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Achats & Petites Annonces / Re : [ACHAT] Avatar of Menoth resculpt
« Dernier message par neil le Hier à 19:38:19 »
Suis toujours à la recherche  :D
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Nouveau "Vlog" n°38 :


Avec des news chaine et projets, les premiers exemplaires du Space Warrior en partance et une peu de revue conversions!

Bon visionnage!
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Achats & Petites Annonces / Re : [Pro - Service de Peinture] Ahyia Painting
« Dernier message par Ahyia.p le Hier à 18:41:10 »
Salut à tous
Un projet sur lequel j'ai travaillé plusieurs mois. Table de 180*120. Les décors sont amovibles pour pouvoir être changés, je dois encore travailler sur d'autre décors mais petite pause pour l'instant






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Achats & Petites Annonces / Re : Vente cyriss armée complète peinte.
« Dernier message par Merci le Hier à 17:12:14 »
Modification du prix.
600€ pour l'ensemble.

Faites vous plaisir
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Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Re : Roman - Instruments de Guerre
« Dernier message par elric le 30 mai 2024 à 21:30:02 »
Màj
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Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Re : Roman - Instruments de Guerre
« Dernier message par elric le 28 mai 2024 à 11:20:43 »
PARTIE UNE

« Qu’est-ce que tu murmures, mon enfant, quand la douleur devient trop forte ? »

Makeda essuya le sang de sa lèvre fendue. Sa tête lui tournait et son corps lui faisait mal à cause des coups sauvages. « Je récite le code ».

« Pourquoi un guerrier doit-il réciter le code hoksune ? » demanda l’archdominar Vaactash d’un ton rhétorique.

« Le code me montre la voie de l’exaltation. Ce n’est que par le combat que l’on peut comprendre la voie ». Elle étudia le sang sur le dos de sa main tremblante tout en s’exprimant. Tout cela lui appartenait… jusqu’à présent. Il faudrait qu’elle y remédie. Akkad l’avait battue sans pitié, mais Makeda pouvait toujours combattre. Les tremblements ralentirent puis s’arrêtèrent. « La souffrance nettoie la faiblesse de mon être. Adhérez au code et je deviendrai digne ».
« C’est exact. Tu as beaucoup appris pour quelqu’un de jeune », déclara son grand-père sans aucune inflexion. C’était le compliment le plus proche que l’archdominar lui avait fait. « Récupère tes épées, Makeda de la Maison Balaash. Te leçons ne sont pas encore terminés aujourd’hui ».

Les épées d’entraînement gisaient dans le sable, près de l’endroit où elles avaient été projetées. Elles étaient faite de bois dur, les bords étaient bosselées et fissurées par des centaines d’impacts, les poignées étaient usées par la sueur et les callosités. Elle avait commencé à apprendre à s’en servir dès qu’elle avait assez forte pour les soulever. Elle n’était peut-être qu’une enfant, mais elle était skorne, et donc elle ne se posait pas de questions, elle endurait. Makeda tendit la main et s’empara de la paire d’épées en bois. Elles étaient confortables dans ses mains, imitant le poids et l’équilibre des véritables lames prétoriennes.

« Relève-toi », ordonna Vaactash.

Makeda se leva péniblement, les muscles endoloris par les protestations. Son armure lamellaire avait été conçue pour un adulte et était trop grande pour son mince corps, mais elle l’avait gardée intact lors du dernier impitoyable d’Akkad. Elle n’avait pas encore commencé à étudier l’art de la morthitheurgie, mais elle n’avait pas besoin d’être une maîtresse lectrice de l’énergie qui résidait dans le sang et les tendons pour comprendre que son corps risquait de lui faire défaut. Son adversaire était tout simplement trop fort.

Akkad attendait qu’elle se lève, visiblement excité à l’idée de prouver à leur grand-père. Il n’y avait que trois personnes présentes dans la gigantesque arène d’entraînement de la Maison Balaash, mais l’une d’entre elles était l’archdominar Vaactash en personne, maître de leur maison et guerrier si grand qu’il s’était déjà assuré l’exaltation pour ses exploit. Peu importait que les gradins soient vide, car l’avis de Vaactash seul comptait plus que les acclamations  des plusieurs cohortes de soldats.

« Quelle leçon voudriez-vous que je lui enseigne ensuite, Archdominar ? » demanda Akkad. En tant qu’aîné des deux enfants  de Telkesh, premier fils et héritier du puissant Vaactash, Akkad dirigeaient un jour la Maison Balaash. L’hoksune dictait que l’aîné, à moins qu’il ne soit pas apte à la guerre, devait diriger. Il était vital qu’Akkad démontre sa supériorité martiale devant son grand-père, et jusqu’à présent, il le faisait. « Elle n’est encore qu’une toute petite chose ».

L’expression de Vaactash devint indéchiffrable. « Alors pourquoi as-tu dû travailler si dur pour la vaincre ? »

Makeda prit un certain plaisir à voir la colère apparaître sur le visage d’Akkad alors qu’il balbutiait une réponse. « Je voulais simplement vous offrir un spectacle amusant ».

« Regarder un doloriste écorcher un ennemi capturé est amusant ». lança Vaactash. « Je suis ici pour m’assurer que mes petits-enfants soient correctement préparés à apporter la gloire à ma maison. Démontrez-moi que vous êtes prêt à combattre au nom de Balaash ;

Akkad baissa la tête avec soumission. « Bien sûr ». De dix ans son aîné, son frère était plus grand et avait déjà reçu un entraînement avancé sous la tutelle d’un vétéran cataphractaire de leur père. Akakd se dirigea vers le râtelier d’armes le plus proche et en sortit une lance de guerre, la lourde arme d’hast des Cetrati. Elle était plus grande que Makeda, et même si la lame avait été remplacée par un bloc de bois façonné, elle savait qu’elle frappait toujours comme une défense de titan. Akkad testa l’équilibre de la lourde arme avant de pousser un grognement d’approbation. Il la fit tourner sans effort avant de la pointer vers la poitrine de Makeda. « Je vais l’achever rapidement cette fois-ci ».

« Veille à ce que tu le fasses. Ne cache rien. Démontre ta conviction ».

