Une bonne bagarre interrompue, par HudsonH
Dans un clash de muscles et d’acier, la ligne de guerriers Skorne percuta les îlots de combattants Trollkins. A la tête des épéistes Skorne, Jowen sentit un sourire carnassier se former sur son visage. Après une rapide recherche, il repéra le chef ennemi et se précipita vers lui.
Dans un rugissement, le puissant guerrier Trollkin se rua vers lui, écartant de l’épaule les combattants sur son chemin. Commença alors la danse de mort, les doubles épées longues de Jowen se heurtant à la gigantesque épée du chef Trollkin, l’entraînement et la rapidité contre la ruse et la force.
Le Dakar ne pouvait s'empêcher d’admirer son adversaire. Celui-ci maniait avec facilité cette énorme masse de métal tout en lampant dans l’énorme chope tenue dans son autre main. De nombreuses blessures témoignaient des moments d’inattention dûs à cette incessante soif, mais grâce à la vigueur exceptionnelle des Trollkins,ce n’était que de simples égratignures.
Autour de lui, épéistes Skorne et guerriers des Kriels s’affrontaient dans une mêlée qui avait perdu toute cohérence, où seules résistance et compétence martiales maintenaient les individus en vie. Du coin de l’oeil, Jowen vit une hache démesurée s’abattre sur Jowoon, son frère. Ce dernier sauta sur le côté pour esquiver le coup, mais fut bloqué par les cadavres des nombreux adversaires qu’il avait terrassé. La lame le coupa pratiquement en deux, et un flash de lumière verte venant de la direction de Dorom’pamir, l’Ancestral Guardian de leur maison indiqua que son âme avait été jugée valeureuse et préservée du Void.
Le sourire de Jowen lui couvrait maintenant complètement le visage. “Cette bataille est vraiment la quintessence du Hoksune” se dit-il. “Enfin un combat où l’honneur n’est pas sacrifié à tout prix” sur l’autel de la victoire .
Malgré tout le respect qu’il vouait à la Supreme Archdomina, Jowen ne pouvait s'empêcher de regretter que la volonté de remporter des victoires et des territoires de cette dernière amenait parfois à utiliser des techniques et des stratégies peu glorieuses, et privait souvent des Skornes méritants d’une mort digne et glorieuse.
D’une série de gestes rendus flous par la vitesse, le Dakar dévia les coups de son adversaire, et lui infligea une série de coupures sur tout le haut du torse et du cou. S’il avait appuyé un peu plus sur le dernier revers, le chef Trollkin serait en train de se vider de son fluide vital, malgré sa résistance hors du commun. Mais cela aurait écourté un combat bien trop passionnant, et Jowen se doutait que son adversaire ressentait la même chose. Plusieurs fois, une frappe de son adversaire, réalisée avec un angle un peu différent, aurait pu être mortelle A chaque fois, le Skorne ne pouvait s’empêcher de penser que son adversaire retenait un peu ses coups.
De la même façon, depuis que Jowen avait été chargé par ses supérieurs de pacifier la zone, il avait mené de nombreux combats contre la tribu Trollkin, en tentant de s’emparer de collines surplombant les environs pour y construire des forts. A chaque fois, les troupes ennemies se dressaient pour empêcher ses forces de conquérir ces territoires. Et dès que Jowen sentait que ses forces étaient sur le point d’enfoncer les lignes adverses, il sonnait la retraite pour donner à l’ennemi le temps de récupérer et être à même de leur fournir un beau combat pour le lendemain.
Cette tactique n’était pas du goût du “conseiller militaire” de la Maison Telaar, dont Jowen s’était retrouvé affublé par ses supérieurs. Mais les protestations véhémentes de l’importun s’étaient enfin tues ce matin. Jowen attendait presque avec impatience le moment d’écrire la lettre au Dominar Rasheth, l’informant que son conseiller avait malencontreusement trébuché sur le chemin d’un Ferox affamé, dont le cavalier était parti temporairement se soulager.
En plein milieu d’une passe d’arme, où la technique et l’agilité de Jowen faisait égale mesure avec la force et la résistance du chef Trollkin, une explosion titanesque couvrit tous les bruits de bataille. Quelques instants plus tard, une intense lumière provint de la colline.
Baissant leurs armes, tous les combattants se tournèrent dans cette direction, juste à temps pour être témoin d’une scène qui leur devenait beaucoup trop familière.
Sortant de nul part, un gigantesque construct de pierre et bois prit possession de la colline. Il était entouré d’une ménagerie de bêtes et de guerriers primitifs, écrasant Skorne et Trollkin sans discernement. En quelques instant, l’immense amas de pierre creusa la colline et leva au ciel un artefact étrange. Une lumière intense jaillit du ciel pour venir frapper l’objet, et tous eurent la sensation du regard d’êtres défiants l’imagination se poser sur eux.
