Bon, j'ai décidé de ranger ma chambre. C'était un peu le bazar. Donc je crée un nouveau sujet. En fait je range pas ma chambre, j'en prend une autre. Plus facile à ranger. Enfin à pas ranger du coup. Plus facile quoi. Donc plus mieux... L'autre sujet faisait dix pages de conneries bien tassées. On va devenir un peu sérieux. C'est mes résolutions pour l'année 2018.
Bon on va commencer par un retour du mercredi soir.
Oliv' prend madrak2 et je prend Morvahanna2 devourer's host. Je vous la fait courte. Oliv' ne me dit pas qu'il a warpath, il le mentionne que quand il fait ses sorts tour 1, vu que je n'écoute pas et ben je sais pas qu'il l'a. En début de partie, je lui demande si il a des tricks de mouvement, ben non et quand à mon tour1 je lui demande ses distances de menaces, il m'en parle pas non plus. Donc je met tout à 0,5" de ses distances de charges et ... Tour2 j'ai plus grand chose et je ne peux pas feater car il snacking sur ses beasts... Je tente un ktc avec ce qu'il reste, ça ne passe pas car il peut balancer les dêgats sur les figs à trois pouces de lui et en plus cette cruche de morvahna, elle sert à rien pour ça... Super partie...
Faut savoir que j'aime pas perdre mais alors comme ça... Il m'a entendu râler bien une heure d'affilée...
Je suis pas prêt de la ressortir cette greluche. Un, elle est chiante à mourir à jouer et deux, avec toutes les listes qui remove à cause de ghost fleet ben je suis pas sûr qu'elle soit gégé.
La boustifaille arrive, des hamburgers livrés à domicile de bonne facture accompagnés de frites et autres fritures frites. Oliv' joue contre Roro, Brisbaine1 contre ravhyn je crois. Que du tir. Tactiquement c'est j'avance et je tire. Oliv' finit par se faire ktc au tir donc. Roro a toujours un énorme fion au dés, il est très fatiguant pour ça. Sa moyenne à deux dés ben c'est la mienne à trois dés...
Nous sommes en nombre impair du coup je ne joue point. J’attends la fin de leur partie, ferme ma grande bouche alors que roro pouvait ktc tour2 avec un pourcentage de réussite assez énorme (quand tu as quatre harpie et qu'il en faut qu'une qui touche pour que Brisbane sorte de son trou...), range mes affaires tout ça, dis des conneries pour changer, râle encore un peu pour le warpath...
La partie se finit, on papote et on finit par plier bagage. Sauf oliv' qui est chez lui, Roro habite à moins de 50m. Ça va, pas trop long le voyage... Si on prend les trois habitations de Oliv', Roro et Xav, que l'on détermine le centre du triangle et ben je pense qu'ils sont à pas plus de 20m chacun de celui-ci. Véridique...
Bref.
Je monte dans ma tire et me tire dans la nuit. La 106 traverse la zone industrielle de Cogolin, un no mans land à cet heure là. Les hangars et autres bâtisses teintés du jaune pisse de l'éclairage publique défilent aux fenêtres. J'attaque le dernier rond-point et quitte la ville. Une grosse demi-heure et je serai à la maison.
La voiture grimpe la route qui se love tel un serpent sur le dos de la colline. Je fais gaffe aux sangliers qui peuvent surgir à tout moment, en croise une famille dans un fossé mais maman et sa tripotée de marcassins ont la sagesse de ne pas essayer de se jeter sous mes roues. Quelques zigzag et épingles plus tard, je rejoins la départementale qui monte à la Garde-Freinet.
Mes yeux me piquent. La fatigue se fait sentir. Je regarde le vieil autoradio à K7 accroché au tableau de bord et me dit qu'il serait temps d'en changer, que le trajet serait moins long avec la voix d'un Tom Waits ou d'un Patrick Watson, les solos de batteries de Buddy Rich samplés et transformés dans les compositions d'Amon Tobin, du piano d'un Satie ou d'autres friandises auditives sur clef USB.
Quelques kilomètres plus loin, je m'arrête dans un virage là où le bas-côté très large me laisse me garer en toute sécurité. J’attrape ma sacoche en cuir sur le fauteuil passager et en sort de quoi me rouler une clope. J'allume mon clou de cercueil au briquet et sort du véhicule espérant que l'air frais me revigore un peu tout en me rapprochant de la falaise.
