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Messages - elric

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Bonne lecture  :)
Les règles données sont pour la V2 des Royaumes d'Acier

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TECHNOLOGIE ET COMMERCE

Le niveau technologique de Zu est rudimentaire comparé à celui de l’Immoren occidental. Les zuais ne disposent pas d’équivalents aux machines à vapeurs ou à la mékanique de l’Immoren occidental. La majorité des travaux sont effectués manuellement, y compris le transport des marchandises à travers la ville. On ignore si Zu possède des animaux équivalents aux chevaux de l’Immoren occidental, bien que des créatures à large dos, ressemblant à des bœufs immoréens, aient été observées. Cependant, la configuration cloisonnée et en terrasses de la ville n’est pas propice à l’utilisation d’animaux de traits, et leur déplacement à travers les jungles denses de l’intérieur des terres serait certainement prohibitif.

Les produits commerciaux provenant d’Immoren fascinent les habitants de Konesta. Les textiles, les minerais métalliques raffinés, les outils mécaniques, le verre et les alcools immoréens sont particulièrement prisés. La Liguer Mercarienne et d’autres maisons de commerce interdisent le négoce de certains articles, tels que les steamjacks, les armes à feu et la plupart des produits alchimiques. Peu importe l’offre qu’un marchand zuais pourrait proposer, ces articles ne sont pas destinés à la vente. Cependant, à mesure que des marins indépendants tentent le passage vers Zu, ce n’est qu’une question de temps avant que certains de ces articles interdits finissent pas tomber entre les mains des locaux.

LANGUE

Les zuais parlent deux langues distinctes, selon les marchands ayant commercé à Konesta. La première est le zunnus, la langue initialement rapportée en Immoren occidental par le Capitaine Wexbourne. À l’oral, le zunnus est rapide et à l’accent tonique. Les équipages ayant effectué plusieurs voyages à Konesta apprennent souvent une phrase ou deux en zunnus, mais la maîtrise de la langue est ardue. La forme écrite du zunnus repose sur des pictogrammes, rendant son apprentissage et son déchiffrement complexes.

La seconde langue, la plus courante à Konesta, est le memaloose, un pidgin commercial. Le mameloose emprunte au lexique du zunnus, mais intègre également d’autres langues zuaises, ainsi qu’une combinaison de gestes, de clics et de sifflements. Une minorité de la population de Konesta ne s’exprime qu’en mameloose et ne comprend pas le zunnus, ce qui pousse de nombreux marchands à apprendre cette langue ou à engager un traducteur compétent. Des rangs d’aspirants traducteurs se pressent sur les quais à chaque arrivée de navire, espérant être choisis pour servir d’interprètes. Depuis l’arrivée du Tranchoir des mers et de la Ligue Mercarienne, de nombreux konestans modestes s’efforcent d’apprendre le cygnaréen pour agir en tant qu’intermédiaire.

Cela a eu pour conséquence inattendue de faire du cygnaréen la langue commerciale de facto pour tout équipage immoréens se rendant à Zu. Les marins d’Ord ou de Khador entreprenant ce voyage doivent maîtriser le cygnaréen s’ils souhaitent réussir à Konesta, engageant souvent leurs propres traducteurs. Cela a parfois conduit à des incidents, les conversations passant par plusieurs couches d’interprétation.

Encerclant la ville et s’étendant jusqu’aux pics montagneux déchiquetés plus à l’intérieur de terres, la jungle entourant Konesta est dense, et son intérieur est à peine visible depuis la ville. La jungle regorge de vie, et de vastes étendues d’arbres se déplacent soudainement, comme sir quelque chose d’énorme dévastait la région. Parsemant l’horizon lointain se trouvent des ruines d’anciennes structures englouties par la jungle. Bien qu’il soit presque impossible de s’en approcher en raison des contrôles stricts imposés par les locaux sur les déplacements dans la ville, la plupart des gouvernements immoréens s’intéressent à l’intérieur de Zu et ont tenté à plusieurs reprises d’envoyer quelqu’un explorer ces terres.

LE COMMERCE À KONESTA

Le commerce entre Zu et l’Immoren occidental représente l’une des évolutions économiques les plus significatives de l’histoire des Royaumes d’Acier. Quelques semaines seulement après le retour du Tranchoir des mers de son premier voyage, toutes les grandes maisons de commerce, de Mercir à Ohk, étaient en effervescence, discutant intensément des moyens de tirer parti de cette opportunité financière sans précédent. Au fils des années, des articles exotiques en provenance de Zu ont progressivement fait leur apparition sur les marchés de l’ensemble des Royaumes d’Acier. Malgré les dangers inhérents au voyage, les navires transportant des marchandises échangées entre Zu et l’Immoren occidental sont désormais une vision plus courante dans les ports locaux. Bien que le Cygnar et l’Ord soient les deux principales nations ayant établi une présence à Konesta, les kayazy khadoréens œuvrent avec diligence pour renforcer leur position dans ce port étranger.

Une variété impressionnante de monnaies locales est utilisée à Zu et se retrouve à Konesta, y compris des pièces en métal, des jetons en pierre et des pierres précieuses, des perles de verre, des plumes cirées, des bandes de tissu finement cousues ou du cuir gaufré. Des opérations  locales de change prospèrent en exploitant es différences de valeur et d’intégrité de ces systèmes. Les marchands travaillant avec les immoréens gèrent ces questions de leur côté, préférant des contrats d’échange de marchandises contre marchandises. Dans certains cas, des pièces de monnaies sont incluses dans un accord pour équilibrer la balance, mais seuls celles frappées de métaux précieux sont acceptées, évaluées en fonction de leur poids et de leur pureté. La monnaie immoréenne est rarement acceptée par les commerçants zuais, bien que les lingots de certains métaux puissent être échangés - l’or et l’argent ayant tous les deux de la valeur à Zu.

MARCHANDISES DE ZU

Ce tableau de commerce a pour but de fournir aux maîtres de jeu et aux joueurs des informations sur ce qu’il est possible d’acheter à Konesta. Ces articles constituent un point de départ. À mesure que les personnage gagnent la confiance des marchands locaux, des articles peuvent être ajoutés au fur et à mesure que le commerce avec la ville se développe. Les objets les plus rares sont plus difficiles à obtenir, et imposent des pénalités croissantes à tous les jets de négociations les concernant.

RARETÉTYPE D’OBJET ZUAISPÉNALITÉ AU JET DE NÉGOCIATION
CommunPoivre, mélasse, teinture, autres épices, fourrures0
Peu fréquentSoies, grains de café, chanvre, or, ingrédients alchimiques de base-1
RareOs d’animaux uniques, petits animaux, produits artisanaux locaux (tels que tissus teints, poteries, bois sculptés, armes et couverts ornementés)-2
ExotiqueArtefacts orgoth, nouveaux ingrédients alchimiques, grandes créatures/animaux-4

VOYAGER VERS ZU

Le trajet entre l’Immoren occidental et le continent relativement inexploré de Zu est surnommé le « Couloir Continental » et constitue la route la plus sûre entre ces deux terres. Ceux qui entreprennent ce périlleux voyage doivent affronter des conditions météorologiques hostiles et de nombreux dangers tels que des récifs peu profonds, des tourbillons et des bancs de sable. Malgré ces dangers, l’activité pirate a explosé dans cette région. Les navires marchands de la Ligue Mercarienne et d’Ord bravent les périls de ce passage pour accéder aux produits exotiques sud continent sud, attirant l’attention des équipages pirates avides frappant avant que leur proie ne reviennent avec des cales chargées de trésors. Une poignée de petites îles sans nom proche du Couloir Continental servent de refuges aux pirates, d’où ils lancent leurs raids. Peu de ces îles abritent des structures permanentes, servant principalement de points de passage pour les équipages pirates, mais avec les temps, elles pourraient accueillir des populations permanentes.

Le voyage vers Zu dure entre deux et cinq mois, en grande partie à cause des vents et des marées imprévisibles de Meredius. Peu de petits navires sont capables de faire ce trajet, et même les plus grands peuvent être confrontés à des conditions météorologiques tumultueuses. Les capitaines souhaitant entreprendre ce voyage doivent s’attendre à de grandes variations dans la durée du voyage et préparer les provisions du navire en conséquence. La détérioration des vivres ou de l’eau est courante lors de long voyages, et la seule protection contre cela est l’abondance. Des pièces de rechange et des stocks de cordages, de toile à voile, de carburant et de bois sont également nécessaires pour réparer les inévitables dommages qu’un navire subira durant le voyage vers Zu.

Pendant la majeure partie du voyage, les équipages s’en tenait à l’itinéraire éprouvé du Couloir Continental offre généralement aux équipages une sécurité raisonnable, bien que cela ne soit jamais garanti. D.H. Wexbourne, l’homme ayant découvert Zu, a effectué sept allers-retours vers le continent sud avant de disparaître lors de son huitième voyage en 604 AR. Son navire, le Tranchoir des mers, était idéal pour ce périple, et son équipage composé de marins chevronnés, mais même lui a succombé aux dangers du Meredius.

Pendant un certain temps, la meilleure route vers Zu est restée un secret bien gardé, mais depuis quelques années, elle est de plus largement accessible. Une copie des routiers décrivant les dangers et la meilleure façon de les éviter est un objet précieux, très recherché par chaque pilote et capitaine de navire effectuant le voyage. Sans de telles notes, entreprendre la traversée serait presque impossible. Chaque navire commerçant avec Zu possède son propre routier, annoté et enrichi après chaque voyage. Certains sont plus fiables et complets que d’autres.

RENCONTRES LORS D’UN VOYAGE VERS ZU

Un voyage aussi périlleux que celui vers un nouveau continent est susceptible d’être riche en rencontres. Le tableau suivant contient des événements auxquels un équipage pourrait être confronté en naviguant vers Zu. Chaque fois que le Maître de Jeu détermine qu’il y a un risque de rencontre, il peut faire un jet sur la table ci-dessous.

LANCER 2D6RENCONTRE
2Navire Abandonné
3-4Groupe d’Abordage de Pirates
5-6Île Déserte
7-8Vague de chaleur
9-10Maelström
11-12Nid de Drake de Mer

Navire abandonné : Les marins faisant le voyage vers Zu connaissent des destins étranges. L’équipage rencontre un navire abandonné, qu’il s’agisse d’une chaloupe à la dérive sur les vagues ou d’un navire marchand échoué sur un banc de corail ou un atoll. Il n’y a aucun survivant à bord, mais le navire contient d3 objets choisis au hasard dans le tableau des Marchandises de Zu.

Groupe d’abordage de pirates : D’innombrables équipage pirates rôdent dans l’Océan Austral à la recherche de navires marchands à piller. D3 petits navires pirates tentent d’aborder le navire. Chaque navire est armé par 2d6+3 pirates.

Île déserte : L’équipage rencontre une île déserte. Ces îles peuvent potentiellement fournir de la nourriture et de l’eau douce pour un navire, bien qu’elles puissent aussi abriter une faune hostile ou le repaire d’une bande de pirates. Les personnages possédant la compétence Survie peuvent tenter de cherche de la nourriture et de l’eau sur l’île.

Vague de chaleur : Le soleil brûlant de l’Océan Austral peut-être dangereux. L’équipage est affecté par une vague de chaleur.

Maelström : L’équipage rencontre un maelström en tentant de naviguer dans les eaux traîtresses du Couloir Continental. Un personnage doit effectuer un jet de Navigation contre une difficulté de 14. Si le jet réussit, le navire se redresse et échappe au maelström . Si le jet échoue, le navire est entraîné plus profondément dans le maelström. Si le navire est aspiré plus profondément, un personnage doit effectuer un autre jet de Navigation contre une difficulté de 16. Si le jet réussit, le navire parvient à échapper à une destruction certaine. Si le jet échoue, le navire commence à prendre l’eau et coulera d3+3 rounds, à moins qu’il ne parvienne à s’échapper comme décrit ci-dessous.

Nid de Drake de Mer : L’équipage rencontre un banc de d3+1 drake de mer.

Le passage vers Zu commence de manière assez banale, mais une fois au que le navire dépasse à la fois la Mer des Lamentations et le Golfe de Cygnar, le Meredius s’ouvre sur un climat plutôt tempéré devenant plus chaud en direction du sud. Ce mélange des eaux plus fraîches de l’Immoren occidental et de l’Océan Austral plus chaud peut provoquer des tempêtes soudaines surgissant et faisant rage pendant plusieurs minutes à plusieurs heures avant de s’arrêter brusquement et de laisser place au soleil chaud et au souffle du vent. Certains phénomènes météorologiques extrêmes se produisent au cours des premières semaines de voyage, comme des vagues massives capables d’écraser un navire sans grand effort et les ouragans plongeant l’océan dans le chaos. De nombreux navires ont disparu dans ces tempêtes, ce qui a largement contribué à l’état non exploré de Zu.

Après plusieurs jours à une semaine en haute mer, selon les vents, des chaînes de petites îles commencent à border le corridor. Nombre de ces îles sont hostiles à la vie, n’étant guère plus que des bouts de terre sablonneux ou rocheux, mais un certain nombre d’entre elles possèdent une flore et une faune. D’innombrables petits avant-postes et refuges de pirates ont vu le jour sur ces îles au fil des années depuis le voyage de Wexbourne. Les eaux autour de ces îles passent de la couleur sombre de l’océan ouvert à des eaux peu profondes de couleur aigue-marine, avec plusieurs rivage si clairs qu’il est possible de voir des brasses de profondeurs avec facilité.

Ces dernières années, des efforts ont été déployés pour établir de petits avant-postes sur ces îles par les trois plus grands commerçants avec Zu ; la Maison Mateu d’Ord, la Ligue Mercarienne Cygnaréenne (y compris les opérations gérées par la Maison Berck Imports Ordique, qu’ils possèdent), et Négoce Kontinental Oligovich & Kovář de l’Empire Khadoréen, représentant plusieurs intérêts kayazy alliés. Ces groupes souhaitent des avants-postes pour que leurs intérêts commerciaux puissent s’arrêter, se réapprovisionner, se reposer ou se réarmer en route vers et depuis le continent sud. Les tentatives pour établir ces postes habités ont rencontré un succès limité, la plupart ayant échoué ou été abandonnés. Des réserves de conserves et de charbon peuvent encore être trouvés dans certains de ces avant-postes, et certains contiennent de la poudre à canon et les ruines d’ateliers de mékanique. Près de ces chaînes d’îles, il est courant de voir des bancs de drake de mer dans la région, car les îles sont aussi couramment utilisées comme lieux de nidification.

Une fois les chaînes d’îles franchies, le passage se poursuit en haute mer sur la majeure partie de la distance restante. Ces eaux libres sont beaucoup plus turbulentes. De violents tourbillons sont monnaie courante, tout comme les vagues scélérates et les vents soutenus de 5 nœuds ou plus. Les marins doivent être constamment en alerte pour réagir à ces tempêtes océaniques, sous peine  de voir leur navire sombrer au fond du Meredius. Les drake de mer, les Brise-Coque et d’autres formes de vie marine sont également monnaies courantes dans cette région, faisant partie d’une écosystème prospère soutenu par les eaux agitées. Les marins ont également décrit des créatures non encore répertoriées – des être massifs plus grands qu’une caravelle qui, selon eux, peuvent faire sombrer un navire, équipage compris.

Au-delà de la large ceinture du Meredius, plus près de la côte de Zu, d’épais brouillard sont fréquents. Ces brouillards peuvent dissimuler des récif acérés et d’autres dangers susceptibles d’endommager ou de détruire un navire. Les navires pénétrant dans l’un de ces brouillard doivent ralentir considérablement et effectuer de fréquents sondages pour éviter de s’échouer, et beaucoup passant à la propulsion à vapeur aux rames pour la dernière partie du voyage.

Lorsque les brumes se dissipent, le continent de Zu se révèle. Sur la côte, le port et la ville commerçante de Konesta occupent une place prépondérante. Les falaises abruptes bordant la majeure partie de la cote sont très représentatives de la vue sur une grande partie du continent à cet endroit.

Il n’y a pas encore eu d’expédition pour cartographier l’ensemble du littoral de Zu, du moins aucune n’est revenue à ce jour. Au-delà des falaises, Zu est une terre luxuriante, remplie d’une jungle, à la fois envoûtante et totalement étrangère. De temps en temps, des sons forts, des grognements et de rugissements d’animaux peuvent être entendus depuis la canopée de la jungle. Faire commerce à Konest et naviguer vers l’Immoren occidental peut offrir de nombreuses aventures pour tout personnage pirate digne de ce nom ou tout Maître de Jeu prêt à s’aventurer en haute mer.

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INEXPLORÉ
CINQUIÈME PARTIE

par Tim Simpson avec Josh Colón, Matt Goetz & Doug Seacat

ZU

Découvert en 596 AR par le Capitaine D.H. Wexbourne à bord du Tranchoir des mers, Zu est entouré d’eaux côtières chaudes et cristallines, au-delà d’un étroit littoral de sable ivoire, s’élevant soudainement vers des montagnes calcaires déchiquetées et de forêts tropicales denses et sauvages abritant de nombreuses créatures inconnues.

Pendant des années après sa découverte, la terre de Zu était considérée comme une légende, mais l’abondance de produits exotiques provenant de cette contrée lointaine a convaincu les marchands d’Immoren de son authenticité. Aujourd’hui, cette terre mystérieuse est devenue un centre de commerce avec l’Immoren occidental. Actuellement, la ville de Konesta est l’unique port où les marchands et les négociants peuvent vendre des biens immoréens et se procurer des produits locaux à revendre chez eux. Les côtes rocheuses de Zu rendent difficile la recherche de site d’accostage aisés et, pour autant que les immoréens l’aient découvert, Konesta est la seule grande baie abritée capable d’accueillir de vastes quais sur le continent.

Bien que quelques plus petites villes côtières et moins pratiques existent, les autochtones ont de forts tabous contre les étrangers et ont interdit tout débarquement dans ces endroits. Dans l’intérêt de maintenir un flux commercial constant, les immoréens ont convenu que tout le commerce passerait par Konesta, où ils doivent traiter avec les négociants avisés de la ville. Ces marchands acharnées sont les représentants d’innombrables villages, villes et tribus représentant les divers peuples du continent. Pour ces raisons, Konesta reste l’unique endroit où les marchands d’Immoren peuvent e procurer les lucratives marchandises n’étant disponibles qu’à Zu. Seule une poignée de colonies immoréennes ont vu le jour ces dernières années, construites par de courageux individus prêts à défier la volontés des locaux et à lutter contre les dangers inconnus d’une nouvelle terre.

KONESTA

Bien que Konesta soit le port du continent de Zu acceptant les étrangers, elle une reste une énigme même pour les rares commerçants ayant bravé l’océan profond pour arpenter ses rues. C’est un endroit extrêmement cosmopolite, avec une multitude de peuples, de cultures, de couleurs, de sons et d’odeurs. Ceux qui survivent au voyage pour la visiter parlent d’une ville bâtie sur une autre ville. Des structures anciennes et massives sont recouvertes de maisons et de boutiques plus récentes et éphémères. La ville se situe entre un port profond et la jungle menaçante. Des terrasses aménagées dans les falaises calcaires entourant la baie et la ville sont parsemées de maisons construites à la hâte.

Konesta connaît une croissance due à l’augmentation du commerce extérieur ces dernières années. Les zuais vivant en ville sont un déroutant mélange de cultures, de teintes de peau et de langues. Les commerçants y faisant des affaire savent que Konesta est un carrefour pour d’innombrables groupes originaires d’autres régions du continent, bien qu’ils n’aient pas une idée précise de l’identité, du nombre ou de la nature de ces nations, tribus et cités-états. En raison des nombreuses langues parlées par les habitants de la ville, les visiteurs immoréens ont commencé à apprendre le dialecte commercial hybride appelé Memaloose.

La baie menant à Konesta est remplie d’écueils et de récifs coralliens peu profonds juste sous la surface de l’eau, constituant un danger caché pouvant couler un navire et son équipage non préparés. À l’embouchure de la baie s’élève d’immenses arches de couleur ivoire. Ces arches sont incrustées d’images de poissons et serpents de mer. Certaines de ces images rappellent les drakes de mer courant dans le Meredius, mais d’autres sont d’inquiétantes descriptions de créatures que les immoréens n’ont pas encore rencontrées.

Des milliers de zuais sont chargés de la protection du port ainsi que de la ville elle-même. Ces natifs portent des armures et des casques aux reflets irisés, bronze ou rouge cuivré. Les marins ayant visité la ville n’ont pas encore compris la signification de ces couleurs, mais certains suggèrent qu’elles pourraient indiquer un système de rang ou de caste. Elles pourraient également n’avoir que peu ou pas de signification et refléter uniquement les ressources disponibles dans la région. On ne sait pas si ces gardes armés font partie d’une armée permanente plus importante au s’ils sont simplement l’équivalent de la garde urbaine de Konesta, mais il est clair, au vu du traitement sévère réservé aux étrangers enfreignant imprudemment la loi, que ces hommes et femmes disciplinés ne sont pas à prendre à la légère.


KOMARA OU KONESTA

Le nom de la ville portuaire de Zu a suscité une certaine confusion parmi les marins immoréens. Deux noms sont utilisés pour décrire le port de Zu : Konesta et Komara. Le premier est le terme le plus courant et c’est ainsi que la plupart des marins immoréens désignent la ville. Komara, moins fréquemment utilisé, est occasionnellement employé par les habitants locaux. Lors du premier retour du Tranchoir des mers en Immoren occidental, le Capitaine Wexbourne désigna sa découverte sous le nom de Komara. Lorsque d’autres navires entreprirent le voyage vers Zu, ils pensèrent initialement avoir découvert une seconde ville, mais il s’agissait en réalité de la même ville connue sous un autre nom.

Les représentants de la Ligue Mercarienne vivants dans le port ont commencé à clarifier cette confusion. Il semble que le port est une ville bâtie sur une plus ancienne ; la ville de Konesta a été édifiée sur les vestiges de l’antique Komara. L’architecture en pierre de Komara soutient la construction éclectique et plus récente de Konesta.

L’étude de la maçonnerie de Konesta a révélé que Komara était elle-même une ville impressionnante, peut-être même plus grande que Konesta ne l’est devenue. La diversité des styles de maçonnerie employés dans l’architecture de Komara a intrigué les visiteurs du port, car les techniques divergentes suggèrent la possibilité que Komara pourrait avoir été édifiée par une civilisation antérieure. Les strates du passé de Konesta commencent tout juste à être explorées par les immoréens, et la vérité demeure insaisissable.


Konesta est une énigme, même pour les visiteurs ayant parcourus ses rues. La ville est ancienne et largement utilisées, donnant l’impression que certaines de ses parties ont été édifiées sur une autre ville encore plus ancienne. Certaines structures, plus récentes, semblent avoir été délibérément bâtie sur de massives structures préexistantes occupant le même espace. Certaines de ses constructions sont esthétiquement similaires aux bâtiments actuels, tandis que d’autres paraissent complètement étrangères en comparaison avec les constructions plus récentes. Cela pourrait indiquer qu’une autre culture indigène vivait et commerçait à Konesta avant l’arrivée de ses habitants actuels, ou que la ville est composée d’une population diversifiée de nombreuses cultures différentes s’étant réunies en ce lieu, s’accumulant au fil des millénaires.

Ce sentiment d’ancienneté et de stabilité imprègne l’ensemble de la ville et est évidente dans chaque bâtiment. Aucune technologie moderne n’est apparente dans les édifices auxquels les visiteurs immoréens ont accès. Les constructions en pierre et en bois sont les plus courantes. Beaucoup présentes des accents de bronze ou de cuivre, mais il semble que l’emploi du fer ou de l’acier soit réservée à l’armement des gardes zuais dans toute la ville.

L’exploration de la ville est strictement limitée en raison du contrôle exercé par les autorités de Konesta. Les visiteurs immoréens sont confinés à quelques quais situés à l’extrémité sud de la jetée et ne sont autorisés à s’aventurer que dans quelques parties spécifiques de la ville. Bien que ces quais soient bien entretenus, ils sont nettement plus éloignés des maisons de commerce que ceux utilisés par les habitants de Zu.

La raison de cette ségrégation est inconnue, mais certains commerçants soupçonnent qu’elle découle d’une méfiance persistance envers les étrangers venus d’outre-mer. Les autochtones ont fournis peu d’explications aux visiteurs, se contentant de leur indiquer qu’ils doivent rester dans les zones restreintes pour leur propre sécurité. Les déplacements en dehors de ce périmètre ne sont autorisés qu’avec l’approbation des locaux et uniquement sous l’escorte d’un groupe de gardes armés. Des commerçants et de marins téméraires ayant osé franchir les limites imposées ont souvent disparu dans les rues ou les jungles, sans laisser de trace. Quelques rares explorateurs ayant échappé à la capture rapportent l’existence de tunnels et de grottes souterraines reliant les bâtiments, à l’image du Bas Fond de Corvis. Certains prétendent même avoir vu de près une série de structures en pierre en ruine à plusieurs kilomètres des portes extérieures de Konesta. On dit que ces structures sont habitées par des créatures ressemblant à des hommes-gator immoréens, mais ces histoires sont généralement considérées comme rumeurs infondées.

CENTRES D’INTÉRÊT

D’après le peu d’informations que les immoréens ont pu glaner, Konesta semble être divisée en plusieurs quartiers. Chacun étant fortement surveillé et protégé par les guerriers de la ville. Cette sécurité renforcée semble être une réponse directe à la présence des immoréens et permet aux habitants de contrôler aisément les sections de la ville accessibles aux étrangers pour les visites pour le commerce.

QUARTIERS NORD-OUEST

Quartier isolé, situé dans la partie nord-ouest de la ville, il pourrait abriter les dirigeants gouvernementaux ou religieux de la cité. Bien que cette hypothèse repose sur des preuves limitées, elle est fondée sur le nombre élevé de gardes patrouillant à l’extérieur du quartier, ainsi que sur les murs et les portent qui l’entourent. Ce quartier est l’un des mieux protégés de toute la ville et mobilise une part importante de ses guerriers.

Un indice intéressant concernant la nature de ce quartier et que de nombreux zuais s’y rendant portent des tabards et des robes aux couleurs vives, presque criardes, les teintes orange et jaune étant les plus courantes. Cependant, ce sont les motifs sur ces vêtements qui ont le plus perturbé les immoréens : des motifs de grands visages grimaçants et aux bouches ouvertes. Ces images ressemblent à l’art et à l’architecture orgoth trouvés dans l’Immoren occidental. Selon certaines rumeurs, les plus grands bâtiments du quartier auraient des ornements similaires. Les fait que les orgoths aient pu être présents à Zu et influencer leur culture est troublant et a rendu certains marins un peu plus paranoïaques dans leurs relations avec les zuais.

Si la zone fortifiée de Konesta est bien un quartier religieux, l’approche zuaise de la religion n’est pas monolithique. Des marins ont observés de petits temples à l’extérieur de ce quartier, disséminés dans la ville, et ce sont ces temples que les zuais permettent aux étrangers de visiter pour observer leurs rituels mineurs. Ces petits temples sont construits en pierre brute taillée, avec quelques ornements sur les murs extérieurs. Plusieurs d’entre eux arborent une représentation d’une figure masquée et de ce qui semble être des vagues irradiants de celle-ci vers de plus petites personnes en dessous, intégrée quelque part dans leur conception. Les érudits ont débattu et théorisé sur la signification de cette divinité, tandis que les théologiens, tant morrowéens que menites, ont conclu qu’il doit s’agir d’une représentation de Menoth lui-même.

D’autres divinités zuaises potentiellement représentées dans les temples locaux incluent une déesse marine s’élevant au-dessus des vagues océaniques, un groupe de huit figures assises en habits distinctifs pouvant symboliser d’anciens rois ou dirigeants, et trois jouvencelles semblant représenter les lunes de Caen. Un temple inhabituel est délibérément laissé vide, sa série de murs courbes créant une cacophonie envoûtante lorsque le vent souffle. Un autre lieu de culte étrange et rarement visité présente une grande figure monstrueuse dont l’ombre semble engloutir un cadran solaire orné à l’autel du temple. Il pourrait s’agir d’une représentation locale du Ver Dévoreur. Bien qu’il ne soit pas évident de déterminer lesquelles de ces religions sont répandues sur le continent et lesquelles ont une audience plus locale, il est clair que la profondeur de la diversité culturelle de Zu commence tout juste à être explorée.

CASERNES

Situées au centre de Konesta et étant le quartier le plus proche de l’immense porte menant à la jungle, se trouve un vaste complexe servant de caserne pour les gardes. Il n’y a que quelques entrées pour accéder au complexe, et celles-ci passent directement par le quartier du commerce et des échanges. Ces entrées sont des portes en fer épaisses nécessitant des dizaines d’hommes pour les ouvrir et les fermer. Pour faciliter le passage, des portes plus petites sont intégrées dans ces grandes.

De l’autre côté des portes, on peut apercevoir un ensemble de bâtiments ordonnés et rigoureusement organisées. Parmi eux se trouvent plusieurs grandes forges, et le bruit des objets métalliques en cours de fabrication résonne du complexe à toute heure. La plupart des bâtiments à l’intérieur du complexe ressemblent aux structures en pierre visibles dans le reste de la ville, mis avec des différences notables. Ces bâtiments ont des fenêtres étroites – semblables à celles châteaux et forteresses des Royaumes d’Acier – et d’entrées dont les champs de vision se chevauchent afin de garantir qu’il est impossible d’entrer dans un bâtiment sans être vu d’au moins un autre endroit. De plus, plusieurs des bâtiments proches de la porte de la jungle sont équipés de grandes balistes chargées de lourdes munitions, semblables aux harpons utilisées sur les baleiniers, mais dentelées et barbelées.

Ces dernières années, ce quartier a connu de curieuses évolutions. Les forgerons travaillent sans relâche, y comprit la nuit, sur d’importants projets. Bien que les zuais tentent de dissimuler des activités, quelques marins curieux ont rapporté avoir vu des soldats zuais transporter de grandes piques en fer depuis les forges et les emmener par la porte menant à la jungle. La raison de la nécessité de telles armées dans la jungle demeure un mystère pour les commerçants de passage.

QUARTIER NORD-EST

Le quartier nord-est est principalement occupé par les résidences des zuais. Cette vaste zone est remplie de bâtiments accolés les uns aux autres, certains superposés. Ces structures simples comprennent généralement quelques chambres à coucher et une salle commune où de nombreuses familles se rassemblent pour manger, se détendre et se reposer ensemble la nuit.

Bien que certains de ces bâtiments ressemblent à des bidonvilles surpeuplés, d’autres sont remarquablement bien entretenus, avec des groupes de zuais travaillant quotidiennement à leur entretien et à leur propreté. Ces bâtiments abritent généralement des membres éminents de la communauté, tels que des membres du clergé ou des commerçants influents. Bien que les immoréens n’aient pas eu l’occasion de pénétrer à l’intérieur des résidences sacerdotales, d’autres konestans affirment que ces maisons abritent des sanctuaires improvisés et des chambres de méditations privées.

QUARTIER CENTRAL

Le quartier central, le plus proche de la baie et des quais, est le quartiers des affaires et du commerce. C’est là que la plupart des négociations entre les immoréens visiteurs et les commerçants locaux ont lieux. La plupart se déroule dans de grandes maisons de commerces situées au coeur du quartier. La partie isolée du quai où les immoréens sont logés est plus éloignée de ces maisons de commerce que les locaux zuais, donc, au moment où les étrangers peuvent entrer de furieuses négociations sont déjà en cours.

L’argent et les marchandises entrent et sortent rapidement des maisons de commerce, et le flux de circulation à destination et en provenance des bâtiments est stupéfiant comparé au reste de la ville. Les bâtiments commerciaux sont plus ornés que presque partout ailleurs à Konesta, avec des reliefs et des incrustations de bronze, de cuivre et d’or. Ces décorations témoignent de la richesse et du succès d’une maison de commerce. Les maisons les plus prospères sont ornées de décorations élaborées, tandis que les maisons plus modestes n’ont que de simples ornementations.

La plupart des bâtiments sont à plusieurs étages. Les accords et les échanges commerciaux les plus importants se déroulent aux étages supérieurs du bâtiment, tandis que les niveaux inférieurs sont des marchés ouverts remplis de certaines épices locales, de fourrures et d’autres biens exotiques.

Comblant les espaces entre les grandes maisons de commerce, on trouve d’autres comptoirs commerciaux et bazars, emplissant l’air de bruyantes négociations en memaloose. Ces petites entreprises sont indépendantes des grandes maisons de commerce et fonctionnent sur des échanges rapides d’offres et de contre-offres. Les affaires entre elles sont impitoyables, et de nombreux marchands essaieront de de surpasser leurs voisins pour conclure une transaction. Bien que rare, des marchands immoréens ont découvert certains zuais vendant des antiquités, dont certaines semblent même d’origine orgoth. Bien que de petites pièces de monnaie, couteaux et d’autres objets orgoth puissent être trouvés dans la bazar, ce ne sont pas uniquement les objets d’origine orgoth qui intéressent les immoréens. Beaucoup de ces petits magasin vendent des objets inhabituels et rares même selon les critères zuais, certaines proposent des os d’animaux non identifiés, des cartes partielles écrites dans des langues étranges, et même des élixirs censés prolonger la vie. L’authenticité de beaucoup de ces objets est douteuse au mieux, mais un acheteur astucieux avec un œil affûté pourrait y trouver quelque chose de valeur significative.

Ces marchés ouverts se tiennent généralement du lever du soleil jusqu’au crépuscule, lorsque les marchands zuais retournent chez eux dans la ville. Un petit nombre de marchands semblent être des commerçants itinérants venant à Konesta pour écouler leurs marchandises et quittent la ville bien avant le coucher du soleil, retournant dans la jungle pour regagner leurs foyers.

LES QUAIS

Bien qu’ils ne constituent pas officiellement un quartier de la ville, les quais de Konesta ont pris une telle ampleur qu’ils en sont devenus un en tout sauf en nom. Ce qui n’était à l’origine qu’un petit nombre d’embarcadères et de jetées s’est considérablement étendu au cours des treize dernières années. L’augmentation du nombre de navires marchands mercariens, ainsi que de leurs concurrents ordique et khadoréens, a poussé les zuais à agrandir et améliorer les quais pour gérer l’afflux de nouveaux arrivants. Ainsi, il arrive encore que certains des plus grands navires marchands doivent jeter l’ancre à l’extérieur de la baie et envoyer de plus petites embarcations à rames avec des équipes de négociants.

Les quais sont en bois, mais les zuais utilisent une résine ou une sève locale extrêmement résistante à l’eau et même quelque peu ignifuge. Bien qu’un grand incendie pourrait toujours ravager l’ensemble des quais, plusieurs petits incendies ont été évités et n’ont nécessité que des réparations minimes grâce à ce scellant. Cela a incité quelques marchands avisés à en faire commerce pour l’appliquer sur leurs propres navires.

Les quais sont également le théâtre d’un grand nombre d’échanges et d’accords commerciaux. Les marchands zuais et immoréens cherchant à transporter des marchandises autrement restreintes ou illégales préfèrent souvent se retrouver à bord d’un navire et régler les détails de leur accord dans la cabine du capitaine, plutôt que de subir la surveillance des maisons de commerces ou le regard scrutateur du bazar de Konesta.

Cependant, de telles transactions clandestines doivent être menées avec la plus grande prudence. Toute personne découverte par les autorités de Konesta subit de graves répercussions. À plusieurs reprises, ceux qui ont tenté de conclure des accords de cette manière ont été découverts, et des équipages entiers ont été exilés de Zu en conséquence. Le sort des habitants locaux prêts à conclure de tels accords reste inconnu, mais aucun d’entre eux n’est jamais revu arpentant les rues de la ville.

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Bonne lecture  :)
Les règles données sont pour la V2 des Royaumes d'Acier

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CARRE DOVA

Carre Dova, surnommée le « Havre des Marchands », est une cité aux multiples visages où les bâtiments immaculés et blanchis à la chaux s’élèvent sur les fondations de pierre noire anciennes structures orgoth aujourd’hui en ruine. Son économie commerciale déclinante est soutenue par des réseaux de contrebande haut de gamme, tandis que ses charpentiers navals, fiers et honnêtes, construisent des navires prisés par les pirates les plus douteux.

L’apparence de Carre Dova comme port sûr et prospère est jalousement préservée, aussi bien par les forces de l’ordre que par ses principales organisations criminelles. La ville ayant connu un ralentissement commercial ces dernières années, un soin particulier a été apporté à la présenter comme un havre paisible où les citoyens ordiques aisés peuvent résider ou séjourner. Ainsi, nombre de ses marchés regorgent de luxueuses marchandises destinées à une clientèle huppée.

Pourtant, cette façade de respectabilité ne fait que masquer une pègre florissante. Les familles criminelles possèdent bon nombre de ces boutiques de luxe, leurs Capos et Padróns se réunissant dans des arrière-salles discrètes et lourdement gardées. Grâce à ce mélange d’activités légales et illicites, ces familles travaillent aussi dur que la garde municipale à maintenir l’illusion de l’ordre et de la sécurité dans les rues.

Outre le crime organisé, Carre Dova est devenue un terreau fertile pour des cabales thamarites secrètes. Depuis vingt ans, des dizaines de disciples puissants et charismatiques de la Sombre Jumelle ont élu domicile dans la ville, estimant que son éloignement des grandes organisations morrowéennes et sa réputation de petit port en font une cachette idéale. Ces dernières années leurs rangs n’ont cessé de grossir, mais ni la garde locale ni les groupes religieux ne semblent encore soupçonner quoi que ce soit.

Une cabale en particulier, La Troisième Marque, s’est lancée dans un culte zélé et actif. Sous la direction de la nouvelle cheffe, connue seulement sous le nom de la Voix de la Soeur, le groupe s’est livré à d’audacieux actes criminels, dont la destruction d’un lieu de culte morrowéen local. La majorité des autres thamarites de Carre Cova désapprouvent fermement ces agissements, craignant qu’ils n’attirent l’indésirable attention des ennemis de leur foi.

Malgré ses sombres secrets, Carre Dova reste réputée dans tout l’Ord pour deux ressources uniques : les artisans charpentiers qui perpétuent une construction navale ordique rare et traditionnelle, et les étalons Cardovars sauvages qui parcourent les plaines alentour, connus pour être les chevaux les plus rapides et les plus fougueux de la nation.

SERVICES

Malgré une économie quelque peu déclinante, Carre Dova propose une vaste gamme de biens et services pour les navires de passage. La Place Arturio, ce coeur névralgique du commerce urbain , regorge d’échoppes et de marchands proposant toutes sortes de marchandises. Soucieuse de préserver son image de havre paisible pour une clientèle aisée, la ville a vu la majorité de ses commerces historiques se spécialiser dans le luxe, proposant des articles raffinés et onéreux pour attirer cette élite. Si les équipages peuvent toujours y faire réparer une machine à vapeur navale, Carre Dova se distingue surtout par ses maîtres charpentiers perpétuant des traditions ancestrales – comme la construction des Intercepteurs de Carre Dova, ces voiliers légers et profilés prisés des contrebandiers et pirates. Dans les grandes plaines entourant la ville, des troupeaux d’étalons Cardovar errent librement. Plusieurs ranchs renommés s’y consacrent à l’élevage de ces légendaires coursiers, réputés comme les plus rapides de la région.

LIEUX

Vieille-Pierre : Ce quartier est le plus ancien et le plus misérable de Carre Dova. Son architecture distinctive est principalement constituée de pierre noire chère aux orgoth, et nombre de ses bâtiments et rues arborent encore les gravures et symboles des anciens maîtres d’Immoren. C’est ici que la plupart des pauvres de la ville ont été parqués pour ne pas gêner les nouveaux résidents aisés. De nombreuses cabales thamarites s’y rassemblent pour leurs rites secrets, c’est c’est dans les égouts de Vieille-Pierre que la Troisième Marque ourdit ses prochains méfaits. Des capitaines sans scrupules y rodent fréquemment, cherchant des vagabonds sans défense à enrôler de force dans leurs équipages – personne ne remarquant ou ne se souciant de la disparition de quelques mendiants.

Prairies de Corcelo Muro : Situées au nord-est de la ville, ces étendues herbeuses abritent les célèbres étalons Cardovar d’Ord, ainsi que plusieurs haras tout aussi renommés. Ces coursiers sont les montures privilégiées des aventuriers fortunés et même des officiers de cavalerie ordique. Dernièrement, certains de ces élevages ont accru leur sécurité, engageant des mercenaires pour patrouiller la zone. Les raisons de cette soudaines vigilance restent inconnue.

Rumeurs de Ponton : Le Vol d’Étalons

Une vague de cols de chevaux frappe les plus prestigieux haras de Corcelo Muro. Selon les rumeurs, la plupart de ces montures volées transitent par le port de Carre Dova avant d’être vendue aux enchères clandestines le long de la Côte Brisée. Les circuits de course d’Aemador et Merin paient particulièrement cher pour des étalons de Cardovar en pleine santé. Pirates et contrebandiers qui parviendraient à s’introduire dans ces réseaux pourraient en tirer des profits.

INDIVIDUS

Padrón Marco Graza : À la tête de l’influente famille criminelle Graza depuis plus de trente ans, Marco se montre aussi impitoyable envers ses ennemis que généreux avec ceux qui lui prouvent leur loyauté. Doté d’un sens inné des affaires, il cherche à légitimer progressivement les activités financières de son clan, troquant contrebande, corruption et extorsion contre des entreprises commerciales respectables et lucratives, notamment avec les maisons de négoce et la noblesse castelainnes à travers l’Ord. Dès son accession au titre de Padrón de sa famille, son premier acte fut d’établir une alliance avec de la Commandant du Guet Luccio Ovaldo pour réduire la criminalité violente à Carre Dova. En échange, les Graza purent développer leur activités légales sans ingérence des inspecteurs du guet. Cet arrangement a grandement profité au clan Graza, qui veille désormais à châtier sévèrement quiconque trouble la paix de la ville.

La Voix de la Soeur : Disciple fanatique des enseignements de Thamar et de ses Légataires, la Voix de la Soeur prêche la parole de la Sombre Jumelle depuis plus d’une décennie. Né Octavio Bellanti, fils d’un modeste aristocrate castelain du nom de Romano Bellanti, celui qui allait devenir la Voix de la Soeur reçut une éducation raffinée, révélant un talent précoce pour l’art oratoire. C’est dans les préceptes de Thamar qu’il trouva refuge après la mort d’une sœur adorée, le conduisant à s’établir à Carre Dova. Là, il commença à prêcher discrètement la bonne parole parmi les déshérités du quartier de Vieille-Pierre. Sous l’identité de la Voix de la Soeur, Octavio a façonné l’une des plus vastes cabales thamarites de la ville : la Troisième Marque. Animé par une ferveur prosélyte, le groupe envoie désormais ses membres les plus zélés en missions secrètes à travers la cité. Certains s’embarquent même volontairement sur des navires pirates ou contrebandiers, cherchant à répandre les enseignements de la Sombre Déesse parmi les équipages.

Maestra Dialta Zuccho : Doyenne des charpentiers navals de Carre Dova, Dialta Zuccho est reconnue dans toute la région comme l’une des dernières maîtresses de la tradition de construction navale de l’Arco Ludo. Remontant à l’Ère des Milles Cités, les navires construits dans ce style sont petits et élancés, capables de fendre les eaux profondes avec agilité, même contre le vent. Les plus célèbres des navires Arco Ludo sont les intercepteurs Carre Dova, des sloops rapides dotés d’une quille pivotante unique leur permettant de conserver leur vitesse même lourdement chargés. Bien que des pirates et contrebandiers se les arrachent, la Maestra Zuccho, femme intègre, refuse catégoriquement de vendre ses navires à des criminels, du moins pas en connaissance de cause, quelle que soit la somme d’argent offerte.

CINQ-DOIGTS

Cinq-Doigts, aussi infâme que les cités noires de Cryx – d’où son surnom de Port de la Fourberie – est sans doute la ville idéale pour tout pirate qui se respecte. Dans ses rues, on croise une faune bigarrée : forbans, contrebandiers, voleurs, et même parfois quelque castelain en quête de plaisirs ou d’affaires.

La ville tient son nom du delta formé par les cinq affluents (les « doigts ») de la Langue du Dragon se jetant dans la mer. Son paysage est dominé par d’immenses ponts-levis mékaniques enjambant les Doigts pour laisser passer les navires. Cinq-Doigts s’est développés sans plan précis au cours de plusieurs phases de croissance anarchique. Ses rues et ruelles serpentent sans logique, s’achèvent brusquement en impasses ou se rétrécissent jusqu’à disparaître entre des bâtiments penchés. Les sous-sols et tunnels y sont rares en raison de l’instabilité des sols alluvionnaires, obligeant les habitants à construire vers le haut. La plupart des bâtiments comptent au moins un étage supplémentaire, parfois ajouté sans le moindre respect pour le niveau inférieur (ou les principes architecturaux). Des passerelles, pontons et ponts relier les constructions entre elles, nombre de ces structures aériennes étant fabriquées à partie de gréements de navires récupérés. Les axes les plus fiables suivent les berges rectilignes des Doigts formant des artères plus larges et fréquentées.

Cinq-Doigts offre un éventail ahurissant d’opportunités de profits, où tout bien ou service devient accessible à qui sait où chercher et à qui demander. La frontière entre marchandises légales et illicites s’y brouille. Les commerçants sérieux proposent des articles « spéciaux », mais l’accès à es produits d’arrière-boutique doit se mériter – les marchands hésitent à les montrer à des inconnus ou à des équipages sans notoriété. Néanmoins, pour ceux qui ont les moyens, les marchés et les arrière-boutiques de Cinq-Doigts, densément peuplés, regorgent d’articles divers et rares, dont beaucoup peuvent faire la différence entre la vie et la mort en mer.

SERVICES

Île du Capitaine : Plaque Runique de Browne, située sur l’Île du Capitaine, est l’une des boutiques les plus prestigieuses et recherchées de la ville, proposant des armes et armures mékaniques finement ouvragées à des prix généralement raisonnables. L’accès n’y est autorisé que sur rendez-vous, mais la rumeur prétend que le duo de gobbers gérant les affaires courantes pour leur maître pourrait faire des exceptions – contre une petite commission ou un service rendu, bien entendu.

Île du Poursuivant : Ce quartier abrite le Marché des Poursuivants, un regroupement anarchique de vendeurs sous tente proposant des marchandises tout aussi hétéroclites. Pour ceux qui ont du temps et un talent aiguisé pour le marchandage, ce marché est l’endroit idéal pour dénicher quelques pépites cachées, qu’ils s’agissent d’un vieux pistolet quatre-futs encore fonctionnel ou d’une broche supposée dater de l’Ère des Mille Cités. L’Île du Poursuivant abritent également l’Atelier d’Engrenage, une boutique d’ingénierie réputée regorgeant de pièces détachées et d’outils pour les personnes ayant le savoir-faire nécessaire pour fabriquer ou réparer leurs propres mékaniques.

Île du Coupeur : L’une des zones plus plus fréquentées et animées de l’île est la Ruelle du Creuset, où se trouve Armes du Creuset, le bureau local de l’Ordre du Creuset d’Or à Cinq-Doigts. L’ordre propose les substances alchimiques de la plus haute qualité et la plus grande variété, mais à des prix tout aussi élevés. La ville compte également diverses apothicaires moins chères vendant des composants alchimiques rares, puissants et illicites. Parmi les établissements les plus visités figurent, citons Incabulous, réputée être une boutique prisée des thamarites et nécromanciens, Voile de Nodra, qui propose une surprenant variété de composants alchimiques, et Le Pilon d’Onyx, où l’on dit que se trouvent certains des poisons les plus puissants de la ville.

Les sous-produits toxiques des laboratoires alchimiques de la Ruelle du Creuset ont inondé les eaux au nord de l’Île du Coupeur, attirant ainsi meute de thrullgs particulièrement résistants. Bien que ces thrullgs ne préoccupent pas outre mesure les alchimistes de l’île – certains les considèrent même comme une sécurité supplémentaire contre les voleurs audacieux qui tenterait d’approcher la Ruelle du Creuset par le nord – beaucoup de leurs voisins sont bien moins enthousiastes à leur égard. Une prime est offerte pour leur élimination, 45 poo pour un thrullg tout mâle adulte , et 100 po pour toute femelle adulte.

Armerie Locale : Ceux qui cherchent à s’équiper en armes à feu ont plusieurs options à travers la ville, mais l’une des plus récentes et des plus en vue est Armerie Locale, située sur l’Île du Capitaine. Cette prospère boutique propose des pistolets de qualité acceptable à des prix abordables. Armerie Locale a commencé comme une simple échoppe à Fharin avant d’ouvrir de multiple franchises à travers le Cygnar et l’Ord, où elle tente de pratiquer des prix cassés pour évincer les armuriers locaux. La franchise de Cinq-Doigts est dirigée par C ; Jonny Trangton, dont les principaux concurrents sont l’Étui Bien Graissé sur l’Île du Poursuivant et Pistolerie de Cradle, deux boutiques respectées, chacune spécialisée dans la fabrication artisanale de pistolets sur mesure

INDIVIDUS

Kelva McQuarrie : Les personnes en quêtes d’objets spécifiques, voire introuvables, finiront tôt ou tard par être orientées vers Kelva. Veuve d’un Haut Capitaine au règne éphémère et ancien contrebandière, elle a la réputation de connaître absolument tout le monde qui compte dans la ville. Au fils des ans McQuarrie a mis en relation acheteurs et vendeurs de tout acabit, facilitant pour les nouveaux venus comme pour les résidents de longue date des transactions délicates – le tout contre une petite commission. On la trouve généralement en train de gérer l’un de ses trois tavernes et salles de jeu prospères : le McQuarrie sur l’Île du Poursuivant, la Roue de Platine, sur l’Île du Capitaine et le Pélican Affamé sur l’Île du Taureau.

Rumeurs de Ponton : Marché des Coureurs

Kelva McQuarrie est soupçonnée d’avoir des liens avec l’insaisissable Marché des Courreurs, une version illicite du Marché des Poursuivants. Selon les rumeurs, on y trouverait absolument tout ce qui peut s’imaginer, de l’équipent militaire volé aux objets arcanique exhumés des ruines de Morrdh, en passant par des esclaves et même des charniers vendant des parties de corps. Le guet locale et ses célèbres inspecteurs traquent ce marché noir depuis des années, mais jusqu’à présent, il s’est avéré impossible à localiser.

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INEXPLORÉ
QUATRIÈME PARTIE

par Josh Colón, Steen Comer, Matt Goettz et Zachary C.