Pour les skorne, la vie consistait à faire la guerre ou à s’y préparer. C’était une existence dure, brutale et inflexible. C’était particulièrement vrai pour ceux qui avait la chance de naître au sein de la Maison Balaash, la plus grande de toutes les maisons. Il ne faisait aucun doute qu’ils se battraient de toutes leurs forces jusqu’à ce qu’ils soient physiquement incapables de continuer ou que leur supérieur leur ordonne d’arrêter. D’autres maisons, moins importantes, auraient pu agir différemment, peut-être sans risquer la vie de leurs héritiers de manière aussi flagrante, mais c’était pour cela qu’elles étaient faibles et que la Maison Balaash était puissante.

Makeda releva le défi. Elle croisa ses épées et salua son frère.

Leur grand-père étudiait attentivement les combattants, ses yeux blancs ne clignant pas. Même si sa silhouette était déformée par l’âge, sa simple présence semblait remplir l’arène. C’était un guerrier qui avait mené des dizaines de milliers de personnes au combat et conquis plus de maisons que n’importe quel autre dominar en plusieurs générations, ce qui lui avait valu le titre extrêmement rare d’archdominar. C’était un maître mortitheurge capable de commander les bêtes les plus puissantes et d’arracher une magie incroyable à la chair. Makeda aurait aimé avoir une fraction de sa compréhension, mais elle s’était promis qu’un jour elle y parviendrait. Vaactash était la quintessence de ce que signifiait être skorne.

Après un long moment de réflexion, Vaactash s’écarta, rassembla ses robes rouges et pris place au premier étage de l’arène d’entraînement. Il fit un geste dédaigneux. « Poursuivez ».

« Viens, ma sœur. Finissons-en ».

Akkad balança la lance dans un large arc de cercle. Makeda leva les deux lames pour l’intercepter, mais l’impact fut si violent qu’il faillit les arracher de ses mains. Ses bras étaient déjà épuisés et tremblants. Elle grimaça et repoussa, mais ses bottes glissèrent sur le sable de l’arène alors qu’Akkad la dominait. Le pression se relâcha, le lourd manche recula et Makeda alors qu’Akkad la poignardait. Il la suivit, sans relâche, les yeux plissés, cherchant une opportunité d’en finir avec elle.

Il était plus fort, mais elle était plus rapide. Face à la menace, Makeda frappa le visage d’Akkad avec sa droite. Montre une lame à ton ennemi. Tue-le avec l’autre. Elle le poignarda avec son épée gauche et toucha le bord de son plastron. Akkad ne sembla pas le remarquer. La lance bourdonna à nouveau dans les airs, et cette fois Makeda fut incapable de l’arrêter.

Elle s’écrasa violemment contre le mur de l’arène.

Le code de l’hoksune stipulait que l’aîné était l’héritier par défaut, mais que chaque enfant de la caste la plus élevée était un atout de guerre précieux, et ne devait donc pas être gaspillé de manière frivole. Pourtant, lorsque Makeda croisa le regard fou d’Akkad, elle se demanda si son frère avait vraiment l’intention de la tuer. Elle roula de justesse sur le côté alors que mur était pulvérisé en éclats. Vaactash ne dit rien.

Son frère revenait sans cesse. La lance de guerre couvrait de vastes étendues de l’arène à chaque attaque. Les muscles des bras de Makeda se contractèrent de douleur alors que ses épées d’entraînement rebondissaient sans danger. La sueur coulait à l’intérieur de sa maudite et encombrante armure. Elle avait été touchée aux côtes, puis à la jambe. La chair meurtrie et enflée, Makeda continuait à se battre. Elle se battrait jusqu’à ce que son archdominar dise qu’il était temps d’arrêter ou qu’elle soit morte, car tel était le code. Un autre massif coup projeta une de ses lames. Elle tournoya dans les airs et atterrit dans les gradins avec fracas.

Makeda savait qu’elle perdait, mais les mots du code lui traversèrent l’esprit. Ce n’est que par le conflit que le code peut être compris. Acceptez votre souffrance et gagnez en clarté.

Le temps sembla ralentir. Ses mouvements étaient trop féroces, trop incontrôlables. Il avait estimé sa détermination. Akkad leva sa lance au-dessus de sa tête avant de l’abattre en un percutant arc de cercle. Makeda s’écarta à peine à temps. Le puissant coup projeta un nuage de sable dans les airs, mais avant qu’Akkad ne puisse à nouveau soulever la lance de guerre, Makeda planta une botte sur la lame de la lance de guerre. Malgré son tour de passe-passe, le poids supplémentaire fut suffisant pour faire glisser sa prise alors qu’il essayait de retirer la lance. La surprise momentanée fut juste suffisante pour permettre à Makeda un coup franc.

« Balaash ! » s’écria-t-elle.

La pointe de son épée d’entraînement frappa Akkad sur le côté de sa tête. Le sang coula alors que le peau se fendait. La lance fut retirée de sous sa botte et frère et sœur s’éloignèrent l’un de l’autre.

Makeda se ressaisit, mais ce n’était qu’une accalmie dans le combat. Akkad la regardait comme s’il était abasourdi, un gantelet pressé sur sa tête pour étouffer le flot de sang. Elle l’avait durement frappé. Son oreille était mutilée, le lobe ne tenant qu’à un petit bout de peau. Il l’avait certainement sentie.

« J’en ai assez vu ».

Haletant, à peine capable de se tenir debout, Makeda observa leur archdominar. Vaactash acquiesça une fois. Son coeur se gonfla.

« Vous vous êtes tous deux améliorés depuis la dernière fois que je vous ai vu vous entraîner. Cela me fait plaisir que le sang de la Maison Balaash ne soit pas épuisé dans cette génération. Un jour, je mourrai et ton père, Telkesh, dirigera ma maison, et tu le serviras. En temps voulu, Akkad, tu prendras sa place. Lorsque tu auras appris à modérer tes ambitions par la sagesse, tu apporteras un grand honneur à notre maison. Ta sœur fera un bon tyran à ton service, et je ne doute pas que des multitudes seront conquises pour alimenter nos fosses à esclaves. D’ici là, tu as beaucoup à apprendre.

« Oui, archdominar ».