Le Golfe de Saint-Tropez s'étend là. Le ciel et la mer se fondent dans l'horizon. Seules les étoiles et les lumières des villes permettent de deviner les frontières des éléments. La Méditerranée vient lécher les orteils des stations balnéaires aux pieds des collines. Spectacle magnifique. Malheureusement ça fait longtemps que j'y suis étanche. On ne regarde plus un tableau de maître de la même manière si on y passe devant tout les jours. Sa beauté en devient banal. J'y ai passé une bonne partie de ma vie. Des moments douloureux, de bonheur aussi mais ce n'est pas chez moi. Des circonstances font que j'y suis arrivé puis parti plusieurs fois mais un jour je m'en irai comme j'y suis venu. La fracture sociale rend les gens complètement dingue ici. L'écart entre les classes est abyssal, sur un petit périmètre les pouilleux côtoient les plus riches de ce monde. Le diktat de l'apparence maintient une très grande partie de la population dans une sorte de frénésie du paraître, là où des smicards se saignent pour s'habiller de breloques et de bout de tissus fachion et hors de prix, s'endettent pendant des années pour rouler avec des voitures neuves et flambantes alors qu'ils n'arrivent même pas à bouffer à leur faim le dix du mois. Tout ça a quelques mètres de yacht de riches émirs. Je pourrai parler de cette région pendant des pages mais la vérité c'est que les seules choses à retenir c'est le soleil et le paysage. L'argent n'est pas le problème, ce n'est qu'un outil d'échange. Seul ce que nous en faisons, seule la main qui le tient rend l'outil bon ou mauvais.
Je tire quelques lattes encore sur ma clope envoyant des nuages sombres dans l'obscurité, la coince dans mon bec et de mes paluches libres, j'ouvre ma braguette et pisse. Je commence à faire des va-et-viens de gauche à droite, des arabesques, à jouer à l'arrosage automatique. Je mitraille de mon urine fumante le paysage, la mer, les collines, les villas, les immeubles, les HLM, les restos, les hôtels, les commerces, les bateaux, les riches, les pauvres, ceux qui sont entre les deux, les braves gens, les connards, les entre les deux et finis par me pisser un peu sur les godasses lorsque mon jet perd de sa vigueur. Je secoue le bazar, remonte ma braguette et retourne dans l'habitacle de la 106. Je passe la première, fait mordre les roues sur l'asphalte et laisse derrière moi la côte. Quelques kilomètres plus loin, je traverse la ville de la Garde-Freinet au sommet de la colline et prend la route qui descend l'autre versant vers l'intérieur des terres. L'horloge sur le tableau de bord indique 1h35. Je me fous une claque pour me réveiller, ça marche moyen. Je m'en remet une autre plus forte. J'ai mal, ça a le don de m'énerver, d'avoir envie de mordre la main qui a frappé mais ça marche, je n'ai plus sommeil. Tout le monde fait son lot de trucs à la con, seul et loin des regards inquisiteurs.
Une brume s'épaissit alors que je descend vers la vallée. Rien d'inhabituelle même si celle-ci est particulièrement compact. Je roule à faible allure, les phares ne percent pas le brouillard à plus de deux mètres dorénavant et je n'ai pas envie de finir ma course dans un ravin en pendouillant dans un chêne liège. La route qui descend la Garde-Freinet jusqu'à chez moi n'est qu'une succession d'épingles serrées à flanc de colline. Quelques kilomètres et quelques renards croisées plus loin, j’atteins la vallée sans encombre. Plus que quelques minutes et je serai dans mon lit. Du moins c'est ce que je croyais...
KrifKRoUmpFFF, PPPrrRiIITTtt pRrut POUM pREuteuTreu.
La voiture rebondit dans un vacarme comme si j'avais roulé sur je ne sais pas quoi.
- Merde ! Mais qu'est-ce que... ? Mais qu'est ce que c'est que ce merdier ?! Chié quoi putain ! Nom de Zeus de la put...