ORD

Le royaume d’Ord a une relation avec la mer longue et chargée d’histoire, et la piraterie est donc, d’une certaine manière, imbriquée sans de nombreux aspects de la vie ordique. Le commerce maritime est l’un des principaux moteurs économiques de l’Ord et, depuis des centaines d’années, l’Ord a été façonnée par ses marines, en temps de guerre comme en temps commerce.

La piraterie fait tellement partie intégrante de la vie sur la côte qu’il est souvent difficile d’établir une distinction significative entre la piraterie, la course et le commerce «légitime». Les flottes et les navires échange des marchandises dans le cade d’accords commerciaux et de déclarations de neutralités prudentes pouvant se modifier même lorsque les marchandises changent de mains, et des marchands négligents peuvent se retrouver du mauvais côté d’un différend commercial dont ils ignoraient l’existence.

Par exemple, le Syndicat des Quatre Étoiles, basé dans le notoire port de Cinq-Doigts, est une organisation mercenaire connue dans tout l’Immoren occidental pour ses actes de piraterie. C’est un secret de polichinelle que les hauts capitaines qui contrôlent le Syndicat sont en communication avec le Baird Cathor II, le soi-disant Roi Bandit, et il est peu probable qu’ils agissent sans sa permission implicite, si ce n’est à sa demande. On entend de nombreux castelains se plaindre sur l’a façon d’opérer du roi, mais le réseau non officiel de Cathor lui apporte au moins autant de pouvoir que la règle de droit.

La situation est d’autant plus compliquée par le fait que toutes les puissances maritimes à l’oeuvre en Ord ne sont pas des nations. Certains disent que la Maison de Commerce Mateu détient autant ou plus de pouvoir que les soi-disant dirigeants d’Ord. Sa matrone, la castelaine Izabella Mateu, contrôle non seulement une massive flotte maritime, mais aussi un réseau d’espions et d’informateurs qui s’étend du plus bas préposé au quai au plus haut niveau du gouvernement. Les Mateu se querellent depuis longtemps avec la famille Cathor, qui détient actuellement le trône, ainsi que la Ligue Mercarienne, basée en Cygnar. La Ligue Mercarienne a récemment établi une route commerciale quasi monopolistique vers Zu, et la Maison Mateu s’indigne amèrement de cela. Il n’est pas rare que des navires supposés pacifiques de l’une ou l’autre organisation soient accompagnées d’escortes armées de leurs royaumes respectifs, et ces forces ont provoqué des tensions entre l’Ord et le Cygnar.

En raison de la centralité d’ord, en tant que puissance maritime, ainsi que sa neutralité historique en temps de guerre, elle est également devenue la base principale d’un grand nombre d’autres organisations. L’Ordre du Creuset d’Or, la plus grande guilde de commerce alchimique des Royaumes d’Acier, est l’un de ces groupes basés en Ord fournissant une grande partie des munitions de l’Armée Ordique. Beaucoup d’autres expédient également des marchandises précieuses et exotiques de la nation. En outre, une grande partie des expéditions vers les villes de l’intérieur de l’Immoren occidental s’effectue par le Rohannor et la Langue du Dragon, dont les embouchures sont contrôlées par l’ord. L’importance des échanges commerciaux crée de nombreuses cibles tentantes pour le pillage en haute mer lorsque les navires franchissant la côte et les rivières où les bandits peuvent attaquer les navires et s’évanouir dans les landes.

Les relations de l’Ord avec les autres royaumes sont complexes. En plus des maisons mercantiles, des accords commerciaux officiels servent à maintenir l’équilibre des pouvoirs entre les nations. L’expertise technique de l’Ord a longtemps été derrière celle du Cygnar, mais grâce aux efforts du Prince Brogan Cathor II, la technologie cygnaréenne est fréquemment utilisée en Ord, ce qui fait de la route commerciale du sud une cible de choix pour les pirates entreprenants. Il y a de nombreuses tensions sur la fréquemment contestée frontière avec le Khador, et es relations commerciales fluctuent avec négociations d’une continue et constante quasi-guerre. Même les agents de Cryx sont connus pour infiltrer le continent par les complexes voies maritimes de Cinq-Doigts, dont la réputation pour le commerce illégal est bien méritée tout en étant étroitement contrôlée par la couronne.

Cinq-Doigts est de loin le port le plus notoire de l’Ord, mais les occasions abondent pour les ambitieux de déplacer des marchandises dans tout le royaume. Berck est le port le plus riche, et il est rare que ses quais ne soient pas remplis des marchandises les plus riches. C’est aussi le siège de la Maison d’Import de Berck, une vieille société commerciale indépendante récemment achetée par la Ligue Mercarienne qui a établi un quasi-monopole sur le commerce avec Zu. Merin, la capitale, est située au centre et constitue un lieu de commerce pour l’ensemble du Royaume. De nombreux riches marchands y établissent leurs demeures, de sorte qu’ils peuvent dîner, et avec un peu de chance, influencer la noblesse. Les ports peu profonds de Carre Dova les rendent idéals pour les navires rapides avec moins de cargaison, et un grand pourcentage du commerce de la ville provient du marché noir plutôt que du légal, bien qu’il ne soit de moins piètre réputation que celui de Cinq-Doigts.

PORTS ORDIQUE

BERCK

En tant que «port doré» de l’Ord et ville la plus importante, Berck est un centre de commerce et d’affaires légitimes, ce qui n’empêche pas les navires pirates de décharger leurs marchandises avec l’aide de talentueux trafiquants ou de contacts locaux bien informés. Les quatre rues principales de Berck partent en rayon depuis un losange central à quatre portes: La Porte de Markus au nord, la Porte des Bacs menant au port de Berck sur le Fleuve Rohannor, la Porte des Navires menant au port de Berck et la Porte du Boucher menant à Carre Dova au sud. Le guet de la ville surveille de près chaque porte à l’affût des moindres activités suspectes, et les navires de l’Armada Tordoréenne assurent également la protection du Port.

Trois puissantes factions supervisent pratiquement toutes les affaires à Berck, légales et autres: la Maison d’Import de Berck, sous le contrôle de la Ligue Mercarienne, Fret et Commerce Northton, la plus grande façade pour plusieurs entreprises appartenant aux princes marchands kayazi khadoréens; et la Maison Mateu, l’une des plus grandes familles de castelains de l’Ord et la principale puissance de la ville. Une équipe souhaitant réaliser des profits en vendant des marchandises dois d’abord déposer de l’or entre l’un de ces trois groupes. Tenter de les contourner est, au mieux mal avisé, comme l’attestent silencieusement les corps pendu d’innombrables pirates.

En plus d’être le pôle principal du commerce maritime de l’Ord, Berck est la porte d’entrée de la capitale, Merin, le long du Fleuve Rohannor. En passant par la Porte des Bacs, même les plus grands navires peuvent se rendre jusqu’au lac Vannogear dans le nord de l’Ord. Les équipages commercent généralement avec les castelains vivant sur le bord du lac, ou aux maisons de commerce à Merin où elles sont distribuées dans tout l’Ord.

SERVICES

Quartier des Fabriques Portuaires : Berck abrite certains des quartiers d’affaires les plus expansifs de l’Ord. Juste au-delà de la Porte du Boucher se trouve le quartier des Fabriques Portuaires, à l’origine le centre de tous les marchés de produits de la ville. Au cours des dernières années, le District s’est développé pour inclure la gastronomie et les divertissements pour l’élite riche de la ville. Pour les moins nantis, des tavernes, des bistrots et quelques salles de jeu sont éparpillés dans le périmètre du District. La plupart de ces lieux de loisirs sont étonnamment confortables et bien aménagé malgré l’accueil d’une clientèle plus ordinaire.

Les établissements de la périphérie du District sont des endroits idéals pour interagir avec les nobles de la ville, qu’ils s’agissent de s’encanailler ou d’affaires louches. De tels imbroglios sont au mieux dangereux, car les véritables motivations des nobles dans le quartier sont toujours floues.

Boutiques de la Place Peddleton : Situé à l’est de la Porte des Bacs, cette place est un quartier prisé de la ville, abritant certaines des meilleures forges, armureries, boutique de mékanique et alchimistes de Berck. La qualité des produits et des services y est excellente, avec une gamme variée allant des manteaux cuirassés pour soldats et mercenaires aux robes élégantes et autres tenus pour nobles, le tout à quelques pas les uns des autres. Certaines boutiques proposent même des marchandises des lointains rivages de Zu, comme le célèbre tailleur haut de gamme Habillement Cristobal, spécialisée dans les soieries de la ville de Konesta. Parmi les autres établissement notable, citons le Rivet Brillant, fabricant des pièces sur mesure pour steamjacks, Lame Fatale, spécialisé dans les épées mékaniques ou non et une succursale d’Armerie Locale, une franchise d’armurerie respectée. Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses merveilles offertes aux marins visitant cette magnifique ville ordique. Comme le dit le vieil adage : « Vous pouvez voler une fortune à Cinq-Doigts, pour tout dépenser à Berck ».

INDIVIDUS

Pour entrer en contacts avec les différents agents des organisations commerciales rivales de Berck, il suffit de passer par les canaux appropriés.

Casner Gant : Depuis son rachat par la Ligue Mercarienne en 503 AR, la Maison Berck Import s’efforce d’étouffer la moindre rumeur de transaction illicite. Malgré cela, on dit que Casner Grant, un ancien capitaine de la Ligue Mercarienne devenu gestionnaire des quais pour la Maison Import, est l’homme à rencontrer pour des opportunités commerciales intéressantes.

Ricard Mateu : Neveu cadet de la matriarche Izabella Mateu, il gère toutes les opérations clandestines de la famille au sein de la ville. Les rumeurs laissent entendre qu’il rechercher une mercenaire nommée Bellini Morodan, qui aurait accepté un contrat ayant mené à la destruction d’un entrepôt des Mateu. Ricard est prêt à payer pour des informations sur la localisation, ou très bien payer pour sa « récupération ».

Natalya Morezko : Une ombrienne remarquable parlant l’ordique avec un parfait accent local, Morezko supervise toutes sortes d’affaires pour la Compagnie Maritime Northton.

Une fois l’un des contacts établi, toutes sortes de lucratifs arrangements deviennent possible : vente ou stockage de marchandises sensibles, acquisition d’objets rares et coûteux introuvables par des moyens légitimes. Mais attention, ceux qui tentent de doubler ces groupes ou de les monter les uns contre les autres après un contrat doivent être prudent. Les plus rusés et chanceux pourraient y trouver fortune, mais la plupart ne survivent pas longtemps.

SPÉCIAL

Ceux qui souhaitent accoster de nuit doivent naviguer avec précaution, car Berck et connu pour avoir un brouillard dense enveloppant la plupart des nuits. Les personnages tentant d’entrer au port en toute sécurité doivent effectuer un jet d’Int + Navigation contre une difficulté de 13. En cas d’échec, le navire atteint la côte à un autre endroit, parfois jusqu’à huit kilomètres de sa destination prévue.

BOTTOMTON

Le havre de pirate de Bottomton est situé sur une petite île non référencée entre Carre Dova et Berck. Nommée d’après le «Seigneur» Joln Rockbottom, célèbre financier rhulique d’expédition et bourgmestre non officiel de la ville, Bottomton doit sa prospérité et ses humbles débuts à l’équipage du Talion. Servant de base aux opérations du légendaire bateau de pirates, Bottomton ne représentait rien de plus qu’un ensemble de bâtiments et quelques quais construits pour répondre aux besoins de Rockbottom, de Phineux Shae et du reste de l’équipage. Avec le temps, d’autres groupes de pirates se sont regroupés autour des bâtiments et ont donnés naissance à des tavernes, des logements, des étalages et autres entreprises dédiées à garder les équipages pirates heureux et en pleine forme.

L’île elle-même est dépourvue de moyens d’aide à la production agricole, et les seuls habitants au-delà des équipages sont les pêcheurs vivant le long du rivage rocheux. D’autres ne font que passer de temps en temps pour s’occuper des transactions commerciales. Les richesses du Seigneur Rockbottom entrent et sortent du port comme la marée, et beaucoup d’aspirants pirates, contrebandiers et aventuriers recherchent une audience avec lui pour des missions lucratives. Des pots-de-vins bien placés ont permis à la Marine Ordique de ne pas interférer avec la ville, à condition que les habitants ne causent pas d’ennuis.

SERVICES

Pour la plupart, Bottomton sert de port populaire secondaire à Cinq-Doigts [Five Fingers], où l’on peut mener des arrangements commerciaux sensibles ou faire commerce avec des receleurs ou un marché noir prospères. Ceux qui ont les connexions appropriées peuvent obtenir des contrats pour certaines des activités les plus intéressantes, inhabituelles et risquées que l’on trouve sur tout le Meridius. Cela a fait de Bottomton une sorte de porte d’entrée pour les ambitieux équipages cherchant à démarrer leur carrière en haute mer.

LIEUX

Taverne des Quatre Doigts : Tenue par le trollkin bourru Gondak Stoutswiller, Quatre Doigts est l’établissement préféré de Bottomton. Son impressionnant stock de bières fortes importées de tout l’Immoren occidental garantit une bonne ambiance à tous les visiteurs, à condition qu’ils restent suffisamment lucide pour ne rien casser. Les rumeurs et les tractations abondent dans la taverne et offrir une tournée à un inconnu peut conduire à des opportunités uniques, à de nouvelles alliances et à une richesse abondante.

Chantier Naval et Emporium Nautique Tranchelonde : Bien moins compétent pour la construction navale que les chantiers des grandes villes portuaires, le Chantier Naval et Emporium Nautique Tranchelonde excelle en réparation et entretien de navires petits ou grands. On y trouve également des fournitures pour toutes sortes d’expéditions.

Des rumeurs laissent entendre que l’Emporium supprimerait ses frais pour tout équipage acceptant une mission de récupération dans le Défilé de Tranchelonde. Le Dagger, une de leurs navires, y a coulé en 605 AR avec un moteur à vapeur prototype qu’il veulent récupérer à tout prix.

INDIVIDUS

Ellona Chambers : en tant que shériff, il revient à Ellona Chambers de veiller sur Bottomton lorsque le Talion et son équipage sont en mer. Bien que beaucoup la considèrent comme une femme séduisante, elle n’est pas du genre à tolérer les insolences des marins de passage, et plus d’un homme à quitté la Taverne des Quatre Doigts le nez en sang pour s’être montré trop entreprenant. Si Ellona gère généralement les troubles en ville avec impartialité, il lui est déjà arrivé d’abattre des fauteurs de trouble dans les rues lorsque la situation l’exigeait.

Seigneur Joln Rockbottom : Ancien citoyen rhulique devenu pirate et financier d’expéditions, le Seigneur Joln Rockbottom dispose d’un vaste réseau de relations allant du Khador au Protectorat et partout ailleurs. Son influence sur les autorités de presque tous les grands ports lui permet, ainsi qu’à ses associés, de bénéficier de certaines indulgences vis-à-vis de la loi. La tendance de Rockbottom à soutenir des projets commerciaux risqués s’est révélé payante à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il a récemment investi dans des routes commerciales vers le continent Zu. Depuis qu’il a fondé Bottomton, la ville a prospéré sous sa direction, et la réputation de Rockbottom grandit en même temps que celle de Bottomton.

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Bonne lecture  :)
Les règles données sont pour la V2 des Royaumes d'Acier

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RAGOTS: PRÉCÉDENTS OCCUPANTS

Certains disent que les cryxiens ont été contrarié à la perte de Mothbell et sont en train d’élaborer des plans pour récupérer leur redoute de l’île. Les rumeurs abondent sur les navires corsaires avec des espions cryxiens cachés à bord, qui reconnaissent l’île pour leurs maîtres secrets afin de faciliter les plans pour sa récupération. D’autres chuchotent à propos des puissants artefacts nécrotechs cachés dans les décombres carbonisés sur la côte au vent – des objets de pouvoir qu’’un seigneur liche lui même souhaite retourner à l’arsenal du Père des Dragons.


SUL

Située à l’embouchure du Fleuve Noire et sur les côtes du Golfe du Cygnar, Sul est la ville portuaire du Protectorat de Menoth la mieux placée pour exploiter la mer – et la moins bien apte à le faire. Caspia, voisine, abrite la Flotte Orientale Cygnaréenne, et les cygnaréens dépassent largement le Protectorat en matière de puissance navale et de progrès.

Les quais de Sul sont en grande partie consacrés à des navires civils descendant le Fleuve Noire. Les groupes affiliés aux sul-menites n’ont aucun mal à sécuriser leurs vaisseaux ici, pas plus que les contrebandiers n’introduisent de la contrebande ou du matériel volé dans la ville. Les criminels fuyant la justice cygnaréenne utilisent parfois les quais car ils peuvent s’abriter ici sans craindre que les autorités caspiennes ne les poursuivent dans la nation sul-menite. Ceux-ci regrettent souvent leur choix, cependant, car les scrutateurs de Sul sont des juges beaucoup plus cruels que ceux de Caspia.

Le passé de Sul, en tant que part de Caspia, l’a laissé avec des installations portuaires et de vétustes mais vastes quais. Après la guerre civile et la formation du Protectorat, ces installations ont été laissées à l’abandon, mais les récents efforts de restauration ont amélioré leur état vétustes et délabré.

SERVICES

Sul offre de nombreux services, bien que ce qui ont un lien avec la foi sul-menite trouveront les négociations plus faciles et les prix plus raisonnables que les autres équipages indépendants. Naturellement, le restrictif temple sul-menite limite certaines des débauches que l’ont peut trouver dans d’autres ports immoréens, même à Sul il existe un marché noir. Avec suffisamment de temps et d’efforts, on conviendra que la ville contient tout ce dont un navire pourrait avoir besoin.

LIEUX

Quais Fluviaux : Sur la rive nord de Sul, les quais fluviaux accueillent les navires descendant le Fleuve Noir. Autrefois, c’était le premier endroit ou les cortex khadoréen introduit en contrebande passait dans les mains sul-menite, ce qui à conduit à plusieurs améliorations apportées aux quais vieillissant.

Quais Océaniques : Divisés en un plus grand quai public à l’extérieur des murs de Sul et un plus petit à l’intérieur, les quais océaniques de Sul ont un tirant d’eau profond et peuvent accueillir des grands navires océaniques. Les quai abrité est réservé à l’usage du Temple et est patrouillé par de diligents guerriers de l’ordre des Gardiens de la Flamme, tandis que le front de mer civile plus grand abrite la majorité des services plus traditionnels de Sul. Les bidonville au sud des murs de Sul fournissent beaucoup de dockers.

Les quais océaniques sont l’endroit où le Protectorat construit un grand nombre de bateaux «de pêche» basés sur des modèles de clipper cygnaréens. Plus petits et moins bien armés que les navires construits à Ancienne Ichtier, ces navires sont souvent dotés d’un équipage composé de marins idriens et sulais. Les aspirants capitaines du Protectorat souhaitant acquérir leurs propres navires sont avisés d’examiner le quai intérieur; avec suffisamment de ressources et la capacité de prouver leur mérite, ces capitaines découvriront que les capitaines de port de Sul sont capables de fournir des navires rapides et offensifs à un coût relativement faible.

INDIVIDUS

Prêtre Alvus Ecan : Le Prêtre Alvus Ecan a grandement profité du flot continu de contrebandiers, pirates et autres néophytes venant à Sul par le fleuve et la mer. Cupide et corrompu, Ecan utilise sa position de prêtre pour faire pression sur les fidèles sul-menite en leur servant d’assistants sans son entreprise criminelle. Ceux qui refusent de le faire, ou ceux qui menacent de saper les activités extralégales, voient des preuves d’hérésie fabriquées contre eux et sont livrés aux scrutateurs.

Ecan achète souvent les cargaisons mal acquises de navires pirates pour les revendre sur les marchés noires cloîtrés de Sul. Par le biais de ses mandataires, il est prêt à acheter pratiquement n’importe quelle cargaison, bien qu’il essaie de maintenir les prix aussi bas que possible. Le prêtre vendra également de ses entrepôts de contrebande et ira même jusqu’à piller la ville de ses caches de bombes incendiaires, d’épées et d’autres armes destinées aux groupes de saints zélotes.

EAUX DU PROTECTORAT

Le Protectorat de Menoth partage son accès au Meredius, le Golfe du Cygnar, avec le Cygnar. Ses eaux sont dense de navire de commerce, des patrouilles de cygnaréens, et d’éléments de la flottes pirates cryxienne. Le contrôle du Protectorat se limite à une courte distance de ses propres côtes, au-delà desquelles les marines les plus puissantes exercent leur domination.

Alors que la majeure partie du golfe est à l’abri des tempêtes violentes, la côte sud-ouest du Protectorat et plus exposée au climat capricieux des mers de Caen. Les vents tropicaux de l’Océan Austral sont balayés par des ouragans occasionnels secouant le golfe au-delà de l’île des Rives de Sang. Les vents ici sont capricieux, et pendant la saison chaude, les calmes équatoriaux peut priver de vent les voiles d’un navire – pas un problème pour les hybrides à vapeur et à voiles cygnaréen, mais mortel pour le bateau plus simple du Protectorat.

BAIE DE SABLEMORT

La Baie de Sablemort est une curiosité dans le Golfe du Cygnar. Alors que les terres entourant le golfe, en particulier le long de la côte cygnaréenne, ont une végétations luxuriantes et riches, la côte du Protectorat forme un vaste horizon désertique, et la Baie de Sablemort ne fait pas exception. L’argile sableuse et craquelée de la côte est d’une couleur rouge-brun, en contraste avec les plages de sable jaune et blanc du typiques du Protectorat.Certains universitaires pensent que la coloration est due à des cheminées souterraines de Fureur de Menoth le long de la côte, tandis que les marins plus superstitieux l’appellent la tache sur la terre laissée par le sang d’innocent répandu par le Protectorat.

La Baie de Sablemort est aussi un cimetière de navires naufragés. Les fréquentes tempêtes et les dangereux récifs font que les navires sombrent au large de la Baie de Sablemort toute l’année. Chaque fois qu’une tempête ou accident fait sombrer un navire, en l’espace de quelques jours, sa coque fissurée et délabrée s’échoue sur les rives de la baie.

Les idriens des villages plus éloignés de la côte halent les navires depuis la plage pour récupérer les marchandises et démonter les coques afin d’en obtenir le bois, ressources rare ici. La côte est bordée d’un cimetière d’épaves démantelées – certaines vieilles de plusieurs siècles. Des marins prétendent avoir vu des spectres hanter ces navires et errer sur le rivage, mais on met généralement cela sur le compte d’hallucinations dues à l’épuisement.

OPTION : MER NAUSÉABONDE

Les personnages qui passent du temps dans le Calice de Menoth peuvent être affligés par leur séjour dans les eaux maudites d’Acrennia.

Si le Maître de Jeu décide d’utiliser cette règle, pour chaque jour ou fraction de journée passée dans la baie, lancez un d6 et consultez la table suivante. Ajoutez +1 au jet pour chaque jour passé dans la baie après le premier. Le Maître de Jeu peut choisir de lancer une fois pour déterminer les effets sur tout un équipage ou individuellement pour chaque PJ.

Chacun des ces effets s’estompe avec le temps passé loi du Calice de Menoth. Lorsqu’un nombre de jours supérieur au temps passé dans le Calice s’est écoulé, le personnage n’est plus affecté par la Mer Nauséabonde.

LANCER 2D6MÉTÉO
1-5Pas d'effet
6-7Paranoïa
8-9Délire
10+Maudit

Délire : Le personnage vit des images et des sons qui n’existent pas et est convaincu qu’ils sont réels. Ces délires peuvent prendre de nombreuses formes,allant de l’écoute de voix de personnes invisibles jour et nuit jusqu’à la vision de navires n’existant pas sur les flots. Les personnage est tout à fait convaincu que ces illusions sont réelles et perçoit les tentatives de le dissuader, comme au mieux, une insulte. Au pire, le personne peut croire que ses «amis» conspirent que lui ou sont eux-même fou. Relancez ce jet si le personne Délire déjà.

Maudit : Une tache noire plane sur le personnage. La souillure de la baie maudite d’Acrennia semble pourrir la météo, gâter la nourriture et la boisson, rendre les amis hostiles et défaire les meilleurs plans. jusqu’à la levée de la malédiction, le maître de jeu, une fois par jour, peut choisir de forcer le personnage à relancer un ou plusieurs dés de n’importe quel jet. Relancez ce jet si le personnage et déjà Maudit.

Paranoïa : Le personnage devient paranoïaque et méfiant envers les autres. Lorsqu’il tente d’utiliser des compétences sociales autres qu’Intimidation, il doit d’abord réussir un jet de Volonté contre une difficulté de 15. Si le jet de Volonté échoue, le personnage obtient un dé de moins sur les jets sociaux. Relancez ce résultat si le personnage est déjà atteint de Paranoïa.

CALICE DE MENOTH

Mieux connu sous le nom de Baie dAcrennia en dehors du Protectorat, le Calice de Menoth est une baie profondément abritée. Une haute barre côtière au sud la protège des pires tempêtes tropicales, et des parois rocheuses abruptes encadrent son étroite entrée. La rivière Gadrah se jette dans la baie depuis le nord. Dans l’antiquité, cette eau douce alimentait les aqueducs et les terres agricoles d’Acrennia.

Avant la chute d’Acrennia, la baie abritait une vaste flotte et regorgeait de navires et regorgeait de vie marine, fournissant une abondante nourriture à la population locale. Cependant, depuis la destruction de l’ancienne cité, la baie est considérée comme aussi maudite que les ruines sur ses rives. La vie marine autrefois si abondante a disparu, et un lit de limon pâle a comblé le fond de la baie. Les ossatures des vieux navires reposent dans cette vase, seuls les éclats déchiquetés de leurs mâts émergeant ça et là. Les coquilles de bernacles morts depuis longtemps recouvrent ces épaves, les transformant en obstacles dangereux pour tout navire assez audacieux pour pénétrer dans le Calice. Le fait que ces épaves ne se soient ni complètement désintégrées ni fat dévorer par les vers marins témoigne d’un obscure puissance inconnu régnant sur cette baie morte.

Des équipages cherchant à défier les lois du Protectorat ont parfois utilisé le Calice de Menoth comme cachette. Aucun équipage pieux ne s’aventurerait dans ses eaux, et les terres entourant la cité en ruine sont abandonnées à des lieux à la ronde. Bien que cachés du regard des scrutateurs, ceux qui jettent l’ancre dans le Calice de Menoth sentent souvent qu’ils sont observés et que les esprits hantant la cité en ruine voisine ne désirent que leur perte.

FLEUVES HARBER & SITHNEY

À l’exception du Fleuve Noir à Sul, les Fleuves Harber et Sithney sont les deux principaux cours d’eaux du Protectorat transportant des biens et des personnes. Le Fleuve Harber coule près d’Ancienne Ichtier et atteint l’industrie minière en plein essor entourant la ville, tandis que le Fleuve Sithney, au nord, s’écoule des Montagnes des Dents du Lion et des exploitations minières là. Les diamants et le minerai sont transportés en aval soit par des points de cheminement sur la Route Enflammée ou à Ichtier et moins souvent, par la mer. Les moines du Monastère de l’Ordre du Poing emploie parfois le Fleuve Sithney pour se déplacer en se glissant à bord des navires emportant le minerai vers Sul ou Imer.

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INEXPLORÉ
TROISÈME PARTIE

par Josh Colón, Steen Comer, Matt Goettz, Zachary C. Parker et Tim Simpson


Bien qu’il s’agisse d’une puissance militaire majeure à part entière, le Protectorat de Menoth s’appuie principalement sur des pirates recrutés ou des mercenaires corsaires étrangers afin de protéger ses quelques fleuves et côtes occidentales contre les pirates ennemis, les contrebandiers et pillards cryxiens. La flotte orientale du Cygnar assure également une certaine protection contre la dernière menace, même si le Synode au pouvoir ne veut pas l’admettre.

Tous les pirates employés par le Protectorat doivent adhérer à un ensemble de règles simples mais inflexibles visant à limiter toute irrégularité fortuite des marins non-menite. Le Protectorat n’est pas idéaliste et les règles tiennent compte d’une clémence dans les actions des corsaires engagés opérant en dehors d’une cité du Protectorat ou d’un avant-poste majeur. Les corsaires et pirates engagés sont tenus de remettre au Temple une partie des biens et du butin qu’ils saisissent comme impôt pour opération près des côtes du Protectorat, mais cette tranche est relativement petite, rendant ces actions navales assez rentables pour les personnes ayant le courage de travailler pour la théocratie. En retour, un abri est accordé aux corsaires sur le territoire du Protectorat et bénéficie de l’aide de la nation.

Cette politique attire un nombre disproportionné d’équipages cygnaréen au service du Protectorat, en particulier ceux qui se seraient essayées aux activités criminelles dans leur pays d’origine. S’abritant dans la sécurité du Protectorat, ces navires se jettent sur les expéditions cygnaréenne. Leur succès est souvent dû à leur connaissance des traditions et des voies de navigation navales de leur ancienne nation.

Les corsaires du Protectorat suivent un ensemble de règles appelées Édit de Comportement. Des règles détaillées comprennent la façon d’interagir avec les agents et les représentants assignés par le Temple, comment aborder les zones de navigation et d’accostage désignées, et comment gérer les différends commerciaux et les réparations dans un port du Protectorat. Le contrôle et l’application de ces règles, aussi bien que les affaires générales de tous les corsaires et pirates embauchés sont du ressort du Potentat Ansel Colten, un prêtre calme, intelligent et pragmatique. Il rend compte directement au synode et plus particulièrement au Visgoth Morgimer Jasrun, qui en plus de la supervision de toutes les mines et carrières du protectorat se rapproche le plus de responsable de tout le commerce maritime du Temple.

Alors qu’il envoie principalement des prêtres de rang inférieurs et intermédiaires pour traiter avec les capitaines et leurs vaisseaux, le Potentat Colten occasionnellement interagit personnellement avec des capitaines remarquables ou particulièrement capables. Il maintient une communication constante entre ces vaisseaux et le Temple, afin que les agents menites gardent un œil sur ses recrues et surveillent toute activité illégale. Ceux pris à ne pas respecter la loi du Temple ou essayant d’éviter les dîmes requises sont soumis à une punition sévère et rapide, impliquant la mort par le feu la grande majorité du temps. Chaque pirate connaît les risques à travailler pour le Protectorat, mais la plupart sont assez intelligent pour ne pas briser les règles – ou assez rusé et bien informé, du moins, pour savoir quand et comment les arranger.

Tandis que les pirates mercenaires et les corsaires fournissent la majeure partie de la protection côtière, de la contrebande, et du pillage approuvé par le Protectorat, certains menites dévots se mirent sous la bannière du Temple, apparemment l’exemple le plus proche des corsaires classique au sein du Protectorat.

Durant de nombreux siècles, les tribus idriennes côtières habitant ce qui deviendrait par la suite le littoral du Protectorat vivaient de la pêche et naviguaient vers les îles proches pour les explorer, commerçant ou guerroyant avec les habitants. Nombres de ces tribus ont été converties à la foi Sul-Menite, et depuis leur conversion, leurs connaissances des eaux et des îles locales s’est révélée inestimable pour les intérêts du Temple. Tous ces idrien ne se sont pas convertis à cette religion, mais nombre d’incroyants ont progressivement adopté une existence de pillards maritimes dans le Golfe du Cygnar. Sillonnant les eaux sur de compacts et rapides navires, les idriens pourchassent leurs proies préférées, les lents et légèrement armés vaisseaux revenant de Zu via l’Océan Austral. Capable d’écraser les navires marchands chargés de trésors, de petites flottes de bateaux idriens s’approchent rapidement et encerclent leurs cibles. À proximité, les petits bateaux idriens se dissimulent sous les entre-sabords, d’où ils lancent de rapide et féroce abordages depuis tout coté.

Reconnaissant l’utilité des idriens, le Protectorat a équipé certaines tribus avec des fournitures militaires et leur a demandé de protéger la côte des pillards. Avec le temps, les idriens ont perfectionné leurs talents, se transformant d’humbles flottilles de pêche en une force de corsaires dévots. Bien que leurs petits navires aient de chance face aux grands vaisseaux cygnaréen, les idriens surpassent sans crainte leurs rivaux grâce à leur expérience et leur dévotion inébranlable.

En plus de travailler avec des corsaires, le Protectorat n’a pas compté ses efforts pour créer un structure navale formelle dès ses premiers jours avec des navires de guerre entièrement commissionnés et équipés de corsaires, de Fusiliers marins Exemplaires, de sections d’abordages Gardiens de Flamme et même de chœurs naval de prêtre-combattant. Ces navires, bien qu’efficaces contre les raids pirates et les attaques cryxiennes, se sont révélés coûteux en main d’œuvre et en ressources, et après quelques années, le Synode a voté la limitation de ces tentatives et a débuté à utiliser le système de sous-traitance des actifs navals. Il demeure une nombre limité de navires de guerre du Protectorat encore en service, chacun comptant un important équipage de membre entraînés des ordres martiaux et équipés de batteries de marteau céleste spécialement conçu pour asperger de la Fureur de Menoth sur les navires des injustes. His Holiness Ship Purity, HHS Divinity, HSS Guided Hand et le HSS Creator’s Wrath sont les plus grands de ces vaisseaux et tous protègent les eaux devant Ancienne Ichtier, offrant la meilleure protection possible pour cette ville sainte. De petites embarcations protègent les quais fluviaux et les rives de Sul, bien qu’elles servent principalement à éloigner les contrebandiers et manque de puissance de feu pour engager sérieusement tous les vaisseaux cygnaréens de premier ordre.

Quant aux corsaires idriens, ils continuent à jouer un rôle essentiel dans la défense côtière du Protectorat. Bien qu’ils ne soient pas formellement organisés, ni assez nombreux pour être considérés comme une véritable puissance navale, ces corsaires sont fiers de protéger des routes maritimes essentielles, et de guider d’important navires à travers des territoires dangereux. Les capitaines qui se révèlent dévots sont investis de la pleine foi du Potentat Colten, à condition que les navires sont entièrement composés de corsaires idriens, sont parfois chargés de superviser des corsaires plus récents ou n’ayant pas encore fait leurs preuves. Les capitaines idriens surveillants leurs homologues mercenaires sont investis d’une autorité mineure pour résoudre les différends au nom du Temple et du Potentat Colten en personne.

Alors que la nécessité dicte que tous les pirates et corsaire servant le Protectorat de Menoth suivent des règles rigides, tous les marins ont besoin d’un endroit pour se détendre et dépenser le butin de leurs boulots en haute mer. Au cours des dernières décennies, plusieurs individus entreprenants ont bâtis des repaires secrets de pirate sur des îles mineures au large des côtes du Protectorat et dans les criques abritées des Gardiens, une série de petites péninsules se détachant du continent. Que le Protectorat ignore ces ports secrets ou permette simplement de petits plaisirs est inconnu, même si les propriétaires de ces établissements risquent d’être sévèrement punis s’ils sont découverts.

Le danger de travailler pour le Protectorat peur rapporter gros, car le Temple récompense les navires aux succès modérés avec des diamants et autres pierres précieuses pour un travail bien fait. En outre, l’activité suspecte de navire est fréquente dans certaines parties de côte, rendant les équipages assidus et motivés potentiellement très riches après avoir travaillé pour le Temple durant un certain temps. Toutefois, il n’est pas inhabituel pour certains courageux et insensés capitaines de navire de s’essayer à la contrebande de biens illicites une fois amarrés dans un port du Protectorat. Les quelques marchands actifs composants le marché noir du Protectorat rémunèrent souvent un prix exorbitant pour de telles marchandises, mais s’ils sont capturés, tous ceux impliqués, y compris l’équipage et toute personne soupçonnée de les aider, sont douloureusement exécuté.

PORTS DU PROTECTORAT

ANCIENNE ICHTIER

Ancienne Ichtier est éloignée du reste au reste du Protectorat de Menoth, et même des Royaumes d’Acier dans son ensemble, laissant un port relativement indésirable pour les corsaires au cours de la récente histoire du Protectorat. Les récentes expéditions exploratoires du Cygnar en Alchiere et Zu ont fourni des petites opportunités aux pirates locaux, et les biens, provenant de Sul, envoyés pour soutenir la ville isolée ont attiré l’attention d’autres pirates non affiliés aux sul-menites.

En grande partie grâce à son isolement, Ancienne Ichtier abrite certaines des meilleures installations nautique du Protectorat de Menoth. Loin des yeux de la flotte méridionale du Cygnar, des efforts ont été entrepris pour augmenter la puissance navale de la nation avec la construction d’une nouvelle génération de navires de guerre du Protectorat. Ravitaillé par des fournitures transportées via Route Enflammée ou dans les cales de petits vaisseaux, les armateurs d’Ancienne Ichtier change lentement la situation du Protectorat sur la mer.

SERVICES

Alors que la ville possède certaines de meilleures installations pour navires au sein du Protectorat de Menoth, le Temple garde jalousement ces ressources pour sa flotte croissante de navires de guerre. Le Potentat Colten et le responsable local, le Souverain Scrutateur Jarok Shaw sont peu disposés à permettre que d’autres vaisseaux se servent de celles-ci et ne permettront leur utilisation uniquement si c’est crucial à la perpétration d’une tâche importante, par exemple lorsque Mothbell, île voisine, a été débarrassée de l’influence cryxienne. Pour les personnes au service du Temple, le port d’Ancienne Ichtier fournit les installations complète d’une cale sèche, ainsi que de nombreux voiliers, tonneliers, charpentiers, et autres divers services. Pour les personnes n’étant pas de foi menite, cependant, les services d’Ichtier sont autant inaccessibles et dangereux que le reste de la ville sainte.

LIEUX

Ancienne Ichtier manque de nombreux lieux pour attirer l’intérêt d’un équipage de pirates. La plupart des installations navales sont réservées à l’usage des propres navires du Protectorat, et le scrutateur local surveille étroitement la cité.

INDIVIDUS

Potentat Colten : Le Potentat Colten, père de l’aspiration navale moderne du Protectorat, réside à Ancienne Ichtier. Il surveille la construction des nouveaux navires de guerre, aide aux développements des stratégies navales, et coordonne ses capitaines depuis le temple en front de mer. En prévision des voyages vers le continent méridional de Zu, le potentat vise à doubler le nombre de navire de guerre au cours des prochaines années. Colten envisage une nouvelle croisade, portée sur le Meredius avec ses vaisseaux de guerre, apportant la parole du Créateur aux hommes de Zu. Son aspiration ne semble pas proche, mais au sein du Protectorat, certains sont plus que fanatique quant à la réalisation de ce but

Colten protège sa marine naissance et fera tout ce qui est en son pouvoir pour la protéger, même contre les ordres du Souverain Scrutateur Shaw. En employant les prêtres et scribes subalternes comme intermédiaires, Colten négociera avec les corsaires si cela peut éviter des dégâts à sa flotte ou à sa réputation. Il y a des rumeurs comme quoi Colten a éliminé ses pairs ayant essayé de s’opposer à ses objectifs, mais il existe peu de preuve étayant cela.

HAVRE DE SABLEMORT

Situé sur la rive nord de la Baie de Sablemort, Havre de Sablemort au début n’était qu’un modeste village peuplé par des générations de pêcheurs et de charpentiers de marine idriens. Au cours des derniers siècles, ces pêcheurs se sont tournés vers la piraterie en plus grand nombre, encouragé par le soutien non officiel du Protectorat. Sloops et autres petits navires agiles fréquentent le port, et le flux important du trafic nautique ainsi que des nombreux navires de pêche offre une dissimulation aux corsaires traversant l’havre. Au cours des années, le village a cru à plusieurs reprises, devenant un centre d’activité attirant pirates et corsaires de tous les recoins de l’Immoren occidental.

Havre de Sablemort peut s’avérer peu accueillante pour ceux ne connaissant pas ses coutumes. Le meurtre ou la disparition de membres d’équipage imprudent n’est pas rare, ni de la volonté des autorités de contrer de tels actes à l’encontre d’innocents en échange de pots-de-vin. Bien qu’il soit possible de faire fortune ici, le village a acquis une réputation d’impitoyabilité pour une bonne raison. Tel le paysage désertique adossé, le cité portuaire n’a pas de patience pour les imbéciles, et l’autosuffisance fait loi.

SERVICES

Le marché noir de Havre de Sablemort et l’accès aux biens provenant de l’intérieur du Protectorat en font un port précieux pour les personnes cherchant à tirer profit de la haute mer. De nombreux voyageurs appellent le port « La Porte de l’Orient », car il sert de point d’entrée et de sortie pour la plupart des biens commerciaux. Le port emploie également un change de devises robuste, permettant aux marchands et marins d’échanger la monnaie d’une nation pour celui d’une autre, ou d’échanger de l’or et de l’argent pour des gemmes de qualités et de toutes tailles, faisant de Havre de Sablemort un endroit idéal pour se débarrasser de monnaie volée. La traite d’esclaves prospère au sein du port de Havre de Sablemort, en particulier pour les arcanistes capturés, tirant un prix élevé des forces du Protectorat cherchant à vassaliser de tels individus.

LIEUX

Le Marché aux Reliques : Le marché noir de Havre de Sablemort offre des produits pouvant être trouvés dans peu d’autres endroits dans l’Immoren occidental. Le principal d’entre eux est la substance volatile connue sous le nom de Fureur de Menoth. Le liquide hautement inflammable est un élément principal dans la pratique  d’engloutir les ennemis des forces du Protectorat dans les flammes de leur dieu courroucé. Ces dernières années, il est devenu populaire parmi les pirates et les corsaires. Les artefacts religieux sont également très prisé et sont à la fois sortis et introduits clandestinement du Protectorat, bien que la demande pour de tels objets ait créé un marché secondaire pour les reliques contrefaites.

INDIVIDUS

Gosaf Maz-Nazira : Connu sous le nom du «Le Lapidaire» à Havre de Sablemort, Maz-Nazira est un impitoyable prêteur sur gages et chef de criminels. Son organisation trempe dans toutes les activités illégales dans le port, et tous ceux qui font des affaires sur le marché noir lui versent une part de leurs revenus. Le Lapidaire a toujours besoin de mercenaires sans scrupules, mais les risques d’un tel travail l’emportent souvent sur les récompenses, et les marins morts ne peuvent pas toucher leur dû.

SPÉCIAL

Si les personnages n’ont pas encore visité Havre de Sablemort, il est probable que les agents de Gosaf Maz-Nazira les suivront pendant leur séjour dans le port. Cela pourrait entraîner un vol ou l’enlèvement d’un ou de plusieurs personnages. Il y a aussi une chance que les personnages revenant sur leur navire retrouve son contenu saccagé après que les gens du Lapidaire l’aient fouillé à la recherche d’objets de valeur ou d’information sur les personnages.

MOTHBELL

Il y a à peine deux ans, cette île au large des côtes du Protectorat était un foyer d’activité cryxienne. Une petite armée d’incursion a établi des installations sur Mothbell pour lancer des raids occasionnel sur le continent, construisant des nécro-factorium et des cales sèches pour soutenir ses projets. Un travail dévoué du Protectorat mené par le chef des purificateurs, le warcaster Malekus, a purgé cette île corrompue par le feu en 606 AR.

Après avoir réduit la présence cryxienne en cendres, le Protectorat s’est mis à occuper l’île. Mothbell abrite aujourd’hui un grand temple gardé par une force de Gardien de la Flamme, logé dans un groupe de modestes bâtiments en pierre. Un petit village s’érige lentement autour du temple, peuplé d’un mélange de sulais et d’idriens. Une grande partie du reste de l’île est sous développée ou recouverte de structures à moitié érigées et d’un bosquet d’échafaudages. Le Protectorat ne considère par Mothbell comme une priorité élevée, de sorte que les expéditions de ravitaillement du continent arrivent peu fréquemment.

Les idriens et les corsaires utilise l’île comme refuge sûr, bien qu’il existe une certaine tension entre les gardiens de la flammes locaux et les marins braillards. Les cales sèches proposent un havre de sécurité pour les équipages ayant besoin de réparer après une bataille ou d’utiliser l’île pour faire face aux tempêtes. Les corsaires moins pieux sont enclins à occuper les structures les à moitiés érigées durant des semaines et à ramasser les décombres des anciens habitants de Mothbell, à la recherche de précieuses babioles et d’armes, un actes que les Gardiens de la Flammes n’apprécient pas.

SERVICES

Les cales sèches de Mothbell sont l’une des caractéristiques les plus importantes des îles. Construites à l’origine par les cryxiens, ces cales sèches ont été restaurées par le Protectorat sous la supervision du Chef de Mer Malah Sek-Rash. Assez spacieux pour accueillir une douzaines de navires, les cales permettent aux embarcations endommagées d’effectuer d’importantes réparations sans devoir être échouées ou coucher. Les cales proposent également de modestes fournitures et des pièces de rechanges, bien que l’accès limité aux pièces de remplacement entraîne des coûts supérieurs à la moyenne.

Le Chef de Mer Malah peut également fournir des cartes aux équipages pour les éviter les barres de sables et les récifs de la côte du Protectorat. Ces cartes ont tendance à donner des informations de navigation précises de du Fleuve Sithney au sud d’Acrennia jusqu’au nord. Au-delà  de cette espace, elles sont basées sur des rumeurs et on ne peut pas toujours s’y fier

LIEUX

Campements Idriens : La côte septentrional de Mothbell abrite plusieurs petits campements idriens contrôlés par le Chef de Mer Malah. Lorsqu’ils ne mènent pas des raids dans le Golfe du Cygnar, ces idriens pêchent dans les eaux autour de Mothbell et fournissent la majorité des provisions de l’île une fois que ses modestes efforts agricoles sont assurées.

Temple de la Colère du Législateur : Temple et forteresse construit pour affronter les tempêtes tropicales, le Temple de la Colère du Législateur est la structure la plus grande et la plus importante sur Mothbell. En plus de sa fonction traditionnelle, le temple sert à stocker des provisions et des armes pour se défendre contre d’éventuelles représailles cryxiennes.

Bâtit à partir de la pierre locale extraite à l’intérieure de l’île, la clef de voûte de la grande arche centrale du temple est une relique d’Ancienne Ichtier. Gravée d’un antique texte  religieux, cette relique protège Mothbell des fantomatiques maudits [banes] et des spectres chasseurs employés par le Cryx, croient les habitants, rendant le temple forteresse imperméable à leurs semblables.

Côte au Vent : En proie aux tempête australes, la côte sud de Mothbell abrite la plus grande quantité d’épaves cryxienne de l’île. Elle abritait autrefois de nombreuses structures, y compris une fonderie de warjack qui produisait des bonejacks pour attaquer le continent. Des poches de concentration de corruption et les ruines noircies d’ateliers de nécrotech existent toujours, et certains croient que les cryxiens se cachent encore parmi eux – des survivant ayant échappé à la putréfaction ardente de l’île.

INDIVIDUS

Précepteur Nocior Jaia : Le précepteur Jaia commande les Gardiens de la Flamme de Mothbell. Le précepteur a combattu lors de la purification initiale de l’île et s’est distingué dans le combat contre les cryxiens. En reconnaissance, il a été placé aux commandes de sa défense. Au début, Jaia considérait cette position comme la reconnaissance que ses supérieurs voulaient qu’elle soit, mais au cours des dernières années, il a commencé à ne plus apprécier son rôle. La lutte pour la survie sur Mothbell, y compris les ressources limitées et les fréquentes redoutables tempêtes, ont usé sa détermination.

Jaia est maussade, et il est en apparence hostile à quiconque visite l’île. Il s’offusque rapidement et rabaisse tout le monde, surtout les corsaires de la côte septentrionale. Lui et Obrius conspire souvent à comment il pourrait punir le chef de mer idrien qui dirige les corsaires. Alors qu’Obrius ne portera jamais préjudice à Malah, Jaia apportera tout son soutien à quiconque prêt à produire les preuves que le chef de mer a dépassé les limites de sa promesses de respecter les préceptes du Potentat Colten.

Chef de Mer Malah Sek-Rash : Ce corsaire âgé est le célèbre chef de la population idrienne de Mothbell. Tandis que le Prêtre Doyen Obrius à la garde de la population sul-menite, dans la pratique, le Chef de Mer Malah maintient un solide contrôle sur sa tribu. Lui et le prêtre doyen ne sont pas toujours d’accord, et Malah préfère fortement parlet et commercer avec les capitaines pirates.

Malah en veut depuis longtemps au Capitaine John Hulme du Prospère. Capitaine de la Flotte Méridionale Cygnaréenne, Hulma a capturé le fils aîné de Malah lors d’un raid raté et l’a fait pendre comme pirate. Malah offre une substantielle récompense en diamant et en butin à quiconque lui amène Hulme vivant pour faire face à la punition, aussi bien que des primes moins importante pour des trophées revendiqués à d’autres officiers de la marine cygnaréenne.

Prêtre Doyen Obrius : Le Prêtre Doyen Obrius de l’Incendium supervise le  Temple de la Colère du Législateur Temple de la Colère du Législateur et a été chargé de maintenir l’emprise du Protectorat sur l’île et d’accroître sa défense.

Obrius, bien que fier de son temple, ne désire pas demeurer sur Mothbell, sentant que le poste est en dessous de sa position. Cela l’amène à en vouloir aux autres citoyens du Protectorat les autres citoyens du Protectorat ayant plus de liberté pour rechercher la gloire pour le Créateur de l’Homme. Obrius bloque ces individu lorsqu’on lui en donne l’occasion, en particulier ceux qui viennent chercher des fournitures dans ses maigres magasins. Il en veut particulièrement au Chef de Mer Malah Sek-Rash pour la liberté perçue de l’idrien.

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Bonne lecture  :)
Les règles données sont pour la V2 des Royaumes d'Acier

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THELBORN

Thelborn est une île rocheuse au large de la côte nord-ouest du Khador, la plus grande de l’archipel et la seule habitée de celui-ci. C’est un endroit aride et serait également inhabitée mais compte tenu du fait qu’elle est devenue une importante étape pour les baleiniers des mers septentrionales. À l’intérieur, les glaciers fournissent la glace pour le transport de la viande de baleine vers le sud tel Cinq-Doigts, et les nombreux villages sur pilotis bordant le rivage nord-ouest empestant la chair de baleine.

La désolation est, cependant, attrayante pour les personnes désirant échapper au regard du gouvernement et Thelborn est devenue un repaire de pirate. L’intérieur creusé des glaciers offre de nombreuses caches pour les criminels, ou parfois les trésors qu’ils ont laissés, et le transport de fret fréquent et légitime permet un déplacement relativement simple de marchandises davantage suspectes.

SERVICES

Réparation Navale : Thelborn n’est pas un port de plaisance. Il est principalement peuplé de baleiniers endurcis en route vers le travail, et la culture locale le reflète. Les armateurs et les tonneliers sont nombreux, et des réparations peuvent être effectuées sur les navires et l’équipement, mais les quelques tavernes sont plus des endroits où des marins renfrognés se plaignent du vent glacial que des lieux de divertissement.