« Plus tu saignes à l’entraînement, moins tu saigneras à la guerre. Apprends à chaque combat, Akkad. Sais-tu pourquoi Makeda t’a vaincu cette fois ? »

« Elle ne m’a pas vaincu ! » grogna Akkad.

« Silence ! » L’arène entière sembla fléchir sous l’effet du mécontentement de Vaactash. Cette seule parole sévère fit tomber Akkad à genoux et s’incliner. « Ne soit jamais en désaccord avec le dirigeant de ta maison. Si cela avait été une véritable lame prétorienne, le contenu de ton épais crâne se serait répandu sur le sable. Idiot. Comment oses-tu remettre en question mon jugement ? »

Le frère et la sœur reculèrent. Le légendaire tempérament de l’archdominar n’était évoqué qu’à voix basse.

« Pour cela, cette blessure ne sera pas soignée. On en coupera l’extrémité et on la cautérisera. Tu porteras cette cicatrice en souvenir de ton impertinence ».

« Oui, archdominar ». Akkad garda le tête baissée tandis que les gouttelettes de sang dessinaient un motif dans le sable. Il essayait de ne paraître renfrogné. « Ce sera comme vous l’ordonnez ».

« Encore une fois, sais-tu pourquoi un petit enfant capable de se cacher dans ton ombre à réussi à te battre ? »

« Pardonnez mon ignorance. Je… je ne connais pas la réponse, grand-père ». Akkad risque un rapide coup d’oeil vers Makeda. Elle put ressentir la méchanceté dans son regard. Makeda ne jubilait pas. Elle avait simplement fais de son mieux, comme il se devait. « S’il vous plaît, éclairez-moi ».

« Vous ne comprenez que le concept de victoire. Makeda ne comprend pas le concept de défaite ».

* * *

Une génération était passée, mais les leçons de Vaactash ne l’avaient jamais quittées. Ses paroles étaient aussi ancrées en Makeda que le code de l’hoksune lui-même. Une année s’était écoulée depuis la mort de son grand-père sous les défenses d’un grand animal des plaines, mais elle faisait toujours appel à sa sagesse lors des moments difficiles. Désormais, elle était une guerrière mature, mais n’ayant pas encore fait ses preuves. Les Épées de Balaash étaient rengainées à ses côtés. Des éclats de pierre sacrée de son grand-père se trouvaient parmi ceux qui renforçaient les puissantes lames, et bien que seul un laudateur puisse entrer en contact avec les morts exaltés, Makeda avait toujours l’impression que Vaactash était là pour la guider de sa sagesse.

Makeda aurait besoin de cette sagesse si elle voulait survivre à cette journée.

L’atmosphère à l’intérieur de la tente de commandement était aussi torride que la sécheresse qui ravageait les plaines. Les officiers de son decurium étaient en désaccord sur la marche à suvre.

« Tyran Makeda, les forces de la Maison Muzkaar sont presque sur nous ».

« Les renforts d’Akkad ne sont pas encore arrivés. Nous sommes largement en infériorité numérique. Si nous ne reculons pas maintenant, nous mourrons ici. Urkesh était le dakar de sa taberna de Venators. Bien sûr, un guerrier spécialisé dans l’engagement de l’ennemi à distance à l’aide d’écorcheurs choisira une approche pragmatique bien qu’un peu lâche.

« On nous a ordonné de tenir cette colline ! Alors on s’enterre et on tient ! » Le Dakar Barkal était le chef de son karax de Prétorien. Bien sûr, les karax choisiraient de mourir ainsi, en formation xenka parfaite, chacun de leurs grands boucliers se protégeant et les prétoriens à leurs côtés tandis qu’ils empalaient leurs ennemis sur de longues piques. « L’honneur l’exige ».

Muzkaar est cinq fois plus nombreux que nous », insista Urkesh. « Votre honneur n’y suffira pas ».
« Mettez-vous en doute la force du karax ? » cria Barkal.

Makeda les laissa débattre. Elle savait qu’ils suivraient sa décision finale, qui qu’il arrive. Peut-être qu’en attendant, l’un d’entre eux la surprendrait avec une solution.
Vos puissants boucliers ne serviront à rien quand un mur de titans s’abattra sur vous », répondit Urkesh.

Les Venators étaient les plus bas de la caste des guerriers, mais Urkesh était jeune et plein d’entrain. Makeda doutait qu’il se rende compte à quel point il était proche de se faire frapper par Barkal sous l’effet de la colère. « Nous ne pouvons rien tenir si nous sommes morts et si nous hurlons dans le Néant. Je dis que nous devons nous retirer de ce piège et nous diriger vers les plaines, où nous pourrons manoeuvrer et harceler ces chiens de Muzkaar jusqu’à l’arrivée des forces d’Akkad ».

Barkal regarda Makeda, son mince visage blême de rage. Elle avait besoin de tous les guerriers, même d’un Venator dont la dévotion à mourir selon le code hoksune était pour le mieux discutable. Makeda secoua la tête. Elle n’approuverait aucun duel pour atteinte à l’honneur avant la fin de la bataille. Elle ne pouvait épargner aucun guerrier. Privé de sa chance d’étriper Urkesh pour son insolence, Barkal se remit à défendre sa position. « Notre devoir exige que nous tenions bon », grogna-t-il.

Plongée dans ses pensées, Makeda écoutait les paroles de ses subordonnés se disputant. Elle était heureuse qu’aucun d’entre eux ne craigne la mort, seulement le possibilité d’un échec. Le skorne vivait pour servir et mourir, mais il n’y avait aucun honneur à mourir inutilement. C’était son premier commandement, et elle le changerait pas facilement.

Le Primus Zabalam s’avança et plaça son corps entre les deux guerriers criants. Le deux dakars s’écartèrent par respect pour leur officier supérieur. « Quelle que soit la meilleur décision, nous devons donner l’ordre rapidement. Les bêtes du Tyran Naram nous couperont la route d’ici une heure, et l’une ou l’autre décision n’aura plus d’importance ». C’était la première fois que le chef vétéran de ses épéistes Prétoriens prenait la parole. Zabalam était le guerrier le plus âgé présent et avait servi comme l’un des gardes personnels de Vaactash. Il parlait avec la sagesse acquise au cours d’innombrables batailles. « Notre commandant doit faire son choix maintenant, ou la décision sera prise pour elle ».

