Auteur Sujet: Nq 6 - Les Rencontres de Pendrake  (Lu 3545 fois)

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Nq 6 - Les Rencontres de Pendrake
« le: 19 mars 2020 à 23:42:58 »
Les Rencontres de Pendrake

Texte original de Edrea Lloryrr (transcrit par F. Wesley Schneider)

Le Massacre de Blancristal

À : Viktor Pendrake, Haut Chancelier de Zoologie Extraordinaire, Université de Corvis Cygnar

Cher Professeur Pendrake,

Autant je souhaiterais considérer ceci comme un rapport de mes succès et de la façon dont votre exemple et vos leçons m’ont conduit à la source de la migration des nyss, je crains que je ne puisse pas. Je me suis retrouvé dans une situation particulière, mais cela pourrait être bien pire. Je loue Morrow d’être encore en vie après avoir vu ce que j’ai fait dans la Forêt des Cicatrices. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait des choses dans ce monde qui pourrait vous refroidir plus rapidement que la neige humide khadoréenne dans cette région, mais sachant ce que je sais maintenant, une partie de moi doute que je me réchaufferais jamais. Mais j’anticipe trop, là.

Suite à l’instruction de votre lettre, j’ai fait un paquetage léger, mais j’ai emporté l’essentiel, y compris des cataplasmes des plantes et des alchimiques. Mes voyages à travers le Cygnar et le Khador n’ont rien de remarquable – à mon grand enthousiasme, j’ai pu obtenir un croquis décent d’un diablotin de Riveouest en train de gazouiller, mettant ainsi fin à mon catalogue de rapaces méridionaux. En arrivant à Tverkutsk, j’ai embauché deux des guides les plus fiables que j’ai pu trouver et acheté leurs services pour la moitié du prix demandé, plus pour « acheter de la fidélité que de gourmands poignards » comme vous l’avez conseillé.

Une semaine glaciale de voyage vers le nord nous à amener à rencontrer le Kriel Braggmaw et Rathlok, votre terrifiant ami trollkin, avec son clan tout aussi intimidant. [voir NQ#2, Victor Pendrake dans les Landes de Blancristal »] Si les feux de cuissons de leurs rudimentaires et distinctement « aromatiques » huttes n’étaient pas tentants, j’aurais pu m’enfuir à Corvis. Avec une certaine appréhension, je me suis présenté et j’ai expliqué que j’étais votre assistant. Cela a déclenché une série bruyante présentation, de questions sur votre santé (que j’aimerais bien connaître) et — à mon grand embarras — une certain nombre d’imitations trollkin de cris féminins. (Je ne suis pas du genre à critiquer, monsieur, mais l’incident avec le vetkiss était terrifiant et n’est pas un moment dont je tiens particulièrement à me remémorer même sous ces dures latitudes. Je suis pas bien sûr de comprendre pourquoi vous éprouvez le besoin de relater cette histoire si souvent.)

Rathlok et moi avons pu converser longuement et je lui ai parlé de vos instructions. Votre camarade – dont la définition de « l’amitié » semble similaire à la mienne pour « maltraiter » — a raconté avec enthousiasme comment vous et lui avez évité un énorme troll sanguinaire et sauvé une bande de réfugiés nyss. Rathlok et trois chasseurs trollkin m’ont proposé de me montrer le site et, par amitié pour vous, de m’accompagner dans mes recherches vers l’est. J’ai accepté avec gratitude.

Abandonnant la chaleur du foyer de Rathlok tôt le lendemain matin avec les trollkin et mes guides embauchés – qui campaient à l’extérieur du Kriel – nous nous sommes aventurés vers le Blancristal oriental. À midi, nous avons atteint le site où vous aviez croisé le troll sanguinaire, bien que toutes les preuves de ces luttes aient été effacées par le temps et la neige capricieuse.  Nous avons poursuivi notre marche vers les Pics des Éclats pendant la quinzaine suivante.