J'arrête la bagnole, coupe le moteur par habitude et descend. Et là surprise, mes pieds foulent un sentier cahoteux et raviné. J'ai du me foiré à un moment et prendre une piste au lieu de poursuivre la départementale. Je fais quelques pas vers l'arrière du véhicule mais le brouillard m'empêche de voir plus loin que mon bras tendu. Bon...
Je remonte dans la 106, je tourne la clef dans le neiman. Rien.
Je retourne la clef dans le machin. Re-rien.
…
Je re-retourne la clef dans le bazar. Re-re-rien.
…
…
Mon regard se pose quelque part dans la brume par delà le pare-brise sale. Je tire sur le bidule à droite, un petit bruit de moteur se fait entendre, deux filets de liquides coulent sur la vitre et les essuies-glaces viennent balayer le jus dans un concert de couinements. Super. Mon pare-brise est propre. Génial. Ma caisse ne démarre pas cette pute. Trop cool. C'est pas la batterie puisqu'elle est neuve, que mes phares sont allumés, que le lave-glace fonctionne. Chouette. Je suis en rade dans le troufion de l'univers. Formidable. Mais pas de problème, je reste calme.
Ça dure cinq secondes et ça me monte d'un coup. J’attrape mon volant à deux mains et je le mord fort, très fort. Un peu avec les canines puis un peu de côté avec les molaires et je tire dessus en poussant de toutes mes forces avec mes jambes et mes bras. Je finis par arracher un morceau de gomme, ma nuque vient s'écraser sur l'appuie-tête. Ça m’énerve encore plus. J'empoigne le bidule et je lui met des grands coup de boules.
PPPPUUUUUTTTTT PPPPUUUUUTTT PPPPUUUUUTTT PPPPUUUUUTTT fais le klaxon dans la nuit.
J'ai mal au front et à la mâchoire mais ça va mieux. Je prend mon portable dans ma sacoche, il ne capte pas et j'ai 1% de charge... 1h35 est inscrit sur l'écran tactile. Bizarre.
L'horloge du tableau de bord affiche 1h35. Pareil que quand j'étais à la Garde-Freinet. Bizarre deux fois...
J'ai deux solutions. Soit attendre que le jour se lève et rentrer à pieds soit je rentre à pieds là tout de suite. Attendre c'est pour les cons qui croient que rester dans son caca va rendre l'odeur de celui-ci plus supportable. Je décide de tirer la chasse. Je farfouille dans le merdier qui jonche le sol du côté passager et en sors ma casquette préférée. La noire un peu moche mais avec des LED intégrées. Je ramasse mon sac, prend les clefs sur le contact, ferme bien les portières car je n'ai pas envie que l'on me choure mes figurines et je me casse. J'appuie sur le bouton dissimulé dans la visière de mon couvre-chef et pouf, le chemin s'éclaire d'une lueur bleu pâle à pas plus d'un mètre cinquante. Pas terrible mais suffisant pour que je ne me casse pas la gueule à chaque racine déterrée.
J'y vais déterminé. Je suis perdu dans le noir mais j'en ai rien à secouer, c'est pas une petite panne d'une bagnole de merde qui va m'arrêter et même si je sais pas du tout où je suis. Je suis un peu remonté, déjà que l'autre il m'a gonflé avec son warpath tout à l'heure... « Je charge max à dix, tout ça mon cul sur la commode »... « Mais si je te l'ai dit que j'avais warpath. Quand au tour1, j'ai mis mes sorts sur le caster »... « Nanani 'scuse-moi, tralala »... « Salut, c'est moi la 106 qui décide de tomber en rade quand tu te paumes dans les bois »... Je l'ai mauvaise... Mauvaise, mauvaise, mauvaise... Si je croise un sanglier, je lui coince la tête sous mon aisselle et je l'étrangle en serrant avec mon bras, si c'est un renard, je lui botte le fion, si c'est une biche, je l'égorge avec les dents ou si c'est une chèvre et ben je l'encule. Faut pas me faire chier quand je suis énervé.
Ça fait bien cinq minutes que je marche en direction de la route et toujours pas de goudron sous le peton. Vraiment étrange. Je continu d'avancer dans la brume et la forêt qui se densifient, dans le silence et dans la nuit. Une vibration dans mon sac m'indique que mon cellulaire s'est éteint. M'en fous, sert à rien le machin.