La carte était ouverte sur la table, mais elle la parcourait du regard plutôt que de la fixer. La carte n’avait aucune importance. Elle avait déjà mémorisé chaque coup de pinceau et chaque ligne d’encre. Ne pas respecter à leurs ordres, battre en retraite et vivre pour rejoindre le reste de l’armée, ou tenir bon dans le vain espoir que son frère arriverait à temps, et plus que probablement mourir comme rien de plus qu’une temporaire distraction… En fin de compte, c’était à elle de choisir.

La situation était désastreuse. L’honneur de la Maison Balaash reposait sur ses épaules. C’était dans des moment comme celui-ci que le dévouement d’un guerrier au code était mis à l’épreuve.

Grand-père, que voulez-vous que je fasse ?

Ayant récemment atteint l’âge suffisant pour passer les rites de passage de la caste des guerriers, c’était la première fois que Makeda menait une cohorte au combat au nom de la Maison Balaash. L’archdominar Telkesh lui avait ordonné de tenir cette position, une petite collines dans les plaines au sud de Kalos, mais personne n’avait prédit ce niveau de résistance. Leurs espions avaient signalé que le gros de l’ennemi avait campé beaucoup plus près de la ville, loin d’ici. L’armée principale de la Maison Balaash marchait sans opposition tandis que la cohorte de Makeda était en infériorité numérique face à l’ensemble des forces de la Maison Muzkaar.

Si d’une manière ou d’une autre elle survivait à cette journée, Makaeda avait l’intention de faire torturer ces espions pendant longtemps.

Cela résolvait toutefois pas son dilemme actuel. L’armée ennemie était commandée par Naran, un tyran légendaire à la fois pour son habilité avec les bêtes et la cruauté dont il faisait preuve pour les briser. Elle avait appris tout ce qu’elle pouvait des exploits de Naram et le respectait pour ses victoires brutales et sans faille. C’était un adversaire digne de son père et de sa puissante armée, mais un ennemi loin d’être aussi approprié pour un commandant inexpérimenté et une petite cohorte. Pourtant, les ancêtres avaient placé Naram contre elle, et non contre son père. Cette bataille était la sienne.

Makeda savait que ce n’était pas ses compétences croissantes dans l’art de la mortitheurgie, ni son talent naturel avec la lame qui la rendait précieuse pour sa maison. C’était sa certitude quand de la véracité du code de l’hoksune. Son grand-père l’avait reconnu. Alors, comme elle le faisait toujours, Makeda chercha une réponse dans le code.

Le combat favorise l’agresseur. Il y a un temps pour la défense et la mobilité, mais chaque tactique n’était qu’un outil permettant l’inévitable attaque. S’allier à son ennemi et le tuer est le véritable chemin vers l’exaltation.

Elle remercia silencieusement les éclats de l’essence de son grand-père reposant dans ses épées.

Makeda leva une main, faisant taire ses officiers. « Nous ne battrons pas en retraite... » Qu’ils soient d’accord ou non, ils commencèrent à se déplacer pour faire passer le message. « Nous ne conservons pas non plus cette position ».

Les hommes se figèrent, incertains. Ils se regardèrent, d’aucun n’osant interroger à nouveau leur commandant. Même si elle était la plus jeune de la pièce, elle était leur supérieure, tant par sa naissance que par sa nomination. Finalement, Barkal, des karax, osa s’exprimer. « Que voudriez-vous que nous fassions alors, Seconde Née ? »

Makeda sourit. « Nous attaquons ».

* * *

Le bruits des tirs des écorcheurs rappelait à Makeda un essaim d’insectes bourdonnants, sauf que cet essaim était composé de milliers de projectiles tranchants comme des lames de rasoir. Un titan de la Maison Muzkaar poussa un mugissement d’agonie lorsque ces projectiles déchiquetèrent sa peau. La gigantesque bête de guerre fit quelques pas hésitants, ruisselant d’un sang éclatant provenant d’une pléthore de blessures. Plusieurs dresseurs Muzkaar fouettèrent la chose, la poussant à avancer à travers le nuage d’acier. Rendu fou par la douleur, le titan poursuivit son chemin.

« Recharger ! » cria Urkesh à ses Venators. Il n’y avait qu’un seul datha de dix porteurs d’armes, mais ils agissaient rapidement, dévissant les bouteilles de gaz épuisées de leurs armes. Makeda mesurait les distances. Les porteurs d’arme étaient rapides, mais pas assez rapide. Le titan piétinerait les guerriers d’Urkash et elle perdrait l’avantage du combat à distance.

La Maison Muzkaar n’avait apporté aucune capacité à distance, et des dizaines de cadavres de Muzkaar jonchaient la route depuis qu’ils avait été fauchés par ses Venators alors qu’ils tentaient de traverser. Makeda ne voulait pas renoncer à cet avantage.
Makeda n’avait que peu de warbeasts à sa disposition. Comme sa cohorte s’était rapidement déplacée pour s’emparer de leur objectif, elle n’avait reçu que deux cyclopes sauvages Les bêtes les coriaces, mais les plus lentes avaient été laissées à Akkad. Elle étendit son esprit, employa ses pouvoirs de mortitheurge pour trouver le cyclope le plus proche, une boule de muscles et de haine. Elle s’empara de son esprit et le dirigea vers le titan ennemi.

Le cyclope brandit sa grande épée et s’élança en avant, dépassant de plusieurs têtes les guerriers les plus grands sur son passages. Ce qui manquait d’intelligence aux cyclopes était compensé par une violente ruse. L’unique œil de la bête allait et venait, voyant le champ de bataille comme seul un cyclope pouvait le faire, quelques secondes dans le futur, et Makeda se demanda si le cyclope pouvait voir sa propre mort arriver.

La terre trembla tandis que le titan blessé chargeait. Chaque pas ressemblait à un tremblement de terre. Aussi grand que soit le cyclope, il était éclipsé par le titan. Les défenses armurées s’écrasèrent sur l’armure du cyclope avec une bruit qui put être entendre par-dessus tout le chaos de la bataille. Le cyclope roula au loin et le titan blessé le suivit, balançant sauvagement ses massifs gantelets. L’instinct poussait le cyclope à fuir, et il poussa un cri de protestation lorsque Makeda prit le dessus sur son esprit et le força à tenir bon.

