui adressa la parole. « Vous pouvez parler ».

« Je… je ne voulais pas que ça ce passe comme ça », dit l’étrange vaisseau. « Je ne voulais blesser personne. J’ai seulement promis de faire exploser des ‘jacks. C’était le gamin, il a essayé de m’arrêter ».

Même si elles avaient discuté moins d’une heure, Aurora reconnu la cadence de la voix de Margaret Jernigan.

Elle fixa la mère d’acier en état de choc. « La traîtresse ? Elle n’a même pas été endoctrinée !
Comment… ? »

« Elle a été approuvée pour un transfert d’urgence » déclara Directrix. « Elle était mourante, et la directive fluxion a accepté votre évaluation : avec le temps, elle pourrait s’avérer un précieux ajout au optifex ».

Aurora put à peine supporter l’effroyable ironie de la situation, mais elle pouvait rien dire ou faire pour la changer. Elle était impuissante contre la mère d’acier, et il n’y avait personne d’autre qu’elle pouvait blâmer pour sa dernière humiliation.

Sauf peut-être l’homme qui avait amoindri sa victoire en la forçant à précipiter l’opération.

C’est ainsi qu’Aurora allait se racheter.

Que cela prenne des mois ou des années, elle affronterait son ennemi sur un autre champ de bataille. Quand elle le ferait, elle s’embarrasserait pas de diplomatie ou de tactiques dilatoires. Elle se montrerait digne d’être transférée dans le plus beau vaisseau mécanique de la Convergence d’une manière que personne, pas même la mère d’acier, ne pourrait contester.

Aurora trouverait Sebastian Nemo, et elle tuerait.
« Modifié: 26 juin 2023 à 13:52:20 par elric »
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Re : Roman - Convergence Sombre
« Réponse #19 le: 26 juin 2023 à 13:52:49 »
GLOSSAIRE

Procédure Animus Corpus : Processus par lequel l’âme d’une personne est extraite et préservée dans une chambre d’essence, qui ensuite peut-être installée au sein d’un vaisseau mécanique.


Artis : La plus petite des trois lunes de Caen. Voir aussi Calder et Laris.

Ascendants : Individus de type saint ayant suivi les traces de Morrow et s’étant élevé pour servir sa foi en tant que phares l’illumination. Les ascendants sont souvent choisis comme patrons par les fidèles de Morrow.

Asphyxious, Seigneur Liche : L’un des douze commandants suprêmes des force de Cryx. Il a été très actif sur le continent, dirigeant les forces cryxiennes conte d’autres armées.

Nexus astrométrique : Grande structure technologiquement avancée employée par la Convergence pour concentrer et aligner les énergies géomantiques en fonctions des positions de divers objets célestes dans le ciel de Caen.

Groupe de bataille : un warcaster et les warjacks qu’il contrôle.

Cape noire : Nom commun employé pour désigner un druide du Cercle Orboros, en référence à leur propension à porter des capes et des robes noires. Les capes noires sont des maîtres de la magie élémentaire et la rumeur veut qu’ils soient affiliés au Ver Dévoreur.

Caen : Le monde contenant les Royaumes d’Acier, Immoren, Zu, etc. Parfois comparé au monde matériel par opposition au monde spirituel d’Urcaen.

Calbeck : Petite ville cygnaréenne le long du Fleuve de la Langue du Dragon entre Port Bourne et Tarna.

Calder : La plus grande et la plus brillante des trois lunes de Caen. Son cycle est utilisé comme base pour la durée de mois des calendriers employés dans l’Immoren occidental. Lorsque les gens font référence aux phases de la lune, ils parlent généralement de Calder. Voir Artis et Laris.

Caspia : Capitale du Cygnar et appelé la « Cité des Murs ». L’unique ville humaine à ne pas être tombée aux mains des orgoth.

Église de Morrow : La religion organisée du dieu Morrow, la fois la plus importante et le plus répandue dans les Royaumes d’Acier. C’est la foi majoritaire au sien des nations de Cygnar, Khador, Llael et Ord. L’Église de Morrow possède une richesse et une influence considérables.