Une heure que je marche désormais et je ne sais pas du tout où je suis, je vois peau de zob dans ce brouillard et je ne sais même pas comment me diriger car je ne vois pas les collines. Je ne suis plus énervé, j'ai juste froid et suis fatigué. Je veux m'allonger par terre, me recroquevillé en position fœtal et si possible retourner dans le ventre de maman. Ce que je fais. Je me fous en boule sur le sol sur un tapis de feuilles mortes et je ferme les yeux. Je visualise mère et moi en tout bébé qui flotte autour. Elle est là dans la brume, un cordon nous relie et je tire dessus avec mes petits bras dodus pour la rejoindre. Je me dirige vers son sexe et continu de tirer sur la corde de chair, ma tête cogne contre son bas-ventre, descend encore un peu et s'enfonce dans sa...
HHHHHHHHHHHHHHHHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
- Mais c'est dégueulasse ! Non mais... Neu... Sneu... Fleu...
Je me relève aussi sec, je fouette mes fringues de mes paluches pour enlever les feuilles accrochées et essaye de chasser la vision d'horreur qui me fais remonter le burger au niveau de la glotte.
Je me remets en marche.
Je réfléchis et je me demande où est ce que j'ai bien pu me fourrer. Comment ai-je pu me planter alors que je connais la route comme ma poche. Mystère. Je ne comprend pas. Le pire c'est que je ne doit plus être très loin mais je ne reconnais rien avec cette maudite brume.
Une faible lueur allume en moi une étincelle d'espoir . J'avance est quelque chose de phosphorescent brille quelque part devant. Je continue sur le sentier et débouche sur une clairière. La brume semble se dissiper à cet endroit, quelques filets flottent tels des fantômes sous la lumière pâle d'une lune étonnamment enflée. Des silhouettes d'arbres noueux se penchent sur le petit cercle comme prêt à le happer et le faire disparaître dans la forêt à tout jamais. Les contours d'un gros talus se dessinent au centre, c'est de là que vient la lumière. Je m'approche foulant l'herbe grasse et humide. Mais qu'est-ce que... ??
Une enseigne lumineuse constituée de champignons phosphorescents surplombe un cadre d'épaisses poutres encastré dans la roche et la terre. « Au verre dévoreur » annonce-t-elle fièrement. Je m'approche, une lourde et large porte ouvragée se dresse devant moi, un cercle et un serpent épineux qui s'enroule autour y sont sculptés. Du beau travail, je la dégonderais volontiers pour remplacer celle de mon entrée ou de mes chiottes. Que cela peut-il bien être ? Un club privé ? Un tripot clandestin ? Je jette un œil autour de moi. Mais qu'elle est cet endroit ? Comment ce fait-il que je ne le connaisse pas alors qu'il se situe si près du village ? Et d'ailleurs il où ce foutu village ? Ça fait une plombe que je marche en sa direction et je ne suis toujours pas tombé dessus.
Je lève un poing fermé pour assener un bruyant toc-toc lorsque un mouvement juste à côté de moi me fait sursauter. En garde de boxeur, je me tient prêt à une attaque potentielle mais elle n'arrive pas. Je sors la tête nichée entre mes deux épaules, un homme cailloux se dresse devant moi. Un gros rocher avec des jambes et des bras en forme de gros pilons. Mais qu'est ce que … ?
J'éclate de rire. Je me plie en deux en posant la main sur l'avant bras du type.
- Oh putain, tu m'as fait flippé. C'est quoi ce déguisement ?!
Le mec ne me répond pas. Je me redresse et observe le gonz de la tronches aux orteils. Grosse carrure même si son costume doit accentuer le truc, doit y avoir une sacrée bête la dessous.
- Trop fort ton déguisement ! Hum... Écoute, je suis tombé en rade et je me suis paumé comme un con. Je sais pas du tout où on est. J'habite aux Mayons, je voudrais juste rentrer. Tu sais par où il faut aller ?