Leurs armes prêtes, Urkesh cria à sa taberna. « Concentrez vos tirs sur ce titan ! » Les Venators sortirent du fossé dans lequel ils s’étaient abrités, visèrent et lâchèrent un flot d’aiguilles rasoirs. Des centaines de projectiles ricochèrent sur des plaques de blindages et des défenses en ivoire, gémissant au loin, mais des centaines d’autres trouvèrent leur cible. La peau se plissa et saigna tandis que le titan rugissait et s’écrasait dans la poussière.

D’une manière ou d’une autre, son cyclope avait survécu à la puissante charge. À peine vivant, il luttait pour se rester debout, utilisant son épée pour se redresser. Makeda utilisa sa magie, sentier le précieux sang s’écouler du corps endommagé du cyclope, puis elle atteignit les profondeur de la bête et poussa sa furie vers de nouveaux sommets. La colère nouvelle offrit à sa bête une force surnaturelle, et avant que l’ennemi puisse récupérer, le cyclope de Makeda trancha l’un des quatre bras du titan au niveau de l’épaule.

Le mugissement mortel du titan fut comme une musique à travers les plaines. Ses souffrances seraient probablement entendues jusqu’à la ville de Kalos. C’était vraiment un grand jour pour la Maison Balaash.

Les dresseurs Muzkaar qui poussaient ce titan s’enfuirent à travers un ravin. « Urkesk ». La voix de Makeda fut calme. « Assure-toi que c’est la dernière fois que ces dresseurs m’ennuient ».

L’ordre fut donné et le gémissement des aiguilles tranchantes, et Makeda s’était déjà déplacée pour surveiller la suite de la bataille.

La Maison Muzkaar ne s’était pas attendue à sa furieuse attaque, et Makeda avait empilé leurs cadavres en profondeur. L’armée du Tyran Naram était confiante dans sa victoire, mais Makeda avait frappé si fort et si vite que le Maison Muzkaar avait été plongée dans le désarroi. Une charge sauvage de ses épéistes et de ses karax avait ensanglanté Muzkaar. Ils avaient repoussés, mais de façon désorganisée et paniquée, et ce n’est que grâce à leur supériorité numérique que Muzkaar avait pu survivre. Elle avait éloignée la plupart de ses troupes mêlée, laissant ses karax établir une ligne de défensive, laissant à ses Venators le temps de saigner l’ennemi. Les fiers épéistes étaient impatient de retrouver la gloire, mais elle leur ordonna d’être patients. Laissons les Muzkaar penser qu’ils étaient épuiser.

Alors que le soleil se levait et que la chaude matinée se transformait en un après-midi torride, la Maison Muzkaar contre-attaqua, et même si elle fut bâclée et précipitée, Makedi était en très nette infériorité numérique. Elle ne pouvait pas gagner une guerre d’usure contre un tyran disposant d’une écurie de titans.

Malgré de lourdes pertes, la ligne des karax prétoriens tenait bon. Ils se tenaient épaule contre épaule, formant un mur d’acier et de bois, leurs boucliers absorbant les coups et leurs piques s’enfonçant sans cesse, faisant couler le sang des Muzkaar. Les karax étaient méthodiques, avançant à pas comptés, toujours poignardant.

Le code de l’hoksune enseignait que le combat le plus pur était individuel, guerrier contre guerrier. Elle comprenait pourquoi il était beaucoup plus difficile pour un membre des karax d’obtenir l’exaltation que pour un épéiste. Ce n’était pas le combat quelle connaissait, le calcul de l’attaque et de la défense, et l’éclair soudain d’une épée… C’était mécanique. C’était un peu comme regarder les castes inférieures récolter le grain dans les champs. Les karax poignardaient, bloquaient, poignardaient, bloquaient, et chaque fois que Barkal voyait une ouverture, il ordonnait une avancée à travers les plaines tachées de sang, puis comme un seul homme, ils recommençaient leur récolte. C’était hypnotique à regarder.

Zabalam l’attendait sur la crête surplombant leurs karax restants. Sa taberna de Prétorien épéiste d’élite était prête, accroupie dans les hautes herbes dorées, cachée comme elle l’avait ordonné, jusqu’à ce que le moment soit venu.

« Seconde Née Makeda ». Zabalam s’inclina.

« Un bel après-midi pour la guerre, Primus », le salua respectivement Makeda. Même si elle le surclassait en termes de naissance et de commandement, Zabalam avait été son principal instructeur dans l’art des deux épées. En vérité, il faisait honneur à leur maison. Elle remercia les ancêtre que son père avait jugé bon d’envoyer Zabalam avec sa cohorte. « Comment ça se passe ici ? »

« Les épéistes s’irritent de devoir se cacher dans l’herbe comme de simples Hestatiens ».

« Ce sont des guerriers d’élite. Fiers... » remarqua Makeda. « C’est compréhensible ».

« Ils feront ce qu’on leur dit… Je ne pense pas que votre frère nous relèvera à temps ».

« Akkad viendra ». Makeda avait des doutes, mais elles ne les exprimait pas à voix haute.

« Les karax ont combattu jusqu’à l’épuisement. Il tomberont bientôt, et quand ils le feront, nous seront débordé par misérables belek Muzkaar.

« Bien ». Un belek était un animal de troupeau au crâne épais, fort mais connu pour se précipiter dans les marais et s’y enliser. Makeda ne pensait pas que Zabalam se rendait compte de la justesse de cette insulte.

« Bien ? » Depuis que le visage Zabalam avait presque été coupé en deux par une épée, bien des années auparavant, seule la moitié de sa bouche bougeait lorsqu’il fronçait les sourcils. L’autre partie restait figée en permanence en ligne droite. « Je ne sais pas en quoi c’est une bonne chose ? »

« Nous ne pouvons pas survivre à une force de cette taille. Notre seul espoir de les vaincre est de tuer leur tyran. Sans Naram, Muzkaar tombera. Que sais-tu de Naram ? »

« Il est réputé pour son talent, mais votre grand-père l’a vaincu une fois et s’est emparé de nombreux esclaves dans l’une de ses villes ».

