
Je vous ai parlé de Cuit-cuit le Seraph?
Je suis content que PA me l'ai accepté pour le master de Paris. Surtout que c'est la fig officielle. Faut juste que je mette "Seraph" dessus.
Je lui ai pas mis les ailes du dessous. Et j'ai replié celle du dessus car c'est intransportable et injouable sur une table.
Comment je les ai plié? Héhé!
Une idée de génie...
Donc je sors mon kit Seraph/Neraph de sa boite acheté je sais plus quand. Je regarde le bazar et me dis qu'il va falloir que je fasse quelque chose pour que cette fig soit moins encombrante. Je tourne dans la baraque pour voir comment je pourrais plier les ailes.
Décapeur thermique? Non.
Briquet? Non plus.
J'essaye à l'eau chaude du robinet, marche pas.
Et si je faisais chauffer de l'eau à la gazinière?
En me disant ça, mon regard se pose sur le micro-onde.
Eureka!
Je pose donc la paire d'aile dans le machin, je ferme la porte. Une minute plus tard, ça fait "bip-bip". J'ouvre la porte, les pièces sont chaudes et je plie les ailes faciles. Là bien évidemment je suis tout fier d'être trop malino comme un malinois.
Le buste à une pose qu'il ne convient plus quand je colle les ailes, je décide donc de poser le corps dans le four et hop, c'est reparti pour un tour.
Au bout d'une minute, ça sonne je sors le torse. Tiède, il ne se plie pas du tout. Je le remet dans la machine 1min30.
Vers 1min15, c'est le drame...
J'entends quelque chose qui crépite dans le micro-onde. Je regarde par la porte vitré et le truc est en flamme à l'intérieur.
"Oh-oh" comme dirais mon fils quand il fait une "bêtise"...
J'ai à peine le temps de poser la main sur la poignée que le micro-onde se coupe comme si les plombs avait sauté.
J'ouvre la porte, les flammèches sur la pièce en plastique s'éteignent et le machin a fondu sur le plateau. De la fumée s'envole et ça pue le plastique cramé...
Je vais vite chercher un couteau pour décoller le buste du plateau. Carnage, la résine fait des filament noire et je fais ce que je peux pour "resculpter" la pièce avec ma lame.
J'aurais dû upkeep "blazing path" de kallus2 avant de mettre le seraph dans le four... Pas pensé...
C'est là que je me dis que faut que j'ouvre les fenêtres avant que...
"SAMI! QU'EST CE QUE TU FAIS?!"
Trop tard...
C'est Didi. Ma mie. Elle descend de l'étage en trombe. Je décide d'ôter le plateau le plus rapidement possible et d'aller le laver dans l'évier pour décoller le plastique fondu. Avec un peu de bol, elle va rien voir...
J'entend ses pas se rapprocher à une vitesse folle, mon coeur s'emballe, je frotte le plus vite possible et je racle avec un couteau le plastique qui a fondu, les pas descendent l'escalier qui mène à la cuisine au triple galop, pataclop, pataclop pataclop et...
Quand Didi entre dans la cuisine, je suis en train d'essuyer le plateau avec un torchon l'air de rien.
Elle me regarde avec son regard noir qui brillent au travers de la petite fente que sont devenus ses yeux plissés...
Aïe...
Je connais ce regard là... C'est celui de "Didi la fouine"... Ouille...
Son cou s'allonge et elle tend les naseaux en l'air. Elle renifle...
Son odorat surdevellopé l'amène direct devant l'objet du crime... Ma tête s'enfonce légèrement entre mes épaules, comme si j'allais prendre un coup de bâton...
Elle lève une main, la pose sur le micro-onde et le temps se fige. Elle reste là immobile à scruter l'intérieur du four. Puis elle tire d'un coup sec. La porte s'ouvre et de la fumée noire s'envole.
Elle tourne sa tête lentement vers moi. Son regard brille d'une lueur incandescente. Zoom avant, ce sont les flammes de l'enfer qui dansent dans ses yeux.
Je savais que j'aurais du upkeep le sort de Kallus...
Ce n'est plus ma femme, c'est devenu l'autre. L'ennemie...
- Qu'est ce t'as fait?
Ce ne sont pas des mots qui sortent de sa bouche, c'est une langue fourchue de serpent fouettant l'air à la recherche de la moindre particule de mensonge. 3ème transformation, celle de "Didi l'inquisitrice"...
Je me lance dans une explication vaseuse et elle me coupe.
-MAIS T'ES CON OU QUOI?! MAIS QU'EST CE QUE T'AS DANS LA TETE??!! MAIS PUTAIN MAIS T'AURAIS PU FOUTRE LE FEU A LA MAISON...
Ça part en rafale, j'hésite à me jeter à couvert derrière le bar.
+4 en def à couvert...
Le feu à la maison... au pire j'aurais balancé le micro-onde par la fenêtre... Le feu... N'importe quoi...
Elle referme la porte et relance la machine, fonctionne pas. Elle réessaye. Pas mieux.
"oh-oh" comme dirait Edwin...
Je lui dit que c'est normal, y'a une sécurité sur ce genre d'appareil. C'est plus un souhait que vraiment une connaissance...
- GNIAGNIAGNIA GNIAGNIA GNIA GNIA NI NA GNIA!!! GNIAGNIA GNIAGNI GNIGNIA...
Je me fais pourrir par un petit truc qui fait la moitié de mon poids. Le son se coupe...
Ma main se lève et s'approche de son cou.
- ESPECE DE CONNARD!!!! GNIGNIAGNIA...
Je serre, mes doigts s'enfoncent dans sa gorge et cette voix ce tait à tout jamais...
- TU VAS DIRECT EN ACHETER UN AAAUUUUUTTTTRRRREEEEE!!!!!!!!
Pfff... Fais chier...
- C'est bon j'y vais...
Je viens de me faire écrabouiller par une petite chose hystérique.
- TOUT DE SUITE!!!!
Elle s'en va furax et remonte l'escalier à toute vitesse.
Je m'approche du four, et j’évacue la fumée avec ma main en éventail. Je referme la porte et lance le bazar. Ça fonctionne...
Je gueule dans la cuisine pour dire à Didi que ça marche, que y'a pas besoin d'aller en chercher un autre, qu'elle a cas apprendre à faire la cuisine comme ça elle l'aurait pas à se servir de cette merde et que...
Elle m'entend pas, elle est partie faire du linge dans la remise...
Y'avait bien une sécurité. C'est pour éviter que les enfants fassent les cons avec...
C'est un micro-onde de luxe. Acheter en soldes à un prix défiant toute concurrence. Un cube de noir et de chrome incarnant toute la schizophrénie et la dichotomie du monde moderne: un four de luxe pour réchauffer de la merde micro-ondable...
Je suis retourné après à ma peinture et ma resculpture au sèche-cheveux cette fois.
Le juge l'a accepté, je peux donc partir avec ma fig officielle au master. Elle a bien été légalisée... Je fais l'arc avant et je met derrière le socle "Salut, moi c'est Raph".
Voilà, c'était l'histoire de Cuit-cuit le seraph.