Ayant entendu vos récits sur les mélodies obsédantes des hurlemorts, je les anticipais comme un réconfort pendant ce voyage. Votre oreille doit percevoir une vertu que la mienne ne peut. Pas pour insulter vos goûts musicaux, mais je n’ai jamais entendu un bruit plus terrible Le mugissement, qui vous secoue jusqu’à l’os, a torturé mes nerfs déjà torturés. C’est à cause de ce boucan que, en entrant dans un champ rocailleux, je n’ai pas immédiatement remarqué la silhouette austère du nyss portant un manteau de plumes, dans une position méfiante.

« N’accueillez jamais un ami avec la lame à la main », c’est ce que vous m’avez toujours dit, alors j’ai rangé mon Radliffe. Connaissant vos histoires, le nyss est un type particulièrement glacé, j’ai fait un pas de plus et j’ai enlevé mon sac à dos, ma longue lame, ma ceinture de cartouches, mon écharpe porte-bonheur et même l’inconfortable petit poignard à moitié gelé dans ma botte. Ne connaissant rien de l’aeric, la langue des nyss, les bras écartés, je lui ai offert mes meilleures salutations en shyr et cygnaréen. En traversant le champ, j’ai observé le chasseur nyss pour voir s’il acceptait de me saluer. Il me scruta tel un prédateur acculé, courbé. La peur s’est installé en moi et seule ma croyance insensée que c’était injustifié m’empêcha de fuir. J’ai eu l’envie de m’arrêter au milieu du champ, et de faire fait un pas ou deux en arrière. Cette petite lâcheté aurait pu me sauver la vie.
Avec un cri, quelque chose entre un cri aigu et un sifflement déformé, la chose que je pensais être – et qui a peut-être été autrefois – un nyss rejeta la tête en arrière. Soudain, les formes que j’avais pris pour des rochers à moitié recouverts de neiges ont émergèrent du champ de glace ; des choses vivantes, sans yeux, griffes, pointes et dents tranchants comme un rasoir. Je ne me souviens pas avoir couru, mais je me suis senti rouler dans un banc de neige près de mon sac, le froid glacial de la neige faisant terre le bruit terrible qui devait être mon propre cri.

Me relevant, j’ai attrapé mon fusil avec mes mains tremblantes, et me suis tourné pour remarquer l’une des monstruosités bondissante à mi-chemin, sa bouche – qui semblait représenter plus de la moitié de son corps – s’ouvrit incroyablement grand, cherchant à me décapiter. Une puissante bousculade fut tout ce qui me sauva alors que Rathlok s’avançait avec un long beuglement, la force de son appel frappant la créature comme un coup physique. Me soulevant d’un coup sec, le hurlemort se tourna vers ses compagnons et cria quelque chose dans leur langue maternelle rocailleuse. Les braves trollkin sortirent leurs armes et chargèrent les horreurs, mais leur courage ne leur servit à rien. Plusieurs d’entre eux furent déchiquetés en morceaux comme des appâts lancés au poisson-dragon avant de pouvoir porter un seul coup.

Je ne sais pas ce qui s’est passé après ça – quelque chose en moi a dû craquer. Je me suis emparé de mon fusil et j’ai tiré et rechargé et tiré à nouveau, mais je ne sais combien de mes frénétiques coups ont porté. Je ne me souviens que de bribes. Deux bêtes corrompues avalant les mains et les bras d’un khadoréen, le dévorant avec des morsures rapides et éclaboussantes, alors même qu’il tentait de se débattre. La chose que je pensais être un nyss tira flèche après flèche, touchant les khadoréens et les trollkin avec une brutale efficacité.

Je me souviens de Rathlok, saignant de nombreuses blessures, combattant aux côtés de sa parenté alors que les horreurs affamées cerclaient, se précipitant pour arracher des morceaux de chair. Le hurlemort chu et lâcha un cri assourdissant qui fit tomber plusieurs énormes arbres, créant une avalanche de neige autour des deux hommes. Je ne sais quel a été le sort de Rathlok, mais les monstres ont émergé et pas le trollkin.