Cercle Orboros : Antique ordre secret de druides qui est la plus ancienne organisation ininterrompue de l’histoire humaine. Bien que peu nombreux, il excercent un grand pouvoir. Capable d’invoquer les forces de la tempête, d’animer des guerriers de pierres et de commander les bêtes sauvages, leur volonté est rarement contestée.

Engin de Calcul : Dispositif mécanique extrêmement sophistiqué utilisé par la Convergence pouvant effectuer des opérations complexes et servant de centre de contrôle pour des dispositifs tels que des serviteurs. Contrairement à un cortex, les engins de calcul doivent être programmés avec des instructions et ne peuvent s’en écarter.

Ange mécanique : Le plus récent vaisseau mécanique utilisé par la Convergence, inventé par Aurora, Numen de l’Aérogénèse. Les anges emploies un moteur de déplacement compact qui leur confère la puissance d’un véritable vol et sont utilisés pour des frappes rapides.

Vaisseau mécanique : Machine composée de pièce mécanique extrêmement complexes et alimentée par des impulsions électriques générées depuis une chambre d’essence abritant une âme. Ces vaisseaux servent de corps machine à de nombreux membres de la Convergence. Insensibles à la douleur et réparable, les vaisseaux mécaniques spécialisés ont été conçus pour de nombreux rôles de combat et de soutien.

Convergence de Cyriss, ou Convergence : La plus grande et la plus organisée des organisations religieuses centrales consacrées à la déesse Cyriss. Cette organisation existe depuis près de deux cent cinquante ans et se consacre à une cause qu’elle appelle la Grande Oeuvre. La Convergence possède une technologie avancée et à lentement développé une force armée en secret depuis sa création.

Colosse : Massifs prédécesseurs des steamjacks modernes, ces grandes machines ont été construites à l’origine pendant la Rébellion contre les orgoth. Récemment, plusieurs nations ont commencé à construire de nouveaux colosses pour compléter leurs arsenaux militaires. Les colosse modernes sont plus petits que les anciens, mais s’appuient sur des siècles de développement avancés des warjacks.

Corben, Ascendant : Figure morrowéenne ayant accompli l’ascension en 102 AR et qui est considéré comme le patron de l’alchimie, de l’astronomie et des arcanes. Il est surtout connu pour avoir guéri la maladie du poumon de feu. Corben est suivi par certains adorateurs mineurs de Cyriss vénérant toujours Morrow.

Cortex : Dispositif mékanique hautement arcanique offrant à un steamjack son intelligence limitée. Au fil du temps, les cortexes peuvent apprendre par l’expérience et développer des bizarreries de personnalité.

Corvis : ville nord-est cygnaréenne à la conjonction du Fleuve Noir et du Fleuve de la Langue du Dragon. Aussi appelé la « Cité des Fantômes ».

Cryx : Royaume insulaire de nécromanciens, de morts-vivants et de pirates au large de la côte sud-ouest d’Immoren, également connu soue le nom d’Empire du Cauchemar. Cryx et son dirigeant, Toruk le Père des Dragons, n’ont aucun problème à sacrifier leurs soldats pour organiser une plus grande victoire ailleurs.

Cygnar : Royaume méridional gouverné par le roi Leto Raelthorne et son drapeau est frappé du Cygnus. Généralement considéré comme le plus prospère et technologiquement avancé des Royaumes d’Acier.

Cyriss (déesse) : Déesse des sciences physiques telles que les mathématiques, l’astronomie, la physique et l’ingénierie, également connue sous le nom de Patronne des Mécanismes. Cyriss est une déesse énigmatique ne communiquant avec ses disciples que par le biais de complexes messages cryptés.

Cyriss (planète) : Planète découverte en 283 AR orbitant autour du soleil loin de Caen. Les adorateurs de la déesse Cyriss croient que cette planète est habitée par la déesse ou une incarnation de celle-ci.