Le mec me répond par un hochement de caboche de pierre, m'indiquant du menton la porte d'entrée. Je regarde dans la direction suggérée mais entrer dans un club privé ou une boite de nuit à priori ne me dit pas grand-chose. La dernière fois que ça m'est arrivé, il y'a déjà dix ans bien tassé, ça c'était mal passé. Je m'étais fait traîner au Pigeonnier, boite de Saint-Tropez, pour je ne sais plus qu'elle occasion. Un charmant quinquagénaire avait eu la bonne idée de vouloir acheter le cul de ma sœur pour dix-milles euros. On a du m'entendre hurler dans tout le port de cette ville de merde. Le type avait fini par se planquer dans un coin derrière une rangée de potes à lui, du videur et du patron du lieu. Après avoir insulté copieusement tout ce beau monde pendant cinq bonnes minutes, j'ai pris ma frangine par le bras et on s'est barré laissant les autres à leur soirée de daube...
- Non ça ira, juste je veux rentrer en fait.
Pareil, signe du menton. Pas très causant le type. En même temps discuter avec un videur ça a à peu près autant d’intérêt que d'essayer de se laver les dents avec un balai brosse. Non que ce soit impossible mais il y a quand même mieux à faire. Bon... Je décide de suivre la proposition du gars costumé. Je pousse la porte et entre.
Je suis un corridor taillé dans la roche, des torches accrochées aux parois éclairent le tunnel de leur flamme dansante. Une rumeur bourdonne plus loin devant et après quelques marches de pierre, je débouche sur une large salle. Des hommes et des femmes se taisent à mon arrivée me fixant comme si j'étais entré avec un costume de cosmonaute. Ils sont assis là de manière éparses à des tables rustiques, étrangement vêtus de cuir et de fourrure. Qu'est-ce que c'est que ce merdier ?
Ça y est... J'ai tout compris... C'est une caméra cachée... Fortiches les mecs... Ils ont réussis à me faire arriver jusqu'ici je ne sais pas comment mais ils y sont arrivés... Balaise... Grosse prod... En fait, on est dans les mines en haut du massif des Maures... J'y suis jamais allé et c'est pour ça que j'ai pas reconnu... Bon... On va faire style de rien, comme si tout était normal et on va rester sur nos gardes pour éviter de passer pour un gland devant des millions de Youtubeur...
Je fais style de rien comme si je connaissais la maison et avance vers ce qui ressemble à un comptoir vers le fond, traversant la salle comme si de rien n'était. Un énorme tronc taillé et posé sur le sol de terre battue fait office de bar, je m'y accoude en m'asseyant sur une chaise haute fabriquée de branche. La serveuse se dirige vers moi. Une très jolie blonde avec des nattes et encapuchonnée de velours vert me plante son regard froid comme des lames. Vraiment très jolie. Et ses petites bottes de cuir qui montent aux genoux laissant apparaître ses cuisses... Mon esprit divague et bascule. Je la vois nue à quatre pattes, moi tirant sur ses nattes et l'enfourchant comme si c'était un chopper. J'aime pas la moto mais là...
- Bonsoir. Que désirez-vous ?
Je fais vrombir le moteur d'un coup d'accelerateur. « Je ne connais plus personne en Harl...
- Hey !?
Je redescend immédiatement de mon deux roues.
- Hum... Oui, bonsoir... Je euh...
- Qu'est-ce que je vous sers ?
- Ben en fait euh... Je me suis perdu et...
- Je ne peux rien pour vous. Qu'est-ce que je vous sers ?
Oh putain, une chieuse... Un bâillon et je veux bien faire un remake de « Easy rider » quand même... Je jette un œil aux bouteilles posés sur les étagères creusées dans la roche derrière elle. De la gnole artisanale vu la tronche des récipients. Je me sens d'humeur taquine.
- Je vais vous prendre un Gin-feat, s'il-vous-plait.
Ma langue a fourché, je voulais dire un gin-fizz. Trop de warmahordes... Elle me fixe, plissant les yeux. Elle à l'air vexée.
- Je n'ai pas de feat. J'en ai un mais il sert à rien. Vous ne voulez pas autre chose ?
- Ben filez moi la spécialité de la maison. Allez-y, surprenez-moi.
On va pas la contrarier plus la jeune fille. Elle se tourne et prend des bouteilles, elle fait des mélanges dans un verre puis attrappe un pot et balance un truc que je vois pas trop ce que c'est dans ma boisson. Elle se retourne et me pose le bazar sur le comptoir.
- Je pourrais avoir une rondelle de citron avec ?