« Oui ? On dit qu’il voue une haine plutôt passionnée envers la Maison Balaash et qu’il restait un guerrier sans égal. Mon ancêtre lui a fait honte, alors il viendra se venger. Il sait que je suis là, alors Naram voudra en personne porter le coup fatal ».

« Ou peut-être qu’il vous capturera et vous livrera à ses Doloristes ».

Makeda haussa les épaules. « Quoi il en soit, Naram arrive, et quand il le fera, je le tuerai en premier ».

« Vous me rappelez parfois votre grand-père… Mais qu’en est-il des karax ? »

« Espérons que les renforts d’Akkad seront accompagnés d’un laudateur ». Seul un membre de la caste des laudateurs ou des gardiens ancestraux, beaucoup plus rares, pouvaient préserver l’essence spirituelle d’un guerrier au sein d’une pierre sacrée afin qu’il puisse continuer à vivre en tant que compagnon vénéré des laudateurs. « Regardez combien ils en ont massacré. Certains d’entre eux méritent sûrement la peine d’être sauvés ».

« Et si Akkad n’a aucun membre de sa caste parmi ses renforts ? »

Elle y réfléchit un moment. Même si aucun laudateur n’était arrivé, les guerriers en contrebas ne le savaient pas, alors elle fit signe à un messager. « Dit au Dakar Barkal que j’observe personnellement la bataille, à l’affût de tous ceux qui méritent d’être exaltés. Dit -lui de passer le mot à ses troupes ». Le messager ne semblait pas du tout dérangé par le fait qu’il devait transmettre quelque chose qui susciterait un impossible espoir. Il s’inclina simplement et descendit la colline en courant. Makeda se retourna vers Zabalam. « Ils se battront d’autant plus ».

La moitié du visage de Zabalam se tordit dans l’autre sens. « Vous me rappelez vraiment votre grand-père ».

* * *

La température continuait de grimper alors que le soleil frappait son armure. Des gouttelettes de sueur coulaient sous son casque et dans ses yeux. Makeda se réjouit de cette piqûre. Les cris des morts et des mourants l’entouraient. La cohorte de la Maison Muzkaar semblait être une créature sans fin s’étendant à travers les plaines. Elle passait le temps à diriger mentalement ses cyclopes vers les points les plus faibles des lignes Balaash. Elle se tenait là, sa bannière arrière fouettée par le vent. Makeda voulait que toute l’armée ennemie la voie, provocante. Qu’ils disent à leur tyran qu’un descendant de la Maison Balaash l’attendait.

Makeda ressentit le sentiment de perte lorsque le cyclope qui avait été blessé plus tôt fut traîné au sol et tué. Elle draina les dernières bribes de vitalité se trouvant dans les tissus du cyclope et rassembla cette force pour elle-même. Elle en aurait bientôt besoin.

La ligne des karax vacilla et se brisa et fut balayé par épées de la Maison Muzkaar. Leur centre était tombé.

Une trompette sonna, puis une autre. Une banderole noire fut hissée de l’autre côté de la route et agitée d’avant en arrière. L’ensemble de l’armée Muzkaar hésita, puis se sépara tandis qu’une petite escorte de guerriers et de bêtes avançait au milieu de l’armée.

« Cela fait beaucoup de titans... » murmura Zabalam.

Il n’y avait que deux des grandes bêtes grises derrière la bannière personnelle de Naram, mais néanmoins, même un seul titan représentait beaucoup de titans.

« À mon signal, rassemble tes hommes et chargez cette bannière. Tout ce qui compte, c’est que Naram meure. J’utiliserai mon pouvoir pour vous donner de la vitesse », ordonna Makeda. Zabalam transmit cet ordre à ses épéistes patientant à couvert. Elle rapprocha mentalement ses cyclopes restants. « Coureur ». Un autre messager apparut à ses côtés. « Dis à Urkesh que lorsque je dégainerai mes épées, ses Venators devront se dégager un chemin jusqu’à cette bannière.

Le groupe d’élite des Muzkaar s’était avancé vers le front de l’armée. Le skorne trapu et puissamment bâti en tête devait être Naram. Avec sa massue à pointes posées sur une épaule et son armure noire qui brillait au soleil, Naram semblait être un redoutable ennemi. Elle pouvait sentir sa mortitheurgie, agitée et affamée.

« Je me souviens de l’époque où tu m’enseignais la voie des deux épées, Primus », dit Makeda.

« Tu étais ma meilleure élève ».

« Je me souviens d’une leçon en particulier. Montre à ton épée, et lorsqu’il est concentré sur celle-ci, tue-le avec l’autre. Je suis la première épée… Attends mon signal ».

Makeda descendit la colline jusqu’à l’endroit où Naram et son armée attendait. Elle passa ses mains sur la cime des plantes herbacées. C’était assez tranchant pour faire couler du sang. La furie arrachée à ses bêtes brûlaient telle une boule d’énergie brûlante dans sa poitrine. Elle marcha dans les flaques de sang et sur les corps mutilés de ses guerriers.

Naram s’avança vers elle, un rampart de muscles de titan de chaque côté. « Makeda de la Maison Balaash ! » il la défia. Les deux bêtes étaient visiblement bien contrôlées, puisqu’elles firent quelques pas de plus pour protéger leur maître.

Naram s’arrêta juste à portée de voix. « Tyran Naram ». Elle plaça ses mains sur les pommeaux de ses épées rengainées. Ces épées contenaient une partie de son grand-père. Elle ne les laisserait jamais tomber entre les mains de quelqu’un d’indigne. « Jusqu’à présent, cette bataille a été belle. Êtes-vous venu vous rendre en personne ? »

Le tyran ennemi éclata d’un rire franc. « Je dois admettre que votre ténacité m’impressionne. Cela fait une génération que je n’ai pas vu quelqu’un en infériorité numérique si bien se défendre ». Il dut crier pour se faire entendre dans le vent chaud. « Ordonnez à vos guerriers restants de déposer les armes. Jurez-moi fidélité et vous pourrez conserver votre caste. Il y a de la place au sein de la Maison Muzkaar pour des personnes comme vous. Un mariage politique sera arrangé avec l’un de mes fils. Votre père devra se retirer de Kalos, mais se seras mieux pour nos deux maisons ». naram agita sa main libre d’un air dédaigneux. « Vous pouvez aussi vous battre et, une fois vaincue et couverte de honte, vous pourrez rejoindre vos hommes en tant qu’esclave de ma maison. Choisissez vite ».

