Léthéens
Les léthéens croient qu’en consommant la chair de leurs aînés, ils peuvent transmettre force et sagesse aux générations futures. Étant donné que leur civilisation est restée figée depuis des siècles, on peut s’interroger sur la persistance de leur croyance en l’efficacité de cette pratique macabre.
– VP
Au plus profond des jungles d’Alchiere, les ruines d’anciennes civilisations humaines gisent cachées sous la canopée. Des pictogrammes gravés sous les vestiges de leurs murs racontent un peuple ayant renié son créateur pour vénérer les puissances du ciel et de la terre. Ces âmes perdues sacrifiaient aux bêtes sombres de la forêts et, à leur tour, sont devenus semblables à des bêtes, oubliant les voies de l’homme.
Cependant, ils n’ont pas tous succombé à cette déchéance primitive. Ceux qui sont restés fidèles aux anciennes coutumes ont observés depuis leurs temples dédiés à Menoth et rendaient hommage à leur créateur. Au cours d’un puissant rituel, ces quelques croyants ont maudits les hommes-bêtes afin que leurs âmes ne connaissent jamais le repos, et ont prophétisé que les vrais hommes reviendraient pour abattre le feu et la justice sur les apostats dégénérés. Si ces pictogrammes disent vrai, alors ils racontent un sort tragique et terrible pour les léthéens, peuplant Alchière.
Les léthéens ne s’aventurent que rarement en plein jour, excepté dans les parties les plus sombres de la jungle, où ils emploient la couverture végétale pour se déplacer en brachiant pour encercler leurs proies. Les proies inintelligentes sont rapidement éliminées, mais les léthéens utilisent leur poigne étonnamment puissante pour maîtriser les proies intelligentes et les réduire à l’état de captifs, afin de les sacrifier à leurs idoles.
Les léthéens survivent grâce à un régime principalement carnivore, mais dès leur plus jeune âge, ils consomment régulièrement un cocktail fermenté de fruits vénéneux de la jungle et de sève de liane. Ce mélange contiendrait des éléments issus de la plupart des grandes familles de poisons. Les jeunes léthéens en reçoivent des doses progressivement moins diluées au fil de leur croissance, ce qui leur permet de développer une immunité totale contre ce breuvage et, par extension, contre la grande majorité des autres poisons. Cette pratique semble être née d’un besoin que les léthéens puissent consommer n’importe quelle plante toxique de leur jungle natale, leur offrant ainsi une source alternative de nourriture en période de disette ou de chasse infructueuse.
UR-CASPIEN
Tous les léthéens ne parlent pas une langue compréhensible, mais ceux qui le font parlent une forme limitée de la langue morte des premières civilisations humaines. Les rares individus ayant eu la chance de rencontrer des léthéens et de survivre pour raconter leur expérience ont décrit un étrange pidgin, mélange de caspien intelligible et d’autres sons bien plus animaliers. Cette langue, que les érudits nomment aujourd’hui l’ur-caspien, conforte les théories sur les origines de cette énigmatique race.
La coutume la plus remarquable chez les léthéens est sans doute une forme inhabituelle d’endocannibalisme rituel. Les léthéens croient pouvoir transférer l’âme d’un membre de la tribu à un nouveau-né en faisant consommer sa chair à une femelle enceinte. Chaque année, lors du cycles des naissances, les anciens de la tribu conduisent les femelles enceintes de la tribu dans un endroit isolé, où elles consomment les anciens vénérés et les guerriers puissants que la tribu souhaitent préserver pour les générations futures. Les léthéens considèrent de bon augure que les dévorés soient encore en vie au début de la cérémonie, et ils croient que plus les victimes mettent de temps à succomber, plus la prospérité des nouveau-nés sera grande. Ces rituels cannibales durent parfois plusieurs jours, offrant un spectacle horrifiant – un cycle violent de mort et de renaissance.
Géré par les Mystiques. Le rituel cannibale de renaissance des léthéens est supervisé par les guides spirituels chamaniques appelés mystiques. Ces dirigeants essentiels non seulement choisissent quels léthéens renaîtront, mais aussi déterminent quelle femelle donnera naissance à quel individu.
En plus de cette fonction cruciale, les mystiques dirigent les rites sacrificiels de leurs tribus. Bien qu’ils fassent preuve de discernement lorsqu’il s’agit de déterminer qui ferait un sacrifice idéal pour leurs idoles, leurs critères restent insondables, surtout pour les étrangers. Même les léthéens trouvent ces décisions mystérieuses, et il n’est pas rare que chaque tribu ait ses propres normes de sélection des sacrifices, variables selon les particularités de son mystique.
En échange de leurs sacrifices, les mystiques sont bénis par une magie primitive. Ceux qui ont observé leurs sortilèges et rituels y ont décelé un mélange de pratiques dhuniennes et du Dévoreur.