- Non.
Elle se tourne, prend un chiffon et se met à essuyer de la vaisselle. Mais qu'est-ce que c'est cette emmerdeuse. T'as beau être jolie ma jolie, tu ne mérites même pas un coup de kiki... Je lui tourne le dos mon verre à la main et balaye la salle d'un regard nonchalant. Une grotte mal éclairée, je dois bien être dans les mines. Où est-ce qu'ils ont bien pu planquer les caméras ces cons ? Face à moi deux types sont attablés. Un grand costaud en pagne avec des muscles qui lui poussent de partout, même à des endroits où il n'y est pas sensé y en avoir, tripote le manche d'une énorme hache posée à ses côtés. L'autre, un mec au crâne glabre, regarde son verre. Celui-ci disparaît et réapparaît dans son poing ganté. Whaou ! Grosse prod je vous dis... Sont bons les gonzes... Gros moyen... On va continuer à faire style de rien.
Le type me regarde, je lève mon verre en sa direction et trempe mes lèvres en me retournant vers le comptoir. Pas dégueux le machin. Un peu fort quand même. Je fais tourner le liquide dans ma bouche à la manière d'un sommelier goûtant un grand cru. Impossible de dire ce qu'elle bien pu foutre là-dedans. De l'alcool de sûr mais quoi ? Bon plan A, je finis mon verre et me barre. Plan B, je demande où sont les toilettes, je m'éclipse et leur fous le merdier en coulisse. Plan C, ils veulent du spectacle et ben je vais leur en donner.
Plan C, hop cul-sec. Un truc bizarre me reste coincé sur la langue, un machin long et mou, je le machouille. C'est acide et dégueulasse. La blonde me regarde avec des grands yeux.
- Ne me dites pas que vous avez croquez le ver ?!
- Hein ?
- Le ver, vous avez croquez le ver ?
- Ben non, j'ai pas croqué le verre... J'ai pas envie de me faire mal aux dents...
- Non le ver. J'ai mis un ver dans votre verre.
-Comment ça vous avez mis un verre dans mon verre ?! J'ai pas vu de deuxième verre dans mon verre. Et si je l'avais avalé, je l'aurais senti passer.
- Non pas un verre, un ver...
Elle me regarde exaspérée et commence à me mimer quelque chose. Je la regarde attentivement. Elle fait semblant de tenir deux objets entre ses doigts, un dans chaque main. Elle fait glisser le premier sur le deuxième. Elle enfile des perles ? Une fois accrochés, elle tient un bâton et d'un coup de poignet, elle fait mine d'envoyer quelque chose et de le regarder qui s'en va tomber plus loin. Elle pêche ? Mais qu'est qu'elle me chie cette... Ha... Ça y est... J'ai compris. Des fois ils mettent des bidules dans les bouteilles pour parfumer le truc.
- Vous n'êtes pas en train de me dire que vous avez mis un astibloche dans mon verre ? Si ?
- Un quoi ?
- Un astibloche. Un asticot...
- Un asticot non mais un ver. De type particulier. De ceux que si vous le mâchouiller, vous finissez par le gerber. Vous l'avez croqué ?
- Ben euh oui... Je savais pas qu'il fallait pas que... Et mais ma petite dame si tu fous des trucs pourris dans les verres, viens pas t'étonner qu'on les bouffes après...
- Mais tu sors d'où toi? Encore un con que je vais ramasser à la petite cuillère !
Mais comment elle me parle elle ?! Non mais... Je me tourne vers le mec accoudé un peu plus loin, un gros barbu, et lui montre l'autre cruche du doigt. Il éclate de rire, attrape son verre et le boit cul-sec lui aussi.
- Hahaha ! Tournée générale ! C'est la mienne !