Les paroles de Naram, bien que pleines de vérité, ne l’a convainquis pas. Il ne comprenait pas à quel point la mortitheurgie de Makeda était puissante… Peu de membres de leur peuple en étaient capables. Il fallait des décennies de dévotion  pour maîtriser leur magie noire, mais personne n’était plus dévoué qu’un enfant de la Maison Balaash. Makeda ferma les yeux et sentit le monde autour d’elle. Des tissus vivants et du sang circulant. Elle pouvait sentir Naram et son armée devant elle, et les quelques guerriers qui lui restaient derrière, chacun d’entre eux réduit à sa portion de muscle, d’os et de tendon, enveloppés dans une armure d’acier et d’armure lamellaire, alimentée par le sang et l’esprit, le tout. Là, attendant d’être manipulé par sa volonté supérieure. Rassemblant l’énergie glanée sur sa bête morte, elle réveilla le pouvoir des épéistes Prétoriens en attente de Zabalam. Dans son esprit, leur sang se transformait en feu en fusion et pulsant.

Elle ouvrit les yeux. Le porte-étendard de Zabalam se releva et agita le drapeau des épéistes prétoriens. Ceux-ci bondirent de leur cachette et se déplacèrent à une vitesse impossible. Makeda dégaina ses épées jumelles et chargea.

« Qu’il en soit ainsi », déclara Naram. Ses titans firent tous deux un grand pas en avant, le protégeant ainsi du regard.

Urkesh avait reçu son message ; ses Venators tirèrent. Makeda entendit le cri aigu avant de sentir le passage dans l’air autour d’elle, bourdonnant à travers la cime des plantes herbacées telle des abeilles en colère. Les aiguilles tranchantes explosèrent sur le titans, puis Makeda se retrouva sous une pluie de sang.

La patte du titan était aussi épaisse qu’un arbre, et la première épée de Balaash coupa de sa cuisse un morceau de viande suffisant pour un festin. Elle esquiva un énorme gantelet passant devant elle, puis se précipita derrière le premier titan. Makeda était plus rapide que n’importe quel mortel avait le droit de l’être. Le second l’étudia, sa tête géante penchée sur le côté en signe de confusion, les minuscules yeux noirs clignotant, avant que Naram ne la dirige vers elle telle une grande arme recouverte de chair.

Une main, dont la paume était aussi grande que le torse de Makeda s’approcha d’elle, mais elle décocha une lame, et le pouce du titan vola dans l’herbe. Makeda plongea et roula, son armure cliquetant. Elle arriva derrière le deuxième titan avant qu’il ne puisse commencer à pousser des mugissements de douleur.

Mais ensuite, ils furent entourés d’épéistes, et la plupart d’entre eux n’étaient pas les siens.

Le combat fut brutale. Ce fut une masse tourbillonnante de chaos alors que les épéistes s’affrontaient sous le fracas des pattes des titans. Elle décapita un épéiste Muzkaar ayant croisé son chemin. Naram écrasa le crâne d’un guerrier Balaash avec sa massue. Les deux dirigeants se rencontrèrent au milieu de la mêlée, et Makeda sut que c’était le parfait moment évoqué dans le code de l’hoksune.

Ses lames rencontrèrent la massue hérissée de pointes. Naram était incroyablement fort, sûrement guidé par sa propre magie. Elle dut croiser ses épées et utiliser les deux  pour bloquer en même temps. L’impact aurait brisé une lame normale, mais les Épées de Balaash étaient tout sauf normales. Naram la repoussa, et Makeda s’éloigna gracieusement, esquivant un violent coup d’un garde de Muzkaar. Elle lui rendit la pareille en lui arrachant le visage.

Alors que son essence s’enfuyait, Makeda se sentit devenir plus forte. Que cette danse se poursuive à jamais, car il s’agit bien là d’une exaltation.

Le titan le plus proche attrapa l’un de ses épéistes dans ses deux vastes mains et déchira en deux le guerrier hurlant. Un autre tir de barrage d’écorcheurs détruisirent les yeux du titan. Les cyclopes restants de Makeda frappèrent l’autre titan.

Le tyran se jeta sur elle, mais elle s’écarta. La mortitheurgie de Naram déferla dans une vague de force, renversant les épéistes vêtus de noir et de rouge. Makeda sentit l’énergie brûlante passer sur elle, mais elle y résista par la force de sa volonté, et replongea de nouveau dans la mêlée.

Naram baissa les yeux avec surprise alors que la pointe d’une épée jaillit de son abdomen. Il balança sa massue dans un puissant arc de cercle arrière, et l’épéiste Balaash ayant frappé le tyran par derrière disparut dans une gerbe de sang. Naram grimaça et appuya un gantelet sur son estomac. Le plus proche titan poussa un rugissement d’agonie tandis que Naram employait son pouvoir pour infliger la terrible blessure à la chair de la bête à sa place.

Déjà grièvement blessé, le titan s’effondra. Makeda recula alors que la bête effaçait le soleil. Elle réussit de justesse à l’éviter lorsque l’impact fit exploser les herbes hautes. Elle roula et bondit, essayant de reprendre le combat, mais il y eut un éclat noir et la massue de Naram emplit sa vision.

Elle tomba, tournant dans les airs. L’herbe dorée se précipita à sa rencontre.

Tout comme Naram l’avait fait l’instant d’avant, Makeda, recherchant sa connexion mentale avec sa warbeast restante. Elle put ressentir les dégâts, l’agonie et la noirceur du néant. Au lieu de l’accueillir, Makeda le transféra à son cyclope.

Le cyclope absorba tous les dégâts, soufflant sa vie telle une bougie, mais ce ne fut pas suffisant. L’impact laissa Makeda sonnée et en sang. Le corps du cyclope s’effondra dans les bras du titan Muzkaar, et sans même réaliser qu’il était mort, le titan attaqua le cadavre, le frappant de ses grands poings. Même désorientée, Makeda était trop bien entraînée pour laisser l’énergie vitale se perdre, et elle rassembla instinctivement la dernière rage du cyclope mourant pour alimenter sa magie.