Ver Dévoreur : Antique et terrifiant dieu primitif du chaos naturel, de la faim et de la prédation décrit comme l’antique grand ennemi de Menoth. Aussi appelé la Bête aux Milles Formes, le Dévoreur  existerait dans chaque bête qui chasse d’autres êtres vivants ainsi que des phénomènes destructeurs naturels tels que la foudre, les tremblements de terre, les inondations et les incendies de forêt. Dans certains mythes, le Ver est considéré comme l’incarnation masculine de la nature, tandis que Dhunia est l’incarnation féminine. Considéré par les races dhuniennes comme leur père divin.

Dhunia : Déesse primordiale de la fertilité, des saisons et de la nature. Ses adeptes pensent qu’elle est incarnée par Caen en personne. Ses adorateurs sont principalement des gobbers, des ogrun et des trollkin, mais comprennent également certaines races sauvages comme les farrow. Dans certains mythes, Dhunia est considérée comme l’incarnation féminine de la nature, tandis que le Ver Dévoreur est l’incarnation masculine. Considérée par les races dhuniennes comme leur mère divine.

Fleuve de la Langue du Dragon : Fleuve s’étendant de Corvis à la Baie de Pierre séparant Cygnar d’Ord et sur lequelle s’adossent un certain nombre de villes fluviales telles que Port Bourne, Tarna et Cinq-Doigts.

Enkheiridion : Livre écrit par les Jumeaux, Morrow et Thamar, et considéré comme le livre sacré de l’Église de Morrow. Les pages de l’Enkheiridion original ont été écrites par ces êtres avant qu’ils n’accèdent à la divinité il y a plus de deux mille cinq cents ans.

Recenseur : Rang sacerdotal d’une certaine autorité au sein de la Convergence et des autres croyances de Cyriss. Les recenseurs supervisent généralement une division de travailleurs et/ou des projets d’un temple et rendent compte aux fluxions.

Chambre d’essence : Dispositif mécanique abritant et protégeant l’âme d’un fidèle de la Convergence. Elle sert également de source d’énergie inépuisables pour les vaisseaux mécaniques.

Œil du Ver : Corps céleste le plus brillant dans le ciel nocturne à part les trois lunes de Caen, finalement déterminé comme étant une petite planète proche de Caen mais plus éloignée du soleil.

Fluxion : Prêtre le plus haut placé dans un temps cyrissiste. Plusieurs fluxions sont parfois réunis dans un directoire pour former un organe décisionnel au sein de la Convergence ou d’autres sectes cyrissistes. Les fluxions rendent compte à la mère d’acier.

Face de Cyriss : Représentation abstraite du visage de Cyriss servant de symbole à la déesse des mécanismes.

Maître de forge : Ingénieur non prêtre de haut rang de la Convergence supervisant la fabrication et l’entretien de toutes les machines d’un complexe de temple spécifique. Les maîtres de forge font souvent partie des membres les plus anciens d’un temple et sont subordonnés à son ou ses fluxion(s).

Énergie géomantique : Terme de la Convergence désignant les énergies arcaniques circulant sous la surface de Caen. Les flux géomantiques, appelé lignes de force par d’autre groupes, existent dans tout Caen et sont concentrés dans des caractéristiques géographiques telles que les rivières et les chaînes de montagnes. La Convergence utilise l’énergie géomantique pour alimenter son temple et ses ateliers, et le réseau de flux énergétique joue un rôle clé dans la Grande Œuvre.

Chambre de transfert géomantique : Machine de la Convergence pouvant transmettre de la matière d’une zone à une autre en utilisant le flux géomatique sous Caen, permettant un transport extrêmement rapide des personnes et des matériaux. Ces machines nécessitent une énergie stockée énorme et sont donc activées rarement et uniquement pour des tâches vitales.

Gobber : Petite race d’individus curieux, agiles et entreprenants s’étant bien adaptés aux villes des hommes. La plupart des gobbers mesurent environ un mètre de haut. Les gobbers sont connus pour leur indéniable aptitude pour les appareils mékaniques et l’alchimie.