Ils s’approchèrent avec une étrange lenteur, savourant peut-être leur dernière victime, tandis que je levai péniblement mon fusil. J’ai pressé la détente, mais le fusil a choisi ce moment pour s’enrayer. L’archer déformé s’approcha, un sourire cruel et presque moqueur sur son visage. J’ai vu avec un détachement clinique que ses jambes étaient toutes fausses ; comme si elles étaient articulées en arrière et pourtant, il se déplaçait sur la neige avec grâce, comme un cerf. Il a levé son arc dans ma direction. Je faisais face à la mort et je me suis figé.

Soudain trois flèches à empennage noir frappèrent la créature la plus proche, la faisant tomber dans la neige. D’autres flèches passèrent par-dessus nos têtes, une s’enfonçant dans la jambe de l’archer bizarre, qui poussa un cri de fureur déchirant. Se déplaçant à une vitesse totalement anormale, il s’est enfui en un clin d’oeil, vers la lisière des arbres, les créatures carnassières le suivant dans son sillage.

C’est alors que je crois m’être évanoui.

J’ai repris connaissance pour me retrouver entouré de Nyss aux traits secs, plusieurs mortels arcs noirs pointés sur ma tête. Leur chef, une femme, s’exprimait avec un fort accent shyr, et ils m’ont interrogé sur ce que j’avais vu. Mes voyages à travers le Khador se sont avérés intéressant et ils ont décidé de me mettre à contribution. Ce que j’ai appris, c’est que ces nyss sont des réfugiés, des survivants de la tribu Raefyll, anéantis par les terreurs liées à celles qui ont failli mettre fin à ma vie, horreurs qui se sont multipliées avec fréquence alarmante dans cette région. Cette cheffe, une nyss qui serait belle sans ses yeux froids, s’appelat Cylena Raefyll. Elle cherce à se venger des créatures profaes qui ont envahi son foyer et massacré ses proches, et espère trouver des alliés parmi les humains méridionaux.

J’ai été amené au port khadoréen d’Ohk. Professeurs, après toute vos leçons, je ne sais pas ce qu’étaient ces créatures, et le nyss ne savent rien au-delà des horreurs qu’ils décrivent. Je soupçonne la corruption draconique, pas une espèce nouvelle ou encore inconnue. Je n’ai jamais vu la corruption de même propre yeux, mais vos leçons sur sa nature semblent être la seule explication logique. Je me demande s’ils servent un maître unique ; la terreurs que les khadoréens nomment Halfaug est-elle revenue ? Pour l’instant, je vais rester avec les nyss, apprendre ce que je peux et écrire quand j’ai l’occasion. Je ne crois pas que mes ravisseurs me veuillent du mal, ayant l’intention de mettre à profit ma capacité de traducteur. Toute aide que vous pourriez fournir à ce sujet serait appréciée. Je vous souhaite bonne chance pour vos prochains voyage, monsieur.

Je demeure votre élève.

Professeur Agrégé, Lynus Wesselbaum
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Re : Nq 6 - Les Rencontres de Pendrake
« Réponse #1 le: 19 mars 2020 à 23:43:48 »
Texte en entier.

Bonne lecture  :)
Citation de: Maître Yoda
Trop gentil tu seras, dans le côté obscur tu l'auras.

Si vous constatez des fautes d'orthographe et/ou de conjugaison, des phrases à remanier pour une meilleur compréhension.
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Re : Nq 6 - Les Rencontres de Pendrake
« Réponse #2 le: 19 mars 2020 à 23:56:54 »
Merci ! :)
"Bon bin, plus qu'à attendre de voir à quoi va ressembler le futur Cygnar..."

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Re : Nq 6 - Les Rencontres de Pendrake
« Réponse #3 le: 20 mars 2020 à 06:40:29 »
Thx thx Elric