Une exclamation résonne dans la salle. C'est qu'ils ont l'air d'avoir soif tous. Il s'approche de moi et me tape sur l'épaule. Il essuie de la manche les gouttelettes qui pendouillent dans sa barbe. On commence à papoter. Tout d'abord sympa, il me raconte un peu sa vie, on s'offre quelques coups. L'endroit commence à s'animer. Une rousse et une brune se disputent dans un coin à propos de monture, l'une affirme que le bouc est plus maniable tandis que l'autre assure que c'est le loup qui convient sur un champ de bataille. Grotesque. Le mec du bar devient un peu lourd, il me parle à trente centimètres du visage, m’envoie quelques postillons et son haleine chargée dans la tronche. Puis il commence à chouiner, m'avoue que sa femme s'est barrée avec ses gosses et se met à chialer comme une fillette. Et merde... Je comprends la moitié de ce qu 'il baragouine, la discussion tourne au pathétique. Il pleure, il morve et bave. Tout ses fluides dégoulinent sur sa barbe, ça fait des filets dégueulasses. Je prend un mouchoir dans mon sac et lui essuie le visage. Je le prend dans mes bras et lui fais un bisous sur le front, seul endroit propre. Je lui explique que ça va finir par s'arranger d'une manière ou d'une autre. Il reprend un peu de prestance, deux amis à lui viennent me prêter main forte, un roux et un type encapuchonné façon ninja. Ils le réconfortent, le barbu repart de plus belle. Oh putain, le casse-couille... J'en profite pour m'esquiver, je fais quelques pas mon verre à la main. Le sol tangue comme sur un bateau. Je suis déchiré et je l'ai même pas senti venir. Je titube un peu. Pourtant j'ai pas bu tant que ça. Chier, l'astibloche...
Je fais le tour un peu de la salle, passe devant un couloir d'où provient une odeur de pisse et de merde. Les chiottes. J'y vais. Je fais quelques mètre et tombe sur une petite salle ronde avec des trous dans la terre, ça chlingue un max. Je prend mes précautions pour ne pas marcher dans une crotte ou pire trébucher et me vautrer sur le sol. Ça serait dramatique. J'ouvre ma braguette et fais pleurer le cyclope. Un bruit de pas derrière moi, je me retourne en rangeant mon ziguouiguoui. Un mec un peu chétif et avec une sale gueule se tient devant moi, encapuchonné lui aussi. Je sais pas ce qu'ils ont à s'habiller comme ça ici m'enfin je ne fais pas office de référence avec mon jogging troué et mon sweat polaire tout taché. Le type s'approche et me tend une main paume vers le haut.
- T'en veux ? Je te le fais 70 couronnes le gramme.
Couronnes ? Ça doit vouloir dire euros. Qu'est ce qu'il me veut lui ? Peux même pas pisser tranquille. Je regarde sa tronche de rat d'égout, puis dans sa main. Du gros sel. Il me prend pour un con ce con.
-T'es pas en train d'essayer de me refourguer du sel quand même? Si ? Je sais que j'ai l'air con m'enfin pas autant que je veux bien le faire croire...
- C'est pas du sel, c'est des sels... 60.
- Pas du sel mais des sels ?! Non mais tu prends vraiment les gens pour des... L'autre il va au supermarché, achète un paquet d'un kilo la baleine et essaye de le vendre en soirée pour 70 balles le gramme... n'importe quoi... L'autre, hé... Allez va te trouver du travail espèce de branleur... J'en veux pas de ta merde... Et de toute façon, je suis déjà fon-fon.
- Non mais...
- Ta gueule... En plus j'aime pas qu'on me suive au chiottes
Je le pousse et me casse. Je retourne dans la grande salle. Fait noir, ils ont éteints quelques torches. Je vais me reprendre un verre au bar puis m'asseoir à une table peinard. Bon, j'ai pas de vue de caméra. Bizarre cet endroit. Sans parler de la gueule des clients et de la tenancière. On dirait une secte avec leur capes et capuches. Je sirote mon verre et me dit qu'il serait peut-être temps que je me tire. Mais comment, j'ai les jambes lourdes et suis complètement bourré. Foutu asticot. Je vais finir paumé dans la colline et puis c'est tout. Je vide d'un trait mon breuvage et me lève. C'est à ce moment qu'un épais rideau, auquel je n'avais pas fait attention jusque là, s'ouvre laissant entrevoir une petite scène. Des bougies sont allumés sur l'estrade et une barre de fer forgé est planté là en plein milieu. Un bruit se fait entendre et la salle se tait.
Tchikitchikitchikitchikitchiki...