Grande Œuvre, La : Objectif à long terme de la Convergence : aligner parfaitement les énergies géomantiques de Caen et permettre ainsi à la déesse Cyriss de se manifester physiquement sur Caen.

Haley, Victoria : Warcaster cygnaréenne d’une puissance et d’un prodigieux talent qui autrefois fut compagnon de Sebastian Nemo.

Immoren: Continent comprenant les Royaumes d’Acier, Ios, Rhul, l’Empire Skorne, et les terres entre eux. Une grande partie de l’Immoren demeure inexplorée et ses habitants ont eu des contacts limités avec d’autres continents.

Ios : Nation isolationniste à l’est de Llael et au nord des Marches de Sang. Ios a été fondée bien avant les nations des hommes par les survivants d’un empire détruit appelé Lyoss.

Royaumes d’Acier : Initialement les quatre nations fondées après la Rébellion : Cygnar, Khador, Llael et Ord. Le Protectorat de Menoth, fondé après la Guerre Civile Cygnaréenne est devenue le cinquième Royaume d’Acier après avoir déclaré son indépendance vis-à-vis de Cygnar. La majeure partie de Llael a depuis été conquise par le Khador et le Protectorat.

Mère d’acier (ou père) : Chef de la Convergence, choisi tous les neuf ans par la Constellation. La mère d’acier est chargée de coordonner les actions de l’ensemble de la Convergence pour faire avancer la Grande Œuvre. La mère d’acier actuelle s’appelle Directrix.

Contrôleur : Personne ayant appris à donner des ordres verbaux précis à un steamjack pour le diriger lors d’un travail ou d’une bataille. Il s’agit d’une compétence professionnelle très utile, même si elle n’a pas la polyvalence ou la finesse offerte par le contrôle mental direct des steamjacks exercé par un warcaster.

Compagnon : apprenti warcaster cygnaréen, généralement un lieutenant au sein de l’armée cygnaréenne. Tous les warcasters cygnaréens doivent effectuer un circuit de compagnon sous la direction d’un warcaster haut gradé avant d’être promus au grade de capitaine et reconnus comme warcaster à part entière.

Khador : Le plus septentrional des royaumes d’acier, autrefois royaume et maintenant empire. L’empire khadoréen est gouverné par l’Impératrice Ayn Vanar.

Laris : Une des trois lunes de Caen, plus grande qu’Artis et plus petite que Calder.

Llael : Autrefois le plus petit et le plus oriental des Royaumes d’Acier, mais largement conquis lors de la récente Guerre Llaelaise. Le Llael est actuellement divisé entre le Khador, le Protectorat de Menoth, et la Résistance Llaelaise.

Lignes de force : Autre terme plus les flux d’énergie mystique sous la surface de Caen. Appelés flux géomantiques par la Convergence.

Fusiliers : La première infanterie à distance de Cygnar. Les fusiliers emploient un long fusil à répétition au combat, ce qui leur offre une portée et une cadence de tir exceptionnelles.

Lucant (planète) : À l’origine, on pensait qu’il s’agissait de deux corps célestes différents, mais il a été déterminé qu’il s’agissait d’une seule planète, la plus proche du soleil de Caen. Elle porte le nom de l’astronome qui la découverte, un prêtre de Cyriss et l’un des visionnaires fondateurs et premiers dirigeants de a Convergence. La planète est également connue sous le nom Héraut de l’Aube et Héraut des Ténèbres.

Patronne des Mécanismes : Voir Cyriss.

Mékanique : fusion de l’ingénierie mékanique et de la science des arcanes.

Menite : Adorateur de Menoth. Le plus grand nombre de menites se trouve en Khador et au sein du Protectorat de Menoth ; la plupart des humains considèrent Menoth comme leur créateur mais ne sont pas nécessairement menites. Le culte menite a décliné avec l’ascension de la foi de Morrow.

Menoth : Dieu primal crédité par les menites de la création de certains aspects du monde lui-même, y compris la séparation des eaux de la terre, l’ordre des saisons et, surtout, la création de l’humanité. Les dons de Menoth à l’humanité comprenaient le feu, l’agriculture, la maçonnerie et la parole écrite sous la forme de la Vraie Loi, ses divins commandements.

