La question du "transfert" ne se pose pas plus maintenant que jadis : GW a la visibilité, quasiment tout le monde commence par WHB ou 40K (ne pas négliger LotR dans le recrutement actuel non plus, bien que le taux d'abandon à long terme reste à mesurer), et après il y a le sillage.
Entendre : une proportion plus ou moins constante d'abandon total, d'abandon partiel ou temporaire, d'abandon ou de réduction du GW au profit d'autres gammes (Starpu illustre un aspect de cet abandon, comme des paquets de gens).
Il y a eu des "pics", genre la transition 40K2-40K3 en 1998, mais ça repartait de plus belle ensuite : je me souviens que le 40K associatif a connu le creux de la vague, en France, jusque vers 2000, puis il est devenu de loin le jeu de gurine le plus vendu après 2007. GW espère que WHB8 donnera le même genre de poussée : c'est très possible, malgré une conjoncture maussade.
C'est pas compliqué : mieux GW se portera, avec son action de recrutement, et plus il y aura de potentiel pour les autres systèmes. C'est comme ça depuis vingt ans, et ce n'est actuellement pas parti pour changer.
--
On lit effectivement des pleurs et de l'indignation au sujet de WHB 8, mais de toute manière les gens vraiment accros ne lâcheront pas. Et ce sont ceux-là qui motivent les tièdes. Ceux qui décrochent ne le font au profit d'un autre jeu que s'il y a les mêmes commodités, à commencer par des joueurs disponibles.
Pour l'anecdote, là où on peut spéculer que des déçus de battle aillent vers PP, cet été j'ai entendu ça et là espérer que les poutreurs-pinailleurs déçus du WHB n'aillent pas vers le 40K. Un peu comme en fin d'année scolaire, quand les principaux de collège espèrent que leurs voisins n'auront pas trop d'élèves casse-pieds à leur refourguer...
--
Pour en venir à du témoignage plus spécifique et de faible portée : hier au club de Haguenau, il y avait une quinzaine de gens pour ne faire pratiquement que du WM/H. C'est parce qu'il y a un fort militantisme local depuis toujours pour ce système (Kint, Tibald, Kobal qui sont aussi l'encadrement principal du club), et pas parce que WHB serait devenu d'un seul coup un repoussoir.
Au contraire, la V8 a relancé l'intérêt pour battle, qui est certes le parent pauvre à l'asso, avec un créneau comparable à la Guerre de l'Anneau.
Après, faut voir le tableau global : Warmachine n'est pas d'un accès spécialement difficile, mais il dissuade aisément les zobbyistes occasionnels.
Je m'explique : à l'heure où il y a du plastoc rigolo à bricoler, il est bien lourdingue de se fader du multi-part en métal qui ne propose pas vraiment d'options. Et quand on a le boulot, la vrévie, qui plafonne déjà la figurine, on apprécie de pouvoir ressortir ses bonshommes tous les deux mois en n'ayant pas trop-trop de mise à jour à faire.
Dans le cas de PP, c'est la noyade si on n'est pas un pratiquant régulier, et qu'en guise d'adversaires potentiels on a des mecs qui sont dedans tout au long de l'année. Sans parler de l'approvisionnement et du suivi des niouzes, pour le quidam pas plus motivé que ça qui observe en pointillés.
--
C'est pourquoi je crois que quelle que soit la désaffection (normale et périodique) pour les jeux GW, elle ne profitera jamais spécialement aux jeux PP. A moins que GW ne coule et que PP ne reprenne le créneau principal du figurinisme : des bonshommes faciles à bricoler et des jeux d'un abord facile, quelle que soit leur profondeur réelle.
--
Cyriss-Adept : j'ai vu, tu le sais, pas mal de tournois de WHB, et un cageot de 40K. Tu ne peux pas, sur la foi du panel étroit que tu dis, affirmer que les armées sont mieux peintes à WHB qu'à 40K. Dans l'ensemble, en manif de poutrage, ça se vaut. Sachant qu'on attends de voir, pour WHB, un équivalent des manifestations "hobby first" genre FWD/MedTour, (feu le) Zeliste Day, ou la spectaculaire Dark Crusade annuelle qui vient d'avoir lieu vers Calais. Il y a peut-être une incitation qui poindra avec Warhammer Forge.
En outre, pour être honnête les premiers tournois à avoir imposé le tout-peint, ce sont les tournois de jeux histos. Ensuite, on entrera dans le pinaillage local : moi, mes petits tournois de 40K imposaient la peinture depuis les années 90, et ça s'est généralisé en parallèle à WHB et 40K dans les manifs d'une certaine taille.
Nous sommes par ailleurs d'accord sur le fait que la langue est un obstacle malvenu à la diffusion de Warmachine.
Certes, c'est peut-être flatteur de se dire qu'on est une élite, que WM ce n'est pas accessible au vulgaire péquin (peuh !), mais on retrouve ce principe commercial bête et méchant dont pâtissaient jadis les JdR "d'élite" : si ce n'est pas traduit, on divise l'audience par 10.