Expéditions des Produits de la Chasse à la Baleine : Un élément notable pour les aspirants contrebandiers est la prépondérance d’expéditions d’huile et de viande de baleine depuis Thelborn. Ses envois massifs arrivent et partent tous les jours, et il est très facile aux biens moins légaux de se passer inaperçu puisque peu de membres de la Garde des Glaces sont moins enclins à fouiller la viande de baleine pour rechercher de la contrebande.

LIEUX

Les Dents : Au nord est de l’île principale se dresse deux rochers escarpés jaillissant presque verticalement des mers perpétuellement agitées, appelés simplement « Les Dents » par les habitants du cru. L’eau autour d’eau est trop peu profonde pour que tout autre chose qu’un petit navire puisse naviguer sans s’échouer sur les hauts-fonds, et il n’existe pas de lieu aisé permettant de descendre à terre. Cependant, si l’on parvient à poser pied sur les terres presque verticales, elles sont criblées de crevasses et cavernes dans lesquelles on parviendrait à cacher quelque chose ayant jusqu’à la taille d’un grand chariot. Il y a au moins autant de contes à Thelborn concernant ce qui y est caché qu’il y a de trous dans Les Dents.

INDIVIDUS

Darr Belaith : est un homme grand et mince, toujours vêtus de vêtements décadents s’ils n’étaient pas si miteux. Il est le plus grand tonnelier sur l’île, mais s’intéresse peu son entreprise. Dans les milieux criminels, c’est un secret de Polichinelle, que Darr a volé il y a quelques années un certains nombres d’artefacts militaires au gouvernement khardique puis s’est enfuis à Thelborn. Il est d’une paranoïa extrême concernant la nature des biens et, par conséquent n’a pu trouver d’acquéreur. Sa situation le rend particulièrement amer, il se sent coincé sur cette terre désolée, essayant de vendre quelque chose pour lequel il ne trouve pas de receleur.

Vra Tzlorkin : Vra est le capitaine du Répit de la Reine, un baleinier basé à l’extérieur de Thelborn. On raconte qu’il était autrefois membre de Marine Royale, expulsé pour des raisons inconnues. Cette histoire est confirmée par le fait que l’interroger à ce sujet a entraîné plusieurs décès. Il transporte régulièrement le long de la côte vers divers port, mais il est notoire qu’il pratique de la contrebande de toutes sortes. Il a la réputation d’obtenir n’importe quoi de n’importe où, aucune question n’est permise, à condition qu’il n’ait pas à sentir bon quand c’est livré.

SPÉCIAL

Les eaux le long de la côte nord de la grande île, principalement autour de la Les Dents, sont peu profondes et récifales, et toute personne essayant de piloter un navire doit faire un jet de [Sailing] de difficulté 14. Son échec fait s’échouer le vaisseau et celui-ci subit un jet de dégât de POW 14. Les petits navires peuvent naviguer dans les eaux peu profondes sans devoir faire un jet.

RAGOTS: VEILLEUR DU VENT

Les Dents sont sources de nombreuses rumeurs, mais l’une des plus tenaces est celle d’une silhouette aperçue à l’embouchure d’une des grottes supérieures de l’île occidentale. Habituellement repérée au crépuscule, la silhouette est de sexe indéterminé, et semble toujours se tenir stoïque, n’appelant jamais à être sauvée. Certains croient qu’il s’agit d’un ermite d’un probable ordre religieux, tel qu’un cape noire surveillant les îles, mais d’autres prétendent que c’est un gardien surnaturel d’un probable trésor, car il est presque impossible de se procurer de quoi manger à cet endroit et rien ne pousse sur Les Dents.


ULDENFROST

Uldenfrost est la plus septentrionale de toutes les colonies du Khador et en tant que tel abrite des gens étranges et frustes. Initialement poste de traite, il s’est transformé en ville fortifiée après que les conflits avec les nyss l’aient rendu nécessaire. Le commerce principal ici est celui des peaux d’animaux, et la ville pue les odeurs de tannerie. Les murs de la ville sont célèbres pour leur boiserie ouvragée, utilisant des techniques de menuiserie navale dans leur construction, ce qui les rend aussi beaux que pratiques.

Le modeste port d’Uldenfrost n’est pas accessible les mois les plus froid de l’hiver. La glace côtière empêche les navires sans coque renforcée de s’approcher à moins de 100 verges [91,44 mètres] du rivage. Les navires qui ne parviennent pas à s’échapper d’Uldenfrost avant le gel d’hiver sont pris au piège tous l’hiver.

SERVICES

Uldenfrost est un lieu peu recommandable à moins que vous ne soyez dans le commerce de la fourrure ou de la chasse. C’est un point de contact principal pour nombre de ces entreprises, et il n’y a pas meilleur endroit pour trouver des chasseurs ou des pisteurs de l’arrière-pays. De nombreux trappeurs passant une grande partie de l’année loin de la civilisation viennent ici pour se retrouver, faire des affaires, et se détendre. Ainsi les bars son souvent des endroits où les affaires peuvent dégénérer en bagarre ou parfois vice-versa. Certaines associations de trappeurs ont des rencontres annuelles à Uldenfrost lors des premières dégels, et la colonie peut être un bon endroit pour établir des rapprochements d’envergure à ce moment-là, en particulier en rapprochant les entreprises de terre et de mer.

LIEUX

Champ du Trappeur : À l’est de la ville, par-delà la palissade en bois l’entourant, se trouve une grande clairière connue des habitants comme le Champ du Trappeur. C’est un lieu de rassemblement traditionnel pour les rassemblements organisés des trappeurs Khador septentrional. Pour cette raison, il a acquis une certaine réputation de terrain neutre, et souvent les gens du cru s’y rassemble de manière informelle afin de régler les différends, par la négociation ou le duel.

INDIVIDUS

Posadnik Barak Afonos : Voyage assidu depuis qu’il a quitté son petit village à 15 ans, Afonos a exercé plusieurs professions avant de gérer une entreprise de commerce de fourrure l’ayant amené à Uldenfrost, où il contrôle maintenant le conseil municipal. En matière de commerce, il est fréquemment et énergiquement en opposition avec le Grand Prince de Vardenska.

Svad Tzskepi : Tzskepi est un trappeur en fourrure avec une certaine renommée dans les austères contrées septentrionales. Sa puissance ne lui permet d’avoir du pouvoir politique dans la région immédiate, mais il est considéré comme l’organisateur non officiel de la rencontre annuelle de trappeur, et donc au centre d’un réseau d’informations sur la nature qui pourraient utile à tout voyageur; cependant, c’est un homme bourru n’ayant aucun intérêt pour la politique, ainsi il se sert rarement de ce levier.

LES MERS SEPTENTRIONALES

Les mers froides septentrionales longeant la côte du Khador, la Mer Khardique et la Désolation Figée, représentent près de la moitié du littoral des rivages d’Immoren occidental. Débutant à la frontière méridionale de l’Ord et s’étendant à travers le Khador et au-delà dans le septentrion gelé, les mers septentrionales sont parmi les plus inhospitalières d’Immoren. Bien que la Désolation Figée fassent techniquement une partie de la grande Mer Khardique, les marins du nord la considèrent comme une mer distincte. Les vieux loups de mer naviguant sur les mers septentrionales sont respectés dans l’Immoren occidental, car ils naviguent sur des eaux dangereuses. Au printemps et en été, des icebergs se détachent de la banquise septentrionale rendent la navigation dangereuse. En hiver, les risquent de se retrouver pris au piège par la glace dans le grand nord de la Désolation Figée. Durant toute l’année, l’eau reste suffisamment froide pour tuer en quelques minutes un marin passé par-dessus bord, et les tempête froides soufflent de manière imprévisible, transformant le pont en une surface dangereuse et verglacée.

DÉSOLATION FIGÉ

La Désolation Figée est une petite zone peu explorée de la Mer Khardique. S’étendant, au sud, du Bief Pourfendu jusqu’à la pointe de [Vardenska] au nord, la Désolation Figée est abrité des courants de vent du nord par l’île Thelborn. Sans avertissement, l’ensemble de l’étendue peut encalminé durant des jours. Avant l’avènement de la machine à vapeur, les navires sur la Désolation Figée aurait pouvait encalminé, les voiles battantes, laissant des équipages à bord mourir de faim – s’ils n’étaient pas morts de froid d’abord.

L’Empire Khadoréen occasionnellement patrouille dans cette zone tout en encourageant le commerce depuis et vers la cité et poste de traite le plus septentrional, Uldenfrost. Les courageux équipages de baleiniers de Thelborn, chassant les attroupements des grandes baleines grises pour la viande et l’huile sont bien plus fréquents. L’eau ici est dangereuse, car les petits glaciers et la glace sont courants. Les navires sans équipements approprié pour affronter la glace et l’hiver risquent de rompre leurs coques. Même des navires bien préparés peuvent se retrouver dépassé par le climat extrême. Chaque année, Uldenfrost retrouve plusieurs navires à quelques encablures du port avec l’équipage soit entièrement congelés, celui-ci ne s’étant pas préparé pour le froid, ou un navire totalement abandonné, sans trace de vie. Ces épaves sont considérées comme des ressources inattendues et ramenées au port par des équipes de démolisseurs de navires. Tout le matériel utile est confisqué par le Posadnik Barak Afonos, et les navires sont alors appropriés par les marins d’Uldenfrost ou amenés à la casse.

BAIE DE L’HELVONGEN

La navigation à voile dans Baie de l’Helvongen est relativement sûre comparé à la Désolation Figée. Trois fleuves important, l’Hevlongen, l’Irkes, et le Fauconnet, s’enfonce profondément dans la Forêt des Cicatrices. Au printemps et en été, ces fleuves sont navigables par des navires avec des navires avec un faible tirant d’eau. Les équipes de bûcherons le long des rivières expédient leurs marchandises en aval pour qu’elles puissent être transportées vers les villes méridionales tels Ohk, Skrovenberg et Port Vladovar, bien que les marins khadoréens puissent souvent acheter le bois de construction à prix réduits en négociant directement avec les communautés riveraines de bûcherons.

Certains équipages utilisent les fleuves pour commercer avec les petites villes et les avant-postes dans la forêt; cependant, les plus petits navires parcourent ces fleuves plus facilement que les plus grands, car ces fleuves gèlent fréquemment. Les navires sur les rivières doivent également se méfier des créatures sauvages vagabondant dans les Cicatrices. Ours à veuve, argus des glaces , grolars et même occasionnellement un drake des neiges élisent domicile dans la région, et les druides cape noire voient d’un mauvais oeill des intrus dans la forêt profonde. Pourtant, pour les personnes prêtent à prendre des risques, les avantages du négoce peuvent être considérables, car il n’y a pas de pénurie de bois, de peaux d’animaux et de pêche, et tous peuvent fournir des provisions et des revenus pour l’équipage.

MER KHARDIQUE

La Mer Khardique s’étend au sud de la Désolation Figée jusqu'à la frontière ordique, où elle rencontre la Mer des Mille Âmes. Comme dans la majeure partie du septentrion, le climat de cette région est froid, bien que nettement mois glacial qu’à la Désolation Figée. Les engelures et la fatigue provoqué par le temps froid sont encore assez communs en automne et en hiver si bien que les équipages doivent être préparé au courroux de l’hiver. La flotte de navires de la Marine Khadoréenne patrouille activement sur la Mer Khardique, essayant de préserver ses eaux des intrus. Pour la majeure partie, ils réussissent à préserver la Mer Khardique des pirates et flottes ennemies, mais ce n’est pas toujours le cas. Le plus notable ayant été l’incursion cryxienne par le navire fantôme l’Atramentous qui a pillé Port Vladovar en 606 AR

Cependant, depuis que le Cryx a pillé le port il y a deux ans, il est maintenant fréquent pour les petits navires d’éviter les patrouilles alors que le Khador restaure une partie de sa flotte. Le négoce depuis Ohk, Skrovenberg, et Port Vladovar offre des opportunités aux honnêtes commerçants ainsi que des vacances pour les corsaires et les pirates espérant faire de l’argent facile ou perturber le commerce pour le compte de l’empire Khadoréen.

BIEF POURFENDU

Le Bief Pourfendu est l’une des premières baies employée par le Khador pour commercer avec le reste de l’Immoren occidental, au travers de la ville d’Ohk, et en amont jusqu’à Cherov-Sur-Dron et, finalement Porsk et Skirov. Cette étroite baie rencontre le Rocacerbe , permettant de commercer avec le centre du Khador. Les plus grands navires ne peuvent pas naviguer sur le Rocacerbe, car le fleuve est trop peu profond pour leurs forts tirants d’eau; cependant, les navires les plus petits peuvent transporter en toute sécurité leur cargaison à l’intérieur des terres. Une grande partie du commerce descendant le Rocacerbe est celui de la viande et de l’huile de baleine, du poisson séchés, industries primaires pour la plus grande partie de la côte khadoréenne. Les importations en provenance d’autres villes et pays, cependant, sont très demandées, offrants de nombreuses opportunités aux commerçants et négociants ambitieux.

BAIE DE KULVORN

La Baie de Kulvorn abrite Port Vladovar, foyer de la Marine Khadoréenne, et l’un des pôles de négoce et de commerce du Khador sur le Meredius. La baie, entre la flotte de navires de guerres du Khador et les bataillons de la Garde des Glaces stationnés au port et le Palier de Borstov de l’autre côté de la baie, est bien défendue. Suite aux dévastations causées par les pirates cryxiens et des dommages infligés à la flotte du Khador, Port Vladovar et, dans une moindre mesure, la Baie de Kulvorn sont en lourde reconstruction à toute heure dans le but de rebâtir et renforcé la cité tout en reconstruisant la Flotte Navale Khadoréenne endommagée. Encore aujourd’hui, la cité portuaire est en extension alors que la reconstruction a débuté. Des ingénieurs créatifs recherchent des façons d’armer et de fortifier les parois de la baie et il n’est pas rare de voir des structures flottantes ou des échafaudages attachés à l’une des nombreuses falaises de la baie. Les embarcadères, quais, et marinas de la Baie de Kulvorn sont lentement modifiés pour aider le Khador à défendre ses frontières d’une autre invasion maritime.

MÉTÉO DES MERS SEPTENTRIONALES

Le plus grand danger que puissent rencontrer les marins est une météo difficile et imprévisible. Sur les mers septentrionales, la gelée blanche, les icebergs présentent un danger réel pour les équipages imprudents durant les mois d’hiver.

Ce qui suit permet au Maître du Jeu de générer des conditions météorologiques pour les personnages naviguant sur les mers septentrionales durant leurs avantages. Pour la plupart des déplacements, un seul jet par semaine de voyage devrait suffire. Sauf indication contraire, les effets du jet persistent jusqu’à ce qu’un autre jet soit réalisé.

LANCER 2D6RENCONTRE
2Pas d’effet
3Grésil
4-5Gelée Blanche
6-7Givre
8-9Iceberg
10-11Vent Hurlant/ Bora
12Tempête de Neige Maritime

Gelée Blanche : Persiste pendant d3 jours. Un brouillard glacial recouvre l’océan, réduisant la visibilité et rendant la navigation difficile. Il est difficile de voir quelque chose au-delà de 30 pieds (5’’), et les personnages au sein du brouillard gagne furtivité [stealth] et dissimulation [concealment]. Augmentez la difficulté des jets de Navigation [Navigation] de +2.

Vent Hurlant : Persiste durant d3+3 heures. Également connu sous le nom de bora, Les vents violents soufflent à travers l’océan, que des équipages qualifiés peuvent exploiter à leur avantage. Tous les personnages sur le pont acquièrent +2 DEF contre les attaques à distances et magiques. Augmentez la difficulté des jets de Navigation [Sailing] de +2, et tous les navires équipés de voiles gagne +2 SPD.

Iceberg : Des icebergs créent des conditions dangereuses. À moins que le navire soit équipés de l’équipement nécessaire pour briser la glace, sur un jet de [Sailing] de 8 ou moins, le vaisseau subira un jet de dégât de POW 14.

Tempête de Neige Maritime : Persiste durant d3 jours. De fortes chute de neige et de puissants vents tombent sur la mer. Pendant une tempête de neige, tous les personnages gagnent dissimulation [concealment]. Les personnages subissent une pénalité de -2 à tous les jets [Navigation] et [Sailing] durant la tempête de neige. En outre, un personnage sans une protection appropriée contre le froid, tel un long manteau, des fourrures ou tous autres vêtements subit un point de dégâts pour chaque heure qu’il passe sur le pont. Ce dégât est considéré comme un dégât de froid, et les personnages avec un bonus ARM contre le froid ou l’Immunité: Froid [Immunity: Cold] ne sont pas affectés.

Givre : Une fine couche de glace recouvre toutes les surfaces du navire. Le pont et les surfaces exposées du navire sont considérées comme un terrain difficile [rough terrain] et augmentez la difficulté de tous les jets d’AGL pour manœuvrer sur le pont de +1. et tous les personnages poussés [pushed] ou slammés sont déplacés de 18 pieds [3’’] supplémentaires.

Grésil : Persiste pendant 3d+3 heures. Une pluie verglaçante tombe sur le navire, rendant les surfaces plus traites. Augmentez la difficulté de tous les jets d’AGL pour manœuvrer sur le pont de +1. et tous les personnages poussés [pushed] ou slammés sont déplacés de 6 pieds [1’’] supplémentaires.

12
INEXPLORÉ
DEUXIÈME PARTIE

par Josh Colón, Steen Comer, Matt Goettz, et Tim Simpson

MERS ROUGES

Le cheval et la vapeur ont traditionnellement dominé les vastes terres du Khador, mais les mers ont également été importantes dans son histoire. Les ports septentrionaux sont inaccessibles pendant une partie de l’année en raison des mers glacées et du climat difficile, mais le commerce maritime est essentiel à l’économie du royaume. La piraterie et la course sont le plus souvent financées par un kayazy et une lettre de marque dans un port peut facilement devenir une condamnation à mort dans un autre. Nombres de pirates du Khador recherchent un emploi dans les royaumes avec des politiques tolérantes à l’égard des actes de pirateries, et ces robustes hommes et femmes peuvent être trouvés à bord des navires pirates sur toutes les mers de l’Immoren occidental. Même quand on détourne le regard sur la pratique de la piraterie, les trajectoires qui attirent ces hommes et ces femmes peuvent conduire à des peines bien pires. Nombres de pirates sont des déserteurs de la Garde des Glaces ou de la Marine Khadoréenne . Quand un navire pirate khadoréen est arraisonné par une patrouille navale, nombre de ces déserteurs préféreraient sauter du navire et risquer la mort que d’être attrapé comme un ennemi de l’état, être enchaîné à une lame maudite et rejoindre le rang des enragés vagabonds maudits.

Les gangs de bratya du Khador ont accédé au pouvoir sur les mers aussi bien que sur terre, et de nombreux ont entrepris des projets de pirateries réussies. Les bratyas sont plus à l’aise dans les rues des villes que sur le pont d’un navire, mais une partie d’entre eux sert tour à tour comme marin ou sur les quais. Le travail à quai est rentable pour les gangsters, et certains ont décidés d’étendre leurs opérations sur les mers – et leurs lucratives voies de navigation.

L’organisation au sein de ces gangsters maritimes est au mieux instable, et les luttes de pouvoir internes conduisent parfois à des combats entre les navires de gangs rivaux, mais pour la plupart, ils travaillent ensemble, écumant les voies de navigation du Khador et parfois des autres nations. Cela a entraîné de vive tension entre l’Ord et le Khador, pays aux relations au mieux tendues. Cette tension s’étend au-delà de l’univers criminel jusqu’à la Marine Khadoréenne officielle. Souvent les corsaires khadoréens frappent les navires ordiques parce qu’ils ont soi-disant pénétré dans les eaux khadoréennes, alors qu’en réalité ils étaient loin des frontières. La marine a acquis une si mauvaise réputation que les nobles ordiques ont commencé à réclamer à cor et à cri une réaction politique, mais jusqu’ici le Roi Bandit a refusé d’agir ouvertement sur le sujet, préférant gérer la situation avec ses propres corsaires.

S’ajoute aux tensions la différence de climat entraînant une asymétrie de puissance entre le Khador et ses voisins plus méridionaux. Les mers brutales et froides du Khador forment des marins solides mais ayant apporté de difficiles défis aux navires khadoréens depuis des siècles. La Marine Khadoréenne a un léger retard, en termes de progrès technologique, par rapport à ses voisins. Cependant, depuis la dévastation des flottes du Khador à Port Vladovar par le Cryx, le Khador a commencé à rattraper son retard. Maintenant, la marine travaille sans relâche à se moderniser, remplaçant ses navires perdus, ajoutant des hybrides voile et vapeur et des coques en fer à sa flotte.

Les navires privés du nord demeurent dépassés par rapport à ceux de l’Ord ou du Cygnar, mais c’est une grave erreur de sous-estimer la puissance maritime de cet hardi peuple septentrional. Ceux qui sont déterminés à braver les incontestablement dangereuses mers septentrionales sont faits de la plus rude étoffe que leurs homologues du sud, et les personnes gagnant leur vie sur les mers gelées sont les marins les plus féroces et les plus implacables de l’Immoren occidental.

PORTS KHADORÉENS

OHK

Oh compte parmi les ports les plus attractifs de tout le Khador. La ville tire sa puissance non seulement de son commerce maritime, mais aussi de son influence politique. Entre la noblesse khadoréenne s’y rassemblant fréquemment et la présence d’une des plus grandes écoles de l’Alliance de Seigneur Gris, Ohk grouille d’activité en permanence.

À l’origine, ce furent des tribus du nord qui fondèrent Okh comme refuge méridional contre le climat hostile. Ses murailles protégeaient les habitants des rigueurs environnementales en attendant qu’ils puissent regagner leurs terres ancestrales. Au fils des ans, Ohk devint le refuge traditionnel des nobles, et leur richesse transforma ce bourg reculé en un centre névralgique du commerce et du pouvoir politique.

Fondée à l’origine par les tribus nordiques en tant que refuge méridional face aux conditions climatiques épouvantables, sa muraille d’Ohk pouvait retenir l’environnement hostile jusqu’à ce que ces hommes et femmes puissent retrouver leurs demeures ancestrales. Au fils des ans, Ohk s’affirma comme refuge pour aristocrates, dont l’argent et les préoccupations finirent par transformer ce bourg reculé en un puissant foyer commercial et politique.

Ohk est aujourd’hui une ville énorme. Un incroyable muraille de douze pieds [3.6576 mètres] d’épaisseurs et de quarante pieds [13.3333 mètres] de haut la ceigne. Des manoirs massifs en bois extrait des Cicatrices dominent la cité, de même que de gigantesques abris portuaires où même les plus grands navires peuvent mouiller en cas de temps particulièrement peu clément.

Sachant qu’une grande partie de la cité intérieur s’est développée pour s’adapter aux goûts des nobles de passage, la cité fait toujours bon accueil aux nombreux marins et chiens de mer. Le front de mer est un mélange de tripots et de cabarets évitant aux malpropres de vagabonder trop loin dans la cité et de souiller la délicate sensibilité des nobles.

Alors que les patrouilles de la Garde des Glaces préservent la paix dans la majeure partie de la ville, les quais ont leurs propres membres du service d’ordre. Les fusiliers marins des guildes de marchands d’Ohk agissent comme une force de sûreté au sein des équipages visitant la ville. Étant donné que ces guildes sont responsables de l’achat des biens de la plupart des navires souhaitant décharger à Ohk, les équipages avec deux sous de jugeote se présentent sous leur meilleur jour afin d’éviter à devoir courir après les hommes et les femmes contrôlant les cordons de la bourse. Si les guildes de marchands repèrent des équipages causant trop de problèmes à Ohk, elles ont leurs propres moyens de rétorsions. Les navires transportant des équipages turbulents sont touchés par des pénalités commerciales élevées réduisant fortement leurs marges bénéficiaires et pour les infractions majeures, on leur refuse leur droit d’acheter ou de vendre des biens dans la cité.

SERVICES

Ohk est une ville idéale pour les équipages marchands. Ce port est relié à d’autres cités importantes par l’Artère d’Acier et abrite une vaste flotte de navires marchands transportant des biens vers d’innombrables communautés intérieures et le long de la côte du Khador. Les guildes de marchands concurrentes maintiennent les prix légèrement au-dessus de la normale, attirant un grand nombre de vaisseaux – khadoréens et non khadoréens – à Ohk.

LIEUX

Les Quais : Les quais d’Ohk sont un vaste complexe d’entreprises répondant aux besoins des équipages navigants, y compris charpentiers de marine, tavernes, pensions de famille, fournisseurs et guildes de marchands. Presque tous les besoins d’un équipage pourraient être satisfait à Ohk.

Quartier Noble : Ce quartier accueille les aristocrates et les kayazy, même si les deux classes ont tendance à rester à l’écart l’une de l’autre. C’est simplement l’illustration, en Khador, du sentiment du droit de naissance de la noblesse qui s’oppose au mépris à peine masqué des kayazy pour la classe supérieure.

En effet, les girouettes en or ornent plusieurs faîtages comme autant de symboles élitistes d’Ohk - et une constante source d’inquiétude pour la garde, attisant également la convoitise des voleurs. Deux portes donnent accès au Quartier Noble – la Porte d’Or et le Pont Maghsgat, sorte d’énorme section de la muraille suspendue au-dessus du profond Canal Khevrier tel un pont-levis.

INDIVIDUS

Marusia Kachikova : Tout le monde sait que la Vicomtesse Marusia Kachikova est une cousine lointaine de l’Impératrice Ayn Vanar. Elle est grande et belle, avec une peau très blanche et des yeux violets pétillants et ses traits rappellent franchement ceux de sa cousine. Elle est la principale conseillère et maîtresse du comte, et il la couvre constamment de bijoux et de cadeaux. Consécutivement, elle offre au comte des indications sur la manière dont il doit assurer la bonne gestion de la cité, fût-ce en recourant à la force si besoin est.

Kommandeur Budimir Nadmienovich : Vieillissant et filiforme, Nadmienovitch fréquente souvent les quais et dénote franchement dans son uniforme taillé sur mesure et ses bottes noires. Le Kommandeur occupe son poste depuis plusieurs années et tire une grande fierté de l’évolution de la ville. Dans sa jeunesse, Nadmienovitch aurait préféré vivre sur le front, mais il estime désormais pouvoir mieux servir la Mère-Patrie en s’assurant que les voies commerciales passant par Ohk soient fluides et sûres, aussi bien en mer que sur terre. Il rêve en secret de rejoindre la Kommandantura Khadoréen à Korsk, mais il est trop fière pour l’avouer.

Comte Ubisch Oblezov : Le comte est un homme blafard, grand et maigre, aux yeux vifs et au comportement plus que nerveux. Il est arrivé au pouvoir après la mort de tous ses parents plus haut placés sur la liste et ne semble pas très apprécié par ses gens. Toutefois, il s’attelle à sa fonction avec une ténacité redoutable. Il ne fait confiance à personne en dehors de sa maîtresse Marusia et il s’attend à ce que la ville lui soit un jour confisqué par la force ou le biais de la trahison. En conséquence, le comte Oblezov a des espions partout. On sait que la tête de quiconque conspirant contre lui est aussitôt mise à prix. Témoignage de la cupidité des habitants de la ville, il a pu démasquer et se soustraire à au moins neuf tentatives d’assassinat.

PORT VLADOVAR

De ses douzaines d’énormes canons surplombants la Baie de Kulvorn jusqu’à l’immense colosse immobile guettant la mer, Port Vladovar exhale la puissance militaire khadoréenne. La majeure partie n’est que reconstruction, édifié en réponse à la dévastatrice attaque cryxienne sur Port Vladovar il y a moins de deux ans. Lorsque les cryxiens ont attaqué, ils ont commis des dégâts importants et ont paralysé la flotte présente sur place, un résultat rapidement corrigé par le gouvernement khadoréen. La reconstruction de la ville et des navires a transformé Vladovar en un bastion khadoréen.

La majeure partie de la Marine Khadoréenne s’exerce en constamment à Port Vladovar, et la garnison permanente de la Garde des Glaces signifie que les rues sont bien surveillées. C’est une ville dangereuse pour ceux opérant en dehors des lois, mais il y a toujours des ombres dans lesquelles faire des affaires, et la bonne lettre d’un kayazy peut transformer un pirate hors la loi en un corsaire légitime. Pour les personnes en relation avec la marine, le port offre des armes, des armures et de l’équipement en abondance. Les bratyas locaux sont un autre moyen d’acquérir des armes et armures de qualités; les gangs de Port Vladovar emplissent les coffres des gardes présents avec des pots-de-vin afin d’avoir accès aux entrepôts militaires. Grâce à ce commerce illicite, un marché noir suffisamment vaste pour rivaliser avec celui de Cinq-Doigt se développe actuellement au sein du port.

Port Vladovar a une importante industrie baleinière. Une partie de l’extrémité des quais est consacrée au traitement de la viande et de l’huile de baleine. Cette industrie florissante engendre une concurrence féroce parmi les nombreuses entreprises et entrepreneurs individuels travaillant 24 heures sur 24 pour livrer le produit. Des éléments criminels du port ordique voisin de Cinq-Doigts ont tenté de s’étendre dans l’industrie pendant quelque temps, mais les bratyas locaux et la présence militaire ont réduit ces intrusions au minimum.

SERVICES

En tant que base navale majeure, Port Vladovar a une commerce de bien militaires animés. De nombreux soldats complètent leur propre kit avec des outils et des armes provenant des marchés, et il n’est pas rare de trouver de l’équipement de haute qualité d’un soldat vendu dans un moment désespéré ou d’ivresse lors d’un congé à terre. Bien sût, tous les autres plaisirs du congé à terre ont proliféré ici aussi, et les bars et les bordels vont des trous dans le mur au grog insipide aux clubs très fermé d’officiers où des accords politiques changent le cours de la guerre. Le chasseur de monstres peuvent trouver d’abondantes provisions pour les expéditions, grâce à l’industrie baleinière en plein essor. Les produits de qualités sont aisés à trouver, mais la hausse des profits a entraîné une augmentation des prix au-delà de la moyenne.

LIEUX

Le Colosse : La caractéristique la plus frappante de Port Vladovar est assurément l’immobile colosse surveillant le port. Relique des guerres orgoth, il n’a plus bougé depuis le jour où conquérants ont été repoussés. Les gens du cru superstitieux croient qu’ils protègent toujours le port, et l’on peut encore remarquer des marins locaux lever leurs chapeaux lorsqu’ils entrent dans le port. Une protection plus immédiate provient de la massive batterie de canons montées sur un complexe système ferroviaire ceinturant la baie, de sorte qu’ils puissent être déplacés vers n’importe quelle position pour un tir de couverture.

Le Chien Noyé : Ce bar, en sous-sol d’un dépôt d’un charpentier maritime, est situé à l’extrémité sud des quais. En raison de son emplacement, il se trouve en dessous de la ligne de flottaison et la pompe d’assèchement d’un navire intégrée au bar est la seule chose qui empêche de patauger dans l’eau. C’est l’endroit de rencontre de prédilection des expatriés d’Ord, et il est souvent utilisé comme lieu de rencontre neutre pour les marchands de Cinq-Doigts.

INDIVIDUS

Sansa Petryv : Sansa gère un pub sur le front de mer appelé La Jambe Brisée. Femme attrayante, elle est devenue quelque peu sourde avec l’âge et le vent, et a une connaissance surnaturelle de qu’il se passe dans les souterrains de Port Vladovar, en raison du réseau d’informateurs qu’elle a bâtit parmi la relativement petite communauté de clients du bar. Son comportement bienveillant dissimule un esprit pour les affaires aussi aiguisé que le vent piquant du nord, et elle vend au moins autant d’informations que de rhum.

Le Kriel Chasse-Marée : Ce groupe de trollkin, principalement basé hors de Port Vladovar, pratique la chasse à la baleine presque comme un acte sacré, agissant comme des chasseurs de baleine indépendants pour les plus grandes flottes de chasse à la baleine de Port Vladovar. Ils sont dirigés par Cheluk Burrfist, un massif trollkin recouvert de tatouage pourpre témoignant de ses prouesses de chasseur. Il utilise les bénéfices de ses entreprises pour acquérir une flotte croissante de navires pour que ces trollkin chasseurs de baleine puissent devenir une force économique significative.

SKROVENBERG, LE PORT ANTIQUE

Skrovenberg est l’une des plus anciennes cités portuaires du Khador, niché dans ce que beaucoup considèrent comme une modeste baie menant à la Mer Khardique. La baie, cependant, est riche en vie marine et soutien une florissante industrie de la pêche. Les huîtres sont particulièrement recherchées, non seulement pour leur chair, mais aussi pour les perles se développant en elles.

Skrovenberg a été incendiée deux fois, à la fois durant l’Occupation Orgoth et le Fléau. Par conséquence, cette cité portuaire a perdu de son importance au fils des ans, car d’autres ports tels que Ohk et Port Vladovar ont gagné en importance. Cela dit, Skrovenberg se réinventait alors que son port perdait de son influence. Maintenant, Skrovenberg est un centre d’apprentissage renommé se développant dans une nouvelle et distincte orientation. Bien que certains navires participent toujours aux modestes commerces et aux industries baleinières, la plupart des navires opérants à Skrovenberg sont soit là pour l’industrie halieutique, soit pour le transport d’un tout autre type de marchandises: les chercheurs et les étudiants voyageant pour développer les Kollegii de Skrovenberg. Au fur et à mesure que les Kollegii s’agrandissent et se développent, certains criminels commencent à s’immiscer dans l’antique port. Les contrebandiers apportent des objets très réglementés ou illégaux aux universitaires et leurs recherches. Les objets de Zu ainsi que quelques petits artefacts orgoth sont parvenus dans les salles des Kollegii. l’Alliance des Seigneurs Gris commence tout juste à prendre connaissance des efforts des contrebandiers et il ne fait aucun doute qu’elle va bientôt sévir à leur égard. Cependant, il existe des possibilités pour les personnages entreprenant cherchant à faire fortune et se faire un nom au sein des pirates et contrebandiers transports des marchandises réglementées.

SERVICES

The Kollegii : Skrovenberg est également une fantastique source d’information. Grâce aux Kollegii dans l’antique port, les personnes ayant suffisamment de fond peuvent trouver les réponses aux nombreuses questions qu’elles pourraient se poser. L’université contient les archives de voyages historiques, des routiers [rutters] et des cartes pouvant fournir des renseignements de navigation essentiels. Les équipages espérant trouver l’histoire d’une région en particulier ou l’historique d’un lieu, d’une personne, ou d’un objet recherché peuvent habituellement obtenir ce dont ils ont besoin à Skrovenberg.

Installations portuaires : Skrovenberg a de modeste installations portuaires en raison de sa transformation en cité du savoir, mais il existe encore des raisons pour lesquelles les navires et les voyageurs font escales. La ville scindée en deux par l’embouchure de la Riquemouille, et tant que telle forme un abri profond et protégé de la Mer Khardique. Les navires s’y abritent souvent des orages ou y effectuer des réparations.

LIEUX

Hizov mok Ryva, «le Port de Morrow Contre toute Tempête» : Sur e littoral où se tenait autrefois un petit temple menite se dresse aujourd’hui un imposant sanctuaire. Ce bâtiment ouvertement morrowéen est décoré d’or et d’argent, et affiche une statue en marbre de taille humaine représentant la «Kovnika Katrene», icône du chevalier féminin sans visage censé repousser les ennemis des fidèles. Le posadnik Meshik a fait démolir le précédent temple et a consacré l’équivalent de trois années de taxes à la construction du Hizov mok Ryva pour émerveiller la Reine Vanar, Le refus manifeste de l’Impératrice Ayn de visiter ce temple à envoyer. Cela a amplifié le nombre de pèlerinages morrowéen au temple, ainsi que les voleurs aspirants aux saintes reliques.

Neuf Planches : Les Neufs Planches se composent de neuf bâtiments rouges et blancs entassés les uns contre les autres. Chaque construction accueille une partie des Kollegii de Skrovenberg, et c’est ici que les écoles renommées de la ville éduquent les masses. Les établissements sont les suivant: affaires étrangères, guerre, marine, fisc, justice, commerce, industrie minière, patrimoine et dépenses publiques. Un dixième bâtiment est en construction pour accueillir l’école de mathématique qui se réunit actuellement dans la demeure de Maître Vilimovich. Certains observateurs murmurent que la véritable opinion de la Kommandantura vis-à-vis de l’éducation est indiquée par la proximité de l’école avec la capitale. Pour soutenir leurs réclamations, ils soulignent que l’Institut Khadoréen d’Ingénierie se trouve à Korsk.

INDIVIDUS

Posadnik Dmitri Meshik : L’autorité locale de Skrovenberg, le Posadnik Meshik, était auparavant kommandeur [kommander]aux états de services impeccables ayant pris sa retraite après avoir contracté une maladie respiratoire qui l’accable encore aujourd’hui. Il est victime d’un essoufflement douloureux dès qui n’est pas soigné périodiquement. Malgré ses responsabilités politiques et sa convalescence, Meshik apprécie la boisson et les femmes, mais ce bel homme plein de majesté sait parfaitement gérer ses vices afin qu’ils n’entachent pas son image publique. L’approche de Meshik vis-à-vis de la population locale est plutôt indulgente et il préfère laisser l’application de la loi au bien plus strict Kaptain Dereiv, de la garnison de Garde des Glace portuaire, mais la clémence du posadnik est beaucoup moins évidente vis-à-vis des étrangers.

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Bonne lecture

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PORTS CYGNARÉENS

BAIE-DES-HORLOGERS

En tant que principale ville portuaire pour les fripouilles, les contrebandiers et les pirates du Cygnar, Baie-des-Horlogers est à la hauteur de son sobriquet de « Petite Cinq-Doigts ». Baie-des-Horlogers est différente de la plupart des autres villes – généralement les quartiers industriels et résidentiels des villes sont clairement séparés, il n’y a pas de quartier commercial approprié. Au lieu de cela, toutes sortes de magasins, de tentes, et de vendeurs individuels douteux sont dispersés dans les différentes rues, canaux et ruelles de Baie-des-Horlogers. En raison de l’attitude quelque peu désinvolte à l’égard des crimes mineurs dans la ville, nombres de ces vendeurs vendent toutes sortes d’articles, si bien que localiser un endroit vendant un bien ou un service spécifique peut être malaisé. Quoique qu’il existe des magasins conventionnels avec des enseignes indiquant ce que l’on est susceptible de trouver à l’intérieur, pour des articles très rares ou quelque peu illicites, il est essentiel de développer des relations avec les habitants.

SERVICES

Industries Lourdes de l’Ancre Noire : Cette manufacture est peut-être l’une des plus grandes et des plus notables de Baie-des-Horlogers, l’Ancre Noire a progressivement changé sa production pour manufacturer des warjacks. C’est la plus grande manufacture privée des Royaumes d’Acier, et elle concentre sa production sur les ‘jacks pour les corsaires, les compagnies mercenaires et les particuliers. L’Ancre Noire assure aussi la modification des vaisseaux à voiles, les modernisant en vaisseau hybrides à voile et vapeur, combinant sa nouvelle expertise dans les moteurs à vapeurs et sa tradition d’excellence en construction navale. Pour les vaisseaux nécessitant une réparation, Baie-des-Horlogers possède une variété de charpentiers qualifiés et respectés, au Mât Clouté, supervisé par Maître Oberton Drex, étant le plus recherché.

Horloge Explosive : Un magasin avec des produits ne faisant aucun doute est la célèbre Horloge Explosive, un fabricant remarquable de pistolets et fusils à plusieurs coups, détenu est exploité par le célèbre Silas Fornworth. Bien que l’Horloge Explosive se concentre principalement sur l’exécution de ses contrats avec l’armée cygnaréenne, Fonworth exécute des commandes individuelles présentant des défis inhabituels ou avec une offre considérable.

Trésor de Westlor : Bien qu’il soit vrai que Baie-des-Horlogers ne possède pas de marché central, l’un des événements les plus notoires de la ville est nommé le bazar de nuit, également appelé Trésor de Westlor, mais en vérité, c’est un secret pour peu de monde. Une fois par nuit, à la périphérie de la ville, près de la Plage Westlor l’un des plus grands rassemblements de vendeurs, boutiquiers, et les commerçants de la ville s’installent en rangée de tentes. Les torches au gaz et les brasiers illuminent le marché plein d’entrain, offrant autant de la musique et des réjouissances que du troc et des gains. Bien que ce soit le meilleur moment et la meilleure place pour dénicher les produits les plus rares et les plus illicites que Baie-des-Horlogers puisse offrir, c’est aussi une atmosphère particulièrement dangereuse, en tant que filous, voleurs, et pire encore profitent des boissons et de réjouissances pour détrousser les visiteurs insouciants, leur dérobant tout ce qu’ils possèdent.

LIEUX

Bibliothèque de Baie-des-Horlogers : La Bibliothèque de Baie-des-Horlogers est un autre lieu spécial et remarquable et le nombre déplacé de marins et de pirates passant les portes chaque semaine. Apparemment, une histoire colportée par de nombreux chiens de mer cygnaréen prêtant que l’un des fondateurs de la ville, Hegan Westlor, soi-disant amiral pirate, a dissimulé dans la bibliothèque plusieurs indices menant à une carte contenant les emplacements de plusieurs épaves et caches aux trésors dispersés dans le golfe du Cygnar. Il est impossible de savoir si cette histoire contient une once de vérité ou si c’est simplement des racontars de pirates, mais la majeure partie du personnel de la bibliothèque se divertit de voir tant de pirates analphabètes errer dans les salles de la bibliothèque, du moins jusqu’à ce qu’un marin frustré commence à déchirer les livres et ils doivent alors appeler les autorités locales.

Curiosités Exotiques : Ce comptoir commercial propose des produits de luxe et des curiosités difficiles à trouver provenant de tout l’Immoren Occidental. Tous depuis de la mékanique iosienne aux reliques et antiques tomes orgoth peuvent être trouvés, et son propriétaire rhulique, répondant au surnom de Vystral, épatera tous les clients non-humain à portée de voix avec des histoires exubérantes sur la façon dont il est arrivé à détenir chaque article «unique». Le pourquoi semble-t-il détester les humains est méconnu, mais de s rumeurs suggèrent que plusieurs organisations telles que l’Ordre Fraternel et même l’Ordre de l’Illumination surveillent de près les marchandises de Vystral, au point que le magasin est parfois fermé pendant que les illuminés interrogent le propriétaire sur ses récentes acquisitions.

DERNIÈRE DEMEURE DE MCCREEVY

Avant la construction de la prison sur l’Île des Rives de Sang au large des côtes du Protectorat en 260 AR, le Cygnar déportait ses criminels et ses dissidents politiques sur une autre île. Bien que construite par les orgoth durant leur occupation de l’Immoren occidental, la prison sur la plus petite île comprend peu du style architectural associé aux envahisseurs. Au lieu de cela, il est fonctionnel, battît à partir des matériaux présents sur l’île. Après la rébellion, le Cygnar a revendiqué le structure et renommé Pénitencier d’Abernathy. La petite île se situe à l’extrémité sud-est de la Côte Brisée, au-delà des voies maritimes cygnaréennes. Sous les cygnaréens, la prison était principalement utilisée pour loger les pirates capturés pris à piller la péninsule méridionale du Cygnar et la chaîne d’îles environnantes. Bien qu’elle possédait des défenses admirables, l’île a été perdue quand un marin nommé Jones MacCreevy a lancé un assaut contre la prison afin de libérer son frère et compagnon de bord, Clint McCreevy, en 245 AR. Bien que Jones soit parvenu a s’emparer de l’île, Clint a été tué durant la révolte et par la suite enterré au-delà des murs de la prison. Par la suite, l’île a reçu son surnom actuel de Dernière Demeure de McCreevy.

Depuis que l’île a changé de main, elle est devenue un arrêt fréquent pour les pirates et corsaires de tous acabits, servant à la fois de comptoir commercial pour les biens illégaux et d’étape pour les trafiquants d’esclaves voyageant entre le Golfe du Cygnar et Morteseaux. Même après presque sept cents ans, la prison est toujours debout, ses murs renforcés de nouvelles constructions et de rangées de canons garnissant ses créneaux, des canons provenant des vaisseaux cygnaréens pillés.

L’île demeure sous le contrôle d’un groupe de pirates appelés la Fraternité de l’Argent, dont le leadership prétend avoir une relation de sang avec les McCreevys. Bien que de nombreux ports pirates peuvent être agités, la Dernière Demeure de McCreevy a développé une réputation sans non-sens et est considérée comme un lieu d’affaires plutôt que de plaisir. Tous les équipages de pirates ne suivant pas les édits établis par la fraternité se retrouvent, souvent, avec des canons pointés sur leur coque.

SERVICES

Armes et matériels de guerre : Au cours de son histoire, la Dernière Demeure de McCreevy a repoussé les nombreuses tentatives de la Marine Cygnaréenne pour rependre l’île. Alors que le contrôle de l’île par les pirates est une tache sombre sur la réputation de la flotte méridionale, le Cygnar ne peut se permettre d’envoyer une grande flottille pour traiter la Dernière Demeure de McCreevy. Consacrer de telles ressources à cette tâche pourrait constituer une opportunité pour une plus grande incursion cryxienne, de sorte que les efforts pour assainir l’île pénitentiaire ont été limités. À chaque fois, les défenseurs ont infligé de tels dégâts aux assaillants que les années s’écoulent entre les tentatives. À la suite des besoins de l’île en matière de défense rigoureuse, il a été développé un modeste marché de l’armement. Des armes légères et de l’armement complémentaire pour les navires peuvent être obtenus auprès de la Fraternité de l’Argent, bien que la plupart de leurs offres soient de fabrication cygnaréenne, après avoir été soulagé à la Marine Royale.

Marché aux esclaves : La position de l’île entre le Golfe du Cygnar et Morteseaux lui a accordé un rôle important dans la traite des esclaves de la région. Bien qu’il soit vrai que certains navires d’esclaves s’arrêtent simplement à la Dernière Demeure de McCreevy pour réapprovisionner à mi-parcours de leurs voyages, pour beaucoup d’autres, l’île est devenue leur principale destination pour décharger des biens. Plutôt que d’effectuer le voyage jusqu’en Cryx, ces équipages vendent les captifs à la Fraternité de l’Argent à un tarif réduit. Les esclaves sont alors détenus dans l’une des cellules intacts de la prison jusqu’à ce qu’ils soient revendus aux équipages prêts à naviguer vers Morteseaux à un prix légèrement plus haut.

LIEUX

Cellules : La fonction principale des cellules sur la Dernière Demeure de McCreevy est de détenir les personnes vendues à la Fraternité de l’Argent jusqu’à ce qu’elles puissent être revendues à d’autres équipages pirates à destination des ports cryxiens. Avec le commerce des esclaves en plein essor, les lieux sont surpeuplés, et les maigres rations fournies par la Fraternité de l’Argent aux prisonniers sont souvent source de violences chez les captifs.

Prison centrale : Ce qui autrefois servait de bureau de gardien et de quartier des gardes du Pénitencier d’Abernathy est maintenant le quartier général de la Fraternité de l’Argent. Le chef de la Fraternité, Quintin McCreevy, se trouve souvent ici, bien qu’il n’accorde que rarement des audiences aux étrangers.

Marché : La cour de la prison a été transformé en un marché de toutes heures pour les marchandises illégales. Tout depuis la lettre de marque contrefaite aux armes à feu volées peut être acheté si on y met le prix. La Dernière Demeure de McCreevy abrite également un certain nombres de receleurs cygnaréens et ordiques disposés à acheter le fret volé. Pour les équipages intéressés à convertir leur butin imprévu en argent, ces receleurs sont une ressource utile.

INDIVIDUS

Quintin McCreevy : Le chef actuel de la Fraternité de l’Argent est à la fois un leader dur et un négociateur habile. Sur les rives de la Dernière Demeure de McCreevy, sa parole est loi et il est peu tolérant envers les personnes qui testeraient sa patience ou son autorité. Bien que les membres de la Fraternité de l’Argent demeurent fidèles à Quintin, des rumeurs récentes mettent en doute sa réelle descendance avec Clint et Jones McCreevy où s’il ne serait simplement pas un imposteur.


RAGOTS: VRAI SANG

Des rumeurs circulent dans le port ordique de Cinq-Doigts et à la Dernière Demeure de McCreevy concernant le véritable lignage de Jones McCreevy. Certains affirment que Quintin McCreevy n’est pas de relation avec la lignée familiale et a simplement pris le nom, car le leadership de la Fraternité de l’Argent doit être transmis à un parent de parent consanguin de Jones ou de son frère Clint. Un marin vivant sur l’Île du Poursuivant de Cinq-Doigts, nommé Tamm McCreevy, est soupçonné d’être un vrai parent de sang. Si Tamm est un jour amené à la Dernière Demeure de McCreevy, il pourrait déstabiliser l’équilibre du pouvoir présent. Quintin offre une prime colossale pour être «réuni» avec son frère perdu, mais beaucoup estiment qu’il souhaite que Tamm soit éliminé pour assurer son pouvoir. Les adversaires de Quintin aimerait le voir remplacer par Tamm, pensant que l’ordique serait plus facile à manipuler que le déterminé Quintin.


LES MERS DU CYGNAR

Les Mers de l’Immoren occidental sont une série de plans d’eau, composant le plus vaste Meredius, bordant les côtes occidentales du Khador, de l’Ord, du Cygnar, du Cryx et du Protectorat de Menoth. Bien que nombre de ces voies navigables soient vastes et vides, de nombreuses autres peuvent offrir aux personnages la possibilité de faire fortune dans le commerce, la course, et la piraterie. Les Maîtres du Jeu ont, à leurs tours, d’innombrables options pour narrer de géniales et détaillées histoires ainsi que de présenter de nombreux défis à leurs joueurs.

LA MER DES MILLE ÂMES

La Mer des Mille Âmes est une petite partie de Meredius débutant en Complainte du Matelot et s’étirant vers la ville portuaire de Ceryl, où elle rencontre la Mer des Lamentations et le début des eaux cryxienne. Durant les mois d’hiver, des brouillards s’étendent sur la Mer des Mille Âmes depuis les landes de l’Ord et les côtes septentrionales du Cygnar recouvrant la mer, et les navires naviguant sur ses eaux doivent prêter attention à ne pas s’échouer.