Une nymphette sort de la pénombre, les bras en croix tel un Christ. Elle avance tout doucement en agitant ses bracelets de grelots et s'immobilise. Mon regard se pose sur ses orteils, glisse le long de ses mollets et de ses cuisses huilés, sonde dessous le bout de tissu qui lui sert de jupe, remonte sur son bas ventre, s'enroule sur son nombril pour grimper sur sa poitrine nue et la peau fine de sa gorge. Fait drôlement chaud tout d'un coup. Elle s'avance vers la barre, elle l'agrippe, s'agenouille devant elle et remonte tout doucement en faisant glisser la pointe de sa langue sur le métal.
Ma mâchoire inférieur tombe quelque part au sol. C'est pas grave, je la ramasserai plus tard. Trop occupé pour le moment. L'amazone entame une danse au rythme de ses bracelets, elle cambre son corps souple dans des positions que la décence m'interdit de décrire ici. Finalement, je vais rester encore un peu. Je reste planté là mon verre vide à la main, hypnotisé par les voluptueuses courbes en mouvement. Je caresse du regard sa peau et ses tétons tendus. Nom de Zeus quel spectacle.
Elle descend de l'estrade lentement, tend une main en ma direction et s’approche. Ses yeux transpercent le masque qui lui cache le haut du visage et se rivent sur moi. Elle prend ma main du bout des doigts et m’entraîne sur la scène.
Oh, merde. Je n'ose réagir et me laisse faire. Elle m'allonge sur le sol aux milieux des bougies.
- Sami...
La belle s’assoit à califourchon sur mon bas-ventre. La gêne qu'elle puisse deviner mon érection s'évapore très vite. Elle se penche sur un côté pour saisir un objet. La chaleur de son corps commence à me rendre dingue. Dans ses mains un tube de lait concentré, elle l'ouvre et le lève au dessus d'elle. Un filet blanc coule dans sa bouche ouverte, sur sa langue pointant vers le ciel, sur sa poitrine. Elle le jette derrière moi. Dans la salle, des hommes sifflent et crient. Mais quel est donc cet étrange torture ?
- Hey, mon cœur...
Elle se caresse les seins étalant le jus blanchâtre. Je pose mes mains sur ses hanches, fou d’excitation.
- Sami, youhou...
Elle se penche vers moi, me mord l'oreille. Aïe, la salope. Ses mouvements s'accélèrent, elle tend un bras en l'air. Quelques choses brille entre ses doigts. Une lame. Merde...
-JE VAIS TE DEVORER LE COEUR !!!!!
La furie abat une dague sur ma poitrine et...
- MON COEUR !!!
Mes yeux s'ouvre sur un visage familier. Une petite blonde. Didi, ma femme. Je suis dans mon pieux. Elle est penché au dessus de moi.
- Faut que tu te lèves, ton fils t'appelle.
- Hein ? Oui...
J'entends le petit monstre s'agiter dans son lit en bas. « Paaaa » qu'il dit avec sa petite voix...
Je suis à table avec bébé, lui boit son biberon et moi mon café. Ma femme court dans tout les sens armée de brosse à cheveux et autres outils de maquillage.
- Didi, tu pourras me faire penser la prochaine fois qu'on fait les course à acheter du lait concentré ?
- Du quoi ?! Mais t'aimes pas ça !
- Oui mais c'est pour euh... Je t'expliquerai...
Voilà. C’était le CR du mercredi pas celui là mais celui d'avant.
Je suis un peu rouillé, ça fait longtemps que je n'ai plus écrit. Et j'avoue avoir bâclé la fin, elle commençait à me faire chier cette histoire bidon... Donc soyez un peu indulgent... En plus j'ai pas vérifié si il y avait des fautes ou des répétitions...
Du coup, résumé de mercredi celui-ci. Une semaine que je l'ai mauvaise avec cette histoire de warpath. J'arrive chez Oliv' remonté à maxi block.
Je lui sors Kromac1 en call of the wild. Une liste tout en finesse : ghetorix, 2 stalker, un pureblood, un gorax, et je sais plus... Lui me sort un Horluk2 et son sea king qui charge à 18... … …
Bon ktc tour2, je t'en foutrai moi du warpath...
J’enchaîne avec Roro. Je prend krukru2. Il prend Garryth. 5-0 au scénar tour2.
Fallait pas m'emmerder... Je t'en foutrai du warpath...