ROYAUMES D’ACIER > Background – Histoire des Royaumes d’Acier
Roman - Instruments de Guerre
elric:
PARTIE TROIS
Les Épées jumelles de Balaash avaient été placées avec respect sur le sol de pierre devant elle, tandis que Makeda s’agenouillait pour méditer. Parfois, elle enviait les laudateurs et leur capacité à communier avec les morts exaltés, car les épées étaient silencieuses à ses oreilles. Les heures avaient passé, mais les réponses lui échappaient toujours. Si seulement elle pouvait vraiment connaître la sagesse de ses ancêtres, peut-être que le choix entre les exigences de l’honneur et le potentiel avenir de sa maison ne serait peut-être pas si difficile.
Ils étaient au sommet du Massif des Brumes et l’air de la chambre la plus haute de la plus haute tour de la forteresse semblait en permanence glacial. La respiration mesurée de Makeda laissait des nuages de vapeur dans l’air. Le soleil se lèverait bientôt, et quand il se lèverait, son armée aurait besoin d’être dirigée.
Elle entendit un bruit derrière elle, une respiration traînante et sifflante dans les escaliers. Makeda n’eut pas besoin de regarder pour savoir qu’il s’agissait de l’Aptimus Haradum. Le vieille laudatrice avait pris l’habitude de venir la voir. « Archdomina Makeda ? » appela-t-elle.
« Ce n’est pas mon titre, Haradum ».
« Vos guerriers semblent penser que c’est le cas ».
Makeda fixa ses épées. « Ils croient que je suis plus que je ne le suis ».
Haradum souffla et se dirigea vers la chambre. « Il y a tellement d’escaliers et il fait si froid ici. Cet endroit à dû être construits par des nihilateurs désireux de souffrir. J’ai de la chance que notre jeune dakar avec l’écorcheur m’ait permis de passer. Je crois qu’il s’est désigner pour être votre garde personnelle ».
« Urkesh ? » demanda Makeda. Elle ne savait pas que le Venator l’avait suivie.
« Oui, oui. Il prend le dernier ordre du Primus Zabalam très au sérieux. J’ai d’ailleurs récupéré l’âme de Zabalam. Il a tué vingt guerriers avant de se prendre une lance dans la gorge ». Elle tapota une pierre brillante enchaînée à son tablier. « Il fera un excellent compagnon vénéré pour Vaactash ».
Makeda fut surprise par la soudaine oppression de sa poitrine. Elle dissimula cette réaction physique et hocha la tête en signe d’approbation. « C’est un choix judicieux ».
« Quant au jeune Venator, après que vous ayez été empoisonnée, il a perdu le contrôle du ferox. Les bêtes rusées n’ont aucune patience envers les maîtres non entraînés. Il vous a porté sur son dos pendants des kilomètres jusqu’à atteindre votre decurium. Il ne vous a jamais quitté pendant tout le temps où vous étiez rongée par la fièvre.
« Je n’étais pas au courant ». L’engagement d’Urkesh envers sont devoir était louable. Peut-être était-il possible d’honorer l’hoksune sans regarder les yeux d’un guerrier quand on le tue.
« Qu’est-ce qui vous préoccupe, Makeda ? »
« J’ai une décision à prendre, mais le code ne m’apporte pas de clarté sur cette question. Je n’aime pas être incertaine ».
« Vous avez toujours eu le sens de la clarté. Comme le disait Vaactash, quand un titan te poursuit, ne tergiverse pas, choisis une direction et cours ! »
Cela ne ressemblait pas du tout à ce que son grand-père aurait dit. « Je voudrais te demander une faveur, Aptimus ».
« Je suis conscient de ce que vous cherchez et j’ai déjà une réponse pour vous. Pendant que vous luttiez contre la fièvre, j’ai tenté de communiquer avec l’essence de l’esprit de votre grand-père au sein de vos épées. Une telle tâche est pénible et difficile, et parfois nos ancêtres exaltés ne daignent pas répondre. Parfois, ils savent que les vivants doivent chercher la sagesse par eux-mêmes. Il n’y en qu’une brève communication ».
« Qu’a-t-il dit ? »
« Le véritable héritier de la Maison Balaash a déjà gagné ».
Makeda ne fut pas surprise. Ce n’était pas le genre de Vaactash d’offrir une issue facile. « Akkad est l’aîné, c’est donc son droit légitime de régner ». Cependant, si un héritier est jugé inapte, et je crois que ses meurtres déshonorants et lâches... »
« N’oubliez pas le blasphème ! »
« Bien sûr ». Makeda réprima un petit sourire. « Cela aussi. Ces choses prouvent qu’il est indigne de diriger la Maison Balaash. C’est donc à moi de lancer un défi. Il est de mon devoir de le vaincre en combat singulier et d’assumer le rôle d’archdomina ».
« En supposant bien sûr que vous puissiez vaincre le meilleur guerrier de sa génération en duel, mais cela n’a plus d’importance maintenant, n’est-cepas ? »
« Akkad ignora mon défi et me fera tuer. Quelqu’un d’aussi déshonorant ne risquera pas son trône. Akkad m’a déclaré paria. Officiellement, mon statut est inférieur à celui d’un esclave ».
« La plupart des esclaves n’ont pas leur propre armée ».
« Oui. Et si je fais marcher cette armée vers le sud, quelque part dans les plaines au nord de Halaak, nous affronterons le reste de la Maison Balaash. Des milliers et des milliers de personnes mourront ».
« Ce sera glorieux ». Haradum brandit l’un de ses poings osseux en l’air. « À la guerre ! À la guerre ! Le sang coulera à flots ! »
Makeda soupira. « Le problème d’une guerre civile, c’est que quel que soit le vainqueur, la Maison Balaash perd. Le vainqueur n’a aucune importance. Nous régnerons sur une maison affaiblie et prête à être conquise par nos voisins. La Maison Balaash a trop d’ennemis pour que nous puissions détruire notre armées et espérer survivre ».
« Oui, oui ». Haradum hocha la tête. « Peut-être devriez-vous accepter votre titre de paria et errer dans les déserts pour le reste de vos jours. J’ai entendu dire que l’Abime est tout à fait fascinant à voir ». Le rire d’Haradum résonna telle des os secoués dans un sac en cuir sec.
« Mon sort m’importe pas, Aptimus, mais seulement celui de ma maison. Est-il préférable qu’un démon blasphémateur règne plutôt que je déclenche une guerre qui mettra fin à la Maison Balaash ? Ma maison va-t-elle pourrir sous le règne d’un archdominar déshonorant ? J’appartiens à la caste des guerriers. Je dois me battre pour le bien de ma maison ».
« C’est pour cela que vous vous battez ? »
Makeda marqua une pause. C’était une question simple avec une réponse compliquée Pourquoi se battait-elle ? Pourquoi les skorne devraient-ils se battre ? Elle repensa au moment où elle avait compris le raisonnement derrière cette question, dans une salle remplie d’ancêtres silencieux…
Et puis Makeda eu sa réponse. Merci, Grand-père.
« Sais-tu quel est le mot le plus grossier de tous, Haradum ? »
« Sûrement quelque chose concernant les rhinodons. Ce sont des choses odieuses avec des habitudes de reproduction dégoûtantes ! »
« Le mot le plus grossier est paix ». Makeda s’empara de ses épées et se leva. « Viens. Je dois préparer les guerriers. Nous marchons ».
La vieille laudatrice poussa un cri de joie. « Beaucoup seront exaltés, j’en suis sûr ! » Haradum gloussa et tapota l’une des nombreuses pierres sacrées vides qu’elle portait comme des bijoux, sachant qu’elle serait bientôt remplie. « À la guerre ! À la guerre ! »
* * *
Durant le voyage vers le sud, le corps de Makeda guérit, mais son esprit était en ébullition. La nuit, le sommeil ne venait pas, et quand il venir, il apportait d’inquiétants rêves d’ancêtres désapprobateurs et de la Maison Balaash en flammes.
Sa cohorte s’agrandissait. De nouveaux guerriers la rejoignaient de jour en jour. Des simples hestatiens des plaines portant des armures cousues à partir de peaux de titans, des Cataphractaires bardés d’acier de la taille des gardiens ancestraux, des nihilateurs avec des crochets de douleurs barbelés enfoncés dans leur chair, des Venators armés de frondes et de fioles remplies d’acide corrosif, de riches et puissants tyrans possédant des écuries de warbeasts.
Des vétérans s’agenouillaient devant elle. De grands chefs lui présentaient leurs épées ou leur mortitheurgie et juraient de se battre en son nom. Elle formait de nouveaux datha et taberna, promouvait des guerriers pour les diriger, donnait des ordres de bataille et veillait à leurs besoins logistiques. Ils se déplaçaient rapidement et avec peu de moyens, se contentant de leur endurance innée plutôt que de rations suffisantes. Le jour, Makeda apprenait à équilibrer la politiques, les querelles et les petites ambitions des guerriers en compétition, et la nuit, elle rêvait de guerre.