La Mer des Mille Âmes tire son nom de l’époque de l’invasion orgoth lors de la Bataille des Mille Voiles. Des flottes de navires tordoréens ont mené de nombreuses bataille contre les orgoth, tentant de les repousser et de les empêcher de débarquer. D’innombrables navires ont lutté et ont été coulés au fond de Meredius, emportant avec eux les corps et les âmes de milliers de marins tordoréens et thuriens. Tous les navires ayant fait voiles contre les orgoth ont brûlé, et leurs marins ont été passé par les flammes, les poisons ou les poumons emplis d’eau salée. Les tordoréens ont mené un combat vaillant, détruisant nombres de vaisseaux ennemis, mais ont finalement cédé face à la supériorité numérique et aux terrifiantes nouvelles armes des envahisseurs. Ce jour fatidique, où le capitaine du dernier Dirgenmast coula, il ordonna à son navire embrasé de percuter le navire amiral orgoth et de l’emmener lui et son équipage par le fond. Depuis, les marins prétendent toujours entendre les cors des navires Dirgenmast, faisant écho à la Mer des Mille Âmes.

Cette partie de Meredius est bouffie par l’énergie des âmes des morts est saturée des magies noires orgoth, qui semble avoir changé la nature même de la mer elle-même. Les marins sont connus pour embellir leurs histoires, mais les différentes histoires racontées concernant la Mer des Mille Âmes sont vraies. Des lueurs funestes vacillant dans le gréement des navires est monnaie courante, de même que l’observation de navires spectraux Dirgenmast à l’horizon. Nombres d’équipages naviguant sur la mer déclarent voir les fantômes de leurs ancêtres tordoréens sous l’eau, invitants les vivants à se joindre à eux dans la mort. Les capitaines ordiques suspendent souvent des pendentifs de l’Asc. Doleth au mât principal de leurs navires pour les prémunir des dangers contre nature de la Mer des Mille Âmes.

COMPLAINTE DU MATELOT

La Complainte du Matelot est une vaste baie menant à Corbhen en Ord. Pour le moins, cette baie porte bien son nom. En naviguant dans la baie en direction de Corbhen, il y a des signes des nombreux navires naufragés. Cette partie de la baie est parsemée de petits mais dangereux récifs coralliens qui éventreront la coque d’un navire et des bas-fonds qui échoueront les navires de plus grandes tailles. Les marins inexpérimentés tentant de naviguer dans la baie courent le risque d’ajouter une épave supplémentaire dans la baie. Une fois passés les récifs et plus proche de Corbhen, la baie devient marécageuse et difficile à naviguer, l’un des effets des proches landes de la côte ordique.

DÉFILÉ DE TRANCHELONDE & LA BAIE DE LA PIERRE

Le Défilé de Tranchelonde mène à la Baie de la Pierre et au port pirate le plus infâme de l’Immoren occidental, Cinq-Doigts. Le Défilé de Tranchelonde et la Baie de la Pierre sont probablement la baie la plus active de tous l’Immoren occidental. Le nom de la baie provient des différents pierres affleurants de la mer, ce qui peut rendre le voyage, à travers la baie, dangereux si l’on ne connaît pas les voies utilisées pour atteindre et quitter Cinq-Doigts par la mer. La circulation se mouvant à l’intérieur et à l’extérieur à toutes heures de la journée et de la nuit est tel que la Marine Ordique a une force symbolique de navires stationnés ici afin de guider le flux de navires entrants et sortants. De temps à autres, ils abordent et fouillent des navires, mais de nombreux officiers détournent la tête des principaux délits de contrebandes dès que quelques pièces ont été déposées dans leurs bourses.

Une fois la baie traversée et dans Cinq-Doigts, les navires peuvent remonter le Fleuve de la Langue du Dragon, celui traverse la majorité de l’Immoren occidental. La quantité de négoces, contrebandes, de courses et carrément de piratages se produisant dans la Baie de la Pierre et sur le Fleuve de la Langue du Dragon est étonnant. Il y en a tellement que le Cygnar et l’Ord ne peuvent tous contrôler, même s’ils le voulaient. Cette baie, ce port et ce fleuve fournissent une grande partie du commerce à l’Ord et au Cygnar. Il existe un certain nombre de possibilités de faire fortune pour des marins, s’ils étouffent quelques scrupules et remplir quelques poches le long de la voie.

RENCONTRES SUR MER DES MILLE ÂMES

Les marins parcourant la Mer des Mille Âmes peuvent rencontrer un certain nombre de phénomènes étranges, voire surnaturels. La plupart de ces événements sont inquiétants mais pas dangereux. Certains, cependant, peuvent mettre le corps et la santé mentale de ceux qui les rencontrent.

Le tableau suivant permet au Maître du Jeu de générer, au hasard, des rencontres pour les personnages naviguant sur la Mer des Mille Âmes ou toute autre région hantée du Meredius. Pour la plupart des déplacements, un seul jet par semaine de voyage devrait suffire.

LANCER 2D6RENCONTRE
2-3Lueurs dans les Profondeurs
4Voix dans le Vent
5Brouillard Surnaturel
6Visite
7Cri Perçant
8Hallucinations du Passé
9Visite
10Passager Spectral
11Navire Fantôme
12Maelstrom Surnaturel
Brouillard Surnaturel : Un brouillard surnaturel tourbillonnant tombe sur la mer, dans lequel des formes spectrales et ou des épaves à l’abandon surgissent et disparaissent. Le brouillard surnaturel [unnatural fog] accorde furtivité [stealth] aux personnages et +4 aux jets de discrétion [sneak] et la visibilité est réduite à 30 pieds (5’’). La navigation, et les jets d’attaques à distance et d’attaques magique subissent un malus de -2. Le brouillard surnaturel [unnatural fog] persiste 4d6 heures.

Cri Perçant : Un cri perçant funèbre fait écho dans l’obscurité ou le brouillard de la Mer des Mille Âmes. Le cri perçant est une source de peur situationnelle provoquant la Terreur [Terror] [14]. Les personnages qui échouent au jet de Volonté [Willpower] pour résister à la Terreur [Terror] souffrent des pénalités normales pour Anxiété [Anxiety]. Les personnages Paniqués [Panicked] ou pire ne peuvent pas travailler sur le pont découvert du navire.

Hallucinations : Les personnages à bord du navire doivent immédiatement faire un jet de Volonté [Willpower] opposé à un objectif de 14. Ceux qui échouent éprouvent des hallucinations réelles de batailles passées ayant eu lieu sur la mer. Les hallucinations durent jusqu’à 2d6 heures.

Lueurs dans les Profondeurs : Les lumières et les formes fantomatiques dans l’eau attirent l’attention des requins, drake de mer [sea drake] et autres prédateurs, mais autrement il n’y a pas d’effet.

Maelstrom Surnaturel : Un maelstrom surnaturel tourbillonne autour du navire. Emplis de foudre, de vents hurlants et de brasier funeste verdâtre illuminant les gréements, cette tempête contient des personnages fantomatiques de marins noyés attrapés par les vagues, visibles uniquement durant les éclairs. Augmentez la difficulté des jets de Navigation [Sailing] de +4 pour un navire pris dans le maelstrom. Un maelstrom surnaturel dure d3+3 heures

Navire Fantôme : Un navire en décomposition avec des voiles en lambeaux émerge de l’obscurité ou des ténèbres, servis par un équipage d’ombres [shades] sous le commandement d’un capitaine spectral fou. Le navire fantôme [ghost ship] est un sloop armé de d6+2 canons de pont. Il y a 2d6+10 ombres [shades] et un seul spectre [specter] à bord. Un navire fantôme peut ne pas être hostile, bien que toutes actions hostiles prise contre lui provoquent l’attaque des membres morts-vivants. Le spectre [specter] est lié au navire et contrôle toutes les ombres [shades] à bord.

Passager Spectral : Un spectre [specter] avec les fardeaux mortels [Deathly burdens] Lien [Bound] et Existence Temporel [Temporal Existence*] apparaît sur le navire. Durant la journée, il disparaît et ne peut quitter le navire. Le spectre [specter] a accès à tous les talents mortels [deathly endowments] mais Sombre Résurrection [Dark Resurrection], Possession [Possession] et Illusion Spectrale [Spectral Illusion] sont particulièrement appropriés.

Visite : Une ombre [shade] apparaît sur le navire. L’ombre [shade] peut-être un membre d’équipage perdu, un passager ou même un constructeur décédé durant la construction du navire.

Voix dans le Vent : Des voix lointaines portées par le vent appellent les membres de l’équipage par leurs noms. Les voix demandent de l’aide, chuchotent les transgressions passées d’un membre d’équipage, tenant de dévier le navire de son chemin, etc. La première fois qu’un personnage entend des voix, il doit faire un jet de Volonté [Willpower] de difficulté 15. Les voix persistent d3+3 heures avant de s’éteindre.

MER DES LAMENTATIONS

Alors que la Mer des Mille Âmes s’étend vers le sud, elle se calme et devient celle que l’on appelle Mer des Lamentations. Cette vaste étendue maritime s’étire des Îles Scharde jusqu’au Golfe du Cygnar. Le hurlement des tempêtes soufflant depuis cette pleine mer provoquent de puissantes et imprévisibles marées se brisant sur la côte au vent de Cryx. Même à l’abri à la côte sous le vent des Îles Schardes, les vents soufflants s’engouffrent dans les détroits et canaux de la Mer des Lamentations. Certains prétendent que la mer tire son nom de ces vents, mais d’autres affirment qu’elle est ainsi nommée pour les cris de ceux ayant perdu leurs familles face à ses vagues imprévisibles.

La Mer des Lamentations est largement considérée comme territoire cryxien. En tant que tel, la piraterie est commune à la zone, et des milliers de navires sont perdus chaque année à cause de la prédation des pirates de Scharde et des sections d’abordages satyxiennes. De nombreuses îles sont fortement touchées par la corruption draconique, étant donné que le Père des Dragons, Toruk, niche dans la ville de Skell. Cependant, il y a suffisamment d’îles plus petites et non affectée dans la Côte Brisée, pour que de nombreux pirates et corsaires puissent installer des bases d’opérations parmi elles. D’innombrables refuges et ports pirates ponctuent les îles de la Côte Brisée. Qu’ils soient indépendants ou employés par le Cryx, il existe de nombreuses options ici pour des équipages hardis n’ayant pas peur de naviguer si près de l’Empire du Cauchemar.

BAIE DU MUROEIL

La Baie du Muroeil se situe dans la partie ma plus méridionale de la Mer des Lamentations, là où elle devient le Golfe du Cygnar. Son nom unique provient de l’érosion particulière se produisant dans les falaises calcaires couronnant la baie. À mesure du temps et des marées érodant la pierre et la falaise, de profondes fosses dans la falaise ont révélés le substrat d’une roche plus sombre, faisant que nombres d’entre eux ressemblent à des yeux perçant. Les matelots superstitieux disent que ces «yeux» sont des avertissements pour ceux qui tenteraient d’attaquer le Cygnar par la mer.

Plus récemment, au fur et à mesure que la technologie a progressé, le Grand Observatoire du Cygnar a été bâtis dans les montagnes au nord-ouest de la baie. La plupart des érudits et des universitaires en visite se rendant au Grand Observatoire du Cygnar en remontant le fleuve, car celui-ci est l’une des routes les plus sûres pour y arriver. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une entreprise n’est pas créatrice de fortune, le transport et la protection ds érudits remontant le fleuve fournissent des revenus supplémentaires aux navires parcourant la Baie du Muroeil.

PASSE DE GARDEVENT

La Passe de Gardeventest l’une des étendues les plus animées et mes plus dangereuses de la Mer des Lamentations. Ce passage entre l’Île Gharlghast et Tête du Gigant porte bien son nom; à cet endroit les vents sont vifs et sont à la fois puissants et turbulents. Les pirates tentent généralement de perdre les patrouilles cygnaréennes dans cette zone, utilisant les vents puissants pour s’échapper à toute vitesse de leurs poursuivants. Alors que des flottes du Cygnar patrouillent dans la région, ces patrouilles sont modestes et évitent le passage si possible. Les véritables puissances dans le secteur sont les Flottes Noires Cryxiennes. Même les navires travaillant pour le Cryx ont des chances d’êtres abordés et capturés par d’autres navires cryxiens plus grands. Les Flottes Noires de Toruk sont sans pareil en haute mer, entre leurs vaisseaux noirs, leurs équipes d’abordages, leurs navires charniers et les équipages pirates revenants. Le Cryx domine cette zone de la Mer des Lamentations et seuls les marins les plus courageux - ou les plus fous - tentent de naviguer volontairement et plus d’une fois par la Passe de Gardevent. Travailler pour le Cryx offre de nombreuses opportunités pour se faire de l’argent, mais échouer signifie souvent servir l’Empire du Cauchemar pour toujours.

GOLFE DE BERGE-DU-MILIEU

À l’est du Passage de Gardevent se situe le Golfe de Berge-du-Milieu. Ce golfe n’est pas encore un port important pour les négociants et les marins s’y arrêtent pour commercer et réapprovisionner. En fait, cette zone est relativement exempte de colonies, car la côte occidentale est principalement composée de marais et marécages. Certains villages de pêches éparpillés et isolés surgissent du marécage, mais ils sont rares et peu utiles à l’équipage d’un navire. La côte orientale de la baie est surtout faite de falaises abruptes là où les Montagnes du Mur du Dragon rejoigne le golfe. Ils y a quelques bras de rivières où un petit sloop pourrait s’arrêter pour effectuer quelques réparations ou jeter l’ancre pour la nuit, et les contrebandiers utilisent parfois les criques peu profondes dans les falaises pour se cacher des patrouilles cygnaréennes. Le Fleuve Pont-renard se jette dans le Golfe de Berge-du-Milieu , cela offre des opportunités de négoces avec les quelques villes proche du fleuve, mais les négociants doivent rester vigilants, car les hommes-gator et les trogs des maraisvivant dans les marais longeant le Fleuve Pont-renard et sont enchanté d’attaquer tous les navires lents dérivant sur leur territoire.

GOLFE DU CYGNAR

Le Golfe du Cygnar est un golfe assez large et abritant plusieurs villes et ports des plus importants des Royaumes d’Acier. Le golfe est un zone extrêmement animée par le commerce sortant de Baie-des-Horlogers, Caspia, Sul, et même la capitale du Portectorat de Menoth, Imer, a un affluant se jetant dans le golfe. Bien que la course et la piraterie aient toujours lieu dans ces ports et le long de ces rives, il est également possible que d’honnêtes commerçants vivent correctement en commerçant juste dans le golfe même. La Flotte Méridionale Cygnaréenne patrouille activement dans cette zone et le garde relativement calme et sécurisé. Des éléments louches peuvent encore être trouvés ici; ils sont juste plus discret ou bien informés des faits maritimes.

La Baie de Sablemort est une curiosité au sein du Golfe du Cygnar. Alors que les terres entourant le golfe, en particulier le long de la côte cygnaréenne, sont luxuriantes et grouillantes de vie, le littoral du Protectorat est un désert à perte de vue, et la Baie de Sablemort ne fait pas exception. La terre argileuse et craquelée d’une couleur brune rougeâtre contraste avec la majorité des plages sablonneuses jaunes et blanches du Protectorat. Quelques universitaires estiment que cette coloration est due aux nappes de Fureur de Mernoth souterraines le long du littoral, tandis que des marins plus superstitieux disent que cette coloration de la terre est due au sang des innocents versé par le Protectorat.

La Baie de Sablemort est un cimetière de navires naufragés. Les orages et récifs habituels font que des navires coulent toute l’année sur la côte de la Baie de Sablemort. Chaque fois qu’il y a une tempête ou un accident détruisant et coulant un navire, en quelques jours sa coque est brisée et rejetée sur le rivage de la baie.

Les idriens vivant dans les villages plus à l’intérieur des terres traînent les vaisseaux au sec afin de les dépouiller de leurs marchandises et les désassembler pour leurs bois, une denrée rare dans la région. Un cimetière d’épaves désassemblées jonche  le rivage, certaines vieilles de plusieurs siècles. Certains marins ont prétendu voir des spectres au sein de ces navires et errer sur le littoral, lais ceux-ci sont souvent considérés comme des hallucinations induites par l’épuisement.

*correction: Temporal Powerlessness n’existe pas

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INEXPLORÉ
PREMIÈRE PARTIE
par Steen Comer, Luis Gama, Josh Colón et Tim Simpson avec Matt Goettz

VIE D’UN PIRATE

Les peuples de l’Immoren occidental ont été marins durant des millénaires. Lors de la préhistoire tribale de l’humanité, des hommes et des femmes courageux ont dirigé de petits vaisseaux sur le tempétueux Meredius comme baleiniers, explorateurs et premiers marins marchands. Au fur et à mesure que la technologie de l’humanité progressait, les hommes ont eu l’habitude de sillonner les mers. Que se soit une modeste embarcation simple mât de l’ère tribale ou les immenses hybrides voile et vapeur de l’ère moderne, il y a toujours eu des braves pour affronter les dangers des mers.

Tant qu’il y aura des marins, il y aura également des pirates. Les premiers pirates de l’Immoren occidental n’étaient guère plus que des bandits maritimes et des tribus rivales qui volaient la nourriture nécessaire aux compagnons marins. Typiquement, ces larrons navals provenaient de modestes communautés côtières et étaient l’équivalent maritime des brigands de grand chemin. Dans leurs petits navires, ils attaquent les flottes de commerces ou de pêches vulnérables et volent suffisamment pour remplir les cales de leurs navires ou prendre possession des navires vaincu, développant graduellement leurs propres flottes de pirate.

HISTOIRE DE LA PIRATERIE

Les premiers pirates étaient armés d’armes de leur époque, attaquant avec des javelots, des flèches et des lances. Au fur et à mesures de la sophistication des armes, ces pillards des mers ont adapté leurs techniques de combat aux armements de leur époque. Des premières armes à feu et canons à la technologie militaire avancée des armes actuelles, les pirates ont toujours cherché à s’équiper avec les meilleures armes – généralement grâce à des raids réussis à l’encontre de navires plus lourdement armés. A mesure que leur puissance augmentait, ils chassaient des cibles plus grandes et plus mortelles et, à leur tour, acquéraient de meilleurs armes et des cargaisons de grande valeur. Avec le temps, la piraterie a évolué du simple vol pour survivre à l’ère des pirates professionnels – des hommes et des femmes qui non seulement ont survécu aux prises des navires qu’ils ont affronté sur la mer, mais gagné un profit en chassant les navires marchands indépendants et de nations rivales de la même manière en revendant ces cargaisons pour une somme rondelette.

ROIS PIRATES

Avant l’arrivée de Toruk aux Îles Schardes vers 1000 PR, d’impitoyables rois pirates dominaient la région. Au nombre de quatorze, chacun de ces rois commandait un fief insulaire et une vaste flotte de navires. Né d’une tradition scharde de puissants seigneurs de guerre tribaux, les rois pirates originels se sont épandus en quelques années, élargissant leurs territoires jusqu’à ce qu’ils rencontrent des terres revendiquées par leurs voisins les plus proches. Après des années de lutte, les royaumes des rois pirates se sont finalement établis. Les frontières étaient mouvantes, changeant au gré de l’allégeance d’une île et des trahisons occasionnelles de son capitaine, mis à part les fluctuations mineures, elles demeuraient constantes. Afin d’éviter les luttes intestines inutiles et dépensières, les rois pirates ont forgé un accord commun en 1100 PR. Connu sous le nom de « Les Articles d’Agrément », il décrit les territoires de chaque roi et les spécifications pour lesquelles la flotte de chaque roi pourrait chasser. Les Articles n’ont jamais été une alliance formelle, mais plus un ensemble nébuleux de directives que chaque roi choisissait d’interpréter de manière plus que bénéfique pour lui.

Suite à la confédération bâtie sur les Articles, les conflits ouverts entre les rois pirates ont cessé. Les agréments et les rivalités entre eux étaient à la fois brefs et rapidement oubliés. Ils pouvaient coordonner leurs efforts lorsque des ennemis plus puissants menaçaient leur existence mutuelle, mais ils étaient en grande partie indépendants les uns des autres.

Depuis l’abri de leur archipel caniculaire, les rois pirates envahissaient leurs voisins thuriens, tordoréens et khardiques. Peu de marines possédaient les compétences des flottes pirates et leurs pirates frappaient et attaquaient impitoyablement les villages côtiers et les colonies fluviales, naviguant aussi profondément dans le Royaume Noir de Morrdh sur le Fleuve de la Langue du Dragon.

Les tentatives de représailles étaient contrariées par les chenaux ardus entourant les bastions insulaires des pirates. De touts les royaumes continentaux, seuls les tordoriens ont donné plus de fils à retordre aux pirates schardes, en grande partie dû à la puissance de la flotte dirgenmast et aux compétences des capitaines du Tordor.

Cependant, le règne des rois pirates n’a pas duré longtemps. En quelques générations, ils ont été transformés en quelque chose de beaucoup plus dangereux et plus insidieux. Lorsque Toruk, le Père des Dragons a été éjecté du continent par son engeance malfaisante, il s’est rendu en Cryx. Là, le Seigneur Toruk a commencé à fléchir la population des îles à sa volonté, subjuguant le peuple pour forger un nouvel empire qui le vénérerait en tant que dieu.

Au début, Toruk a envoyé un émissaire corrompu aux quatorze rois pirates, en les obligeant de se réunir pour entendre ses exigences. Ils étaient trop fiers pour écouter et trop arrogant, sous-estimant la créature qui était venu parmi eux. Pour les convaincre, Toruk savait qu’il devait faire un exemple. Son souffle corrupteur a consumé le plus grand et le plus important vaisseau des flottes pirates, l’Atramantous, le transformant lui et son équipage en serviteurs immortels de sa volonté indomptable. Toruk a ensuite massacré le propriétaire du navire, le Roi Threnodrax, obligeant l’âme à un tourment incessant. En remarquant l’étendue de la puissance opposée, les survivants se prosternèrent et quémandèrent la miséricorde – à l’exception d’un roi méridional peu coopératif. Seul le Seigneur Moorcraig est demeuré obstinément buté derrière les murs de son château, mais ces défenses ne lui ont pas servi contre le feu consumateur de Toruk.

Après que les rois pirates restants lui aient jurés fidélité, Toruk les a transformés en douze seigneurs liches de Cryx et les a placés au pouvoir sur son territoire. Ainsi est né l’Empire du Cauchemar, qui depuis existe comme une présence sombre à l’ouest de la Côte Brisée. D’innombrables pirates appellent foyer les ports éparpillés de l’île, que se soit en tant que membres des flottes cryxiennes du Seigneur Toruk ou indépendants. Ils sont célèbres pour leur cruauté et leur brutalité, un trait amplifié par l’aura corrupteur profane de Toruk.


L’ATRAMENTOUS

Autrefois, l’Atramantous était la fierté de la flotte du Roi Pirate Thenodrax. Sous le commandement du Capitaine Rengrave, un infâme pirate scharde qui a revendiqué de nombreux navires de prise des flottes continentales, ce vaisseau surpassait ses contemporains sur les flots.

Construit comme le plus grand vaisseau dirgenmast de l’histoire, le navire était chargé de trésor et, de significativement, la dépouille d’un noble tordoréen – il devait servir comme vaisseau tordoréen sur les flots et dans l’au-delà. En la capturant, Rengrave a commis un acte blasphématoire indescriptible, qui a cimenté sa réputation sombre parmi les pirates et marins.

Rengrave et son équipage ont été consumés par les flammes lorsque Toruk a revendiqué les Îles Schardes comme siennes, mais n’ont pas été détruit. Au lieu de cela, ils subsistent en tant que revenants à bord de l’Atramentous, maintenant un navire fantôme carbonisé et noirci. Ce navire suscite une plus grande crainte que tous les autres navires naviguant dans la flotte fantôme de Cryx, et ils a une réputation bien méritée d’annonciateur de destruction. Depuis seize siècles, il a pillé et saccagé les Royaumes d’Acier, un navire apparemment indestructible, servi par un équipage pareillement indestructible loyal au plus vieux et plus meurtrier pirate de Meredius.


L’OCCUPATION ORGOTH

Quand les orgoth sont venus en Immoren, ils connaissaient bien la puissance de la mer. Après avoir vaincu la flotte dirgenmast du Todor dans ce qui deviendrait connu sous le nom de Mer des Mille Âmes, les orgoth ont prêté une attention particulière aux constructeurs navals de l’Immoren occidental. Les occupants ont brûlé des charpentiers sur les bûchers de leurs propres bateaux et noyés tous les matelots qu’ils avaient capturé.

Malgré le danger, certains courageux immoréens ont préservé la tradition navale. Les marins des Îles Scharde, en grande partie grâce à la protection offerte par le Seigneur Toruk, ont conservé des flottes pirates indépendantes. La destruction par Toruk de l’entièreté d’une flotte orgoth, qui tentait d’assaillir ses îles, très prudent lors de la navigation trop proche des Îles Scharde, libérant ses équipages pour la construction et l’entretien de leurs navires. Ces marins scharde ont pris soin d’éviter les patrouilles orgoth lorsqu’ils quittaient la protection rapprochée du Père des Dragons et ont principalement attaqué les communautés côtières affaiblies considérées comme trop petites pour mériter l’attention des orgoth.

D’autres ont préféré éviter l’attention des orgoth. Dans de petits vaisseaux naviguant la nuit et en employant des criques isolées pour dissimuler leurs navires, ces marins vivaient de la contrebande. Lorsque les feux de la révolte s’embrasèrent en 1 AR suite au soulèvement de Fharin, la poignée de braves marins de l’Immoren occidental se joignirent à la cause. Ils ont joué un rôle crucial lors des nombreux premiers succès, transportant des informations entre les poches de résistances éparpillées et en fournissant des ressources à ceux en ayant le plus besoin.

ÈRE DES ROYAUMES D’ACIER ET ÈRE MODERNE

Après que les peuples des Royaumes d’Acier aient finalement repoussé les orgoth, ils ont ouvertement repris la mer. Les chantiers navals et les ports maritimes ont prospéré à mesure que les immoréens se sont mis à reconquérir leurs voies navigables. La machine à vapeur était une idée embryonnaire avant les orgoth, qui avait été rapidement anéantie avec nombres d’autres technologies. Une fois à la merci des marées et des vents, les marins immoréens nouvellement libres ont relancé l’idée du moteur à vapeur pour combattre les puissants courants des plus profondes rivières, et nombres de ports fluviaux sont apparus presque du jour au lendemain.

Les maisons commerciales de chaque pays côtier ont bâti d’impressionnantes flottes, moissonnant d’innombrables forêts pour cela. Les cales de ces vaisseaux transportant de vastes richesses entre les villes des nations, attirant l’attention avide des équipages pirates. Pour protéger leurs intérêts commerciaux et défendre leurs eaux côtières contre les incursions, chaque nation a bâtit des marines. Avec le temps, les voies commerciales de l’Immoren occidental devinrent denses avec la résurgence des pirates et les immenses marines nationales en défenses.

Les fréquentes guerres qui s’abattent sur les Royaumes d’Acier ont été bonnes pour la plupart des marchands de l’Immoren occidental, mais aucun n’en a davantage profité que ceux qui commercent par mer. Comme les routes terrestres habituelles deviennent de plus en plus périlleuses, le transport fluvial et les routes maritimes directes sont devenues plus rentable. Les industries de guerre en plein essor ont également produit d’importantes quantités de moteur à vapeur excédentaires abordables et d’autres pièces. La Ligue Mercarienne actuellement acheté quelques vaisseaux désarmés d’Ord et les a modernisés avec des machines à vapeur et de nouveaux canons. La Ligue utilise ces navires hybrides convertis pour défendre leurs convois les plus précieux.

Nombre de groupes marchands et des maisons les plus riches ont commencé à rechercher de manière plus agressive des routes de haute mer. Ces routes sont invariablement plus directes que les routes côtières typiques, mais sont exponentiellement plus dangereuses. Les grandes étendues de Meredius sont dominées par des vagues d’un demi-mille, de la crête au creux – par beau temps. Lorsqu’une tempête survient sur ces mers, la combinaison des vents puissants et des vagues déjà massives créées par les trois lunes de Caen créent un paysage marin qui ne peut être décrit que comme apocalyptique.

Au fur et à mesure que les commerçants prospèrent, les pirates qui les chassent aussi. Sur les vagues toujours changeantes de Meredius, se joue en permanence une partie de chat et la souris, pirates, marchands et flottes voguent tentant de se montrer les plus habiles ou les plus féroces.

PIRATES ET CORSAIRES

La piraterie est illégale dans tous les Royaumes d’Acier. Les personnes attrapées pour le crime de piraterie sont habituellement pendues sur le ponton d’exécution par les membres de l’autorité navale, leurs corps exposés aux potences bordantes les quais des grandes villes portuaires.
Bien que la piraterie contrevienne à la loi de tous les royaumes continentaux, il y a une classification nébuleuse du vol en mer qui relève entièrement de la loi: la course. Un corsaire est un vaisseau privé armé – c’est-à-dire non militaire - s’engageant à commettre des actes de piraterie, où «prendre des prises», des cibles légales. La nature de ces cibles est déterminée par une lettre marque et s’applique l’instance dirigeante qui l’émet.

Une distinction vague existe entre le pirate et le corsaire au sein de l’Immoren occidental. Un certains nombres de pirates recherchés s’appellent corsaires, et certains produisent des lettres de marque forcément contrefaites. Les corsaires autorisés, tous aussi communément, font souvent preuves d’acte de piraterie lucratif et tentent de dissimuler ces méfaits en vendant leur butin volé sur les marchés noirs.

La distinction entre les statuts comporte d’importantes répercussions juridiques. Un capitaine corsaire légitime produit une lettre de marque, également connue sous le nom de «commission de représailles et de course», l’autorisant à commettre des actes agressions à l’encontre des navires de puissances étrangères hostiles, y compris la saisie de navires et de leurs cargaisons. Les corsaires capturés peuvent s’attendre à être traité comme des prisonniers de guerre plutôt que d’être immédiatement pendu comme pirates. En interagissant avec les autorités du Khador, d’Ord ou du Cygnar, les corsaires ont de meilleures chances de survie et de plus grandes occasions de plaider la liberté, bien que le Protectorat de Menoth et le Cryx offrent peu de possibilités aux corsaires capturés dans leurs eaux.

La possession d’une lettre de marque légitime ne garantit pas la sécurité, selon le climat politique. Certains corsaires profitent de la transition d’un souverain à un autre.

L’autorité accordée à certaine maison de négoce brouille encore plus la ligne en pirate et corsaire. Les maisons de négoces reçoivent une certain nombre de lettres de marque portant les sceaux officiels de leur nation, et les négociants ont le pouvoir de les distribuer à qui ils veulent. À l’occasion, un officier de marine capture un navire pirate uniquement pour découvrir que lui et son équipage possèdent l’autorité juridique totale de sa nation et que, par la loi, ils doivent être libérés.

CYGNAR

Joyau des Royaumes d’Acier, le Cygnar essaie de maintenir un air de légitimité lorsqu’il s’agit des corsaires tout en conservant certaines lois des plus strictes contre la piraterie en Immoren occidental. Par lettre de la loi, la distinction entre corsaire et pirate est claire: seuls les capitaines et les vaisseaux produisant une lettre de marque officiel peuvent saisir, détenir, et confisquer des objets d’un navire soupçonné d’être un ennemi de la Couronne et de ses intérêts. Cela vaut également pour les corsaires au service de la Ligue Mercarienne, et tout navire  qui essaie de pratiquer de telles activités sans sanctions officielles est considéré comme servi par un équipage de criminels et est soumis à des peines en vertu de la loi.

Néanmoins, en réalité, cette ligne peut devenir floue, car il est courant que les navires pirates présumés soient embauchés par la Marine Royale et la Ligue Mercarienne comme mercenaires pour des missions particulières. En outre, certains navires louches reçoivent des pardons ou même une lettre de marque par l’entremise d’accords et de tractations, mais une telle corruption est difficile à repérer et même plus difficile à prouver devant une cour de justice. Les mers du Cygnar abondent de marins vivants dans l’espace incertain entre les corsaires légitimes servant les intérêts du roi et les pirates scélérats chassant aussi bien leurs compatriotes que les navires des nations rivales.

La lettre de marque est l’une des traditions les plus honorées au sein de l’armée cygnaréenne, remontant à la fondation de la Marine Royale. Cet honneur, accordé uniquement aux navires les plus éprouvés et les plus fiables, est considéré à la fois comme un signe de faveur de la Couronne et comme une responsabilité importante à respecter. Bien que tous les navires peuvent postuler pour cette commission, seuls les navires éprouvés sont réellement considérés comme acceptables. La concurrence, entre les vaisseaux cygnaréens, pour acquérir cette marque est féroce, de nombreux navires se portant volontaires pour de dangereuses patrouilles aux cotés des vaisseaux éclaireurs ou pour protéger les expéditions devant s’aventurer près des eaux connues cryxiennes.

Les manières dont un navire peut servir la Couronne sont nombreuses, mais rien ne peut garantir une éventuelle lettre de marque; il n’est pas inédit pour les capitaines de navires de passer des années à essayer d’acquérir la faveur, uniquement pour que leurs navires et équipages finissent au fond du Meredius pour leurs malheurs. Le Conseil Auxiliaire de la Marine, dirigé par le Vice-Amiral Cassandra Mormont, supervise à la fois la délivrance des marques et la conduite de toutes les affaires de la course depuis son quartier général à Mercir.

Dès qu’un navire reçoit une lettre de marque, son capitaine et son équipage sont promus corsaires et considérés comme membres militaires auxiliaires, assujettis à toutes les protections et obligations y afférant, tout en recevant le privilège d’attaquer et de s’emparer des vaisseaux ennemis et de leurs cargaisons à vendre et du bénéfice. Officiellement, le Cygnar se targue d’une surveillance stricte de ses corsaires, ce qui les maintient à un niveau élevé. Les corsaires abusant de leur commission peuvent voir leur marque révoquée et faire face à une possible peine de prison. Il n’est pas aisé de suivre toutes les opérations corsaires, car le Cygnar possède la plus longue façade maritime de l’Immoren occidental. Nombres d’équipages, loin du contrôle de la marine, recourent progressivement à un franc piratage. Certains sont entraînés par le désespoir lorsqu’ils manquent de cibles légitimes, mais d’autres choisissent la piraterie par simple avidité.

La course, pour la Ligue Mercarienne, peut-être l’aventure la plus lucrative pour tous les équipages aussi bien que la plus mortelle. Les navires de la Ligue représentent des cibles tentantes pour les pirates cryxiens et ordiques, et les compagnies de transport maritime cygnaréennes concurrentes, et les navires d’escortes doivent faire face à de fréquents engagements. Contrebalançant ce danger par une égale récompense, la Ligue Mercarienne inclus une importante rémunération ainsi que des droits de sauvetage pour leurs navires. Bien que la Ligue Mercarienne ne reconnaisse officiellement que les corsaires avec une lettre de marque légitime et à jour de la Marine Cygnaréenne, il est notoire qu’elle est flexible, en particulier lorsqu’elle travaille avec des vaisseaux performants ou des équipages expérimentés. C’est un secret de polichinelle que la Ligue ne dédaigne employer des vaisseaux pirates connus, et ceux qui servent les intérêts de la Ligue peuvent se voir pardonner par le gouvernement pour des crimes mineurs ou difficiles à prouver, jusqu’à occasionnellement recevoir une lettre de marque de la marine. Des tels exemples de pot-de-vin et de corruptions de la part de la Ligue Mercarienne et de fonctionnaires responsables de la marine sont bien plus fréquents que les militaires veulent bien l’admettre, et dans de rare cas où la preuve est disponible, des condamnations subviennent.

Au Cygnar, les peines pour pirateries et corsaires abusant de leur commission sont parmi les plus sévères de tous les Royaumes d’Acier. Dans de nombreux cas, ceux qui ne sont accusés que de pirateries sont flagellés, marqués au fer rouge et à d’autres mauvais traitement en attendant leur procès, bien que les tribunaux voient d’un mauvais œil la maltraitance de prisonnier infligée à ce niveau.

Les corsaires enfreignant la loi voient non seulement leur charte révoquée, mais peuvent être rétroactivement étiquetés pirates, faire face à une sentence appropriée exécutée par noyade, pendaison ou gibet. Bien que la peine de mort soit habituellement réservée au capitaine, au second capitaine et aux officiers supérieurs, il n’est pas inhabituel que tout un équipage soit exécuté, si ses actions méritent une peine aussi sévère. En outre, la Ligue Mercarienne est impitoyable envers ceux qui la contrarient, plaçant certaines des plus grosses primes de tout l’Immoren occidental sur les équipages trahissant ou menaçant ses intérêts.

Ces primes peuvent devenir si importantes que certains capitaines ont du mal d’être protégés dans n’importe quels ports. Mêmes dans la sécurité relative des ports accueillant les équipages pirates, l’attrait d’une grosse prime peut monter les pirates les uns contre les autres. Pour les pires délinquants, la Ligue Mercarienne peut même offrir des avocats pour représenter les équipages de navires pirates appréhendant une cible notoire, bien que de telles offres soient extrêmement rares. L’une des plus exceptionnelles contributions cygnaréenne est pour l’infâme pirate khadoréen «Mad» Ivan Ushkunik, qui n’a plus quitté son navire, le Coutelas Brisé, depuis près de trente ans.

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Bonne lecture  :)

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À PROPOS DE L’AUTEUR

Écrivain marin ou marin écrivain (il ne sait pas encore lequel des deux), Chris A. Jackson vit son rêve. Naviguant à plein temps depuis 2009, lui et sa femme partagent leur temps entre les croisières dans les Caraïbes et l’écriture de romans fantastiques. L’écriture de fantastique marins lui est venue naturellement, et ses roman Scimitar Seas ont remporté de nombreux prix ; en outre, son premier roman de Pathfinder Tales, Pirate’s Honor, a été très bien accueilli. Ses autres œuvres ont également attiré un nombre incroyable de fans : la Weapon of Flesh Trilogy est devenue un best-seller Kindle, suscitant un intérêt international pour l’œuvre de l’auteur. Sang et Fer est son premier ouvrage pour Privateer Press.

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GLOSSAIRE

En l’air : Nautique. Dans le gréement supérieur d’un voilier.

Turbine arcanique : Un générateur alimenté au charbon très efficace et avancé qui transforme l’énergie produite par un moteur à vapeur en énergie arcanique. Les turbine arcaniques utilisées dans les armures de warcaster sont conçues pour exploiter et transformer l’énergie magique latente d’un warcaster en un champ de protection. Une turbine opérationnelle atténue aussi partiellement le poids de l’armure du warcaster et peut amplifier la force des bras et des jambes.

Lunette arcanomékanique : Une lunette de visée mékanique qui permet à son utilisateur de percer la dissimulation magique et de repérer plus facilement les cibles qui se cachent tant qu’elles sont partiellement visibles.

Ascendant : L’un des onze saints ayant suivi les pas de Morrow et se sont élevés pour servir sa foi en tant que guides de l’illumination. Les ascendants sont souvent choisis comme patrons par les adorateurs de Morrow.

Vers l’arrière : Nautique. Derrière ou à l’arrière d’un navire.

Cesse l’effort : Nautique. Arrêter, ou arrêter une action.

Amarrer : Nautique. Attacher ou sécuriser avec un bout, ou cessez, souvent employé comme un ordre.

Berck : La ville la plus grande et la plus riche d’Ord, port d’attache de la Marine Royale Ordique et de la Maison Mateu.

Coeiliaque : Nécroserf cryxien capable de stocker un volume d’acide hautement corrosif dans ses organes internes, puis de le pulvériser à l’aide d’un vomisseur ou de purger l’ensemble de sa charge dans une explosion autodestructrice unique pouvant frapper tout ce qui se trouve à proximité.

Cale : Nautique. Point le plus bas à l’intérieur de la coque d’un navire, où s’accumulent au fil du temps les eaux sales.

Bôme : Nautique. Espar robuste s’étendant d’un mât sur le bord inférieur d’une voile aurique triangulaire ou quadrilatère.

Chaise de calfat : Nautique. Siège composé d’une planche suspendue à des cordes et utilisées par ceux qui travaillent à l’extérieur d’un navire.

Bottomton : Ville insulaire et refuge de contrebandier sur le Meredius, fondée par un pirate rhulique en exil nommé Joln Rockbottom, qui lui a donné son nom. Bien que la ville n’ait pas de gouvernement officiel, Rockbottom est considéré comme son bourgmestre de fait.

Beaupré : Nautique. Un grand mât ou un espar dépassant de l’avant (la poupe) d’un navire.

Bastaque : Nautique. Sur un navire à gréement, bout sur lequel une verge pivote et fixée horizontalement.

Boucanier : Warjack léger ordique conçu pour demeurer agile et stable même lorsqu’il se déplace sur les ponts des navires et est généralement armé d’une filet et d’une gaffe. Entré en service en 584 AR.

Pavois : Nautique. Muraille solide au dessus du niveau du pont d’un navire utilisé à des fins de protection.

Caen : Nom du monde contenant les Royaumes d’Acier, Immoren, Zu, etc. On oppose parfois le monde matériel au monde spirituel d’Urcaen.

Cabestan : Nautique. Guindeau pour enrouler des bouts, des câbles, etc. Un cabestan peut être tourné à la main ou à l’aide de machines, selon le navire.

Caréner : Nautique. Faire incliner un navire sur un côté.

Carre Dova : Ville portuaire ordique, située sur la rive septentrionale de la Baie de la Pierre et réputée pour ses charpentiers navals qualifiés.

Baie-des-Horlogers : Ville portuaire située à l’embouchure du Fleuve Murkham, sur le Golfe de Cygnar, réputée pour être un havre de paix pour les crapules et les corsaires. C’est aussi un centre de commerce légitime comprenant plusieurs ateliers d’usinage, charpentiers navals et armuriers de renom.

Cortex : Dispositif mékanique hautement arcanique conférant au steamjack son intelligence limitée. Avec le temps, les cortexes peuvent apprendre de leur expériences et développer des traits de caractères. Les cortexes sont généralement installés à l’intérieur de la partie centrale du torse d’un steamjack, où leur délicats rouages sont bien protégés.

Courses : Les basses voiles d’un navire entièrement enverguées en aurique.

Patron : Nautique. La personne qui dirige un navire et est responsable à la fois du bateau et de son équipage.

Nid de pie : Nautique. Plate-forme en tête ou près de la tête d’un mât, utilisé pour la vigie.

Cryx : Royaume insulaire de nécromanciens, de morts-vivants et de pirates au large de la côte sud-ouest d’Immoren ; également connu sous le nom d’Empire du Cauchemar. Cryx et son dirigeant, Toruk le Père des Dragons, n’ont aucun problème à sacrifier leurs soldats au cours d’une bataille pour remporter une plus grande victoire ailleurs.

Cygnar : Le royaume sur la côte méridionale au sud d’Ord et réputé pour son long littoral. Le Cygnar est considéré comme le plus prospère et technologiquement avancé des Royaumes d’Acier et est le lieu de fondation et le siège de l’Église de Morrow.

Cap-de-mouton : Nautique. Un disque en bois dur comportant un ou plusieurs trous à travers lesquels passe un cordage. Les caps-de-mouton sont souvent utilisés étarquer les haubans et les voiles.

Dragon : Créatures immortelles et non naturelles engendrées par le Seigneur Toruk, le premier et le plus grand d’entre eux. Les dragons sont hostiles les uns envers les autres, et en particulier envers leur géniteur, et s’intéressent rarement aux affaires des êtres inférieurs.

Exeter : Un navire marchand de la Ligue Mercarienne détruit lors d’une mutinerie contre le Capitaine Fargen en 601 AR. Après la destruction de l’Exeter, l’équipage survivant a rejoint le warcaster mutin Phinneus Shae pour former l’équipage pirate du navire Talion.

Violon de table : Nautique. Une petite rambarde autour d’une table ou d’une cuisinière pour empêcher la vaisselle et d’autres objets de glisser par mauvais temps.

Cinq-Doigts : Ville portuaire ordique connue pour ses jeux d’argent, ses gangs criminels et son commerce de contrebande, également sous le nom de « Port de l Tromperie ». La ville se situe à l’embouchure du Fleuve de la Langue du Dragon dans la Baie de Pierre, où le fleuve se divise est en cinq canaux, ou doigts, par des îles.

Clinfoc : Nautique. L’une des nombreuses voiles triangulaires placées à l’avant d’un navire pour réduire les turbulences sur les grands-voiles.

Cadenes de Misaine : Nautique. Les cadenes situées à l’avant d’un navire.

Gaillard d’avant : Nautique. Le pont supérieur d’un navire en avant du mat de misaine.

Misaine : Nautique. La voile la plus basse du mât de misaine.

Soute avant : Nautique. Grand coffre ou pic à l’avant du bateau.

Franc-bord : Nautique. Hauteur de coque au dessus de la ligne de flottaison.

Flibustier : Variante courante du warjack Marinier, le warjack lourd construit par les cygnaréens est doté d’énormes pinces de chargement sur les deux bras. Il est entré en service en 594 AR.

gaffe : Nautique. Soit une perche avec un crochet employé pour attraper de gros poisson, soit une perche robuste s’élevant à l’arrière d’un mât pour soutenir la tête d’une voile aurique.

Ghrd : L’un des treize Pères Originels, les dieux des nains de Rhuls, Ghrd est le patron de la richesse.

Gobbers : Race de petite taille composée d’individus curieux, agiles et entreprenants qui se sont bien adaptées aux villes humaines. La plupart des gobber mesure environ nonante centimètres de haut. Les gobber sont connus pour avoir d’indéniables aptitudes pour les appareils mékaniques et l’alchimie.

Grog : Nautique. Mélange de rhum et d’eau parfois aromatisé avec du citron, du sucre et des épices.

Plat-bord : Nautique. Lisse extérieur du pont, recourant l’extrémité supérieure des membres et la virure supérieure.

Écubier : Nautique. Ouverture dans la proue pour faire passer une aussière ou un lourd cordage.

Aussière : Nautique. Lourd cordage utilisé pour l’amarrage ou le remorquage.

Cape : Nautique. Consiste à mettre la barre en dessous en mettant la trinquette à contre et en ayant la grande voile arisée.

Barre : Nautique. Pièce servant à gouverner un navire, généralement une roue ou une barre.

« Coque visible » : Nautique. Lorsque la coque d’un navire lointain est visible au-dessus de l’horizon.

Immoren : Continent comprenant les Royaumes d’Acier, Ios, Rhul, l’Empire Skorne et les terres les séparant. Une grande partie d’Immoren reste inexplorée et ses habitants n’ont eu que peu de contacts avec les autres continents.

Ios : Nation isolationniste située à l’est des Marches Sanglantes, Ios a été fondée bien avant les nations humaines par les survivants d’un empire détruit appelé Lyoss. Ios est habitée par une race elfique de longue date ayant subi un long et progressif déclin et faisant face maintenant à une catastrophe cosmologique imminente.

‘Jack : Voir steamjack.

Contrôleur : Personne ayant appris à donner des ordres verbaux précis à un steamjack  pour le diriger dans la conduite du travail ou de la bataille. Une compétence professionnelle très utile, bien que dépourvu de la polyvalence ou de la finesse offerte par le contrôle mental direct des steamjacks exercé par un warcaster.

Khador : Le plus septentrional et le plus grand des Royaumes d’Acier, s’étendant sur des vastes étendues de terres sauvages gelées. Son peuple est fier de ses traditions militaires et à une réputation d’expansionnisme agressif.

Konesta : l’unique ville du continent de Zu connue des habitants de l’Immoren occidental, un port par lequel transitent de limités mais lucratifs échanges commerciaux.

Barque : Nautique. Grande embarcation propulsée par des rames et généralement utilisée pour transporter des personnes du navire à la terre ferme.

Ligne de sonde : Nautique. Ligne utilisée pour faire descendre un plomb dans l’eau pour mesurer la profondeur, connue sous le nom de sondage.

Sous-le-vent : Nautique. Le côté d’un navire opposé au vent.

Guindant : Nautique. Soit le bord avant d’une voile aurique, soit l’action de diriger un voilier au plus près du vent ou directement face au vent, avec des voiles qui faseyent.

Marinier : Parmi les warjacks les plus lourds conçus pour la guerre nautique, le Marinier, construit par les cygnaréens, est capable de fonctionner pendant un court laps de temps en immersion totale. Il est armée d’un canon intégré sur son bras et tient généralement une ancre dans sa main. Il est entré en service en 590 AR.

Mékanique : Fusion de l’ingénierie mékanique et de la science des arcanes. Les armes et les outils mékaniques sont ceux qui utilisent des composant mékaniques pour accroître leur fonctions de base ou pour ajouter de nouvelles fonctionnalités.

Ligue Mercarienne : Consortium de marchands riche et politiquement influent dont le siège se trouve dans le ville cygnaréenne de Mercir, mais possédant des succursales au sein de nombreuses villes des Royaumes d’Acier et un avant-poste sur le continent de Zu. La Ligue Mercarienne possède sa propre flotte bien armée et ses propres mercenaires et est impliquée dans une guerre commerciale de longue date avec la Maison Mateu d’Ord. Elle possède un certain nombre de filiales.

Mercir : Ville côtière méridionale cygnaréenne, siège de la Ligue Mercarienne.

Artimon/mât d’artimon : Nautique. Le troisième mât à partir de l’avant d’un navire à trois mâts ou plus. Les forme abrégée est également utilisée pour désigner une voile, une vergue, une bôme ou un gréement appartenant au mât d’artimon.

Montador, Bartolo : Communément appelé « Bart Grosses-Bordées », le Capitaine Montador est un warcaster et un corsaire ordique, détenteur d’une lettre de marque signée par le Roi baird Cathor II, et commandant de l’un des navires les plus grands et les plus lourdement armés des mers.

Morrow : L’un des jumeaux, frère de Thamar, et un dieu autrefois mortel s’étant élevé à la divnité en atteignant l’illumination. Également connu sous le nom de Prophète, Morrow est un dieu bienveillant mettant l’accent sur le sacrifice personnel, les bonnes œuvres et un comportement honorable. La religion organisée de Morrow est la foi la plus répandue au sein des Royaumes d’Acier, la foi majoritaire en Cygnar, Khador, Llael et Ord. L’Église de Morrow possède une richesse et une influence considérable. Voir aussi Thamar.

ogrun : Race de grande taille et physiquement puissante, réputée pour sa grande force et son honneur. La plupart des ogrun sont des citoyens de la nation de Rhul, bien qu’ils puissent être trouvés dans les Royaumes d’Acier et le Cryx.

Ord : Petit royaume pauvre en ressources situé sur la côté occidentale entre le Khador et le Cygnar, respecté pour sa formidable marine. L’Ord s’est défendu contre les incursions khadoréennes avec plus ou moins de succès lors de plusieurs guerres frontalières depuis la création des Royaumes d’Acier. L’Ord est devenu un havre pour les compagnies de mercenaires profitant des guerres des autres nations.

Hale-dehors : Nautique. Cordage employé pour hisser une voile ou un étarque sur un bôme ou une vergue.

Câblot : Nautique. Bout utilisé pour attacher un bateau à un navire, un quai, etc.