Le monde tourna. Makeda se mit à quatre pattes. Autour d’elle, les épéistes Balaash tombaient. Les soldats Muzkaar déferlaient de toutes parts. Naram s’avança vers elle, sa massue à pointes dégoulinants de rouge.

Avant de mourir, l’Archdominar Vaactash avait enseigné à Makeda tout ce qu’il savait sur la ténue frontière entre la vie et la mort. Son peuple était têtu et robuste, et il n’abandonnait pas facilement ses carapaces mortelles. Les corps des membres morts ou mourants de la Maison Balaash l’entouraient, mais la Maison Balaash avait toujours besoin de leurs services. Makeda puisa dans le puit de pouvoir de son propre sang. C’était le plus grand exploit qu’elle ait jamais tenté, bien au-delà de ce qu’elle aurait dû être capable d’accomplir en tant que mortitheurge novice.

Makeda, descendante de la Maison Balaash, petite-fille du plus grand guerrier que le monde ait jamais connu et fille de l’Archdominar Telkesh, ne comprenait pas la défaite.

« Vous n’avez pas encore fini », s’écria-t-elle. « Levez-vous et battez-vous pour la Maison Balaash ».

Son pouvoir se déploya, soufflants les hautes herbes comme si un autre titan était tombé. Naram se figea en ressentant le changement sur le champ de bataille. Le vent tomba et l’air demeura immobile. « Qu’avez-vous fait ? » demanda le Tyran des Muzkaar.
C’est alors que les soldats de le Maison Balaash se relevèrent et revinrent au combat.

« Qu’avez-vous fait ? » Des lames transpercèrent l’armure de Naram. Le titan qui restait mugit et mourut, et il ne resta alors plus aucune bête vers laquelle transférer ses blessures. Les coeurs s’arrêtèrent, les yeux se voilèrent, les corps se brisèrent, mais les esprits des soldats de la Maison Balaash continuèrent à avancer. Une épée prit un morceau du bras de Naram, un autre lui transperça la jambe, et un troisième fit tomber son casque. « Qu’avez-vous fait ? » Il leur asséna des coups de massue, brisant des membres à droite et à gauche.

Makeda se releva, avançant à grands enjambées, les deux épées levées. Elle fit appel à toute la furie qu’elle avait en elle et l’utilisa pour renforcer ses bras. En sang, à peine debout, Naram se tourna vers elle.

Mais il était trop tard.

Ils étaient face à face. Le regard de Naram s’abaissa vers sa poitrine. Les deux Épées de Balaash avaient été proprement enfoncées à travers son armure et ses côtes. Deux distinctes tiges d’acier rouge dépassaient de son dos. La lourde massue tomba de ses doigts inertes.

L’armée de la Maison Muzkaar se figea, regardant leur tyran avec incrédulité. Ils baissèrent lentement leurs armes sur leurs flancs. Le silence s’installa sur le champ de bataille tandis que les épéistes de Balaash s’écroulaient au sol, leurs obligations accomplies. Seul une poignée d’épéistes de Zabalam avait survécu, et tous étaient peints en rouge, haletants et épuisés.

« Vous êtes victorieux ? » murmura Naram.

Makeda hocha la tête. « Oui ». Elle pouvait sentir la force quitter le corps de Naram. Il n’était debout que parce qu’il était appuyé contre elle. Makeda savait qu’à l’instant où elle retirait ses épées, Naram périrait. Elle le déposa lentement sur l’herbe.

« Hé… Aujourd’hui, c’était une une belle journée. La meilleure bataille… depuis longtemps... » Il s’interrompit et Makeda ne put plus entendre ses paroles. Ses yeux étaient écarquillés, mais pas de peur. Il pressa son oreille plus près. Makeda put sentir son dernier souffle sur sa peau.

« Le code me montre la voie de l’exaltation. Seul le combat permet de comprendre la voie ». Naram haleta. « La souffrance nettoie la faiblesse de mon être… Adhérez au code… et je deviendrai... »

« Digne », termina-t-elle.

Qu’est-ce que tu te murmures, mon enfant, quand la douleur devient trop forte ?

C’était un grand et digne chef skorne. Celui-ci ne méritait pas de se perdre dans le Néant. Makeda regarda le soldat Muzakaar le plus proche. « Avez-vous des laudateurs parmi vous ? » L’épéiste hocha rapidement la tête. « Convoque-en un. Maintenant ».

* * *
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Dalaïs et Vladd
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Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - Instruments de Guerre
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LES SAGAS DE WARLOCKS

INSTRUMENTS DE GUERRE

LARRY CORREIA

Je tiens à remercier Dan Wells, Howard Taylor et Alan Bahr de m’avoir fait découvrir Warmachine, de m’avoir appris à jouer, puis de m’avoir battu et de m’avoir pris l’argent de mon déjeuner. Merci à  l’équipe de Privateer Press de m’avoir laissé jouer dans leur monde.

PARTIE UNE
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INDEX SKORNE
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Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Re : Roman - À Quel Prix
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Ce roman conclu les événements de Calbeck
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Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - À Quel Prix
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À PROPOS DE L’AUTEUR

Douglas Seacat

Douglas Seacat est le Responsable de l’Écriture et de la Continuité chez Privateer Press, où il supervise la fiction narrative et la continuité pour les Royaumes d’Acier. Il a commencé à écrire en freelance pour Privateer Press en 2001 après une improbable série d’événements qu’il vaut mieux oublier dans les brumes du passé (et qui sont maintenant couvert par un accord de non-divulgation détaillé). Doug passe la plupart de son travail et de son temps libre à vivre par procuration dans les Royaumes d’Acier à travers la fiction et les jeux. Son temps libre est occupé par la lecture de science-fiction, de fantastique et de fiction historique, à jouer à des jeux informatiques de JDR sur table. De temps en temps, le Signal Seacat est allumé par les personnes discutant du contenu des Royaumes d’Acier et il est appelé à faire la lumière sur des sujets aussi variés que l’existence du rhum au sein des Royaumes d’Acier et si les gobbers et les trollkin sont des mammifères.
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