Puis, dans un éclair et un coup de tonnerre, les nouveaux arrivants disparurent.
Sans relever ses armes, Jowen tourna son regard de la colline en ruine vers le chef Trollkin, et s’adressa à lui dans la langue de ce dernier:
- Ca fait la troisième fois cette semaine. Je trouve fort déplaisant que ces sauvages viennent encore nous interrompre.
- Je suis d’accord avec toi, envahisseur, lui répondit le Trollkin en le regardant d’un air suspicieux, mais que veux tu qu’on y fasse?
- Je propose qu’on leur pourrisse la vie comme ils nous pourrissent la nôtre ! Je propose une alliance temporaire, histoire d’apprendre aux sauvages et aux curés que leurs guerres ne nous amusent pas et qu’il faut qu’ils arrêtent d'empêcher les gens des se foutre sur la gueule honnêtement.
- Qu’est-ce qui vous empêchera de vous retourner contre nous et de raser notre village?
- Franchement, j’en ai pas grand chose à faire de votre bout de terrain. Si l’on fait un beau combat, et que je perds plein de guerriers dans la gloire et l’honneur, je rentrerais voir mes supérieurs et leur dirais que le coin ne vaut pas le coup, que toutes les zones de valeurs ont été dévastées et que ça ne sert à rien qu’on revienne avant une ou deux génération.
Un sourire identique se dessina sur le visage des deux chefs au moment où il se serrèrent la main pour sceller leur accord, chacun se réjouissant de la gloire et des combats à venir.
La Génèse, Par Seb
Au commencement, une bataille engendra un cortex Scyrah à moitié détruit. Il était seul, déformé et à l'abandon. Mais il restait malgré tout une légère forme d’énergie qui luttait pour ne pas s’éteindre. Sa structure interne était, bizarrement, tout à fait intacte. Toute la structure de la machine qui le portait avant avait été réduite à néant. Mais lui, était toujours là. Il n’avait plus aucun souvenir de ce qui avait pu le laisser dans cet état. Cet état, si faible, si inutile. Cet état qui ne lui permettait plus de vivre. On sentait comme les dernières pulsations d’un coeur qui agonise. Mais il continuait de se battre, de s’accrocher et d’espérer retrouver de la puissance...
Au deuxième jour, non loin de ce cortex, un accumulateur se mit à grésiller. Au vu de la masse de corrosion qui était présent sur lui, il devait certainement provenir d’une machine Cryx. Il s’en échappait, de temps en temps, quelques bribes d'énergie de couleur verte. Un oeil attentif aurait presque pu distinguer des formes de visage qui agonisaient dans un dernier souffle.. Peut être était-ce des âmes de combattants ayant péri dans la bataille, absorbées dans ce morceau de métal informe.. Soudain, une décharge d’énergie extraordinaire s’échappa d’une fissure présente sur cet accumulateur. Une sorte d’éclair vert fendit le ciel et les nuages et vint percuter le cortex qui continuait lentement à pulser, seul. Une énorme boule d'énergie brute se forma autour du cortex qui grossissait à mesure que l'éclair le percutait. L’accumulateur s'arrêta brutalement et la masse verte bouillonnante d'électricité explosa, ravageant le champ de bataille sur deux cent mètres à la ronde. Le silence revint…
Au troisième jour, un amas de cadavres remua tout à coup. Les corps tombèrent de chaque côté d’une énorme masse qui se dressa lentement. C’était une beast, ensanglantée, à qui il manquait un bras. Une multitude de plaies étaient présentes sur son corps et par endroit même, des morceaux de chair manquaient. Malgré cela, elle était énorme et se tenait debout immobile. On avait rarement vu une créature de cette envergure. Elle prit une profonde inspiration, puis se mit respirer de manière agonisante. Elle avança... C’était incroyable qu’elle puisse être encore en vie. Puis le corps s’éleva doucement au dessus du sol et il resta comme suspendu dans les airs. Soudain, un flux translucide commença à s’échapper du corps. C’était une forme vert-bleu “placide”, spectrale, qui une fois sortie se mit à flotter. Le corps retomba aussitôt, inerte et cette fois-ci bel et bien mort. Ce qui devait être un feralgeist resta un moment à contempler son ancien hôte avec une certaine nostalgie, bien qu’il était difficilement concevable qu’une pareille créature puisse éprouver ce genre de sentiment. Il s’appelait Eras et était en fait, très ancien et avait déjà occupé une multitude de corps. Il avait connu maintes batailles, obéit à de nombreux warlocks et brisés tellement de corps qu’il en avait perdu le compte. Après quelques minutes, il se déplaça au milieu du champ de bataille et chercha un nouveau corps sur le point de mourir pour en prendre possession. Au bout d’un certain temps, il fut attiré par une sorte de pulsation qui provenait d’une chose à moitié enterrée sous de la terre retournée au centre d’un cratère. C’était une forme de vie qu’il n’avait encore jamais ressenti. Elle était mourante mais avec un tel potentiel de puissance que ce vieux Eras fut tout de suite séduit. Il s’en approcha tranquillement en flottant. C’est alors que dans un bruit strident, qui d’ailleurs ressemblait étrangement à un cri de feralgeist, il fut aspiré par le cortex… Le silence revint...