Gaillard d’arrière : Nautique. Structure fermée à l’arrière d’un navire.

Enfléchure : Nautique. Petits cordages traversant horizontalement les haubans, créant ainsi une échelle pour monter dans la mâture.

Rhul : Nation naine du nord-est, bordant le Khador, le Llael et l’Ios. Les nains de Rhul, une race tenace et compétente commerçant depuis longtemps avec les nations humaines, sont appelés rhulfolk .Rhul abrite également une importante population d’ogrun s’étant pleinement intégrés à la culture rhulique.

Loxodromie : Nautique. Une ligne sur une sphère coupant tout les méridiens au même angle. C’est la trajectoire suivie par un navire suivant un cap constant.

Câble : Nautique. Cordage ancrant un navire.

Rover : L’un des premiers warjacks construits spécifiquement pour un emploi mercenaire, ce warjack lourd est armé d’une hache d’armes et d’un immense bouclier avec un bouclier canon intégré. Entré en service en 485 AR.

Plaque runique : Composant essentiel de la mékanique consistant en une plaque métallique spéciale gravée de glyphes arcaniques permanents conférant à l’objet des effets magiques spécifiques.

Routier : Nautique. Atlas descriptif donnant des directions de navigation et des cartes montrant les routes loxodromiques ainsi que l’emplacement des ports et de diverses caractéristiques côtières.

Légataire : Antithèse des ascendants de Morrow, les dix légataires de Thamar ont également transcendé la mortalité en suivant les enseignements de leur déesse et en cherchant leur propre voie vers l’illumination.

Dalot : Nautique. Drain au bord d’un pont pour permettre à l’eau de s’écouler dans la mer ou les cales.

Ancre flottante : Nautique. Dispositif en toile jeté par-dessus bord pour ralentir la dérive d’un navire.

Chien de mer : Terme autrefois adopté ou appliqué aux équipages hétéroclites de marins d’origines diverses que l’on trouve à bord des navires pirates et corsaires de la Côte Brisée. Bien que tous les chiens de mer ne soient pas des pirates, on pense généralement qu’ils le sont.

« Fin de branle-bas de combat » : Nautique. Ordre de faire cesser l’alerte à l’équipage et de remettre le navire en condition de fonctionnement normal.

Écoute : Nautique. Cordage pour régler une voile à livarde ; elle part également des coins inférieurs (points d’écoute) d’une voile à gréement carré.

Hauban : Nautique. Un certain nombre de cordes ou de câbles tendus convergeant des deux côtés sur la tête d’un mât inférieur ou supérieur ou sur l’extrémité extérieure d’un beaupré, pour le stabiliser contre le balancement latéral.

Étale de marée : Nautique. Période pendant laquelle l’eau est libre de courants de marée.

Espar : Nautique. Solide poteau tel que ceux utilisés pour les mâts.

Étai : Nautique. Cordage ou filin d’acier solide employé pour stabiliser les mâts.

Trinquette : Nautique. Toute voile montée sur un étai, généralement une voile triangulaire entre deux mâts gréée à l’avant et à l’arrière pour naviguer près du vent.

Steamjack : Automate mékanique à vapeur conçu dans une variété de configuration et de tailles, utilisé à la fois pour le travail et la guerre au sein des Royaumes d’Acier, Cryx et Rhul. Certaines machines appelées ainsi utilisent des sources d’énergie autres que la vapeur et ne sont donc pas techniquement des steamjack, mais sont toujours appelés ainsi par coutume.

Poupe : Nautique. La partie arrière d’un navire.

Château arrière : Nautique. Pont surélevé à la poupe d’un navire.

Académie Stratégique : La principale académie de formation militaire de Cygnar, avec des campus situés à Caspia et à Port Bourne. Elle est chargée de former les officiers militaires de toutes les branches et de la supervision de l’apprentissage des warcasters.

Couronnement : Nautique. Rambarde au-dessus de la poupe d’un navire.

Talion : La frégate pirate détenue et commandée par le Capitaine Shae, le Talion est doté de quarante canons de ponts, de trois imposants mâts et d’un puisant moteur à vapeur à double roues à aubes. Dans l’accord de charte, l’équipage d’origine du Talion s’est engagé à se soutenir mutuellement et à se venger de la Ligue Mercarienne.

Thamar : L’un des jumeaux, sœur de Morrow et déesse autrefois mortelle mais devenue divinité grâce à des études occultes. Également connue sous le nom de Soeur Sombre, Thamar est une déesse largement méprisée plaçant l’accent sur l’intérêt personnel, l’autonomie, les actes subversifs et la liberté des contraintes de la morale conventionnelle. Ses disciples, appelés thamarites, se réunissent en cultes secrets. Bien qu’aucune organisation cohérente ne relie ces groupes, ils existent dans tous les grands centres urbains des Royaumes d’Acier.

Tableau arrière : Nautique. Surface plane formant la poupe d’un navire, au-dessus de la ligne de flottaison.

Trollkin : Robuste race apparentée aux trolls pur-sang. Les trollkin vivent à la fois dans leurs propres communautés en marge de la civilisation et parmi les cités humaines. Parenté lointaine avec les trolls plus sauvages et monstrueux, les trollkin ont une apparence distincte avec une peau colorée, généralement de couleur bleue et des excroissances calcifiées semblables à de la roche sur diverses parties de leur corps. Ils possèdent une complexe et riche culture, y compris leur propre langue écrite. La plupart des trollkin vénèrent la déesse Dhunia.

Uiske : Liqueur caractéristique et puissante distillée à partie d’un moût de céréales fermentées. Il en existe de nombreuses variétés.

Urcaen : Mystérieux royaume cosmologique étant le pendant spirituel de Caen. La plupart des dieux y résident, et c’est également là que la plupart des âmes traversent l’au-delà. Urcean est divisé entre des domaines divins protégés et des étendues sauvages infernales parcourues par le Ver Dévoreur.

Warcaster : Arcaniste né avec la capacité naturelle de contrôler les steamjack avec leur esprit Avec une formation appropriée, le warcaster devient un atout militaire singulier et parmi les plus grands soldats de l’Immoren occidental, chargé de commander des dizaines de troupes et leur propre groupe de bataille de warjack sur le terrain. Acquérir et former des warcasters est une priorité pour toute force militaire employant des warjacks.

Warjack : Steamjack très avancé et bien armé créé ou modifié pour la guerre. Certains warjacks utilisent des sources d’énergie autre que la vapeur et ne sont pas techniquement des steamjacks, mais sont toujours désignés comme tels par coutume.

Virer lof pour lof : Nautique. Tourner un navire du côté opposé au vent.

Verge : Nautique. Espar transversal d’un voilier à partir duquel sont gréés des voiles auriques.

Embardée : Lorsque qu’un navire dévie temporairement de sa route.

Zu : Continent peu exploré au sud d’Immoren. Depuis sa découverte, la ville portuaire la plus septentrionale de Konesta a servi de point de contact pour les immoréens. C’est de là que ses habitants se sont engagé dans un lucratif commerce de produits exotiques introuvables ailleurs.

Pour les termes techniques, l'aide provient de :

https://www.centpourcentanglais.com/html/009glossaire-b.htm
https://www.ovniclub.com/navigation/lexique-nautique.html
https://chatgpt.com/

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ÉPILOGUE

La Faiseuse de Fantômes

Des ongles ensanglantés grattèrent le fer recouvert de bernacles alors que la Faiseuse de Fantômes s’extirpait de la mer. Elle rangea la baïonnette dans le fourreau de sa botte et sortit son précieux fusil d’une flaque de marée peu profonde.

« Pauvre bébé ». Elle débarrassa délicatement un peu d’algues sur la lunette arcanomékanique an essuya l’eau de mer sur la lentille. Il était probable que la vision soit abîmée. Son œil mékanique l’était certainement ; sa vision prothétique était devenue noire à l’instant où elle touchait l’eau. Le chute du nid de pie avait brisé l’objectif et l’eau salée avait envahi son condensateur mécanique.

« Repose-toi ici, Bébé »  Elle posa le lourd fusil sur le côté et vérifia ses blessures. Son épaule ne saignait plus du toit. Ce n’était qu’une égratignure. Le trou béant dans sa jambe, par contre, laissait encore couler un filet de sang cramoisi jusqu’à sa botte. L’hémorragie s’était quelque peu ralentie depuis qu’elle avait noué un morceau de sa chemise autour du trou Le faire tout en essayant de ne pas se noyer et d’empêcher Bébé de sombrer dans les profondeurs avait été un véritable défi. L’éviscération d’un des requins curieux qui s’approchaient d’elle avait donné aux autres quelques chose à mâcher pendant qu’elle nageait jusqu’à l’épave la plus proche.

« Maudit soit ce pistolier jusqu’à l’antre du dragon et retour ! » Il avait gâché son tir, celui qui, elle en était sûre, aurait rempli le contrat. Peu importe que les mercariens aient déjà perdu le combat contre les pirates de Shae. Même s’il n’y avait personne pour confirmer la mort, un contrat restait un contrat.

La Faiseuse de Fantômes s’assit à l’ombre d’une épave ressortant, le reste d’un navire marchand ou d’un navire de guerre perdu depuis longtemps et envoyé pour explorer ce coin maudit de Caen. Elle enleva sa chemise détrempée. Elle la rinça dans une mare d’eau de pluie, puis la coupa méthodiquement en bandes et les suspendit pour les faire sécher. Elle aurait besoin de tissu propre pour s’occuper de Bébé. Elle jeta un nouveau coup d’oeil sous la bandage de sa jambe et hocha la tête. La balle avait traversé la chair et l’eau de mer avait nettoyé la blessure. Elle resserra le bandage de fortune, puis ouvrit la petite pochette scellée à sa ceinture. Le Faiseuse de Fantômes ouvrit sa trousse et passa à l’essentiel.

« Viens ici, pauvre Bébé . . . Maman va s’occuper de toi ».

Avec bien plus de tendresse qu’elle n’en ferait preuve à une créature vivante, la Faiseuse de Fantômes employa les outils spécialisés de sa trousse et brisa le fusil mékanique. La plaque runique en premier, puis le condensateur mécanique, qu’elle ouvrit, rinça avec de l’eau douce provenant d’un autre bassin d’eau de puis plus haut dans l’épave,et l’huila. Elle enleva ensuite la lunette de visée arcanomékanique. Étonnamment, elle n’était pas pleine d’eau de mer et pourrait fonctionner une fois qu’elle l’aurait nettoyée, huilée et remontée. En une heure, il gisait en pièces détachées, huilé et séchant au soleil. Puis elle examina la culasse tordue du fusil. Le tir du pistolero l’avait touché de plein fouet, entaillant la plaque frontale mais pas au bloc lui-même, merci Thamar. Elle retira la plaque frontale et la martela minutieusement sur un morceau de ferraille. Ensuite, elle s’assura que toutes les pièces mobiles du levier et du mécanisme coulissait bien. Le levier opposait une légère résistance et elle soupçonnait que le bloc détente était faussé, mais elle n’avait pas les outils nécessaires pour le réparer. Il tira à sec avec l’arme une fois, juste pour s’assurer que l’actionneur de la goupille n’était pas bloqué, puis elle démonta chaque pièce du mécanisme, nettoyant et huilant chaque ressort, goupille, bloc, levier et plaquant avant de les étendre au soleil sur un chiffon propre.

« Repose-toi maintenant, Bébé ». Elle tapota le bois chaud et poli de la crosse de l’arme et fit tourner un minuscule loquet dans la plaque de couche. « Tu as un petit cadeau pour maman ? »

Elle sortit une fine flasque en argent et dévissa le bouchon. Le parfum de uiske single-malt lui parvint au nez. Elle en versa une mesure dans la plaie de sa jambe, une autre dans l’écorchure de son épaule. Cela piquait, mais cela n’avait pas d’importance. Qu’est-ce que la vie sans douleur ? Elle prit une petite gorgée de cette enivrante liqueur, un goût du foyer où elle ne retournerait jamais, et boucha la flasque.

« Maintenant, au travail ».

Elle remonta la lunette arcanomékanique avec une minutieuse précision. Le moindre grain de sable ou le moindre défaut d’alignement des lentilles la rendrait inutilisable. Chaque petit anneau de laiton, chaque bague filetée et chaque lentille ultrafine furent remit en place. Elle bascula le condensateur mécanique sur le côté et tamponna le minuscule résidu d’huile avant de replacer la plaque de protection, de l’installer sur la lunette et de le remonter. La lunette bourdonna, une faible lueur émanant de son objectif.

La Faiseuse de Fantômes se leva et se fraya un chemin vers un terrain plus élevé, ce qui signifiait escalader l’épave délabrée du navire. Une fois qu’elle fut bien perchée et qu’elle eut une bonne vue d’ensemble, elle porta la lunette arcanomékanique à ses yeux et chercha son adversaire.

Les deux navires avaient levé leurs ancre et naviguait de conserve, le Talion en tête et le Tempête suivant de près derrière, remontant le chenal de marée jusqu’au passage principal traversant le Cimetière. Maintenant, loin au nord, le soleil couchant illuminait leurs voiles comme des drapeaux blancs. Elle fit la mise au point de sa lunette sur le vaisseau qui emportait sa cible. Le retrouver ne serait pas trop difficile, une fois qu’un marchand mercarien l’aurait récupéré. Il y avait du charbon quelque part dans cette épave, et avec la poudre de quelques-unes de ses balles, elle pourrait facilement allumer un feu de signalisation. Elle avait de l’eau fraiche, et une bourrasque passagère lui en apporterait bientôt davantage Pour ce qui est de la nourriture, elle avait la mer. Les crustacés crus n’avaient peut-être as bon goût, mais ils l’empêcheraient de mourir de faim.

« Oui, Phinneus Shae ». Elle regarda les voiles s’amenuiser à l’horizon. « Tu t’en vas. Retourne à ton port d’attache et oublie-moi. Mais je ne t’oublierai pas, et Bébé ne t’oubliera pas, ni toi, ni ton méchant ami pistolier. Elle finira par avoir gain de cause, et moi aussi ». Elle abaissa la lunette arcanomékanique et laissa un mince sourire d’anticipation effleurer ses lèvres. « Un contrat est un contrat, Phinneus Shae, et Bébé aura son dû ».

20
Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - Sang et Fer
« le: 10 février 2025 à 19:03:50 »
« Touché et en sang, mais pas à moitié noyé ». Hawk évalua son capitaine d’un œil scrutateur. « On va devoir vous recoudre, capitaine ».

« Je vais devoir travailler là-dessus ». Shae fléchit sa main gauche qui picotait. Le second tir avait dû toucher un nerf de son épaule. L’hémorragie semblait s’être arrêtée, mais il n’était pas encore sur le point d’enlever son armure pour vérifier. Même si les mercariens avaient jeté leurs armes, Shae soupçonnait qu’une ou deux d’entre eux pouvaient cacher des pistolets de poche, et quelqu’un pourrait penser que tuer un warcaster valait la peine la peine de mourir. Ensuite, il y avait la Faiseuse de Veuve. Personne n’avait vu son corps dans l’eau, mais il pouvait voir à travers les yeux de Tireur d’Élite et de Nancy que plus d’un requin rôdait dans les parages. Peut-être que l’assassine tombé au combat avait été déchiquetée.
« Sécurise toutes leurs armes, Hawk. Grogspar, assigne des équipes de travail pour commencer à nettoyer ce gâchis. Oh, et lancez une empennelle. Je ne veux pas que nous dérivions trop loin ». Tireur d’Élite et Nancy étaient sur le point de remonter à bord, employant leurs grandes ancre comme des grappins improvisés, mais le warjack Rover éteint gisait toujours sur le fond marin. Shae n’allait pas perdre une pièce aussi précieuse.

« Oui, monsieur ! »

« Monsieur Walls ! » Shae scruta la foule à la recherche de maître de quart et le trouva agenouillé devant un chienne de mer mourante. La femme avait été éventrée, mais elle sourit lorsque le vieux pirate dégoûté lui mit une flasque en argent dans la bouche. Shae attendit patiemment pendant que Walls portait la même flasque à sa propre bouche, fermait les yeux de la femme et se levait pour saluer son capitaine.

« Oui, monsieur ! » Walls rangea la flasque et parut un peu embarrassé. Stubs était assis sur son épaule, tordant sa queue avec découragement. « Désolé monsieur. Donny était l’un de l’Exeter, vous savez. Avec nous depuis le début ».

« Je sais, Walls ». Le maître de quart s’était attaché à ceux qui étaient avec eux lors de la mutinerie initiale. Walls en souffrait à chaque fois que l’un d’eux rencontrait une fin prématurée. « J’ai besoin que tu t’occupes des prisonniers. Une fois qu’ils seront sécurisés, fais un inventaire de la cale du Tempête. Cela nous a coûté cher, et je veux savoir si nous nous en sommes assez sortis pour au moins payer les réparations.

« Oui, monsieur ». Walls beugla des ordres à ses compagnons, redevenant un maître de quart bourru.

Doc Killingsworth se frayait un chemin à travers la foule, à la recherche de chiens de mer blessés, un barreau de chaise au coin de la bouche. Le grand homme se pencha vers un mercarien mutilé, secoua la tête et mit fin aux souffrances de l’homme d’un unique coup de son grand couperet. Sahe n’avait pas vu Doc pendant la bataille, mais un certain nombre de couteaux à sa ceinture étaient tachés de rouge.

« Doc ! »

Killingworths leva les yeux et tira une bouffée de son cigare. Son expression demeura inchangée, insensible au sang et à la douleur l’entourant. « Oui, monsieur ? » Il attacha le lourd couperet à sa ceinture, puis vit le sang sur l’armure de son capitaine. « Vous avez une balle dans le corps ? » Il attrapa une paire de pince rouillées.

« Non ! Non, juste une écorchure ». Shae fléchit sa main picotant. Peut-être qu’il avait encore une balle dans l’épaule, mais il attendait de le découvrir plus tard. Il pourrait peut-être demander à Hawk de l’extraire une fois qu’il serait bien éméché. « Je veux savoir combien nous en avons perdu. Il est trop tôt pour être sûr, mais . . . »

« Seulement deux morts dans le combat avec le Rasoir, et six lors de l’abordage, en comptant Donny ». Doc haussa ses massives épaules et secoua la tête. « Une sacrée chance. Beaucoup de chance. Beaucoup de blessés, mais seulement quelques uns qui auront besoin de la scie ». Il avait presque l’air déçu ».

« Si peu . . . » Shae resta bouche bée. Il venait d’éliminer deux chasseurs de pirates et de prendre moins de dix membres de son propre équipage. Il faillit rire.

« Phinneus ! » Rockbottom se redressait avec un sourire si large que ses molaires en or brillaient au soleil. « Quel prise ! Ha ! Il vaut de l’argent et nous l’avons récupéré sans aucun dommage réel ! Félicitations, mon garçon ! »

« Merci, Joln ». Shae accepta la poignée de main du nain et fit un signe de tête à Doc. « Continue, Doc. Si quelqu’un risque d’y passer, fais le savoir. Ils ont tous bien travaillé aujourd’hui, et ils ont besoin de le savoir ».

« Oui, monsieur. Ils le savent ». Doc le surpris en ôtant le cigare de sa bouche et en affichant un large sourire. « Même ceux qui sont morts le savent ».

« Alors, Phinneus, mon garçon ! » Rockbottom lui saisit le bras et l’entraîna vers le château de poupe. « Faisons un tour dans la cabine du capitaine avant que ces gens ne pillent jusqu’à la dernière couronne, et discutons de la meilleure façon de vendre ce merveilleux navire. Je pense que nous pourrions trouver un acheteur à Baie-des-Horlogers, mais nous obtiendrions un meilleur prix si nous l’emmenions au nord ».

« Oh, laisse-les piller un peu ». Shae résista à l’élan du nain. Les chiens de mer avaient rarement la chance de s’emparer d’un navire de ce calibre, et nombre d’entre eux gagneraient leur part grâce à un tel butin. « Nous gagnerons suffisamment avec les rançons et les provisions. D’ailleurs, je n’ai pas encore décidé si je voulais le vendre ».

« Tu quoi ? » Rockbottom resta bouche bée, comme si le capitaine lui avait demandé sa bonne jambe. « Mais Phinneus ! Il vaut un paquet d’argent ! Un demi-million de couronnes au bas mot ! »

« Sans aucun doute ». Il leva les yeux vers le gréement racé et les lignes épurées du Tempête. Il bien taillé, avec plus d’armes que le Talion. Certes, il n’était pas aussi rapide, mais ce n’était pas un escargot.

« Tout est sécurisé, Capitaine ! » Hawk s’approchait à grand pas, nettoyant le reste de sang séché sur l’une de ses lames.

Shae la regarda de la tête au pieds, étonné qu’elle n’ait reçu qu’une égratignure pendant tout le combat.

« Qu’est-ce que j’entends à propos de la vente de ce beau vaisseau ? »

« Oh, Seigneur Rockbottom pense que nous devrions  le faire, mais je ne suis pas . . . »

« Le vendre ? » Walls s’avançaient avec deux bouteilles de vins sous un bras et un tonneau de brandy llaelais sous l’autre. « Vous devez être idiot ! »

Sous le regard de Shae, Walls ses parts volées et sourit. « Oh, je suis venu vous dire, monsieur, que la cale regorge de provisions de premier ordre, et que le garde-manger du capitaine ferait honte à celui d’un amiral ! Tenez ! » Il retira le bouchon de l’une des bouteilles avec ses dents et la tendis. « Il y de l’alcool de qualité là-dessous ! »

Shae regarda la bouteille avec intérêt. «  Vignobles Pont-de-Pierres 462 ! En effet, du bon vin ! » In inclina la bouteille vers l’arrière et laissa le bon millésime laver le goût de la fumée et du sang de sa bouche, puis la tendit à Rockbottom.

Un 462 ? » Les yeux du nain s’écarquillèrent. « Cela se vendrait cent couronnes ! » Il but une gorgée et ses yeux s’écarquillèrent davantage. « Vous dîtes qu’il y en a encore, Monsieur Walls ? »

« Assez pour faire flotter un esquif. J’ai dit aux gars de ne pas y toucher. Mais qu’est-ce que c’est cette histoire de vente ? »

« Oh, le Seigneur Rockbottom pensait que nous devrions le faire, mais je ne sais pas ». Shae arracha la bouteille de la main de Rocbottom et la tendit à Hawk. « J’aime bien l’idée d’une flotte ».

« Vous avez l’intention de porter des épaulettes d’amiral ? » Hawk haussa un sourcil et inclina la bouteille. « Bon sang ! C’est bon ».

Stubs tendit la bouteille en poussant un cri, mais Hawk l’écarta de la portée du primate et la rendit à Rockbottom.

«  Et je continue de penser que tu es fou de ne pas vendre ce navire. Nous pouvons être riches ! »

« Riche ? » Avec un sourire narquois, Walls ouvrit la seconde bouteille de vin et la tendit délibérément à Stubs. Le singe but goulûment, puis hurla et rebondit sur l’épaule du maître de quart. « Nous serons encore plus riche si nous avons deux navires à piller ».

« C’est exactement ce que je pense ». Shae fléchit son épaule douloureuse et jeta un coup d’oeil sur le pont. « Avec la récupération de ce Rover et des autres warjacks naufragés, nous avons encore une cale pleine de marchandises ». Shae accepta la bouteille de Rockbottom et but une gorgée. « Mais je ne sais pas ce qu’il en est des épaulettes d’amiral. Ce fanfaron de Montador a des épaulettes et ça le fait ressembler à une prostituée ».

« Dis-lui ça en face », dit Hawk en riant.

« Capitaine ! » Quinn Corcorian monta sur le pont du Tempête avec Evlyn et Une Oreille Scoriani à la suite. « Vous faites déjà la fête ? »

« Un peu, oui ». Shae tendit la bouteille à l’ingénieure et fit un signe de tête aux autres. « Très beau travail avec le Commodore, Une Oreille. Evlyn, ton timing avec la grue était parfait. Vous avez tous les deux gagné de gros bonus sur ce coup-là ».

« On dirait que tu as créé un peu de désordre à nettoyer, cependant ». Quinn passa la bouteille au cannonier.

Stubs s’empara de la bouteille la plus pleine des mains de Walls et sauta sur l’épaule d’Evlyn.
« Merci Stubs ! » Elle prit la bouteille et but.

« Oh, un beau chaudron de rouspétance ! » Grogspar s’approcha, les regardant avec insistance. « Vous faîtes une petite fête, et vous n’invitez pas le trollkin ! »

« Nous étions justement en train de discuter de notre butin, Grogspar ». Shae prit le tonneau d’eau-de-vie de Walls  et le tendit au bosco. « Et nous gardions ça pour toi, alors n’hésite pas et donne-nous ton avis. Est-ce qu’on le vend ou on le garde ? »

« Vendre ce beau vaisseau ? Ne soyez pas stupide ! » Grogspar ôta le bouchon du tonneau et l’inclina dans sa bouche sans prendre la peine de retirer sa pipe. Il prit deux énormes gorgées sans en renverser une goutte ni s’enflammer, ce qui ne semblait pas une mince affaire. « Ah ! C’est de la bonne gnôle ! »

« Alors, c’est décidé ! Nous gardons le Tempête ! » La déclaration de Shae suscita une nouvelle acclamation de la part de ses officiers – mais pas, remarqua-t-il, de la part su Seigneur Rockbottom. « Oh, sourit, Joln. Nous sommes assez riche ! »

« Tout l’or de la mer ne me rendrait pas assez riche ! » Le nain accepta la bouteille de vin d’Un Oeil et pencha jusqu’à ce quelle soit vide. « Mais je suppose que nous nous en sortirons ».

« Bien ! Maintenant, nous avons du travail. Je veux être sorti du Cimetière à la tombée de la nuit ». Il prit le tonneau d’eau-de-vie de Grogspar et le rendit à Walls. « Grogspar, toi et tes compagnons vous occupez du gréement des deux navires ».

« Nous nous en occupons, monsieur ! » Le trollkin s’en alla.

« Quinn, plonge tes bottes dans l’eau et récupère ce Rover ».

« Oui, capitaine ! »

« Evlyn, veille sur nos ‘jacks. Buck est mort, mais les autres peuvent être réparés. Travaille d’abord sur les systèmes critiques. Peut-être pourrions-nous récupérer un cortex d’une des machines mercariennes pour Buck, même si nous devons d’abord l’effacer.

« Tout de suite, monsieur, mais l’effacement du cortex devra attendre une installation terrestre. Nous n’avons l’équipement nécessaire à bord ». Elle tendit la bouteille de vin et Stubs à Walls.

« C’est vrai. Alors, récupérez ce que vous pouvez. Une Oreille, sécurise les canons de ce navire. S’il est aussi chargé en poudre que l’était le Rasoir, transférez-en dans le magasin du Talion ».

« Très bien, capitaine ».

« Maintenant, vous deux ». Shae se tourna vers son second-capitaine et son maître de quart et les regarda d’un air grave. « Le Tempête va avoir besoin d’un commandant pour le voyage retour vers Bottomton. Je pensais te l’offrir, Hawk, mais je vais te laisser le choix. Si tu ne préfère pas le prendre, je le donnerai à Walls ».

Hawk avait l’air pensif. Elle jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule vers la haute dunette du Tempête, et Shae la vit s’imaginer aux commandes de son propre navire, peut-être de façon permanente. Puis elle regarda le Talion, meurtri et abîmé, mais familier, et leur foyer depuis si longtemps.

« Donne-le à Walls ».

« Tu es sûre ? » demanda-t-il, à la fois surpris et satisfait de sa décision ? « Ce serait juste pour le voyage retour à Bottomton. Tu pourras changer d’avis plus tard, et nous pourrons engager quelqu’un d’autre ».

« Non, monsieur, je crois que je préférerais que vous le donniez à Walls ». Elle fit un signe de tête au maître de quart. « Il peut très bien s’en occuper, et j’aime ma cabine sur le Talion ».

« Très bien ». Il la  regarda dans les yeux un instant, et y vit une lueur qui lui donna cette sensation de chaleur dans les tripes qu’il avait déjà ressentie auparavant. Walls était resté judicieusement silencieux et inexpressif tout au long de l’échange. « Commandant Walls, Il est à vous. Prenez Higgens comme maître de quart et maître d’équipage, Tolbert comme second-capitaine et maître d’armes, Grath comme bosco, Wain comme artilleur et Evlyn comme ingénieur. Nous partagerons les chiens de mer pour s’occuper des voiles, mais tu n’en auras pas assez pour s’occuper de tous ses gros canons.

« Merci, monsieur ». Walls inclina son chapeau et s’autorisa un sourire. « Nous n’aurons pas besoin de l’emmener au combat. À moins que ne soyons déroutés par des pirates ou autres ».

« Nous serons à proximité en cas de problème ». Shae lui donna une tape sur l’épaule, et la douleur traversa la sienne sous l’impact. Il réussit à ne pas grimacer. « Bien joué, tous les deux ! »

Ils le remercièrent et le saluèrent.

« Bien ! Maintenant, Hawk, je dois te parler d’un problème à bord du Talion ». Elle le suivit à travers la passerelle improvisée juqu’au Talion, où des chiens de mer étaient occupés à jeter des ordures et des débris par-dessus bord et éponger le sang sur les ponts. « Je suis heureux que tu aies décidé de rester à bord », dit-il en la conduisant à l’arrière, dans la grande cabine. « Refuser un tel commandement . . . »

« Peut-être un jour ». Elle ne prononça rien d’autre et le suivit jusqu’à la porte.

« J’aimerais te demander une faveur ». Il ouvrit les fermoirs de son amure de warcaster et détacha l’épaulière gauche. Des caillots de sang tombèrent au sol lorsqu’il dégagea la plaque. « Je crois que j’ai besoin de toi pour extraire une balle de mon épaule ».

« Phinneus ! » Elle prit un chiffon sur la table et essuya le sang pour examiner la blessure. « Tu devrais laisser Doc regarder ça ».

« Non ! Non. Je préfère que ce soit qui le fasse ». Il regarda le trou dans son épaule et grimaça. « Tes couteaux son plus propres ».

« Je ne peux pas prétendre le contraire ! » Elle sortit un petit stylet de sa botte. « Tu veux quelque chose à ordre ? Cela va faire mal ».

« Tu crois que je veux que tout l’équipage m’entende crier de douleur ? Bon sang, je veux quelque chose à mordre, et quelques verres de cognac en prime ! »

Elle rit et se dirigea vers son coffre à alcool. « Tu sais ce qui va faire le plus mal ? »

« Quoi ? » Il la regarda d’un air méfiant tandis qu’elle lui apportait une bouteille et un verre.

« Tu vas devoir remercier Maître Holt de t’avoir sauver la vie ». Elle lui versa un verre et le lui tendit.

« Oh Morrow, sauvez-moi de ça ! » Il avala le cognac et s’arma de courage.

21
Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - Sang et Fer
« le: 02 février 2025 à 21:21:31 »
PARTIE TROIS

Dettes de Sang et de Fer

« Sort le rhum, Walls ! »

Shae jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule au Tempête approchant. Tout en veillant à rester en retrait. Ils avaient positionné le Talion avec sa poupe surélevée vers l’ennemi pour garder le pont principal hors de vue, et il avait rassemblé tout son équipage. Si les vigies ennemies repéraient l’équipage massé, leur plan serait ruiné. Présenter la poupe vulnérable du Talion lui donnait l’impression de déambuler dans les rues de Cinq-Doigts avec son pantalon autour des chevilles, mais il n’y avait rien à faire. Il entendit le tintement du verre sur le métal. Walls et ses compagnons étaient en train de distribuer des litres de rhum à tout l’équipage. Il leva la bouteille qu’il avait mise de côté pour lui et les fit taire.

« Nous allons nous battre, mesdames et messieurs ! » Ils le regardèrent tous, leurs visages graves mais ferme. Il balaya du regard le pont jonché de débris, les escaliers menant à la plage avant – le résultat par inadvertance de Bottes oeuvrant à repositionner le Commodore et les corps imbibés de sang, et hocha la tête avec satisfaction. Doc avait fait un sacré boulot avec son couperet. Du sang et des morceaux de viande méconnaissables jonchaient le pont. Crochet et Filou gisaient dans des positions tordues, à moitié recouverts de ferrailles,. Le Commodore était bien à l’abri, et Bottes avec lui. Les autres warjacks étaient également dissimulés. Tout était prêt.

« Il nous faut jouer serré, sinon ça ne marchera pas ! Le Tempête peut se tenir à distance et nous frapper avant de nous aborder, mais nous patienter et l’accepter. Nous devons tenir bon ».

Ils grognèrent. L’équipage n’avait pas l’habitude de se laisser faire.

« Rester discrets, comme je vous l’ai dit. Ils sont près à nous aborde, et nous devons les laisser faire ». Il sourit comme un loup. « Ils veulent nous pendre, mais nous avons quelques surprises pour eux ! »

Cela provoqua de faible acclamations, mais Shae leva la main pour devancer leur enthousiasme.

« Nous sommes deux contre un, nous devons faire en sorte que cette ruse fonctionne. S’ils déjouent notre notre supercherie, ils se tiendront à distance et nous hacherons menu. Il jeta un nouveau coup d’oeil par-dessus son épaule et remarqua que le chasseur de pirates avait ralenti.

Le Talion dérivait avec le courant, ses voiles déchirées le tirant sous le vent avec juste assez de force pour donner la direction avec la barre. Hawk avait mis en place un système simple avec corde et poulie pour gérer la barre depuis sa cachette. Le Tempête faisait tourner ses roues en marche arrière et ferlait ses voiles pour contrôler sa route. Le navire tournait lentement, les bouches béantes de ses canons se dévoilant à la vue de tous. Une boule d’inquiétude s’installa pesamment dans l’estomac de Shae. Une bordée totale sous cet angle les dévasterait, déchirant le mince tableau arrière du navire, réduisant son moteur à vapeur mâchefer et ferait en éclats de bandes de fer sur toute sa longueur. Il serra les dents et se tourna vers son équipage, gardant la voix basse.

« Il se trouve à portée de nos armes de poupe, de notre bordée, essayant de nous ébranler, mais nous pouvons pas les laisser faire. Nous devons les attirer. L’équipage gronda en réponse, les visages marqués comme de la pierre, froids et durs. Ils lui confiaient leur vise et il leur faisait confiance. Un coeur faible, un cri au mauvais moment, et ils seraient passé par le fond.

« Alors, buvez avec moi et tenez bon ». Il leva sa bouteille. « Attendez le signal, puis payons notre dette envers la Ligue Mercarienne avec du sang et du fer ! »

Ils inclinèrent leurs verres à l’unisson, honorant leurs serments de « Sang et de fer » dans un murmure. Le rhum brûla dans la gorge de Shae et lui mit le feu aux tripes.

« Maintenant, tous le monde à son poste, et rappelez-vous : tenez bon jusqu’à ce que je vous donne l’ordre ».

Ils se précipitèrent vers leurs positions. Shae pris la sienne et s’accroupit à l’abri des pavois de la dunette. Hawk était accroupi là, un sourire sanguinaire aux lèvres, les mains sur deux cordes serpentant à travers l’enchevêtrement de gréements éparpillés sur la dunette jusqu’à la barre à roue.

« Vous pensez que nous peux le faire ? » demanda-t-elle, les sourcils froncés.

« Je sais que nous pouvons ». Il lui fit un sourire. « Je vaux plus pour eux vivant que mort, et le Talion est une sacrée prise. Ne sous-estime jamais la cupidité de la Ligue Mercarienne ».

« S’ils vous voulaient vivant, ils n’auraient pas envoyé la Faiseuse de Fantômes à vos trousses, Phinneus ».

« Eh bien . . . » Shae n’y avait pas pensé, mais il ne pouvait pas commencer à s’inquiéter pour sa propre peau maintenant, pas s’il voulait réussir son coup. « Ils vont devoir y travailler avant d’accrocher ma tête sur leur mur ».

« Bien ». Elle se rapprocha de lui et baissa la voix jusqu’à chuchoter. « Parce que je n’y renoncerai pas ».

Ses yeux s’écarquillèrent à son commentaire, mais une grêle de provenant du Tempête tout proche le ramena à la réalité.

« Talion ! Mouillez et préparez-vous à être abordé ! »

Shae jeta un coup d’oeil à leur ennemi à travers un écubier. Le Tempête se rapprochait de minute en minute, toujours à flanc, les canons sortant de leurs sabords dans une silencieuse et menaçante démonstration. Une grande femme se tenait sur le pont arrière du chasseur de pirates, l’armure scintillant sur ses épaules alors qu’elle brandissait un clairon. Shae jeta un coup d’oeil à son armure, craignant qu’il ne s’agisse d’une warcaster, mais de cet angle, il ne pouvait pas le dire. Il ne pouvait voir si de la fumée s’élevait de l’amure, mais elle pouvait avoir sa chaudière en marche et la turbine arcanique au ralenti jusqu’au combat. Il ne ressentit rien qui puisse indiquer la présence d’un warcaster à proximité, mais cela aussi pouvait être dissimulé.

«  Mouillez ou nous vous coulerons ! Nous ne voulons que le criminel Phinneus Shae ! Le reste d’entre vous sera autorisé à prendre votre navire et à partir ».

« Comme si nous allions y croire », grommela Grogspar depuis sa position sur le pont principal.

Shae lança un sourire au maître d’équipage et jeta un coup d’oeil au capitaine adverse par le sabord. Finalement, elle se tourna pour parler à ses officiers, et il la vit de profil. Son armure n’était pas mékanique, ce n’était pas une warcaster. Il respira plus facilement.

Il scruta le pont du Tempête, notant la position de leurs forces. Deux warjacks Mariniers se tenaient rapprochés au milieu du navire, les équipages des canons derrière eux soulevant des sacs de grenailles et de poudre. Derrière eux, deux Boucaniers se tenaient prêts. Il leva les yeux vers les nids de pies bondés du Tempête. Des fusiliers étaient alignés le long des cordages, mais il ne pouvait apercevoir la chevelure blanche caractéristique de la Faiseuse de Fantômes.
Peut-être était-elle à bord du Rasoir après tout.

Le silence régnait entre les deux navires. Shae pouvait clairement remarquer la frustration monter sur le visage de l’autre capitaine. Son prochain ordre pourrait envoyer six cents livres de fer dans son navire.

« Capitaine ! » appela quelqu’un depuis le grand mât du Tempête.

Shae retint son souffle. Si la vigie avait repéré quelque chose d’anormal, ils étaient morts.

« Il y a du sang qui s’écoule de ses dalots, et son flanc tribord est détruit ! Personne à la barre. Le pont arrière est en désordre ! »

Shae entendit des voix basses provenant de la dunette ennemie, mais ne parvint pas à les distinguer. Est-ce qu’ils y croyaient ? Il se mordit la lèvre et marmonna une courte prière à Morrow, pensait qu’il était peu probable que le dieu de son père écoute un pirate hors-la-loi, mais prêt à accepter toute l’aide qu’il pourrait obtenir. C’est alors que le son d’une roue à aubes battant la mer parvint à ses oreilles, et il le trouva plus beau que la voix de Morrow lui-même.

Un coup d’oeil par l’écubier confirma que Tempête manœuvrait pour s’approcher. Il fit un signe de tête à Hawk. « Ils ont mordu à l’hameçon ».

Elle acquiesça et reprit sa veille. Un coup d’oeil sur le pont intermédiaire confirma que tout était en place, son équipage étalé au hasard, éclaboussé de sang, ses deux Mariniers gisant en tas de ferraille silencieux. Des feux couvraient ici et là. Du bois brisé, des cordes emmêlées et de l’équipement cassé étaient éparpillés un peu partout. De la fumée s’échappait de l’écoutille principale, preuve des dégâts subis sous le pont.

Parfait, pensa-t-il, luttant pour rester immobile.

Le Tempête manœuvra avec précaution avec ses roues à aubes jusqu’à ce son flanc bâbord soit parallèle au flanc tribord du Talion. Le deux navires remontaient la marée, verge contre verge, les canons du chasseurs de pirates étant prêts à les ratisser sur un simple ordre.

« Grappins ! » hurla le capitaine de la Ligue, et de lourds crochets s’abattirent sur le pont du Talion.

« Ho, hisse ! »

Les cordages se tendirent, rapprochant inexorablement les deux navires. Les rambardes se rencontrèrent dans un solide craquement, et Shae se crispa. L’ordre suivant du capitaine le prit au dépourvu.

« Monsieur Kiroff, dégagez la voie s’il vous plaît ».

« Oui, capitaine ! »

Shae s’efforça de demeurer immobile, craignant le pire.

« Feu ! »

Les deux Mariniers ennemis tirèrent à bout portant avec leurs canons sur le pont du Talion. Un tir de mitraille balaya la rambarde et le pont dans un tourbillon de fer et d’éclats. Lorsque la fumée se dissipa, encore plus de sang et de débris jonchaient le sol.

Combien ? Pensa Shae, sa main serrant la poignée de Requin sir fort que ses jointures craquèrent. Combien du Talion venaient de mourir ?

Une main se posa sur son bras et le serra fort. Il croisa le regard d’Hawk et lut son silencieux murmure : « Tiens bon ! »

Il acquiesça, le coeur gonflé de fierté pour son équipage. Malgré le sang et la mort qui anéantissaient leurs rangs, ils restaient silencieux.

« Équipage d’Abordage ! »

Les fusiliers marins affluèrent sur le pont du Talion sur le pont du Talion sur l’ordre du capitaine, tandis que les équipes de tir se dépêchaient de recharger les canons des Mariniers. Puis, elle lança un nouvel appel. « Monsieur Kiroff, faites avancer vos warjacks ! ».

Les contrôleurs hurlèrent leurs ordres, et de lourds pieds mékaniques crissèrent à travers les restes des pavois du Talion alors que les deux Mariniers montaient à bord. Shae risqua un coup d’oeil à travers le bastingage du pont arrière et sourit. Un homme en armure aux cheveux rouge flamme avançait lentement à l’arrière, dirigeant deux autres contrôleurs depuis la sécurité du pont du Tempête.

Ce doit être Kiroff, pensa-t-il.

Le commandant des contrôleurs mercariens aboya davantage d’ordres à ses équipes.

Un encore un pas . . . allez.

Les Mariniers et leurs équipes avancèrent.

Phinneus Shae se leva d’un bond, un cri de vengeance féroce s’échappant de sa gorge. « Commodore ! »

Son cri attira tous le regards sur le pont. Les deux warjacks ennemi firent jouer leurs canons, mais le warcaster n’était pas la véritable menace à laquelle ils étaient confrontés. Dans un fracas d’éclats de bois, la porte menant à la soute à voile située sous le pont avant du Talion fut éjectée de ses gonds. De l’intérieur sombre surgit l’énorme masse de Bottes, son massif pied venant de céder la place aux canon de poids royal à ses côtés.

Les mercariens se tournèrent et regardèrent avec horreur la bouche du Commodore durant un instant avant qu’Une Oreille n’abaisse sa mèche lente vers la lumière.

Les flammes, la fumée et la grenaille traversèrent les fusiliers marins mercariens serrés les uns contre les autres, déchiquetèrent le Marinier le plus proche et projetèrent une pluie mortelle d’éclats d’obus sur les autres.

« Crochet ! Filou ! Maintenant ! »

Les deux tas de ferraille sur le pont du Talion se soulevèrent tandis que les Mariniers de Shae se levaient et faisaient appel à leurs canons. Plus de flammes et de fers déchirèrent les mercariens, arrachant un bras du Marinier ennemi survivant avant qu’il ne puisse lever son canon. Les chiens de mer de Shae se relevèrent, faisant feu avec leurs pistolets et fusils dans une volée mortelle. Shae dégaina son canon à main et tira sur Kiroff, mais son tir ricocha sur l’épaule d’un boucanier et le manqua.

Le champ d’énergie de Shae s’illumina de runes blanc-bleu lorsque plusieurs tirs s’y heurtèrent, mais aucun ne pénétra le halo protecteur. Il se tourna vers la dunette ennemie et lança un sort. Le capitaine mercarien était juste hors de portée du souffle dévastateur du vent arcanique, mais la force du sort fit exploser la rambarde du pont arrière en éclats, ce qui fit tomber le capitaine de la Ligue Mercarien. Un violent impact frappa son champ et quelque chose traça une ligne enflammée sur sa joue. Il jura, souleva Requin et sauta par-dessus la lisse pour se lancer dans la mêlée.

« Evlyn ! Tire ! »

Les câbles de al grue aérienne se tendirent tandis que l’ingénieure enclenchait les mécanismes à vapeur. De la fumée s’échappa de la trappe ouverte, mais ce n’était pas un incendie. Les épaules de Tireur d’Élite et de Nancy, les deux autres Mariniers de Shae, se dressèrent sur le pont tandis que la grue s’efforçait de soulever leur cargaison de la cale.

Il ordonna à Buck et Tique de se placer sur ses flancs et envoya Crochet et Filou à gauche et à droite.

Les données visuelles de six warjacks se bousculaient dans sa tête, mais c’était l’élément de Shae. Il fusionna les différents point de vue en une seule mosaïque avec une maîtrise de longue date. Ses deux Boucaniers se frayèrent un chemin à travers le mince bordage du château arrière, leurs longues gaffes dressées alors qu’ils lançaient leurs lourds filets sur les fusils marins ennemis. Crochet et Filou s’écartèrent, ouvrant un champ visuel au deux autres Mariniers.

Hawk atterrit dans une tornade d’acier, tandis que Walls mugissait de l’avant, tirant pistolet après pistolet, Stubs hurlant depuis son épaule. Bottes se battait pour sortir le Commodore de sa cachette.

Alors que les tireurs d’élite ennemis ouvraient le feu depuis le haut, Shae rassembla sa volonté pour renforcer son champ d’énergie, qui encaissa plusieurs autres coups. Il s’enflammait à chaque impact alors qu’il avançait à grand pas, balayant Requin dans de sanglants arcs. Les équipes de canonniers des Mariniers étaient en train de recharger Crochet et Filou, et un coup de pouce mental des autres lui indiqua que la lourde palette sur laquelle ils se tenaient avait dégagé l’hiloire de l’écoutille principale.

Il se concentra à travers leurs yeux, pointa leurs canons dans l’espace entre Crochet et Filou et leur ordonna de tirer.

Les deux canons rugirent à l’unisson, arrosant le pont bondé du Tempête de grenailles.

Au-dessus, Evlyn Corcorian réagit en une fraction de seconde. Alors que le recul des deux lourds canons faisait basculer la palette suspendue vers l’arrière, elle enclencha le mécanisme et fit pivoter le bras de la grue dans la direction opposée, vers le Tempête. Les deux warjacks lourds pivotèrent vers l’avant avec encore plus de force, et à l’apogée de leur arc de cercle, Evlyn desserra simplement le frein des câbles.

Les engrenages hurlèrent de protestation lorsque le câble fut relâché et que l’énorme palette dégringola. Dix tonnes de warjacks s’écrasèrent sur le pont du chasseur de pirates, aplatissant un certain nombre de fusiliers marins mercariens et plongeant presque à travers les poutres renforcées dans la cale.

Poussés par Shae, les Mariniers avancèrent à grands pas, balayant leurs mortelles ancres en arcs de cercle et tranchant la chair comme des faux les blés.

Shae se retrouva face à la bouche du canon du fusilier marin survivant. Il envoya une énergie arcanique se déverser dans son champ de puissance, même s’il doutait qu’elle puisse repousser une explosion à bout portant provenant d’un vingt-quatre livres.

« Brûle, bâtard ! » Une flamme jaillit de sa gauche, et Shae aperçut Joln Rockbottom qui titubait sous le recul de son tromblon fumant, Bouche à Feu. Le jet de flamme atteignit l’un des marins fusiliers ennemis. Shae remarqua avec un brutalement que l’homme en feu soulevant un lourd sac, sans doutue remplie rempli de poudre et de plomb.

« Couché ! »

Les charges explosèrent, et le souffle fit dévier le canon du Marinier juste assez loin pour envoyer le boulet par-dessus la tête de Shae. Ses oreilles résonnèrent sous le coup assourdissant. Le warjack ennemi était toujours debout, même s’il vacillait sur ses massifs pieds. Shae commença à se jeter en avant, mais une énorme main bleue le tira en arrière.

« Laissez-moi m’en occuper, capitaine ». Grogspar appliqua le fourneau incandescent de sa pipe sur le bâton de dynamite attaché au harpon de son arme et le tira dans le visage du warjack. La pointe en fer se logea dans l’espace entre la tête pivotante du warjack et son corps blindé. La mèche flamba.

Le warjack lâche son canon et tendit la main pour attraper le harpon, mais trop tard. La charge explosa et des éclats d’obus s’écrasèrent sur le champ de Shae. Lorsque la fumée fut dissipée, il ne restait plus qu’un trou béant dans le torse du ‘jack, à l’endroit où se trouvait sa tête. La machine mutilée tâtonnait à l’aveuglette.

Shae bondit en avant et plongea Requin profondément dans la plaie pour percer le cortex du warjack. Le Marinier remua ses membres restant et s’affala tel un tas de ferrailles déformés.

Le voie était libre.

« En avant ! » Shae inséra une cartouche dans la chambre de son canon à main et s’élança. « Les gars, avec moi ! »

Alors que les chiens de mer rugissaient d’une rage féroce, Shae concentra son énergie arcanique et l’envoya à son équipage dans un nimbe de runes. Ils chargèrent sur les cadavres de leurs ennemis, lames étincelantes, pistolets tirants, dévalant le pont dans un mur de chaos. Shae et ses deux Boucaniers chargeaient au premier plan, Hawk et Walls le rejoignant sur ses flancs. Ils sautèrent par-dessus la brèche et se rapprochèrent de Tir d’Élite et Nancy avant que l’ennemi ne puisse se regrouper. Les deux Mariniers s’étaient frayé un large chemin jusqu’au pont du Tempête, mais les fusiliers marins avaient judicieusement reculé et les tirs de précisions venant du haut causaient de sérieux dégâts. Les têtes et les épaules des ‘jacks étaient marquées par les impacts des tirs de fusils.

Shae injecta de l’énergie dans son champ d’énergie et ordonna à ses ‘jacks de se battre dos à dos, afin de maintenir intact le coin de leur assaut.

« Flanquez-les ! » cria le capitaine mercenaire à travers le vacarme.

Elle s’était relevée et dirigeait ses forces depuis la sécurité de sa dunette. Ses chiens de mer ne parvenaient pas à l’abattre. Les mercariens avaient divisés leurs forces à l’avant et à l’arrière et pressaient maintenant les pirates qui avançaient par les flancs. Shae positionna Buck et Tique, pour intercepter la manœuvre et faisait voler leurs filets pour dissuader la contre-attaque. Il tira avec son canon à main sur le capitaine mercenaire, mais le projectile se heurta à son armure, la faisant reculer, mais pas tomber.