Les guerriers venaient pour diverses raisons. Certains par loyauté envers Telkesh, ou par croyance au code, ou par dégoût du déshonneur de perdre un archdominar à cause d’un poison, ou de vassaux ayant décidé de soutenir un héritier plutôt qu’un autre, d’autres qui souhaitaient simplement une bataille digne de leurs compétences. Mais quelle que soit la raison, ils continuaient à se joindre, et plus ils se dirigeaient vers le sud, plus son armée devenait forte.
Une semaine après avoir quitté les Brumes, son armée était devenue suffisamment nombreuse pour constituer une réelle menace pour les forces d’Akkad. Elle estimait que près d’un quart du sabaoth total de la maison Balaash était son commandement. Une armée si nombreuse, en fait, que si elle devait s’avouer vaincue, la bataille serait suffisamment importante pour détruire toute l’armée de la Maison Balaash.
Pour l’une de seules fois de sa vie, Makeda comprit ce qu’était la peur.
Elle ne craignait pas pour elle-même. Si elle était prise en défaut, qu’elle soit jetée dans le Néant avec le reste des échecs. Cela n’avait pas d’importance. Makeda craignait pour l’avenir de sa maison.
Ancêtres si je dois être vaincue, que ce soit rapidement, afin que ma maison soit épargnée.
Chaque nuit, elle consultait ses officiers et écoutait les tacticiens élaborer leurs plans. Trop de ces projets se soldaient par un massacre qui aurait conduit à la destruction de sa maison. Elle s’entretint avec chacun de officiers individuellement, cherchant des idées qui lui permettraient d’accomplir sa mission tout en laissant la grande armée de Balaash relativement intacte.
Pourtant, ce ne fut pas l’un des puissants chefs de guerre qui proposa une solution possible à son dilemme.
Ce fut un esclave.
* * *
« Je ne vois pas la bannière personnelle d’Akkad parmi la horde », déclara Urkesh en déplaçant son regard d’un côté à l’autre, cherchant soigneusement des cibles. « Il n’a pas pris la peine de venir en personne ».
Le Venator s’était avéré avoir la vision la plus perçante de tous ses officiers, alors Makeda était encline à le croire. « Je ne devrais pas être surprise ». Il lui était difficile de ne pas laisser transparaître le dégoût dans sa voix. « Mais je suis déçu ».
La brume matinale s’était levée du lac et un faible brouillard planait sur les plaines. Makeda avait passé la majeure partie de sa vie dans cette région. Elle le savait bien. D’ici quelques heures, le soleil se lèverait suffisamment pour percer le brouillard, mais d’ici là, l’air serait immobile. À l’est, une mer infinie de rouge et d’or traversait la grisaille. La majeure partie de la grande armée de la Maison Balaash était déployée devant elle, fortes de millier d’hommes. À quelques kilomètres derrière cette armée, elle pouvait voir la Maison Balaash en personne, autrefois sa maison et maintenant son objectif. Derrière elle se trouvait une plus petite armée composée de guerriers croyant que l’honneur signifiait quelque chose. Au nord s’étendait la longue étendue bleu cristal du Lac Mirketh. Au sud, des plaines ouvertes s’étendaient ur des kilomètres avant d’atteindre la grande ville d’Halaak.
C’était un endroit idéal pour une guerre civile.
Makeda et Urkesh s’étaient arrêté au sommet d’une petite colline pour observer l’opposition. Le reste de son était-major gravissait la colline pour tenir un conseil avant le début de la bataille. Il lui avait fallu un mois pour se déplacer vers le sud depuis le Massifs des Brumes. Pendant ce temps, ils avaient rencontrés quelques petites cohortes de loyalistes à Akkad, mais n’avaient pas eu à combattre sérieusement. À en juger par la grande force qui les attendait, cela était sur le point de changer.
Cela n’avait pas d’importance. Makeda avait considéré ces officiers et les avait jugés dignes. Les guerriers de la Maison Balaash qui croyaient au hoksune et aux traditions de leurs ancêtres avaient afflué versa sa bannière. Malgré une infériorité numérique de trois contre un, la victoire lui appartiendrait. La véritable question était de savoir si la Maison Balaash survivrait longtemps après le massacre nécessaire pour remporter une telle victoire.
La potentielle chute de sa maison l’avait empêchée de dormir chaque nuit pendant le voyage. « Je le craignait. J’avais espéré qu’il se montrerait. Maudit soit Akkad. Cela complique les choses, Urkesh ».
« Je comprends ».
« Vous comprenez ? » Makeda jeta un coup d’oeil à son subordonné. Le Venaor l’avait à peine quittée depuis le début de leur marche. « Vous supposez beaucoup, Dakar. Je sais ce que je dois faire, mais pour réussir, je crains de devoir me comporter de manière aussi déshonorante que mon frère ».
« Un Vénator passe tellement de temps à regarder des cibles au loin qu’il lui arrive souvent de ne pas se concentrer sur ce qui est proche ». Urkesh l’étudia un instant. « Je sais ce qui vous contrarie. Le fardeau se lit sur votre visage, Archdomina ».
« Ce titre n’est pas encore mien ».
« Il ne m’appartient pas de vous contredire, mais si c’était le cas, je dirais que vous avez tord. Vous n’avez rien à voir avec votre frère. Il brûlerait votre maison pour la gouverner, mais vous vous suicideriez pour la sauver. Cette armée vous suit parce que vous incarner le code de l’hoksune. Vous êtes la véritable héritière de la Maison Balaash, bien plus que votre frère ne pourrait l’espèrer, et ces guerriers le savent ».
Sa caste n’affichait pas ouvertement ses émotions, alors Makeda fit un petit signe de tête respectueux au Venator. « Ils me suivent parce qu’ils respectent le code. Alors pourquoi êtes-vous ici, Urkesh ? »
Il haussa les épaules. « Le code a différentes significations selon les guerriers. Ce n’est pas parce que je ne suis pas doué que je n’y crois pas ».
« Vous êtes plus sage que vous en avez l’air ».
« Merci, Archdomina ». Urkesh retourna surveiller l’armée adverse. « Où te caches-tu Une Oreille ? » Urkesh la regarda et sourit. « Je ne pense pas que cela vous dérange que je l’appelle ainsi maintenant ».
Makeda soupira. « Ne me tentez pas. Vous décapitez pourrait encore remonter le moral ».
L’incorrigible Venator gloussa. Les autres officiers les ayant rejoints, Urkesh cacha un léger sourire par une subtile toux. « Puisque Akkad dit à tout le monde que notre armée n’est qu’une rébellion mineure, il a apparemment décidé que nous ne méritons pas son attention. Akkad ne nous gratifie pas de sa présence ».
Ses officiers observèrent la grande horde qui les attendait. « Mener depuis l’arrière ? Ce n’est pas ainsi qu’Akkad a été éduqué », murmura le Primus Tushhan des Cataphractes. « J’ai servi Telkesh et Vactaash avant lui. Ils n’auraient jamais fait une chose aussi lâche ».
L’Aptimus Haradum avait grimpé la colline avec les officiers. « Pas lâche, rusé », ajouta-t-elle. « Akkad est un homme rué. Il sait que sa sœur prendra la voie le plus direct et le plus honorable. Son absence est le choix politique le plus opportun ». Parfois, Makeda soupçonnait que la vieille laudatrice n’était pas aussi folle qu’elle voulait que tout le monde le pense, mais Haradum se mit à glousser de joie, levant tout doute. « La Maison Balaash sera vidée de son sang avant que vous ne le fassiez sortir de sa coquille. Les laudateurs se seront rassemblés de partout dans le pays ! Tant de gens vont mourir ! Tout le monde va mourir ! Ce sera glorieux ! »
Makeda ignora la laudatrice folle et s’adressa à ses officiers. « Je ne peux pas défier Akkad s’il n’est pas présent. S’il était ici, il devrait accepter et risquer une éventuelle défaite, ou refuser et être déshonoré. J’espérais qu’il aurait assez d’honneur pour venir m’affronter ».
Le jeune et gigantesque Cataphracte de la maison vassale Kophar eut un rire profond et chaleureux. « Faîtes attention à ce que vous souhaitez. Je me suis entraîné contre Akkad. C’est un puissant guerrier, le meilleur de notre génération. Je ne veux pas remettre en question vos compétences avec les lames et ne pas vous offenser, mais sachez qu’Akkad est l’un des plus grands combattants que j’ai jamais vu ».
Tous les officiers ayant combattu aux côtés d’Akkad acquiescèrent solennellement. Même ses guerriers les plus loyaux comprenaient que l’honneur seul ne lui permettrait pas de survivre à ce duel mais ils la suivaient quand même.
« Non pas que je n’apprécierais pas de vous voir vous battre en duel, mais je ne suis pas venu d’Halaak pour repartir sans une véritable bataille ». Seul un petit contingent de volontiers de la Maison Kophar avait rejoint ses forces, mais ils étaient réputés pour leur taille, férocité et force.