Morrow : L’un des jumeaux, frère de Thamar, et autrefois dieu mortel ayant acquis la divinité en atteignant l’illumination. Également connu sous le nom de Prophète Morrow est un dieu bienveillant qui met l’accent sur le sacrifice de soi, les bonnes œuvres et le comportement honorable. Voir aussi Église de Morrow et Thamar.

Nécromancie : antique art mystique enraciné dans l’étude de la transition entre la vie et la mort. Un art largement vilipendé dans la majeure partie de l’Immoren occidental, la nécromancie est classée comme magie noire et considérée comme illégale, mais elle est toujours pratiquée principalement par les arcanistes de Cryx ainsi que par certains thamarites. La nécromancie est considérée comme profane par les morrowéens et les menites ainsi que par plusieurs autres religion.

Savant nescient : Terme de la Convergence pour ces grands penseurs et inventeurs faisant progresser la compréhension humaine de la science sans avoir conscience de la main directrice de Cyriss derrière leurs actions.

Neuf Harmoniques, Les : Ensembles de principes généraux et simples constituant les principes directeurs de la Convergence, à appliquer à tous les aspects d’une vie productive. Les Neuf Harmoniques sont étudiées et méditées par tous les membres de la Convergence mais sont particulièrement importantes par la prêtrise.

Obstructeurs : Majeure partie des soldats de la Convergence. Les obstructeurs sont entraînés à combattre avec de lourds boucliers imbriqués et de puissants téléfléaux.

Ord : Royaume sur la côte ouest entre le Khador et le Cygnar, largement neutre dans les récentes guerres et considéré comme un refuge pour les compagnies de mercenaires.

Ordre du Creuset d’Or : Organisation d’alchimistes ayant des succursales en Cygnar, Ord et Llael. L’ordre tire une importante partie de ses revenus grâce à la vente de poudre explosive commerciale employée pour les armes à feu et les canons militaires.

Ordre de l’Illumination : Organisation alliée à l’Église de Morrow et dédiée à enquêter, chasser et arrêter ou éliminer les praticiens de la magie noire, y compris ceux pratiquant le nécromancie et l’infernalisme. Ses membres, appelés les illuminés, sont légalement habilités dans la plupart des Royaumes d’Acier à poursuivre ces affaires.

Optifex : Rang le plus bas de la prêtrise de la Convergence. Les optifex sont des ingénieurs, des mathématiciens, des techniciens et des mékaniciens rendant compte aux recenseurs.

Port Bourne : Importante ville du nord Cygnar sur le Fleuve de la langue du Dragon entre Corvis et Cinq-Doigts. Elle est célèbre pour ses écluses à vapeur par lesquelles les bateaux fluviaux peuvent traverser un important changement d’élévation du fleuve. Récemment, cette ville a été envahie par les armées khadoréennes, puis les armées cryxiennes.

Recenseur prime : Grade au sein de la Convergence pour un recenseur particulièrement expérimenté qui se voit confier la supervision d’un important projet ou chargé de superviser d’autres recenseurs.

Brèche du souffle : Maladie pernicieuse du système respiratoire ayant donné lieu à un terrible fléau durant l’Occupation Orgoth. Bien qu’elle ait été en grande partie éliminées par des remèdes alchimiques, des cas individuels de cette maladie persistent et peuvent s’avérer mortels s’ils ne sont pas traités rapidement.

Nœud de réalignement : Énorme complexe de machines de la Convergence érigé pour provoquer un changement dans les flux d’énergie géomantiques sous Caen.

Réciprocateurs : soldats mécaniques lourds se battant avec des boucliers imbriqués et des hallebardes protéiformes capables de basculer entre les modes lance défensive et hache puissante. Les réciprocateurs, les éradicateurs et les perforateurs partagent la même conception de vaisseau mécanique de base et constituent l’élite des forces de combat de la Convergence.