Au quatrième jour, trois entitées s'éveillaient. Eras, le subconscient cortex Scyrah et la forme d’énergie brute Cryx se trouvaient ensemble dans ce morceau de métal, qui avait était auparavant un cortex de warjack. Eras tenta de s’enfuir. Mais c'était peine perdue, ils étaient coincés ensemble, incapable de se séparer. Un combat commença, chaque être voulant dominer les autres. Des étincelles d’énergie s’échappaient parfois du corps métalique qui vibrait de plus en plus. Le métal rougissait et la chaleur qu’il dégageait faisait fondre les morceaux de chairs qui se trouvaient à proximité. L’atmosphère devint pesante, l’air laissa place à de la vapeur d’eau et une odeur étrange s’échappa du cortex. Soudain, il se modifia, les déformations et les impacts qui le parcouraient s’éffaçèrent. Il prit une forme géométrique encore inconnue, qui était faite de courbes, de lignes et de cassures. Aucun angle droit, aucune symétrie, cela aurait rendu fou un prêtre de la vieille foi en quelques secondes. A l'intérieur, une certaine acceptation était née du combat entre les trois entitées. Elles devaient coopérer pour rester en vie.. Un nuage vaporeux, de couleur vert-bleu “placide” s’échappa de cette reconstruction, l’enroba et se mit à flotter autour. Une masse spectrale s’éleva alors, avec à l’intérieur ce nouveau cortex. Il se mit à flotter et erra sans un bruit… Le silence revint...
Au cinquième jour, une forme métallique et luisante se déplaçait sur le champ de bataille sans réel but. Elle était enrobée d’une émulsion gazeuse qui dansait, donnant une impression de légèreté à cette association. D’un seul coup le métal se mit à luire et une sensation de détermination émana alors du cortex. Il fallait autre chose à Eras et ses deux autres “colocataires”. Il leur était nécessaire de se trouver un corps fort et puissant, qui serait à même de les supporter tous les trois. Pendant plusieures heures, ils cherchèrent et crurent plusieurs fois trouver le graal, mais en vain. Il était déjà tard, le soleil commençait à décliner quand un dernier rayon illumina un amas de pierre. Le spectre s'approcha et découvrit un structure humanoïde, faite de pierre, de bois et de plaque d’armure métallique lourdement ornementées. C’était en fait le corps d’une puissante beast Orboros qui était tombé quelques jours plus tôt pendant la bataille. Une irrésistible attirance naquit entre le spectre et ce woldwarden. Au moment où l’entité métallique entra en contact avec la tête de la beast, un flash lumineux éclaira la plaine dans le crépuscule. Lorsque l’obscurité reprit sa place, il ne restait plus que la masse de pierre entourée de la vapeur spectrale. Elle vibra quelque peu puis s’immobilisa… Le silence revint...
Au sixième jour, une beast construct se leva. Elle regarda ses mains, remua les doigts. Elle semblait découvrir les différentes parties de son corps comme s’il venait de naître. Elle fit quelques pas et trébucha, s’écroulant de tout son poids en faisant vibrer le sol. Elle ressemblait à une marionnette contrôlée par un débutant. Ce n’était en fait, qu’à moitié vrai. En effet c’était Eras et ses deux copilotes qui contrôlaient cette force de la nature. Pendant de longues heures, les quatre parties d’un être irréel apprirent à s’apprivoiser. Une osmose et une alchimie les réunissaient à présent. Soudain, elles s’entremélèrent et les frontières entre chacune des entitées s’effaçèrent. Elles ne formèrent plus qu’un. Un bourdonnement monta dans la plaine et une conscience naquit. La beast s’immobilisa alors, assis contre un arbre et parut s’endormir. Le silence revint...
Au septième jour, elle se réveilla et regarda autour d’elle, une seule idée en tête. Elle se sentait faible et avait besoin de se construire une armure. Elle se sentait sans défense alors il lui fallait des armes. Il voulait plus de puissance et les batailles de la région avaient laissaient sur place un immense marché d’armement. Elle se mit en quête de se construire un corps toujours plus puissant et fort… Le silence avait disparu et Iron Heap était né...