« Ne vous inquiétez pas, Premier Né Xerxis. Vous aurez votre combat, mais il vaut mieux verser mon propre sang que de laisser notre maison sans armée pour la défendre. J’ai l’intention d’en finir rapidement ». Le moment était venu de faire part de son plan. Il serait controversé, mais il était nécessaire. « Dites-moi, noble cataphracte. Votre maison parle-t-elle encore de la façon dont mon grand-père vous a conquis ? »
Xerxis fronça les sourcils, n’aimant pas avoir à admettre que sa famille avait déjà été battue. « Bien sûr qui oui. Chacun d’entre nous étudie les batailles dans les moindres détails ». Il croisa ses épais bras. « Il n’y a pas de déshonneur à perdre contre le plus grand tacticien de tous les temps ».
« Bien sûr que non. Lorsque Vaactash est parti en guerre contre la Mason Kophar, vos guerriers l’ont impressionné, à tel point qu’il a décidé que c’était du gâchis de les tuer. Je me souviens qu’il m’a raconté l’histoire : pourquoi tuer ces guerriers qui pourraient si bien se battre en mon nom ? Vaactash a donc concentré ses forces sur votre dominar, l’a vaincu et a ajouté les fiers Cataphractes de Kophar à sa propre armée, nous renforçant tous ».
Cela sembla apaiser l’héritier de Kophar. Le reste de ses officiers hochèrent la tête. « Que proposez-vous alors ? » demanda Xerxis.
« Ce que Vaactash a fait à la Maison Kophar fut d’une grande sagesse. Je ne veux pas que la Maison Balaash soit détruite. Je ne satisferai pas mon honneur pour voir la Maison Muzkaar ou Telarr s’asseoir sur notre trône d’ici un an. Comme Vaactash l’a dit, pourquoi tuer ceux qui seraient capables de se battre avant tant d’habilité en mon nom ? Oui, vous combattrez ici aujourd’hui, mais recherchez rapidement votre exaltation, car vous ne combattrez que le temps nécessaire pour que j’atteigne Akkad ».
« Il y une très grande armée se tenant entre vous deux », fit remarquer Tushhan.
« En effet, mais Haradum a dit la vérité. Akkad s’attendra de moi que je fasse ce qui est honorable et direct. Il sait que l’honneur exige ma place ici, à la tête de cette cohorte. Pourtant, je me souviens des leçons de mon maître d’épée. Montrez une larme à votre ennemi et tuez-le avec l’autre. Makeda regarda vers les eaux du Lac Mirketh. « Aujourd’hui, vous serez la première épée. Je serai la seconde ».
* * *
elric:
Alors que la bataille de la Maison Balaash débutait, des centaines d’enthousiastes laudateurs regardaient la scène, cherchant ceux qui méritaient d’être exaltés.
Tous les vétérans présents sur le terrain savaient qu’au moment où le soleil atteindrait le milieu du ciel, des milliers de guerriers de la Maison Baalash seraient morts.
Les catapultes des Venators lançaient des boules bourrés d’explosifs et d’éclats d’acier dans les airs se précipiter dans les rangs adverses. Le gémissements mécanique de millions d’aiguilles remplissait les plaines tandis que des milliers d’écorcheurs tiraient simultanément. Le bêtes mugissaient et hurlaient, poussées à la frénésie par les dresseurs, avant d’être lâchées sur les voies de la destruction.
Et malgré ce grand conflit, l’armée de Makeda continuaiet de se battre, ignorant que son chef n’était pas là.
* * *
Si seulement je pouvais combiner ton adhésion à l’hoksune avec le pragmatisme ambitieux de ton frère, alors que la Maison Balaash serait inarrêtable. L’esprit est ébranlé par les possibilités.
Les paroles de Vaactash lui apportaient de l’espoir. La main de Makeda reposait sur la poignée de l’une des Épées de Balaash. Si la victoire l’obligeait à être pragmatique, elle le ferait, même si elle cela lui faisait mal. Elle savait que son grand-père veillait sur elle, mais elle ne pouvait qu’espérer qu’il approuvait ses décisions.
L’esclave Kutsheth maniaient les rames et la petite barque progressait régulièrement le long des rives du Lac Mirketh. Le brouillard matinal ne s’était pas encore dissipé et offrait encore une certaine couverture.
Makeda ne pouvait pas voir la bataille débuter, mais elle pouvait l’entendre. Le choc des épées et des lances, les gémissements des écorcheurs, le bruits sourd des catapultes, les cris alors que l’acide mangeait la chair et le tonnerre lorsque les warbeasts s’affrontaient. C’était le bruit de deux forces se testant mutuellement. Bientôt la mêlée deviendrait générale. Son armée se battrait et mourrait sans elle pour la diriger. Makeda maudit le destin et supplia ses ancêtres de lui pardonner son manquement au devoir.
Elle portait une grossière cape en poils tressés, miteuse et sale. Ses vêtements d’esclave dissimulaient son armure. Sa bannière, portant le noble glyphe de la Maison Balaash, avait été laissée en plan avec l’armée qu’elle avait abandonnée. Ce n’était pas l’indignité de tout cela qui l’a dérangeait, mais le fait qu’on lui volait sa chance de mener ses guerriers dans de glorieux combats. Peut-être que si elle avait de la chance, l’une des grandes bêtes sous-marines du Lac Mirketh rendrait service à tout le monde, émergerait des profondeurs et la dévorait pour cacher le déshonneur.
Makeda n’avait jamais vraiment détesté Akkad auparavant. Elle avait simplement fait son devoir, comme le voulait l’honneur. Elle était de la caste des guerriers et vivant pour apporter la gloire à sa maison. Cependant, maintenant que la grande bataille débutait sans elle, Makeda comprenait ce qu’était la haine. Elle méprisait Akkasd.
Mais elle le plaignait aussi. À quel point une vie serait-elle vide sans hoksune pour la combler ?
« Nous y sommes presque », dit Kuthsheth « Les quais ne sont pas- » grimaça-t-il alors qu’une passait au-dessus de sa tête. Le massif battement des ailes en cuir secoua la petite embarcation avec des rafales de vent, puis l’Archidon s’éloignat. La warbeast volante n’avait prêté aucune attention à leur bateau. Il avait été convoqué au combat par un puissant mortitheurge. Il rugit et piqua, plongeant hors de vue derrière les dunes le long du rivage.
Bien sûr. Les plus capables se retrouveraient dans la bataille. Aucun guerrier compétent ne se porterait volontaire pour garder un quai lorsqu’une telle opportunité d’exaltation se présenterait. Au pire, ils seraient confronté à des hestatiens, guère plus que des milices. « Le problème sera la garde personnelle d’Akkad.Ce sont tous des vétérans cataphractes ».
« Et aussi les coureurs de sang qui rôdent dans les couloirs », dit Kuthsheth, et il parut surpris lorsque Makeda ne parut pas comprendre de quoi il parlait. « Le noble Telkesh en a gardé quelques-uns à son service pour surveiller les tentatives d’assassinat contre ses héritiers. Il rôdent autour de la maison, ne répondant que Tourmenteur Abaish ».
« Je n’étais pas au courant de leur existence ».
« C’est parce qu’ils sont très doués pour rôder... »
Makeda avait appris qu’il y avait beaucoup de choses qu’elle ignorait sur le fonctionnement interne de sa maison. Il y avait un monde sous la surface, peuplé d’ouvriers, d’esclaves et de serviteurs, des membres des castes inférieures qu’elle n’avait jamais pris la peine de remarquer. Les guerriers et les chefs d’une grande maison ne souhaitait pas voir leurs inférieurs toute la journée, et ils demeuraient donc cachés pendant accomplissaient leur mission.
Kuthsheth peinait contre les rames mais il faisait de son mieux pour se ressaisir. « Une fois que je vous aurez introduit dans le donjon central, je crois que je pourrai distraire les coureurs de sang. Ils ne prêtent aucune attention aux esclaves domestiques. Je les ai entendu parler de ce qu’ils perçoivent comme des faiblesses. Une fois que vous serez dans les tunnels de serviteurs, je provoquerai une perturbation dans le laboratoire d’Abaish. Cela devrait attirer les coureurs de sang comme un papillon nocturne vers une flamme ».
« Que comptez-vous faire ? »
« Faire beaucoup de flammes ».
« Attirer l’attention des coureurs de sang, c’est mourir. Pourquoi faites-vous cela ? »
« Parce qu’autrefois j’étais un guerrier – un épéiste Prétorien – bien avant la prise de mon village. Comme nous en avons l’habitude, j’ai perdu ma caste et j’ai été placé parmi les esclaves de la Maison Balaash. Parce que Telkesh a été un maître honorable, mes enfants auront la chance de devenir des guerriers. Si ce n’est pas eux, alors leurs enfants, ou les enfants de leur enfants, auront une chance d’atteindre l’exaltation. C’est la voie ».