Réducteurs : soldats mécaniques de base de la Convergence employant des projecteurs d’essaim au combat. Bien que de courte portée, les réducteurs représentent le principal soutien de feu de l’infanterie de la Convergence.

Rhul : Nation naine du nord-est bordant le Khador, Llael et Ios. Les natifs de Rhul sont appelés rhulfolk.

Serviteurs : petites machines mécaniques spécialisée utilisées par la Convergence. Les serviteurs se déplacent en flottant, en utilisant un champ de déplacement, et leur comportement est déterminé par des instructions spécifiquement codées fournies à leurs engins de calcul.

Mortiers servipod : arme capable de tirer plusieurs charges utiles différentes de serviteurs miniaturisés.

Âme : Dans la cosmologie de Caen, chaque membre des races sensible possède une âme immortelle composée d’une essence spirituel renfermant son identité, son libre arbitre et son potentiel. On peut interagir avec les âmes et les manipuler par des pratiques occultes, un aspect de la nécromancie. Habituellement, les âmes finissent par se rendre à Urcaen après la mort, bien que les dhuniens soient plutôt réincarnés.

Skorne : Race originaire de l’Immoren oriental ayant traversé les Marches Sanglantes et le Désert de Jaspe. Issus d’une culture rude et brutalement stricte, ils semblent déterminés à conquérir les Royaumes d’Acier. L’Empire Skorne possède une armée hautement disciplinée et polyvalente employant diverses bêtes asservies pour combattre aux côtés de leurs soldats.

Syndicat des Ouvriers du Métal et de la Vapeur : Organisation de mékaniciens arcanistes, d’ingénieurs et de mékaniciens non arcanistes cygnaréens.

Steamjack : Automate mékanique à vapeur conçu dans diverses configurations et tailles, utilisé pour le travail et la guerre au sein des Royaumes d’Acier, de Cryx et de Rhul.

Glaive-tempête : épée mékanique conçue pour générer et exploiter la puissance de la foudre à la fois à distance et en mêlée. Le glaive-tempête est l’arme signature des Lames-Tempête de Cygnar.

Forges-Tempête : Individus maîtrisant la capacité de générer des orages localisés et d’invoqués des éclairs ciblés sur leurs ennemis. L’équipement signature du forge-tempête repose sur une technologie inventée à l’origine par Sebastian Nemo et est unique à Cygnar

Académie de Stratégie : La principale académie de formation militaire de Cygnar, avec des campus situés à la fois à Caspia et à Port Bourne.

Stryker, Seigneur Commandant Coleman : Un des commandant de champ de bataille et des warcasters les plus hauts gradés. Il dirige la Division Tempête.

Syntherion, Maître de Forge : Warcaster mécanique au service de la Convergence se distinguant par ses particulières compétences et sa capacité à innover de nouvelles technologies et à concevoir les complexes et grandes machines requises pour la Grande Oeuvre. On lui doit l’amélioration des moteurs de déplacement des vecteurs afin de faciliter le flottement des machines de guerre.

Thamar : L’une des jumelles, sœur de Morrow et déesse autrefois mortelle mais ayant acquis la divinité grâce à des études occultes. Également connue sous le nom de Soeur Noire, Thamar est une déesse largement méprisée mettant l’accès sur l’intérêt personnel, l’autonomisation, les actes subversifs et la liberté par rapport aux contraintes de la moralité conventionnelle.

Bois d’Épines : Grande forêt faisant à l’origine partie des territoires du Cygnar septentrional. Elle a été récemment occupée par le Khador avant d’être assailli par un grand nombre de forces cryxiennes. Elle demeure un territoire contesté et le site de nombreuses récentes batailles.

Titan : Pachyderme bipède et à quatre bras utilisé par les skorne lors des guerres.

Troll : Grande et brutale espèce possédant un langage limité et encline à une violence motivée par la faim. Ils sont largement considérés par l’humanité comme des monstres, car les trolls mangent les humains sans hésitation. Ils sont parfois appelés « trolls pur-sang » pour les différencier de leurs cousins trollkin.