S’appuyant à nouveau sur la vision de six paires d’yeux, Shae embrassa toute la bataille d’un seul coup d’oeil.

À sa droite, Hawk affrontait trois fusiliers marins mercenaires, incapables de percer le mur d’acier qui lui faisait face. Shae prit un moment, et des runes arcaniques s’illuminèrent autour d’elle, lui insufflant la rage d’une tempête en mer. Hawk se transforma en un tourbillon d’acier, se tournoyant et tranchant à la vitesse de l’éclair. Deux de ses trois adversaires tombèrent avant même de comprendre ce qui s’était passé.

À la gauche de Shae, Walls vida deux pistolets dans le visage d’un homme et en saisit deux autres. Mais alors qu’il dégainait la deuxième paire de pistolets de leurs étuis, un fusilier marin s’élança vers l’avant avec une pique. Stubs sauta de l’épaule du maître de quart au visage du fusilier marin attaquant, lui mordit le nez et lui creva les yeux. Cette distraction suffit à Walls pour appuyer la bouche d’un pistolet sur le ventre de son attaquant et pressa sur la gâchette, le transperçant de part en part. Stubs poussa un cri de joie et bondit sur l’épaule de Walls, le globe oculaire serré dans une main tel un trophée.

« Commodore ! »

Au hurlement de Scoriani, tous les membres du Talion sur le pont du Tempête se baissèrent et se bouchèrent les oreilles. À l’arrière, Bottes soulevait l’énorme bouche du canon pour lui donner la bonne élévation et viser le pont arrière ennemi.

Le canon tonna et le lourd Flibustier chancela sous le recul. Shae le regarda, choqué. Ils avaient tiré avec le canon sans le retenir, comptant sur le ‘jack lourd pour l’empêcher de reculer et de tuer toute l’équipe de tir. Secouant la tête, Shae déplaça sa vue en mosaïque vers la dunette ennemie. Il ne restait du capitaine et de ses officiers qu’une fine brume rouge de sang et une armure déchiquetée.

Alors même que le warcaster élevait la voix dans un cri de triomphe, un impact lui frappa l’épaule à quelques centimètres de son cou. Il chancela, la douleur lui parcourant le dos, et pendant un instant, sa concentration sur la myriade d’éléments de la bataille s’évanouit de son esprit. Il parvint à maintenir son sort sur Hawk. Un tir avait pénétré son champ d’énergie comme un couteau dans du beurre, et avait encore assez de force pour percer son armure et tracer une ligne dans son dos. Il sentit quelque chose de chaud couler sous son armure et sut qu’il saignait, mais il n’avait pas le temps de savoir à quel point.

Réalisant que cela venait d’en haut, il jeta un coup d’oeil vers le ciel. Une touffe de cheveux blancs dans le nid de pie attira son attention, puis l’éclat du cuivre et du verre et la bouche d’un fusil pointé sur sa tête.

La Faiseuse de Fantômes.

Shae n’eut que le temps de renforcer son champ avec toute l’énergie arcanique dont il disposait. Malheureusement, elle était dispersée. Aider quatre warjacks et maintenir son sort sur Hawk l’avait fortement épuisé. Le tir se heurta à son champ d’énergie, et celle-ci jailli en un arc crépitant pour le choc. Il trébucha en arrière et grinça des dents de rage.

« J’en ai juste assez de toi ! »

Shae reporta son attention sur Crochet et Filou, levant son leurs canons. Voyant à travers leurs yeux, alors même qu’il faisait décrire à Requin un arc de cercle pour dévier le coutelas tranchant d’un fusilier marin. Shae concentra toute la puissance arcanique qu’il put pour renforcer leur visée. Son champ d’énergie serait affaibli, certes, mais si cela fonctionnerait, il n’aurait plus à s’inquiéter de la Faiseuse de Fantômes.

Les deux canons tirèrent sur le nid de pie. Le tir du canon arracha la moitié de la plate-forme, projetant une explosion de viande et d’éclats de bois pleuvoir sur le pont.

Shae se concentra sur la bataille autour de lui pendant que les équipes de canonniers rechargeaient les Mariniers, observant la situation à travers leurs yeux. À son grand désarroi, cette chevelure blanche distinctive réapparut lorsque la Faiseuse de Fantômes émergea de derrière le mât gainé de fer, portant son fusil mékanique.

« Fils de pute ! » Shae se battit pour recharger son canon à main, tout en parant les lames et en dirigeant ses warjacks. S’il parvenait à renforcer suffisamment son champ d’énergie pour repousser une nouvelle salve, il savait que ses Mariniers pourraient abattre l’assassin. C’est alors qu’il se rendit compte de son erreur.

Il réalisa son erreur.

On ne peut pas tirer sur ce qu’on ne voit pas !

Il redirigea l’énergie de son champ d’énergie et des runes s’illuminèrent autour de lui. Un épais brouillard se forma , obscurcissant la vue de l’assassin.

« Trouve-moi là-dedans, espèce de- »

Comme si la Faiseuse de Fantômes avait entendu son défi, une balle traversa son champ d’énergie et frappa son armure. L’impact le projeta à terre, engourdissant son bras gauche et envoya son canon à main claquer sur le pont entre des doigts sans sensation. Les ténèbres envahirent sa vision et le sort s’évanouit de son esprit. Shae tenta de se relever, s’efforçant de concentrer son énergie arcanique dans son champ d’énergie. À travers le brouillard qui se dissipait, une lame s’abattit devant lui.

« Phinneus ! » Hawk s’était précipitée, ses deux lames s’entrechoquant.

Le sang pleuvait dans son sillage, et les mercariens reculèrent. Shae tente de se relever en se servant de Requin comme d’une béquille. Le sang dégoulinait de sa main gauche morte, suintant à l’intérieur de son armure depuis son épaule. Une douleur fulgurante lui éclaircit l’esprit lorsqu’il bougea l’épaule. Il ferma les yeux et regarda à travers la vision plus claire de ses warjacks.

La Faiseuse de Fantômes se tenait sur le bord du nid de pie détruit, son long fusil pointé sur lui, un sourire sinistre sur ses lèvres et la lueur de l’énergie arcanique flamboyant flamboyant le long de la plaque runique de son arme. Une profonde cicatrice s’étendait du coin de son œil prothétique jusqu’à son oreille, trace ancienne d’une lame ou d’une balle.

Étonnamment, elle recula pour éviter de chuter sur le pont du navire. Elle tint même son fusil jusque dans l’eau. Shae ne la vit pas frapper l’eau, mais une chute de vingt-quatre mètres ne devait pas être agréable.

Avec un peu de chance, elle se noierait ! Pensa-t-il.

Une main de la taille d’une assiette se referma sur l’épaule blessée du capitaine pirate, arrachant un juron de douleur.

« Pas de farniente, capitaine ! Il y a toujours un combat en cours, vous savez ! » Grogspar pointa son harpon sur l’un des warjacks ennemis survivants, un Booucanier malmené, et tira. La flèche se logea dans le flanc du ‘jack et la dynamite explosa. Les jambes et le torse du ‘jack tombèrent en tas séparés, les bras s’agitant toujours dangereusement, mais sans grand effet.

Avec l’explosion, la bataille retomba dans un moment de silence incongru. Les mercenaires s’étaient désengagés, se reformant en rangs serrés, lames en avant, armes à feu en arrière. L’unique Boucanier ennemi encore en action reculait, son filet et sa gaffe maintenus en position défensive. Même les tireurs embusqués ayant survécus dans les autres nids de pie de tiraient pas.

« Lâchez vos armes, et nous ne ferons de mal à personne ! » beugla Shae, retrouvant un peu de son sang-froid. Il avait toujours très mal, mais il pouvait penser correctement. Le sang qui coulait de sa main gauche avait ralenti, et il pouvait à nouveau sentir ses doigts.

« Nous ne le ferons pas ? » Grogspar mâchonna le tuyau de sa pipe et fit un nœud à la ficelle qui fixait le bâton de dynamite à son harpon.

« Il semble que nous devrions le faire », approuva Walls en rechargeant deux de ses pistolets. « Ils nous ont attaqués, vous savez ».

« Non ! Nous ne ferons de mal à personne, mais ils doivent déposer les armes ! » Il baissa la voix et ajouta : « On va faire un lot en les rançonnant à la Ligue ».

« Ça me semble bien », intervint Rockbottom, calant Bouche à Feu sur sa hanche. « Les rançons rapportent beaucoup d’argent, tu sais ».

« On ne peut pas leur faire confiance ! » s’écria une voix dans la foule. Une homme se précipitait vers l’avant, un bras pendant, mou et en sang. Shae reconnut Kiroff, le commandant des contrôleurs ennemis, à sa chevelure d’un rouge flamboyant. « Il ne sont rien d’autre qu’une bande de meurtriers et de pirates ».

« Il vous tient, capitaine ». Hawk examina ses coutelas ensanglantés et sourit comme une louve. « S’ils veulent se battre . . . »

« Ne soit pas idiot, mec ! » Shae était en colère. « Je vous propose d’épargner vos vies ! Nous vous avons battu ! »

« Nous ne sommes pas battus, Capitaine Shae, et je vais vous montrer pourquoi ! » Kiroff aboya un ordre. « Éventreur ! Avance ! »

Dans un soudain jet de fumée noire provenant de la cale principale ouverte du chasseur de pirate, une lourde hache s’éleva pour s’accrocher à la structure surélevée de la cale. La forme massive d’un warjack lourd, un Rover, s’élança sur le pont, plus grand et plus large que même les Mariniers de Shae. La chose brandissait une hache de guerre d’une main et un lourd bouclier canon de l’autre. Elle s’avança sur le pont, ses yeux, ses yeux orange rougeoyants se concentrant sur les formes abîmées de Tireur d’Élite et de Nancy, comme si elle décidait laquelle détruire en premier.

« Abats-les ! » cria Kiroff, son visage aussi rouge que ses cheveux. Le arjack lourd chargea, balançant sa hache sur Nancy, tandis que son bouclier canon rugissait en direction de Tireur d’Élite. Shae se concentra sur les deux Mariniers, faisant confiance à Buck et Tique pour continuer à défendre leurs flancs contre le soudain assaut des fusiliers marins mercariens. Malheureusement, il n’avait pas possible de recharger les deux canons des Mariniers de tête pendant la mêlée. Les pièces lourdes offraient cependant une certaine défense.

La hache du Rover fit jaillir une pluie d’étincelles provenant du canon relevé de Nancy. Le Marinier balaya son ancre dans un arc plat, mais le warjack ennemi para. Le tir du bouclier canon avait fait reculer Tireur d’Élite d’un pas, mais le Marinier était resté debout. Une plaque de blindage mutilée pendant sur son épaule en une masse tordue, même si l’articulation semblait encore fonctionner.

Malheureusement, la charge du Rover avait ouvert un passage entre les deux Mariniers. Le warjack ennemi écarta Nancy d’un coup d’épaule et se dirigea vers Shae faisant à nouveau appel à son bouclier canon.

Shae lança un vent arcanique. Le sort aurait mis à terre une cible plus petite, mais il ne parvint qu’à stopper l’avancée du ‘jack. Le capitaine du Talion se retrouva une fois de plus face à un canon.

Un éclair mental d’urgence fut le seul avertissement à Shae avant que Buck ne se jette dans la ligne de mire du warjack ennemis. Le bouclier canon tonna et le fracas du fer déchiré par l’explosion résonna dans les oreilles de Shae. Buck fut projeté en arrière telle une poupée de chiffon, et sa lourde gaffe frappa Shae au niveau des jambes. L’impact le fit tomber, même s’il causé beaucoup moins de dégâts qu’un coup de canon ne l’aurait fait. Buck lui avait sauvé la vie, mais à un prix énorme.

À cet instant, le lien qui unissait Shae au Boucanier s’estompa. L’amas de métal tordu frémit et la tête de Buck pivota pour lui faire face. La lumière dans ses yeux s’atténua, puis s’éteignit. Le cortex du warjack vacilla et mourut dans son esprit comme les derniers battements d’un coeur humain.

Shae poussa un juron, mais n’avait guère de temps pour le remords. Ses forces étaient pleinement engagées sur les flancs, et ni Filou ni Crochet n’avaient de ligne de tir sur le warjack ennemi. Le cliquetis du mécanisme de rechargement du bouclier canon se répercuta sur le pont.

Dans un éclair de désespoir, Shae saisit le seul plan qui lui vint à l’esprit.

Il reporta son attention sur Tireur d’Élite et Nancy, qui réagirent comme s’ils étaient des extension du propre corps du warcaster. Leurs canons s’écrasèrent sur le pont, et ils lancèrent leurs lourdes ancre, non pas sur le Rover, mais sur son chemin l’un vers l’autre. Avec la précision habile d’un warcaster vétéran, il manipula les deux ‘jacks simultanément, attrapant les lourds projectiles tout en gardant la main sur les massives chaînes qui traînaient derrière les ancres.

Shae inonda les Mariniers de puissance arcanique. Comme un seul homme, ils chargèrent sur le pont du Tempête.

Les chaînes claquèrent contre le bouclier canon du Rover juste au moment où l’arme faisait feu. L’explosion coupa le souffle de Shae, et l’assourdi momentanément, mais le boulet le survolé pour s’écraser sur le pont derrière lui.

Tireur d’Élite et Nancy traversèrent le pavois le plus éloigné du navire, entraînant l’infortuné Rover avec eux. Les trois warjacks plongèrent dans la mer. Les eaux profondes ne nuiraient pas aux Mariniers, mais le Rover n’étaient pas prévu pour résister à l’immersion. Alors qu’il plongeait sous la surface, de la vapeur jaillit de boite à feu éteinte.

« Commodore ! » Beugla Scoriani une fois de plus de l’arrière, et les membres du Talion s’esquivèrent de la ligne de feu dans une coordination longuement pratiquée.

Le canon de poids royal projeta une gerbe de fer sur l’unique boucanier ennemi restant, le mettant en pièce. L’épave déchiquetée traversa les mercariens massés, laissant une large tache rouge sur le pont. Shae aperçut pour la dernière fois le visage rougeaud de Kiroff l’instant avant qu’il ne disparaisse dans une grêle de sang et de fer.

Phinneus se releva d’un bond, les oreilles bourdonnant toujours si fort qu’il entendait à peine ses propres ordres. « Posez les armes, ou par Morrow, on vous tue ! »

Observant la bouche fumante du Commodore et les lames ensanglantées de l’équipage vengeurs, les fusiliers marins en eurent finalement assez. Les armes claquèrent sur le pont, et le capitaines et les siens levèrent les leurs dans un hurlement de triomphe.

* * *

22
Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - Sang et Fer
« le: 26 janvier 2025 à 17:05:04 »
« Je vais bien, monsieur ! » Milo Tolbert, l’assistant du maître d’armes d’Hawk tenta de se redresser de son hamac. Il parvient à peine à passer une jambe par-dessus. « Ne m’obligez pas à boire davantage de cet infâme breuvage que Doc a concocté. Je préfère être malade ! »

« Il y a du rhum dedans, tu sais », répondit Shae.

« Oui, monsieur, mais ça a le goût de ce truc que les alchimistes utilisent pour conserver leurs cadavres ! »

Shae déglutit à cette idée. L’affirmation de Milo aurait pu être plus amusante s’il n’était pas probable que l’homme ait réellement goûté une telle concoction. Il connaissait un cas où un amiral mort en mer avait été conservé dans un tonneau de brandy, mais lorsque le vaisseau amiral était arrivé au port, il ne restait plus qu’un gallon d’alcool au fond. Des rumeurs plaisantes circulaient dans la flotte selon lesquelles l’amiral décédé avait un problème d’alcool, mais tout le monde savait ce qui s’était passé.

« Eh bien, puisque tu es en assez bonne santé pour te plaindre de tes médicaments, tu es prêt à brandir un fusil ? »

« Oh, oui, monsieur. Je ne voudrais pas prendre une lame, mais je peux tirer assez droit ».

« Bien ! Alors va sur le pont et fait ton rapport à Hawk. Mais arrêtes-toi à la cuisine en chemin et prends une dernière ». Il lança un regard noir à l’homme. « C’est un ordre ».

« Oui, monsieur ». Tolbert sortit de son hamac, vacilla sur ses jambes affaiblies et se dirigea en titubant vers la cuisine.

Shae passa au chien de mer malade suivant. Il évalua soigneusement chacun d’eux, n’ordonnant qu’à ceux qui étaient raisonnablement lucides à sortir de leur hamac. Jusqu’à présent, il avait renforcé les rangs de combattants du navire d’une vingtaine d’hommes, même s’ils ne valaient guère plus que le crachat qu’il fallait pour cirer une chaussure. Franchement, mourir au combat n’était pas pire que de rester en bas s’ils ne parvenaient pas à vaincre les chasseurs de pirates. S’ils étaient capturés, tout l’équipage serait pendu aux verges – blessés, malades et bien portants.

« Capitaine ! » Walls s’avançait à travers les hamacs, Sutbs bondissant sur son épaule. Le singe aimait la bataille plus que les bananes et semblait toujours savoir quand un combat était imminent.

« Qu’y a-t-il, Walls ? »

« Ils ont tous les deux pris la directions du nord, monsieur. Ils ont trouvé des passages à travers le récif ». Stubs poussa un cri d’affirmation et prit un moment pour jeter un coup d’œil sous le cache-œil de son maître. À la grande horreur de Shae, la dégoûtante petite créature sortit une cacahuète du vide. Walls ne sembla pas le remarquer alors que Stubs replaçait le cache-œil et grignotait.

Shae déglutit difficilement. « Quelles routes suivent-ils maintenant ? »

« Ils reviennent l’un vers l’autre, et vers nous. Le Tempête navigue vers l’ouest sous des huniers arisés, et le Rasoir se dirige vers l’est uniquement à la vapeur. Ils avancent lentement et tirent sur chaque épave qu’ils croisent ».

« Ils essaient de nous débusquer ». Shae sourit « Très bien. Prends le relais ici, Walls. Tous ceux qui savent manier un fusil en prennent un. Aligne-les sur la rambarde et donne-leur un seau pour s’asseoir s’ils ne peuvent pas tenir debout. Nous allons avoir besoin de tous les armes ».

« Oui, monsieur ! »

« Je suis sur la dunette ».

Shae grimpa l’échelle depuis le coqueron avant jusqu’au spacieux coffre à voile, puis ouvrit la porte donnant sur le pont intermédiaire. Un coup d’oeil dans la mâture confirma que Grogspar avait demandé à ses gabiers de redresser le gréement. Sur le pont, Hawk faisait distribuer des armes. Chaque chien de mer portait une paire de pistolet et aux moins deux lames. Ils le saluaient et criaient « Monsieur ! » à son passage. Ses warjacks étaient alignés au milieu du navire, et il sentait le cortex de chacun d’entre eux bourdonner d’impatience, attendant ses ordres. Les bras armé de Crochet avait été réparé pendant la nuit, et il se rappela de féliciter Corcorian pour son travail. Toute cette activité intense lui donnait envie de ronger du fer et de cracher des clous.

« Hawk ! » Il bondit vers la dunette. « Rapport ! »

« Le Rasoir et le Tempête ont tous deux franchi le récif extérieur. Le Tempête a employé le passe principale, mais le Rasoir à dû trouver un passage que nous n’avons pas sur nos cartes. Ils se frayent un chemin parmi les courants de marée vers nous, mais ils progressent lentement ». Elle tendit une longue-vue et désigna l’est juste au moment où le lointain boum des canons leur parvenait.

Rockbottom s’approcha du maître d’armes, son énorme tromblon, Bouche à Feu, coincé dans le creux de son bras. « Ils fracassent les épaves. Ils doivent sa voir que nous n’avons pas pu franchir la passe durant la nuit. Comme nous ne sommes pas sortis aux premières lueurs de l’aube, ils pensent que nous sommes toujours là ».

« Exactement comme je l’espérais. Comme deux chiens de chasse ». Il leva sa longue-vue et examina ses adversaires l’un après l’autre. Ils étaient tous les deux à au moins quatre miles de distance, mais il pouvait distinguer les imposantes formes des warjacks sur leur ponts. Il ne pouvait discerner ni le type ni le nombre de warjacks, mais à moins qu’il ne se soit trompé et qu’ils aient un warcaster pour contrôler les ‘jacks, il était confiant, il était presque certain de pouvoir battre un contrôleur expert. « À moins qu’ils n’aient de meilleurs cartes du Cimetière que nous, le Rasoir navigue dans des eaux inconnues, et le Tempête le fera bientôt. Ils seront prudents jusqu’à ce qu’ils nous voient bouger, puis ils stopperont leurs courses et se mettront à la cape ».

« Avec un peu de chance, ils s’échoueront tous les deux », intervint Hawk.

« Sur ce coup-là on touche du bois ». Il referma la longue-vue et frappa la rambarde avec ses articulations armurées pour se donner de la chance « Donnons-leur quelque chose à poursuivre et espérons qu’ils seront négligents ».

« Oui, monsieur ! » Son sourire enthousiaste était tout ce qu’il pouvait espérer.

« Foutus jeunes ». Joln les suivit d’un pas lourds alors qu’ils se dirigeaient vers la rambarde avant. « La cupidité de Ghrd, vous vous croyez tous immortels ou quelque chose comme ça ? »

Shae l’ignora, sachant que le nain se plaindrait de mettre sa peau douce en danger, puis se battrait comme un bouledogue acculé lorsque la pagaille commencerait. II pensait souvent que Rockbotom détestait le prix de la bataille en or plus que le prix en sang, surtout lorsqu’il n’y avait de douce récompense une fois l’effusion de sang terminée. Aujourd’hui, ils auraient la chance de survivre avec leur peau intacte, sans parler de réaliser des bénéfices.

« Monsieur Grogspar, larguez les amarres de carénages et d’amarrage. Hissez uniquement les ris et les focs. Je veux rester discret. Hawk, quand nous serons libres, avance d’un tiers et réduisez la fumée au minimum. Nous ne voulons pas commencer cette fête tant que tous les invités ne savant pas que nous sommes là. Oeil de Lynx et prévoyez les hauts-fonds. Je veux deux sondeurs sur les calepieds ! S’échouer maintenant serait notre perte ».

Le Talion se redressa lorsque les amarres furent relâchées et se libéra peut après. La grand-voile et les vergues avant furent entoilées, seulement les plus basses. Une vigie négligente à bord des chasseurs de pirates pourraient les confondre avec une autre épave s’ils gardaient leurs mâts nus. Hawk avança le levier d’ordre jusqu’à avant lente et les roues à aubes commencèrent à tourner. La roue tribord grinça plus que d’habitude, comme Corcorian l’avant prévenu, mais Shae pouvait s’en accommoder.

Le Talion prit progressivement de la vitesse. Les récifs passaient parfois si près des deux flancs que Shae aurait pu pisser sur la terre ferme depuis le bastingage du pont arrière si la marée avait été basse. En ce moment, la marée était haute, ce qui était à la fois une bénédiction et une malédiction. Une eau plus profonde leur offrait encore un mètre vingt sous la quille, mais s’ils échouaient maintenant et que la marée se retirait, ils seraient bel et bien coincés. Une proie facile pour les deux navires de la Ligue.

« Doucement maintenant . . . bien et doux ». Shae avait confié les commandes à Hawk, préférant garder les yeux fixés sur leurs ennemis. Il faisait autant confiance à ses compétences qu’aux siennes pour guider le Talion à travers les dangereux hauts-fonds. Jaugeant les deux navires ennemis, il envisagea de lancer un sort pour masquer la position du Talion, puis y renonça. Avec toutes les épaves qui parsemaient le paysage marin, les vigies mercariennes qui scrutaient l’horizon pouvaient repérer une déformation ou une particularité plus facilement que le simple contour d’un navire. Il espérait que ses propres vigies surveillaient davantage les hauts-fonds que leurs adversaires. Avec la lumière du jour, l’eau plus profonde peu profonde devenait plus facile à lire. Une bleu plus foncé signifiait une eau plus profonde, tandis qu’un bleu plus clair ou bleu sarcelle dénotait des bas-fonds avec un fond sablonneux. L’eau noire pouvait tromper un œil non averti, mais les vigies savent qu’elle indique des herbiers peu profonds et avertissaient Hawk de se tenir à l’écart. Le marron était la couleur la plus dangereuse de toutes, car elle signifiait un corail submergé, suffisamment solide et tranchant pour déchirer une planche de quinze centimètres comme du papier de soie.

La vitesse de croisière était d’environ cinq nœud, la marée descendante commençant doucement à se faire sentir. Le courant croissant était à la fois une bénédiction et une malédiction, car il les faisait avancer plus vite, mais rendait le pilotage plus difficile. De plus, la marée l’aiderait maintenant contre le Rasoir, mais plus tard, elle aiderait le Tempête contre lui.

Dans la guerre maritime, tout était une arme à double tranchant. Un bon commandant devait peser les aspects positifs et négatifs de chaque élément : vent, eau, artillerie et manœuvre. C’est là que le génie de Phinneus Shae se révélait. Plus encore que sa capacité à manier la magie et à guider les warjacks au combat, sa maîtrise des tactiques navales s’était révélées inestimable.

Il n’avait rien appris de tout cela à l’Académie Stratégique, où l’on enseignait uniquement les tactiques terrestres. Les tactiques de l’art du warcaster étaient totalement différentes de celles de la manœuvre d’un navire au combat. Les choses auraient pu être différentes s’il avait été éduqué dans une académie navale, mais lorsqu’il l’avait quittée, il n’avait plus envie de faire partie d’une armée – qu’elle soit terrestre ou maritime. Même les warcasters maritimes – très peu nombreux – apprenaient à s’appuyer sur des capitaines expérimentés pour gérer leurs navires. Shae avait été contrait de faire les deux, et seules des années de sanglantes batailles navales avaient mis ses talents en avant. Il se sentait souvent à bout de forces lorsque les choses devenaient risquées, même s’il avait appris à compter sur Hawk lorsqu’il se concentrait sur l’art du warcaster.

La cloche du transmetteur d’ordres sonna, attirant l’attention de Shae ; Shae utilisait les deux roues à aubes autant que le gouvernail pour guider le navire, effectuant parfois une marche arrière prudente d’un côté ou de l’autre pour changer de cap plus rapidement. Les appels constants des sondeurs et les cris des vigies sur l’avant guidaient leur progression à travers le labyrinthe acéré.

Le tonnerre retentit à l’est, attirant l’attention de tous. Le Tempête avait tiré une pleine bordée. Jusqu’à présent, chaque chasseur de pirates n’avait tiré qu’un ou deux canons à la fois sur les plus grosses épaves, essayant de faire sortir le Talion de sa cachette. Le rugissement de vingt-quatre canons à la fois, couplé au fait que le Tempête n’avait aucune cible à portée, indiqua à Shae qu’il se passait quelque chose.

« C’était un signal ! »

Deux éructions de fumée noire provenant des cheminées du Tempête et la réponse du Rasoir confirmèrent ses soupçons. « Ils nous ont repérés ! Hawk ! Toutes voiles dehors et à fond ! »

« Oui, oui, monsieur ! » Elle poussa le levier de signalisation à fond vers l’avant et hurla à Grogspar de mettre toutes les voiles.

Les voiles se gonflèrent et la fumée s’échappa des cheminées. Le Talion bondit en avant. Une navigation qui était dangereuse devint mortelle. S’ils heurtaient un récif à cette vitesse ils arracheraient le fond du navire.

Hawk prit la barre. Les vigies et les sondeurs lançaient leurs avertissements à une cadance constante. Le Talion passa devant l’épave d’un vieux galion. Ses mâts étaient tombés depuis longtemps et sa coque s’était enfoncée dans le récif, une sombre illustration de leur sort si un seul membre de l’équipage commettait une erreur.

« Récif ! Bâbord avant, soixante mètres ! » cria la vigie avant.

Hawk tira la barre à tribord.

« Tribord en arrière d’un tiers! » ordonna-t-elle, et son timonier actionna le levier de signal. La roue à aubes tribord s’immobilisa et engagea la marche arrière avec un craquement, puis démarra lentement. Shae se dirigea vers le bastingage bâbord et regarda la saillie corallien déchiqueté passer à portée de main.

Le Commodore rugit et Shae plissa les eau pour voir le tir éclabousser la mer juste devant la proue du mercarien, aspergeant son pont avant d’embruns. Le Rasoir arrivait juste à portée des armes à feu.

« C’est mon signal, Hawk ».

« Oui, monsieur ! » Elle le regarda un instant, mais revint rapidement à la tâche pressante d’empêcher leur coque de se briser et d’être réduite en cendres.

« Rappelez-vous, pas plus près qu’un tir de pistolet sur son flanc si tu y parviens. Nous ne voulons pas être trop près quand il passera ».

« Je ferai de mon mieux, monsieur ».

« Toujours ». Shae lui adressa un sourire et s’avança, criant des encouragements aux équipes de fusiliers au passage. « Frappez-les forts ! Rappelez-vous, juste avant les chaînes d’artimon. Donnez-moi un joli profil serré. Ramollissez-le, et nous le défoncerons avec le Commodore ! »

Les acclamations, salutations et les blagues paillardes sur le fait de « le défoncer » le suivit. Shae se retrouva à sourire alors qu’il montait les marches menant au gaillard avant. Comme auparavant, ses quatre Mariniers l’attendaient, mais cette fois, Bottes se tenait également prêt à aider à manoeuvrer le lourd Commodore le moment venu. Quinn se tenait également prêt, travaillant toujours sur la rampe improvisée qu’il avait installée pour orienter l’énorme canon vers la poudrière du Rasoir.

« Joli travail sur Corchet, Quinn ! » dit Shae en donnant une tape dans le dos de l’ingénieur.

« Quoi ? » Quinn plissa les yeux vers le warjack et haussa les épaules. « Je ne l’ai pas touché. Ça doit-être Evlyn ». Il reprit son travail sans ajouter un mot.

Elle était en train de devenir une sacrée ingénieure, pensa Shae. Il passa la main sur la réparation sur son épaulière. Evlyn l’avait si bien lissée qu’il pouvait à peine sentir où la balle avait frappé. Bien sûr, cela lui rappelait la Faiseuse de Fantômes. Alors qu’ils se rapprochaient de Rasoir, il risquait fort d’être à nouveau dans la ligne de mire de la tireuse embusquée.

« Prêt ! » beugla Une Oreille.

Tout le monde se boucha les oreilles, et l’artilleur abaissa le boutefeu garni d’une mèche lente de la lumière de l’énorme canon. L’arme tonna et recula sur ses palans. Avec le recul, le squelette longtemps dénudé de l’homonyme du canon fut projeté vers l’avant, sa tête osseuse se balançant avec un sourire permanent.

Shae regarda le tir s’écraser sur le Rasoir. Du bois, du fer et de la chair déchiquetés éclaboussèrent le pont avant. Une acclamation retentit dans les rangs des artilleurs. Shae avait ordonné à Une Oreille de ratisser le pont du mercarien afin de mettre hors d’état de nuire le plus grand nombre possible avant qu’ils n’échangent des bordées. Chaque canon à bord du Rasoir qui ne pourrait pas tirer sauverait des vies à bord du Talion, ce qui pourrait faire la différence entre la victoire et la défaite plus tard s’ils devaient combattre le Tempête.

Encore un tir, pensa Shae, en se concentrant sur le lien qui l’unissait à ses quatre Mariniers.

Le Commodore rugit à nouveau et, avant que la fumée ne se dissipe, les pièces de chasses du Rasoir répondirent. Deux tirs frappèrent la proue blindée du Talion mais aucun n’eut la force de pénétrer.

Feu à volonté, ordonna Shae à ses Mariniers, en précisant leur objectif, et leurs canons rugirent à l’unisson. Alors que les équipes se dépêchaient de recharger, il entendit un appel urgent venant de la vigie avant.

« Récifs ! Droits devant, à deux verges ! Dégagez deux degrés à bâbord ou à tribord ! »
Shae évalua les angles en un instant. Le Rasoir se trouvait au nord des eau peu profondes. S’ils mettaient le récif entre eux, cela empêcherait le chasseur de pirates de l’approcher, et le récif pourrait fournir une certaine protection. Shae avait déjà vu des navires exploser, et l’onde de choc sous-marine pouvait faire autant de dégâts aux navires proches que les débris volants. Avant qu’il n’ait pu crier un ordre à Hawk, elle était déjà en train de tourner la roue à bâbord.

« Tu lis dans mes pensées, Hawk ».

Shae centra ses pensées et concentra toute son énergie arcanique. Des runes jaillirent et se répandirent dans tout le navire, faisant miroiter des images fantômes qui, l’espérant, gâcheraient la visée des artilleurs ennemis. Il chancela sous l’effet de l’effort, mais tint bon

Shae maintint sa concentration alors que les canons rugissaient et que deux centre livres de fer supplémentaires volaient entre les navires. Un boulet passa au ras du pont intermédiaire, et un morceau de gréement se détacha derrière lui avec un bruit semblable à celui coup de feu. Le Rasoir se tourna vers eux, essayant de garder sa proue blindée face au Talion jusqu’à ce qu’il se rapproche suffisamment pour que sa bordée soit pleinement efficace.

« Allez Gorafalo, Viens vers moi ! » Avec le soleil levant dans les yeux et un récif qui les sépare, Gorafalo risquait de foncer dans une barrière de corail.

Un autre tir de barrage des pièces de chasses secoua l’air. Lorsque la fumée se dissipa, Shae vit que le chasseur de pirates se détournait et son flanc apparaissait. Gorafalo avait soit repéré le récif, soit décidé de tirer avant qu’ils ne soient assez proches pour que Shae puisse le repérer sur la plage arrière et lui envoie un boulet de canon dans la poitrine.

Tu vas avoir une surprise, salaud. Shae sourit d’anticipation. « Prêt pour la bordée tribord ! »

Quinn envoya Bottes en avant pour aider à déplacer l’énorme Commodore en position de tir. Le ‘jack lourd souleva le canon de poids royal et le plaça sur la rampe improvisée, ses massifs pieds s’écrasant sur le pont en chêne renforcé au fur et à mesure que l’énorme poids pesait. L’équipe du canon se tenait prêt, le boulet de quarante-deux livres prêt, la mèche lente positionnée près de lumière. La poudre avait déjà été chargée, mais ils ne pouvaient pas enflammer la charge et l’enfoncer dans la gueule du canon avant d’être prêts à tirer. Si le boulet explosait trop tôt, ils ne rateraient pas juste leur tire. Shae avait déjà été témoin d’une explosion incendiaire à l’intérieur du tube d’un canon. Des éclats d’obus avaient tué toute l’équipe du canon.

Shae jeta un coup d’oeil vers la dunette et hurla : « Tiens le cap jusqu’à e qu’ils tirent, Hawk ! »

« Oui, monsieur ! » Elle tint fermement le gouvernail, se rapprochant le plus possible du récif, présentant la proue blindée du Talion à l’ennemi. Cela réduirait les dégâts, mais ils devraient prendre une pleine bordée dans les dents. Le gaillard avant subirait le plus gros de cet assaut.

« Tenez bon, les gars ! » ordonna Shae alors que les sabords du Rasoir apparaissaient.

Un long roulement de tonnerre annonça le flanc du Rasoir, chaque canon tirant au fur et à mesure qu’ils s’approchait. Environ la moitié des tirs manquèrent complètement leur cible, ce qui en disait long sur son sort de dissimulation. Shae sentit l’impact de chaque boulet de vingt-quatre livres s’abattant sur son navire. L’un d’eux frappa un hauban du mât de misaine au niveau du bastingage, traversant les caps-de-mouton dans une pluie d’échardes. Un autre traversa les pavois pour décapiter un fusilier. L’homme tomba, son arme encore dans les mains, le sang jaillissant de son cou tranché. Avec un trio de bruits horribles provenant de l’avant, le pont frémit sous les bottes de Shae.

La fumée se dissipa et un second tireur se pencha par-dessus le bastingage pour inspecter les dégâts. Il se retourna, le visage pourpre de fureur. « La Dame a été touchée ! Son épée a été arrachée ! »

Shae savait que son équipage prendrait cela encore plus à coeur que la mort de l’un des leurs. La Dame du Châtiment était leur fierté et leur joie. Ils se battaient souvent pour l’honneur de polir ses traits brunis.

« Nous leur ferons payer pour ça ! » hurla Shae. « Amène-nous à bâbord, Hawk ! Bordée avec tous ce que nous avons ! »

Shae laissa tomber son sort de dissimulation et prit fermement le contrôle de ses Mariniers. « En avant, maintenant, pensa-t-il, fixant son regard à travers les yeux des warjacks sur l’endroit qu’ils devaient frapper, juste devant les chaînes d’artimon du Rasoir. Les quatre mariniers tirèrent à l’unisson, et trois des quatre tirs firent mouche. Le quatrième s’éleva très haut, heurtant la rambarde et brisant les escaliers qui menaient au pont arrière du chasseur de pirates. Shae vit des silhouettes s’agiter et imagina Gorafalo en train de plonger pour se mettre à l’abri.

Attends, espèce de lâche, pensa Shae alors que le premier des grands canons du Talion commencèrent à s’exprimer.

Il observa chaque frappe, comptait chaque réverbération d’explosion. Plusieurs tirs passèrent à côté. Deux frappèrent l’eau juste en dessous de la cible et rebondirent pour s’écraser sur la coque. Mais une douzaines de balles s’écrasèrent à l’endroit même où il avait tracé un grand « X » sur son croquis. Lorsque la fumée du dernier coup de feu se dissipa, un trou béant était ouvert dans le flanc du Rasoir.

« Maintenant, Une Oreille ! »

« Oui, monsieur ! » Le maître artilleur enflamma la mèche lente de l’obus incendiaire, et son second se précipita vers la bouche du canon pour y déposer le lourd boulet à l’intérieur. Un autre suivit avec la charge avec de la bourre, et deux autres l’enfoncèrent avec le long refouloir.

« Quinze centimètres ! » indiqua Une Oreille, et Quinn passa l’ordre à Bottes.

Le ‘jack saisit l’énorme canon et déplaça la bouche précisément vers la gauche.

« Prêt pour la houle ! » La mèche lente planait au-dessus de la lumière tandis que le Talion se laissait emporter par la houle et se stabilisait.

Le Commodore tonna, l’éclair de la poudre et le hurlement du fer déferlant. Le canon s’abattit sur ses palans et une partie de la rampe improvisée pour lui donner la bonne inclinaison se brisa. Shae garda les yeux fixés sur la brèche dans la coque du Rasoir. Le tir s’était frayé un chemin à travers les poutres brisées.

« Tir parfait, Une Oreille ! »

Rien ne se produisit.

« Trois . . . », dit Une Oreille avec un sourire diabolique, « deux . . ., un . . . » Le feu jaillit du trou dans le flanc du Rasoir.

« Tout le monde à terre ! » hurla Shae, se plaçant devant Quinn pour protéger l’intérieur et suralimenta son champ de puissance.

Le Rasoir explosa dans un éclair de quatre mille cartouche de poudre. Tout son pont s’envola dans les airs, perdu dans la fumée et des flammes incandescentes. Ses mâts furent brisés en éclats et sa coque se désintégra dans une grêle mortelle de débris d’obus. Les poutres du navire frappèrent le Talion telle des lances, percutant ses flancs avec l’impact d’une douzaine de boulets de canon chacune. Le bois déchiqueté perfora ses voiles, et des morceaux de marins mercariens démembrés plurent dans une horrible grêle.

Une gerbe d’eau jaillit du récif séparant les deux navires. L’explosion aurait fait trembler la coque du Talion sans cette barrière amortissant. Shae chancela sous l’impact de petits débris frappant son champ énergétique, puis resta bouche bée lorsque le torse d’un warjack Marinier démembré s’écrasa dans la mer à quelques verges seulement.

« Châtiment ! » Shae bondit sur la rambarde et leva Requin.

Les acclamations et les cris de triomphe provenant du pont furent interrompus par l’horrible gémissement de métal torturé provenant de l’arrière.

Shae se pencha à la recherche de la source du bruit et regarda avec stupeur la roue à aubes tribord. Deux des épaisses membrures du Rasoir avaient frappé le logement de la roue comme des lances, brisant le blindage improvisé pour déformer la machinerie à l’intérieur. L’arrête soudain avait probablement arraché quelques dents des engrenages intérieurs ou tordu l’arbre de transmission.

« Quinn ! »

« Capitaine ? » L’ingénieur le rejoignit au niveau de la rambarde et resta bouche bée devant les dégâts. « Bon sang ! Je venais de réparer cette foutue roue ! »

« Dis-moi que tu peux la remettre en marche ». Shae regarda en l’air et grimaça devant les voiles déchirées et le gréement mutilé. « Si tu n’y arrive pas, nous sommes en quelque sorte des cibles faciles ».

Corcorian fit un signe de tête en direction de l’imposante pyramide de voiles située à environ trois mils, l’écume s’élevant de sa proue dans une crête banche alors qu’elle fonçait sur eux. « Pas avant que le Tempête n’arrive, capitaine. Désolé ».

« Merde ! » Shae porta sa longue-vue à ses yeux pour voir le navire s’approchant. Il naviguait vite, mais pas à pleine vitesse, ce qui aurait été mortel dans dans les passes et les récifs dangereux du Cimetière. Pourtant, il était plus rapide que le Talion. Même si Grogspar parvenait à réparer leurs voiles déchirées, ils ne pourraient pas distancer le chasseur de pirates sans la poussée supplémentaire des roues à aubes. Tous les avantages du vent et de la marée dont il avait bénéficié en se dirigeant vers le Rasoir appartenaient désormais au Tempête. Le désespoir lui serra le coeur.

Shae aperçut alors le pont du navire ennemi et leva son verre. Quatre warjacks étaient alignés au milieu du navire, et une masse de fusiliers-marins se tenait prête à intervenir. Son esprit s’orienta vers une stratégie désespérée.

« Capitaine ? » Hawm montait les marches du gaillard avant, le visage grave. Derrière elle venait Walls, Grogspar et Rockbottom.

« Nous allons réparer le gréement en deux temps trois mouvement, capitaine ! » dit Grogspar.

« Si nous parvenons à atteindre le passage emprunté par le Rasoir pour traverser le récif, nous pouvons gagner la haute mer ». Rockbottom semblait plein d’espoir, mais Shae se contenta de secouer la tête. Le tempête allait labourer leur poupe avant qu’ils se soient éloignés.

« Non ». Shae referma sa longue-vue et rengaina Requin, évaluant ses officiers d’un œil attentif. « Non, d’après l’apparence de leur pont, ils ont l’intention de nous accoster et de monter à bord, et je ne vois aucun moyen de les en empêcher ».

« Quoi ? » Rockbottom le regarda bouche bée.

Grogspar grogna et rongea sa pipe. Ses énormes mains agrippèrent son fusil-harpon avec une férocité à fleur de peau. « Je mourrai avant de laisser ces salauds me prendre un autre navire, capitaine ». Le trollkin avait particulièrement mal vécu la perte de l’Exeter.

Hawk se contenta de froncer les sourcils. Puis le coin de sa bouche d’un air ironique. « Et tu comptes les laisser faire, n’est-ce pas ? »

« Exactement ». Shae sourit malicieusement. « Mais pour que ça marche, nous devons ressembler à des proies faciles, sinon ils nous massacreront avant de monter à bord. Grogspar, effectue les réparation sur le gréement et inonde les fonds de cale. Hawk, barre comme si elle était endommagée, mais éloigne-nous d’eux. Nous devons garder le pont intermédiaire hors de leur vue jusqu’à ce que nous soyons prêts. Walls, j’ai besoin que tu ramènes tous les débris que tu peux récupérer sur le pont intermédiaire, et quelques incendies ici et là ne feraient pas de mal. Fais également remonter tout le bétail de la cale. Envoie Doc ici et dis-lui d’apporter son plus grand couperet. Nous avons peut-être trente minute devant nous, alors faites vite ! »

« Au nom d’Urcaen, qu’est-ce que tu comptes faire, Shae ? » Rockbottom lui lança un regard noir, ses yeux se rétrécissant jusqu’à devenir des fentes.

« Je prévois d’accueillir nos invités à bord, bien sûr ». Le capitaine tapota affectueusement la bouche chaude du Commodore. « Et j’ai l’intention de leur réserver un très chaleureux accueil ».

23
Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - Sang et Fer
« le: 12 janvier 2025 à 14:00:46 »
« Par le fond, six brasses ». Le chien de mer perché sur le vibord récupère sa ligne de sonde et la lance à nouveau pour un autre sondage. Les nerfs chantaient comme des cordes de harpes sur la dunette du Talion, tous les yeux s’efforçant de percer la pénombre, chaque oreille attentive à l’appel des sondeurs et des guetteurs. Les austères squelettes des navires échoués ternissaient un horizon pourtant immaculé. Au sud, les brisants rugissaient sur le récif extérieur, une ligne blanche dans le crépuscule. Le ciel était peint de mille nuances de pourpre, mais personne ne levait les yeux pour admirer le merveilleux tableau. Par-dessus le flanc du navire, ils regardaient tous les eaux peu profondes – et les zones encore moins profondes à peine un jet de pierre des deux côtés.

« Très lentement et enroulez l’hunier », ordonna Shae.

« Très lentement, oui ». Hawk actionna le levier de signalisation pour transmettre l’ordre à la salle des machines. La cloche sonna tandis que Corcorian répondait d’en bas, et le levier de réponse se déplaça vers très lentement sur la roue à aubes de bâbord. Les aubes tribord restèrent immobile.

« Enroulez les huniers ! » Hurla Grogspar, et les gabiers frappèrent et tirèrent sur la toile.

Le Talion ralentit.

« À la marque, cinq brasses », annonça la sondeuse.

Chargé comme il était, il tirait trois brasses, pensa Shae. Il inspira et expira lentement. Le Talion avait un tirant d’eau plus faible que la plupart des navires de sa classe, mais même ainsi, naviguer dans des hauts-fonds non répertoriés rendrait n’importe quel marins nerveux. À cette allure, s’échouer ne serait pas catastrophique, mais le corail était une barrière impitoyable. Les carcasses des autres navires éventrés par les récifs tranchants comme des lames de rasoir gisaient tout autour.
Jusqu’ici, tout va bien.

« Récif à fleur d’eau à trente verges de la proue tribord ! » annonça la vigie à l’avant du navire.

« Barre à bâbord de deux degrés », ordonna Shae.

Le Talion barra à bâbord et avançait à peine à un nœud. Le Cimetière avait mérité son surnom en semant la mort et la destruction à toute une génération de navires marchands. Plus d’une vingtaine de navires échoués dressaient leurs mâts dénudés vers le ciel magnifique, un bosquet d’arbres morts en hiver sur fond cramoisi.

Leur objectif se profilait à l’horizon – un cygnaréen de premier rang s’était échoué sur un récif il y a longtemps, probablement par gros temps. Shae avait repéré cette «épave  à travers une longue-vue lors de leur passage vers le sud et avait remarqué la taille du navire. Même si la mer faisait son œuvre, la rouille et la pourriture le réduisant lentement, ce qui s’élevait restait du navire s’élevait encore à trois fois la hauteur du pont du Talion, et ses quatre mâts s’élevaient moitié plus haut que les leurs. Il espérait maintenant que l’épave en décomposition les dissimulerait.

« Profondeur, quatre et demi ! » annonça la sondeuse.

« Ferle tout sauf la misaine et l’artimon, Grogspar. Hawk stoppe complètement le moteur. Nous allons laisser la brise nous porter, puis nous stopperons et nous mettrons à couple ».

« Oui, monsieur ». Hawk transmis les ordres et toutes les voiles du Talion sauf deux, disparurent.

« C’est vraiment dommage qu’il soit détruit. Rockbottom regardait le navire de premier rang délabré. « Tu ne penses pas qu’ils ont laissé quelque chose derrière eux, n’est-ce pas ? »

« Il y a peut-être une ou deux babioles, Joln, mais nous ne pouvons pas embarquer encore plus de trésors sans sombrer nous-mêmes ».
« Non, mais si sa cale est pleine d’or . . . »

« Il serait sous trois brasses d’eau et recouvert d’un mètre cinquante de corail », répliqua Shae. « Il faudrait une semaine pour effectuer une récupération adéquate. Barre à gauche, deux degrés ».

« Oui, monsieur ».

« Il est probable qu’il n’y ait rien d’autre dans sa cale que de la pourriture et des fantômes ». Walls fit de vieux geste de marins pour éloigner le mauvais sort. « Pas de chance, je monte à bord d’une épave ».

« Préparez les grappins bâbord ! » Ordonna Shae. « Ferle tout, Grogspar ! Recule d’un tiers sur la roue bâbord, Hawk ».

Le Talion s’arrêta dans une position parfaite et Shae remercia sa chance surnaturelle que la marée soit étale. Les courants de marée s’engouffraient dans les étroits canaux du Cimetière, rendant la navigation encore plus difficile. À présent, ils s’installèrent à côté du grand navire mourant sans trop de difficulté. Les lignes de grappin s’élancèrent et s’entrechoquèrent sur le fer rouillé.

« Aussi serré qu’une punaise dans une maison de passe à Cinq-Doigts », prononça Walls avec un sourire béants. Stubs leva les yeux vers l’imposant gréement de l’épave comme pour évaluer son aptitude à l’escalader. « C’est vraiment génial, capitaine. Les bougres ne nous repérons jamais ici.

« Nous verrons bien » . Shae leva les yeux. Les mâts de l’épave étaient inclinés d’environ vingt degrés, alors que les leurs étaient droits. « La barre à bâbord, Walls. Déplacez la cargaison et faites passez des lignes de carénages depuis tribord jusqu’au côté bâbord de l’épave. Nous devons correspondre au gîte ».

« Oui, monsieur ».

« Grogspar ! Donnons à notre gréement un aspect endommagé Déchire de la vieille toile et suspend-la aux vergues, et on doit paraître en panne sous tous les angles ».

« J’ai passé chaque minute de ma vie à faire en sorte qu’il soit en bon état, et maintenant, je suis censé lui donné l’air d’une épave ». Grogspar agita le tuyau de sa pipe , cracha et s’en alla faire ce qu’on lui demandait. Le trollkin pouvait bien râler, mais Shae savait qu’il pouvait compter sur lui lorsque les choses devenaient sérieuses.

« Hawk . . . » Il s’arrêta et cligna des yeux devant le regard qu’elle lui lançait. Sa précédente crise l’avait-elle bouleversée à ce point ? Mais non, il n’y avait pas de venin dans ses yeux. Son expression lui parut mi-approbation à contrecoeur, mi-inquiétude. « Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Rien du tout, capitaine ». Elle haussa les épaule et l’inquiétude disparut de ses yeux. « J’espère juste que les mercariens vont gober le tour ».