C’est cet esclave qui lui avait soumis cette idée d’espionnage pendant leur marche vers le sud. Il l’avait entendue parler avec ses officiers et avait ensuite abordé le sujet de ce passage peu connu à travers la grande forteresse qu’était la Maison Balaash. Au début, l’impertinence de Kuthsheth l’avait agacée, mais plus elle y avait réfléchit, plus elle y avait vu les possibilités. Si Akkad essayait d’éviter leur duel, alors elle amènerait le duel à Akkad.
Une explosion retentit au loin. Makeda se retourna pour voir une boule de feu monter dans le ciel. La bataille était engagée.
« Nous y sommes presque. Ne vous inquiétez pas, Archdomina ».
Makeda ne corrigea pas l’esclave.
* * *
Le dernier guerrier mourant tomba dans le Lac Mirketh avec fracas. L’eau se teinta de rouge autour de lui, puis il disparut de la vue. Makeda abaissa les Épées de Balaash et les fit disparaître sous le manteau de l’esclave. Les quais étaient dégagés. Elle avait éliminé tous les gardes avant que l’alarme puisse être donnée. « Viens, Kuthsheth. Montrez-moi les tunnels ».
L’esclave finit de rouler le dernier cadavre dans le lac, avant de se précipiter devant elle, ses sandales claquant contre le bois usé par les intempéries. Ils passèrent devant des barils de poisson salé et des sacs de grain. Depuis le temps qu’il vivait ici, Makeda n’avait jamais vu cette partie de sa grande maison. Kuthsheth ouvrit une porte et la conduisit à l’intérieur.
Il y avait là quelques esclaves qui travaillaient, coupaient du poisson avec des hachoirs, ignorant superbement qu’ils étaient envahis. Qu’importait à un esclave d’être envahi ? Le travail se poursuivrait quel que soit leur maître demain.
Kuthsheth savait où se rendre et elle le suivit en gardant la tête basse et le visage couvert. Il prit une lanterne sur le mur pour éclairer leur chemin. Ils montèrent un escalier, descendirent un long tunnel, puis montèrent un autre escalier circulaire. Kuthsheth lui fit traverser une multitude de passages et d’alcôves. La grande maison s’était agrandi depuis vingt générations, jusqu’à ce que l’intérieur devienne un dédale qui confondrait tout envahisseur, mais son guide connaissait bien ces passages. La pierre autour d’elle commença à lui paraître familière et confortable. L’huile de la lanterne sentait la maison.
Ils pénétrèrent dans un hall que Makeda connaissait. Elle avait regardé depuis ces fenêtres, admiré ces œuvre d’art. Ses chambres n’étaient pas loin. C’était une sensation étrange que d’être un envahisseur de sa main. « Nous sommes presque arrivés ». Kuthsheth tourna à un coin et disparut de la vue.
« Toi, esclave ! Où vas-tu ? » demanda une voix. « N’as-tu pas écouté ton surveillant ? »
« Pardonnez-moi, Prétorien. Je ne voulais pas- »
« Silence ! » On entendit le bruit d’un gantelet frappant la chair. « Cette zone est interdite d’accès pendant que le conseil se réunit ».
Makeda passa le coin. Un épéiste se tenait au-dessus de Kuthsheth à terre. Il leva les yeux vers
Makeda et grogna. « Vous, les esclaves, vous recevrez le fouet pour- » puis sa tête rebondit dans le couloir. Makeda eut le temps d’essuyer son épée avec la cape d’esclave avant que le corps ne se rendent compte qu’il était mort et ne tombe, déversant son sang sur le sol poli. Elle fronça les sourcils. Tuer un honorable Prétorien était un tel gâchis…
Kuthsheth se leva, frottant le bleu qui s’étendait sur sa joue. « Merci, Archdomina ». Il montra une tapisserie à proximité détaillant la vie de Vuxoris. « Derrière se trouve un passage qui vous mènera à la salle du conseil. S’il vous plaît, accordez-moi quelques minutes pour bouter le feu au laboratoire d’Abaish, sinon vous rencontrerez sûrement des coureurs de sang en chemin ».
« Un instant, Kuthsheth. Si vous devez mourir pour moi, alors vous devez le faire en tant que membre de la caste dans laquelle vous êtes né. Le Prétorien décapité saignait sur ses bottes. Makeda se baissa et ramassa les épées du guerrier mort. Elle les présenta à l’esclave, poignée en avant. « Par la présente, je vous proclame membre de la caste des guerriers de la Maison Balaash. Voici tes épées, Prétorien ».
« Ma dame, je… je… » Il avait les yeux écarquillés, la bouche ouverte.
« Maniez-les en mon nom ».
Kuthsheth s’empara des épées les mains tremblantes. « Je le ferai ». Désormais armée, Kuthsheth se déplaçait tel un skorne transformé. Avec une détermination renouvelée, il souleva rapidement la tapisserie, révélant le passage. « Il y a une alcôve au premier coin. Vous devriez pourvoir voir quand les Coureurs de sang partiront, mais ils ne devraient pas vous voir. Continuez ensuite tout droit, montez trois niveaux d’escaliers et vous arriverez près de la salle du conseil ».
Makeda avait passé de nombreuses heures dans la salle du conseil, observant et apprenant comment son grand-père, puis son père, avaient gouverné leur maison. Ce serait l’endroit idéal pour affronter Akkad.
« Je suis l’esclave de votre famille depuis deux générations. Je sais que l’âme de Vaactash vous favorise. Kuthsheth, encore sous le choc de la générosité de Makeda, s’inclina avec humilité. « Puisse-t-il guider votre acier ».
Makeda jeta le manteau d’esclave et entra dans le passage.
* * *
Il y avait six gardes dans le hall menant à la salle du conseil, mais cela n’avait pas d’importance. Le dernier d’entre eux s’était écrasé contre les doubles portes de la salle du conseil et dévalé les escaliers dans un bruit sourd et sanglant.
Les dirigeants de la Maison Balaash se levèrent d’un bond et saisirent leurs armes. Akkad se tenait devant la grande fenêtre donnant sur l’ouest, observant la bataille au loin. Il se retourna pour voir le garde déverser le reste de sa vie sur les escaliers de marbres. « Qu’est-ce que cela veut dire ? »
Makeda s’arrêta sur le seuil et examina la salle du conseil. La pièce lui avait toujours rappelé l’arène, sauf que ce sol en contrebas était destiné à être occupé par les dirigeants de la maison plutôt que par les gladiateurs, et les bancs de pierre étaient occupés par des personnes qui adressaient des requêtes au conseil plutôt que par des spectateurs assoiffés de sang.
Une trentaine de personnes étaient présente, des chefs de la Maison Balaash et de ses maisons vassales, ainsi que des représentants d’autres castes, comme le laudateur Shuruppak, le misérable qui avait renié l’exaltation à son père et bien sûr, Abaish, qui représentait les doloristes, puis de nombreux scribes et érudits. Toutes les personnes présentent poussèrent des jurons ou des soupirs. La garde personnelle d’Akkad abaissa ses lances et se précipita en avant, formant une masse blindée bruyante, pour se placer entre leur seigneur et la menace.
Makeda se tourna lentement, regardant toutes les personnes présentes dans les yeux. Beaucoup se dérobèrent et détournèrent le regard, d’autres le croisèrent, sachant que le moment était de venu de faire les comptes. Ceux-là étaient déchirés entre l’honneur et le devoir. Ils conservaient une partie de son respect. Excellent. Elle avait besoin de témoins. Elles tuerait tous les autres plus tard, et elle nota soigneusement qui tombait dans chaque camp.
« Je suis Makeda de la Maison Balaash ». Elle garda une voix froide et neutre. « Seconde Née de Telkesh assassiné, petite-fille du puissant Vaactash, et je suis venu reprendre ce qui m’appartient ».
Akkad sembla sans voix, mais le Tourmenteur Abaish, assis à sa gauche, se leva. « Comment oses-tu entrer dans cette maison ? Tu es une paria, une criminelle ! Tu as été exilée ! »
« Ainsi donc, le serviteur chuchotant retrouve sa voix ? Ne t’inquiète pas, doloriste. Je t’aurai », déclara Makeda. Abaish laissa tomber se épaule et baissa les yeux tout en essayant de se cacher derrière son frère. « Alors, Akkad, pouquoi prendre la peine de porter ton armure si tu es trop lâche pour diriger ton armée ? »
Les lèvres de son frère se retroussèrent en un rictus. « Je n’ai peur de personne ».