Trollkin : Race robuste et intelligente vivant à la fois au sein de ses propres communautés dans les terres sauvages et dans les villes humaines. Ils détiennent une culture complexe et riche, y compris leur propre langue écrite. La plupart des trollkin vénèrent la déesse Dhunia.

Urcaen : Royaume cosmologique mystérieux étant le pendant spirituel de Caen. La plupart des dieux résident ici, et c’est également là que la plupart des âmes passent l’au-delà. Urcaen est divisé entre des domaines divins protégés et des étendues sauvages infernales parcourue par la Ver Dévoreur.

Vecteur : Automate de combat utilisé par les warcaster de la Convergence. Bien qu’ils partagent des similitudes avec les warjacks, les vecteurs n’utilisent pas de cortex, car la Convergence considère la conscience artificielle comme un blasphème. Au lieu de cela, les vecteurs possèdent un nœud d’interface permettant à un warcaster de contrôler directement toutes ses actions. Un vecteur ne peut pas fonctionner sans le contrôle direct d’un warcaster.

Warcaster : Arcaniste né avec la capacité de contrôler les steamjacks avec le pouvoir de l’esprit. Avec une formation appropriée, les warcasters deviennent des atouts militaire uniques et font partie des plus grands soldats de l’Immoren occidental, chargés de commander des dizaines de troupes et leurs propres groupes de bataille de warjacks sur le terrain. L’acquisition et le formation des warcaster est une propriété pour toute force militaire employant des warjacks.

Warjack : Steamjack très avancé et bien armée créé ou modifié pour la guerre. Certains warjacks utilisent des sources d’énergie autres que la vapeur et sont pas techniquement des steamjacks, mais sont toujours désignés comme tels par coutume.

Affaire de la Witchfire : Incident en 603 AR au cours duquel un temple de Cyriss caché près de Cyriss a été découvert et envahi par des étrangers dont Alexia Ciannor, maniant la Witchfire, une légendaire et maléfique épée. Les autorités cygnaréennes ayant enquêté sur le site ont découvert une technologie inhabituelle liée à Cyriss, notamment une censée exploiter la nécromancie.
« Modifié: 02 juillet 2023 à 19:06:45 par elric »
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« Réponse #20 le: 02 juillet 2023 à 19:07:22 »
REMERCIEMENTS

Un grand merci à R. Scott Taylor pour avoir dirigé le lancement de Skull Island eXpeditions, à Matt Wilson pour ses suggestions d’histoires, à Douglas Seacat pour avoir partagé les secrets de l’histoire, à zachary Selman Palmer et à la bande du Warp One pour les tutoriels WARMACHINE, ainsi qu’à Simon Berman, Will Burke, Aeryn Rudel, Jason Soles et toutes les personnes qui, chez Privateer Press, ont aidé à guidé cet inconnu dans les contrées sauvages des Royaumes d’Acier

Un grand merci spécial à Lindy Smith pour sa patience illimitée lors de mes exils d’écritures. Je promets de remonter maintenant.
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Roman - Convergence Sombre
« Réponse #21 le: 02 juillet 2023 à 19:09:40 »
À PROPOS DE L’AUTEUR

Dave Gross est l’auteur d’une dizaine de romans fantastiques, dont Prince of Wolves, Master of Devils, Queen of Thorns et le prochain King of Chaos. Il a également enseigné l’anglais, écrit pour des jeux vidéo et édite des magazines allant de Dragon à Star Wars Insider en passant par Amazing Stories. Sa première contribution au monde des Royaumes d’Acier fut « The Devil’s Pay », une nouvelle mettant en scène la compagnie de mercenaires Cerbères et leur premier contact avec les forces de la Convergence. Vous pouvez le retrouver sur Facebook à l’adresse https://www.facebook.com/Frabjousdave ou sur Twitter @frabjousdave.
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Re : Roman - Convergence Sombre
« Réponse #22 le: 02 juillet 2023 à 19:10:14 »
Bonne lecture  :D
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