« Veillons à ce qu’ils le fassent. Poste quelqu’un avec des yeux perçants tout en haut. Grog et repas froid pour le quart de repos, et envoies coucher tous ce qui ne travaillent sur les réparations. Pas de bruit, pas de lumière visible et pas de fumée ».

« Oui, monsieur ». Elle partit transmettre les ordres, efficace et calme comme toujours.

Cinq minutes plus tard, alors que Shae arpentait la dunette, scrutant l’horizon sud qui s’assombrissait à la recherche de leurs poursuivants, l’ingénieur en chef Corcorian montait les marches et lui faisait face, un regard meurtrier sur son visage taché de graisse et de suie.

« Capitaine ! Hawk vient de me dire qu’il n’y aurait ni fumée ni bruit ce soir ».

« Oui, ce sont mes ordres ».

« Eh bien, pardonnez-moi de vous le demander, monsieur, mais comment suis-je censé réparer ce carter de roue défectueux si je ne peux pas faire fonctionner une forge ou le mettre en forme ? »

« Dans environ deux heures, ces deux chasseurs de pirates seront à quelques miles, Quinn. S’ils voient de la fumée ou t’entendent frapper, toute cette ruse ne servira à rien. Ils jetteront l’ancre sur le récif et nous réduiront en miettes ».

« Je comprends, monsieur, mais . . . bon sang ! Je ne peux pas forger du fer froid à main nues ! »

« Officier de pont ! » cria le guetteur. « Des flèches en vue au sud ».

Shae pencha la tête en direction du guetteur. « Je vous donne jusqu’à ce que les deux coques soient visibles, Quinn, mais réduis la fumée au minimum ». Il évalua les distances et haussa les épaules. « Peut-être deux heures, puis tout sera silencieux. Tu m’as compris ? »

« Je vous ai compris, capitaine ». Quinn serra ses poings le long de son corps. « Je ferai ce que je peux, mais je ne peux pas promettre que cette roue tournera vraiment d’ici demain ».

« Utilise Bottes et les Boucaniers pour le gros du travail, mais garde leurs feux aussi bas que possible. Cela devrait te donner un peu de force brute ».

« Oui . . . » Quinn haussa un sourcil optimiste. « Oui, ça pourrait faire l’affaire. Je ferai de mon mieux, monsieur ».

« C’est tout ce que je peux demander ».

Shae congédia Quinn d’un signe de tête et scruta à nouveau l’horizon à l’aide de sa longue-vue. Dans la lumière déclinante, il pouvait tout juste distinguer les mouchetures blanches des huniers des deux navires. Il les regarda longtemps s’approcher, écoutant le grondement du ressac et le martèlement du plus profonde du navire alors que Quinn travaillait frénétiquement sur la roue à aubes. Les étoiles s’animèrent une à une au-dessus d’eux, jusqu’à ce que finalement, dans l’obscurité totale, Shae entende l’appel du guetteur.

« Pont en approche ! Des lumières arrivent par le sud. Coque haute ! »

Shae grimpa jusqu’au sommet de l’artimon et repéra rapidement les feux des deux navires. Ils viraient de bord sous son regard, comme des requins à la recherche d’une proie. Ils ne se dirigeaient pas vers la passe à l’est comme il l’avait espéré.

« Merde ! »

Généralement, les navires arrivant trop tard pour traverser le Cimetière en plein jour s’ancraient à l’embouchure du passage ou mouillaient au haute mer pour attendre l’aube. Shae avait espéré que les mercariens penseraient qu’il avait traversé le passage et qu’il avait jeté l’ancre lorsque la lumière avait fini par disparaître. En fait, il aurait pu faire exactement cela s’il avait eu une avance légèrement plus grande. Les chasseurs de pirates savaient qu’il avait été ralenti par sa roue à aubes endommagée ou pensaient qu’il se cachaient quelque part dans l’espoir de revenir sur sa route une fois qu’ils seraient passés. Shae ne doutait guère qu’ils passeraient la nuit et l’attendraient au matin.

Le capitaine du Talion replia sa longue-vue, descendit sur le pont et ordonna à l’équipage de quart de faire passer le mot pour que tout soit calme. Il avait du pain sur la planche s’il voulait survivre le lendemain.

Il pénétra dans sa cabine et grimaça à nouveau devant les dégâts. La grande cabine du Talion, avec son gracieux arc de fenêtres de la galerie arrière, ses belles boiseries et ses cuivres étincelants dans tous les coins et recoins, avait été son foyer pendant des années. Deux boulets de canons de vingt-quatre livres avaient envahi ce foyer comme deux vandales. L’un deux avait cisaillé un pied de sa table à manger et réduits l’une de ses chaises ornées à l’état de copeaux avant de continuer en défoncer la cloison avant. L’autre avait détruit l’un de ses plus précieux chronomètres, un coffre contenant ses plus belles pièces d’orfèvrerie et six bouteilles de vin llaelais se trouvant dans le casier à côté de sa bibliothèque. Ses chiens de mer avaient fait le ménage, clouant des planches sur les trous et balayant les échardes et les bris de verre, mais le mal était fait.

D’une manière ou d’une autre, après toutes les épreuves de la journée, la destructions de ces quelques viens personnels lui avait fait l’effet d’une gifle. Il jeta sa veste et s’assit à la table à cartes. Quelqu’un avait préparé un dîner froid et une bouteille de vin, mais l’idée de manger lui retournait l’estomac. Au lieu de cela, il ouvrit le journal le journal de bord du navire et se força à consigner en détail les événements de la journée. En parcourant les rapports de Walls, Doc et Hawk, il nota chaque mort et chaque blessé. Chaque nom qu’il écrivait, chaque mort, c’était comme un coup de couteau supplémentaire. Lorsqu’il eut terminé, il ferma le livre et arracha le bouchon de la bouteille de vin. Il reconnut l’étiquette de la bouteille, elle provenait d’un vignoble situé au nord-ouest de Mercir, non loin des domaines de sa famille – ou de ce qui avait été les domaines de sa famille.

La ligue avait ruiné les finances de la famille, et les accusations calomnieuses selon lesquelles son père avait engendré un traître et un criminel avait été trop fortes pour l’homme. Le jour où il avait apprit la mort de son père, Shae était toujours en fuite, acceptant n’importe quel travail de mercenaires se présentant à lui, se battant juste pour nourrir son équipage. Les lettres délirantes de sa mère alors qu’elle sombrait dans la folie avaient presque détruit sa détermination, mais pas tout à fait. Il avait rassemblé assez d’argent pour acheter le Talion et enfin offrir une meilleure existence à l’équipage, du moins au quotidien.

Il se demanda si la Ligue cesserait un jour de le pourchasser. Il leur avait fait payer cher la destruction de sa famille, les calomnies et la ruine de tous ceux qui avaient été associés à la mutinerie de l’Exeter. Le journal de bord sous sa main ressemblait à une vendetta personnelle.

Il serra et ouvrit sa main gauche, et baissa les yeux vers l’endroit où il avait senti le dernier battement de coeur de Sartori à travers le manche de la dague.

« Il n’y a pas de retour en arrière possible », dit-il à voix haute. Ces paroles firent renaître le dernier regard du chien de mer, sa détermination face à la mort. « Il n’y a rien d’autre à faire que de riposter . . . » Un élan de sa vieille détermination, son désir de vengeance transpercèrent la brume de son humeur. Il se versa un verre de vin et but, savourant la saveur enivrante et la bouffé de chaleur qui picota ses doigts et ses orteils ».

Mais comment ?

Il se versa un autre verre de vin et analysa la carte du Cimetière, une copie des originaux de Rutter qu’il avait complétés pendant leur voyage vers le sud. S’il pouvait emprunter un passage ou une passes que ses poursuivants ne pourraient pas emprunter, il pourrait les attirer sur un récif. Le Talion avait un tirant d’eau inférieur à celui du Rasoir d’une demi-brasse. S’il parvenait à immobiliser l’un des chasseurs pirates  à marée descendante, il pourrait se mettre hors de portée et le tailler en pièce avec le Commodore. Malheureusement, le second navire ne resterait pas inactif pendant qu’il décimerait l’autre, et les attirer tous les deux sur un  récif semblait impossible.

Gorafalo était un lâche qu’il pouvait battre dans un combat loyal, mais il se ferait battre comme il l’avait été aujourd’hui. Avec le Talion si endommagé, il doutait de pouvoir affronter le Tempête et s’en sortit vivant. Et il y avait cette maudite tireuse embusquée, la Faiseuse de Fantôme, à considérer. Était-elle sur le Rasoir ou sur le Tempête, Il savait qu’il pouvait tenir à l’assassine en tête-à-tête, mais diriger un engagement contre un navire, gérer ses warjacks et protéger son navire et son équipage nécessiterait toute son attention et son énergie arcanique. Cela ne laissait pas grand-chose pour sa défense personnelle. S’il ne pouvait pas renforcer son champ d’énergie ou lancer des sorts de dissimulation, il doutait qu’il puisse résister aux tirs punitifs de son fusil lourd.

Pas d’issue . . . Il sentit ses pensées repartir vers la culpabilité.

Pour se distraire, il sortit une feuille de parchemin blanc fin et commença à dessiner de mémoire la disposition des ponts du Rasoir. Chaque détail des mois passés à bord lui revint en mémoire, et il ajouta de plus en plus d’éléments à son dessin avec une méticuleuse précision. La dunette, le pont intermédiaire, le pont-batterie, les cabines arrières, les cales à marchandises, les coffres à voiles et, au fond de ses sections arrière, en sécurité sous la ligne de flottaison, sous la boulangerie - la cuisine, la poudrière.

Il marmonna pour lui-même : « il va falloir l’assouplir pour- »

Un coup discret frappé à sa pote le sortit de sa rêverie.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » Le ton de Shae fut juste assez dur pour exprimer qu’il n’était pas content d’être interrompu.

Le porte s’ouvrit. Hawk entra sans un mot et ferma doucement la porte derrière elle. Elle déboucla sa ceinture d’épée, les rangées de pièces d’or qu’elle y avait cousues tintèrent tandis qu’elle accrochait ses coutelas à la patère à côté de la porte.

Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose, mais Shae se trouvait d’humeur trop sombre même pour cela.

« Je ne t’empêcherai pas de réfléchir. Je voulais juste m’assurer que tu avais les idées claires ». Hawk lui lança à nouveau ce regard, mi-inquiet, mi-approbateur. « Tu avais raison de le cacher dans le Cimetière. C’est parfait ».

« Merci ». Il souleva la bouteille de vin et l’inclina vers elle. « Je te serre un verre ? »

« Non merci ». Elle fit un signe de tête aux papiers devant lui. « Comme se déroule le plan ? »

« Je n’y suis pas encore, mais j’y travaille ».

« Bien ». Elle fit le tour de l’immense cabine, observant les meubles cassés et le casier à vin abîmé. « J’aime ce que tu as fait de cet endroit ». Elle déboutonna le revers d’un gant haut et commença a tirer sur les doigts. « Il dit : ‘Embrasse mon cul rouge et rose !’ sur le ton qui convient ». Elle réussit à faire glisser le gant sur l’une des chaises de la salle à manger, puis commença à s’occuper de l’autre.

« Vraiment, Hawk, je ne suis pas d’humeur ». Il se leva de la table à carte, se versa un autre verre de vin et désigna ses dessins. « Je dois trouver un moyen de nous en sortir sans nous faire tuer ».

Elle libéra le gant droit et le plaça à côté de son jumeau. « Je vois ce que tu fais, Phinneus, et tu dois arrêter ». Les boucles en laiton retenant l’une de ses cuissardes s’ouvrirent sous ses doigts et elle s’assit.

« Arrêter d’essayer de trouver un moyen de nous en sortir ? »

« Non ». La cuissarde résista à ses efforts mais finit par céder. Alors qu’elle tombait au sol avec un bruit sourd, elle lui lança un regard égal. « Arrête de t’en vouloir à propos de ce qui s’est passé aujourd’hui, viens ici et aide-moi avec cette foutue autre cuissarde ».

« Me faire du mal ? » répéta-t-il incrédule. Comment pouvait-il cesser de s’en vouloir pour des choses dont il était responsable ? Son humeur s’enflamma. Il vida son verre et le posa soigneusement. « Tu veux que j’arrête de me soucier des hommes et des femmes qui sont sous mes ordres ? Que j’arrête de m’inquiéter que chacune de mes décisions puisse coûter des vies ? » Il s’approcha d’elle et se tint les mains sur les hanches. « Comment puis-je faire cela tout en restant un commandant efficace, Hawk ? »

Son second-capitaine souleva sa jambe galbée, posa la semelle de sa botte contre la poitrine de Shae et dit : « Tire ».

Il l’observa un instant, puis soupira et saisit fermement la botte.

« Je ne dis pas que tu devrais arrêter de t’en soucier, Phinneus. C’est ce qui fait de toi un bon capitaine. C’est ce qui a gagné ma confiance et conquis tout l’équipage ». Elle grimaça alors qu’il tirait, et la botte resta fermement en place. Un sourcil sombre s’arqua vers lui. « As-tu besoin de ton armure de warcaster pour faire ça correctement ? »

« Est ce que je . . . » Il rit et resserra sa prise.

« Ce que tu dois faire, Phinneus, c’est d’arrêter de penser que tout cela est en quelque sorte de ta faute ».

Il s’arrêta à mi-course. « Mais c’est ma faute. Si je n’avais pas cette prime sur ma tête- »

« Depuis l’Exeter, chacun d’entre nous ici a sa tête mise à prix. La tienne est juste plus . . . impressionnante. Et qui a mis cette prime sur ta tête ? Toi ? »

« Bien sûr que non ! Ce trou du cul d’Etan Starke qui l’a fait. Tu le sais ».

« Oui, je le sais, mais tu semble l’avoir oublié. Rappelle-toi de la charte du Talion. Nous jurons de nous venger de la Ligue Mercarienne, qui a injustement noirci nos noms et consacré sa trésorerie à notre ruine ». Elle passa les orteils de son pied non chaussé sous sa ceinture et lui adressa un carnassier.

« Je m’en souviens » . Il avait personnellement écrit ces mots.

Elle remua les orteils sous sa ceinture. « Alors, parle-moi de ton plan pour échapper à ces deux mercariens, et tire ! »

La colère de Shae se dissipa. Elle avait raison, bien sûr Il s’en voulait de la mort de son équipage et de la ruine de sa famille, mais aucune de ces horreurs n’était arrivée à cause de ses actions. Il s’était mutiné contre un capitaine qui avait tenté de l’assassiner sans preuve ni provocation. Qu’état-il censé faire, demander pardon pour un crime qu’il n’avait pas commis ? Il avait déjà fait face à ces sentiments, ou pensait l’avoir fait. D’une manière ou d’une autre, il les laisserait s’accumuler à nouveau. Il regarda Hawk dans les yeux et pensa, Bon dieu, je déteste quand elle a raison.

« Je te parlerai de mon plan demain matin ». Il lui sourit, saisit fermement sa botte et posa un pied sur le bord de sa chaise.

Alors que Shae commençait à tirer, Hawk sortit son autre pied de sous sa ceinture, le posa sur sa poitrine et le poussa violemment. La botte se détacha d’un seul coup, et avec un pied sur la chaise, il tomba à la renverse sur le pont. Il atterri durement et la regarda fixement.

Elle lui lança un regard menaçant. « C’est du chantage, Phinneus ! »

Shae réalisa immédiatement son erreur. Hawk passait rarement toute la nuit dans sa cabine, préférant s’éclipser aux petites heures du matin. Plus d’une fois il lui avait demandé de rester, mais elle avait toujours refusé, prétextant qu’elle ne voulait que des rumeurs courent sur le navire. Visiblement, elle pensait qu’il essayait de faire pression sur elle pour qu’elle reste, mais ce n’était pas du tout son intention.

« Non ». Il considéra la botte qu’il tenait dans sa main et la jeta de côté. « Ce n’est pas du chantage. Comme je l’ai dit, je n’ai pas encore élaboré de plan magistral. Une fois que je l’aurai - demain matin - je te le dirai, ainsi qu’au reste des officiers ».

« Oh ». Ses lèvres retrouvèrent leur ancien sourire. S’avançant, Hawk posa ses pieds de chaque côté de ses hanches. « Eh bien, alors peut-être que je peux stimuler ton imagination ». Ses doigts ouvrirent habilement chacun des fermoirs en forme de crâne doré retenant son corsage ajusté, et elle s’en débarrassa en haussa les épaules pour l’enlever.

Shae admira les délicieuses courbes de son torse nu à la lumière de la lampe et décidé qu’il était d’humeur après tout. « Oui, peut-être que tu y parviendras ».

Hawk lui adressa un sourire que peu d’autres avaient jamais vu et s’agenouilla. Shae découvrit que tous les soucis avaient disparu de son esprit troublé, son imagination – et bien plus encore – complètement stimulée.

* * *

Le coup violent porté sur la porte de sa cabine sortit Phinneus d’un profond sommeil. La lampe était éteinte et la lueur de l’aube commençait à peine à envahir la cabine à travers les fenêtres drapées de la galerie arrière. Il avait l’impression d’avoir dormi pendant un mois. Il s’étira, et sa deuxième surprise de la matinée s’agita contre lui. Hawk était allongée contre lui, leurs jambes entrelacées, sa tête sur son épaule, et sa main sur sa poitrine. Elle leva les yeux sur lui et lui sourit.

Elle était restée, pensa-t-il en lui rendant son sourire.

« Bonjour », murmura-t-elle, démêlant ses jambes des siennes et s’étirant sous le drap fin.

« Bonjour à toi ».

Un autre coup retentit, plus urgent cette fois.

« Capitaine ? » C’était la voix de Walls.

« Un instant ! » Shae glissa du lit, attrapa son pantalon et regarda autour de lui.

Le baudrier d’épée d’Hawk était toujours accroché à côté de la porte et ses vêtements étaient éparpillés sur les chaises. Il haussa un sourcil interrogateur. Il n’avait pas vraiment de moyen de cacher sa présence, mais elle s’efforçait de rester discrète lors de ses visites. Aucun des deux ne se faisait d’illusion sur le fait que leur relation était un secret de polichinelle pour l’équipage du Talion, mais que ce soit par respect pour eux ou par peur flagrante d’Hawk, pas une seule rumeur ou de blague obscène à propos du capitaine et du second-capitaine n’avait jamais été entendue à bord du bateau. Du moins, pas à la connaissance de Shae.

« Réponds ». Elle se glissa hors du lit et enroula le drap autour d’elle. « Walls est déjà au courant, et il se taira ».

« Sans aucun doute ». C’était ça ou Hawk allait lui en faire voir de toutes les couleurs. Il enfila son pantalon et entrouvrit la porte. « Oui, Walls?

« Nous avons besoin de vous sur le pont, capitaine ». L’unique œil valide du maître de quart passa par-dessus l’épale de Shae jusqu’au fourreau pendant seulement à trente centimètre de là, et il déglutit. Son omniprésent compagnon, Stubs, regarda Shae, les yeux écarquillés, un « Hoot-hoot » timide s’échappant de ses lèvres pincées. « Nous avons des problèmes ».

« J’arrive tout de suite ». Il commença à fermer la porte, puis se retourna et fixa son quartier maître d’un regard sévère. « Oh, et Walls . . . »

« Oui, monsieur ? » Walls croisa le regard de son capitaine sans broncher, mais le quartier maître était connu pour foncer dans un barrage de mitraille.

« Mieux vaut réveiller l’équipage tôt. Petit-déjeuner froid et abandonnez la routine matinale habituelle ». Il entendit le raclement d’une chaise derrière lui et jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule pour remarquer qu’Hawk avait déjà enfilé ses jambières et était en train de tirer sur son corsage, dos à eux. Il se retourna vers Walls et garda un visage soigneusement neutre. « Nous n’aurons pas le temps de nettoyer les ponts ».

« À vos ordres ». Walls salua et s’éloigna. Stubs, quand à lui, poussa un hululement sonore et un cri déchirant avant que la porte ne se ferme.

Shae alla récupéré ses bottes, sa chemise et sa veste. Hawk avait fini avec les fermoirs de son corsage et s’assit sur une chaise, travaillant sur ses bottes hautes.

« Dommage ». Elle attacha une boucle et attrapa l’autre botte. « Quoi ? » Elle enfila une chemise et enfonça sa botte droite. L’autre s’était retrouvé d’une manière ou d’une autre sur la table à manger. Il se pencha devant elle et l’attrapa.

« Qu’on n’ait peu le temps de nettoyer les pots ce matin ». Elle se leva, enfonça son pied dans sa botte et lui fit e sourire carnassier.

« Je suis sûr que les ponts auront besoin d’être nettoyé après que nous nous soyons occupés du Rasoir et du Tempête ». Il la regarda un moment et sentit dans ses tripes un émoi au-delà de la simple attirance physique. L’étouffante culpabilité qui avait embrouillé ses pensées la nuit précédente avait disparue, et il avait dormi profondément, l’esprit apaisé. Elle avait raison. Il s’en voulait d’avoir vécu des événements qui avaient redéfini sa vie, des événements qu’il n’aurait pas pu éviter. Ce matin, il voyait clairement que chaque élément de leur dilemme. Il n’avait pas encore de plan précis, mais toutes les pièces étaient là, prêtes pour le premier mouvement. « Et merci, Hawk. Tu avais raison ».

« Bien sûr que j’avais raison ». Elle l’attrapa par le col de sa chemise et le poussa en avant, déposant un solide baiser sur sa bouche. « Maintenant, mettez-vous au travail, capitaine. Je vous verrai sur la dunette ».

« Sur la dunette ».

Elle jeta ses gants et ses épées sur son épaule et quitta la cabine avec un sourire.

Shae chassa son autre botte, enfila une veste, attacha Requin autour de sa taille et se dirigea vers le pont arrière, pensant qu’il était probablement le pirate le plus chanceux sur l’océan.

Les officiers du Talion étaient tous là. Corcorian arborait le seul sourire du groupe, ce qui était à la fois de bon et de mauvais augure.

« Quelles nouvelles, Quinn ? »

« La roue bâbord fonctionnera, monsieur ». Il essuya la crasse qui couvrait son visage De profondes rides de fatigues creusaient son front. Il était probablement resté debout toute la nuit pour effectuer les réparations. « Elle va grincer un peu, mais elle fonctionnera. Ce matin, nous travaillons sur le blindage, mais sans la forge pour chauffer les rivets, ce sera au mieux un travail bâclé ».

« Bon travail ». Il se tourna vers les autres officiers. « Alors, pourquoi ces visages de déterrés ? »

« Ils se sont séparés, monsieur ». Walls lui tendit une longue-vue. « Le Tempête va vers l’est et le Rasoir vers l’ouest. Ils avancent lentement, près des hauts-fonds. Ils doivent être à al recherche d’un passage à travers le récif extérieur ».

« Bien ! » Ignorant leurs regards incrédules, il prit un verre et monta les marches jusqu’à la dunette pour avoir une meilleure vue.

« Bien ? » Rockbottom le suivait, la jambe de bois du nain faisant son toc-toc sourd distinctif sur le bois. « Qu’y a-t-il de bon à ce que deux chasseurs de pirates manœuvrent pour nous attaquer de part et d’autre comme les mâchoires d’un foutu piège à ours ? »

« Ce qui est bien, c’est que c’est exactement ce que j’espérais qu’ils feraient ». Shae scruta l’horizon qui s’éclairait et sourit sinistrement. Le Tempête, légèrement plus grand, se dirigeait vers le vent sous voiles d’étai et à la vapeur, tandis que le Rasoir naviguait vers l’ouest, ses voiles réparées gonflées à bloc, bien qu’il lui en manquait encore un tiers. Il referma le longue-vue, la rendit à Walls et se dirigea vers la dunette. « Gardez un œil sur eux. Je veux être informé immédiatement si l’un ou l’autre vire vers le nord. Ils savent que nous sommes cachés quelque part ici », - il fit un large arc de cercle avec son bras, désignant les restes délabrés des dizaines d’épaves qui parsemaient le Cimetière - « mais ils ne savant pas exactement où. Ils vont s’éparpiller et viendront vers nous dans les deux directions, avec l’espoir de nous débusquer et de nous piéger entre eux ».

« Je ne vois toujours pas en quoi c’est une bonne chose ! » dit Rockbottom en lui emboîtant le pas.

« Diviser pour mieux régner, mon petit ami ». Haw lança au nain un regard calculateur.

« Exactement ! » dit Shae en lui adressant un sourire.

Evlyn Corcorian attendait Shae sur le pont arrière, un lourd sac de toile à ses côtés et ses outils prêts. Shae s’approcha et ôta sa veste, se tenant à la rambarde avant, à la vue de tous sur le pont. Evlyn lui adressa un sourire et commença à attacher ses jambières sans un mot.

« Alors, votre plan magistral . . . » Hawk s’appuya sur la rambarde et le regarda avec un air amusé.

« N’a jamais consisté à leur échapper ». Shae lança à ses officiers un regard dur et impitoyable. « J’ai l’intention d’exécuter les proclamations de la charte du Talion, de me venger de la Ligue Mercarienne, qui a injustement noirci nos noms et consacré son trésor à notre perte ! Ils ont imprudemment divisé leurs forces, et nous allons en profiter. Je connais le Rasoir comme ma poche. C’est le moins fort des deux. Nous allons détruire ce navire, puis faire demi-tour et s’en prendre au Tempête également ».

« Il était temps ! » Walls sortit dégaina deux de ses pistolets et actionna ses verrou pour vérifier leur leur charge. Stubs se balançait sur son épaule, souriant. « Dommage que votre second-capitaine insiste pour apporter des couteaux lors d’une fusillade ».

« Tu n’est pas lassé de te répéter ? » Hawk dégaina un de ses coutelas si vite que Shae vit à peine la lame briller avant que la pointe ne se retrouve juste sous le nez du quartier maître. Stubs regarda la lame et émit un « Eep ! » d’alarme, et se mordit la queue. « La meilleure chose à propos d’une épée, Walls, est que tu n’as jamais besoin de recharger ».

Ils rirent touts les deux de leur habituelle plaisanterie d’avant-combat et rangèrent leurs armes. Leur enthousiasme pour le sommaire plan de Shae n’était cependant pas partagé par tout le monde.

Joln Rockbottom se redressa pour lancer un regard noir au capitaine. « Qu’est ce qui te fait penser que nous pouvons si facilement détruire le Rasoir ? Si nous nous faisons massacrer comme auparavant, nous ne serons pas à la hauteur du Tempête ».

« Deux raisons : premièrement, comme je l’ai dit, je connais ce navire. Je sais exactement ou le frapper. Si nous plaçons un tir incendiaire du Commodore juste au bon endroit, nous toucherons sa poudrière ».

« Fils de . . . »

« Tout comme l’Exeter ». Grogspar sourit derrière sa pipe.

« Oui, comme l’Exeter, mais le Rasoir est un navire beaucoup plus petit et un chasseur de pirates, pas un cargo. Il est surarmé, et quand son magasin explosera, ça ne le brisera pas seulement, - il explosera en deux. Avec le Rasoir plus là, le commandant du Tempête réfléchira à deux fois avant de nous engager. S’il le fait, nous aurons un combat difficile, mais ils n’ont pas de warcaster ! »

Evlyn place l’élément principal de son armure dans son dos. Une fois les sangles fixées, il alluma la chaudière. La turbine arcanique se mit à tourner, envoyant une vague d’énergie magique dans chaque jointure de l’armure, augmentant ainsi sa force.

Rockbottom plissa les yeux. « Tu es sûr qu’ils n’ont pas de warcaster ? »

« Je suis sûr ». Il accepta son canon à main d’Evlyn, vérifia le chargement et le rangea dans sa ceinture. « Même la Ligue Mercarienne ne peut se permettre d’avoir un warcaster parfaitement formé sur chaque navire mercenaire ».

« Mais tu as servi sur le Rasoir », lui rappela le nain.

« Pour ma toute première mission, oui ». Shae eut un sourire dangereux. « S’ils m’opposent un novice, je lui apprendrai ce qu’est l’art du warcaster ».

« Et la Faiseuse de Fantômes ? As-tu pensé à un moyen de l’éliminer ? » Joln croisa les bras sur sa poitrine, la mine renfrognée.

« Franchement, non, mais nous avons une chance sur deux qu’elle soir à bord du Rasoir. Si ce n’est pas le cas, je devrai m’occuper d’elle séparément ».

Rockbottom le regarda. « Elle a déjà tué au moins un warcaster, Phinneus. Tu devrais peut-être la prendre plus au sérieux ».

« J’ai un navire entier, sept warjacks, deux cent quarante-deux chiens de mer, quarante-et-un canons et un singe dont je dois m’occuper, Joln ». Stubs poussa un cri comme pour affirmer son inclusion dans les préoccupations du capitaine. « La Faiseuse de Fantômes n’aura qu’à faire la queue ».

« J’ai une question, monsieur ». Une Oreille Scoriani s’avança.

« Oui ? » Shae fit un signe de tête à son maître canonnier. « C’est le moment ».

« Comment peut-on mettre un incendiaire dans le poudrière du Rasoir ? Même le Commodore ne transpercera pas autant de bois et de métal d’un seul coup, et la poudrière doit se trouver sous la ligne de flottaison, tout comme la nôtre ».

« Nous devons d’abord l’assouplir avec une bordée. Ensuite, nous abaisserons la bouche du Commodore pour tirer à un ange descendant depuis notre gaillard avant le plus élevé. C’est la que Quinn va vous aider ». Il fit un signe de tête confiant à l’ingénieur. « Tu penses pouvoir faire quelque chose pour mettre le Commodore en position ? »

« Si cela ne vous dérange pas de percer un trous dans notre propre pavois, monsieur ». Quinn fit un signe de tête vers l’avant. « Nous pouvons l’étayer, mais il lui faut une ligne de feu dégagée ».

« Fais-le. Et je vais demander à Bottes d’aider aussi. Il peut positionner le Commodore rapidement. Oh et Une Oreille, je te veux toi et tous tes capitaines d’armes en réunion, dans ma cabine. J’ai des croquis de la disposition du pont du Rasoir et je veux vous montrer exactement où le frapper ».

« Oui, monsieur ! »

« Autre chose ? » demanda le capitaine en regardant autour de lui.

Il faudra quelques minutes pour redresser le gréement du Talion avant que nous puissions faire plus que tourner en rond ». Grogspar s’inquiéta du tuyau de sa pipe, soufflant des nuages nocifs de fumée bleue.

« Attendez qu’ils soient à bonne distance. Je ne veux pas qu’il nous repèrent avant que ce soit fait ».

« Oui, monsieur ».

« D’autres questions ? » Son regard parcourut la dunette mais ne rencontra que le silence et une ferme détermination. « Bien. Je sais que nous n’avons que du porc salé froid, du fromage dur et des biscuit de mer, mais prenez un copieux petit-déjeuner avant de vous occuper tous de vos tâches. Après avoir rencontré les capitaines d’armes, je vais rendre visite à Doc et voir comment vont nos patients fiévreux.

* * *

24
Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - Sang et Fer
« le: 29 décembre 2024 à 17:06:33 »
PARTIE DEUX

Le Moindre des Deux Maux

L’écume de mer sifflait sous les pied ballants de Shae tandis qu’il inspectait les dégâts causés à la roue à aubes. Son ingénieur en chef avait déjà retiré une partie du blindage déchiqueté, avec l’aide de Botte. Le capitaine, l’ingénieur et le Flibustier étaient tous suspendus de façon précaire à la grue d’artimon improvisée par Grogspar. Les réparations toutes voiles dehors étaient toujours délicates, mais suspendre un warjack de cinq tonnes dans les airs à flanc d’un navire en mouvement faisait paraître une bordée ennemie sans danger en comparaison. Grogspar avait attaché une douzaine de cordes au warjack pour empêcher Bottes de se balancer pendant qu’ils exerçaient ses énormes pinces sur le blindage de la roue à aubes.

Le métal crissa et une autre lourde plaque se libéra sous l’emprise du warjack. Ce que Bottes soulevait facilement d’une seule massive pince, trois costauds marins devaient le hisser sur le pont à l’aide de poulies et de palans bricolés. Shae et Quinn jetèrent un coup d’oeil à l’intérieur de la roue à aubes.

« Le carter de roulement s’est détaché ! » Cria Quinn par-dessus la mer rugissante. Il montra quatre boulons de cinq centimètres d’épaisseur qui avaient été arraché par un boulet de canon. « Le boîtier est probablement fissuré aussi ! Nous aurons de la chance si l’arbre de transmission n’est pas tordu ! »

« Et si c’est le cas ? » Shae n’était pas un grand mékanicien, mais il pouvait bien voir les dégâts : des éclats de bois et de métal déchiqueté partout. L’ensemble de la roue à aubes avait été arraché de son support. Plusieurs des plaques de bronze renforçant les aubes avaient également été cisaillées, mais le principal problème semblait être l’arbre d’entraînement en fer de trente centimètres d’épaisseur actionnant l’ensemble du mécanisme.

« Un arbre de transmission tordu signifie chantier naval, capitaine. Je ne peux pas démonter toute la roue à aubes en mer, et même si je le pouvais, je n’ai pas d’arbre de rechange et je ne peux pas redresser celui qui est endommagé ». Il plissa les yeux dans le recoin sombre de l’immense carter. « Il se peut que l’autre extrémité se détache, ce qui de qui impliquerait de forger de nouveaux boulon et de la menuiserie. Je saurai à quel point la situation est grave dans une heure ».

« Fais-le fonctionner ». Shae se retenait de s’énerver. Aboyer sur Quinn pour avoir dit la vérité ne servirait à rien. « « Nous aurons besoin de la propulsion si ces deux chasseurs de pirates nous poursuivent. Pas besoin que ce soit joli, il fait juste que ça marche ».

« Oui, capitaine ! »

« Remonte-moi, Grogspar ! » Shae atterrit sur le pont arrière et laissa son bosco retirer les cordes qui l’attachaient au siège en planches. Hawk, Walls et Rockbottom se tenaient tous là, la mine sombre.

« Mauvais, capitaine ? » demanda Hawk.

« Assez mauvais ». Il se libéra de la dernière corde et étira ses épaules endolories. « J’ai bien peu que nous naviguerons avec les voiles pour un moment, mais avec ce vent, nous devrions atteindre une bonne vitesse. Nous en saurons plus dans une heure ».

« On peut juste faire fonctionner l’autre roue à aubes ? » demanda Rockbottom.

« Nous pourrions, mais la poussée inégale mettrait trop de pression sur le gouvernail. Cela ne serait rien pendant une courte période ou à petite vitesse, mais si nous la faisons fonctionner toute la journée, nous risquons de réels dégâts. La dernière chose dont nous avons besoin, c’est d’une tringlerie de direction cassée. Si nous ne pouvons pas diriger, nous sommes à l’arrêt sur l’eau, et avec ces chasseurs de pirates à nos trousses, à l’arrêt sur l’eau signifie la mort ». Shae jeta un coup d’oeil à l’arrière. « Aucun signe de nos amis ? »

« Aucun », répondit Hawk. « Je nous ai mis sur une ligne de rhumb de zéro deux zéro degrés pour traverser l’Ossuaire. Nous ne faisons qu’environs sept nœuds. Les aubes nous ralentissent beaucoup ».

« je sais, mais nous ne pouvons même pas laisser la roue bâbord tourner librement sans exercer la même pression sur le gouvernail ». Il laissait souvent les deux roues à aubes tourner librement lors de longs voyages en mer, pour économiser le charbon. Maintenant, elles ralentissaient le navire comme une paire d’ancres marines. Shae jeta un coup d’oeil aux voiles. Toutes les voiles étaient gonflées et réglées comme jamais, mais sept nœuds par ce vent était une vitesse nulle pour le Talion.

« Nous allons voir ce que nous pouvons faire pour gagner encore quelques nœuds ». Il aperçut Evlyn Corcorian attendant patiemment derrière Walls, pratiquement cachées par la masse du maître de quart. Sa vue lui rappela son armure de warcaster endommagée. Il lui fit signe d’avancer et elle commença à ôter son armure tandis qu’il lançait ses ordres. « Deux des sabords tribord ont été défoncés. Que les charpentiers réparent les dégâts et qu’Une Oreille vérifie les canons ».

« Oui, monsieur » Hawk se dirigea au bastingage avant et aboya pour que quelqu’un aille chercher le maître canonnier.

« Walls, assure-toi que les équipes de réparations ont tout de dont elles ont besoin ». Il fait travailler ses épaules douloureuses pendant qu’Evlyn soulevait le composant d’armure le plus lourd de son dos. « S’ils ont besoin de bois, nous transportons environ cinquante tonnes de solide teck et de bonne qualité ».

« Oui, et il est emballé dans les niveaux les plus bas de la cale ! » Walls s’empressa de s’atteler à la tâche peu enviable de traverser trois étages de marchandises serrées les unes contre les autres pour atteindre les fournitures entreposées.

« Grogspar, gréons le foc libre et réduisons un peu les huniers d’artimon. Si nous parvenons à enfoncer légèrement la proue, nous réduirons la résistance des roues à aubes. Va avec Walls et déplace toute la cargaison que vous pouvez vers l’avant des grands voiles.

« Je suis dessus comme un ogrun, capitaine ».

Venant d’un trollkin, c’était drôle, mais en ce moment, Shaes doutait que quoi que ce soit puisse le faire rire. Il se tenait debout, en chemise, bottes et pantalon, son armure de warcaster gisant en tas sur le pont.

Il se sentait nu sans elle. Il fléchit à nouveau ses épaules douloureuses et appela son second.

« Le pont est à toi, Hawk. Je vais chercher une veste et voir Doc pour le bilan ».

« Oui, monsieur ». Hawk retourna à sa position habituelle à côté de la barre, où deux chiens de mer étaient en train d’effacer les taches laissées par le précédant timonier.

« Evlyn, fais-moi savoir quand mon armure sera réparée ».

« Oui, monsieur ». Elle souleva les pièces et les mit dans un sac en toile. Heureusement, contrairement à certaines armures de warcasters, la sienne n’était pas si lourde qu’elle pouvait la soulever seule. Le fait d’utiliser des clés à molettes et de porter des plaques de blindage avait donné à sa fine carrure des muscles filiformes. « Dois-je l’apporter à votre cabine ? »

« Non, envoie juste un message ». Il s’éloigna sans un regard en arrière.

Après un rapide et déprimant arrêt dans sa cabine en partie détruite pour récupérer une veste de rechange, Shae trouva Doc Killingsworth dans la cuisine, qui servait d’infirmerie improvisée lorsqu’il y avait des blessés graves. À bord du Talion, c’était souvent le cas.

Killingsworth avait probablement découpé plus de chair humaine que de bœuf ou de porc dans ce compartiment sombre et étouffant. Il y avait bien de trop de rumeurs sur ce qu’il advenait des bras, des jambes, des mains et des orteils que Doc retiraient avec ses divers couteaux et scies, et les chiens de mer avaient tendance à éviter tout « ragoût de viande » qu’il servait après des actions sanglantes. Shae ne croyait pas aux rumeurs, mais avec leurs récents succès, il avait aussi mis en place une bonne quantité de magasins privés. Lui et ses officiers mangeaient rarement les mêmes plats que l’équipage.

Les gémissements des chiens de mer blessés accueillirent le capitaine lorsqu’il entra dans la macabre enceinte. Ses bottes crissèrent sous la boue collante de sable et de sang lorsqu’il se baissa sous une poutre basse et pénétra à l’intérieur. Le pont avait été jonché de gravier pour empêcher que le sang ne devienne glissant sous les pieds. La puanteur cuivrée lui plissa le nez. Six chiens de mer gisaient dans des lits improvisés le long d’une cloison, les membres, les moignons et la tête bien bandés. Plusieurs autres étaient allongés sur le pont, de l’autre côté de la pièce, attendant un traitement ou l’appel de la faucheuse.

« Tenez-le bien, bon sang de bonsoir ! » Doc jurait depuis la table centrale de la pièce, un épais bloc de boucher soutenant actuellement la forme se tordant de l’homme que Crochet avait piétiné pendant la bataille. Les quatre « compagnons chirurgiens » de Killingsworth s’arc-boutant contre l’homme, le maintenant appuyé pendant que Doc aiguisait un long couteau de boucher incurvé.

« Comment va Barducci, Doc ? » Shae déglutit difficilement à la vue de la jambe du marin, complètement écrasée sous le genou. Doc avait déjà appliqué un garrot au-dessus de l’articulation.

« Chanceux ». Il appliqua sa lame sur la chair enflé, ignorant la giclée de sang contre son tablier détrempé. « L’articulation n’était pas si mal. Si ça ne s’envenime pas, il sera comme neuf dans un mois ».

Shae se força à regarder les habiles coups de Doc mettant à nu l’os écrasé. Quatre rapides tours de la lame sectionnèrent les tendons. Puis il ligatura les veines et les artères principales. La jambe réduite en pulpe se détacha avec un bruit sec, comme le bruit d’un pilon extrait d’un poulet trop cuit, et Doc versa un tiers de bouteille de tord-boyaux dans la plaie ouverte. Barducci se débattit, mais ses cris furent étouffés par un épais bâillon en bois enveloppé de cuir. En moins de temps qu’il n’en fallut à Shae pour enfiler ses bottes le matin, Doc recousit les deux lambeaux de peau sur l’articulation et desserra le garrot. Finalement, il fit un signe de tête à ses compagnons et ils relâchèrent leur emprise. Heureusement, Barducci s’était évanoui.

« Tiens ! » Le docteur fourra la bouteille de rhum à moitié vide dans la main d’un assistant. « Emballe ça et donne-lui la bouteille quand il reviendra à lui. Ensuite, amène Feltic ».

« Quel est le total des dommages, Doc ? » Shae les regarda traîner le patient suivant vers l’avant. Un éclat de bois dur de 25 centimètres traversant l’avant-bras du tireur.

« Je vais bien, Doc ! » Feltic s’éloigna de la table ensanglantée. « C’est juste une écharde ! Je l’enlèverai plus tard, et je serai en pleine forme ! »

« Tais-toi ! » Doc fit signe aux hommes d’avancer. « Quatorze morts pour l’instant, capitaine, et probablement deux de plus avant que je puisse les atteindre. Dix-huit sont trop blessés pour se battre pendant un moment ». Il fit une pause et se pencha plus prêt, baissant la voix jusqu’à un murmure. « Vous voudriez peut-être parler à Sartori là-bas. Mauvaise blessure au ventre. Il fouilla sous la table et en sortit une autre bouteille de tord-boyaux. « Tenez ». Il mit la bouteille entre les mains du capitaine. « S’il la boit entièrement, cela facilitera son décès ».

Shae hocha la tête d’un air sombre. Cette partie n’était jamais facile. Il prit la bouteille et se tourna vers le coin, où un homme gisait, la tête et les épaules appuyées sur une toile à voile.

Le ventre du chien de mer était enveloppé dans une bande de toilé détrempée, imbibée de sang et encore d’autre choses. Il reconnut Sartori comme étant capitaine de tir sur le flanc tribord arrière, là où le plus gros du tir de barrage avait été le plus violent. Les yeux de l’homme étaient ouverts, mais ses traits étaient tirés, avec la pâleur de la perte de sang et la connaissance de son avenir proche. Shae se mit à genoux à côté de lui et retira le bouchon de la bouteille.

« Bonne nouvelle, Sartori ». Il se força à sourire. « Doc dit que tu es assez en forme pour avoir un gamin avant de s’occuper de cette égratignure ». Il tendit la bouteille.

« Merci, monsieur, mais ne me mentez pas ». Le chien de mer accepta la bouteille avec un sourire sinistre. Il prit une longue gorgée et secoua la tête, puis grimaça en déglutissant. « Je reconnais une vilaine blessure au ventre quand je la vois ».

« Comment c’est arrivé ? »

Shae jura dans sa barbe face au sort de cet homme, à toutes les souffrances que la Ligue Mercarienne avait engendrées. Plus les primes s’abattaient sur eux, plus la mort pleuvait. Se battre pour un butin était une chose, mais échapper aux constantes poursuites et aux incessantes attaques des chasseurs de primes en était une autre. Il en avait marre, marre de voir des hommes et des femmes qu’il connaissait réduits à des morceaux de viande déchiquetée, marre de leur tenir la main pendant qu’ils agonisaient parce que la Ligue avait mis leur tête à prix. Tout cela remontait aux lendemains de sa mutinerie, lorsque le besoin de vengeance avait chassé toutes les autres pensées, y compris ce qu’il adviendrait du reste d’entre eux. Des années d’infamies, de mort et de fuite d’un port mal famé à l’autre avaient multiplié leurs crimes au centuple.

« Un vingt-quatre livres a touché le bord du sabord juste après que nous ayons fait volé le gréement de ce salaud de mercarien ». Il prit une autre longue gorgée. « Environ soixante centimètres de chêne m’ont traversé les tripes ».

« Je suis désolé, Sartori ». Shae serra les dents si fort que sa tête se mit à battre.

« Ne soyez pas désolé, monsieur. Vous n’avez rien fait ». Il but encore du rhum et grimaça à nouveau, reprenant son souffle. La douleur s’aggraverait jusqu’à ce que l’homme se mette à hurler. Il n’y avait pas grand-chose à faire. « Je . . . J’aimerais bous demander une faveur, si je peux me permettre, monsieur ».

« Vas-y ».

« J’aimerais que nous ayons une petite conversation avant que je parte, comme . . . comme si nous étions amis ».

« Nous sommes amis, Sartori ». Il prit la bouteilles des mains tremblantes de l’homme et but. L’alcool âpre fit disparaître la boule de sa gorge. « Nous sommes plus que des amis. Nous sommes frères. Tu as laissé ta marque sur un bout de papier lorsque nous avons reçu le Talion ; cela fait de nous une famille ». Il lui tendit la bouteille. « Vous, les Talions, êtes la seule famille qui me reste ».

« Merci, monsieur ». Sartori sourit et renversa la bouteille. Puis son visage prit une expression lointaine. « Je n’ai jamais . . . pensé être un pirate, capitaine. Je voulais juste gagner ma vie. Mettre de côté un petit peu, peut-être acheter un petit endroit, un magasin peut-être, trouver une une jolie fille dodue ».

« C’est tout ce que chacun d’entre nous veut ». Ce n’était bien sûr pas toute la vérité. Avoir une famille avait disparu de la liste des objectifs de Shae au moment où il avait juré de se venger de la Ligue Mercarienne. Sa vie était différente de ce qu’il avait imaginé, et il n’était pas prêt à regarder en arrière et à regretter la décision de la changer. Toutefois, les conséquences n’avaient jamais été faciles à gérer.

« Mais toi . . . pardonnez-moi, monsieur, mais vous êtes un warcaster ! Vous êtes fait pour être un guerrier ».

« C’est ce qu’on m’a dit, oui. Ils m’ont envoyé dans la meilleure académie militaire de Cygnar pour apprendre à utiliser mon don pour mener leurs guerres. J’y ai même cru pendant un moment ».

« Alors, pourquoi le faire, monsieur ? Je veux dire . . . si vous n’avez jamais voulu le faire ».

« Quand j’étais jeune, je me suis laissé happer par le frisson ». Shae se souvenait de ces années, de l’offre de fréquenter la prestigieuse Académie de Stratégie Militaire et des éloges de ses parents. « Il n’y avait pas beaucoup de warcasters, alors mon avenir semblait aussi brillant que le soleil levant. Gloire, renommée, argent . . . Mais je n’ai jamais vraiment aimé l’Académie. Puis l’Exeter a tout changé. Désormais, je ne peux plus faire marche arrière ».

« Pas de retour en arrière . . . » Le chien de mer mourant porta à nouveau la bouteille à ses lèvres, puis la baissa sans avoir bu. « Monsieur, si je peux . . . demander encore une faveur . . . »

« Bien sûr. N’importe quoi ». Comment pouvait-il refuser la dernière volonté d’un homme ?

« Ma botte droite, l’extérieur. J’ai un poignard ».

Shae trouva la lame et la dégagea. Elle était fine, droite, à double tranchant et aiguisée comme un rasoir. Elle scintilla lorsqu’il la tourna à la lumière de la lampe.

Sartori l’a regarda : « Mes amis et moi, mon équipe d’artillerie, avons acheté un ensemble assorti à Cinq-Doigts. Nous avions conclu un pacte . . . Si l’un de nous était dans un état tel qu’il ne pouvait plus continuer, nous avons dit que nous . . . aiderions ». Shae laissa tomber la bouteille de rhum et saisit le bras de Shae. Sa poigne était douloureusement forte et sa voix tremblait. « Ils sont tous morts, monsieur. Le même tir qui m’a tué a touché Vieille Compassion . . . et l’a fait éjecter de ses moufles. Une demi-tonne de fer, en pleines faces . . . »

Shae regarda le couteau dans sa main, puis les yeux suppliants de l’homme.

« Je ne veux pas mourir en hurlant et en me faisant dessus, monsieur. Je n’ai pas peur de la mort, mais je ne veux pas . . . ça ». Il sourit à son capitaine et baissa la voix. « Vous m’aiderez, n’est-ce pas, monsieur ? »

« Bien sûr ». Shae prit la bouteille et la leva. « Un pour la route, mon ami ». Il l’inclina et avala, puis la passa.

« Merci, monsieur ». Il but et grimaça à nouveau de douleur, puis soupira et posa la bouteille de côté.

« Merci, Sartori ».Shae prit la dague dans sa main gauche et tendit la droite. « Merci de m’avoir été fidèle, d’avoir bien servi, et d’avoir eu le courage de prendre la route que je t’avais tracée ».

« Cela a été un honneur, monsieur ».

Le chien de mer lui prit la main et la serra avec une fermeté tremblante. Shae sourit et, rapide comme voilier, enfonça le poignard jusqu’à la garde, directement dans le coeur de l’homme. Un bref air de surprise traversa le visage de Sartori : puis son dernier souffle s’échappa de ses lèvres et ses yeux se fermèrent.

Shae sentit le dernier battement du coeur de l’homme à travers la poignée de la lame. Il la dégagea et desserra les doigts de Sartori de sa main. Il pressa la poignée de la lame dans la main de Sartori, puis replia les mains de l’homme sur sa poitrine. Après un moment, le capitaine du Talion se leva et revint à la table, où Doc finissait de soigner le bras de Feltic.
« Autre chose, Doc ? »


Killingsworth leva les yeux de son patient, puis regarda la forme immobile de Sartori dans la coin, et secoua la tête. « Non, monsieur. L’autre chance, c’est un traumatisme crânien. Si elle se réveille, elle vivra. Sinon . . . »

« Très bien ». Shae commença à partir, puis se souvint de l’autre raison pour laquelle il était venu ici. « Je voulais te poser des questions sur ce breuvage que tu prépares avec les racines de bois de fièvre. Quand sera-t-il prêt ? »

« C’est déjà fait ». Doc désigna une énorme marmite posée sur un énorme poêle en fonte, près d’un ensemble bricolage en laiton. « Il faut juste qu’il refroidisse. Une gorgée toutes les heures jusqu’à ce que la fièvre tombe ».