« Tu devrais être... »
« Tuez le traître ! » cria Abaish. « Tuez-la ! »
La garde d’élite de Cataphracte d’Akkad hésita. L’ordre n’était pas venu de leur archdominar, et Makeda lui en fut reconnaissant. Elle ne serait pas capable de combattre un datha entier de Cataphracte. « Seul un lâche enverrait ses guerriers faire quelque chose qu’il n’a pas eu le courage de faire lui-même ». Elle pointa les Épées de Balaash vers le coeur d’Akkad. « Akkad a assassiné l’Archdominar Telkesh avec du poison, le privant ainsi de la mort d’un guerrier digne de ce nom. Akkad est un lâche et un usurpateur. Son comportement déshonorant a fait honte à la Maison Balaash. Shuruppak, de la caste des laudateurs, est un hérétique, refusant à Telkesh assassiné son exaltation légitime afin de cacher les crimes d’Akkad ».
« Mensonges ! » Abaish était désespéré. Même si Makeda devait être tuée, les mots avaient été prononcés, l’accusation portée, et elle ne pourrait jamais être retirée. « Finis les mensonges ».
« Cherchez dans vos coeurs et sachez que je dis la vérité ». Makeda observa la foule en descendant les marches. « Vous êtes les chef de la Maison Balaash. Je suis dégoûtée de voir que les quelques honorables d’entre vous tolèrent cette ordure parmi vous. Voudriez-vous qu’un lâche prenne place dans notre Salles des Ancêtres ?
D’autres regards se détournèrent. Makeda se promit que ces derniers pleureraient d’amères et repentantes larmes avant la fin de cette journée.
Akkad se glissa entre ses cataphractes, les repoussant brutalement. « Vous osez menacer l’archdominar avec les lames de sa familles ? » L’un des ses serviteurs s’avança et présenta à l’archdominar sa lance de guerre personnelle. Il s’agissait d’une puissante arme qui portait également des parcelles des âmes de leurs ancêtres, et sa lame brillait d’une lumière pâle. « Je ne tolérerai pas cette insolence. Rends les épées de ma famille et je te ferai exécuter sans douleur. Résiste et tu souffriras... »
Makeda rit. « Tu penses me menacer de douleur, mon frère ? Je connais la douleur ».
« Tu ne sais rien ! » souffla Akkad.
« J’ai survécu au même poison que tu as utilisé pour tuer Père. Alors dois-moi ce que je ne sais pas, frère, parce que j’aimerais comprendre ta trahison avant de t’envoyer dans le Néant ».
« Tu me menaces ? Pendant une demi-génération, je me suis battu pour Vaactash. J’ai gagné bataille après bataille en son nom. J’ai écrasé nos ennemis et je les ai chassé devant moi J’ai incendiés des villes et me suis emparé de centaines d’esclaves. Pourtant, ils ne m’ont jamais écouté. Pendant un an, je me suis battu pour mon père, mais il t’a préféré. J’étais héritier ! Moi ! Tu es une enfante. Tu joues à la guerre. Tu parles de leçons qui n’ont plus d’importance et d’histoires de héros morts, mais ce ont pas tes paroles. Tu ne les as pas méritées ! Tu es faible, pathétique, minuscule ! »
« Mon seigneur ! N’en dites pas plus, s’il vous plaît » s’écria Abaish.
Elle continua à descendre lentement les escaliers jusqu’à ce qu’elle atteigne le sol en contrebas. « C’est tout ? Parce que pendant que tu parle, notre armée entre-tue. Pense à l’avenir de notre maison ».
« Tu ne comprends pas que ça n’a pas d’importance. Tout comme Telkesh, tu manques de vision ».
« Ça suffit », ordonna Makeda. La salle du conseil devint soudainement mortellement silencieuse. « Elle ordonna aux Cataphractes de s’écarter, ce qu’ils firent.
Désormais, il n’y avait plus que le frère et la sœur, rien d’autre entre eux que deux philosophies qui ne pourraient jamais être réconciliées Le glyphe de la Maison Balaash avait été profondément gravé dans le marbre sous leurs pieds. Akkad se tenait au sommet. Makeda se tenait à la base.
« Tu parles de nouvelles voies dangereuses. Elles ne sont pas les nôtres. Démontre ta conviction, Akkad. Je te défie dans un combat singulier ».
« À mort ». Akkad souleva la lance de guerre et la fit tourner sans effort. « Viens, ma sœur. Finissons-en ».
Ils se rencontrèrent au centre du glyphe.
La lance de guerre sifflait dans les airs. Makeda la bloqua d’un coup d’épée. L’impact projeta de l’électricité dans ses articulations. Elle frappa avec l’autre épée, mais Akkad tournoya et l’écarta avec la hampe. Des points de lumière, telle des grains de poussières, flottaient alors que les deux armes magiques s’entrechoquaient.
Akkad se déplaçait à une vitesse effrayante, il était plus grand, plus fort, et Makeda esquiva sur le côté alors que la lance de guerre arrachait un morceau de pierre du sol. Il s’élança, poignardant, et Makeda roula sur le côté au dernier instant. La lance transperça la poitrine d’un scribe. Akkad souleva le travailleur hurlant et jeta de la lame. Les membres des castes inférieures reculèrent, se bousculant pour atteindre les sièges les plus élevés. Des guerriers méprisants les écartèrent pour mieux observer le duel.
Makeda attaqua, déchaînée, ses lames s’abaissèrent, tranchant l’une après l’autre. L’une frappait tandis que l’autre s’élevait dans une pluie continue d’acier durci par les âmes. Akkad, souplement, reculait, sa massive lance de guerre détournant chacune des attaques. Il recula contre le mur du fond, puis posa une botte contre celui-ci et se propulsa sir elle.
Elle évita la lame, mais son épaule armurée la frappa à la poitrine et la projeta en arrière. Ses côtes craquèrent. Akkad balança sa lance de guerre sur le sol, mais elle parvint à sauter par-dessus. Akkad la suivit en tendant une main et en la pointant du doigt. Makeda n’était pas préparée à l’éclair de puissance qui sauta entre eux. Cela la frappa au flanc. Une énergie nauséabonde crépita à travers ses os, provoquant une douloureuse contraction de ses muscles. Elle fut repoussée, mais parvient à rester debout. Sa mortitheurgie est puissante.
Akkad se précipita en avant, désireux d’en finir avec elle, mais Makeda se concentra malgré la douleur crépitante et força ses bras à réagir. Les forces obscures furent rassemblées à travers son corps, canalisées et repoussées. Akkad sursauta lorsque son sort fut brisé. Makeda contre-attaqua prestement. Une épée détourna sa lance, tandis que l’autre frappait l’armure, puis la chair et enfin les os.
Ils se séparèrent, toute la longueur du glyphe de Balaash entre eux. Akkad jeta un coup à la sangle tranchée qui pendait sous sa spalière, puis du sang qui commençait à s’écouler lentement le long de son armure. Il pressa une main contre le blessure et grimaça en sondant la plaie. Ce n’était pas fatal, loin s’en faut, mais le message avait été envoyé, et Akkad avant ressenti la piqûre de l’acier Balaash.
Makeda se tenait debout, attendant, son plastron armuré brûlé et fumant. L’attaque d’Akkad l’avait blessée, mais cette douleur n’était rien.
Maintenant méfiant, Akkad retira sa main ensanglantée de la blessure et la plaça sur le manche de sa lance. Il se déplaça lentement, ses bottes glissant sur le marbre alors qu’il se plaçait en position, la pointe de sa lance inclinée vers le sol, prête à balayer et à éviscérer. Makeda leva ses épées, l’un protectrice devant elle, l’autre en position basse et prête à son flanc, une position que lui avait enseignée le Primus Zabalam il y a longtemps.
Ils attendirent, immobile, s’étudiant l’un l’autre, guettant le moindre signe de faiblesse, la moindre occasion de frapper. Deux guerriers, tous deux maîtres de leurs traditions martiales respectives, prêts.
Une minute s’écoula. Une autre.
Personne dans la salle du conseil ne faisait le moindre bruit. Tous étaient conscient qu’un seul mouvement mettrait fin au duel et déciderait du sort de la Maison Balaash.
Le bruit de plus fort dans la pièce était le ploc ploc ploc du sang d’Akkad décorant lentement le sol.
C’était ce crépitement de vie qui forcerait Akkad à agir en premier. Tel était le danger d’avoir une telle compréhension de l’anatomie et du pouvoir qui l’habitait. Le temps n’était plus de son côté, et chaque battement de coeur l’affaiblissait un peu plus. Makeda se déplaça, très légèrement et sa prise se resserra sur son épée. Un petit sourire se dessina sur son visage.
Le frère et la sœur frappèrent.
Ils se regardèrent dans les yeux. Cela aurait dû être l’un de ces moments d’illumination parfaite dont parle le code, réalisable uniquement à ce moment précis entre la vie et la mort, mais lorsque Makeda vit l’âme d’Akkad, elle ne vit que la tourmente, le manque de conviction, le doute dans les véritables voies de leur peuple, de leur famille…
Elle le jugea indigne.
La lame de la lance l’avait effleurée, détournée de justesse par une épée alors qu’elle s’était avancée à la portée de son frère. La pointe de son autre épée était dans le cou d’Akkad.
Makeda s’adressa lentement à son frère mourant : « Je t’aurai suivi. C’était à toi de gouverner. J’aurais fait tout ce que le devoir exigeait de moi. Je t’aurais suivi dans le Néant si nécessaire ».
Akkad tenta de parler, mais le sang qui coulait dans sa gorge ne lui permis pas d’émettre un son. Elle put voir qui comprenait encore ses paroles, et c’était ce qui comptait.
« Mais tu me croyais faible, malléable comme toi. Tu m’as mal jugée. Maintenant, tu dois te rendre seul dans le Néant ». Makeda tourna l’épée et l’enfonça dans le cerveau d’Akkad.
La véritable héritière de la Maison Balaash avait déjà gagné.
La nouvelle archdomina de la Maison Balaash retira son épée du crâne de son frère et s’éloigna du cadavre qui tomba. Akkad s’effondra et git, en un tas froissé, privé de toute sa gloire, son sang colorant lentement les interstices du glyphe de la maison gravé dans le sol.
Makeda leva les yeux du corps et fit le tour de la salle du conseil. Personne n’osa poser de question. Elle s’occuperait des traîtres bien assez tôt, mais il y avait des choses plus urgentes à faire. Elle se tourna vers l’officier le plus proche : « Ordonne aux cohortes de se retirer. Dis-leur que Makeda règne désormais sur la Maison Balaash et qu’elle déclare cette bataille terminée. Plus aucun des soldats ne sera gaspillé aujourd’hui ». Plusieurs guerriers montèrent les escaliers en courant pour faire passer le message. L’un des cataphractes ouvrit la grande fenêtre à l’ouest, tandis qu’un autre sortit un drapeau de signalisation vert, couleur qui ordonnait un arrêt complet. Il commença à l’agiter d’un côté à l’autre.
Le Laudateur Shuruppak rassembla ses volumineuses robes et dévala les marches en toute hâte, attrapant une pierre sacrale vide à sa ceinture. Makeda regarda le laudateur avec une légère incrédulité alors qu’il s’agenouillait à côté d’Akkad. « Que faites-vous ? »
« Akkad était l’un des plus grands guerriers de sa génération. Je dois préserver son âme- »
« Silence ». En se baissant, Makeda rassembla une poignée de la robe du laudateur. « Tu trahirais les idéaux de ta caste ? » Elle tira Shuruppak brutalement à ses pieds. Makeda éleva la voix, mais elle ne s’adressait plus au laudateur. « Que le nom déshonorant d’Akkad ne soit plus jamais prononcé dans les couloirs de la Maison Balaash ».
« Mais Akkad était- »
« Je n’ai pas dû être assez claire ». Makeda traîna le laudateur devant le cataphracte avec le drapeau de signalisation et jeta Shuruppak par la fenêtre. On entendit son cri durant quelques secondes, mais ils étaient trop haut pour entendre l’impact.
Se retournant vers le conseil, Makeda éleva la voix. « Le nom de mon frère sera rayé de toutes les histoires ». Plusieurs scribes ouvrirent immédiatement leurs parchemins, encrèrent leurs plumes et commencèrent à furieusement effacer des noms. « Et quand à ses camarades conspirateurs... » Makeda jeta un coup d’oeil à Abaish, qui était accroupi sur un banc de pierre, semblant envisager de sauter de sa propre initiative par la fenêtre. « Allez chercher mes tourmenteurs. Allez chercher tous mes tourmenteurs. Ils vont être occupés ».
Makeda se dirigea vers la fenêtre. Au loin, des cornes retentissaient. Le drapeau vert avait été aperçu. Les combats cesseraient, et, avec un peu de chance, avant que le sang des Balaash n’ait été versé pour les affaiblir devant les autres grandes maisons.
La fumée s’élevait en colonnes sur champ de bataille. À cette grande distance, les individus n’étaient rien de plus que de minuscules points en mouvement, seules les puissantes bêtes de guerre pouvaient être distinguées pour ce qu’elles étaient réellement. Ce n’étaient rien d’autre qu’une masse tourbillonnante de couleurs, de rouge et d’or, de mort et de vie, le tout sous une tour noire s’étendant.
Elle regarda la fumée monter dans le ciel clair et se demanda si elle pouvait voir comme le faisait les laudateurs avec leurs yeux de cristal, si le flux d’âmes dans le Néant ressemblerait à cette fumée dérivant vers rien ? Lorsque la caste ouvrière raffinait les impuretés du métal, elle devait le torturer par le feu. La faiblesse avait été brûlée et ce qui restait était raffiné.
Sauvé.
« C’est pour cela que je me bats », prononça à voix haute l’Archdomina de la Maison Balaash.
Grand-père disait qu’un guerrier ne promettait rien. La Maison Balaash ne chuterait pas aujourd’hui, et elle ne chuterait pas non plus tant qu’elle vivrait, et aussi longtemps que la Maison Balaash demeurerait la plus grande de toutes les maisons, les skorne continueraient d’être d’incessants instruments de guerre.
* * *
L’Archdominar Vaactash avait transmis une grande sagesse à Makeda enfant cette nuit-là dans la salle des ancêtres. Il lui avait enseigné, l’avait même félicitée pour son dévouement envers l’hoksune et l’avait mise en garde quant à sa place dans la hiérarchie de leur maison. Cela avait été une soirée bénie, dont elle se souviendrait toujours, et maintenant elle avait été renvoyée.
Makeda se tenait parfaitement immobile, incertaine, fixant l’immense Vaactash et la statue encore plus grande que lui qui se trouvait derrière lui. Elle n’était pas tout à fait prête à se frayer un chemin dans l’obscurité de la salle des ancêtres, et il restait une chose que l’archdominar avait mentionnée et qu’elle s’était toujours demandée. Elle prit son courage à deux mains pour parler. « Grand-père, j’ai une question à te poser ».
Vaactash se détourna de la grande statue qui abriterait un jour son âme et se tourna vers elle, curieux de savoir pourquoi elle ne s’était pas enfuie lorsqu’on lui en avait donné l’occasion. « Oui, je vais autoriser cette question. Parle ».
« Parlez-moi des dieux que nous n’avons pas ? »
Le plus grand guerrier de leur peuple croisa les bras. « Tu pose des questions difficiles, mon enfant ».
« Oui ».
« Lyoss avait des dieux... » Vaactash caressa son long menton tout en réfléchissant à sa réponse. « Il y a des terres au-delà de l’Abîme, au-delà des Terres des Orages, et même des terres au-delà des lieux où habitent les géants. Nous vivons dans un pays sans ingérence des dieux, mais y a-t-il encore des dieux dans ces autres terres obscures ? Je l’ignore Et s’il y a des dieux là-bas, y a-t-il encore des gens qui les vénèrent ? »
« Seuls les exilés sont allés au-delà des ces lieux, grand-père. Ils sont un mystère pour nous ». C’était une pensée assez étrange, mais elle était assez intelligente pour en tirer une conclusion logique. « Mais s’il y en a d’autres, et qu’ils ont encore leurs propres dieux, alors ils doivent être tendres, probablement habitués à compter sur l’aide divine. Pas du tout comme les skorne ».
« En effet. Réfléchis donc à cela, mon enfant. Nous devons toujours faire la guerre parce que notre salut en dépend… Mais si l’occasion se présentait, et si nous pouvions faire la guerre à quelqu’un d’autre ? »
Makeda y réfléchit, et la réponse soudaine la frappa comme une lance de guerre en plein coeur. « S’il y avait une maison étrangère, nous pourrions avoir un tout nouvel adversaire. Nos peuples n’auraient pas besoin de se faire la guerre. Faire la guerre à un nouvel ennemi offrirait sûrement des opportunités d’exaltation à toutes nos maison ! » Cette idée lui coupa presque le souffle.
« Cette idée n’est qu’une fantaisie, mais imagine-la avec moi, Makeda. Tous les skorne, toute la caste des guerriers, toutes les maisons, unis dans une glorieuse conquête. C’est magnifique… Que tes rêves soient de guerre, Makeda ».
« Que tes rêves soient de guerre, grand-père ».
* * *
Deux générations s’étaient écoulées, mais les leçons de Vaactash ne la quitteraient jamais. Ses paroles étaient aussi ancrée dans Makeda que le code lui-même. Dix ans s’étaient écoulés depuis la mort de son grand-père sous les défenses d’une grand bête des plaines, mais elle se retrouvait toujours à faire appel à sa sagesse dans les moments de lutte. Elle était désormais l’archdomina et avait mené sa maison à travers d’innombrables batailles. Les Épées de Balaash étaient rangées à ses côtés. Des éclats de la pierre sacral de son grand-père faisaient partie des éléments qui renforçaient les puissantes lames. Bien que seul un laudateur puisse entrer en contact avec les morts exaltés, Makeda avait toujours l’impression que Vaactash était là pour la guider avec sa sagesse.