« Bien. Apporte-leur dès que tu le peux. Nous aurons besoin de tout le monde si ces mercariens décident de nous poursuivre ». Il se dirigea vers le fourneau et jeta un coup d’oeil dans l’énorme marmite en cuivre. Elle sentait le rhum avec une pointe d’astringence qui lui fit monter les larmes aux yeux. « Je vais en apporter une tasse à Holt tout de suite. Il est le plus mal en pointe et nous avons besoin de lui ».

« Oui, monsieur ».

Shae prit une tasse en fer blanc du support et la remplit du breuvage fumant, puis se dirigea vers les cabines de Dame Aiyana et de Maître Holt.

* * *

« Capitaine Shae, quelle agréable surprise ». Dame Aiyana avait ouvert la porte et s’écartait. Ses mèches blondes platine étaient ébouriffées et ses yeux étaient cernés. « Entrez, je vous prie. J’espère que la récente clameur n’avaient rien grave ».

« Assez grave, je le crains ». Il s’interrogea sur sa supposition. Comment le bruit d’une bordée pleine pouvait-il être interprété comme quelque chose de rien de grave ? Mais encore une fois, ils avaient survécu. Peut-être que sa définition de sérieux était différente de la sienne. « Nous avons été attaqué par deux chasseurs de pirates de la Ligue Mercarienne. Nous avons réussi à échapper au piège, mais une roue à aubes a été endommagée. Nous essayons d’effectuer les réparations avant qu’ils nous poursuivent ».

« Je vois ». Elle frotta ses yeux fatigués et fit un geste vers la tasse qu’il tenait dans sa main. « Avez-vous concocté un médicament pour cette fièvre ? »

Shae acquiesça. « C’est une infusion de racines de bois de fièvre que Doc a préparée. Il dit que ça fera l’affaire. J’espère qu’il a raison ».

Shae posa la tasse sur la petite table pliante à côté de la couchette. Maître Holt gisait transpirant, sa respiration était superficielle et laborieuse. Il ne portait qu’un pantalon de pyjama, trempé de sueur. Une bassine d’eau et une serviette humide étaient posées sur la table, un éventail orné à ses côtés.

« Comment va-t-il ? »

« Je crois que la langue vernaculaire dit ‘malade comme un chien’, mais honnêtement, je ne comprends pas cette expression ». Elle s’approcha d’Holt et lui tamponna le front avec la serviette humide. « Je n’ai jamais vu un chien aussi malade, et lorsqu’il tombe malade, c’est généralement bref et violent. Cette fièvre boutonneuse, comme vous l’appelez, semble le tuer à petit feu ».
Shae pouvait entendre l’inquiétude dans son ton et se demandait, pas pour la première fois, s’il y avait plus entre le pistolier et sa protégée que la simple relation « dame et gardien » qu’ils décrivaient publiquement.

De toute façon, ce n’était pas son affaire, mais il avait du mal à imaginer une iosienne, même aussi aimable et affable que Dame Aiyana, avoir des sentiments pour un humain. La plupart des membres de sa race n’avaient jamais considéré les humains avec plus d’affection qu’un maître ne pouvait en avoir pour son animal de compagnie favori.

« Eh bien, ce breuvage devrait aider. Doc a dit de lui donner une gorgée par heure jusqu’à ce que la fièvre tombe ».

« Cela m’offre de l’espoir, capitaine, mais je crains que Maître Holt ne se réveille pas suffisamment pour boire la mixture. Au mieux, il est à peine conscient ». Elle posa une main fine sur l’épaule du pistolier et le secoua légèrement. « Maître Holt ! Le capitaine est là ».

Les yeux d’Holt papillonnèrent, puis se refermèrent, et ses lèvres remuèrent sans former autre chose que d’incohérents murmures.

« Je peux vous aider », dit Shae.

Il passa devant Aiyana et soutint les épaules d’Holt avec l’oreiller trempé de sueur. Il prit la tasse, souleva la tête du grand homme, lui pinça le nez et lui versa une unique gorgée du breuvage chaud dans la bouche. Holt toussa une fois et cracha un peu, mais avala la plus grande partie par réflexe. Shae le reposa sur l’oreiller, posa la tasse sur la table d’appoint et recula.

« Faites cela une fois par heure et la fièvre devrait tomber ».

« Merci, capitaine ». Aiyana fit une étrange mais gracieuse révérence. « Je me retrouve une fois de plus redevable envers vous ».

« Vous me remercierez en remettant Holt sur pied. Si nous avons d’autres problèmes avec ces mercenaires, nous aurons besoin de ses armes - et de votre magie, aussi ». Il lui fit un signe de tête et se dirigea vers la porte. « Envoyez simplement quelqu’un voir Doc Killingsworth pour obtenir davantage de ce breuvage lorsque vous en manquerez. Si vous avez besoin d’autre chose- ».

Le bruit de quelqu’un frappant à la porte l’interrompit.

Aiyana s’approcha de la porte, ouvrit le judas et regarda à travers. « Oui ? Ah, Monsieur Grogspar. Capitaine, je crois que c’est pour vous. Elle s’éloigna de la porte pour révéler l’imposante forme bleue du bosco trollkin dans le couloir.

« Hawk m’envoie vous chercher, capitaine ». Grogspar scruta la pièce, ignorant Dame Aiyana. Il ne s’était jamais habitué à la présence des deux nouveaux venus à bord.

« J’arrive ». Shae fit à nouveau un signe de tête à Aiyana ? « Faites savoir par quelqu’un si vous avez besoin de quoi que ce soit ».

« Je le ferai, capitaine, et à nouveau merci ».

Au moment où Shae montait les marches menant à la dunette, son esprit se tourna vers de plus urgents préoccupations. Bottes pendait sur le flanc, aidant Quinn à démonter le mécanisme endommagé de la roue à aubes. Des membres d’équipages transportaient des morceaux de machineries mutilés depuis le pont jusqu’à l’atelier dans l’atelier d’ingénierie dans la chaufferie. Shae vérifia sa montre à gousset. Cela ne faisait pas encore une heure.

« Des nouvelles des dégâts ? » demanda-t-il à Hawk.

Elle répondit à sa question par un prodigieux froncement de sourcils. Sans même son habituel salut, elle dit : «  Pas exactement, capitaine. Suivez-moi ».

Il la suivit jusqu’à la dunette, remarquant qu’elle n’avait toujours pas quitté ses vêtements tachés de sang. Le sien portait encore les traces de la bataille et de sa visite à l’infirmerie. Il serra inconsciemment sa main gauche, le souvenir des derniers battements du coeur de Sartori pesant encore lourd dans son esprit.

À la surprise de Shae, au lieu de le conduire vers le bastingage tribord pour regarder la roue à aubes endommagée, Hawk se dirigea vers les échelles de cordes menant au sommet de l’artimon et commença à grimper. Il la suivit sans un mot, montant en paumoyant jusqu’à ce qu’ils atteignent la large plate-forme à l’articulation du mât de hune. Hawk se dirigea vers le nid de pie avec une facilité éprouvée. Son agilité le surprenait parfois. Avec plus d’attention, il s’assura de ses prises avant de relever ses jambes sur l’épaisse plate-forme de bois. Chaque mouvement lui demandait plus d’efforts sans son armure de warcaster amplifiant sa force.

Il s’agrippa à l’un des haubans du mât pour se stabiliser. Hawk ne prit pas la peine de s’agripper, comme si le mouvement amplifié du roulis du navire ne pouvait pas la précipiter vers la mort à tout moment. Elle lui tendit une longue-vue et pointa l’horizon à l’arrière.

« Jetez un coup d’oeil ».

Shae leva la lunette. La montagneuse île où ils avaient été pris en embuscade n’était plus qu’une tache brumeuse, ressemblant davantage à un banc de nuages lointain qu’à de la terre ferme. Il balaya la lunette le long de la ligne, où la mer rencontrait le ciel et trouva ce qu’il cherchait : deux épais panaches de fumée sous le vent.

« Les mercariens ».

« D’après la fumée, ont dirait qu’ils sont en train de naviguer à toute vapeur », déclara Hawk. « Avec le gréement du Rasoir en lambeaux, ils ne sont probablement pas plus rapide que nous mais avec cette roue à aubes nous ralentissant, ils gagnent probablement du terrain ».

« Zut ! »

De toute évidence, le Rasoir n’avait pas été aussi gravement endommagé qu’il l’espérait. Sa tactique avait fonctionné, mais seulement temporairement. Il lui manquait maintenant deux dizaines de chiens de mer, le Talion était endommagé et les chasseurs de pirates étaient toujours à ses trousses. Tout ce qu’il avait accompli, c’était de tuer quelques officiers et détruire un peu le gréement.

« Génial, Phinneus », marmonna-t-il dans sa barbe. « Et maintenant ? »

« Nous pourrions changer de cap », suggéra Hawk. « Sans panache de fumée, nous pourrions les perdre avant la tombée de la nuit. Mais c’est un risque ».

« Un risque ? L’ensemble de l’océan austral est inexploré ! » Il scrutait l’horizon, à la recherche de quelque chose, n’importe quoi. « Si nous sortons de notre route cartographiée, nous pourrions nous heurter à un récif ». Les mercariens le savaient, bien sûr. Le Talion était comme un train sur des rails. Tout ce qu’ils avaient à faire était de suivre la route commerciale établie et ils le trouveraient.

« Avez-vous une autre idée ? » demanda Hawk. « Nous ne pouvons pas les affronter tous les deux ».

« Je sais. J’ai juste besoin de réfléchir une minute ».

Ils devaient trouver un endroit où se cacher, au moins assez longtemps pour effectuer des réparations, mais les îles qu’ils avaient déjà dépassés étaient les seules à proximité assez grande pour cacher un navire. Au nord, il aperçut une faible ligne de nuages éclairés par le dessous d’un voile vert, la lumière du soleil se reflétant sur les hauts-fonds blanc et sablonneux. Les nuages marquaient la limite sud du Cimetière, un dangereux labyrinthe de récifs et de hauts-fonds qui avaient emporté des dizaines de navires avant qu’un pilote ordique chanceux ne trouve un passage sûr.

« Le Cimetière . . . » L’esprit agile de Shae parcourut les cartes, fouillant les souvenirs de leur passage vers le sud. Jetant un coup d’oeil à l’angle de la lumière, il hocha la tête. « Trois heures avant le coucher du soleil, peut-être quatre avant la tombée de la nuit. Nous pourrions peut-être y arriver ».

« Tu vas nous emmener dans le Cimetière dans le noir ? » Les sourcils d’Hawk se froncèrent d’inquiétude.

Shae referma la longue-vue et la lui rendit. « Nous arriverons juste avant la nuit tombée et la marée basse. Juste à temps pour trouver un endroit où se cacher ».

« Cacher ? » Elle passa la lunette dans sa ceinture et lui lança un regard renfrogné. « Il n’y a pas un seul rocher plus haut que le cul d’un gobber dans tout le Cimetière ! Derrière quoi, bon sang, on pourrait se cacher ? »

« Pourquoi ne me fais-tu pas confiance, Hawk ? »

Elle recula devant la réprimande, et Shae sut instantanément qu’il avait prononcer ce qu’il ne fallait pas.

« Je te fais confiance ! Tu le sais bien ! »

« Je sais. Je suis désolé ». Il tendit la main et attrapa un étai arrière. « Je vais prendre la dunette. Pourquoi tu ne te reposerais pas une heure ou deux ? » Il descendit de la plate-forme et accrocha son talon à l’épaisse aussière, échappant à de nouvelles disputes en descendant en paumoyant jusqu’à la dunette. Si seulement il pouvait échapper aux mercenaires aussi facilement. Si seulement, il pouvait faire quelque chose au sujet de cette maudite prime qui lui pendait au cou comme un albatros mort, attirant les chasseurs et les assassins comme des mouches.

Et si seulement des amis n’avaient pas à mourir chaque fois que quelqu’un essayait de la réclamer.

Quinn Corcorian le rejoignit sur la dunette. Shae pouvait voir sur le visage de l’ingénieur que les nouvelles n’étaient pas bonnes.

* * *

25
Background – Histoire des Royaumes d’Acier / Roman - Sang et Fer
« le: 29 décembre 2024 à 17:02:03 »
« Ça va marcher, capitaine ? » Doc regardait le lourd filet alors que le navire approchait. Il plongea dans l’eau, projetant des embruns.

« Nous ramons directement dans le filet à marchandises et nous serons récupérés comme le poisson dans une nasse. C’est simple ! » Shae avait mit toute l’assurance dont il était capable dans son ton. Doc se contenta de le regarder et de mâcher le mégot de son cigare.

« Simple, hein ? » gronda le grand homme.

« Ne perds pas ce foutu sac de racines, Doc. Nous avons traversé l’enfer pour l’obtenir et je ne suis pas prêt d’y retourner pour en récupérer plus’.

« Oui, monsieur ». Doc attacha le sac autour de son imposante taille et cracha son mégot de cigare dans la mer.

« N’oubliez pas », lança Shae à son équipage alors que le Talion fonçait sur eux, « si la chaloupe bascule, accrochez-vous au filet à marchandise. Nous ne pouvons pas perdre le bateau, mais je ne veux perdre aucun d’entre vous ! »

Un choeur de ‘Oui » suivit, mais il pouvait remarquer l’endurance des chiens de mer faiblir. La fatigue se lisait sur leurs visages après la longue marche sur la montagne, la course folle pour redescendre, le combat sur la plage et la dure traversée de la baie. Shae le sentait aussi, mais même si le poids de son armure l’épuisait tout autant, il n’était pas prêt de s’en débarrasser. Cette armure lui avait sauvé la vie à plus de reprises qu’il ne pouvait le compter, et avec un autre combat à venir, il aurait besoin de sa protection.

Le Talion lançait des embruns depuis sa proue et créait une importante vague. Shae les fit pivoter afin que le sillage du navire ne les déplace pas, luttant contre le gouvernail pour les maintenir en ligne droite. Le flanc du navire se profilait, des visages impatients l’observant d’en haut.

« Stabilisez maintenant ! » Le bosco du Talion, un trollkin nommé Balasar Grogspar, était penché par-dessus le bastingage, ses énormes mains bleues saisissant une épaisse aussière de chanvre qui traversait un billot jusqu’au pied du filet. Puis Shae aperçut Hawk perchée sur la lisse du pont arrière. Elle se penchait, une main saisissant un hauban, ses tresses noires et ses manchettes en dentelles flottant au vent tandis qu’elle criait des ordres au timonier, dirigeant la progression du navire avec une habilité consommée. En la regardant, il se sentait confiant dans sa survie. Si quelqu’un pouvait réussir cette manœuvre, c’était bien Hawk. Elle avait gagné son respect par son courage et sa conviction, sans parler de ses talents de marin et de son habilité avec une lame.

« Cessez de ramer et larguez les ! Accrochez-vous ! » Hurla Shae.

La force de l’impact projeta la chaloupe tel un fétu de bois, malgré le poids d’une douzaine d’hommes et d’un warjack de trois tonnes. Les cordes gémirent.

Grogspar hurla : « Actionnez le cabestan ! »

Le pont de la chaloupe se déroba sous eux, projetant Doc vers l’avant, dans la cale. Shae lança un cri silencieux à Buck pour qu’il s’agrippe au filet à cargaison, et le ‘jack obéit. Deux chiens de mer s’agrippèrent à Buck plutôt que d’essayer de s’accrocher au filet. Puis la chaloupe commença à glisser sur le bord, les mailles tendues du filet raclant contre les planches lisses de la coque.

« Abandonnez le navire et choppez le ! » Shae attrapa Doc par sa chemise crasseuse et le souleva. Les chiens de mer grimpaient sur le filet comme une troupe de singes, mais Shae avait oublié que son armure ne lui offrait plus de force supplémentaire. Sous le poids de deux hommes adultes et de son armure, sa prise sur le filet de chargement céda. Il commença à glisser vers l’intérieur du bateau. Il passa un bras à travers le filet, mais il lâcha. Il n’avait tout simplement pas la force. Le poids de Doc l’entraînait par-dessus bord. Quatre points de vue défilèrent dans son esprit alors qu’il commençait à glisser vers la mer déchaînée : celui de Buck, celui de Tireur d’Élite, une de chacun de ses warjacks Marinier à bord du Talion et le sien. L’image multiple fusionna en une mosaïque familière pour le warcaster.

Shae prit le contrôle direct de Buck.

L’une des énormes mains du warjack relâcha son emprise sur le filet et saisit le lourd anneau situé à l’avant de la chaloupe, la stoppant brusquement. Le bateau s’inclina presque à la verticale et les deux hommes commencèrent à glisser, mais Shae accrocha sa jambe à la banquette. Il retint un cri lorsque son genou se tordit. Le chemise de doc se déchira, mais la poigne puissante de l’homme s’accrocha au canon d’avant-bras de Shae et ils réussirent tous deux à rester à bord.

La grue à ‘jack commença à crier de protestation et le cabestan à vapeur hurla en choeur. Shae les regarda se faire hisser à bord depuis le point de vue de Tireur d’Élite. Il y eu une embardée à donner mal au coeur, puis ils atterrirent avec un craquement de bois fendu, de prodigieux jurons et le hurlement d’un malheureux chien de mer lorsque le plat-bord lui atterrit sur l’orteil. Shae lâcha Doc et le bateau, s’efforçant de se dégager du banc de la chaloupe, du filet et des marins étalés.

« Bienvenue à bord, capitaine ! » Le Maître de Quart Walls se pencha pour l’aider à se relever, sa barbe noire hérissée et son unique œil plissé. Le singe excité de Walls, Stubs, était perché sur l’épaule du pirate, regardant les dégâts d’un air renfrogné comme s’il voulait facturer les réparations.

« C’est vraiment bon d’être à bord, Wall ». Shae testa son genou tordu, qui supportait son poids, et évalua les dégâts. L’orteil du chien de mer devrait probablement être amputé, mais l’embarcation pouvait être réparée, et Buck, bien qu’il ait été sévèrement cabossé et marqué par des balles et des lames, ne semblait avoir subi aucun dommage critique. Mieux encore, ils n’avaient pas perdu un seul membres d’équipage par-dessus bord. « Doc, occupes-toi des blessez et commence à préparer cette mixture pour nos patients. Walls, j’ai besoin de Corcorian toute de suite ! Mon armure a pris une balle dans la chaudière ».

« La jeune Corcorian alors, monsieur. Evlyn est plus à l’aise avec le travail de précision ».

« Bien sûr ». L’Ingénieur en Chef Quinn Corcorian s’occupait de la machine à vapeur du Talion et des warjacks avec une compétence exceptionnelle, mais lorsqu’il s’agissait des complexités des armures des warcasters, des turbines arcaniques, des cortexes et des dispositifs mécaniques, la fille de Quinn, Evlyn avait un doigté spécial et une attention presque pathologique aux détails qui lui servait bien. Shae regarda vers l’avant et fit un signe de tête à son bosco. « Beau boulot avec le filet de chargement, Grogspar ».

« Bah ! Rien d’extraordinaire, mais j’aurais pu utiliser un peu plus de tension sur ce palan de bordure, n’est ce pas ? » L’imposant trollkin tripota le tuyau de sa pipe et haussa ses énormes épaules bleues. « Putain, je t’ai presque jeté à la mer ».

« Ça a fonctionné, Balasar. Assez Parlé ». Shae était le seul à bord qui ait jamais employé le prénom du bosco. Il se sentait un peu redevable envers Grogspar. Le trollkin avait sauvé la vie de Shae lorsque le capitaine de l’Exeter avait tenté de le faire assassiner.

Shae fit un signe d’approbation à son bosco et monta les escaliers jusqu’à la dunette du Talion. Son pas traînant sous l’effet de la fatigue et du poids de son armure inerte, mais il était vivant. Hawk l’accueillit avec un sourcil froncé et un regard qui le balaya de la tête au pied.

« C’est bon de vous revoir à bord, capitaine ». Le coin de sa bouche se crispa, tirant sur la cicatrice qui traversait son visage en deux Elle posa ses poings sur ses hanches dans une caricature de désapprobation. « Tiré, tranché, et à nouveau à moitié noyé, je vois. À peu près dans la moyen pour un séjour à terre. Tu t’es amusé ? »

Sa gaieté ironique et son attitude confiante soulagèrent un peu du poids des épaules de Shae. « Pas autant que la dernière fois que je me suis fait tirer dessus, trancher et à moitié noyé, je te l’assure ». Il fit une signe de tête vers le navire mercenaire. « Qui est notre visiteur ? »

« Elle s’appelle Rasoir. Chasseur de pirates de Bercks avec quarante-deux canons ».

« Bon sang ! Je ne connais que trop bien ce navire et son capitaine, Jamis Gorafalo. J’ai servi à son bord lors de ma première mission quand la Ligue m’a engagée ». Alors que Shae acceptait une longue-vue de son second, la forme légère d’Evlyn Corcorian monta les marches menant à la dunette. Une ceinture d’outils pendait autour de ses hanches, et la graisse maculait sa salopette en lambeaux. Walls la suivait, son visage buriné affichant un rictus perpétuel de mécontentement.

« Un problème avec votre armure, capitaine ? » Elle écarta une mèche de cheveux blonds de son front, laissant une trace de graisse, et lui adressa un sourire hésitant. Elle avait tendance à traiter le capitaine avec un mélange de respect et de peur qu’il trouvait gênant. « Mr. Walls a dit … Je veux dire, que vous avez. Que vous aviez un problème, je veux dire ».

« Une balle dans la chaudière ». Il lui tourna le dos. « Travaille vite. Nous sommes dans une situation difficile et j’ai besoin de vapeur ».

« Oui, monsieur ! Vous devrez enlever votre geste une fois que j’aurai enlevé les épaulettes ».

Le ton d’Evlin sembla instantanément plus confiant maintenant qu’elle était dans son élément. Il déboutonna sa veste tandis qu’elle retirait les deux lourds épaulettes en plusieurs adroits mouvements. La brise marine rafraîchit ses épaules alors qu’il ôtait sa veste en soupirait. Avec un tintement et un crissement de ses outils, elle retira la plaque de protection recouvrant les fonctions les plus délicats de la chaudière, de la boite à feu et de la turbine arcanique de son armure.

« C’est un sacré coup, monsieur ! Quelqu’un a un très bon fusil pour tirer une balle à travers votre champ et trouer cette plaque. Ça ne sert à rien de tout enlever. Ne bouger pas et je vais placer un patch ».

Pendant qu’Elvin travaillait, Shae observait le chasseur de pirates. Le Rasoir était un navire plus rapide et légèrement plus lourd que le Talion, transportant un nombre comparable de marins combattants et quelques warjacks. Hawk avait détruit une verge de misaine avec le Commodore, et le canons royal avait quelque peu ralenti la progression du navire approchant, mais il continuait d’avancer. Shae était persuadé que le Talion pourrait l’emporter dans un bon jour, mais ce n’était pas le cas aujourd’hui. Avec un tiers de son équipage alité, il préférait ne pas s’embrouiller avec le Rasoir.

« Fermez les écoutes et les étançons ! Hawk, pleine voile et pleine vapeur pour l’autre cap. Avec nos cales pleines et la fièvre à bord, je pense que je vais lui montrer une belle vue de mon cul disparaissant rapidement ».

« Je ne veux rien dire de désobligeant à propos de vos fesses, capitaine, mais je ne pense pas que ce soit une option viable », déclara Hawk.

« Quoi ? » Shae se tourna vers elle et Evlyn lui murmura de rester immobile. Son second regardait vers l’avant, pas vers l’arrière, en direction du Rasoir. Avant qu’il ne puisse lui demander ce qu’elle avait trouvé à redire à sa stratégie, un appel de la vigie du mât avant répondit à sa question.

« Voiles ! Un trois-mâts arrive par le cap est ! »

« Bon sang de bonsoir ! » Shae leva sa longue-vue. Trois huniers et un autre fanion de la Ligue Mercarienne flottaient au-dessus des rochers du cap est. Leur fuite était interrompue.

« Il semblerait que nous soyons au coeur d’une piège bien ficelé, capitaine », dit Hawk.

Le beaupré du deuxième navire contourna la pointe et Shae distingua sa plaque. « Tempête ? Je ne connais pas ce navire, mais il semble avoir- » Il compta les sabords d’armes au fur et à mesure. « quarante-huit canons. Fils de- » Shae jura dans sa barbe, mais sa tirade fur interrompue par un cri retentissant par-dessus son épaule et une paire de pinces étroites tenant une balle déformée lui fut présentée.

« Projectile de fusil lourd . . . obus perforant à chemise d’acier. Vous avez de la chance d’être en vie, capitaine ». Evlyn laissa tomber le projectile dans sa paume. Shae déglutit, fixant la balle. Le tir avait traversé son champ d’énergie et son armure. Si elle n’avait pas été arrêtée par la chaudière, elle lui aurait sectionné la colonne vertébrale ».

« On dirait que quelqu’un ne t’aime pas, Phinneus ». Shae savait qu’il valait mieux ne pas ignorer la nouvelle voix. Elle appartenait à Joln Rockbottom, leur financier privé rhulique et demi-propriétaire du Talion. « Ou quelqu’un de nouveau, au moins ». Le nain aurait eu l’air comique, paré de tous les atours que sa substantielle richesse pouvait lui procurer, mais le lourd tromblon, Bouche à Feu, calé sur sa hanche, offrait une certaine létalité à son attitude. La mine renfrognée de Rockbottom aurait fait cailler du lait, et son regard intransigeant fixaient le capitaine avec un regard accusateur.

Shae ne pouvait pas lui en vouloir. Il n’y avait personne d’autre à blâmer pour ce gâchis. Il semblait qu’à chaque fois qu’ils se retournaient, un autre chasseur de pirate ou corsaire de la Ligue Mercarienne apparaissait, essayant de s’emparer de prendre la tête de Shae pour obtenir la prime. Bien sûr, tous les anciens membres de l’équipage de l’Exeter avait sa tête mise à prix, mais la Ligue avait fait en sorte que la sienne soit particulièrement attrayante.

« C’est vrai, Joln ». Il jeta la balle déformée par-dessus bord. « Il ne me reste plus qu’à trouver comment me sortir de ce piège ».

Hawk prononça, « Ils nous ont enfermés, capitaine, mais aucun des deux navires ne nous surpasse de beaucoup. Je ne voudrais pas me faire aborder avec autant de personnes atteintes de la fièvre, mais fusil contre fusil, avec les fusiliers marins et le Commodore, nous pouvons tenir tête à l’un d’entre eux ». Son optimisme pragmatique apaisa les nerfs de Shae.

« Nous n’allons pas nous en sortir sans nous battre, c’est certain ». Shae peut s’en rendre compte d’un seul coup d’oeil. S’il essayait de naviguer entre les deux navires qui convergeaient, ils se retourneraient tous les deux et l’attaqueraient de plein fouet. Il pouvait les atteindre avec le Commodore avant qu’ils ne puissent déployer toute leur puissance, mais même un canon de poids royal ne pouvait couler un navire d’un seul coup.

Pris entre deux bourrasques et une côte sous le vent, pensa-t-il, évaluant ses chance contre l’un ou l’autre navire. Il entendit un crissement de métal par-dessus son épaule, puis un cliquetis, et sentit la réconfortante pulsation de la turbine arcanique de son armure se mettant à tourner à plein régime.

« Je l’ai ! »

Avec le cri de triomphe d’Evlyn, le poids de son armure disparut et son champ d’énergie se raffermit autour de lui.

« C’est juste une sangle avec un joint en plomb pour assurer l’étanchéité. Il y aura une fuite, mais cela devrait vous permettre de fonctionner pendant environ une heure. Ici ». Elle attacha son armure de plate et lui tendit sa veste. Le temps qu’il la boutonne, elle lui avait remit ses épaulières. Elle recula d’un pas et le regarda avec fierté. « Soyez prudent, monsieur ».

« Merci Evlyn, mais la prudence n’a jamais gagné une bataille ». Il lui adressa un sourire de reconnaissance, et elle sourit à travers les taches de suie et de graisse la couvrant.

« Allez, gamine ! » Walls attrapa le bras d’Evlyn et la fit presque tomber. « J’ai un Boucanier qui a plus besoin de tes tendres soins que le capitaine ».

La réparation de son armure donna à Shae le sentiment qu’on lui avait donné une nouvelle vie. Il jaugea les deux navires qui leur faisaient face, les lignes d’attaques et les allures potentielles, et pris une décision.

« Changez d’armure et naviguez droit vers le Rasoir ».

« Directement sur eux ! Oui, capitaine ! » Hawk transmit ses ordres à Grogspar et au timonier.

« Vous allez attaquer ? » Rockbottom était abasourdi.

« Vous préférez négocier ? » Shae lança un regard d’avertissement au nain. La dernière chose était que quelqu’un remette en question ses décisions. « Jamis Garofalo commande ce navire. C’est un salopard de sadique, mais il manque vraiment de courage. Il virera et nous ratisserons son gréement à coups de boulets chaînés ». Shae dégaina son canon à main et chargea une cartouche. « Avec un peu de chance, nous couperons la tête de ce serpent ! »

Phinneux Shae avança à grand pas, lançant des ordres au fur et à mesure. « Hawk, le pont arrière est à toi Je vais à l’avant pour saluer mon vielle ami. Pleine bordée lorsque nous passerons. Tir de boulets chaînes avec élévation complète. Je ne veux pas qu’un mat soit debout quand nous aurons fini ! Nous serons peut-être un peu malmené, mais le Talion peut le supporter ».

« Nous allons les tailler en pièces, monsieur ! » Hawk aboya des ordres, prenant les commande du navire d’un souffle.

L’équilibre et le courage de Hawk le fortifièrent comme une gorgée d’un bon vin, encourageant son équipage au fur et à mesure, ses cheveux et son manteau flottant au vent. Il rencontra son ingénieur en chef sur les marches du gaillard avant et sourit à la ligne des sept warjacks – quatre Mariniers, deux Boucaniers et son lourd Flibustier – dont la fumée s’échappait de leurs cheminées.

« Tireur d’Élite, Crochet, Filou et Nancy avec moi ». Au nom de son quatrième et nouveau Marinier, il sourit intérieurement. Il avait acheté la machine directement à la sortie de la chaîne de production et elle brillait comme un sou neuf. L’un des chiens de mer l’avait appelé belle Nancy, et le nom était resté.

« Tu garderas Bottes en réserve en cas de problème, Quinn. Buck et Tique, dans la cale. Il rompit son lien avec le Flibustier pour que Quinn puisse agir en tant que contrôleur. Buck s’agita d’être relégué dans la cale pour la rencontre. Son rudimentaire psychisme aspirait au combat, mais il était toujours endommagé, et il n’y avait pas grand-chose que le Boucanier puisse faire dans un engagement en une seule passe. Shae ne voulait pas risquer que l’un d’entre eux prenne un projectile de la bordée du Rasoir.

« Oui, capitaine ! » Quinn récita le complexe code verbal qui permettait à Bottes de le reconnaître en tant que conducteur autorisé.

Les quatre Mariniers et les équipes d’artilleurs suivirent Shae sur le pont avant. Chaque fusilier marin portait un canon de navire de taille normale capable de projeter un boulet de canon de vingt-quatre livres ou une gerbe mortelle de mitraille sur l’ennemi. Chacun portait également une énorme ancre et une chaîne dans l’autre main. En mêlée, ces pattes de fer transperçaient la chair, les os et les armures.

« Une Oreille, vieux chien. Je savais que je te trouverais ici en train de bichonner le Commodore ! » Shae sourit et donna une tape sur l’épaule de son maître cannonier.

« Coupable, capitaine ».

Une Oreille Scoriani accueillit Shae avec un salut et un sourire un peu croche. Croche était la seule façon dont Une Oreille pouvait sourire depuis le jour où un boulet de canon lui avait arraché une oreille et brisé la pommette, détruisant les nerfs contrôlant la moitié de son visage. Mais il pouvait toujours tirer droit avec un canon que quiconque à bord, et en ce moment, Shae avait besoin de cette compétence sous le pont. Le Commodore était une arme fantastique, mais même un poids royal ne pouvait pas projeter une masse de métal comparable à la seule bordée de vingt canon du Talion. Il tapota affectueusement le massif canon. Les restes squelettiques de son homonyme et ancien maître, le Capitaine Laross Fargen de l’Exeter, pendaient, enchaînés, sous la bouche fumante de l’arme. Fargen était encore en vie lorsque Grogspar l’y avait enchaîné en guise de représailles pour ses nombreux excès tyranniques qui avaient conduit à la mutinerie. Le bosco avait ensuite plusieurs fois fait feu avec le canon jusqu’à ce que la chaleur et les chocs tuent son ancien capitaine puis avait laissé les restes suspendus là comme un sinistre rappel de leurs origines.

« J’ai besoin de toi sur le pont-batterie, Une Oreille. Boulet chaîné dans le gréement. Nous n’aurons qu’une chance d’y parvenir, et je ne veux plus qu’il y ait un seul morceau de toile en l’air quand nous en aurons fini avec le Rasoir.

« Oui, monsieur ! On va leur en mettre plein la vue ! » Scoriani se dirigea vers l’arrière.

« Brave homme! » Shae prit le commandement de l’équipe du Commodore et de équipes de chiens de mer chargés de recharger les canons des Mariniers. « Boulet chaîné pour le Commodore et élévation maximale. Vous, les équipes des Mariniers, chargez à la mitraille. Nous partons à la recherche d’officiers ».

Tandis que les équipes de canonniers applaudissaient et s’exécutaient, Shae évalua leur ligne d’attaque. Fidèle à sa parole, Hawk avait fait pivoter le Talion pour viser le beaupré du Rasoir. Il regarda l’équipe du Commodore charger deux lourd boulets avec trois mètres de chaîne les reliant, et grimaça. Ils n’avaient pas l’habitude d’employer des boulets chaînés avec le Commodore. Sa portée et sa pénétration avec les projectiles standard, sans parler de l’enfer qu’il pouvait provoquer avec des projectiles incendiaires ou les boîte à mitraille, étaient bien plus dévastateurs. Le boulet chaîné n’était bon qu’à découper les gréements, et c’est ce qu’il devait faire au Rasoir. S’ils parvenaient à le mettre hors d’état de nuire, le Talion pourrait distancer le chasseur de pirate en pleine mer, et le commandant du Tempête n’oserait pas abandonner l’autre navire. Et même si cela se produisait, Shae se tiendrait à distance et le briserait en morceaux un coup après l’autre.

Les deux navires se rapprochèrent à toute allure et arrivèrent à portée du Commodore. Le capitaine de tir averti à l’équipe du canon et tout le monde sur le pont avant se boucha les oreilles. La commotion de l’explosion rendrait sourd quiconque se trouverait à l’avant de la bouche du canon.

Le canon rugit et recula sur es lourds palans. Le tir monta très haut et percuta une vergue avant, envoyant des échardes et de la toiles déchirées s’écraser sur le pont.

« Rechargez, fissa ! » ordonna Shae, donnant un coup de main avec le long refouloir.

Le rechargement d’une arme de cette taille n’était pas une tâche facile et nécessitait des compétences coordonnées pour l’accomplir rapidement, chaque membre de l’équipe s’occupant de sa tâche. Après avoir nettoyé le canon des cendres brûlantes, ils enfoncèrent la cartouche de poudre, la bourre, les boulets chaînés et à nouveau de la bourre. Le capitaine de tir piqua la cartouche à travers la lumière et l’amorça. IL ordonna ensuite un réglage de la hausse et l’équipe souleva la lourde pièce avec de longues barres à mines.

Le capitaine de tir brandit sa mèche lente. « Prêt ! »

Shae recula et se boucha les oreilles. L’explosion le secoua jusqu’au bottes, et le tir percuta le mât de misaine du Rasoir, envoyant 9 mètres d’espars de bois dur s’écraser comme une lance, traînant de la toile déchirée et des cordages battant l’air. L’équipage du Talion applaudirent à nouveau.

« On continue comme ça ! » ordonna Shae, ramenant son attention sur sa spécialité.

Ils arrivaient à portée des deux pièces de chasse du Rasoir, un duo de canons de neuf livres en laiton orientés vars l’avant, capable de projeter du métal avec une précision remarquable, même s’ils n’avaient pas autant de punch que des canons principaux, à la portée plus courte. Il envoya un ordre silencieux aux quatre Mariniers, leur donnant une image mentale de Jamis Gorafalo. Ne tirez pas jusqu’à ce que vous puissiez attendre leur pont arrière, puis faites-leur la peau. Dès que nous serons passez, venez à l’arrière avec moi. Maintenant, Shae devait s’occuper de son navire, et cela nécessiterait toutes ses compétences de warcaster.

Le sort était le même que celui qu’il avait employé pour masquer la position de la chaloupe, mais le Talion était cent fois plus grand. Étendre le sort pour couvrir l’ensemble du navire étendrait ses compétences arcaniques à l’extrême et ne lui laisserait que peu de protection magique. Cependant, cela permettrait de sauver des vies, et en ce moment, avec tant de malades, chaque vie à bord du Talion était doublement précieuse.

Le sort se propagea à travers le navire. Il saisit le massif bras de Crochet alors que ses jambes tremblaient et que sa vision s’obscurcissait. L’air autour du Talion scintillait et tanguait du à la distorsion magique, juste au moment où les premiers tirs des pièces de chasse du Rasoir retentissaient.

La vision de Shae s’éclaircit lorsque deux boulets de canon passèrent devant le Talion en vrombissant. L’un deux fit un trou dans la misaine tandis que l’autre les survola au niveau des yeux, à peine à une portée de main. Qu’ils aient manqué leur cible à cause de sa magie ou d’une mauvaise adresse au tir, Shae s’en fichait. Une échappée belle équivalait à un kilomètre. Il maintint son sort – qui nécessitait un peu moins d’énergie que le lancement initial et laissa le peu de son énergie acanique s’écouler dans son champ de puissance.

Alors que les navires se rapprochaient, trois autre coups furent échangés. Au dernier, Shae put voir les équipes d’artillerie des pièces de chasse du Rasoir pointer leurs pièces. Plusieurs voiles du mercarien étaient déjà en lambeaux. Des flammes et de la fumée s’échappaient et un boulet frappa la rambarde de proue bâbord. L’explosion ratissa la plage avant.

Le bouclier protecteur de Shae s’illumina de bleu sous l’impact des débris volants. Rien ne le toucha. Trois chiens de mer tombèrent, l’un avec un morceau de bois dur de trente centimètres de long dans la poitrine, les autres avec de vilaines lacérations.

« Du calme ! » Shae s’avança. « Tenez vos positions ! Préparez les fauberts et les cartouches ! Portney, fais passer ce corps par-dessus bord et occupe-toi du bras de Feltic ».

Alors que les chiens de mer se précipitaient pour obéir, Shae lança un regard noir à son adversaire. Rasoir fonçait toujours sur eux, et Hawk n’avait pas changé de cap. Il jeta un coup d’oeil vers la dunette. Il se tenait juste à côté du timonier, ses deux sabres dégainés. Connaissant Hawk, elle avait probablement dit au timonier qu’elle l’abattrait s’il changeait de cap. Hawk était parfois dur avec l’équipage.

« Ça va être serré », marmonna l’un des chiens de mer.

« Silence là ! » Shae se demandait s’il avait mal jugé Garofalo. Peut-être que le vieux Jamis s’était fait pousser une paire quand je ne regardais pas, pensa-t-il.

Un autre tir des pièces de chasse du Rasoir. Un boulet effleura la plage avant du Talion, son passage faisant voltiger la veste de Shae. Il regarda vers l’arrière juste au moment où le tir pulvérisa le timonier dans une gerbe de sang et de chair. Hawk s’avança, éclaboussée et s’empara de la roue brisée. Elle repoussa les restes déchiquetés d’un coup de pied et demanda de l’aide.

En se tournant vers l’avant, Shae réalisa son erreur. Le Rasoir fonçait toujours sur eux, non pas parce que son capitaine avait soudainement trouvé du courage, mais parce que le sort de Shae dissimulait la position du Talion. Il laissa le sort s’estomper et la distorsion disparut. Le Rasoir vira immédiatement à bâbord.

C’est mieux ainsi !

« Préparez-vous à la bordée tribord ! » Shae bondit en avant pour réaligner le massif Commodore pour un tir latéral. Alors qu’ils soulevaient le grand canon, il redirigea son énergie arcanique dans son champ de puissance. « Hausse maximale ! »

« Équipe de canonnier ! À mon signal ! » Hawk appela depuis l’arrière, reculant lorsque deux chiens de mer prirent sa place à la barre. Elle essuya les traces de sang sur son visage avec un mouchoir et le jeta de côté.

Les deux navires passèrent si près que l’un des gabiers aurait pu tendre la main et toucher l’espar extérieur du Rasoir.

« Feu avec tout ce que nous avons ! » Cria Hawk.

Des flammes et la fumée jaillirent des deux navires au même moment. Le Commodore rugit et recula sur ses palans Shae ne pouvait pas voir à travers la fumée, mais il entendit les impacts sonores du fer frappant le fer et sentit son champ de puissance s’enflammer. Un choc mental lui apprit qu’un de ses Mariniers avait été touché. Crochet recula sous l’impact, et le cri aigu d’un homme s’éleva au-dessus du vacarme. Shae tressaillit lorsque Crochet se remit en position et vit que la jambe de l’homme qui criait était réduite en bouillie sous le genou Le warjack avait été projeté en arrière par l’impact, et son massif pied s’était abattu sur la jambe de l’artilleur. Le tir avait mutilé l’articulation de l’épaule gauche du warjack, et son canon s’était affaissé dans sa prise.

« Descendez Barducci ! Crochet, jette ton ancre et change ton canon de bras ». Sur l’ordre de Shae, un chien de mer traîna l’artilleur tombé , toujours en train de hurler. Crochet jeta son énorme ancre et changea son canon de main pour viser.

La fumée se dissipait.

Le gréement du Rasoir pendant dans une masse de toiles en lambeaux et de cordages déchiquetés. Un certain nombre d’espars avaient été brisés et son pont n’était plus qu’un enchevêtrement de cordes tombées. Shae dirigea son regard vers le pont arrière du navire adverse, cherchant sa cible. Deux warjacks Marinier se tenaient là, les canons pointés vers le pont arrière du Talion. Gorafalo avait manifestement la même idée que Shae : tuer des officiers.

Hawk . . .

« Gorafalo, fils de pute atteinte de vérole ! » Shae sauta sur le bastingage du gaillard avant, saisit une voile et dégaina son canon à main. Il repéra son adversaire, un un épouvantail courbé aux yeux froncés, debout derrière l’un de lourds Mariniers. Shae visa et tira avec son canon main, mais le tir heurta la jambe de l’homme armuré. « Affronte-moi, espèce de lâche immondice ».

La raillerie de Shae fonctionna. Les museaux des canons des deux Mariniers se tournèrent vers lui.

Il regarda à travers les yeux de ses propres Mariniers et stabilisa leur visée.

« Feu ! » beugla-t-il.

Sous l’impulsion mentale du warcaster, les quatre Mariniers du Talion déchaînèrent une gerbe mortelle de grenailles, perforant la dunette arrière. Gorafalo plongea pour se mettre à couvert. Quatre officiers mercariens disparurent sous la grêle et les deux warjacks ennemis chancelèrent. Puis ils tirèrent
Une grêle mortelle
 s’abattit sur le pont avant du Talion. Shae recula en titubant, son champ de puissance flamboyant de chaque parcelle d’énergie arcanique qu’il put y mettre. Malheureusement, ses équipes d’artilleur n’étaient pas aussi bien protégées. Il grimaça devant le carnage – des hommes et des femmes qu’il connaissait réduits à n’être que de la chair déchiquetée – mais il n’avait pas le temps de se lamenter maintenant. S’il voulait une autre chance contre Gorafalo, il devait se dépêcher.

« Grogspar, envoie une nouvelle équipe au Commodore ! Équipes d’artilleurs, rechargez les Mariniers avec de la grenaille sur le chemin arrière ! »

Les équipes survivantes des Mariniers oeuvrèrent à recharger les armes des warjacks tandis que Shae courait vers l’arrière. L’équipage du pont intermédiaire avait mieux résisté aux tirs de barrage que ceux du pont avant, même si quelques chiens de mer étaient tombés. La plupart des tirs ennemis semblaient avait été dirigés vers le pont-batterie et la roue à aubes, qui émettait maintenant des bruits grincement déconcertants à chaque révolution. Leur gréement, grâce à Morrow, était resté intact.

« On dirait que nous nous en sommes sortis assez proprement, capitaine. Hawk essuyait encore plus de sang sur son front. « Enfin, pas tout à fait, mais- »

« Nous n’avons pas encore fini » Il la dépassa et monta les marches jusqu’à la dunette, exhortant ses warjacks à le suivre avec précaution. Tout le pont du Talion était renforcé pour supporter le poids des ‘jacks lourds, mais les marches menant à la dunette n’étaient pas conçues pour supporter le choc. « J’ai raté Gorafalo, le lâche ! Il va virer pour raser notre poupe. Maintient le cap et la vitesse ! »

« Oui, monsieur ! Mais d’après le bruit, la roue à aubes tribord ne nous aidera pas beaucoup ».

« Donne-lui tout ce qu’elle peut supporter ! »

Sur la dunette, Shae dirigea ses ‘jacks autour autour des cheminées du Talion. Il jeta un coup un regard vers l’arrière et aligna ses Mariniers au niveau de la lise de pavois de dunette. Une fois de plus, il lança un sort d’occultation pour empêcher le Rasoir de viser. La poupe du Talion, comme celle de tout navire était son point le moins blindé et le plus vulnérable, mais avec le Tempête toujours en train de fondre sur eux et le Rasoir s’approchant, il n’osait pas ralentir son allure en virant. Avec un peu de chance, son sort permettrait d’éviter le pire des dégâts.

D’un ordre mental à ses ‘jacks, les quatre canons tonnèrent.

L’instant d’après, la bordée du Rasoir se déchaîna en longues langues de feu et de fumée. Le Talion résonna sous l’impact de plusieurs projectiles, mais plusieurs d’entre eux s’abîmèrent inoffensivement dans la mer. Un tir frappa une cheminée juste au-dessus de la tête de Shae avec un bruit retentissant, et le boulet tomba dans le tube en fer en direction de la fournaise. Un autre s’écrasa sur le blindage déjà mutilé de la roue à aubes tribord, et deux autres traversèrent les fenêtres de la grande cabine, réarrangeant sans doute le mobilier de Shae.

« Rechargez ! » ordonna Shae en plissant les yeux à travers la fumée.

Mais au moment où les Mariniers furent rechargés, le Rasoir se trouvait à une distance extrême, ferlant ses quelques voiles restantes. Les warjacks tirèrent, mais trois des quatre tirs échouèrent et celui qui frappa ne fit que peu de dégâts.

« Maintenant, nous allons voir si nous sommes à l’abri ». Shae leva sa longue-vue pour observer le Tempête foncer vers son compagnon mutilé. S’il devait maintenir son cap, ils devraient le combattre en espérant que le Rasoir était trop endommagé pour les rejoindre. S’il louvoyait, ils étaient en sécurité. Shae retint son souffle et observa les voiles du plus grand navire. Elle s’approcha un peu du vent, modifiant sa ligne pour laisser de l’espace au Rasoir. Enfin, il remonta au vent et gonfla ses voiles.

« Oui ! »Shae se tourna avec un sourire et trouva ses officiers debout à l’autre coin de la lise de pavois de dunette. Au lieu des navires de guerre ennemis, la lunette de Rockbottom était pointé sur la plage. « Qu’est-ce que vous regardez tous ? »

« La femme qui a essayé de te tuer ». Rockbottom baissa sa longue-vue, l’expression sombre.

« Beaucoup de personnes ont essayé de me tuer aujourd’hui ». Shea les rejoignit et leva sa propre longue-vue. Il ne pouvait distinguer aucun détail des silhouettes massées sur la plage.
« Pourquoi tant d’intérêt pour celle-ci ? »

« Parce que je la connais », répondit Rockbottom. « Tiens, utilise la mienne ».

« Vraiment ? » Shae s’empara de plus fine longue vue et la pointa sur la plage. Il repéra une petite femme et aux larges épaules, visiblement rhulique par le sang. Ses cheveux blancs coupés courts étaient relevés dans des angles bizarres, et un éclat de lumière se reflétaient sur une pièce de laiton et de verre enfoncé profondément dans son orbite gauche. « Qui est-elle ? Quel-est son nom ? »

« Elle n’en a pas ».

« Quoi ? » Cela attira l’attention de Shae. Quel genre de personne n’avait pas de nom ? « Que veux-tu dire ? »

« Elle s’appelle la Faiseuse de Fantômes ». Rockbottom lança un regard oblique à Shae. « Je l’ai rencontrée environ quatre ans avant l’Exeter. C’est une tueuse à gages, rhulique, mais elle travaille surtout pour le Khador et le Cryx actuellement. Je ne savais pas qu’elle avait accepté un contrat de la Ligue Mercarienne. Ce n’est pas bon, gamin ».

« Ça ne peut pas être prise que la moitié d’Immoren voulant ma tête ! » Il toucha le trou dans son épaule. « Elle raté on coup, de toute façon ».

« Oh, c’est pire, d’accord. Elle a peut-être raté le premier coup, mais elle est têtue – et elle est plus qu’un peu folle. Elle te regarde comme si elle décidait du montant à facturer pour te coller une balle dans la tête. Elle parle à son foutu fusil mékanique comme si elle croyait réellement que c’est une personne. La chose ne la quitte jamais, et elle a déjà tué un homme juste pour l’avoir touché. On dit qu’elle n’a jamais manqué un contrat ».

« Eh bien, je déteste la décevoir, mais je vais devoir être son premier ». Shae n’allait pas se laisser effrayer par un autre tueur à gages tentant de lui ôter la vie, même s’il s’agissait d’une folle. Les menaces de morts n’avaient rien de nouveau pour un homme avec un quart de million de couronnes sur la tête. « Hawk, sécurise la dunette et voyons ce que cela nous a coûté. Et nettoie-toi. Tu as un morceau d’oreille coincé dans la manchette de ton gant ».

« Maudit gâchis ». Hawk fronça les sourcils et arracha le morceau de chair de sa manchette et la jeta par-dessus bord.

Shae guida ses warjack vers le pont principal, mais avant qu’il ne l’atteigne, Quinn Corcorian vint à sa rencontre, le visage figé comme une pierre tombale.

« Nous avons des problèmes, capitaine ! »

Shae grinça des dents. Il avait un tas de problèmes.

« Quoi donc ? » Puis il remarqua que la roue à aubes tribord s’était arrêtée. Il semblait que les choses pouvaient toujours empirer.

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