« Archdomina, je crains que les nouvelles ne soient pas bonnes. Trois autres maisons occidentales sont tombées devant l’envahisseur venu de l’ouest. Deux des maisons méridionales ont plié le genou et offert leur fidélité plutôt que de se battre. Les rang de l’armée de l’envahisseur se sont étoffées ».
« L’envahisseur ne ressemble à rien de ce que nous avons vu auparavant. Il a écrasé toutes les cohortes qui se sont dressées sur son chemin ».
La salle du conseil de la Maison Balaash demeura silencieuse à mesure que ces paroles étaient prononcées. Makeda s’éloigna de ses conseillers et traversa le glyphe Balaash ornant le sol. La tache avait été nettoyée il y a plus d’une génération, mais elle pouvait encore sentir un frisson à l’endroit où son anonyme de frère était mort il y a si longtemps.
Les nouvelles en provenance des tors occidentaux avaient été troublantes, mais cette nouvelles informations était encore pire. Les maisons divisées étaient systématiquement conquises. C’était ce dont Vaactash avait parlé il y a si longtemps. Il y avait des terres au-delà de la leur et maintenant un guerrier d’une puissance incompréhensible était venu de ces terres, soumettant systématiquement son peuple.
« Nous sommes la dernière grande maison se dressant sur son chemin... » dit l’un de ses tyrans.
Et si nous chutons, tout notre peuple sera dominé.
« Quel est le nom de ce conquérant ? »
« On dit qu’il s’appelle Vinter Raelthorne ».
Se déplaçant lentement, Makeda se dirigea vers la fenêtre et regarda vers l’ouest. Des nuages menaçant s’étaient accumulés au-dessus des plaines. L’honneur de la Maison Balaash – l’honneur de tous les skorne – pesait sur ses épaules. C’étaient des moment comme celui-ci que le dévouement d’un guerrier au code étais mis à l’épreuve.
Grand-père, que voulez-vous que je fasse ?
* * *
elric:
INDEX SKORNE
Gardien Ancestral : Un ancêtre exalté dont la pierre sacrée est placée au sein d’une statue qu’il peut animer pour entrer dans la bataille aux côtés des guerriers skorne. Il utilise des pierres pierres sacrals vide pour récupérer les morts en tant que compagnons vénérés.
Archdominar/Dominar : Rang réservé au dirigeant skorne contrôlant plusieurs maisons dans le pré-Empire skorne. l’Archdomina est une femme, l’Archdominar est un homme.
Arcuarii : Les Acuarii sont des cataphractes maniant une arme ancienne appelée arcus.
Arcus : Une arme combinant un lanceur de harpon et une arme de poing utilisée par les Arcuarii.
Balaash : L’une des plus grandes maisons skorne avant l’unification de l’Empire Skorne, qui a ensuite régné sur l’empire sous l’autorité de l’Archdomina Suprême Makeda, qui s’en emparé de cette position en renversant Vinter Raelthorne.
Bashek : Maison dont on se souvient principalement pour le Laudateur Suprême Norvaak, qui appartenait à cette maison et l’a menée à la ruine après avoir commis une hérésie.
Coureur de Sang : Branche des doloristes axée sur le combat et l’assassinat, plus proche de la caste des guerriers et connue pour utiliser la mortitheurgie comme moyen de déplacement et de diversion surnaturel.
Cataphracte : Caste supérieure de guerriers très respectée chez les skorne, composée d’une minorité extrêmement compétente et physiquement capable qui apprend à maîtriser les armures lourdes et les formations de combat spéciales. Il existe plusieurs traditions de cataphractes, chacune utilisant des armes et des formations de combat différentes.
Cetrati : Les cetrati sont un type de cataphractes maniant des lances de guerre et des boucliers, et qui sont entraînées au combat en formation rapprochée.
Cohorte : L’un des plus grands ajouts fondamentaux de l’armée skorne. Pour de nombreuses maisons, une cohorte représente toute son armée et est dirigée par le tyran ou le seigneur tyran. Les maisons particulièrement grandes regroupent plusieurs cohortes en un sabaoth
Dakar : Grade d’officier skorne, utilisé par ceux qui dirigent soit un datha, soit un taberna de soldats. Les sous-dakar sont chargés de diriger un datha, tandis que les dakar supérieurs sont chargés de commander un taberna.
Datha : Petite escouade de guerriers, généralement au nombre de six à dix dirigée par un dakar.
Decurium : Important groupe de soldats au service d’une maison ou d’une armée, composée de dix taberna ou de 200 à 500 guerriers, dirigé par un primus.
Domina/Dominar : Rang supérieur à celui de Seigneur Tyran et inférieur à celui d’Archdominar, réservé au dirigeant d’une maison importante. La Domina est une femme, le Dominar est un homme
Laudateur : Caste spirituelle très respectée responsable des rites funéraires, y compris la préservation des skorne les plus honorables dans des pierres sacrales après la mort. Les laudateurs sont compétents en mortitheurgie mais pratiquent cet art pour préserver, honorer et communiquer avec les ancêtres exaltés. Les laudateurs remplacent un œil par un oculus de cristal pour percevoir l’essence spirituelle.
Exalté : Les ancêtres honorés décédés mais préservés sur Caen au sein de pierres sacrales sont considérés comme exaltés, l’état d’être que chaque skorne aspire à atteindre par des actes de vaillance. Très peu de skorne deviennent exaltés, et généralement seuls les membres renommés de la caste des guerriers. Les exaltés peuvent occasionnellement être contactés par des laudateurs.
Ferox : Terme dérivé de mortels carnivores à longs crocs utilisés comme montures par les prétoriens skorne, appliqués à la fois à l’animal lui-même et à ceux qui les chevauchent. Les ferox ne sont jamais entièrement apprivoisés et leur emploi est toujours risqué pour le cavalier.
Grand Cataclysme : Vaste catastrophe survenue il y a des milliers d’années ayant transformé l’Immoren par une vaste explosion surnaturelle, ouvrant l’Abyme et créant les Terres des Orages. Cela entraîna la destruction de l’Empire de Lyoss et força les nomades skorne à chercher refuge dans les Massifs des Brumes, fondant Malphas et lançant la civilisation skorne.
Halaak : La plus grande ville skorne, devenue la capitale de l’Empire Skorne après l’Unification.
Harakith : Le plus grand fleuve au nord du Massif des Brumes, se jetant dans la Mer de Mizrah.
Havaati : Langue principale skorne.
Hestatiens : Une caste de guerriers inférieurs utilisée principalement comme garnisons urbaines et milice rurale, ainsi que comme la moins qualifiée de toutes les forces guerrières de maison. Ils sont souvent utilisés comme réserves ou chair à canon lors de grandes batailles.
Hezaat : Le plus grand fleuve de l’Empire Skorne, s’écoulant du Lac Melhaas jusqu’à l’océan près de Kademe.
Hokar : Une « pâte » explosive découverte par les chimistes skorne (alchimiste) pouvant être utilisée dans les canons. Ne fonctionne pas bien en petites quantités (et donc avec les armes légères).
Hoksune : Le Code Hoksune est le credo philosophique le plus important de la caste des guerriers skorne, initialement établi par Vuxoris le Premier Exalté. Cela souligne que l’on n’est vraiment vivant qu’au combat que dans la bataille. L’honneur réside dans le fait de se battre parfaitement et sans peur face à une mort certaine, une fatalité qu’il faut à la fois accepter et défier.
Immortels : Les soldats préservés par les gardiens ancestraux pour devenir des compagnons révérés voient souvent leurs pierres sacrales serties au sein de statues armées pour le combat, connues sous le nom d’immortels, qui combattent en unités aux côtés des soldats vivants d’une maison.
Jakaar : Cette grande maison prend le dessus sur la Maison Lushon peu de temps après l’invention des armes à feu écorcheurs. Cette maison crée les premiers venators organisés et entraînés.
Kadamesh : La plus grande ethnie skorne, composée principalement de skorne du sud-est vivant le long du fleuve fertile Hezaat et ainsi que ceux vivant dans la ville de Kademe. Ces skorne ont émigré dans tout l’Empire et sont présent dans toutes les régions.
Kademe : Deuxième plus grande ville skorne, la seule véritable « ville portuaire » de l’Empire Skorne.
Kadesh : Langue skorne parlée principalement dans le sud-est.
Kahzek : Influente maison dans la ville de Kademe, connue pour le Seigneur Tyran Hyvlaarik ayant défié les maisons de Halaak mais ayant été éliminée lors de a Batailles des Maisons Fluviales.
Kajar : Considérés comme faisant partie de l’ethnie régionale kadamesh, les kajar sont en fait une minorité distincte descendant des skorne méridionaux n’ayant pas cherché refuge à Malphas après le Grand Cataclysme.
Kalos : Remarquable colonie skorne, proche du Désert Dévasté.
Karax : Discipline de combat des prétoriens employant des piques et des boucliers en formation pour servir de soldats robustes.
Kasortaan : Petite ethnie skorne des skorne les plus septentrionaux, y compris ceux qui vivent au-delà du Massif des Brumes.
Océan Kolrathe : Océan situé au nord-est d’Immoren.
Kovaas : « Fantôme enragé », ce qui arrive à un ancêtre exalté dont la pierre sacrale est brisée, libérant son âme sous la forme d’un esprit fou et courroucé.
Seigneur Tyran : Rang supérieur à celui de Tyran et inférieur à celui de Dominar, utilisé dans l’Armée de l’Extrême Occident pour ceux qui dirigent une ou plusieurs cohortes majeures. Traditionnellement, c’est aussi un titre utilisé par les seigneurs de maison alliés et subordonnés à une maison plus puissante mais contrôlant des maisons plus petites.
Makeda : Elle est devenue l’Archdomina Suprême de l’Empire Skorne après avoir renversé le Conquérant, qu’elle avait auparavant servi en tant qu’Archdomina de l’Armée de l’Extrême Occident et dirigeant de la Maison Balaash, le plus grand dirigeant de cette maison depuis Vaactash, son grand-père. Soeur d’Akkad, fille cadette de Telkesh.
Malphas : Première ville skorne, située au pied d’une falaise dans le Massif des Brumes. Elle est l’origine de la civilisation skorne.
Malzash : Minorité skorne située principalement à Malphas et Halaak, ils se considèrent comme les descendants des maisons les plus estimées de l’antique Malphas.
Maître : Maître peut-être employé comme grade honorifique pour de nombreux différents rôles au sein de la société skorne, principalement ceux de la caste des travailleurs, en particulier les castes nécessitant des compétences spécialisées ou des connaissances avancées.
Maître Tourmenteur : Rang honorifique attribué aux doloristes au sommet de leur caste et qui ne sont pas considéré comme subordonnés à d’autres pairs. Les Maîtres Tourmenteurs sont nominalement les dirigeants de leur caste, bien qu’actuellement subordonnés au Seigneur Assassin Morghoul.
Lac Melhaas : Le plus petit des trois grands lacs au sud des Brumes.
Mirketh : Le Lac Mirketh est en réalité une mer intérieure, la plus grande étendue d’eau de l’Immoren Oriental
Mokkar : Le Mokkar – un grand désert occupant une part importante du territoire méridional skorne. Une partie de cette zone est habitée, mais la plupart des colonies skorne se trouvent à la périphérie ou à proximité d’oasis cartographiées.
Morghoul : Seigneur Assassin au service de l’Empire Skorne en tant que dirigeant des doloristes, dont la maison a été érigée sous son commandement par l’Archdomina Suprême Makeda. À joué une un rôle clé dans Seconde Unification, dans de nombreuses bataille de l’Armée de l’Extrême Occident, et a assuré le respect de Halaak pour Makeda.
Morkaash : Antique guerrier-philosophe et ascète s’étant concentré sur l’apprentissage de l’anatomie et sur l’infliction et l’endurance à la douleur et à l’agonie comme méthode d’illumination. Personnage clé dans le développement des doloristes, qui a également fait progresser la mortitheurgie et dont les philosophies ont également influencés les nihilateurs.
Mortitheurge : Celui qui pratique la mortitheurgie comme activité principale et qui n’est pas un laudateur, un doloriste ou un leader de maison. Maître mortitheurge est un titre de respect significatif pour les personnes ayant d’exceptionnelles compétences dans ce domaine, et peut être adopté comme titre honorifique par les dirigeants de maison ayant des connaissances suffisamment approfondies.
Mortitheurgie : Vaste domaine d’étude des arcanes skorne enraciné au sein des énergies de la chair, des os et de l’essence spirituelle. Le mortitheurgie permet à certains skorne de devenir des warlocks. Ses pouvois sont essentiels non seulement aux mortitheurges, mais aussi aux doloristes et aux laudateurs. Un certain degré de maîtrise de cette étude est requi de la part de tous les dirigeants de maison skorne ;
Nihilateurs : Culte extrême de guerriers-ascètes recherchant l’exaltation par des actes de courage extrême et d’autodestruction sur le champ de bataille. Ils recherchent la clarté spirituelle et le pouvoir surnaturelle en s’infligeant des souffrances.
Doloriste : Caste polyvalente d’assassins, d’espions, de dresseurs et d’interrogateurs. Une antique tradition enracinée au sein des philosophies fondamentales des skorne établies par Morkaash. Les doloristes les plus compétents appliquent les principes de la mortitheurgie à leurs arts. Actuellement dirigée par le Seigneur Assassin Morghoul et traitée comme une maison sous son autorité.
Prétorien : Considérés comme l’épine dorsae de la caste des guerriers, ces soldats pratiquent plusieurs disciplines de combat et servent leur maison en respectant le code hoksune. La plupart des prétoriens pratiquent la maîtrise de l’épée, mais d’autres emploient des armes d’hast et des boucliers, d’autres soumettent et contrôlent des destriers ferox pour servir de cavalerie.
Primus : Titre d’officier chez les skorne, utilisé par les personnes qui dirigent un decurium, la plus grande division d’une cohorte.
Écorcheur : Type d’arme à feu skorne utilisant un gaz explosif comrprimé pour projeter des projectiles en forme d’aiguilles avec une grande force et une longue portée.
Compagnons vénérés : Les compagnons vénérés sont ceux qui sont préservés après la mort, mais qui se situe juste en dessous des véritables exaltés en termes d’estime. Cet état est réservé aux soldats mourants lors de grandes batailles à proximité de gardiens ancestraux ou d’exaltés qui les préservent dans des pierres sacrales. Nombres d’entre eux deviennent immortels et continuent à se battre pour leur maison.
Sabaoth : Grande armée skorne comprenant de multiples cohortes.
Pierre Sacrale : Morceau d’obsidienne spéciale ayant été enchanté par des rites mortitheurgiques spéciaux connus des laudateurs pour attirer et préserver une âme avant qu’elle ne passe au-delà de Caen. C’est le mécanisme de l’exaltation. Les pierres sacrales ou les morceaux de pierres sacrales contiennent un grand pouvoir pouvant être exploité par des armes et des armures.
Massif des Brumes : Grande chaîne d’imposantes montagnes dans le nord de l’Empire Skorne, servant de principale barrière géographique entre les parties nord et sud de l’Immoren oriental.
Soresh : Dialecte Havaati au sein des skorne nomades des plaines et des marges.
Sortaan : Plaines de Sortaan, la plus grande étendue herbeuse aride à l’ouest d’Halaak.
Sortaani : Seconde plus grande ethnie skorne, comprend la plupart des skorne occidentaux ceux des plaines et de nombreuses petites colonies.
Taberna : Groupe de soldats au service d’une maison ou d’une armée, littéralement une « tente » de guerriers, composée de plusieurs datha, généralement au nombre de 20 à 50, dirigés par un dakar de haut rang.
Tourmenteur : Rang de doloristes expérimentés, l’équivalent d’un grade d’officier dans leur caste.
Tyran : Grade habituellement réservé au chef de l’armée de maison ou la maison elle-même, s’il s’agit d’une maison mineure. Au sein d’une plus importante armée skorne, ce titre peut représenter uniquement le contrôle d’une cohorte sans autorité sur une maison. Quoi qu’il en soit, chaque tyran aura une cohorte qui lui répondra.
Vaactesh : Archdominar notoire de la Maison Balaash, père de Telkesh, grand-père de Makeda et d’Akkad.
Venateurs : Les Vénateurs sont considérés comme des memebres de la caste des guerriers, mais d’un rang nettement inférieur à celui des prétoriens ou des cataphractes, en raison de l’importance qu’ils accordent au combat à distance grâce à l’utilisation des écorcheurs et d’autres armes similaires une invention relativement moderne. Ce mode de combat, bien qu’essentiel à la guerre moderne, est moins honorable selon l’hoksune.
Venhokar : Gaz explosif utilisé dans les écorcheurs et les armes similaires, dérivés d’un dangereux processus consistant à verser de puissants acide sur le fer et à recueillir le gaz se formant à la suite de cette interaction.
Verskone : Ville côtière au sud du Mokkar, isolée du reste de l’Empire par le désert.
elric:
À PROPOS DE L’AUTEUR
Larry Correia est l’auteur à succès du New York Times de la série Monster Hunter International, de la trilogie Grimnoir Chronicles et des thrillers militaires Dead Six et Swords of Exodus. Il a été finaliste pour le prix Campbell, le prix Julia Verlanger et a remporté un prix Audie pour Hard Magic. Il est publié par Bean Books. Ancien comptable, fournisseur militaire, instructeur militaire, instructeur d’armes à feu et marchand de mitrailleuses, Larry vit aujourd’hui dans les montagnes du nord de l’Utah avec sa femme et ses enfants, où il y a des élans dans son jardin.
elric:
Bonne lecture à toutes et tous 8)
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